Le duo des lionnes folles, le retour ? [PV]

We were children together...

Je choque, provoque, me moque De ces regards qui me diffament Je craque, me braque, je claque Les calomnies qui me condamnent Je fuis la douleur Qui me suit Et je cours ce bonheur Qui s'enfuit On est des filles Des femmes à la fois Nous avons foi dans nos défis Nous faisons fi d'infini parfois C'est la vie.

Bien qu'elles aient régulièrement communiqué ces dernières années, Hainie et Fredericke ne s'étaient pas vues depuis la fin de Poudlard. A l'époque, Fred' n'avait pas suivi son amie dans son périple autour du monde parce qu'elle était enceinte. Rétrospectivement, peut-être que de nombreux déplacements auraient été une bonne idée et si on suivait ce raisonnement, on pouvait aussi se dire que peut-être son bébé aurait survécu... Mais bon, avec ses « si » on mettrait Paris en bouteille, alors notre jeune Allemande préférait ne pas y penser. Lorsque Hainie frappa à la porte de son appartement Londonien, Fred' était seule en train de regarder les photos qu'elle venait de développer. Sur la table basse du salon, il y avait aussi un livre de compte d'ouvert. C'était celui du Black&Red que Fred' avait acheté pour son ami Tobias sous le compte des entreprises Maiden. Cependant, elle avait une confiance absolue dans son ami et elle avait accepté d'emmener ce livre de compte uniquement parce que Toby avait beaucoup insisté.

Au « toc toc » qui résonna dans la pièce, elle se leva, pieds nus. Fredericke avait un peu changé depuis Poudlard. Pas vraiment physiquement, mais dans son attitude. Elle avait beaucoup perdu de sa fraîcheur et de sa spontanéité. Nul ne désespérait qu'elle réussisse à s'en sortir avec du temps, pas même elle, cependant, quelque chose s'était brisé le jour où elle était tombée dans les escaliers de son ancien immeuble.

« Hainie ! » s'exclama-t-elle cependant en ouvrant la porte. Elle s'empressa de serrer son amie dans ses bras, le sourire aux lèvres. Ce mouvement fit tomber le plaid qu'elle portait autour de ses épaules. Elle portait en-dessous un jean bleu clair et un petit pull demi-saison blanc. Ses longs cheveux blonds (aussi longs qu'à l'époque de Poudlard) tombaient en cascade sur ses épaules. A sa main brillait sa bague de fiançailles. Elle n'avait pas beaucoup de valeur, la fierté masculine de Vincent (fort mal placée) l'ayant poussé à l'acheter sur ses deniers. Enfin, cela n'avait pas vraiment d'importance aux yeux de Fred', c'était plus symbolique qu'autre chose. « Je suis tellement contente de te voir ! Tu aurais dû me prévenir que tu venais, j'aurais préparé des gâteaux ! Entre ! Viens ! Alors, ce tour du monde ? C'était comment ? » Voir son amie lui faisait du bien, en plus, elle n'éprouvait pas avec Hainie la gêne qu'elle pouvait ressentir avec d'autres parce qu'elle n'était pas là lorsqu'elle était vraiment mal, elle ne l'avait pas vu au plus bas, alors elle arrivait mieux à être naturelle. Voir son amie c'était comme revenir dans le passé, avant tous ces malheurs. Du coup, Fred' éprouva un regain de vigueur tel qu'elle n'en avait pas souvent. Qui sait, peut-être que le retour d'une de ses anciennes copines de foire allait lui remettre définitivement le pied dans l'étrier ?

► HAINOA STEWART & FREDERICKE MAIDEN ∞ « Oui j'ai vu des pyramides, et je suis même entrée dedans. Il y avait des scarabées, et les momies bougeaient. Mais pas toutes, parce qu'il y avait aussi des visiteurs moldus. Enfin, heureusement qu'Evan n'est pas venu avec moi dans l'antichambre de Toutankamon, parce que lui, ben il dansait carrément la salsa. » « La salsa ? C’est pourtant pas Egyptien. » « Oui, mais tu sais, avec les touristes, et tout ça… je pense que quelqu’un a dû leur apprendre. A moins que Toutankamon soit en fait un émigré, ou un immigré, je confonds toujours. »

Cela faisait à peine une semaine qu’Hainoa était revenue de son tour du monde. Elle avait été plutôt occupée ces derniers jours -tout du moins, autant que peut l’être Hainoa Stewart, modèle parfait de la larve humaine-, ce qui pouvait expliquer la raison pour laquelle elle n’était toujours pas allée voir sa vieille amie Fredericke Maiden. Entre les dédicaces de son livre, et son père et Nicolas qui lui monopolisaient presque tout son temps, la petite blonde n’avait même pas encore eu l’occasion de rendre visite à l’allemande, dont elle connaissait l’adresse pour lui avoir souvent envoyé des cartes postales au cours de ces cinq dernières années.

Hainie s’était donc levée ce matin-là avec la ferme intention de passer faire un petit coucou à celle qui avait partagé son dortoir durant toute sa scolarité à Poudlard. Nicolas était parti travailler, ce qui voulait dire qu’elle avait toute la journée de libre pour vagabonder comme bon lui semblait, jusqu’à ce qu’il rapplique avec une laisse et exige de passer chaque seconde de sa vie en sa compagnie fous moi la paix, un peu.
Cette situation ne la dérangeait pas vraiment, en réalité. Elle était restée tellement de temps loin de son meilleur ami, qu’elle avait du mal à s’éloigner trop longtemps de lui. A présent qu’ils pouvaient être réunis, ils étaient redevenus les inséparables qu’ils étaient à Poudlard. mais sortez ensemble, bon sang
Par ailleurs, Hainoa avait déjà surpris Nicolas à travailler en cachette sur les moyens magiques de soigner le coma, et sur les recherches qui étaient en cours dans ce domaine. Il ne le disait pas –par fierté, ou timidité peut être-, mais la blonde était persuadée qu’il essayait de trouver un moyen de réveiller Evan, son demi-frère, plongé depuis plus de 7 ans dans un sommeil sans fin. A moins qu’il ne tente de faire en sorte qu’il ne se réveille pas, elle n’en savait trop rien.

Quoi qu’il en soit, Hainoa avait fourré tous les souvenirs de vacances prévus pour Fredericke dans son fidèle sac à dos agrandit par magie, fait une place pour Gerbille sa gerbille sur son épaule droite, et avait quitté la maison de son père pour se rendre chez l’allemande. Elle avait pris le Magicobus, étant toujours incapable de transplaner de façon convenable –et puis après tout, ce n’était pas vraiment drôle comme moyen de locomotion… le Magicobus, c’était nettement plus chouette !- puis s’était retrouvée devant le pallier de son amie.

Elle ne savait pas ce qu’elle allait trouver derrière la porte de chez Fredericke, mais elle était réellement impatiente de revoir son acolyte après tant de temps ! Avait-elle changé physiquement ? Etait-elle devenue méconnaissable ? Redeviendraient-elles les mêmes amies que lorsqu’elles s’étaient séparées ? A dire vrai, ces questions ne traversaient même pas l’esprit d’Hainoa. La blonde était habituée à vivre au jour le jour, sans trop réfléchir. Ou tout du moins, elle ne réfléchissait pas à des choses normales. Sa principale préoccupation était donc plutôt celle de la paire de chaussettes que porterait Fredericke.

Lorsque la porte s’ouvrit, Hainoa fit un énorme sourire à la petite allemande, qui se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle l’invita ensuite à entrer dans sa charmante demeure, en la bombardant de questions. L’ancienne lionne regarda sa vieille préfète, et esquissa un sourire mutin.

« Moi aussi ça me fait plaisir, Fredericke ! » répondit-elle en essayant de prendre un accent allemand pour prononcer le prénom de son amie –comme elle en avait l’habitude lorsqu’elle était à Poudlard-. « Pas de soucis pour les gâteaux, j’ai ramené des biscuits qui viennent d’un peu partout ! » ajouta-t-elle en attrapant son sac à dos et en commençant à farfouiller à l’intérieur. Il était peu probable que les biscuits secs achetés dans les boutiques de souvenir soient aussi goûteux que les pâtisseries maison de Fredericke, mais au moins, faute d’avoir pu l’accompagner, l’allemande aurait un petit aperçu du tour du monde.

Hainoa sorti donc des tonnes de paquets de gâteaux des tréfonds de son sac, et les fourra dans les bras de Fredericke. « Je te déconseille les trucs japonais, ceci dit. Il y en a des bons, mais il y en a aussi des très bizarres » dit-elle en pointant le doigt vers un petit emballage transparent qui laissait entrapercevoir une sorte de pâte gluante marron. « Oh au fait, Gerbille te dit bonjour » ajouta-t-elle lorsque le petit rongeur perché sur son épaule couina pour signaler sa présence. « Il a eu un caractère de chien pendant tout le voyage, mais ça s’est un peu calmé depuis qu’on est revenus à Londres. Je crois qu’il avait le mal du pays… »

Elle resta sourde aux protestations de Gerbille qui couinait de plus belle, puis s’installa là où Fredericke le lui avait indiqué. Elle prit ensuite une grande inspiration, et commença son récit :

« Concernant le tour du monde… c’était vraiment chouette. Au départ je me suis perdue, je suis arrivée dans un coin qui ressemblait un peu à l’Irlande, avec plein de trèfles et de farfadets partout, et je me suis demandée ce que je fichais là, parce que j’étais partie dans la direction totalement opposée pour commencer par la France… » -elle se gratta le menton pour signifier qu’elle ne comprenait pas, mais alors pas du tout comment elle avait pu atterrir là-bas blâme ton sens de l’orientation pourri.- « Mais j’ai pu faire l’acquisition d’une carte magique après –elle m’a coûté un hippogriffe, mais ça valait le coup-, qui marchait un peu comme les GPS moldus, si tu connais. En tout cas grâce à ça, j’ai pu mieux m’orienter, et j’ai pu voir tout ce que je souhaitais voir ! Enfin tu as sûrement dut recevoir toutes mes cartes postales, non ? Elles étaient jolies, hein ? C’est vraiment dommage que tu ne sois pas venue avec moi, je suis sûre que je me serai pas perdue, mais bon… »

Elle fit une pause en esquissant un petit sourire désolé.

« …c’est comme ça. »

Fredericke avait sûrement eu des choses plus importantes à faire qu’un tour du monde, lorsque Poudlard s’était terminé ! Et pour ça, Hainie ne pouvait pas l’en blâmer…

« Et toi, qu’est ce qui t’es arrivé durant ces 5 dernières années ? » finit-elle par demander, souhaitant également se renseigner sur le vécu de son amie durant leur longue séparation.

Parce que même si Hainoa avait tendance à toujours trop parler, et à peu écouter, il n’en avait jamais été ainsi avec Fredericke. Après tout, n’étais-ce pas elle qui l’avait consolée après l’épisode de la coloration de cheveux, où l’allemande était devenue brune ? Qu’on se le dise, Hainie pouvait aussi être une très bonne amie. Et elle espérait que ces 5 années n’avaient pas rendu Fredericke moins bavarde !

« Oh oui, mais ma pâtisserie doit te manquer, non ? » Demanda-t-elle avec un sourire taquin. A l'époque de Poudlard, Fredericke régalait souvent le dortoir de ses douceurs. Elle n'avait jamais brillé en magie (même si, bosseuse, elle avait de meilleurs résultats que son fiancé), mais elle était très douée de ses dix doigts. Ou même de son corps entier, puisqu'elle était douée en sport, bonne pâtissière (sans être exceptionnelle cela dit), et surtout une danseuse excellente. Enfin, ça, c'était avant, maintenant, elle faisait plus de gâteau qu'elle ne dansait, mais sûrement qu'elle reprendrait lorsqu'elle se sentirait prête, et Vincent aussi.

Elle guida son amie à l'intérieur et alla faire chauffer de l'eau pour le thé tandis que Hainoa lui parlait des gâteaux qu'elle avait emmené. « Du thé vert ça te va ? » Elle observait ses petites boites de thé, hésitante quant au meilleur choix. La spécialiste du thé dans sa famille c'était Roze, et comme Fredericke avait des domestiques, elle faisait rarement le thé elle-même. Elle savait le faire, mais de là à savoir ce qui irait le mieux avec les diverses pâtisseries exotiques ramenées par son amie, il y avait un monde.

« Ah bon ? Je goûterais quand même. » Elle aimait les expériences, c'était ce qu'elle avait en commun avec la blondinette (qui n'avait pas beaucoup changé, c'était rafraîchissant). « Et bonjour Gerbille ! » lança-t-elle, souriante, tout en sortant deux tasses et en les posant sur la table basse du salon. « C'est marrant, à la description que tu en fais, on dirait Vincent lorsque je l'emmène en voyage. » Cette idée la fit pouffer et cela la surprit car elle se sentait étonnamment... normale. Elle songea alors qu'elle aurait peut-être dû rejoindre Hainie après sa fausse couche plutôt que de rester enfermée chez elle auprès de gens qui ne faisaient que prendre des pincettes de peur qu'elle ne craque. Bref, il n'y avait pas de place pour les regrets, ce qui était fait, était fait, elle ne pourrait pas changer les événements, même avec un retourneur de temps.

Elle laissa Hainie s'asseoir sur le canapé mais elle resta debout pour préparer le thé de son côté. En même temps, elle écoutait les aventures de la lionne. Lorsque cette dernière eut terminé de parler, Fred' soupira comme si son âme s'évadait de son corps. « Tu ne peux pas savoir comme j'aurais préféré venir avec toi... si j'avais pu. » Elle secoua ses cheveux blonds et avant de faire le récit de ses cinq années de séparation, elle leur servit le thé (enfin) et s'assit en face de Hainoa. Penchée sur sa tasse, elle chercha ses mots un instant.

« Je n'ai rien fait de très... amusant. » C'était le moins qu'on puisse dire. L'année écoulée avait été plus agréable, mais les précédentes étaient un cauchemar. « Lorsque nous nous sommes séparées après Poudlard, j'étais enceinte. » Tout le monde le savait (elle pensait même que Hainie le savait, mais dans le doute, elle reprenait l'histoire au début, avec son ancienne camarade de dortoir, on ne sait jamais, et puis ça avait été si compliqué qu'elle ne se souvenait plus ce qu'elle avait pu écrire à l'époque en réponse aux cartes de Hainie). « Malheureusement, mon cousin y a vu un danger pour son héritage et il a essayé de me... disons supprimer. Il a raté son coup, mais j'ai perdu mon bébé. Après ça, je suis entrée dans une profonde dépression, Vincent était lui aussi très affecté et nous avons mis longtemps à nous remettre, en plus on ne savait pas encore qui avait fait ça, alors on vivait dans la crainte que cela recommence, j'osais à peine sortir seule de peur de me faire attaquer tu vois... » Son visage s'assombrit tandis qu'elle se redressait et se calait au fond du canapé, sa tasse entre les mains. « Finalement, on a découvert le coupable, on l'a fait arrêté, et après ça, j'ai commencé à aller mieux. Vincent aussi. Il a bien avancé dans sa formation d'auror. Il est très pris, mais ça va, je crois que lui aussi a surmonté cette épreuve. De mon côté j'ai repris une partie des affaires de ma famille et je fais de la photographie, j'expose ponctuellement dans des galeries d'art. Plus récemment, j'ai aidé Tobias à monter son affaire, un restaurant cabaret sur le Chemin de Traverse. Il voulait que je danse aussi là-bas avec la troupe, mais comme j'ai été longtemps inactive, j'ai décliné son offre. C'est Adrien qui fait les chorégraphies, c'est très sympa là-bas, il faudra que je t'y emmène. »

Elle sourit, elle ressentait le besoin de conclure de façon heureuse. « J'espère que maintenant que tu es rentrée on pourra passer du temps ensemble, il faudrait que je t'emmène au château, que tu vois les changements que j'ai apporté au domaine. » Se projeter dans l'avenir... elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. C'était agréable.

Hainoa acquiesça frénétiquement pour bien signifier qu’en effet, cela faisait bieeeen trop longtemps qu’elle n’avait pas pu déguster les délicieuses pâtisseries de Fredericke. Il n’y en avait pas aujourd’hui et c’était dommage, mais la petite blonde espérait qu’à leurs prochaines retrouvailles, elle puisse avoir une petite assiette de mignardises, comme au bon vieux temps. Rien qu’à y penser, elle en avait l’eau à la bouche. Et si son éducation n’avait pas été assurée par son super papa, elle serait certainement en train de baver abondamment sur le tapis, en cet instant précis.

« Oui du thé vert ce sera parfait ! Oh tiens en parlant de ça, à Hanoï les sorciers préparent un thé vert bizarre. Il est vert au départ, mais change progressivement de couleur pour devenir rouge, mauve, jaune… c’est drôle hein ? Du coup, je ne sais pas pourquoi ils appellent encore ça du thé vert... »

Et c’était un des grands mystères que Hainoa n’avait pas réussi à résoudre durant tout son voyage. Ou peut-être était-ce seulement parce qu’elle ne comprenait absolument aucun mot de Vietnamien. Et d'ailleurs, en parlant de spécialités typiquement asiatiques…

« Ahaha, tu as du courage Fredericke ! » s’exclama Hainie en tapant dans ses mains. « Tu ne diras pas que je ne t’ai pas prévenue… c’est franchement mauvais, mais je n’aime pas jeter la nourriture qu’on m’a offert, je me disais que ça ferait peut être un bon appât pour attraper  les écrevisses. Tu vois ? Genre elles passent à côté et SCHHLLOOOOK ! Collées ! »

Et revoilà la capacité d’Hainoa à passer du coq à l’âne en quelques instants. Elle pouvait vraiment être intenable quand on abordait des sujets qu’elle appréciait bien. Et pendant qu’elle se perdait dans ses pensées peuplées d’adorables écrevisses, Fredericke salua Gerbille, qui couina joyeusement en réponse. La petite blonde éclata de rire quand l’allemande compara son rongeur à… Vincent.

« Ça leur fait un point en commun ! Ceci dit, je crains fort que Vincent ait une envie irrépressible de marquer son territoire à chaque passage de frontière. A moins qu’il ait une vraiment petite vessie. »

Hainie n’avait pas connu personnellement Vincent assez longtemps pour déterminer si oui ou non, sa capacité à se retenir d’uriner était normale ou pas. Ceci dit, les rares fois où elle lui avait parlé, il lui avait semblé assez sympathique, bien qu’un peu bougon.

« Comment va-t-il au fait, Vincent ? Toujours aussi grand ? »

Hainoa remercia Fred’ lorsque celle-ci lui servi son thé vert, et remarqua avec soulagement que ce dernier restait bien vert (sacrés Vietnamiens !). Elle écouta ensuite sagement le récit des 5 dernières années de Fredericke, et tapota d’un air réconfortant l’épaule de son amie lorsque les passages tristes arrivaient. La petite blonde se sentait un peu coupable, d’être partie et de s’être autant amusée, alors que sa compagne de voyage était restée derrière avec tous ces problèmes et ses chagrins. Elle esquissa un sourire cependant, et décida qu’il était peut-être temps d’offrir ses jolis cadeaux pour lui remonter un peu le moral.

Elle fouilla donc dans son grand sac, et en sortit plusieurs paquets qu’elle déposa sur les genoux de Fred’. Un beau coquillage pour chaque pays qu’elle avait visité ! –dans cas où, bien sûr, il y avait un point d’eau et possibilité d’avoir un coquillage-. C’était également un coquillage qu’Hainie avait offert à la petite allemande, la première fois qu’elle avait visité un joli pays exotique tel que l’Egypte. Ce n’était donc qu’une façon de marquer le coup.

« Tiens c'est pour toi ! Tu peux les ouvrir ! Oh et bien sûr ! J’ai plein de temps libre, alors on pourra aller où tu veux quand tu veux ! Oooh et je veux venir voir le château, c’est tellement génial d’en visiter ! Tu as changé la décoration ? Ou tu as fait construire une autre tour ? »

De quoi la faire regretter de ne pas avoir acheté, finalement, cette jolie tiare qui lui faisait de l’œil en France, n’est-ce pas ?

« Peut-être parce que ça fait parti de cette variété là. Je veux dire le thé vert, c'est du thé vert, les autres thés ils sont blancs ou noirs. Je ne crois pas que le nom ait un vrai rapport avec la couleur. Sinon le thé à la cerise ne serait pas rouge puisque c'est du thé noir. » Ne jamais lancer Fredericke sur les sujets futiles, c'étaient ses préférés. Elle pouvait continuer à déblatérer longtemps sur cette question, mais elle jugea préférable de s'arrêter, preuve sans aucun doute qu'elle avait mûrit.

Elle haussa les épaules sur la question du courage. Gryffondor, what else ? Et elle laissa aussi Hainoa divaguer sur son histoire d'écrevisse puisqu'elle s'occupa plutôt de dire bonjour à Gerbille dont le caractère lui semblait si proche de celui de ce pauvre Vincent. Pauvre parce que lorsqu'il retrouverait sa copine le soir-même, il n'allait pas vraiment pouvoir se reposer. Elle était toute énervée et pleine d'énergie. Un peu comme si la simple présence de Hainoa avait remonté ses batteries !

« Vincent ? Oui, oui, il va bien. Il est au travail à cette heure-ci. Il a entamé la dernière partie de sa formation d'auror. C'est un peu dangereux alors je m'inquiète parfois, mais c'est plutôt bon pour Vincent, ça lui donne un moyen de canaliser sa violence pour faire ce qui est juste. Et il a arrêté de grandir. Enfin ! » Lorsqu'elle avait rencontré Vincent, il était plus petit qu'elle. Pas de beaucoup, mais tout de même. Rapidement, en quelques mois seulement, il l'avait dépassé, d'abord un peu, puis une tête les séparait, il faisait maintenant presque un mètre quatre-vingt-quinze, mais au moins c'était stable. Il n'avait plus rien du petit garçon qu'il était, c'était un autre Vincent. Il était devenu plus positif aussi, pour la protéger elle. Il avait encore ses moments de mauvaise humeur, cela dit, elle vivait avec lui depuis qu'elle avait treize ou quatorze ans, elle avait l'habitude.

Hainoa lui tendit un moment plus tard des paquets. Fred' les ouvrit tous, ils contenaient tous des coquillages. « Oh ! Trop bien ! Ils vont pouvoir rejoindre celui d’Égypte ! » Qui se trouvait dans sa galerie en Allemagne, l'appartement de Londres n'étant pas très grand, elle n'y entassait pas de bibelot. « Non, je n'ai pas fait de gros changements à part pour la chambre. Ma tante y vit encore donc je ne veux pas la perturber. C'est difficile pour elle déjà d'être toute seule là-bas. Serena va la voir souvent, mais ce n'est pas pareil. Je lui dit souvent qu'elle peut venir ici en Angleterre, seulement, elle est trop orgueilleuse. » Sa famille avait un truc contre les anglais. Si Roze n'avait pas eu son problème, ils n'auraient jamais mis les pieds à Poudlard.

« Oui mais le thé il change de couleur ! » s’exclama Hainoa en levant les bras en l’air, comme si c’était là le seul détail sur lequel il fallait se focaliser. Après tout, il était bien peu important que ce soit du thé ou non. Ceci dit, elle n’avait jamais vu une boisson qui pouvait devenir rose ou mauve ou jaune en quelques instants, même à Pré-au-Lard où les bizarreries étaient monnaie courante. Ces asiatiques décidemment. Ils devaient certainement boire un peu trop de saké, ce qui ne leur donnait plus toute leur tête. Et c’était encore pire lorsqu’ils faisaient mariner des parties de l’anatomie de serpents ou de tortues dans l’alcool de riz ! Brrr.

Gerbille se laissa docilement saluer par Fredericke, comme s’il parvenait à la reconnaître après tant d’années sans la voir. Il couina gentiment et partit se réfugier dans le col d’Hainoa après la première caresse, glissant le long de son dos pour se réfugier dans sa poche arrière de jean. La petite blonde se tortilla comme un ver de pot à cause de toutes ces chatouilles –Dieu merci, elle avait reposé sa tasse de thé !-, et reprit son air digne et impérieux aussitôt tu n’as rien vu, rien entendu.

« Oh vraiment ? Je pensais qu’il aurait déjà fini, comme Nico. Mais bon, Médicomage et Auror, c’est pas exactement la même chose, alors c’est normal qu’il y soit encore. Ils sont lâchés tous seuls pour les entraînements, ou c’est contrôlé par les formateurs ? Parce que bon si c’est la deuxième solution, tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour le moment. » répondit Hainoa d’une voix douce. Bon certes, elle aurait à s’inquiéter de tout ça après, mais bon. Il valait mieux ne pas le lui rappeler pour le moment. Il semblerait que Fredericke ne soit pas la seule à avoir mûri et à avoir acquis plus de bon sens.

Hainie eut un petit rire lorsque sa camarade lui avoua que Vincent avait arrêté de grandir. Elle se souvenait qu’à Poudlard, il faisait au moins une tête et demie de plus qu’elle. Et pourtant, Hainoa ne faisait pas partie des plus petites ! elle avait juste une constitution de larve

« Il était temps qu’il arrête de grandir, sinon tu aurais eu à lui découper une partie du crâne pour qu’il puisse passer par les portes ! » s’exclama Hainoa, avant de s’empresser d’expliquer : « Comme en Grèce. Dans la mythologie, il y avait une créature qui découpait les gens afin qu’ils rentrent tout pile dans un lit. On voit encore quelques sorciers qui ont subi un sort de raccourcissement de tête lorsqu’ils sont trop grands et que leur crâne cogne contre l’encadrement de la porte. Ils ont une allure bizarre, mais au moins, il ne se cognent plus aux portes. »

C’était un système ingénieux, de l’avis d’Hainoa. L’idée que ces gens puissent comprendre qu’il faille se baisser après deux ou trois impacts ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Non, non. Pour la petite blonde, mieux valait enlever un bout de la tête, c’était plus simple comme ça !

« Il mesure combien, au fait ? » demanda Hainoa par curiosité. Elle avait appris le sortilège de raccourcissement de tête lorsqu’elle logeait chez les Grecs. Peut-être que Fredericke aurait envie qu’elle l’inflige à ce pauvre Vincent pour lui éviter de perdre des neurones à chaque fois que sa tête rentrait dans le cadran de la porte ? Ou pas.

Fredericke déballa ensuite ses cadeaux et parut ravie. Hainoa fut contente que la petite allemande ait également gardé le premier coquillage –celui d’Egypte-, et qu’elle compte les ranger tous ensemble.

« Fais attention tout de même », la prévint-elle. « Des fois, les coquillages qui proviennent d’une eau magique se mettent à parler entre eux. Ils ont fait sacrément flipper les gars de la sécurité lorsque j’ai voulu entrer dans la Chine. Heureusement que je savais jeter un sortilège de confusion… Enfin je ne l’ai fait que quand je les ai vus sortir leur fusil, parce qu’avant, je n’avais pas pigé un seul mot de ce qu’ils racontaient… »

C’était une anecdote qui paraissait plutôt drôle lorsque c’était Hainoa qui la racontait. Elle aurait certainement prit des teintes tragiques si quelqu’un d’autre s’en était chargé. Mais pour la petite blonde, tout n’était qu’une petite balade de santé. Même se faire accourser par des policiers chinois armés jusqu’aux dents.

« C’est dommage qu’elle ne veuille pas venir. » souligna Hainoa en laissant de côté les asiatiques et leur accent étrange. « Vous n’avez pas des domestiques, ceci dit ? Des gens qui pourraient s’occuper de lui tenir compagnie quand vous n’êtes pas là… »

Ou peut-être que la tante de Fredericke était également trop orgueilleuse pour rester en présence de simples servants. Hainoa, elle, aurait adoré ça. Être entourée d’Elfes de Maison ! Le rêve ! Elle pourrait organiser un énorme troc de chaussettes en tout genre. Elle savait bien que Dobby était le seul à partager sa passion des chaussettes –Barny Harper aussi, peut-être-, mais si elle le demandait aux Elfes, il se ferait un plaisir de s’y intéresser aussi. Après tout, ils étaient réellement d’agréable compagnie.

« Mais il y a forcément une explication, non ? » Demanda Fredericke en regrettant en cet instant de ne pas avoir internet. On avait beau dire, les moldus avaient parfois des bonnes idées, et elle était sûre que sur Go... quelque chose, elle trouverait facilement une réponse. Roze lui avait montré comment on utilisait un ordinateur et Vincent avait essayé aussi, mais elle était assez réfractaire au fait d'utiliser ce genre de technologie. Ce n'était pas qu'elle n'en voyait pas l'intérêt, c'était seulement qu'elle avait sa baguette et que ça lui suffisait. Enfin, sauf pour la cuisine, elle adorait les gadgets. Et elle avait aussi un téléphone, parce que ça c'était quelque chose qu'ils avaient aussi au château. C'était important quand on bossait avec des moldu (une bonne moitié des employés de l'entreprise Maiden), parce qu'ils ne pouvaient pas envoyer de hibou lorsqu'ils avaient quelque chose à dire. Et la poste moldu, franchement, ce n'était pas toujours fiable.

« Vincent a un an de moins que nous, tu te souviens ? En plus, il n'a pas commencé juste après sa sortie de l'école parce qu'il n'avait pas de bonnes notes, il a fallu qu'il repasse certains trucs au ministère pour pouvoir entrer dans la formation. » Et lorsqu'il était sorti de l'école, ils pourchassaient Romuald pour lui faire payer le meurtre de leur enfant, ça n'avait pas forcément aider Vincent à suivre tranquillement sa formation. Mais il aurait terminé prochainement, et après, il partirait en mission. Cela inquiétait Fredericke, mais la plupart du temps elle n'en parlait pas. Cela n'en valait pas la peine.

« ça dépend, parfois il part seul, parfois il est avec un formateur, selon la nature des missions. » Mais même s'il partait avec quelqu'un d'autre, on ne l'empêcherait pas de se faire du mauvais sang. Elle avait perdu trop de monde dans sa vie pour être sereine face au danger que son fiancé pouvait encourir.

« Beurk quelle horreur ! En plus, Vincent n'est pas si grand que ça, il est grand par rapport à nous surtout. » Et elle ne tenait pas à ce qu'on le raccourcisse hein ! Elle avait toujours aimé le fait qu'il soit plus grand qu'elle, ça gommait leur année de différence qui la complexait un peu lorsqu'ils étaient à Poudlard. D'ailleurs, Hainoa lui demanda sa taille exacte. « Il mesure un mètre quatre-vingt-douze ou treize, je ne sais plus exactement. » Et comme Fredericke faisait juste un peu plus d'un mètre soixante-cinq (ce qui faisait quand même d'elle une géante à côté de ses cousines), forcément, Vincent paraissait très très grand.

Elle sourit lorsque son amie lui raconta ses aventures en Chine. Ce genre de choses ne pouvaient arriver qu'à Hainoa ! Et surtout, elle était la seule à pouvoir en rire ! « La vitrine n'est pas dans la chambre, ça devrait aller. » Répondit-elle donc en souriant, curieuse néanmoins de voir les coquillages se mettre à discuter entre eux. C'était probablement marrant. Mais mieux valait éviter de les placer dans les endroits où ça dérangerait. Pour le reste, ce n'était pas un soucis, puisque chez Fredericke, à part la mère de Zane, tout le monde était sorcier.

« Si, il y a des domestiques. Et elle voit des amies parfois. Mais ma tante est de la vieille école, elle préfère s'ennuyer que d'avouer qu'elle a besoin de compagnie. En plus, je suis la duchesse en titre, alors les Fabeck vivent avec moi. Du moins jusqu'à ce que Zane ait terminé Poudlard, ensuite ses parents retourneront en Allemagne et c'est lui qui s'occupera du service ici, à Londres. » Elle hocha la tête, un peu affligée par ses propres paroles. « C'est ridicule vu la taille de l'appartement, je sais, mais le protocole veut que je ne vive pas sans protection. » cela étant, dans la mesure où Zane et Vincent s'entendaient comme chien et chat, ils prendraient une maison en banlieue pour avoir plus grand. Sinon les deux hommes allaient finir par en venir aux mains. Toute l'histoire de la vie de Fred', Vincent ne s'entendant pas avec les autres !

« Oh je n’en sais rien, peut-être que c’est le même principe que les encre qui changent de couleur toutes seules. » supposa Hainoa dans un haussement d’épaule. Après tout, elle avait des choses bien plus importantes à faire que s’attarder sur les thés bizarres du Japon. non, elle ne dévie pas de sujet juste parce qu’elle ne sait pas répondre, tout va bien « Ceci dit si ça te chiffonne tant que ça, on pourra toujours demander à Haven. Il a une super culture pour les choses un peu inutiles bizarres comme moi en fait, c’est pour ça que c’est mon super pote. »

Haven, qui travaillait chez Farces pour Sorciers Facétieux, devait certainement connaître un tas de trucs sur les gadgets derniers cris. Même si le thé n’était pas forcément sa tasse de thé, ahahah son domaine, si le mécanisme était le même que celui des encres, il serait en mesure de les renseigner sur le pourquoi du comment. Et puis bon, Hainoa l’embêtait pour tellement de choses qu’une de plus ou de moins… Pauvre Haven. Il n’était sans doute pas vernis entre Nicolas qui l’appelait à pas d’heure pour qu’il vienne le chercher après une soirée un peu trop arrosée ( « Nan mais j’te jure Hav’, je comprends pas pourquoi ce fossé est apparu pile sur ma route. Il y était pas avant ! C’est une machination ! Nan me laisse pas là ! Pitié ! »), et Hainoa qui le bombardait de questions louches (« Dis Haven, comment est-ce que tu crois que Faith a pondu le chien de Damon ? Enfin je veux dire, techniquement, ça marche comment ? »). C’était d’ailleurs un miracle qu’il puisse rester –relativement- sain d’esprit entre ces deux crétins.

Concernant Vincent, Hainoa eut une mine étonnée lorsque Fredericke lui rappela qu’il avait un an de moins. En effet ! Il était tellement grand qu’elle avait complètement oublié ce détail. Pas étonnant qu’il n’ait donc pas encore terminé sa formation d’Auror. Et puis s’il avait eu à repasser certaines matières… Hainoa avait validé avec plus ou moins de succès tout ce qu’elle avait gardé en 7ème année, mais sûrement plus par chance que par réel talent. Car à part les Défenses Contre les Forces du Mal et les Sortilèges où elle avait décroché des « Optimal », elle était loin d’exceller partout. Mais bon, quand on était écrivain, les diplômes n’avaient pas de réelle importance. Après tout, son super livre était quand même sorti ! Ce n’était pas le cas pour les Aurors, évidemment, qui devaient être bons à peu près partout. Pas de bol pour ce pauvre Vincent !

« Je vois… » répondit-elle simplement, préférant ne pas enfoncer le couteau dans la plaie en précisant qu’il se ferait probablement zigouiller prochainement par un Mage Noir. Ce genre de remarques n’étaient probablement pas recommandées, lorsqu’on voulait rassurer quelqu’un.
Elle eut malgré tout un petit rire devant le dégoût de sa vieille camarade.

« Oui c’est pas très esthétique, tout ça. » commenta Hainoa en hochant la tête de haut en bas. Et certainement pas indolore, non plus. « Oh ça va encore, au moins il peut passer à travers les portes conventionnelles ! » ajouta-t-elle lorsque Fredericke lui précisa la taille de son petit ami. Ceci dit, quoiqu’en dise la petite allemande, Hainie trouvait que Vincent restait anormalement grand. Nicolas et Haven ne lui arrivaient même pas au niveau du nez !

Elles revinrent ensuite sur le sujet des coquillages bavards et des aventures d’Hainie en Chine. Si la vitrine n’était pas dans la chambre de Fredericke, elle n’aurait sûrement pas de soucis pour dormir ; ceci dit, les coquillages roupillaient également la nuit, et ne risquaient pas de papoter entre eux –enfin, ça dépendait du décalage horaire et de tout un tas de trucs, mais Hainoa était persuadée qu’au bout d’un moment, ils s’accommoderaient des nuits anglaises-.

« Oh je voulais juste te prévenir pour ne pas que tu cherches pendant des heures qui est en train de parler. » répondit la blondinette en haussant les épaules. « Au départ, je croyais que c’était Gerbille qui faisait ce bruit. Parce que quand il est malade, il siffle un peu du nez. Mais il était sur mes genoux, et le son provenait de mon sac… enfin on comprend rien à ce qu’ils disent, mais c’est quand même drôle. Tu crois que les moldus pensent entendre le bruit du vent quand ils collent un coquillage à leurs oreilles parce que ceux-ci chuchotent ? »

Hainie, et son éternelle passion pour les sujets folkloriques. Ses pensées furent momentanément balayées par Fredericke qui parlait de sa tante. Ah, décidemment ces vieux, ils étaient aussi têtus que des pruneaux quand ils s’y mettaient ! Gerbille était pareil

« Zane ? Il a été envoyé à quelle maison, déjà ? » demanda Hainoa avec curiosité. Elle se souvenait grosso modo de qui il était, vu que Fredericke l’avait mentionné de temps en temps, mais elle n’avait pas beaucoup plus d’informations que ça à son sujet. A moins que ça lui soit ressorti par l’autre oreille, ce qui n’était pas impossible. « Oh tu vas avoir un nouveau colocataire, c’est chouette ! Moi je vais peut-être me mettre en coloc avec Orla ! Mais à chaque fois que j’en parle à Nico, il devient boudeur. Je crois qu’il est jaloux parce qu’Haven ne veut pas se mettre en coloc avec lui. Je me demande pourquoi, d’ailleurs. » Haven n’avait probablement pas envie de supporter le Nicolas saoulard tous les soirs. Mais Hainoa était loin de se douter des véritables raisons de la jalousie de son meilleur ami. Aveugle comme toujours !