Histoire de famille

Depuis quelques temps, ça ne tournait vraiment pas rond à l'école. Il y avait un objet maléfique quelque part dans l'école qui perturbait tout le monde, autant élève que professeurs. A vrai dire, ça n'étonnait pas vraiment Tamarah, avec une école aussi vieille et qui se tape une histoire aussi particulière, il faut savoir s'attendre au pire. Là, ce n'était peut-être pas le pire niveau possible, il y avait eut pire quand même, notamment la guerre. Tamarah n'était peut-être pas à Poudlard depuis très longtemps, c'est le genre de chose qu'on fait facile. Pour commencer, il y a le mémorial puis les cours d'histoire de la magie ou encore la mémoire collective.

Ce coup-ci, c'était un objet maléfique qui influait sur l'humeur des gens, les poussant les uns contre les autres. Ceci dit, il reste sympa, ça ne touche pas les relations intra-maison, la vie restait possible dans la salle commune. Qu'il y ait la guerre entre les maisons, à vrai dire, c'était un peu normal, là, on atteignait juste un niveau supérieur. Tamarah ne se sentait pas forcément très influencée. Non, elle n'avait pas une résistance accrue à la magie noire, elle se limitait surtout à des relations avec les autres rouge et or ou alors elle restait seule. Il faut reconnaître que l'isolement rend difficile les disputes.

Le tout dernier coup en vigueur, c'était l'isolement de Poudlard par rapport au reste du monde. Un double cauchemar du point de vue de Tamarah. Pour commencer, Friday était enfermée dans une école. L'idée lui était insupportable. Bon, techniquement, ça ne changeait pas grand chose par rapport à d'habitude, elle ne pouvait pas quitter l'enceinte de l'école comme ça mais là, ça lui était physiquement impossible, même pas l'opportunité de se faufiler en douce si elle souhaitait le faire.

Le deuxième truc pas cool, c'était son statut de préfète. Déjà, elle se demandait ce qu'elle foutait dans cette position, elle. Pourquoi est-ce qu'elle avait dit oui. La fatigue peut-être ou sa grosse tendance à veiller sur les autres alors qu'elle était une petiote. Bref, les autres élèves de sa maison avaient tendance à croire qu'elle avait plus d'information que les autres. Bah non, personne ne sait rien, les préfets n'ont pas de raison d'être plus au courant pour le coup.

La différence d'âge qu'elle avait avec Camille était pratique, ils se séparaient globalement les élèves de la maison. Pour un première année, ce n'est pas toujours simple d'aller vers un vieux. Pas de chance pour Tamarah, ce sont les premières années qui s'inquiètent le plus.

Ce matin là, elle avait passé un temps pas possible à essayer de rassurer les petits jeunes qui n'arrivaient pas à joindre leur famille. Elle leur aurait bien répondu un truc du genre Plaignez-vous, j'ai une mère en prison et un père qui fait ce qu'il peut pour ne pas y aller mais, non seulement elle n'était pas au courant de ces informations mais ce n'était pas non plus son style de refuser son aide à quelqu'un. Elle avait discuté avec eux, tenté de faire diversion pour qu'ils se rassurent. Au moins, elle, elle n'exprimait aucune craindre, ça lui prenait la tête mais bon, pour elle, il faut improviser avec ce qu'il se passe, il n'était pas prévu de mort imminente.

Là, elle marchait dans un couloir en direction de… en direction, c'est déjà bien car ses pas la menaient sans trop lui avoir demandé d'endroit précis à atteindre. Peut-être qu'il y en avait eut un à la base mais, si c'était le cas, elle l'avait visiblement oublié depuis. Ca lui arrivait. Pour certaines personnes, c'est parce qu'ils pensent à beaucoup de choses en même temps, pour Friday, c'est parce qu'elle ne pensait pas beaucoup quand ça n'en valait pas la peine.

Son radar à Gryffondor en détresse s'affole quand elle voit une personne avec une écharpe rouge et or marcher en regardant vers le sol. Chez les gens normaux, on se dit que cette personne regarde juste où elle met les pieds mais bon, c'est Tamarah, il ne faut pas chercher.

- Hey? Ca va aller? Ne t'inquiète pas, c'est temporaire, j'en suis sûr, tu pourras bientôt joindre tes parents.

Maintenant, il fallait chercher à savoir qui était la personne, ça peut toujours servir, à l'occasion. Le fait que celle en face d'elle était largement son ainée ou même que, si elle avait un soucis, ça ne la concernait pas ou alors que ça ne concernait pas le problème évoqué, ne lui avait même pas traversé l'esprit. C'était un automatisme.

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Âge : 14.07.1990 - 26 ans

Le bal de Noël s’était relativement bien passé, pas de gros dégâts à signaler en tout cas, du côté de Joy. Elle avait fait de son mieux pour ne pas regarder Nikolaï, avant d’avoir envie d’aller lui mettre une grosse claque sur la joue. Du coup, comme elle n’avait pas dévié, et qu’elle était restée très calme toute la soirée, il n’y avait eut aucun problème. La petite Bulgare était ensuite rentrée dans sa campagne anglaise, pour retrouver son père, afin de fêter Noël en sa compagnie. Corann n’était pas là, et pour le plus grand bonheur de la demoiselle, elle ne serait plus jamais là. En effet, Corann et son père avaient rompus il y a quelques mois plus tôt, donc plus de Corann à l’horizon, et il fallait bien le dire, Joy en était très contente. Elle n’avait jamais apprécié cette relation, parce qu’elle voyait Corann en tant que mauvaise belle-mère, comme dans les dessins animés ou les films moldus. Elle la voyait comme tentant de voler la place de feu sa mère adorée, donc non, elle ne l’avait jamais aimée.

Depuis qu’elle était rentrée à Poudlard, Joy vivait tranquillement. Elle évitait Nikolaï un maximum, ne voulant plus entendre parler du rouquin, de quelque manière que ce soit, et se contentait de vaquer à ses occupations habituelles, sans trop se prendre la tête. Aujourd’hui, elle avait voulu envoyer une lettre à son père, comme elle le faisait si souvent, pour lui donner des nouvelles, lui dire ce qu’elle avait fait à l’école, en cours, mais aussi pour lui parler de sa colère pour l’instant inexistante, par Godric Gryffondor merci ! En effet, quand elle avait été fortement influencée par l’objet qui trainait dans les méandres d château, elle en avait parlé à son père, parce qu’elle avait peur. Et il lui avait ordonné de le tenir au courant si quoi que ce soit se passait. Alors pour l’instant, elle le rassurait, il n’y avait pas de problèmes à l’horizon. Cependant, son hibou faisait des aller-retour entre la volière et les grilles du château, incapable d’aller plus loin. La demoiselle était perturbée et inquiète, et une Joy inquiète, ce n’était pas évident à vivre. Aussi, elle était retournée dans le château, serrant sa lettre contre elle. Elle rencontra Samara, qui lui dit qu’elle avait eut le même problème, et lui confia sa théorie. Lorsqu’on l’apostropha, elle leva la tête, posant son regard vert mordoré sur une petite blondinette, qu’elle ne reconnut pas tout de suite.

« Oh... Je ne sais pas trop, mon père n’est jamais resté sans nouvelle de moi... Il va se faire un sang d’encre... Pourquoi tu n’as pas peur ? Enfin, tu as l’air... Calme...»

Oui, c’était étrange... La Gyffondor en face d’elle était calme, alors que, maintenant que Joy y faisait un peu plus attention, tout le monde en parlait, de ce problème de hiboux. Aucun n’entrait, aucun ne sortait... C’était étrange, et pas franchement rassurant !

«Je suis Joy, toi c’est Tamarah c’est ça ?»

Joy connaissait le nom de la demoiselle parce qu’elle était préfète, c’est tout. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé, elle n’avait jamais vraiment pris le temps de discuter avec cette dernière... C’était un peu dommage, non ? Mais bon, c’était peut-être parce qu’elles avaient deux ans -si Joy ne se trompait pas- d’écart. Ou tout simplement parce que la brunette ne faisait pas attention à ceux qui l’entourait. Il y avait trop de problèmes dans son entourage ces derniers temps aussi... Sa guerre froide avec Ehawee, ses disputes fréquentes avec Roy, sa grosse dispute avec Nikolaï... Non, ce n’était pas évident, dans ces cas là, de faire attention aux autres !

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Tamarah devenait douée pour remarquer quand les gens n'allaient pas bien. Un pas un peu trainant, un regard légèrement fuyant, un sourire un peu crispé et hop, elle savait qu'elle devait intervenir pour essayer d'arranger les choses. Sa capacité à remarquer les détails provenait peut-être de son côté solitaire, elle restait en marge des groupes et observait les différents comportements. A la longue, elle voyait si telle ou telle personne n'était pas exactement comme d'habitude. Par contre, si elle repérait les nuances dans les gestes, elle était encore incapable de donner les noms de la moitié des Gryffondors. A la rigueur, sa promo, ça pouvait encore aller mais tous ceux à qui elle n'avait jamais adressé la parole mais, pour les autres, ça se compliquait quelque peu.

Alors que Joy lui parlait, elle cherchait le nom de son ainée. Tout ce que Tamarah savait, c'est qu'elle avait trois ans de plus, en cinquième année à Gryffondor. Et encore, elle savait ça par un autre biais. Roy Bradley, bien sûr. Non, elle ne parlait pas avec le Poufsouffle, en fait, elle parlait relativement peu avec les autres maisons, ceci dit, en tant que préfète, elle gardait un œil sur le trublion des jaunes et noir. A l'occasion de ses coups d'œil, il avait remarqué que le garçon et son interlocutrice étaient amis.

Bref, les liens d'amitié n'étaient pas vraiment le sujet. La demoiselle lui expliquait que son père allait s'inquiéter s'il n'avait pas de nouvelles de sa fille et donc que sa fille allait s'inquiéter de l'inquiétude de son père à cause de sa fille. Rien d'anormal dans le monde féminin. Tamarah se demandait bien pourquoi on lui avait mis des ovaires et heureusement que ça ne la rendait pas comme ça. Quel soulagement. En tout cas, elle ne savait pas trop quoi dire pour rassurer la miss. Comme d'habitude, elle allait devoir y aller au feeling.

- Je suis sûre que ton père est au courant de ce qui se passe. Les gens doivent le rassurer. Et s'il s'inquiète trop, il viendra peut-être à la grille de l'école. Même si on ne traverse pas, on pourra peut-être s'entendre ou écrire sur un parchemin. Il ne faut pas s'inquiéter. Il ne peut pas nous arriver grand chose tant qu'on est à l'école. Moi, je suis calme. Déjà, je n'ai personne qui attend de mes nouvelles à l'extérieur donc ce n'est pas grave. Après, c'est un peu comme d'habitude, je suis à l'école et je n'ai pas le droit d'en sortir. Ca fait cinq ans que c'est comme ça pour toi, non?

Bon, d'ordinaire, elle pouvait envoyer des lettres et partir en vacances mais, dans l'ensemble, elle devait rester à l'école en permanence, non? Friday tenta le sourire rassurant mais c'était sûrement plus flippant que ce qui arrivait à l'école, il faudrait qu'elle travaille ce détail pour améliorer son boulot de préfète.

Joyyyy. Oui, c'était ça. Joy Vodiatruc, un nom par prononçable pour le commun des mortels. Il fallait qu'elle le retienne cela là. Hop, un de plus à sa liste.

- Oui, c'est ça. Tamarah Filean, mais appelle-moi Friday, je préfère.

Et oui, toujours la même chose, elle se refusait d'accepter le nom que ses parents lui avaient donné.

538 mots
Tous comptés
PRISON

Âge : 14.07.1990 - 26 ans

Joy n'avait pas de souci particulier à parler avec d'autres personnes, même si elle ne les connaissait pas vraiment. A son arrivée, elle était super timide, puis elle avait connu Roy, et ce dernier l'avait fait sortir de son cocon. Ce n'était pas plus mal, Joy pouvait au moins profiter pleinement de sa petite vie d'apprentie sorcière... Depuis qu'elle s'était fortement disputée avec Nikolaï, l'ambiance entre eux deux était plus froide, et elle ne pouvait pas nier que rencontrer de nouvelles têtes lui faisait du bien. Tamarah semblait d'ailleurs adorable ! Tiens, maintenant qu'elle y pensait, elle lui rappelait un peu Ehawee... Il faudrait qu'elle aille la voir pour s'excuser prochainement aussi...

« Bah je peux quand même aller à Pré-Au-Lard normalement... Des fois mon père m'y retrouve... Bon, il y a mon cousin à l'école, ça va, mais bon... Je ne sais pas, je n'ai pas... L'habitude... »

Et elle avait peur, aussi. Lorsqu'elle avait eut cinq ans, que sa mère était morte, assassinée par un loup-garou, Joy avait été confiée à sa grand-mère paternelle, en Bulgarie. Cette dernière l'avait gardée dans une cage dorée, en la faisant sortir le moins possible. La crainte du retour du loup-garou étant énormément présente, et ce dernier ayant traumatisé la demoiselle, c'était sans doute mieux pour elle. Oui, mais voilà, suite à ce retour en Bulgarie, son père avait prit la poudre d'escampette. Il revenait, parfois, mais jamais bien longtemps, et Joy avait peur que cette nouvelle forme d'éloignement ne détruise tout ce qu'ils avaient pu réussir à construire depuis que Dmitri avait officiellement repris la garde de sa fille. C'était peut-être stupide de la part de Joy de penser à cela, mais elle était fille unique et malgré son jeune âge, elle avait déjà beaucoup souffert... Et à vrai dire, elle n'avait plus vraiment envie de souffrir ! Alors que Tamarah lui confirmait son identité, tout en lui confiant son surnom, Joy esquissa un sourire.

« Friday ? C'est mignon, j'aime bien ! »

Friday était étrangement rassurante. Peut-être parce qu'elle était très -trop?- calme, et que cela influait sur Joy. En tout cas, la brunette le ressentait, et elle se sentait apaisée également. Oh, elle avait toujours peur de ce qu'il pouvait arriver, maintenant qu'ils n'avaient aucun moyen de sortir de l'école ou de contacter l'extérieur, mais avec une préfète aussi calme, elle pourrait peut-être retrouver un peu de sérénité, ce qui ne serait pas trop mal avant quelques examens et autres contrôles. Si Joy perdait les pédales maintenant, elle pouvait dire adieu à ses BUSEs, c'était clair et net !

« Ils ne vous disent rien de plus, à vous les préfets ? On ne sait pas du tout à quoi c'est dû ? C'est encore l'objet caché dans l'école tu crois ? »

Et bien quoi ? Elle pouvait bien essayer d'avoir quelques informations supplémentaires non ? Son cousin n'était plus préfet, et malheureusement pour elle, Ava restait assez discrète ces derniers temps... Joy l'aimait beaucoup, et même si elle trouvait qu'elle parlait trop et trop vite, elle appréciait passer du temps avec la demoiselle de Poufsouffle, mais visiblement, cette dernière était trop occupée par ses tâches de préfète... un peu comme Tamarah peut-être... Après tout, la situation n'était pas des plus simples à gérer !

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CALME

Ah oui, mince, la préfète avait oublié un détail sur la vie des étudiants des années supérieures. Il était vrai qu'à partir d'un moment, on reçoit l'autorisation d'aller à Pré-au-lard. Donc tout le raisonnement de Tamarah tombait à l'eau, pour Joy, il y avait une différence avec la normale. Pour le coup, la plus vieille des Gryffondors était vraiment coincée.

Bon, si le plan "on va banaliser les choses" ne marche pas, on va passer au plan B, la diversion.

- T'as un cousin ici? T'as de la chance, on ne se sent jamais bien loin de chez soi quand on a un membre de la famille. Enfin, je suppose, je n'ai pas trop les moyens de comparer.

C'est vrai qu'essayer de comprendre ce genre de chose est assez difficile quand on n'a pas de véritable chez soi ou une famille au sens traditionnel du terme. On peut se créer une mère par magie?

Joy lui disait qu'elle aimait bien son surnom de Friday. Normal, c'est Friday quoi, ça ne peut qu'être génial.

- C'est aussi le meilleur jour de la semaine, on ne peut jamais m'oublier comme ça. Il m'a été donné par mes amis et je préfère largement celui là à mon prénom. D'ailleurs, tu as un surnom? Enfin, si ce n'est pas indiscret.

Un surnom, ça reste quelque chose de privé. On ne va pas non plus appeler Coco l'asticot un bodybuilder de 150kg parce que son vieux pote de régiment en fait ainsi. Un surnom, ça a une histoire et toute histoire ne se raconte pas à la première venue.

Quant à savoir ce que les préfets pouvaient savoir de plus que les autres, là, ça n'avait rien de très rassurant, ils étaient tous dans le même brouillard. Comment essayer de traduire ça en avantage?

- Non, on ne cache rien aux élèves pour qu'ils ne paniquent pas. Si les profs s'inquiètent c'est parce qu'ils sont coincés avec tous leurs élèves. C'est l'horreur des deux côtés. En tout cas, la coïncidence est trop grosse pour que ce ne soit pas l'objet qui agit. La fouille de l'école doit reprendre de plus belle.

Que dire de plus? C'est vrai qu'être enfermé, ce n'est pas spécialement cool mais tant que ça se limite à ça, il n'y a pas de grand danger.

- Moi, je dis qu'il faut en profiter. Si on ne peut pas joindre l'extérieur, la directrice non plus donc tout ce qui se passe ici reste secret. Et inutile de dire que les manquements au règlement seront trop nombreux pour être tous communiqués. Bien sûr, en tant que préfète, je ne suis absolument pas au courant du caractère d'un certain brun qui porte le jaune au quotidien.

Tamarah se mit à sourire, à ne pas douter que Roy, l'ami de Joy allait couter cher en parchemin et en hibou. L'occasion était sûrement trop belle pour ne pas la saisir.

- Je suppose qu'un "Oh, je ne sais pas ce qui m'a pris, je crois que l'enfermement me monte à la tête" peut faire passer certains délits mineurs auprès de quelques profs.

Oui, il ne fallait pas s'attente à voir Friday jouer les préfètes modèles en incitant les autres élèves à respecter scrupuleusement toutes les règles. Son côté "je protège les autres" était plus enclin à leur dire de s'amuser mais d'éviter de se faire prendre. Par contre, il fallait savoir se modérer tout de même, ce n'est pas la fête à la saucisse, en cas de gros écart, elle n'hésiterait pas à faire usage de l'autorité que son statut lui conférait.

Âge : 14.07.1990 - 26 ans

Joy n’avait pas une très grande famille, elle n’avait pas de cousins du côté de son père, et le seul qu’elle avait était du côté de sa défunte mère. Mais elle l’aimait quand même sa famille, et surtout, elle tenait énormément à Alek, qui était plus qu’un cousin pour elle.

«Oui, Alek, il est en dernière année, à Serpentard ! Il était préfet avant lui aussi ! Si tu n’as pas de famille ici, tu peux toujours compter sur tes amis ! Moi ils m’aident beaucoup !»

Bon, Nikolaï ne l’aidait plus des masses, il la haïssait jusqu’au plus profond de son âme visiblement, et ne comptait plus jamais lui adresser la parole, mais tous les autres comprenaient que Joy puisse avoir du mal. Ils savaient tous que sa mère était morte, qu’elle n’avait plus que son père, et Alek, alors forcément, parfois, ils avaient un peu pitié d’elle... Mais bon, elle survivait, ce n’était pas si grave que cela non plus, elle avait déjà vécu pire. Ce qui la blessait le plus de toute façon, c’était le comportement de Kolia. Elle méritait d’être en colère contre lui, lui ne faisait qu’une crise... Il lui avait mentit après tout ! Depuis le début ! Alors franchement, les rôles étaient bien inversés ! Mais bon, elle ne pouvait rien faire, donc elle se contentait de râler en silence. Quand Friday lui demanda si elle avait un surnom, Joy dû se creuser les méninges. A part le nom qu’Ehawee lui avait donné, et ceux que son père lui donnait, elle n’en n’avait pas, du moins, pas à sa connaissance...

«Euh, bah non, je ne crois pas... Enfin, Ehawee m’a donné un nom de sa tribu, c’est Maka, mais après, je crois que c’est tout ! Enfin, mon père m’en donne plein, mais c’est normal, c’est mon père...»

Mais comme son nom était déjà très court, elle ne voyait pas trop comment il était possible de lui donner un surnom. A part si on l’appelait «J» mais bon, elle trouvait cela un peu étrange et pas forcément mignon comme surnom... Enfin bref. L’objet qui était caché dans l’école faisait peur à Joy. Il avait beaucoup trop d’influence sur elle, et elle avait pu le remarquer à la rentrée de Septembre. Il la rendait anormalement colérique et nerveuse, et le premier à en avoir fait les frais avait été Roy, hélas pour lui. Depuis, ils s’étaient réconciliés, par Merlin merci, mais bon, Joy redoutait toujours d’être à nouveau sous l’emprise de ce satané truc maléfique ! C’est pourquoi elle poussa un soupir quand Friday lui assura plus ou moins que l’isolement de l’école devait venir de cette babiole. Elle s’en était douté, mais avait préféré éviter d’y croire pour de bon, tant pis... Quand Tamarah fit allusion à un brun qui portait du jaune, il fallut quelques secondes à Joy pour comprendre qu’elle parlait de son meilleur ami, Roy Bradley, Poufsouffle très porté sur les farces et attrapes.

«Hein ? Oooh, tu veux parler de Roy ? Il aime bien faire des bêtises, mais il n’est pas méchant ! Il essaye juste de s’amuser quoi... Et puis, peut-être que ton excuse peut marcher oui... Ca l’arrangerait sûrement, pour avoir ses cours de batterie...»

Hélas pour Joy, Roy était un peu trop porté sur ses jouets explosifs à son goût. Bon, ça ne l’avait pas empêchée de lui en offrir tout un assortiment pour Noël -il avait été ravi !- mais comme il se faisait parfois pincer par Rusard, Joy était un peu déçue pour lui. Il avait tellement envie de faire de la batterie, qu’à chaque fois qu’il se retrouvait en retenue, à astiquer les trophées dans la salle du même nom, ses cours tant désirés s’éloignaient un peu plus de lui... Bon, il faisait du piano, c’était déjà ça...

«Ca se passe bien, avec les autres préfets ? Je veux dire, t’es encore jeune, t’es en deuxième année, alors des fois, comme ils sont plus vieux, ça peut être dur non ? En tout cas, Ava est une crème, tu peux lui faire confiance, elle est adorable !»

Quand Ava avait commencé, elle aussi était en deuxième année, et elle avait dit à Joy qu’elle avait un peu de mal à se faire respecter, que ça soit par les autres élèves ou par les autres préfets, à cause de son âge. Mais maintenant, ça se passait mieux, elle était respectée par tout le monde, du moins, Joy le pensait, puisqu’elle voyait rarement la demoiselle avoir des soucis de ce côté là ! Alors si Tamarah avait un peu de mal, il ne fallait pas qu’elle baisse les bras !

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Joy parlait d'Alek à Tamarah, le souci, c'est que la Gryffondor, enfin la plus jeune des deux, ne s'intéressait pas aux garçons pour deux sous. Bon d'accord, ils avaient certains avantages, ils étaient naturellement plus sportifs que les filles, par exemple, mais ça se limitait à ça. En l'occurrence, il était peu probablement qu'elle fasse le moindre sport avec ce Alek alors elle ne le connaissait pas du tout.

- Il ne me dit rien du tout, il faut dire que je n'ai pas vraiment la mémoire des noms.

La remarque de l'ainée fit sourire Friday. Compenser la famille par les amis. C'est une bonne manière de faire, sur le papier. A vrai dire, même plus que sur le papier vu que, chez elle, ça s'y apparentait, ils avaient le même éducateur, le même toit et ils se serraient les coudes. Par contre, à l'école, ce n'était pas la même affaire. Tamarah avait quand même un gros caractère de solitaire. Oh, ça ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas d'amis, elle fréquentait quand même Ehawee, Silah ou Shell, enfin, Joyce mais pas si assidument que ça. Ceci dit, elle n'était pas dans une situation où elle avait besoin de compter sur du monde la question ne se posait pas vraiment, je suppose.

- Les amis, il n'y a que ça de vrai, je trouve.

Même si ça paraît assez incompatible avec les phrases au-dessus qui annonce que Friday préfère être seule, il n'en ai pas moins vrai que ses amis sont super important à ses yeux. Elle avait un principe qui disait qu'on partage de bons moments avec des potes et les mauvais uniquement avec ses amis.

La blonde avait un peu plus de mal à interpréter le "moi, ils m'aident beaucoup." Etait-ce une phrase du style, "ils m'aident quand je m'ennuie ou que je galère avec un cours" ou un "je vais vraiment mal et j'ai besoin d'aide". Est-ce qu'elle pouvait sortir un truc du genre, "on m'agresse physiquement, aide-moi"? Ce serait plus simple. Quelle attitude adopter? Lui proposer son soutien et risquer de ne pas avoir compris la bonne chose ou passer à autre chose au risque de passer pour celle qui s'en fout. Mon dieu ce que c'est compliqué de s'occuper des gens.

- Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas, il y a des supers préfets, pas très loin.

Elle espérait se sortir de cette situation comme ça, en proposant son aide mais avec une touche d'humour pour ne pas se ridiculiser si elle se plantait. Ceci dit, ça proposition, elle, était tout à fait sérieuse.

- Maka? J'aurai plutôt vu ça pour un garçon. Tu sais si ça a une signification particulière? En tout cas, je préfère Joy, ça fait plus énergique, je trouve.

Encore une fois, elle ne pouvait pas trop enchainer sur la normalité ou non que les pères donnent pleins de surnom. Ceci dit, avec un peu de logique, ça se devine. Un surnom, c'est affectif et qui mieux que les parents ont de l'affection pour une personne?

Visiblement, Joy avait mis un peu de temps à faire le rapprochement entre sa superbe description et l'ami en question. Ce n'était pas grave, il arrive souvent que certaine chose ne semble évidente parce qu'on y pense mais bon, les autres ne sont pas dans notre tête, ils ne peuvent pas deviner ce qui nous passe par le crane.

- Oui, je parle bien que lui. Je le trouve sympa. Enfin, je ne lui ai jamais parlé mais il a l'air sympa. C'est d'ailleurs pour ça que je ne cherche pas forcément à l'attraper alors qu'on sait tous qu'il a toujours quelque chose en tête. Avec un ami comme ça, tu ne dois pas t'ennuyer.

La blonde avait même une certaine admiration pour le garçon, elle lui attribuait plus de courage qu'a beaucoup de personne dans l'école. C'est une chose d'aller se balader dans la forêt interdite, c'en est une autre de braver le règlement alors que tous ceux qui doivent le faire respecter savent que vous allez le faire.

- Il veut apprendre à faire de la batterie? J'ai du mal à l'imaginer écouter un prof lui apprendre le note et comment jouer. Je le vois plus taper dans tous les sens, faire un bruit pas possible et chercher à faire exploser quelque chose à chaque percussion. D'un côté, je me trompe peut-être, j'entends surtout parler de ses coups.

Si elle parlait du garçon, c'était aussi pour changer les idées de Joy après avoir évoquer l'objet maléfique planqué dans le château. On devient souvent très loquace quand il s'agit de nos amis. Bon, vu le contexte, la présence d'un prefet dans le duo, il était plutôt évident que joy n'allait pas parler de tous les coups où le brun n'avait pas été attrapé mais elle pouvait peut-être tenter de le défendre.

Pour ce qui était d'être préfète, c'était vrai que les choses n'étaient pas forcément très aisées tous les jours pour Friday. Il faut dire que, malgré le temps depuis sa nomination, elle n'avait toujours pas compris pourquoi on l'avait nommée à ce poste. La personne qui avait fait ça avait peut-être ses raisons même si elle n'avait pas daigné les expliquer. Ou, peut-être, comme lui avait dit Joyce en plaisantant en début d'aller, on s'était trompé de nom. En tout cas, il est vrai que le poste de préfet est plus généralement offert à des élèves plus âgés, qui ont une meilleure connaissance de l'école, des élèves, du règlement ou de la magie ou même qui impressionne un peu plus. Il faut dire qu'elle n'a pas forcément l'avantage lorsqu'elle doit s'opposer à un septième année. Au pire, en cas de besoin, elle peut aussi demander un coup de main de ses homologues. Bref, il était vrai que son jeune âge ne lui apportait pas forcément de soutien unanime des autres.

- Ya des jours avec, il y a des jours sans. Certains ont du mal à me considérer comme leur égal. Ceci dit, je n'ai pas forcément un caractère à me laisser faire, si je ne leur plais pas, ils devront faire avec moi jusqu'à la fin de l'année au moins. T'as raison, Ava est sympa, on a un peu discuté ensemble même si ce n'est pas très souvent. Elle a d'ailleurs fait partie de ceux qui m'ont expliqué ce que je devais faire.

Parce que c'est cool de dire qu'il faut veiller à ce que les élèves respectent le règlement et les aider pour telle ou telle chose, ça ne veut pas dire que tu sais exactement quoi faire. C'est un peu comme mettre un gosse au volant et lui dire de conduire.

[1117 mots]
Tous comptés
TERMINER

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