Le pire bal de ma vie - pv -

La soirée avait été horrible. Pire ! Catastrophique. Elle qui voulait s’amuser et montrer à tout le monde qu’elle n’avait pas besoin de ce crétin d’Emeric pour passer une soirée agréable. Loupé. Et puis le fait qu’il reste si souvent avec cette fille de Gryffondor… Comment s’appelait-elle, déjà ? Oh, peu importe. Rien que d’y penser ça l’a déprimait. Elle laissa s’échapper un profond soupir et, un peu triste, elle réfléchit à ce qu’elle pourrait faire. Elle s’installa dans l’un des grands canapés de la salle commune de serpentard, et elle ferma les yeux, pour éviter de penser à quel point elle pouvait être ridicule. Franchement, elle pensait réellement que ce garçon irait au bal avec elle ? Elle était bien naïve. Si personne ne l’avait invitée, ce n’était pas pour rien. Elle était capricieuse, égoïste, narcissique, et très légèrement mythomane sur les bords. Qui pourrait bien vouloir d’elle, en fin de compte ? Elle devait se rendre à l’évidence, tout le monde la détestait. Nicolas avait bien fait de la bannir du Liechtenstein, quelques années plus tôt. Au moins, voilà un pays en moins qui pourrait la détester.

Elle aurait dû s’en ficher, et arrêter de penser au fait qu’elle n’avait aucun ami, et que tout le monde la détestait, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’y penser. Et, assise dans la salle commune, toute seule, en robe de soirée alors qu’elle entendait la musique qui provenait de la grande salle… Elle devait bien reconnaître qu’elle se trouvait pathétique. Elle avait même envie de pleurer, et quand elle vit qu’elle était vraiment toute seule, elle n’arriva plus à retenir ses larmes. Pourquoi portait-elle tellement d’importance à tout ça ? Elle était stupide. Au fond, elle était bien consciente du fait que, si elle tenait tellement à aller à ce bal, c’était parce qu’elle voulait absolument qu’on la voit danser dans une belle robe, et qu’Emeric réalise qu’il avait été un crétin de la laisser tomber. On peut-être était-ce elle qui avait décidé de mettre un terme à leur relation ? Elle ne le savait plus vraiment.

Elle continua de pleurer un peu, mais quand elle entendit la porte de la salle commune s’ouvrir, elle sursauta et elle fit de son mieux pour sécher les quelques larmes qui perlaient encore au coin de ses yeux. Elle avait dormi un petit moment, d’ailleurs, et elle espérait que personne n’était entré pendant qu’elle dormait. Elle aurait eu beaucoup trop honte, sinon ! Elle vérifia qu’elle était présentable, et elle essaya d’avoir un sourire plus ou moins convainquant sur les lèvres, de sorte qu’elle puisse faire croire qu’elle était toute contente de sa soirée, mais quand elle vit la personne qui venait de rentrer dans la salle commune, elle perdit bien vite son sourire. C’était Emeric. Elle hésita une minute sur ce qu’elle devrait faire, mais elle n’était pas certaine de vouloir rentrer de suite dans son dortoir alors… elle décida de faire la chose la plus puérile à laquelle elle pensa : faire croire qu’elle avait passé une excellente soirée : « Oh, Emeric ! Quel plaisir de te voir ! », dit-elle alors qu’elle faisait son possible pour sourire. « Tu as passé une bonne soirée ? La mienne a été excellente ! Je pense que c'est le meilleur bal où je suis allée jusqu’ici ! ». Elle mentait, évidement, mais elle mentait assez bien. Elle fit comme si de rien n’était et elle attrapa un magazine de mode qui trainait, puis elle retourna s’asseoir.