Libres au dessus du monde [PV Joyce]

Mais c'est qu'elle insistait dans sa tentative de corruption, la cadette. C'était le monde à l'envers, normalement ce sont les plus vieux qui tentent de dévergonder un peu les jeunes. Quoi qu'il en soit, les berlingots de fièvre ne tentaient pas plus Friday que ceux qui font vomir. Friday avait tendance à monter haut quand elle était fiévreuse, généralement plus de 40°C et elle n'était pas très encline à tester le pouvoir de la "friandise". Au moins, l'arrière gout de vomi, on peut tenter de le faire passer en se rinçant la bouche. Ce qui inquiétait Tamarah était de savoir ce que Shell allait lui sortir après ça. Une réglisse de démembrement? Là, les bras lui en tomberaient, au propre comme au figuré.

- Bénis sont ceux qui ont des facilités.

Enfin, plus ou moins. Combien de fois on avait pu lui sortir celle-là. Non, pas sur le plan scolaire, la magie existe peut-être mais pas de tels miracles. On lui avait dit cela à propos de son physique. Oui, à elle, la presque garçon manqué. Ses tuteurs, au foyer, lui avaient répétés régulièrement qu'elle était plutôt mignonne et qu'il fallait qu'elle en profite. D'ailleurs, avec le temps, ça lui paraissaient bien étrange leur intérêt pour le physique d'une petite fille, appelez les services pour l'enfance. Ah, elle y était déjà. Merde.. On lui conseillait de ne pas avoir l'air négligée lorsque des familles potentielles passaient, que ça jouerait en sa faveur. Bon, elle ne le faisait jamais mais il ne s'agit là que d'un détail. Heureusement pour elle, les personnes qui accueillent des enfants voient souvent au-delà des apparences et elle avait été souvent choisie. Le hic, c'était qu'elle n'avait pas envie de partir du foyer alors elle finissait par revenir vite. Bref, on s'éloigne un peu trop du sujet.

- Moi? T'empêcher de sécher? Ca ne va pas, je ne suis pas ta mère. Tu fais ce que tu veux. Tu oses me comparer à un préfet? T'imagine la blague? Je ne serai absolument pas crédible. Tout ce que je veux, c'est faire mon temps et partir avec un diplôme ou un truc comme ça et être le plus libre possible. Alors penser que je puisse vouloir faire respecter le règlement… Ahahah, on aura tout entendu.

Rigole, petite, rigole. Bientôt, tu ne feras pas autant la maligne lorsque tu le seras vraiment et que tu devras t'occuper de tous les Gryffondors. Les autres sont en option.

Pour ce qui est de savoir pourquoi les moldus n'accepteraient pas les sorciers, la réponse était plutôt simple aux yeux de Friday, même si elle souhaitait révéler à tous le secret. La peur. Quand on peut balancer des boules de feu, ça jette forcément un froid dans les relations. On a plus facilement peur du loup que du chien.

- Il faut aussi comprendre que nous avons une puissance qui peut faire peur. Je ne sais pas ce que tu as déjà apprit mais quand tu sais que je peux ouvrir une porte verrouillée ou t'envoyer valser par la volonté, il y a de quoi effrayer certaine personne. Je suppose que tu as peur si quelqu'un se balade avec une arme à la main, ça doit être pareil.

Friday était sorcière, certes, mais elle savait encore se place du point de vue d'un moldu, après tout, elle l'avait été la majeure partie de sa vie.

- Vendu alors, je serai des vôtres quelques jours et je partirai avant que la police ne me cherche un peu trop. Si ça peut rassurer ta mère, tu n'auras qu'à lui dire qu'aucun de mes parents n'a opposé la moindre objection au fait de venir avec toi. Tu ne lui auras pas menti après tout. Tu ne grimpes que dans les arbres?

Certes, Friday aimait beaucoup monter dans un arbre, bien que généralement, elle s'élève plus que la première branche mais, en ville, ils sont peu nombreux et surpassés par les immeubles. Il faut donc savoir improviser.

Les deux filles étaient bien d'accord, ceux qui s'en sortent dans la vie sans trop d'effort avaient de la chance. Ceci dit, ils avaient sûrement beaucoup moins de caractère que les deux demoiselles.

- Hey! Tu étais censée répondre que je serais une très bonne préfète, ça serait plus gentil. C'est sûr que je ne ferai jamais la morale à du monde qui se balade la nuit ou qui sèche quelques cours, par contre, sur des trucs un peu plus violent. Enfin t'as raison, ce n'est pas demain la veille que je me baignerai dans la salle de bain des préfets. Quoi que, suis sûre de pouvoir y entrer.

D'un côté, Friday détestait toute forme d'autorité mais, d'un côté, elle appréciait les avantages du pouvoir. A sa manière, elle était garante d'une certaine moralité par chez elle, elle ne lassait pas non plus les gens faire tout et n'importe quoi. Finalement, tout venait peut-être de la personne qui établissait les règles.

- Toi, tu connais les sorciers parce que tu vis ici et que tu en vois certains. Ceux que tu vois ici ne sont pas vraiment méchants, ils doivent aussi obéir mais il n'y a qu'à regarder la dernière guerre. Tout le monde n'est pas gentil, les gens n'aiment pas ceux qui sont différents.

Tamarah ne pouvait pas trop s'étendre sur la guerre entre le clan "Pottiers" et le clan "J'ai pas de nez et je le vis mal". Après tout, elle n'avait même pas eut conscience des faits avant d'arriver à l'école et n'écoutait pas spécialement les cours d'histoire de la magie. Cependant, elle savait que le plus gros partait sur une idéologie d'une lignée supérieure. Les moldus avaient eut des guerres mondiales sur le même principe. Si un sang de bourbe est indigne de fréquenter des sangs purs, imaginez ce que c'est pour les moldus.

- Après, je suis sûr que beaucoup de gens ne verraient pas de problème mais ce n'est pas une majorité.

Friday avait beau voir vivre sa vie de sorcière au grand jour et n'importe où, elle n'arrivait pas à avoir un avenir où c'était possible.

Maintenant que le rendez-vous était pris pour pourrir la vie de la vendeuse, il n'y avait plus tant de chose à dire sur le sujet. Elles avaient la date et le lieu, il ne restait plus qu'à établir le comment mais bon, l'année ne faisait que débuter, elles auraient bien le temps d'organiser ça toutes les deux. Voire plus tard, avec les amis de Shell.

- J'aime beaucoup grimper dans les arbres, tu peux parfois monter haut et voir le monde sans que personne ne te remarque. Ceci dit, je ne fais pas d'exception, j'aime grimper là où personne ne va jamais. Je te fais la promesse qu'avant ma septième année, je grimperai le long du mur de la tour d'astronomie, sans balai, juste avec mes mains.

C'était son ambition fil rouge depuis qu'elle avait mis les pieds dans l'école. Elle était immense et c'était un défi à la hauteur de Friday. Même un peu plus que sa hauteur d'ailleurs vu qu'elle ne s'en sentait pas encore capable. Ceci dit, elle s'entrainait. Pas de grand mur à affronter avec un harnais mais elle savait ce qui lui manquait. Force dans les doigts, endurance, calme, une bonne détente.