Libres au dessus du monde [PV Joyce]

C'est vrai que dit comme ça, qu'une personne se balade dans une école avec une arc sur soi, ça peut paraître étrange mais quand on connaît le personnage, tout s'explique. Après tout, ce n'était pas une terroriste en puissance.

- Oui, un arc. En gros, elle fait partie d'une tribu Amérindienne ou quelque chose comme ça. En plus, elle est championne à l'arc du coup, elle doit s'entrainer ici. Si j'ai bien tout compris. Bref, bien manger avec nous ce soir, elle t'expliquera mieux que moi.

Pour ce qui était de présenter Shell à ses potes de l'orphelinat, c'est vrai que c'était compliqué. Etrangement, les éducateurs ne souhaitent pas laisser tous leurs protéger traverser le pays sans surveillance. Surtout quand Friday a un lien avec le-dit voyage.

- Effectivement, ça va être dur de te les présenter comme ça, on ne quitte le Cheshire que lorsqu'une famille nous emmène, et encore, on ne quitte pas souvent le comté. Mais si tu veux venir, t'es la bienvenue. Ce n'est pas le luxe mais on a de la bouffe, du chauffage, des lits en rab et des supers personnes. Même les éducateurs sont sympas. Bon, je doute que ça paraisse cool pour une personne comme toi, mais bon… Au pire, Dans six ans, on sera presque tous à la porte, on pourra passer te voir.

Et oui, la dure loi des orphelinats. Le jour des dix-huit ans, ce n'est pas synonyme de liberté, de permis de conduire et de droit de boire de l'alcool, ça, ils l'avaient déjà. Non, les dix-huit ans, c'est l'expulsion du refuge et le début de la vraie galère pour ceux qui n'ont rien pour se retourner. Peut-être que Friday, elle, y arrivera et pourra accueillir les autres.

- C'est sûr, faire la vaisselle, ce n'est pas cool mais c'est la vie en groupe, il faut tout partager. Ce que j'aime faire? Ouhlà, c'est compliqué comme question ça, mine de rien. Non, non, je suis sérieuse. Chez moi, je n'ai pas spécialement les moyens de faire beaucoup de chose et ici, c'est assez limité aussi. Euh, en temps normal, j'aime fait du sport, grimper partout, et je dois dire que la tour de l'observatoire m'intéresse pas mal, et après… Je ne sais pas trop. Tout ce qui bouge et un peu risqué. Quand on fait un sale coup dans la rue, c'est généralement moi qui me fait courser. Je trouve ça drôle surtout que je m'en sors toujours. Ou presque.

Oui, elle s'était déjà fait attraper à cause d'une saleté de poubelle. Elle voulait passer par-dessus un grillage en prenant appuie sur un gros container mais les freins n'étaient pas mis et elle s'était vautrée au sol assez lourdement. Mais, du coup, ce n'était pas de sa faute, le terrain était traitre.
- Oui, je ferai partie du prochain match. Je vais occuper le poste de batteur et faire la misère aux intellos. Je ne suis pas très doué pour lancer les trucs mais quand il faut taper, je me débrouille bien. J'en connais qui sortiront du terrain avec des bleus. En tout cas, il ne faut pas s'inquiéter, si l'équipe perdait, ce qui m'étonnerait, ça ne serait pas de ta faute. On est sept sur le terrain, c'est un travail d'équipe. En plus, si tu n'as pas le niveau, bah, tu ne joueras pas sans t'être entrainée correctement. S'inquiéter, ce n'est pas être libre et la liberté, c'est jusqu'au bout, non? Si tu veux, je te donnerai des cours de vol. C'est cool de voler.

Ouais, c'était méchant de reprendre les principes de la jeune pour l'inciter à jouer. Ceci dit, ce n'était pas pour avoir plus de joueur de l'équipe et remplir le banc des remplaçants, c'était juste pour mener Joyce à faire son choix en ne prenant en compte que "envie" ou "pas envie".

Et bah, ça avait l'air d'être plus difficile pour Joyce que pour Tamarah que cette dernière n'ait pas de parents. Elle lui tapa du poing sur l'épaule comme un mec l'aurai fait à un pote.

- Hey, zen. La vie est cool. Il paraît que je ne suis pas arrivé à mon foyer dès ma naissance donc je suppose que j'ai des parents. De toute façon, on ne peut pas m'adopter parce que l'un des deux est en contact régulièrement avec le foyer ou un truc du genre. Ceci dit, je m'en fous. J'ai les Gryffondors ici et les potes au foyer, pendant les vacances. Je n'ai pas besoin d'autre chose.

Le visage de Friday ne montrait pas de sourire, c'était généralement plus effrayant qu'autre chose, mais elle était sereine, même contente de la manière dont se passaient les choses. Après tout, si elle était en foyer, c'est que c'était forcément mieux que si elle était dans sa famille. Là, elle avait un avenir, elle ne savait pas lequel mais un avenir quand même.

Joyce était plutôt contente qu'on lui chipe son arbres, en fin de compte. Elle avait rencontré une fille très sympa et maintenant, elle était sûre d'en rencontrer d'autres.

"Manger avec vous ? Bien sûr ! Tu sais, je ne suis jamais loin, mais disons que je reste avec les première année qui n'ont pas de potes. Enfin maintenant que je vais en avoir, je vais les abandonner. Je ne suis pas timide, mais je n'aime pas m'imposer. Si c'est toi qui m'amène, ça passera mieux, j'imagine. J'ai vraiment hâte de les rencontrer ! Surtout Ehawee !" lança-t-elle en riant. "Par contre, si elle tire à l'arc sur moi, ça risque de me décourager, voire de me faire fuir..."

C'est vrai que ce serait sympa de rencontrer de nouveaux amis, sorciers ou non. Et Shell aimerait vraiment aller voir Friday dans son orphelinat. Comme ça, elle pourrait rencontrer les amis de Tamarah, surtout les frères Bob, et aussi, voir comment vivait sa nouvelle amie.

"Ca doit être sympa la vie de groupe. Être avec des amis en permanence, c'est cool. Mais avoir des parents, c'est bien aussi. Je peux comparer, vacances, avec mes parents, et pendant le reste de l'année, vie de groupe avec les Gryff's. Tu ne dois pas t'ennuyer, si c'est comme ici. Ca doit être sympa, surtout quand tu montres ta baguettes à tes potes Moldus. Il y a des sorciers, dans ton orphelinat ?"

Pendant que Friday parlait des sales coups qu'elle faisait avec ses amis, Shell ne put s'empêcher de rire en imaginant les images. Le "ou presque" à la fin était plutôt comique ! Parfois, la cadette aussi faisait des sales coups, surtout à une femme qui vendait des légumes en centre-ville qui détestait particulièrement Shell. Chaque fois qu'elle passait avec des amis devant son étal sans rien acheter, la femme lui criait "Bande de voyous ! Surtout toi, la blondinette ! Un de ces jours, je préviendrai la police ! Vous dérangez mes clients !". Franchement, c'était saoulant. Une fois, elle avait même raccompagné Joyce et un de ses amis en leur tirant l'oreille. Depuis, Shell détestait cette femme et une fois, elle avait proposé avec un grand sourire angélique : "Je peux vous aider, madame ? Pour m'excuser de toutes les fois où je vous ai dérangée..." Elle devait ramener une livraison de tomates chez un client fidèle et sur la route, avait traîné la caisse par terre si bien qu'en arrivant chez le client, les quelques tomates qui avaient survécu étaient toutes écrasées. Quand la vendeuse l'a appris, Shell a dû travailler pour elle les matins des week-ends et des mercredis pendant un mois.
Shell se souviendrait longtemps de ce sale coup, ça, c'était sûr !

C'est vrai ! Jouer au Quidditch signifiait voler sur un balai ! Voler, autrement dit le rêve absolu de Joyce ! Et puis, pour se genre de choses, il ne fallait pas se mettre la pression. Si un joueur se loupait complètement, il y avait toujours le reste de l'équipe pour rattraper le coup.

"Je veux bien pour les cours particuliers de vol ! Tu sais, voler, c'est mon rêve. Je n'avais jamais pensé au Quidditch pour apprendre. J'adore les oiseaux, alors j'aimerais faire comme eux. Les oiseaux, en volant, sont libres. Je sais que je n'ai pas besoin de m'inquiéter, mais j'aimerai d'abord prendre quelques cours de vol, et regarder un match. Si je ne fais pas partie de l'équipe, je crierai de toutes mes forces pendant le match. Vous avez intérêt à gagner ! Fais leur plein de bleus mais les assomme pas quand même, parce que ce sera trop drôle de voir leur tête quand ils auront perdu ! Est-ce qu'Ehawee joue aussi ? Parce que ça doit être quelque chose... "

Au coup de poing de Friday, Shell faillit tomber de sa branche. Enfin quoi, ça faisait un choc, de connaître quelqu'un qui n'a pas de parents... Mais elle n'avait pas à être triste, Friday n'avait pas l'air de l'être et c'était mieux ainsi.

"C'est vrai. Ca doit être quelque chose avec tes potes, s'ils sont tous comme toi ! Tu sais si c'est ton père, ou ta mère qui contacte l'orphelinat ? Et pourquoi ton parent ne te prend pas chez lui ? C'est injuste ! Oups, pardon pour toutes mes questions. Ce n'est pas à moi de décider de ta vie, surtout ce que tu penses. Tout être vivant doit être libre."

Si Shell posait toutes ces questions, c'était parce qu'elle ne supportait pas de ne pas savoir. Si elle ne comprend pas, ce n'est pas normal. Et surtout, elle trouvait injuste que Friday passe son temps loin de sa famille alors qu'elle en a une.

Et bah voilà, la nouvelle élève allait vite entrer dans le bain. Quand on commence à se mélanger aux autres élèves, c'est là qu'on commence à profiter de tout ce que tu peux offrir l'école. A Poudlard, c'est un peu comme chercher des œufs de pâques dans la forêt amazonienne, tu peux réussir à en trouver quelques uns mais il te faut un guide pour bien en profiter.

- Cool si tu veux. Par contre, et je ne dis pas méchamment, évite de parler d'abandonner quelqu'un devant moi. On n'abandonne personne, c'est la loi de la rue.

Aucun rapport avec sa situation familiale, c'est juste que, à ses yeux, la solidarité est la base de tout. Tu sauves la mise à quelqu'un et il te le revaut le coup d'après. C'est comme ça que ça se passe.

- Bientôt, ce sera à toi d'intégrer les petits nouveaux, même s'ils vont se cacher dans un arbre à l'autre bout de la cours.

Bah oui, une fois que Joyce aura des amis, elle passera moins de temps dans l'arbre de Friday, c'était logique. Mais faux, bien sûr. Friday n'était pas quelqu'un d'assez subtil pour monter ce genre de coup.

- Ouais, la vie de groupe, c'est sympa mais c'est très vite pesant si tu ne trouves pas du moment pour t'isoler. Enfin, tu dois le savoir, tu n'es pas perchée sur ta branche pour rien. Non, je suis la seule sorcière donc, forcément, je ne parle pas trop de ça quand je rentre. En fait, être ici, ça ne change pas grand chose à avant dans le fond. On est habitué à voir partir quelqu'un et dans la majorité des cas, on les voit revenir après un certain temps. C'est même drôle de voir l'un des nôtres supers bien sapés, la coupe à la mode et en quelques jours, la nature reprend ses droits.

Sa vie d'orpheline était très compartimentée, ça lui permettait de continuer à vivre sans se prendre trop la tête. A trop vouloir mélanger, on finit par ne plus profiter de ce qu'on a et regretter ce qu'on n'a plus. Or, dans une vie comme la sienne, ce genre de chose est très fluctuant.

- On se programmera nos vols plus tard. Je ne suis même pas sûr que ce soit autorisé, je n'ai pas dû bien écouter pendant le cours de vol. Par contre, si je peux t'apprendre à voler sur un balai, je ne vais pas pouvoir t'apprendre à voler comme un oiseau, il faut leur reconnaître, ils sont doués, très doués. Merci d'encourager l'équipe mais ça va le faire, on va les écraser. Non seulement Ehawee joue mais elle est notre capitaine.

Lorsque Shell failli tomber de la branche, Friday l'attrapa par l'épaule. Pas sûr que c'était utile mais bon, on n'est sûr de rien. De toute façon, nul doute que la cadette était déjà tombée d'un arbre et que cette fois-ci n'était pas la dernière occasion pour elle. A trop regarder en l'air, on finit par s'écraser bien bas.

- Oh, tous mes potes ne sont pas comme moi. Heureusement, on ne se supporterait pas. Chacun à son caractère même si s'amuser est notre plaisir commun. Il y a de tout. Des sportifs, des fainéants, certains cherchent à trouver une nouvelle famille et se faire adopter, d'autres espèrent que leurs vraies parents débarquent un jour. C'est rare, mais ça arrive. Bref, tous différents. Imagine plein de petites tortues comme toi, il n'y aurait plus assez d'arbre dans l'école.

Pour ce qui était des parents de l'ainée, elle se contenta d'hausser les épaules.

- Je ne sais pas, jamais demandé. Je me dis que si je ne suis pas avec, c'est qu'il y a une bonne raison. Ils sont peut-être méchants, peut-être trop pauvres, peut-être qu'ils sont en prison et voudront me reprendre après. Peu importe, le plus important, c'est de profiter du moment présent.

Ca, elle savait bien le faire. Elle savait aussi se projeter dans l'avenir pour entrevoir la victoire de son équipe sur les Aigles qui quitteront le terrain en se massant les contusions.

Maintenant qu'elle allait rencontrer de nouvelles personnes, Shell allait bien s'amuser. Ce n'était pas qu'elle s'ennuyait, mais c'est plus drôle de faire les quatre cents coups avec une belle bande d'amis.

Oops ! Là, Shell avait gaffé. Abandonner ? Abandonner ! Mais quelle horreur ! Elle avait ressenti un petit quelque chose en prononçant ce mot. Mais elle aurait pu se taire ! Comment pouvait-elle rattraper cette erreur ?

"Je... je ne voulais pas dire abandonner, c'est juste les laisser quelques temps... pour qu'il se trouvent des amis, il vaut mieux qu'ils volent de leurs propres ailes... Ce n'était pas méchant, je n'ai pas fait attention. Désolée."

Friday parlait-elle de sa famille ou de ses amis ? Peut-être que quelqu'un l'avait abandonnée à un moment ou à un autre pendant des bêtises et que c'était elle qui s'était fait prendre. Ou alors, elle ne vivait pas si bien que ça de se faire "abandonner" (mais avaient-ils vraiment eu le choix ?) par ses parents.
Shell se mordit la lèvre. Quelle idiote !

Mais il valait mieux changer de sujet en parlant d'amis. Ce sujet là, au moins, était abordable pour tout le monde.

C'est sûr que la vie de groupe, c'était parfois barbant, et il valait mieux se trouver quelques moments seule. Ca, Shell savait faire. Du moins, c'est ce qu'elle pensait avant d'être rejointe par Friday dans son arbre.

"C'est vrai que ça ne doit pas être facile tous les jours, la vie en collectivité. Mais c'est facile de se trouver quelques moments d'intimité quand on sait grimper aux arbres. Enfin, il faudrait qu'il y ait des arbres, ça c'est sûr. Tes amis ne se demandent pas pourquoi tu pars, comme ça ? Ils savent que tu es sorcière ? Mes amis ne sont au courant de rien, me concernant. J'aimerai qu'ils le sachent. Mes parents ont dit à tout le monde que je partais en pension à cause de la vend... de certaines bêtises."

Les amis de Shell lui manquaient, mais à Poudlard, elle n'était pas bizarre aux yeux des autres. Et puis, elle allait se faire plein de nouveaux amis et peut-être qu'un jour, elle pourrait présenter ses amis Moldus à ses amis sorciers. Ce serait drôle !

"On demandera pour les cours de vols. Je me doute que je ne pourrais jamais voler comme un oiseau (il fait dire qu'ils sont tellement fort, dans ce domaine), mais je me sentirai mieux en volant que les pieds sur terre. Ca doit quand même procurer une sensation de liberté."

Si Ehawee était la capitaine de l'équipe des Gryff's, c'était sûr qu'ils allaient gagner. Quand elle faillit tomber de l'arbre, ça ne fit ni chaud ni froid à Joyce. Il y avait des avantages et des inconvénients, à tomber (beaucoup diraient qu'il n'y a que des inconvénients) : Quand tu tombes, entre le moment où tu perds l'équilibre et le moment de l'atterrissage (très rarement en douceur), il y a un moment de flottement, où tu as l'impression de voler. Alors, Shell aimait bien ce moment. Elle ne faisait pas quand même exprès de tomber, non, elle n'est pas folle non plus, les bleus ça fait mal, mais si elle n'arrive pas à se rattraper, elle n'en fait pas un drame.

Chez les Moldus aussi, personne n'avait le même caractère. Normal, les Moldus comme les sorciers sont des êtres humains. Les amis moldus de Shell étaient plutôt comme elle sur certains points, mais ils étaient tous différents : pendant leurs mauvais coups, certains préféraient la course à la fin, après s'être faits repérer. D'autres, détestent être coursés et préfèrent le moment où il faisaient diversion. D'autres, adoraient réfléchir aux plans. Chacun avait sa place, son rôle.

"C'est vrai que je tiens à mon arbre. S'il n'y en avait pas assez, ça risquerait de créer des petites disputes, voire des bagarres. Mes amis aussi, sont tous différents. Ca vaut mieux, comme ça, quand on embête la vendeu... des gens qu'on aime pas, c'est pratique pour organiser les trucs. Tu vois ce que je veux dire ?"

Il fallait dire que Shell n'était pas toujours très claire dans ses explications. Cependant, elle s'intéressait à la vie de Friday. Elle voulait savoir pour ses parents.

"Tu devrais demander, un de ces jours. Sauf si tu ne veux pas savoir, je ne décide pas de ta vie."

Friday avait bien vu l'embarras de lequel était Shell lorsqu'elle lui avait demandé de ne jamais parler d'abandon. Elle avait d'abord cru que son ton avait été bien plus agressif que voulu puis elle fit le lien avec le reste de la conversation. Pour ceux qui connaissaient la miss, il n'y avait plus besoin d'expliquer qu'elle n'avait l'esprit vif que pour faire des conneries.

- Il n'y a pas de mal. Ceci dit, je ne saurai que te conseiller de ne pas oublier ceux de ton année. Si tu les laisses trop voler de leurs propres ailes, ils risquent de voler sans toi. Tu verras, c'est très pratique de s'entendre avec des personnes de son âge quand on galère sur un cours. Ce n'est pas moi qui vais pouvoir t'aider pour apprendre, crois-moi.

Peut-être qu'inconsciemment, la séparation d'avec ses parents l'avait marqué ou la distance mise avec ses amis mais elle avait surtout voulu parler de la solidarité qui devait être de mise même chez les personnalités solitaires comme les deux filles.

- L'avantage, quand on a de vrais amis, c'est que tu n'as pas besoin de fuir, tu as juste besoin de leur dire que tu n'as pas envie de les voir et ils ne se vexeront pas. Oui, mes potes sont au courant que je fais de la magie. Certains du un peu de mal à le croire mais bon, dans l'ensemble, ils ont vu la première fois que j'en ai fait alors ça aurait été dur de leur cacher. En plus, à qui ils pourraient en parler? Personne ne croit un gamin des rues? Qu'est-ce qui t'empêche de leur dire que tu rentres? Au pire, ils ne te croient pas.

Friday avait parfaitement saisi que Shell voulait cacher quelque chose et qu'elle avait failli se trahir. L'ainée préféra ne pas relever, après tout, Shell avait bien le droit d'avoir ses petits secrets.

- Pourquoi demander? On s'en fiche. Ne me dit pas que la grande tortue volante aurait peur de désobéir à quelques règles? Ce ne sont quand même pas des adultes qui auront le droit de t'interdire de faire quelque chose que tu adoreras.

Tamarah n'appréciait pas ce genre de règlement. Encore, qu'on interdise d'aller dans la forêt interdite parce que c'est dangereux, d'accord mais le vol, si tant était que ce soit réellement interdit, était aussi risqué pendant un match.

- Je vois ce que tu veux dire. Des personnes différentes voient les choses différemment, c'est pratique en cas d'oublie.

Friday avait généralement tendance à oublier la partie qui consistait à s'en tirer quand ses amis faisaient un mauvais coup. On le lui rappelait souvent. Ceci dit, ça ne l'empêchait pas d'en faire qu'à sa tête.

C'était la deuxième fois que Shell risquait de se trahir, il fallait faire quelque chose.

- C'est qui ta Vend…? De toute façon, ça va finir par t'échapper alors autant le dire volontairement.

C'était direct mais autant faire les choses sans détour. Là, au moins, Joyce ne dirait que ce qu'elle voudrait dire.

- Peut-être que je demanderai un jour mais, pour moi, ça ne fait aucune différence. Savoir ne changera pas ma vie.

Il y a un proverbe qui dit qu'il faut savoir d'où on vient pour savoir où l'on va. Tamarah savait, elle venait de du foyer du comté de Cheshire. Pas besoin de savoir dans quel ventre elle avait mariné pendant neuf mois.

En général, Shell parlait plus vite qu'elle ne réfléchissait. Comme à cet instant. Ce n'est qu'après qu'elle se rendait compte de ses bêtises. Quand elle avait dit "abandonner" ce n'était pas qu'elle allait les laisser tomber totalement, c'était juste que pour un repas, ils se passeraient d'elle. Ca ne devrait pas être trop dur, puisqu'elle ne parlait jamais avec eux. Les première année sans amis pour le moment restaient plantés (enfin non, ils étaient quand même assis) devant leur assiette et ne levaient jamais la tête à part pour manger. Ils ne parlaient jamais alors pour Joyce qui était assez bavarde quand même, c'était un peu gênant. Elle ne savait même pas comment ils s'appelaient. C'était barbant de ne connaître personne. Elle n'allait pas les laisser comme ça, sous prétexte qu'ils étaient timides où qu'ils ne parlaient pas à la bonne personne au bon moment... Shell allait les présenter aux autres Gryffondror, quand elle les connaîtrait elle-même.

"Non, je ne vais pas les abandonner Je vais leur apprendre à voler. Je ferai parler les timides et je les amènerai avec les autres Gryff's, si vous êtes d'accord, bien entendu. C'est vrai que je vais avoir besoin d'eux pour les cours, je ne suis pas attentive du tout, sauf pour ce qui est de la nature. Mais ce n'est pas pour me servir d'eux que je vais les aider, c'est pour la solidarité."

Ces paroles ressemblaient plus à la vraie Joyce. Elle n'était pas si solitaire que ça, étant donné qu'elle ne pouvait pas se séparer de ses amis.

"C'est vrai qu'il fait toujours avoir des amis sur qui compter. Il vaut mieux avoir des amis que des ennemis (tout le monde le dira, et ce n'est pas un scoop) sauf quand tu as envie de te défouler sur quelqu'un, là, c'est plus simple sur des ennemis. Moi, mes parents ont peur que les voisins ne nous regardent plus de la même façon, s'ils apprenaient que j'avais des pouvoirs magiques. Ils sont Moldus, on vit dans une ville moldue et les Moldus ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. C'est sans doute pour ça que je ne me plaisais pas dans cette ville. Je n'ai pas peur de l'inconnu."

Ce n'était pas que Shell voulait absolument demander avant d'apprendre à voler, non, mais c'était juste pour être sûre. Sûre de quoi ? Aucune idée. C'était la première fois que Shell était responsable enfin, un peu. Finalement, elle ne voyait plus l'intérêt de demander, de toute façon, ils diraient non. Alors que si elles ne demandaient pas, elles pourraient toujours prétendre que pour elles, il n'y avaient rien de mal à voler, qu'elles ne recommenceraient plus, et tout le tralala.

"Non. Je n'ai pas peur. C'est sûr que je ne laisserai personne - et surtout pas un adulte, en plus - me dire ce que j'ai à faire."

Ouf ! Shell avait été claire, pour une fois. Ou tout du moins, Friday l'avait comprise. Elles devaient être sur la même longueur d'ondes. Remarque, il n'y avait pas beaucoup de monde comme elles, pas beaucoup de tortues volantes ou de personnes nommées Vendredi.

"Heureusement qu'on est tous différents. Ca ferait des ravages."

Démasquée ! A vouloir trop parler, on finit par se faire prendre. Ca ferait un beau proverbe ! En tout cas, il collait bien à la personnalité de Joyce. Mais maintenant, comment expliquer à Friday l'histoire de la vendeuse de légumes sans s'emporter ? Chaque fois qu'elle en parlait à ses parents, elle ne pouvait pas s'empêcher de la traiter de tous les noms. Mais là, elle devait se contrôler. Zen attitude.

"Ma vend..., c'est une espèce d'andouille de vendeuse de légumes dans le centre ville où j'habite. Ses légumes sont écoeurants, alors on ne lui achète rien. Et quand on a le malheur de passer devant son étal en courant avec mes amis sans rien lui acheter, elle nous traite de tous les noms. Alors à nous, ça nous plait pas. Mais heureusement que moi, je suis responsable, par rapport à mes amis, parce qu'eux, ils ont voulu mettre le feu à ses étals, juste parce qu'elle était désagréable et qu'une fois, elle avait vraiment appelé la police juste parce qu'on était passés devant elle et son étal de merde. Et je les en ai empêchés. A la place, je me suis vengée autrement et peut-être que j'y suis allée un peu fort quand même. Mais moins que le feu. Je lui ai "livré" des légumes à un bon client et je les ai traînés par terre. Elle était furax, la vieille. Mes parents aussi, d'ailleurs. J'ai été condamnée à un mois de travaux forcés. Mais je me suis bien amusée, voir sa tête, c'était trop drôle, j'avais failli lui faire perdre un de ses meilleurs clients !

Bon, pour le contrôle de soi, c'était un peu raté. Quoique, avec Joyce, il ne fallait pas s'attendre à mieux. Ce n'était pas catastrophique.

"Fais comme tu veux ! Mais... tiens-moi au courant ?" dit Shell avec un petit sourire.

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Tamarah écouta attentivement Shell justifier ses dires. Après tout, c'est le droit de tout un chacun de pouvoir se défendre son point de vue. La plus vieille des deux filles tenaient à ce droit comme à la prunelle de ses yeux alors qui serait-elle pour en priver quelqu'un d'autre? En plus, du point de vue de Tamarah, tout point de vue est acceptable par contre, il faut une sacrée argumentation pour certains. En ce qui concernait l'abandon, il semblait finalement qu'il s'agissait plus d'une mauvaise formulation. Inutile de continuer sur un sujet d'opposition qui n'avait plus lieu d'être.

Par contre, elle avait très bien retenu le côté tête en l'air de sa cadette lorsqu'il s'agissait de cours. Pas bien. Non, Friday ne pouvait rien dire sur ce point, elle n'était pas mieux, dès qu'un cours devenait un peu trop long, elle se retrouvait très loin dans sa tête.

- Difficile d'avoir la tête en l'air avec les oiseaux et au sol avec les cours. En tout cas, si tu aimes la nature, je n'attends rien de moins qu'un optimal en botanique et en soin des créatures magiques, dans deux ans.

Et oui, c'est ça d'annoncer d'entrée de jeu ses préférences. Tamarah se mit à rire. Bien sûr que non, elle n'allait pas mettre la pression sur le dos de Joyce.

- Je trouve qu'il faut quand même des ennemis de temps en temps. Pas ceux qui veulent te tuer, hein, mais des personnes avec qui tu ne t'entends pas. Quand on s'entend avec tout le monde, ça devient vite triste. Faire un sale tour quand il n'y a personne pour punir derrière, ça n'a pas le même intérêt. Tu ne trouves pas?

Oui, elle prenait le terme d'ennemi au sens très large. Dans le monde de Friday, le moindre représentait de l'ordre était considéré comme un ennemi. Ca mettait du piquant à la vie.

- D'un côté, si on ne dit pas aux Moldus que la magie existe, ils ne le sauront jamais et auront toujours peur et nous aurons peur de leur possible peur. En gros, tout le monde a peur de ne pas savoir. Ca s'embrouille quand je le dis mais c'est clair dans ma tête. Moi, mes amis, ils ont eut peur au début, quand ils ont découvert puis ils se sont rendu compte que je suis la même personne qu'avant.

Tamarah n'aimait pas le principe de "pour vivre mieux, vivons cachés". D'accord, les gens seraient effrayés pendant un temps mais combien? Finalement, un sorcier n'est plus rien sans sa baguette, un peu comme n'importe quelle personne avec une arme. Est-ce que tout le monde était effrayé par les Américains parce que la moitié possède une arme? Non? Bah alors?

La question de l'entrainement de vol réglé, Friday écoutait, amusée, l'explication de Shell par rapport à la vendeuse de fruit et légume. Elle trouvait ça drôle. Non pas par le contenu car elle trouvait la vendeuse stupide et méchante, mais par la manière dont Shell le présentait. Elle lui en voulait visiblement beaucoup.

- Tu sais quoi? Il faut continuer à l'embêter. Si vous avez besoin d'un coup de main, n'hésite pas à demander. La vengeance, c'est super important. De toute façon, qu'est-ce qu'elle peut faire de plus qu'appeler la police? Je doute qu'elle vous envoi l'armée.

Il ne fallait pas compter sur Friday pour sortir une phrase pour inciter à la gentillesse et la bienveillance. Non, il y a certaines personnes devant qui il ne faut pas céder et se montrer de plus en plus têtu. En quoi une vieille peau se permettait d'embêter son amie?

- Promis, si un jour, sur un coup de tête, je demande à savoir, je te tiendrai au courant.

Voilà que c'était la cadette qui lui donnait des conseils. Bon d'accord, les deux filles n'avaient pas une grande différence d'âge mais ça lui faisait bizarre. Qu'on ne lui parle pas du fait que, chez elle, elle donne des conseils à tout le monde, pas forcément que des bons d'ailleurs, même à des beaucoup plus vieux qu'elle. Ce n'était évidemment pas du tout pareil.

[683mots]

Ouf, Shell avait réussi à s'expliquer. Mais il fallait encore que Friday comprennent ses explications et qu'elle lui pardonne. Sans réponse, difficile d'en juger, mais si elle ne disait rien, c'est qu'elle ne lui en voulait pas tant que ça.

Pour ce qui était des cours, eh bien, rien que le mot provoquait une migraine horrible à la cadette. Alors un optimal, c'est-à-dire la meilleure note possible, si Shell se souvenait bien, c'était tout bonnement IM-POS-SI-BLE. Mais bon, si c'étaient des matières susceptibles de l'intéresser, ce serait plus simple. Déjà, la botanique plaisait bien à Joyce et elle n'était pas nulle. Les soins aux créatures magiques, ça devait être sympa aussi, très sympa, même, mais bon, il fallait attendre encore deux ans... ! C'était long ! C'était la première fois que la plus petite rouge et or attendait avec impatience qu'une nouvelle matière vienne s'ajouter aux longues heures passées en cours ! Enfin, ce n'étaient pas vraiment des cours, non ? Passer son temps à s'occuper de plantes ou de créatures magiques, c'était plus fun que l'Histoire de la Magie.

"Je vais faire de mon mieux. Mais dis-moi, tu n'as pas l'air d'être une grande studieuse, toi non plus ! Si tu veux, j'ai des pastilles de gerbe en stock. Si tu en veux, n'hésite pas. Je sais que ce n'est pas comme ça que je réglerai mes problèmes d'attention en cours, ainsi que mes mauvaises notes, mais l'Histoire de la Magie m'endort et après, pour les autres cours, je ne suis pas au mieux de ma forme..."

Argument bidon, certes, mais il fallait bien se justifier. Quoique, ce n'était pas comme si Shell se confiait à un prof, Friday devait avoir fait des choses comme ça bien avant la cadette.

"Bon. C'est vrai. Ce n'est pas pour ça. Je n'ai juste pas envie de me farcir la dose d'Histoire de la Magie ou de Métamorphose. Ce me saoule de devoir passer du temps derrière une table alors que je peux être peinarde dans un lit ou dans un arbre."

C'est parfois drôle d'avoir des ennemis. Enfin, comme ça, Shell pouvait se défouler sur quelqu'un quand elle était de mauvaise humeur. Par contre, ça peut aussi plomber une bonne ambiance. Et pour ce qui était des personnes qui empêchent de faire des c*nneries, c'est aussi drôle de les voir carrément énervés. Pour montrer qu'elle était d'accord avec son aînée, Joyce lui sourit.

"C'est sûr que les Moldus sauront un jour que la Magie existe, alors autant les préparer. Par exemple, quand une famille moldue aura un enfant sorcier (comme dans mon cas), ils n'auront pas peur. Enfin, moins."

C'est mieux de tout leur dire. Mais pas petit bout par petit bout. Il faut tout raconter à tout le monde. Le Premier Ministre est bien en contact avec le Ministre de la Magie, alors pourquoi pas tous les autres ? C'était injuste, que certains (les sorciers) savent exactement ce que sont d'autres (les Moldus) et pas l'inverse. Les Moldus sont persuadés de ce qu'ils voient, ils sont persuadés que tout le monde est comme eux, alors qu'ils se trompent lourdement. Enfin, ils ne peuvent pas deviner, non plus, il faut bien que quelqu'un leur dise !

Shell se lâcha un peu sur l'explication de la vendeuse de légumes. Elle le méritait bien, quand même ! Tamarah avait bien compris qui elle était. Et Shell allait suivre à la lettre son idée de continuer à l'embêter.

"De toute façon, je ne compte pas arrêter de si tôt. Il y a un proverbe qui dit : "Si tu embêtes, on finira par t'embêter. Si on t'embête, rend-leur la monnaie de leur pièce. C'est ainsi que les grands esprits se rencontrent et que naissent les meilleurs ennemis." Je n'ai jamais dit que c'était un vrai proverbe ! C'est une de mes inventions, enfin je pense que tu as deviné. Je l'a créé spécialement en l'honneur de la vieille vendeuse. Mais si tu veux m'aider, un de ces jours, joins-toi à nous ! Enfin, il faudrait qu'on se voit en dehors du château. Mais ça, ça peut se prévoir."

Heureuse de connaître, un jour, la vérité sur les parents de son amie, Shell tendit la main à Friday, pour taper dans la sienne. Etrange, comme geste, mais chez Joyce, ça signifiait qu'on ne perdrait pas de vue quelqu'un si facilement.

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Tous comptés
PRISON

Ah bah voilà, c'était joli ça. Cela ne faisait pas bien longtemps que les deux filles se connaissaient et déjà la cadette poussait son ainée à sécher les cours les plus ennuyants. Pire, non seulement c'était de l'incitation au non-respect du règlement mais, en plus, Shell fournissait le matériel pour le faire. Heureusement que Tamarah n'était pas encore préfète des Gryffondors sinon elle se serait retrouvée dans une situation pour le moins délicate. La plus vieille des deux demoiselles se mit à sourire.

- C'est gentil mais, personnellement, l'arrière gout de vomit, ce n'est vraiment pas mon truc. En plus, aussi fou que ça puisse paraître, je préfère rester en cours.

Ouais, Friday voulait rester à chacun des cours. Bon, d'accord, elle n'était pas du tout l'élève la plus attentive de sa classe mais elle était présente à chaque fois pour les raisons qu'elle allait expliquer à sa cadette.

- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire le couplet du "il faut aller en cours parce que c'est important pour ton avenir". On s'en fout un peu, non? Si je reste, c'est parce que, même si je n'écoute pas vraiment et que ça me saoul les matières comme histoire de la magie, j'entends ce qui est dit et donc je dois bien apprend un petit peu. En plus, je me dis que si je redouble, je vais devoir y retourner un an de plus. Non merci, je m'en passe volontiers.

Cela lui paraissait déjà surréaliste de passer sept ans dans la même école alors huit… Les orphelins ne sont pas vraiment habitués à passer beaucoup de temps au même endroit.

C'est vrai que du point de vue de Tamarah, l'inquiétude des parents n'était pas vraiment l'un de ses premiers arguments mais, en y réfléchissant, il est évident que pour un né-moldu, ça peut être difficile à vivre quand ses parents ont peur de lui. Ceci dit, ça peut être aussi la classe, on pourrait presque lancer une nouvelle religion.

- Tout le monde devrait tout savoir. Pourquoi est-ce que je devrais cacher ce que je suis? Je suis aussi normale que n'importe qui. Est-ce que ceux qui ont le cancer se cachent?

Friday n'était pas vraiment une partisante des grandes causes puisque sa vie consistait surtout à s'amuser et ne pas se faire attraper mais de là à ne pas pouvoir vivre sa magie comme elle le souhaitait…

Friday aimait bien inventer des proverbes également, surtout si ceux-ci lui donnaient toute autorité pour commettre des méfaits la conscience libre. Enfin, je pense qu'il n'est plus nécessaire de préciser qu'il en faut pas mal pour entacher la conscience de Friday.

- Je suis d'accord, c'est quand on doit se battre qu'on apprendre à connaître ses amis et ses ennemis. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas très dur pour moi de venir chez toi. Je ne suis pas une fille très douée, il m'arrive à me tromper de train pour rentrer. Ils ont tellement l'habitude de me voir dans la nature qu'ils mettront facile une semaine avant de réagir.

A vrai dire, si elle gérait la chose en quelques jours, il se peut même que ses éducateurs ne s'en rendent pas compte ou ne réagissent pas parce que c'est moins grave que les autres fois. C'est l'art de la relativité, on n'engueule pas un tueur en série pour un vol de sac à main.

Lorsque Joyce lui tendit la main pour frapper. Ce n'était pas trop le trip de Friday mais bon, elle n'allait pas mettre un vent à sa cadette. Elle frappa donc.

Tant que Joyce était loin des salles de cours, elle se sentait bien. Bien sûr, elle préférait quand elle était dans les arbres, mais du moment qu'elle n'était pas en cours, tout allait bien (sauf quand quelqu'un lui piquait son arbre, hum hum). Mais cependant, l'arrière-goût de vomi, elle pouvait bien s'en passer. C'était pour ça qu'elle avait toujours sur elle des berlingots de fièvre. Ca, c'était moins saoulant que de vomir à tout bout de champ...

"Oh... si tu veux j'ai bien des berlingots de fièvre, aussi. C'est très utile, et moins écoeurant que des pastilles de gerbe. Mais bon, si tu veux rester en cours, fais comme tu veux. Moi, je ne pense pas que c'est en restant à flâner en cours qu'on va apprendre beaucoup de choses... mais après, tu fais comme tu veux, je n'ai rien contre ceux qui essaient. Moi, ça fait longtemps que j'ai abandonné et je te trouve très courageuse."

Elle tâta ses berlingots qui attendaient bien sagement dans sa poche qu'elle les utilise enfin.

"Je ne veux pas redoubler non plus, mais bon, je me dis qu'au bout d'un moment, ils en auront marre de me voir dans la même classe... Mais il parait que j'ai des facilités pour apprendre, dès que je m'y mets, je retiens. Donc, je n'ai pas spécialement besoin d'écouter en cours... Et j'espère bien que ce n'est pas toi qui m'empêcheras pas de sécher... enfin j'espère pas, je t'aime bien et tu n'as pas l'air d'être une petite chouchoute qui va tout rapporter... Je ne me confie pas à n'importe qui non plus, hein ! Je ne vais pas me jeter dans la gueule du loup en disant tout ça à un préfet..."

Enfin, elle ne pouvait pas deviner que Friday allait devenir préfète ! Dans le genre responsable, il y avait mieux... Enfin... Shell pouvait se taire, elle n'était pas mieux et au moins, l'aînée refusait les pastilles de gerbe, contrairement à la blondinette qui s'empressait de les fourrer dans sa poche...

Ah ! Si ses amis moldus avaient trouvaient ça dans la poche de la Gryffondor ! Ils voudraient aussitôt devenir sorciers, juste pour échapper aux cours.

"C'est vrai qu'il ne faut pas se cacher. On n'en finirait plus. Je ne vois pas pourquoi les Moldus ne nous accepteraient pas comme on est. Ca peut tomber sur n'importe qui, d'avoir des pouvoirs, alors je ne vois pas pourquoi les nés-Moldus comme moi auraient plus de chance que les autres Moldus. C'est injuste."

S'il y avait une chose que Shell détestait, c'était l'injustice. Alors elle était sûre qu'en rentrant chez elle, pendant les vacances, elle raconterait tout à ses amis Moldus. Même si ses parents n'étaient pas d'accord, c'était le même prix. Joyce était libre, oui ou non ?

En tout cas, elle se battrait pour garder le peu de liberté qu'elle a et qui sait, en gagner un peu plus. Pourquoi n'aurait-elle pas le droit d'embêter une vieille bique si elle en avait envie ? Elle, elle avait le droit d'appeler la police pour les soit-disant bêtises de Joyce alors pourquoi pas l'inverse ?

"On a cas partir ensemble, cet été. Tu nous aideras à venir à bout de l'autre, là, la vendeuse. Je pourrai même te montrer quelques arbres sympas, où tu peux grimper sans te faire choper. Enfin, ma mère me tuerait si elle apprenait que je t'aidais à faire une "fugue" et que c'était encore pour embêter pour cette "pauvre petite vendeuse qui ne demande qu'à gagner sa vie". Ouh... Elle ne voit pas les choses comme moi, ma mère."

Shell voyait bien à la tête de Friday qu'elle n'était pas très habituée à frapper dans les mains. Mais elle n'allait pas non plus retirer sa main, pour mettre un beau vent à sa camarade, alors que c'était elle à la base qui voulait taper

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CALME

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