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 [THEME] Gare au gorille [PV]

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Ξ Sujet: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyLun 6 Aoû - 12:49

Aujourd'hui, Félix avait les yeux très clairs, bleu, presque transparent.

L'hiver et ses doux flocons de neige vaporeux venaient se poser suavement sur le château de Poudlard, au plus grand bonheur de la quasi-totalité de la masse étudiante restait toujours les rabas-joie qui malgré la pluie, le beau temps, la grêle, la neige, le temps couvert, le temps mitigé ou le temps grisatre trouvaient toujours le moyen de râler et de ne pas être content. On appelait ça des Serpentard, aussi, parfois. qui y résidait. Félix McFall, jeune Français d'origine manouche, était de ceux qui trouvaient l'hiver vivifiant, rafraichissant manquerait plus que ça tiens, particulièrement tonifiant mais à côté de ça : incroyablement chaleureux, convivial et donnant assez de prétextes pour construire des amitiés solides pour au moins 10 ans.

Noël, qui accompagnait généralement l'hiver du moins en 2004, hein, non parce que maintenant l'hiver c'est plutôt Pâques ou Pentecôte, à la limite, était une des fêtes préférés du préfet des Poufsouffle, et pour cause ! Noël chez les McFall c'était toujours un grand prétexte pour réunir plein de monde et échanger des cadeaux avec les gens qu'on aimait. Et croyait bien qu'en parfait catholiques qu'ils étaient, les McFall aimaient beaucoup de monde et ne se privaient jamais pour les inviter dans leur vaste demeure accueillante.

Il n'était pas encore arrivé que le 5ème année décide de boycotter un Noël : il offrait toujours des cadeaux à ses amis et à la famille et même si ses maigres moyens ne le lui permettaient pas toujours, il se pliait en quatre pour n'acheter oui enfin commander au papa Noël hein, on s'est tous bien compris *gros clin d'œil appuyé pas discret* au moins qu'une petite broutille amusante l'an dernier par exemple il avait acheté un cure-dent à Annagovia. Mais attention, un cure dent en bois de chêne blanc, s'il vous plait ! Ils exigent de leur propriétaire force, courage et fidélité et sont très utilisés sur les animaux, les limaces, surtout.. Ce n'était souvent pas la valeur de l'objet qui en soit importait un petit bracelet en argent pouvait par exemple se révéler mille fois plus funeste qu'un couteau à double-tranchant en acier ! Et oui ! , c'était surtout l'attention qu'on y mettait dedans. Et – du moins était-ce ce que Félix pensait – tous les amis du jeune Français savaient combien ses amis comptaient pour le Poufsouffle.

Alors que Félix réfléchissait désespérément au cadeau qu'il allait offrir à Annagovia pour Noël un robot-mixeur ? Une série de casseroles en inox ? Un service à thé Hello Kitty tout neuf ? tout en quittant la salle commune des Serdaigle Alors oui, Félix est préfet donc il a accès à toutes les salles communes de l'école. À la chambre à coucher de McGonagall, aussi. d'où il venait de déposer Corey en Magicobus. Oui, parfaitement, à Poudlard. Il faut se mettre un peu plus à jour et lire plus régulièrement le panneau d'affichage, Messieurs Dames !, le préfet des jaunes et noir tenta de se rappeler où il avait demandé à Anna de le rejoindre mais siii, le cloitre qui-n'en-est-pas-un, là où Harry a rencontré la dame grise dans la seconde partie des Reliques de la mort ! Siiii !. Après avoir bifurqué dans un couloir des hautes tours du château, le point de rendez-vous lui revint tout à coup : il avait un jour attrapé un Gryffondor après le couvre-feu dans cet endroit là alors qu'il discutait avec Anna. Fort heureusement le petit garçon en question s'était perdu et venait d'entrer à Poudlard sinon il aurait demandé sans aucun scrupule pourquoi Annagovia, elle, n'avait pas le petit insigne luisant sur la poitrine et ainsi, ce qui lui donnait le droit – à elle – de marcher après le couvre-feu Elle monsieur, elle a pas peur de se faire bouffer par un Basilic ! Et oui !.

Arrivant d'un pas posé si par un miracle de Noël Annagovia était arrivée des sous-sols à ici alors je trouve « à ici » extrêmement moche, mais je ne trouve aucun synonyme, sorry avant lui, elle pouvait très bien attendre quelques minutes ! au lieu de rendez-vous, Félix ne put s'empêcher de poser son regard glacial (malgré lui, il avait les yeux très clair aujourd'hui) sur le terrain de Quidditch enneigé qui s'éclipsait totalement, au loin. Le premier match de Poufsouffle avait été un semi-fiasco total : le match avait duré très peu de temps - trop peu de temps - mais heureusement que Pandore, la capitaine et Annagovia avaient réussi à prendre l'attrapeur de vitesse et marquant quelques buts salutaires. Espérons qu'ils suffiront pour contrer les scores des autres équipes...

Découpant le paysage enneigé de la toundra lande écossaise, une chevelure rousse se dessina entre deux colonnes, et Félix la reconnu immédiatement Susan ? Mais qu'est-ce que tu fous là ? On avait dit minuit dans la classe de sortilèges !. S'approchant d'elle à pas feutrés, Félix chuta et s'ouvrit la jambe, répandant tout son sang sur le sol dallé de pierres, sympa. remarqua sur sa gauche que toute la partie de couloir ouvert sur l'extérieur était tapissé d'énormes congères. Le sol y était d'ailleurs particulièrement glissant et Félix compris à présent mieux pourquoi Annagovia se tenait contre la balustrade, une écharpe jaune et noire enroulée jusqu'aux yeux. Lui aussi, d'ailleurs, avait jugé utile de monter raccompagner Corey fortement habillé parce qu'en hiver et malgré les nombreuses cheminées, Poudlard était particulièrement glacial (toutes les fenêtres n'étant pas fermées mais que faisaient les artisans, nom d'un chien ?!

« Avoir froid n'est pas un prétexte suffisant pour mettre fin à ses jours Annagovia, je te l'ai déjà dit. »

Félix parlait à Annagovia comme il parlait à une amie de son âge, hors, il ne fallait pas oublier que la jeune jaune et noire avait un an de plus que le préfet. Fait négligeable pour l'instant, sauf dans deux ans où Anna allait quitter Poudlard et laisser le jeune McFall, seul, sans amis, au château. Sympa la fille, hein ?! C'était un peu l'inconvénient d'avoir des amis plus âgés que soit, en fait. Alors qu'avoir des amis de son âge ou plus jeune, c'était la bonne planque ! Déjà on paraissait plus intelligent que la moyenne et surtout on ne souffrait d'aucune crainte quand il fallait quitter Poudlard. Enfin si, on avait toujours la peur de l'inconnu à affronter mais Poudlard était plein d'inconnus, aussi ! et dans ce cas là, on était seul au monde. Même avec tous les bons conseils de proches qu'on voulait bien nous donner.

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyLun 6 Aoû - 13:54

Annagovia Quirm pestait. Et que ses récriminations fussent intérieures ne les rendaient pas moins véhémentes. Quelle idée avait eu Félix, de lui donner rendez-vous au beau milieu d’un cloître glacial alors qu’ils auraient tout simplement pu profiter de l’atmosphère chaleureuse de leur salle commune ! Et quand bien même le jeune homme eût aimé changer de décor, ils eussent été bien plus à leur aise devant une bonne tasse de thé, aux cuisines (celles-là même qui sont prétendument cachées au commun des mortels mais dans lesquelles les élèves entraient malgré tout comme dans un moulin, sans doute dans un souci purement altruiste, il ne faudrait pas que les elfes de maison perdent la main entre deux repas et trois coups de balai !). Mais non ! Au lieu de cela, Félix avait opté pour les engelures et les lèvres bleuies. Le pauvre garçon devait être tombé sur la tête.

* Non mais c’est pas possible ! A croire que cette pétasse de Laurell l’a payé pour que j’attrape une pneumonie mortifère ! * Songea, avec férocité, la rouquine, toujours prompte à rejeter sur son ennemie jurée chacune des mauvaises expériences qu’elle pouvait faire, depuis le bol de porridge qui, dans un « sploutch » moqueur (parfaitement, moqueur. C’est fourbe, un bol de porridge !), tombait sur le sol, jusqu’à la goutte d’encre noire s’écrasant au beau milieu de sa dissertation de botanique. Savamment emmitouflée dans une épaisse cape noire, l’écharpe remontée jusque sous le nez et un bonnet jaune et noir lui tombant presque sur les yeux, la jeune sorcière arpentait les couloirs d’un pas rageur… Qui ne parvenait cependant pas à la réchauffer.

- Ah bravo ! La neige maintenant… Grogna-t-elle, d’une voix étouffée par l’épaisseur de son écharpe, lorsqu’elle découvrit que le couloir qui menait au cloître était littéralement enneigé (finalement, il n’était peut-être pas vain de s’assurer que les elfes de maison ne perdaient pas la main…). Pire ! De grosses congères s’étaient formées au niveau des fenêtres : voilà qui n’augurait rien de bon pour ses gelures, déjà mises à mal par un cours de botanique meurtrier (« Oui, c’est du terreau gelé… Oui, vous allez devoir le tripoter toute l’heure… Des remarques ? Quirm ? »). La rouquine poussa un profond soupir accablé et tira ses gants de sa poche, dans l’espoir de protéger un peu ses mains du froid mordant qui s’engouffrait dans le couloir, maintenant qu’elle était arrivée à hauteur du cloître. D’un pas rendu plus circonspect, elle poursuit sa progression et son conciliabule interne.

* Ou alors c’est son bracelet à la mords-moi-le-nœud qui recommence à lui faire faire des choses totalement insensées…* Réalisa soudain la Poufsouffle. Cette perspective parut faire retomber quelque peu sa hargne et elle fronça les sourcils d’un air soudain préoccupé. * Quand je pense que Monsieur McFall a osé avancer l’hypothèse que ce machin était totalement inoffensif… Ah ! S’il était si inoffensif qu’il veut bien le prétendre, il y aurait longtemps qu’on aurait trouvé comment l’enlever ! Les gentils petits accessoires de mode ne s’accrochent pas comme des sangsues à qui les porte ! * Poursuivit-elle en son for intérieur. * Peut-être que celui qui l’a introduit dans Poudlard a pour but de tous nous tuer par l’intermédiaire de Félix et je serai sa première petite victime, vaincue par les crevasses sous les ongles et une grippe vicieuse avant d’avoir eu le temps d’écrire mon testa…. *

- Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

La perspective des horreurs perpétrées (oui, d’accord, peut-être seulement en passe de l’être, mais ne jouons pas avec les mots à l’heure de la dramatisation !) par le bracelet avait eu raison de la prudence d’Anna : elle venait de glisser sur une plaque de verglas en partie – la fourbe – recouverte par une fine couche de neige. Dans un réflexe de survie qui lui venait probablement des gènes ancestraux (« Minou, minou, mi… Oh un tigre à dents de sabre, courscourscourscourscoursgrimpeàlarbre ! ») légués par de lointains parents à la pilosité sans doute bien développée (le silex n’avait jamais été l’outil d’épilation ultime…), la jeune fille était parvenue à s’agripper au rebord d’une des fenêtres en ogive du cloître, s’épargnant ainsi une chute grotesque doublée d’une fracture du coccyx, mais cela ne signifiait pas pour autant qu’elle était tirée d’affaire : tel Bambi sur son lac gelé, ses pattes jambes semblaient, en effet, résolument décidées à prendre des directions radicalement opposées.
- Sal…Eté… De… Verglas… De… Mes… Irrrrk ! râla la jeune fille, avant de lancer un nouveau petit cri de souris prise au piège, coupée dans son élan par sa jambe gauche qui avait décidé que « tiens, ce serait marrant de tenter un grand écart, là, tout de suite, maintenant, à froid et sans avoir fait de gym depuis l’école primaire ! ».

* Tuer Félix … Non… Torturer Félix puis le tuer… Ma baguette ? Où est ma baguette ? * Pensa-t-elle avec férocité, toutes les excuses qu’elle avait pu trouver à son ami pour expliquer l’incongruité de ce rendez-vous soudain envolées. S’appuyant de toutes ses forces sur ses avant-bras, la jeune fille parvint tant bien que mal à se remettre d’aplomb et à retrouver, par conséquent, un semblant de dignité. Elle parut toutefois estimer qu’il valait mieux ne pas prendre le risque d’aller plus avant dans le cloître, et resta – aussi sagement que fermement – appuyée sur le rebord de la fenêtre, dans une attitude qu’elle espérait détachée, alors qu’elle était, en réalité, totalement coincée puisque cernée par le verglas et la neige, pire, par la neige verglacée ! Ce trait d’orgueil était d’ailleurs une coquetterie bien inutile : le couloir était désespérément vide, et quand bien même quelqu’un serait venu à passer, il aurait été bien en peine de deviner quel air pouvait avoir Annagovia, tant elle était engoncée dans ses vêtements de laine. D’ailleurs, qui s’aventurerait sur cette patinoire aurait plutôt intérêt à surveiller ses pieds plutôt que la figure de la Poufsouffle.

Cette dernière lança un coup d’œil assassin au bout du couloir, dans l’espoir d’apercevoir Félix, de préférence muni de crampons, patins à glace ou, à la rigueur d’une petite luge (voire les trois : prudence est mère de sûreté, quelle gourgandine, cette prudence, quand on y pense… Elle portait bien mal son nom !), mais en fut pour ses frais lorsqu’elle le vit apparaître, les mains dans les poches et la mine goguenarde.
- Ho, McFall, au lieu de proférer des inepties, tu ferais bien de ramener ton derrière ici avec classe et dignité… Vas-y, je te regarde faire, lança-t-elle, mi figue, mi raisin, en croisant les bras sur la poitrine.

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyLun 6 Aoû - 16:15

Dans un conte de fées lambda, Annagovia Quirm ne pesterait pas n'aurait pas été de mauvais poil – jamais ô non, jamais -, aurait glissé avec classe sur le verglas jusqu'à la rambarde un peu comme Blanche-Neige, en fait. C'est d'ailleurs de là qu'elle tient son nom : de sa réussite dans les Jeux Olympiques d'hiver. Trois médailles d'or, respect., se serait nonchalamment appuyée sur la colonne, les cheveux au vent, attendant patiemment son fantastique et merveilleux meilleur ami Félix en chantonnant gaiement un 'Jingles Bells' enjoué.

Sauf que dans la vraie vie, Annagovia Quirm était rarement gracieuse enjouée quand les températures flirtaient dangereusement avec le QI moyen de certains Serpentard comprendre Emeric Larsen ou Nicolas de Liechtenstein et comprendre moins 20. LOL.. Félix aussi, d'ailleurs, notez. Sauf que le préfet avait depuis longtemps appris à rire de toutes ces situations extraordinaires et à s'en protéger longtemps à l'avance c'est d'ailleurs pour ça qu'on peut aisément le voir avec 6 écharpes, trois bonnets, une paire de lunettes de ski, 5 jeans, autant de doudounes et une paire de boots rembourrées en poil de furet du Bengale., c'est pourquoi il était rarement démuni quand l'hiver arrivait il s'y était préparé, lui.

Arrivant au niveau d'Annagovia, et prenant son amie au mot non pas 'homo' lecteur, sort de ta tête tant de perversion, Félix tenta une arrivée théâtrale : tadaaam #paf# réussie en glissant jusqu'à la rouquine. On aurait aisément pu lui mettre un 10 en dérapage contrôlé discipline olympique depuis peu. Et oui public si le préfet n'avait un peu cafouillé sur la fin où il avait finalement réussi à se reprendre sans trop de dégâts.

« Ça devient vraiment dangereux de se promener à Poudlard maintenant... Désolé de t'avoir donner rendez-vous ici. »

Côté émotion, Félix était à 100% de contrôle optimal. Aucune petite idée ridicule (comme sautiller dans le couloir ou hurler je ne sais quelle obscénité) ne lui traversait l'esprit et il se sentait parfait maître de son corps. Il fallait cependant noter que les rares (pas si rares, maintenant, hélas) fois où Félix pétait un plomb et perdait le contrôle d'une ou plusieurs parties de son corps pour ne pas dire toute, c'était toujours inattendu : juste avant il était dans un état parfaitement normal et ne se préparait d'ordinaire pas à une intrusion de ce genre dans son corps (car consciemment ou pas, on pénétrait malgré lui son corps).

« Tu vas bien ? »

Bon, à part le froid évident, forcément. Quand on n'aimait pas l'hiver, on avait 101 raisons de râler dès le réveil et croyez que quand Anna voulait râler, les prétextes étaient nombreux et pas toujours justifiés : la neige et ses nuages cotonneux mais joufflus cachaient le plus souvent le soleil, privant les moldus et sorciers de l'astre qui avait le pouvoir non-négligeable de guérir Superman. Si, si. de remonter le moral en quelques secondes une histoire de vitamine D. Privé de soleil, l'humain était triste, perdait de la joie de vivre et avait en une saison entière le loisir de mettre fin à ses jours de toutes les manières possibles et inimaginables enveloppe, corde, cyanure, falaise, tour d'astronomie, cours d'Histoire de la Magie, journée avec attrapeur des Serpentard et on en passe, surtout si ses cadeaux de Noël étaient pourris n'étaient pas à la hauteur de ses espérances.

« Hoplà, madame, restez avec nous ! »

Félix avait glissé de quelques centimètres au moment même ou les pieds d'Annagovia s'éloignaient eux aussi dangereusement du mur. La rattrapant avec grâce et fermeté il a souvent été attrapeur au Quidditch, oui par la taille, Félix vint ensuite se placer à côté de la jeune fille, dans l'espoir d'apercevoir brièvement (ou longuement ceci dit, ils n'étaient pas pressés) le paysage exceptionnel dont ils disposaient avant de quitter le lieu glissant.

L'endroit était bien évidemment somptueux : le lac, givré dans sa totalité était presque indissociable des montagnes et du parc : un épais tapis de neige éclatante recouvrait intégralement la lande écossaise et donnait une impression de grandeur telle que Poudlard même paraissait petit. La neige continuait à tomber dru et avec la force du vent, les deux Poufsouffle étaient fraichement encerclés - malgré leurs nombreuses couches de vêtements chemises, pulls, écharpes, gants, moufles, bonnets, parkas, ponchos – par un léger tourbillon de flocons de neige se déposant à moitié sur eux. Ils n'avaient pas froid à proprement parler, leur tenue de combat défiant les conditions de tempête de neiges les plus arides, mais le vent parvenait quand même à percer jusqu'à leurs yeux bordel Annagovia, je t'avais dit de prendre des lunettes !.

« Ça ne rigole pas, franchement... Tu as vu la taille de ses congères ? Si j'avais su je t'aurai donné rendez-vous dans un endroit moins dangereux... Tu aurais dû m'envoyer un Patronus pour me dire qu'on se rejoignait ailleurs, quand tu as vu ça ! »

Envoyer des Patronus donner un message à un ami était un acte certes assez peu usé à Poudlard mais en revanche très utile et Félix ne se privait jamais de le faire dès qu'il en avait le besoin et l'occasion. Cet acte de magie était largement plus rapide que l'envoi d'un hibou (qu'il fallait aller chercher à la volière après avoir préalablement écrit un message sur un parchemin avec de l'encre et tout le tintouin économie d'encre et de papier, en plus. Pensons à la planète !) et même si la confidentialité de la chose laissait à désirer quand la cible était accompagnée, on pouvait aisément passer un message codé que personne d'autre ne pouvait comprendre Canard Laqué attend Poulet au Curry dans le lieu de rendez-vous numéro 3.

Félix ne savait pas si Annagovia maîtrisait bien l'envoi de Patronus messager, mais il se disait surtout si la jeune fille n'en était pas capable, il n'aurait pas du l'être non plus. Il était monnaie courante à Beauxbâtons d'envoyer des Patronus quand on avait l'âge requis pour lancer le sortilège : à vrai dire, on voyait rarement beaucoup de hiboux traverser l'école : Beauxbâtons était un bâtiment clairement plus récent que Poudlard et bien que le Château écossais ne soit pas à proprement parler 'sale', l'académie Française non, aucun rapport avec ce que vous pensez était d'une propreté à faire baver d'admiration Rusard la classe à la Française, en d'autre terme.

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyLun 6 Aoû - 16:29

La vue de l’arrivée parfaitement maîtrisée (en tout cas, certainement plus que la sienne !) de Félix près de la fenêtre n’améliora en rien l’humeur d’Annagovia, qui se rembrunit même visiblement lorsque son ami (quoique… Peut-être plus pour longtemps étant donné les circonstances : « Bon, McFall, tes idées de rendez-vous à deux noises, tu pourras les proposer à quelqu’un d’autre, à l’avenir. Je t’enverrai mes avocats récupérer les trois chocogrenouilles que tu me dois. ») s’excusa platement.

* Tu parles qu’il est désolé ! « Comment Annagovia ? Il y a de la neige dans les couloirs ? Holàlà, mince, tu as failli te rompre le cou, alors, hihihihi, toutes mes excuses ! » Soit il est complétement idiot et n’a pas pensé un seul instant que la neige avait pu s’engouffrer dans le château, soit il se sert de moi comme faire-valoir pour démontrer l’écrasante hégémonie de l’oreille interne française sur l’équilibre anglais ! * Se dit la rouquine, qui n’était de toute évidence pas prête à pardonner de sitôt à Félix la belle frayeur qu’elle s’était faite en arrivant sur les lieux du crime.

Pour la seconde fois en l’espace de cinq minutes, elle darda un œil noir sur le jeune sorcier et esquissa une moue renfrognée face à sa mine détendue. Ce n’était pas parce qu’un tiers des mots anglais provenaient du français qu’il fallait se montrer hautain et supérieur ! Surtout quand on voyait quel type de vocabulaire les britanniques avaient emprunté à leur voisin d’Outre-Manche : to fornicate, par exemple, plantait assez solidement le décor et permettait ainsi de se faire une idée plutôt juste de la manière dont le peuple de Sa Majesté percevait le français lambda : un bouffeur de grenouille aussi pervers que dépravé.

- C’est-à-dire, répliqua-t-elle d’un ton acide, que j’allais bien jusqu’à ce que je réalise qu’un prétendu ami cherchait à me tuer via verglas interposé. Accusa la Poufsouffle. Pour mieux appuyer ses dires, elle voulut frapper du pied l’épaisse couche de glace qui recouvrait les dalles, oubliant un peu vite que sa position était plutôt instable. Comme si le ciel eût voulu la punir de sa superbe, elle se sentit partir en arrière et poussa un petit « iiiiiirk », immédiatement suivi d’un « saloperiedeverglasde… ». Classe et distingué.

Fort heureusement, avant qu’Anna ne tombât dans la vulgarité la plus crasse en même temps que dans la neige (« Humphhuumphhumph ! » Traduire « j’ai la tête dans une congère, sortez-moi de là ! »), Félix eut le réflexe de la rattraper in extremis, preuve irréfutable que 1) il pouvait se révéler utile de temps à autre et 2) il ne devait pas être très susceptible pour ne pas laisser Annagovia s’exploser la tête sur le sol paf, un traumatisme crânien. Ou alors, il était complétement sourd (« Comment Anna ? Qu’est-ce que tu disais ? Désolé, mais j’ai six épaisseurs de laine sur les oreilles ! Parle plus fort ! »).
- Merci, marmonna-t-elle avec joie et enthousiasme. D’une main un peu tremblante (« J’ai vu la Mort en face, moi, Monsieur ! »), elle se raccrocha de nouveau au rebord de la fenêtre.

On aurait pu penser que cet incident aurait suffi à clouer le bec aux récriminations d’Annagovia mais, malheureusement pour Félix, la jeune fille était d’une autre trempe : il était difficile de la détourner d’une idée une fois qu’elle l’avait en tête.
- Ah ! Tu vois, reprit-elle, triomphale, c’était vraiment un concept idiot de se retrouver au cloître ! Tu es sûr que tu avais tous tes esprits quand tu y as pensé ? Rajouta-t-elle, en louchant ostensiblement sur le poignet « non mais tu ne regardes pas le bon, là, Anna ! » de Félix des fois qu’il n’aurait pas compris l’allusion au bracelet tout de suite.

* ça ne rigole pas ? ça ne rigole pas ?! J’t’en foutrai, moi, du « ça ne rigole pas » ! Espèce de… Crétin ! Bien entendu que « ça ne rigole pas ! ». C’est le Nord de l’Ecosse, qu’est-ce qu’il croyait ? Non mais vraiment ! * S’offusqua-t-elle. Elle sembla faire un gros effort pour ne pas frapper son ami (ses volontés pacificatrices bien aidées par l’épineuse question : « puis-je lâcher la rambarde deux secondes sans m’étaler sur le sol ? » et sa subsidiaire petite sœur : « Si oui, est-ce que deux secondes suffiront à coller la claque de sa vie dans la tronche de Félix ? ») et se contenta de hausser les épaules d’un air blasé :
- J’étais déjà sur place, alors autant continuer D’ailleurs, je te signale à toutes fins utiles que l’usage des sortilèges est interdit dans les couloirs, Monsieur le Préfet, rajouta-t-elle, avec un aplomb admirable au vu du respect qu’elle pouvait elle-même avoir pour les règlements de ce genre (« Viens, Roman, allons repeindre l’entrée de la salle commune des Serpentards en rouge après le couvre-feu ! Gnignigni ! »).

La Poufsouffle poussa un profond soupir (« Mais qu’est-ce qui m’a foutu un boulet pareil dans les pattes ? ») et demeura muette un court instant au grand soulagement de Félix qui en profita pour la balancer par la fenêtre. « Un tragique accident, Monsieur le Juge, je vous assure ! La malheureuse enfant… Avec toute cette neige et son sens de l’équilibre défaillant… Elle ne pouvait que choir ! ».
- De toute façon, c’est trop tard pour me dire ce que j’aurais dû faire, Monsieur le génie, parce que si tu vas par là, tu aurais dû préférer la cheminée de la salle commune aux couloirs glacées. Le vrai problème, maintenant, c’est de réussir à sortir du cloître sans se briser une jambe. Dit-elle avec une grimace ennuyée que son écharpe dissimula entièrement. Parce que si on doit attendre le dégel, tout ce qui restera de nous, ce sont deux pauvres squelettes perdus dans des bouts de laine ! Conclut la Poufsouffle, avec un optimisme débordant oui, Anna est pétillante et joyeuse, parfaitement !

Elle se tourna donc (mais pas trop vite, parce qu’on la connaît, l’histoire de ziiip le pingouin sur sa banquise !) vers Félix : c’était lui qui avait eu la brillante idée de ses retrouvailles congelées, c’était donc à lui de les tirer d’affaire (de toute façon, elle venait de terminer sa dissertation de métamorphose et son cerveau était parti en vacances depuis. Sans doute dans un endroit où il faisait chaud. Le traître !).
* « Pris dans les glaces »… ça fera un joli titre pour la Gazette du sorcier, si on nous retrouve un jour ! Maintenant je sais ce que vivent les ours polaires… *

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyLun 6 Aoû - 16:33

La patience de Félix, d'ordinaire si conséquente qu'on pouvait la pousser à des frontières telles que même Pomona Chourave en personne ne pouvait le soupçonner, commençait sérieusement à flancher au vu des réflexions particulièrement injustes d'Annagovia. Le jeune Français voulait bien mettre le comportement de la jeune fille sur le dos du grand froid quoi qu'on n'est pas en Alaska hein, ces Anglais ont vraiment le don pour toujours tout exagérer et de la mauvaise humeur passagère qui en découlait, mais il ne se sentait cependant pas assez coupable pour justifier d'être la cible d'autant d'agressivité.

Restant parfaitement stoïque, le jeune homme se contenta d'avaler sa salive avec difficulté et eut toute les peines du monde à ne pas tourner les talons pour planter Annagovia, aussi stable qu'un savon dans une baignoire, là, à son sort « Démerde-toi ma grande, et hasta la vista ! ».

« Je ne pensais pas que cette partie du château aurait eut droit à des congères, je ne suis pas encore très habitué au climat Anglais, il faut dire. »

Sous-entendu « Si quelqu'un ici avait dû l'être, ce n'était certainement pas moi. ». Le jeune homme s'était aussi retenu de tout commentaire du genre « Mais attends... Vu qu'il était siii logique que cette partie du château était enneigée, pourquoi diable une jeune fille aussi intelligente et censée que toi aurait accepté de m'y retrouver pour un rendez-vous ? Tu n'es pas assez grande pour donner ton avis ? »., d'un parce qu'il n'était dans les habitudes du préfet d'être cassant ou de chercher des noises à quelqu'un, de deux parce ça n'aurait fait qu'énerver davantage Annagovia qui n'avait visiblement pas besoin de l'aide de Félix pour ça, et de trois Félix s'en serait voulu d'avoir dû jeter Annagovia par la rambarde pour la calmer.

« Bref. Des centaines d'hiver ont frappé Poudlard depuis des siècles et je n'ai pas souvenir qu'on ait déjà retrouvé mort un étudiant ni un professeur de Poudlard, d'ailleurs. »

Félix ignora le couteau que venait de placer Anna sous sa gorge regard de psychopathe incendiaire de son amie « Tant qu'à râler, rend-toi utile ! Dirige ton regard incendiaire vers le sol, au moins ! » et se tourna franchement vers le couloir, ignorant le vent glacé qui caressait ses oreilles.

Le sol était maculé d'un épais tapis de neige, en apparence du moins. Félix savait que la neige était en fait glacée, ce qui la rendait dangereuse. A moins de casser le givre avec un sortilège de destruction, ce que Félix ne préférait pas faire vu sa mésaventure avec Linoah dans les étages, il leur fallait faire fondre la glace. Fort heureusement, Félix connaissait un sortilège pas très dangereux qui se révèlerait parfait pour la situation. Le préfet doutait néanmoins qu'Annagovia apprécie fortement d'avoir ses pieds trempés (notez quand même qu'il existe des sorts plus que courant pour réchauffer une ou des parties du corps), mais l'un dans l'autre, avec les pieds mouillés, elle aurait tout le loisir de se rendre dans sa salle commune pour aller les réchauffer au coin du feu. Alors que les pieds au sec, elle était bloquée au centre d'un couloir-patinoire.

« Je vais faire fondre la glace pour nous frayer un passage jusqu'à l'autre bout du couloir. S'il y'a trop d'eau je te porterai, tu n'es pas bien lourde. »

Félix se faisait de drôles d'illusions quant au degré de coopération de la jeune fille. S'il se figurait qu'Anna allait accepter de monter sur son dos pour éviter d'avoir les pieds mouillés, il se mettait les deux doigts dans l’œil et bien profond. Ciel, non ! Anna était le genre de fille pétillante et joyeuse à traiter Félix de tous les noms d'oiseaux pour avoir eut l’impudence d'oser lui demander de lui grimper dessus « Une fille de mon rang... », puis ensuite piquer une vraie crise de nerfs une fois qu'elle aurait eut les pieds entièrement mouillés « pauvre imbécile ! Tu n'aurais donc pas pu me prévenir ?! ». Et oui, personne n'a dit que gérer une fille était chose aisée, personne.

« Lashlabask ! »

Tout aurait très bien pu se passer. La baguette de Félix aurait pu dégager un chemin praticable dans la glace pour Annagovia et Félix, leur permettant de quitter le cloître enneigé et d'arpenter des couloirs plus chauds et plus agréables. L'humeur d'Annagovia n'aurait surement pas été meilleure, certes, mais au moins Félix n'aurait plus eu l'envie irrésistible de la balancer sur le toit de la tour la plus proche.

Sauf que non. Le bracelet de Félix – et les émotions du préfet avec – choisirent ce moment là pour s'affoler et dérégler complètement la baguette du préfet. Déjà, la main de celui-ci se cramponna malgré lui à son prolongement magique végétal, lui interdisant de la lâcher, et commença à le forcer à viser plusieurs parties du couloir qu'il ne visait initialement pas. La grande congère fut prise pour cible et Félix, parfaitement impuissant face à cette action incontrôlée, ne put qu'écarquiller les yeux devant ce qui aller se passer. Le jet d'étincelles brulant avait certes réduit une bonne partie du sol givré à l'état liquide, mais il s'apprêtait également à découper dans tous les sens la congère qui dépassait Félix et Annagovia de tellement de têtes qu'on aurait pu y enterrer 10 elfes de maison.

Voyant le grand bloc de neige se fissurer de toute part et commencer à perdre de sa superbe forme, Félix attrapa Annagovia et la força et baisser la tête pour pouvoir la protéger de son propre corps. La jeune fille ne s'était d'ailleurs pas faite priée puisqu'ayant elle aussi vu le bloc s'effondrer et exploser de toute part, elle avait machinalement plié les genoux pour se faire plus petite « Pitié nooon ! Prenez-le lui ! Je suis trop jeune pour mourir ! ».

Le bloc éclaté s'était effondré dans tous le couloir, couvrant Annagovia et Félix de plusieurs éclats de glace et de poudreuse, et bloquant – accessoirement – les deux seuls accès du cloître. Cachées d'un monticule de gravas glacés et massifs, les deux vastes arches qui permettaient de passer d'un couloir à l'autre étaient désormais scellées : impossible de passer de l'un ou l'autre côté du couloir.

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyMer 8 Aoû - 22:28

- Moi non plus, figure-toi, répliqua séchement Annagovia, sans même prendre le temps de réfléchir à ce qu’elle était en train de dire cerveau, moins dix points de force. Chez nous, on n’a pas l’habitude de donner des rendez-vous n’importe où quand les températures sont négatives, tu comprends. Acheva-t-elle d’un ton hautain qui n’avait rien de très « annagovien », sous-entendant assez clairement qu’elle ne venait pas d’un pays de barbares attardés, incapables de concevoir l’intérêt d’un feu de cheminée. En Angleterre, on a le chauffage central, nous, Monsieur. Les rigueurs de l’hiver écossais (non, en ce qui la concernait, le « vent glacé » ne lui « caressait » pas les oreilles. Il cherchait plutôt à lui bouffer les lobes jusqu’à ce qu’ils tombent en criant grâce) devaient vraiment avoir un effet néfaste sur la rouquine car, bien que sa raison cherchât à lui envoyer des signaux de détresse (« Tentative de meurtre imminente ! Je répète : tentative de meurtre imminente ! Mayday, mayday, il va t’étrangler avec ta propre écharpe ! »), elle ne put s’empêcher de rajouter, avec une incroyable suffisance :

- Ah ! ça, c’est tout simplement parce qu’on n’a jamais retrouvé les corps.
Ou alors l’administration s’était arrangée pour étouffer la chose. Les fantômes de Poudlard devaient avoir tout un tas de petites affaires sordides à dévoiler, pas étonnant que les directions successives leur fichent une paix royale. Et quand bien même personne ne serait mort de froid dans les couloirs de Poudlard, ils avaient de bonnes chances de changer la donne.
* On va être des précusseurs. Hourra. * Songea-t-elle, avant d’enfoncer davantage encore son bonnet sur ses oreilles, l’air plus maussade que jamais.


En réalité, Annagovia n’était pas certaine d’avoir très envie de connaître la suite des événements. La malchance semblait poursuivre les deux Poufsouffles depuis le début de leur mésaventure (sans doute la faute au « facteur McFall », alias « il y a un seul bracelet ensorcelé dans tout Poudlard et il faut que ça tombe sur moi ! ») et son petit doigt lui disait qu’elle n’avait encore rien vu. Pour un témoin confortablement installé en-dehors de la zone verglacée, tout ceci était certainement très divertissant ou, dans le pire des cas, simplement ennuyeux (« Bon diou, il n’est pas bientôt terminé, ce sujet ? » Paf, nous venons de perdre l’ensemble de notre audimat), mais pour qui se trouvait dans l’œil du cyclone, c’était une autre paire de manche, surtout quand on n’avait jamais appris à tenir en équilibre plus de deux secondes sur de la glace.

Un Gryffondor affronterait probablement le problème d’une manière très chevaleresque – comprendre par-là 100% bourrine – en courant tout le long du couloir avec un cri de rage digne d’un fier Viking à l’heure de la bataille. Un Serdaigle commencerait sans doute par aborder la question sous un angle rationnel, se livrant à des calculs savants pour déterminer, à partir de la force du vent, de l’orientation des fenêtres et de l’épaisseur des flocons, quel chemin emprunter sans risquer l’entorse fatale à chaque pas. Un Serpentard serait, à l’heure qu’il est, tranquillement au chaud dans sa salle commune, car il aurait été hors-de-question pour lui d’accepter un rendez-vous dans un lieu dépourvu du minimum vital en matière de confort (un bon tapis, des tas de fauteuils moelleux, un grand feu de cheminée, une tasse de thé brûlant et des dizaines d’elfes de maison à sa disposition ainsi que 69 milliards de gallions. Crabbe, mon petit, si tu me lis… Il faut savoir rester simple). Un Poufsouffle, lui, avait fondamentalement le choix entre deux options.

A notre droite, la version solidaire de l’affaire. Avantage ? Une valeur sûre, pleine de noblesse, prônée par la fondatrice de maison. Cri de guerre ? « Viens, on se tient par la main et on avance tous les deux en s’accrochant au mur : surtout mets bien tes pas dans les miens et n’oublie pas que si tu tombes, je tombe, alors t'as intérêt à faire attention ! ». Inconvénient ? Sachant qu’il est déjà difficile de faire œuvrer deux jambes de concert sur du verglas, quelles sont les chances de survie de quatre gambettes ?

A notre gauche, la version poule mouillée. Avantages ? Répond bien à l’image qu’on se fait habituellement du Poufsouffle, permet de conserver l’ensemble de son intégrité physique, laisse plein de temps pour méditer sur un tas de sujets fascinants, à savoir la vie, la mort, l’amour, la mort, l’amitié, la mort et, surtout, la mort par hypothermie. Cri de guerre ? « Bouhouhou, je suis trop jeune pour mourir ! ». Inconvénients ? Risque de crise de nerfs accru, possibilité de perdre deux ou trois orteils en raison du développement des engelures, abandon de toute dignité. En règle générale, Anna aurait rejeté cette solution avec dédain. Mais à situation exceptionnelle, décision exceptionnelle et, en l’occurrence, la jeune fille trouvait que l’inaction comportait un charme insoupçonné. Par ailleurs, elle entrevoyait une troisième voie, dite du « va chercher les secours, moi je t’attends ici ! », qui n’avait rien de très glorieux, mais lui garantissait un futur immédiat dépourvu de toute fracture. Hélas ! Il était difficile de souffler une telle option à Félix qui, pour une raison totalement inconnue (certainement son bracelet pot de colle qui se remettait à faire des siennes), n’avait pas l’air de très bonne humeur.

Or, pendant que Mademoiselle pestait, Monsieur réfléchissait. Avant qu’elle n’ait eu le temps d’inventer un moyen d’amener de manière subtile son idée dans la conversation, son ami lui coupa l’herbe sous le pied en prenant les commandes de l’opération. Dommage ! La mission suicide qu’Anna avait en tête aurait eu de quoi flatter sa courtoisie franco-française… Quoique… Il la cachait bien, à l’heure actuelle ! Ce serait donc le « pack solidarité, assurance-vie non comprise » pour ces messieurs-dames. Cornes de gargouille et saperlipopette, cette perspective n’était pas tout à fait du goût d’Annagovia. Non qu’elle fût radicalement opposée à une fonte des glaces (même s’il était honteux de la prôner alors que tant de petits pingouins devaient lutter pour survivre sur une banquise de plus en plus réduite : Félix sale assassin !), mais la perspective d’être portée comme une midinette en détresse n’était pas pour la réjouir. Non mais franchement, pour qui la prenait-il ? Laurell ? Une greluche superficielle terrifiée à la vue d’une flaque d’eau ? Elle se sentait insultée.
- ça va aller, merci. Je pense que je devrais supporter d’avoir des chaussettes humides, au point où on en est… Se contenta-t-elle donc de répondre, d’un ton de majesté blessée.

L’espace d’un instant, le plan de Félix parut réellement fonctionner. L’espace d’un instant seulement. Car Anna se retrouva soudain plaquée au sol tandis qu’un grondement de mauvaise augure se faisait entendre au-dessus de sa tête. Si elle avait eu le réflexe (décidément, ses réflexes étaient mis à rude épreuve !) de se baisser en voyant la congère s’effondrer, Félix, noble Poufsouffle (« Ecoute Félix, quand je me roule en boule, je ne sauve que moi, toi, tu te débrouilles tout seul ! En plus c’est de ta faute, si on meurt, je te signale ! »), avait eu celui de l’allonger carrément à terre ça devait cacher des idées pas très nettes, tout ça, si bien que la jeune fille était désormais, pour ainsi dire, couverte de neige de la tête aux pieds. A ce stade-là, autant se rouler dedans. Pour autant, ses vêtements humides paraissaient tout d’un coup être un élément secondaire et c’est tout juste si la rouquine y prêta attention. Outre la belle frayeur qu’elle venait d’avoir, la vue du couloir totalement bouché suffisait à éloigner ses pensées d’éléments aussi bassement matériels qu’un uniforme mouillé !

- Non… Mais… T’es… T’es malade ? Demanda-t-elle d’une voix faible en se relevant, les jambes tremblantes. Tu veux nous tuer ? Poursuivit-elle avec sérieux, son regard coulissant malgré elle vers le bracelet de Félix. Sa mauvaise humeur massacrante semblait l’avoir soudain abandonnée pour laisser place à une angoisse plus sourde tu la sens, la dramatisation ? nourrie par la certitude que Félix n’aurait jamais dû rater un sort aussi élémentaire. Elle porta machinalement sa main à la poche de sa cape, comme pour s’assurer que sa baguette s’y trouvait bien, puis, avisant le couloir obsturé, elle soupira, fataliste : Bon. On n’a plus qu’à creuser un tunnel, à ce que je vois.
Elle n’était pas réellement sérieuse en parlant ainsi, car elle n’avait pas très envie de tester la solidité de la neige, mais, à moins qu’un quelqu’un ne vînt à passer dans le cloître, il allait bien falloir envisager de trouver une sortie de secours…
* C’est bête, j’ai oublié ma pelle… *

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyJeu 9 Aoû - 23:44

« Chez nous quand on est un peu malin on décline les invitations qui ne nous paraissent pas raisonnables. »

Félix adressa un sourire radieux profite ça va pas durer à Annagovia, manifestement dans le but de la taquiner. Bon dans le fond ils avaient raison tous les deux : proposer un rendez-vous par ce temps dans le château (quoique ça dépendait des parties du château) n'était certes pas une excellente idée, mais il était encore plus stupide d'avoir connaissance des faits et d'accepter le rendez-vous quand même. C'était qui le blaireau dans l'histoire, hein, hein ? Bon ok, question rhétorique. C'était qui celui qui avait raison, alors ?

Félix jugea ensuite utile de faire avancer le Schmilblick (vu qu'Annagovia s'y refusait, accrochée à la rambarde comme un Serdaigle à son livre, ou un Gryffondor à son épée, ou un Serpentard à un autre sang pur) en faisant fondre la glace qui les entourait. Glisser et éventuellement se casser la figure ne lui faisait pas spécialement peur, mais apparemment pour Annagovia, avancer sur une patinoire était au moins aussi dangereux que de traverser le grand Canyon sur un fil dentaire.

En moins de temps qu'il ne le fallait pour dire ouf, la neige les entourant s’effondra et les congères pré-existantes finirent en un tas massif qui leur bloquait la route : Félix avait fort heureusement eut le réflexe - même avant de protéger sa petite personne - de recouvrir Annagovia de ses bras musclés pour ne pas qu'elle soit blessée par un projectile. Très franchement, c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait, surtout si par sa faute Anna était blesséeoui parce qu'encore, si c'était sa faute à elle, ce n'était pas trop grave.

Voyant ce qu'il avait fait, Félix perdit pendant quelques centièmes de seconde la notion de la réalité. Il le savait bien, c'était son foutu bracelet qui avait interféré sur lui au moment du sort et vu le regard que lui lançait son amie, il savait qu'elle avait également compris la même chose que lui. Choqué de ce qui aurait pu arriver si la situation avait voulu être même légèrement différente (un bloc qui tombait sur eux, par exemple, le destin était de leur côté, fort heureusement !), Félix planta ses iris bleus clairs dans les yeux noisette d'Annagovia, choqué de ce qu'il avait fait et aurait surtout put faire, et lança, en bégayant presque :

« Je.. Je... Je suis désolé... »

La torpeur de Félix prit fin presque instantanément, au moment même où le préfet fut envahit d'une intense colère. Il n'aurait su d'où elle venait, mais elle était en tout cas tellement convaincante que le jaune et noir était persuadé qu'elle venait du plus profond de son être. Peut être qu'elle en venait, en fait ? Quoiqu'il en était, le préfet changea d'état d'esprit en quelques secondes, comme ça lui arrivait de plus en plus fréquemment ces derniers temps et sans qu'il comprenne ce qui lui arrivait, des mots sortirent de sa bouche, sans qu'il puisse les contrôler. Un peu comme si quelqu'un d'autre contrôlait son corps, le français lança :

« Non mais parce que tu avais une meilleure idée toi, peut être ?! »

Le cynisme d'Annagovia et ses reproches à peine voilés avaient fait mouche auprès du préfet, qui avec un petit coup de pouce enchanteresse se sentait le loisir de lancer toutes les vérités à n'importe qui. Manque de bol, c'était Annagovia qui allait en faire les frais, à croire qu'elle tombait au mauvais endroit au mauvais moment, et qu'elle avait visiblement mal choisi son jour pour chercher des noises à son meilleur ami plus pour longtemps.

« Madame je sais tout, plus fort que le roquefort note la référence française, petit lecteur. Même pas fait exprès en plus., qui a 300 idées lumineuses à la seconde ! Tu proposais quoi toi, hein ? Qu'on se retrouve bien au chaud au creux de ton canapé, dans la salle commune, ou dans les plis adipeux de ta peau, bien au sec ? Super original – whouu – attention, Annagovia Quirm, la reine du suspense ! Comme si déjà je pouvais prévoir qu'on tomberait sur des congères dans le château, hein ! C'est tellement courant ! Mais bien sûr, Félix, après tout, c'est toi la tronche en divination, tu n'as pas vu ça dans une de tes feuilles de thé, non ?! Déjà ma petite, si tu n'avais pas deux pieds gauches, on aurait peut être tranquillement pu glisser jusqu'à la sortie ! Mais non, à madame il lui faut une paire de ski, trois rampes, deux bâtons et une grue de chantier pour faire 3 microscopiques pas sur de la glace ! Franchement, qui est-ce qui m'a collé un boulet pareil dans les pattes ? QUI ? »

Le préfet agissait au tour à tour ses bras pour montrer son mécontentement. Il ne pensait pas les 90% des mots qui sortaient de sa bouche, mais le préfet était bien incapable de les contenir. A croire qu'on lui soufflait des phrases qu'il était obligé de lancer à voix haute, et dont il s'épouvantait à chaque seconde. Les plis adipeux de sa peau ? Ô___o Depuis quand Annagovia était grosse ? Difforme certes, mais grosse ?. Non mais qu'est-ce qui lui arrivait, là, concrètement ?

« Bon et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Non parce qu'avec ta bonne idée de génie et ta chance de cocue, ton tunnel il va bien sûr attendre que tu sois de l'autre côté pour pas t'écraser. Pas qu'actuellement te voir ensevelie sous 3 mètres de neige me dérange particulièrement... mais chez nous on plus l'habitude de l'efficacité, en fait. Les beaux discours c'est sympa cinq minutes mais quand ça n'avance pas ça a le don de me taper sur le système. »

Ça pour le coup, Félix le pensait. Il ne se serait certes jamais permis de parler comme ça à quelqu'un, en particulier Annagovia, mais le fond était vrai : Annagovia était impatiente de rentrer au chaud et Félix trouvait malvenu de la faire encore poireauter (ce qui était quand même sa faute, à la base) plus longtemps.

« Incendio ! »

Le préfet avait en quelques secondes dirigé sa baguette même pas peur, moi je crame le château moi, j'suis un fou ! vers l'entrée bloquée par la neige et un puissant jet de flammes en sortit pour faire fondre toute la masse glacée. Efficace et pas cher, c'était la magie messieurs dames ! Rien de plus efficace, à ce jour, du moins en aussi petit et pratique.

« Ça tu vois, ça s'appelle l'efficacité. »

Félix lança à Annagovia un regard satisfait, parce que la colère l'avait soudainement quitté. Il le regrettait presque, cet excessif accès de colère, mais pas encore assez pour réaliser combien il était allé loin. Jamais, jamais ô grand jamais Félix McFall ne se serait permis de parler à quelqu'un de la sorte. Si ses proches avaient été présents, ils auraient été convaincue de la dangerosité du bracelet qu'il portait. Pourquoi n'irait-il pas agresser quelqu'un dans la rue, un jour, s'il était capable de parler comme ça à sa meilleure amie, aussi justifiées que soit ses raisons ?

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyVen 10 Aoû - 21:44

Félix avait de quoi se pavaner : alors que, une poignée de minutes auparavant seulement, la situation semblait, sinon désespérée, du moins franchement critique pour les deux Poufsouffles, il venait de leur ouvrir un passage suffisamment sûr pour leur permettre de rejoindre leur salle commune sans plus de dommages. Hélas ! Bien loin des éloges souhaités et, sans doute, mérités (« Alors moi, je n’aurais pas fait ça comme ça du tout… C’est super dangereux ! Et s’il y avait eu quelqu’un derrière tout ce paquet de neige, hein ? Tu aurais eu l’air malin ! Non, l’idéal, c’était de lancer des étincelles rouges par la fenêtre ! Elles auraient nécessairement été repérées et on serait venu nous sauver ! »), c’était un tout autre accueil qu’Anna réservait à Félix quand, triomphal, il se retourna. Car aucun coup de baguette bien maîtrisé n’était à même de faire oublier à la jeune fille l’éclat de colère spectaculaire dont elle venait d’être le témoin… Ainsi que la première victime.

Lorsque le Poufsouffle avait entrepris de lui passer un savon dans les règles, elle était demeurée coite et immobile, tant de surprise (le flegmatique Félix ne l’avait pas habituée à ce genre de verve enragée ! « Fais gaffe, tu postillonnes partout… ») que de mauvaise conscience (après tout, elle ne s’était elle-même pas montrée très aimable – doux euphémisme – et même la patience de Félix devait avoir ses limites). D’ailleurs, le jeune garçon pouvait, tout comme elle, avoir été si effrayé quand la congère s’était effondrée qu’il fallait bien qu’il laissât sa peur s’exprimer d’une manière ou d’une autre. Or, quoi de plus humain que de jurer comme Hagrid un charretier ou de se mettre à crier comme un forcené quand on vient d’échapper de justesse à une catastrophe ?

Frissonnante dans ses vêtements humides, le bonnet de travers et l’air un peu égaré, Anna avait donc vaillamment soutenu le premier assaut de Félix, encore trop choquée pour réellement l’entendre. Cependant, au fur et à mesure qu’elle recouvrait ses sens, les insultes tout juste voilées du Poufsouffle avaient finalement heurté sa compréhension… Et elle en avait pâli de terreur et de rage. Le souvenir de la conversation qu’elle avait eue avec son ami, quelques semaines plus tôt, à la bibliothèque, était encore trop présent dans son esprit pour qu’elle ne comprît pas rapidement que la virulence de Félix n’était dictée par nul autre que par le bracelet auquel il était enchaîné. Malheureusement, elle se sentait, dans le même temps, encore si irritée qu’elle n’était pas prête à faire preuve de bonne volonté en trouvant des excuses à Félix. Et quand bien même elle eût accepté de faire le dos rond le temps que la tempête passe, la violence des propos du Serpentard Poufsouffle eût suffi à briser son indulgence.

* Non mais je… Oh ! Dites donc… Attends un peu… Il m’a traité de grosse, là ? * Avait-elle soudain réalisé, oscillant entre l’incrédulité et l’indignation. * Et… Rhô ! Alors ça… Une feignasse geignarde, moi ?! Non mais pour qui il se prend, ce type ? Harry Potter ? Faut que je lui baise les pieds ou que je l’appelle « Sa Seigneurie » parce que je ne suis pas morte ensevelie sous un gros tas de neige… Sauf qu’aux dernières nouvelles, c’est lui qui l’a provoquée, l’avalanche, alors faudrait peut-être voir à ne pas trop se la ramener ! *

Tremblant désormais bien plus de colère que de froid, Anna s’était efforcée à une ou deux reprises d’interrompre le laïus de Félix, mais en vain : les mots s’étaient étouffés dans sa gorge et elle avait refermé la bouche sans être capable d’articuler le moindre son, tant elle était offusquée. Offusquée… Et profondément déstabilisée, car elle n’arrivait pas à croire qu’une telle hargne fût uniquement le fruit du bracelet : peut-être avait-il seulement désinhibé une partie du caractère de Félix ? Celle qu’il s’efforçait de camoufler lorsqu’il était en public, pour revêtir le masque social du gentil préfet apprécié de tous ? Peut-être que ce ramassis d’invectives n’était, tout compte fait, que le juste reflet de ce qu’il pensait d’elle la plupart du temps ? Il était, en tout cas, difficile à la rouquine de croire que, même amplifiées par la force du bracelet, ces injures ne cachassent pas un fond de vérité, et elle en était terriblement blessée.

Quand Félix se retourna, donc, visiblement ravi de son petit exploit (« C’est bien… Et tu n’as rien cassé, cette fois… Il faut qu’on t’offre une médaille ? »), Anna parut chercher quelque chose à dire, mais trop de sentiments confus et de phrases inachevées se bousculaient dans sa tête, et elle ne se sentait pas capable de les transformer en paroles cohérentes « Prenez du pâté et écoutez-moi »… Pourtant, tous pouvaient se résumer en un geste.

Mécaniquement, la jeune fille franchit la courte distance qui la séparait de Félix et, avant qu’il n’ait eu le temps de reculer, elle lui colla une gifle magistrale dans la figure. Un « clac » sonore retentit c’est rien, c’est Susan qui s’est encore désartibulée, suivi d’un bref moment de silence, puis, tandis que la joue du Poufsouffle rougissait sensiblement :

- Et celle-là, elle est suffisamment efficace pour toi ou il faut que je développe ?! S’exclama la rouquine, dont les ailes du nez frémissaient de fureur.

- Quant au reste… ne t’en fais pas, à l’avenir, je m’arrangerai pour que mes plis adipeux soit dit en passant, je cherche encore la signification de la sortie de Félix. A moins qu’il ne soit carrément pervers, je ne vois pas. et moi-même ne traînions pas dans tes pattes ! Persifla-t-elle.

Et pour bien appuyer ses dires, elle passa devant Félix sans lui accorder un regard, avec toute la dignité dont elle était capable au vu de ses habits mouillés et de ses chaussures qui faisaient « spouic, spouic » à chaque pas. Ah ! On ne voulait pas d’elle ici ! Ah ! On la traitait en gamine maladroite et superficielle ! Ah ! On osait la prendre pour une grosse loche ! Hé bien très bien, puisque c’était ainsi, elle s’en allait. Elle ne voulait surtout pas imposer sa si pesante présence à Félix un instant de plus : le pauvre petit chou avait déjà été bien brave de la supporter toute une année ! C’est vrai qu’elle avait drôlement dû le freiner dans ses fabuleux projets, quel boulet elle faisait, de ne pas l’avoir réalisé plus tôt ! Les lèvres si pincées qu’elles en étaient réduites à une mince ligne blême, Anna s’engagea d’une démarche déterminée dans le couloir que son camarade venait de dégager avec brio (han ! Laissez-la ricaner !).

* Et qu’il ne compte pas sur moi pour le remercier, ce misérable petit scolopendre ! * Pensa-t-elle, rageuse.

Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle s’aperçut qu’elle serrait les dents à en avoir mal pour retenir des larmes de frustration.

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptySam 11 Aoû - 1:23

Très honnêtement, sa claque, Félix ne l'avait pas volée oui je suis un sadique mais il faut savoir reconnaître quand on pousse le bouchon trop loin, Maurice. Le préfet, d'habitude si diplomatiquement poli et incroyablement sage, cachait-il en fin de compte des sentiments négatifs au plus profond de lui ? Si vous lui aviez posé la question, le jeune Français vous aurait répondu, d'un air réfléchi mais calme, que globalement, sa vie était joliment équilibrée métro – boulot – dodo et qu'il n'avait souffert de rien étant petit, et qu'en conséquence il ne pensait pas avoir enfoui de la haine ou autre chose du genre rancœur, vengeance, colère, hargne, rancune, folie et tout le tintouin, en lui. En plus il faisait régulièrement du sport, ce qui en plus d'éliminer les toxines c'est la minute santé du post, libérait l'esprit et les sentiments néfastes en plus de ça il faisait du yoga trois fois par semaine et buvait une infusion de camomille tous les soirs avant de se coucher. Très franchement, Félix ne pensait pas à avoir quelque chose en lui qu'il contenait, même inconsciemment, et qui menaçait de sortir à la moindre occasion sortant de l'ordinaire même si nous conviendrons tous que faillir mourir écrasé par la chute d'une congère dans un château, c'était assez courant.

Mais depuis qu'il avait ce bracelet au poignet, le jaune et noir n'était plus sûr de rien. Même si ce n'était pas sa propre hargne, ou sa propre joie, ou même sa propre tristesse, Félix était bien incapable de promettre à quelqu'un que jamais il resterait maître de tous ses gestes. Il n'était plus maître de rien. Plus rien ou presque. Tout pouvait lui arriver à tout moment et vu l'emprise que le bracelet avait de plus en plus sur lui, il était prêt à parier qu'un jour viendrait où il se verrait agir sans pouvoir contrôler sa bouche, ou ses bras, ou même ses jambes, voire même les trois à la fois Appelles-moi Pinnochio !. Ce jour là, il serait tant de songer à se couper définitivement la main, en fait. Ou d'aller se jeter dans le lac avec Annagovia un boulet accroché au pied.

Quand le mur de glace se brisa et qu'un passage de dégagea jusqu'au couloir adjacent perpendiculaire, équilatéral, hypoténuse, algèbre, cacahuète, Félix fut ravi, déjà, d'avoir fait son petit effet, mais surtout de ne pas encore avoir raté son sort Annagovia, je ne veux pas t'affoler mais tes moufles prennent feu. C'était qu'il était quand même en 5ème année et qu'il avait ses BUSEs à passer en fin d'année, mine de rien ! Sans vouloir affoler personne, si le Poufsouffle se mettait à détruire en mille morceaux le bureau des juges en lançant un simple 'Avis', ça allait sacrément faire tâche. Peut être qu'en potions il allait insulter les examinateurs alors qu'ils venaient de le féliciter, pourquoi pas ? Pendant l'épreuve écrite, Félix était en tout cas certains qu'il allait nécessairement pousser un affreux hurlement sauvage ou se mettre à se rouler sur le sol de la grande salle. Ou les deux à la fois.

Quand Annagovia gifla violemment Félix le jeune homme fut projeté contre le mur, sa mâchoire se détachant de son visage, le jeune homme ne compris pas d'où elle venait Annagovia, toi ici ?. Le préfet était tellement choqué qu'il se surpris à vouloir répondre un « Oh oui qu'elle était efficace ! » à la question endiablée de la tigresse rousse. A vrai dire, il se serait presque prosterné à ses pieds pour s'excuser, et même si le sol était recouvert d'un fin tapis d'eau et de glace.

C'est en écoutant la jeune fille que Félix réalisa vraiment ce qui était sorti de sa bouche quelques secondes plus tôt : le préfet avait envie d'hurler à l'injustice, que tout ça n'était pas de son fait et était surtout une grande incompréhension de sa part à elle – elle ne pouvait décemment pas croire qu'il était l'auteur de ces insultes - qu'il aurait préféré mourir plutôt que de lancer pareilles obscénités à son amie et que de toute manière, Anna ne pouvait décemment pas penser que Félix pensait un seul mot de ce qu'il avait dit. Anna était depuis son arrivée à Poudlard la personne qui comptait le plus pour lui, devant Corey, Alek et les autres même et jamais ô grand jamais il n'avait eut envie de la blesser. En fait, il détestait blesser les gens en général et ses pensées pour les gens étaient en principe somme toutes positives. Certes il lui arrivait – bien évidemment – de trouver un comportement scandaleux ou tendancieux, mais le préfet s'efforçait toujours de trouver au moins deux qualités le contrebalançant. Pour Annagovia, Félix cherchait encore les défauts. A vrai dire, chaque moindre trait de caractère de la belle rouquine était pour lui une raison supplémentaire de l'apprécier call me lover. A croire que ses petites imperfections illuminaient chacune de ses qualités mais pas toujours.

Mais le jeune homme avait encore la bouche coupée de ce qu'il avait dit.

« Non, Anna, attends ! »

Quand Félix lut de la tristesse dans le regard de la jeune fille et la vit s'éloigner de lui, le jaune et noir aperçu dans son esprit la vision de la Poufsouffle s'éloignant de lui à jamais. Cette image là était insupportable. Le préfet traversa donc le mur de glace fondu tout en courant vers la jeune fille, son bras tendu pour lui attraper le poignet et la retenir façon mise en couple de Quentin et Susan, en fait.

Mais la poudreuse et la glace de la congère avaient fondu et le sol était à présent complètement inondé. La patinoire du cloitre avait laissé sa place à une vaste piscine Poudlard Lake City et ses sports d'hiver, yeah !, dans lequel le préfet pataugeait allègrement pour rattraper son amie. Alors qu'il arrivait presque à la hauteur de la 6ème année, son pied droit glissa sur le sol humide et le petit français perdit l'équilibre pour tomber en arrière, la tête la première. Le bruit du crane du préfet contre le sol de pierre fut creux sourd, et Félix perdit presque immédiatement connaissance : son corps tout entier, dos contre terre, trempait dans une paire de centimètres d'eau et les yeux clos du jeune McFall indiquaient clairement qu'il n'était pas juste sonné, mais que c'était plus sérieux que ça qui veut une journée de m*rde, qui ?!.

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Ξ Sujet: Re: [THEME] Gare au gorille [PV]   [THEME] Gare au gorille [PV] EmptyDim 12 Aoû - 0:31

Crisper les poings. Pincer les lèvres. Ecarquiller les yeux. Respirer lentement. Surtout ne pas se mettre à pleurnicher comme une petite gourde dépourvue de toute dignité, ça lui ferait bien trop plaisir, à ce crétin. Annagovia n’était pas coutumière des larmes et des jérémiades : déjà lorsqu’elle était petite, ses sanglots étaient rares et il fallait que les circonstances fussent exceptionnelles pour les lui arracher. Depuis qu’elle était arrivée à Poudlard, elle avait, pour ainsi dire, gardé les yeux secs : même le départ de Roman n’avait pas su lui tirer quelques pleurs (« Bouh ! Plus rien ne sera jamais comme avant ! »), mais l’addition du froid mordant, de la chute de la congère et des horreurs proférées par Félix semblait avoir eu raison de sa constance, car la jeune fille se décomposait à vue d’œil, tandis qu’elle avançait dans le couloir. Tout, depuis ses épaules, agitées de tressautements de plus en plus violents, jusqu’au pas décidé qu’elle avait adopté pour dépasser le Poufsouffle, et qui était devenu de plus en plus incertain au fur et à mesure qu’elle ressassait ce qu’il lui avait dit, annonçait une crise larmes de imminente.

* C’est… C’est vrai que je passe peut-être trop de temps à manger des chocogrenouilles… * Pensa la rouquine. D’un geste machinal, elle porta la main à son ventre, comme si elle cherchait à sonder des bourrelets là où il n’y avait, en réalité, que de la peau. Elle avait découvert les chocogrenouilles en première année et c’était devenu une passion : à un moment donné, elle avait même entrepris de collectionner jusqu’aux papiers d’emballage de chaque friandise consommée ! Elle avait d’ailleurs toujours un ou deux chocolat dans son sac de cours, pour l’aider à surmonter les coups durs (au hasard, une énième dissertation à rendre pour le lendemain). * Je devrais peut-être arrêter ? ça ne doit pas être très gracieux, un gros ventre flasque plein de chocogrenouilles… Je suppose que ça explique pourquoi je suis quasiment la seule fille de mon année à n’être jamais sortie avec un garçon : ils doivent me trouver repoussante ! *

Voilà, elle venait d’élucider le mystère de sa vie sentimentale inexistante : ce n’était pas son « je m’en foutisme » de façade, le problème, c’était sa surcharge pondérale et sa fâcheuse manie de se goinfrer de chocolat dès qu’elle le pouvait. Bon sang, elle allait finir seule et dévorée par les descendants d’Ernestine, si elle ne se reprenait pas rapidement en main !

* A partir de maintenant, j’arrête les sucreries ! Et… Et dès que j’arrive dans la salle commune, je jette tous les chocogrenouilles au feu ! * Se promit la rouquine. Ce sacrifice lui en coûtait (on parlait de chocogrenouilles, nom d’un petit bonhomme ! On avait enfermé des sorciers à Azkaban pour moins que ça !), mais il était nécessaire au sauvetage de son avenir. * Et puis je vais aussi m’entraîner plus sérieusement au quidditch… Pour faire fondre toute cette graisse accumulée ! En plus, ça ne pourra pas nuire à mes performances pendant les matchs… * Le souvenir du fiasco qu’avait été, pour Poufsouffle, la première rencontre de la saison, arracha une grimace à la jeune sorcière : dire qu’elle n’avait pas été capable de marquer le moindre but… Elle avait de la chance que Pandore ne l’eût pas immédiatement renvoyée de l’équipe ! * Pas étonnant que je sois si mauvaise… Mon balai doit avoir du mal à me porter. Il ne peut pas donner toute sa vitesse, le pauvre ! *

Félix pouvait être fier de lui : de mémoire annagovienne, c’était bien la première fois que la Poufsouffle complexait sur son physique. Même les remarques « subtiles » (« Han, regardez ! Une carotte géante traverse la cour ! ») et répétitives (à huit ans, quand on tient une bonne blague, on la fait durer) de certains de ses camarades de l’école primaire, sur sa chevelure rousse, l’avaient laissée de marbre. Non pas qu’elle se trouvât belle, bien au contraire ! Simplement, elle n’avait jamais réellement prêté attention à son physique. Elle avait le bon nombre de bras et de jambes, une tête capable de penser et deux yeux fonctionnels, c’était tout ce dont elle avait besoin pour être heureuse. A ce qu’elle croyait du moins, car la remarque mesquine de Félix avait réveillé une peur insoupçonnée et pourtant bien commune : celle d’être rejetée à cause d’une « tare » physique. A bien y réfléchir, ce n’était pas parce qu’elle s’en moquait, qu’Annagovia ne songeait jamais à son physique, mais parce qu’elle redoutait trop ce qu’elle risquait de découvrir si elle prenait le temps de se pencher sur la question.

La rouquine en était là de ses tristes pensées lorsque l’appel de Félix, suivi d’un choc sourd, la ramena au moment présent. Surprise, elle fit volte-face… Pour découvrir que son camarade était étalé de tout son long sur le sol. Allons bon. « Oh, Félix, tu bloques le passage, là ! » Anna hésita l’espace d’une seconde mais finit par revenir sur ses pas.
- Si c’est une tentative pour m’apitoyer, c’est complétement raté, je te signale… On n’y croit pas trois secondes ! Railla-t-elle, la sotte, en poussant légèrement le bras inerte de Félix, de la pointe de son soulier. Tout ce que tu vas gagner, c’est le rhume du siècle. Maugréa-t-elle encore.

Face au manque de réaction du jeune garçon (* Pfff ! Quel mariole, franchement ! *), Anna poussa un profond soupir et s’agenouilla à ses côtés.
- Allez, c’est bon, maintenant, j’ai compris que tu étais vexé, pas la peine de se rouler par terre… Relève-toi où je vais t’en coller une autre ! Reprit-elle d’un ton ennuyé. Sans plus attendre, elle joignit le geste à la parole, et donna deux tapes – sans doute un peu plus fortes que nécessaires, mais sa colère n’était pas encore tout à fait calmée – sur chacune des joues de Félix. La tête de ce dernier dodelina de droite à gauche, mais ce fut la seule réaction qu’Anna obtint de lui (il n'était guère coopératif, le bougre !). Elle fronça alors les sourcils et, s’efforçant de contrôler la panique qui était en train de la gagner, appela d’une voix blanche : Félix ? Oh, Félix ? Tu m’entends ?

* Oh mon Dieu ! J’ai tué un préfet ! *
Oubliant momentanément qu’elle n’était plus censée se préoccuper de Félix jusqu’à la fin de ses jours (les siens ou ceux du garçon… Quoique en l’occurrence il s’agît plutôt de ceux du garçon), la rouquine découvrit quelle indécence le poignet de son camarade, s’efforça de trouver son pouls et convoqua ses maigres souvenirs des cours d’initiation aux premiers secours auxquels elle avait pu participer quand elle était enfant… Hélas ! Elle avait toujours vu cette classe comme un bon prétexte aux bavardages. Merlin qu’elle s’en repentait !
* Crap, c’est quoi, déjà, la normale ? Cinquante pulsations à la minute ? Soixante ? Plus ? Rhâ, de toute façon je n’ai même pas de trotteuse… Laisse tomber, je ne vais jamais réussir à compter… Surtout avec des gants… *

Dépitée, la Poufsouffle laissa retomber le poignet du cinquième année (* Bon, déjà, il a un pouls… Il n’est donc pas complétement mort ! Faut rester optimiste surtout ! *) et saisit sa baguette, qu’elle pointa en direction de Félix pour lancer, d’une voix mal-assurée :
- Mobilicorpus !
Instantanément, le corps inanimé de Félix se souleva dans les airs, prêt à répondre aux mouvements de baguette d’Annagovia.

* Bon… Ben, direction l’infirmerie… Rhâ, comment je vais expliquer tout ça sans écoper d’une retenue à vie ? Pfff ! Quand je pense que c’est lui qui me reprochait de ne pas savoir tenir sur mes pattes… Ah ! Il doit moins faire son malin, maintenant ! *

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