Heaven était en couple depuis six ans maintenant avec Raphaël Gibson. Le temps passait réellement vite, n’est-ce pas ? Et depuis deux ans, ils étaient fiancés. Et le mariage approchait à grand pas. D’ici une demi douzaine de mois, elle deviendrait Madame Heaven Gibson, et plus le temps passait, plus elle avait du mal à attendre ce moment avec patience. Autour d’elle, tout s’était soudainement accéléré. Elle passait trois fois plus de temps avec sa meilleure amie et témoin, Marie ainsi qu’avec son frère, qui assurait la position de témoin masculin. Faith, la tante de Raphaël, avait terminé la robe de mariée, et Heaven l’essayait tous les mois, pour être sûre qu’aucune retouche de dernière minute ne serait nécessaire et viendrait gâcher cet évènement. Heaven avait vraiment de la chance, elle le concédait. Certaines se retrouvaient avec des robes trop grandes, des gâteaux manquants ou carrément des alliances qui se volatilisaient. Mais Heaven, elle, avait pensé à tout. Elle ne laissait rien de côté et faisait en sorte que tout soit continuellement parfait. Les alliances étaient en sécurité, sa robe lui allait à merveille et les gâteaux seraient livrés par la plus grande patissière sorcière du moment, pour laquelle travaillait sa cousine Ashaiah, Cordélia Warldof. Pas de souci à se faire donc, tout serait absolument parfait.
La brune était surexcitée parfois, ce qui changeait de son calme habituel. Quand elle était avec Marie, elle se lâchait, comme toujours. Avec elle, elle savait qu’elle pouvait être elle-même, être complètement fascinée par une simple lettre d’amour -écrite pour Marie de la part d’un amoureux secret- ou faire chauffer la carte bleue pour du maquillage et d’autres produits qui l’aiderait à attendre le jour j sans péter un plomb. Ce qui la changeait d’ailleurs. Quand elle avait subit l’attaque de son futur beau-père -elle ne savait d’ailleurs pas s’il serait présent ou non au mariage, et dans un sens, si elle pouvait l’éviter même ce jour là, elle en serait ravie- Heaven avait eut des problèmes médicaux. Rien de véritablement graves, puisqu’elle avait seulement eut de grosses migraines qu’elle ne pouvait pas vraiment calmer avec du paracétamol et autres potions. Elle avait été suivie par Erwan, un ancien élève de Poudlard, ami avec William qui se trouvait être le petit ami de sa cousine Emily. Comme quoi, le monde était petit.
Aujourd’hui, Heaven travaillait seulement le matin. On était en plein mois de juillet, la plupart des sorciers étaient partis en vacances et par chance, ils n’avaient pas laissé des milliards de robes en suspend pour la boutique. Du coup, Myrielle et Heaven avaient du temps devant elle. Megan venant d’avoir une magnifique petite fille, elle avait droit à des congés. Heaven devait penser à aller la voir aussi, pour voir la magnifique petite fille à qui elle avait donné naissance. L’histoire était plutôt étrange -aux yeux de la brune- puisque Megan n’était pas avec le père de l’enfant, mais qu’il avait assuré qu’il s’en occuperait, mais bon, ce n’était pas à elle de s’en mêler. Comme elle ne travaillait que le matin, jusqu’à treize heures en fait, elle avait tout l’après-midi de libre. Ce qui tombait bien, puisqu’elle avait quelque chose à demander à Raphaël. Et comme il n’avait pas de répétition cet après-midi, c’était le moment idéal. Ou pas, mais elle ne le saurait qu’après.
Une fois rentrée, Heaven avait retrouvé Raphaël mais également Syanis, l’elfe de maison de son fiancé, qui leur avait préparé un festin. Heaven savait cuisiner, elle n’était pas une idiote non plus, mais Syanis refusait presque tout le temps que l’écossaise se serve de la cuisine, sauf éventuellement pour faire des gâteaux, et encore... Mais la brune savait convaincre l’elfe de temps à autre, par Merlin merci ! Finalement, le temps fut venu pour Heaven de parler à Raphaël. Il lui avait révélé quelque chose d’énorme l’an passé. Il lui avait avoué qu’il avait un pouvoir, que tous les Gibson -ou presque- possédaient. Il était Legilimens et Occlumens et c’était ce pouvoir que son père avait utilisé sur la brune pour se débarrasser d’elle. Heaven avait été surprise. Cacher un pouvoir, pourquoi ? Elle maitrisait l’eau, mais tout le monde était au courant. Du moins dans son entourage. Cela dit, elle savait que Raphaël était plus spécial qu’il ne le laissait entendre, puisqu’il avait été professeur à Taliesin, quand elle y avait été élève pendant une année. Mais elle n’avait jamais sû réellement, et aucun autre élève ne le savait d’ailleurs. Si elle avait posé les questions qu’elle avait pu avoir le jour même, comme l’utilisation que Raphaël faisait de ce pouvoir et s’il l’avait déjà utilisé sur elle, elle avait trop peur de ce que ce pouvoir pouvait faire -ayant subit l’agression de Julian quelques temps avant- pour demander ce qu’elle avait réellement sur le coeur. Maintenant, elle allait mieux, tout était passé depuis longtemps, et elle savait qu’elle pouvait faire complètement confiance à Raphaël. Elle n’en n’avait jamais douté bien sûr, mais le souvenir avait été un peu trop présent au début. Elle alla donc le voir, alors qu’il était dans le salon. Pour une fois, il n’était pas enfermé dans son bureau, bureau dans lequel Heaven n’avait absolument pas le droit de pénétrer... Bon, elle n’en faisait pas toute une histoire, tant qu’il n’y amenait pas une autre fille...
«Raphaël ? J’ai quelque chose à te demander.»
La brune posa son regard vairon sur son fiancé et chercha comment formuler sa demande. C’était assez compliqué, puisqu’elle ne savait pas vraiment s’il allait accepter ou non. Mais elle pouvait toujours demander, ce n’était pas cela qui allait ruiner leur mariage à venir, n’est-ce pas ?
Dernière édition par Heaven Clarks le Dim 16 Juin - 16:06, édité 1 fois
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Ξ Sujet: Re: PV l Hopes and fear Sam 15 Juin - 17:39
L’héritier des Gibson avait débuté les répétitions du groupe très tôt ce matin, au grand damne de Keira qui n’avait pas apprécié ce réveil trop matinal à son goût. Peu importe, le jeune homme ne voulait pas y passer sa journée. L’été torride s’abattait sur Londres et les températures de cette journée s’annonçaient estivales. Alors hors de question de rester enfermé dans le studio jusqu’à pas d’heure. Cela arrangeait particulièrement Roze qui avait des choses de prévu pour le déjeuner. Keira avait donc dû se plier à leurs exigences. Mais elle n’avait pas râlé longtemps, l’amour de la musique prenant forcément le dessus sur ses humeurs.
Chacun avait été très concentré, ce qui avait permis au groupe de répéter leur tournée estivale en moins de quatre heures. Plutôt pas mal quand on connaissait le perfectionnisme horripilant de Gibson. Il jeta un œil à l’horloge accroché au mur du studio. Un peu plus de 11 heures… C’était parfait. Il remercia chacun des membres d’y avoir mis du sien et sans perdre plus de temps, il s’éclipsa. Le soleil n’était pas encore à son zénith, mais il faisait bien assez chaud pour lui. Le studio n’était pas à côté de son lieu de résidence, mais il aimait marcher. Après tout, il était jeune et il était important pour lui de garder la forme. Il n’avait pas envie dans 10 ans de se retrouver avec une bedaine disgracieuse et totalement essoufflé en ayant parcouru 500 mètres. Samuel le lui avait d’ailleurs fait remarquer un jour. Ce n’est pas parce qu’on est jeune et sportif qu’on le sera toute sa vie. Autant prendre les devants et ralentir les méfaits du temps. Personnellement, Raphaël comprenait où il voulait en venir, mais bon… Ce n’est pas comme s’il n’était pas sportif. Le jeune homme faisait plusieurs heures de sport par semaine et c’était parfait ainsi.
En tournant au coin d’une rue, son regard fut attiré par une vitrine dans laquelle trônaient plusieurs robes de mariés en exposition. Il marqua un temps d’arrêt… Avant de reprendre sa route. Il n’avait aucune idée de ce qu’avait pu faire Faith. Enfin si, il savait que sa tante avait proposé de faire la robe de mariée de sa fiancée, mais il n’avait jamais pu jeter un œil sur quoi que ce soit, encore moins sur les patrons. Il ne savait pas d’où venait cette satanée tradition comme quoi le futur marié ne pouvait pas voir la robe de la future mariée, mais c’était frustrant. Enfin bref…il lui faisait entièrement confiance car il était sûr de ses goûts. Après tout, elle était elle aussi d’une prestigieuse famille et il n’avait aucune crainte sur les détails du mariage. Après, un mariage, ça s’organise à deux. Du coup, dès qu’ils étaient libres, ils prenaient les décisions à deux. Enfin, il est vrai que Raphaël avait lui aussi bien eu d’autres choses à s’occuper. Trouver son témoin, se décider sur le choix des alliances, trouver son costume de marié –chose qu’il n’avait toujours pas encore faite-, trouver un orchestre ou groupe pour le bal. Choisir aussi une destination paradisiaque pour leur lune de miel, ce dont il s’occupait exclusivement, ne laissait rien filtrer auprès d’Heaven, même si elle se montrait curieuse. Bon, les cartons d’invitations étaient sur le point d’être envoyé à leurs amis et famille…Mais il avait une sérieuse hésitation en ce qui concernait ses parents. C’était difficile pour lui de savoir s’il devait les inviter ou pas. Visiblement, sa mère acceptait leur relation et d’ailleurs, elle appréciait même Heaven. Mais Julian, son père, c’était une toute autre histoire. Depuis la fameuse agression, il n’avait plus aucune nouvelle directe de se part. Julian l’avait dit et clairement montré, il désapprouvait le choix de son fils. S’il invitait sa mère, il se voyait mal ne pas inviter son père. Mais s’il l’invitait, il craignait pour la sécurité de sa fiancée. Bref, un vrai casse-tête alors que le faire-part de mariage trônait en évidence sur son bureau, signe de son dilemme.
De retour au Penthouse, Raphaël apprécia la fraîcheur apaisante qui se dégageait des lieux. Syanis avait fait en sorte de protéger leur domicile d’un sortilège très intelligent, permettant aux fiancés de profiter du soleil sans en ressentir les effets désobligeants. Ainsi, même en restant derrière les grandes baies vitrées, ils ne ressentaient pas la brûlure ou la chaleur étouffante du soleil. Il avait réellement l’impression d’être dans une oasis de fraîcheur, un vrai délice lors des fortes chaleurs. Déposant sa veste sur le dossier du sofa, il passa rapidement devant l’atelier de Heaven, sachant pertinemment qu’elle n’était pas là. D’abord parce qu’elle travaillait ce matin jusqu’à 13h, et puis ses capacités n’avaient détectées que la présence de son elfe de maison. Raphaël avait tenu à ce qu’elle puisse exprimer ses dons de styliste à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. C’est pourquoi il avait mis à disposition une pièce qui lui était entièrement réservée. Lui avait son bureau, elle son atelier. Tous les deux pensaient qu’il était important pour chacun de pouvoir avoir un jardin secret, un lieu où ils pouvaient se retrouver, exprimer leur passion… Bref, un endroit rien à qu’à eux.
Syanis était en pleine préparation…du déjeuner. Elle aimait beaucoup cuisiner, d’où son zèle parfois excessif et sa volonté de ne pas voir les deux jeunes gens traîner dans ses pattes lorsqu’elle se mettait derrière les fourneaux. Personnellement, il n’avait trop rien à redire. Elle était un véritable cordon-bleu. Il aimait moins quand il ne pouvait pas toucher aux brioches sorties fraîchement du four. Comme maintenant… ! L’héritier des Gibson n’entendait pas se laisser dicter sa conduite dans sa propre maison. Alors, sans prêter attention aux regards insistants de Syanis, il s’empara d’une brioche –aïe, ça brûle !- avant de s’éclipser tel un voleur, Vala sur les talons, mécontente du geste de son maître. Cela le fit sourire, lui promettant qu’il ne recommencerait pas…même s’il était chez lui et qu’il recommencerait forcément.
Debout devant l’imposante baie vitrée du salon, il s’en détourna pourtant rapidement pour laisser son regard vagabonder sur les photos qui trônaient sur l’imposante cheminée. Des photos de eux deux, dont la dernière remontait aux vacances de Pâques, lorsqu’ils étaient allés en Sicile, de ses neveux et nièce, de son frère et de sa belle-sœur le jour de leur mariage… Et évidemment, en parlant mariage, il pensa automatiquement au sien. Non, Raphaël n’était toujours pas marié. Pourtant, le jeune couple était ensemble depuis six ans, et fiancé depuis deux ans. A voir comme ça, on peut se demander si le jeune homme est si enthousiaste que ça à se marier. La question n’est pas là. L’héritier du clan Gibson n’a jamais été quelqu’un de très… Il a toujours voulu être sûr de ses choix pour ne pas faire d’impair et regretter par la suite. Et puis, vivre avec Heaven sans être marié n’avait jamais été un problème pour lui. Le mariage, effectivement, ça fait peur. Il avait longuement réfléchi… Mais lorsqu’il s’était rendu compte qu’il voulait se réveiller chaque matin à ses côtés, qu’il ne voulait qu’elle à ses côtés, que seule sa présence suffisait à l’apaiser et qu’il n’envisageait aucune autre mère pour ses enfants, il avait enfin compris. Compris qu’elle était celle qu’il lui fallait. Celle qui serait auprès de lui jusqu’à la fin. Alors, il avait franchi le cap, sans néanmoins imposer une quelconque date.
Disons qu’il avait beau être certain de son choix, demander une jeune femme de 20 ans en mariage,… il craignait que ça soit trop jeune. Il ne voulait pas non plus l’attacher à lui. Après tout, leur époque différait de celle de leurs parents. Pas besoin de se marier dès l’âge de 17 ans pour vivre ensemble. Les jeunes de leur âge se mariaient bien plus tard pour certains. Se faire passer la corde au cou à 26 ans, c’était un âge tout à fait raisonnable à ses yeux. Mais à vrai dire, il ne se voyait pas continuer ainsi très longtemps. Il sentait, il savait que le mariage était ce qu’il attendait, le cheminement normal de leur vie de couple, une étape de plus qu’il appréhendait, mais qui lui semblait presque vitale. Il avait envie d’avoir des enfants, de construire une vie de famille avec Heaven. Allez comprendre pourquoi vivre en concubinage ne lui pose aucun problème, mais avoir des enfants en dehors des liens sacrés du mariage semble être totalement inapproprié à ses yeux. Après, il ne juge personne. Les autres font ce qu’ils veulent. Après tout, son frère Samuel avait eu les jumeaux bien avant de se marier. Il n’avait jamais trouvé cela choquant. Mais lui n’envisageait pas les choses autrement pour son couple. Heaven d’ailleurs le savait puisqu’ils en avaient déjà parlé.
D’ailleurs, en parlant d’Heaven, la jolie brune fit irruption dans le salon. Il était tellement ailleurs, qu’il ne l’avait même pas entendu rentrer, encore moins perçu sa présence. Certes, il savait qu’il n’y avait aucune menace à l’horizon vu comment le Penthouse était blindé de sortilèges et d’enchantements de protection. N’empêche, ça l’ennuyait de se laisser aller comme ça jusqu’à ne plus faire attention à rien. Après, il savait qu’il pouvait totalement se décontracter qu’ici, parce qu’il était conscient que rien ne pouvait lui arriver. En levant son regard gris-vert sur la jeune femme, il sentit battre son cœur plus vite. Aussi fou que cela puisse paraître, même après six ans ensemble, elle avait le pouvoir de le mettre en émoi rien qu’en la voyant. Au ton de sa voix et à son regard, le sourire qui venait de naître sur ses lèvres s’effaça aussitôt. Visiblement, elle avait quelque chose d’important, du moins de sérieux à lui demander. Il aurait pu croire que c’était dû à l’article paru ce matin indiquant que le guitariste de Canal Spark quittait sa fiancé pour une fan parisienne rencontrée sur une tournée, mais Heaven avait appris depuis bien longtemps à ne plus faire attention aux ragots des journalistes people. Et puis Raphaël la connaissait assez bien pour savoir qu’il ne s’agissait absolument pas de ça.
Pourtant, elle semblait chercher ses mots, pas très à l’aise, et il fit un pas vers elle, comme pour la rassurer et l’inciter à continuer. Il ne voyait pas de quoi elle voulait parler, mais il était prêt à l’entendre.
« De quoi veux-tu me parler ? » demanda-t-il, curieux de savoir ce qui pouvait préoccuper sa fiancée.
Heaven Gibson
Parchemins : 2363Âge : 14.02.84 ;; 32 ans Actuellement : Professeur de potions & styliste aux 1001 Symphonies Points : 0
Ξ Sujet: Re: PV l Hopes and fear Dim 28 Juil - 19:01
Heaven était plutôt stressée. Oh, elle n’allait pas dire à Raphaël qu’elle ne voulait plus se marier, qu’elle se trouvait trop jeune ou qu’elle ne l’aimait plus, loin de là, elle était toujours folle amoureuse de son fiancé et futur mari. Elle n’allait pas non plus lui dire qu’elle était enceinte, cela aurait été horrible à quelques mois du mariage, c’était tout simplement impensable qu’elle se marie en étant grosse. Mais ce qu’elle voulait savoir ne la rassurait pas. Elle avait souffert par le passé et même si les migraines avaient enfin cessé, elle n’était pas sûre d’être prête pour ce qu’elle allait demander. Elle avait peur malgré tout, même si elle savait que Raphaël ne lui ferait jamais de mal. Ce n’était pas de sa faute, elle avait été agressée, torturée, et même si son petit ami avait fait de son mieux pour qu’elle ne s’en souvienne pas complètement, la douleur des migraines restait présente. Et c’était ce qui lui faisait le plus peur, vu que c’était la seule chose qui la rattachait encore à cet évènement. Heaven s’assit sur le canapé, laissant Raphaël reprendre la place qu’il avait quitté pour venir près d’elle la rassurer. Elle voyait, dans son regard, qu’il était inquiet. Même si elle n’était pas Legilimens, elle avait appris, en six ans, à le déchiffrer. Inspirant un bon con, Heaven posa son regard vairon dans celui gris-vert de son fiancé, et une fois prête, elle commença :
« Ton don… Ton père l’a utilisé pour me torturer… »
Bon, ça, c’était facile. Raphaël lui avait peut-être enlevé tous les souvenirs qu’elle avait de ce moment là, pour qu’elle ne souffre pas, il lui avait néanmoins expliqué ce qu’il s’était passé. La brune n’en avait jamais parlé à personne, pas même à ses meilleures amies, Marie et Keira et encore moins à son frère jumeau ou à Nate, avec qui elle avait gardé contact une fois qu’ils avaient fini par faire la paix. Mais voilà, depuis qu’elle avait appris pour le don de Raphaël, elle avait voulu savoir comment s’en protéger. Oh, elle ne cherchait pas à se protéger de Raphaël, bien qu’elle se demandait parfois ce qu’il avait pu voir en entrant dans son esprit, mais c’était surtout pour se protéger de Julian. Si la mère de Raphaël avait eut pitié de l’écossaise, elle n’était pas sûre de pouvoir dire que son beau-père ne la haïssait plus. Pourtant, en six ans, elle pensait bien avoir prouvé tout l’amour qu’elle portait à Raphaël. Elle avait changé, en six ans, et elle était devenue une femme qui assumait ses responsabilités. Elle avait envie d’être mère aussi, depuis peu. Peut-être que le fait que son frère soit presque papa ait aidé, elle n’en savait rien, mais toujours est-il qu’elle voulait des enfants avec Raphaël.
« Je veux que tu me montres ce que ça fait, quand tu l’utilises sur moi. Je veux… Je veux savoir si je peux m’en rendre compte, si je peux me défendre… »
Elle n’avait pas envie d’être une éternelle victime. Être faible, ce n’était pas dans son ADN. Elle était une battante, elle s’était battue pour que Raphaël reconnaisse son amour et qu’il l’aime en retour, elle s’était battue pour être la fille qu’elle était aujourd’hui, s’était battue pour se faire connaître et reconnaître à l’école… Elle n’était pas une fille qui disait « amen » à tout, qui se laissait marcher sur les pieds, se faisait passer devant sans râler. Elle n’était rien de tout ça. Et savoir qu’elle était complètement sans défense face à Julian Gibson la rendait folle. Elle avait retourné ce sentiment des dizaines de fois, se demandant ce qu’elle pouvait bien faire et comment elle pourrait en parler à Raphaël. Puis elle en avait eut assez et avait décidé de lui dire tout simplement. C’était ce qui était de mieux à faire. Au moins, il saurait.
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Ξ Sujet: Re: PV l Hopes and fear Dim 25 Aoû - 17:15
La curiosité, voire le début d’inquiétude qui commençait à poindre chez le jeune homme n’avait aucune origine maritale. Pour faire plus clair, lorsque Heaven lui avait fait la fameuse phrase « Raphaël ? J’ai quelque chose à te demander », cela aurait dû raisonner un peu comme « Il faut qu’on parle ! » La phrase que personne ne souhaite entendre un jour dans sa vie. Synonyme de trop de mauvaises vibrations sans doute. Pourtant, à aucun moment, l’idée que Heaven veuille mettre fin à leur prochain mariage ne lui avait traversé l’esprit. Néanmoins, ça aurait pu si… Si Raphaël n’avait pas une entière confiance envers les sentiments que lui portaient la jolie brune. Non, ce n’était pas de l’ego mal placé, et encore moins le synonyme de se croire trop bien pour être plaqué comme une merde. Raphaël connaissait la jeune femme. Il pouvait aussi bien lire dans son esprit que dans son cœur que ses sentiments étaient vrais, profonds et totalement désintéressés. Elle l’aimait vraiment et s’il avait eu le moindre doute, il ne lui aurait jamais demandé de l’épouser. Après, un accès de panique peut arriver à tout le monde… Imaginez juste sa tête étant donné qu’il ne s’y attend pas !
Enfin… C’est surtout à la suite qu’il ne s’attendait pas. Enfin si ! Non ! Enfin pas maintenant ! Pas tout de suite. Plus tard. Comme à son habitude, mentionner son père en sa présence n’était jamais une très bonne idée. Il ne souhaitait plus du tout être en contact avec lui depuis l’agression qu’avait subi sa fiancée. Il était entré dans une phase de colère, révolté contre ce père stupide, autoritaire, maître obsédé du contrôle. A tel point qu’il avait failli lui ôter la personne la plus chère à ses yeux. Jamais il ne lui pardonnerait.
Il était plutôt étonnant que Raphaël ait pu parler du secret familial aussi facilement, sans subir les conséquences du serment inviolable. Oui, lorsqu’un Gibson atteignait sa majorité, et après 13 ans de pratique quotidienne et intensive, ce dernier devenait alors un maître mentaliste. Mais c’est alors qu’il liait son secret à la famille par le serment inviolable, interdisant à quiconque possédant le don de le révéler. A personne. La seule exception ? Juste après le mariage, le marié était autorisé à en faire part à sa femme, mais celle-ci devait alors se plier aux exigences de la famille et donc au serment inviolable elle aussi. Si Heaven n’avait pas eu besoin de tout ça, c’était parce que Julian avait passé outre son serment. Oh, il ne l’avait pas brisé. Il avait juste exploité la faille. Lorsqu’on employait son pouvoir en public, aux yeux de tous, le don pouvait alors être révélé…puisque le sujet en avait fait la démonstration sous le nez de tout le monde. Il ne s’agissait plus d’un secret. Encore fallait-il s’en rendre compte ? Là était toute la subtilité. Mais Heaven, vive comme elle l’était, avait très bien compris. Certes, l’ancien Vert et Argent lui avait parlé de ce qui s’était produit, mais sans trop entrer dans les détails. Il lui avait révélé le strict minimum afin de ne pas subir les effets néfastes du serment inviolable.
Ayant rejoint la jeune femme, il tentait de masquer son appréhension. Mais depuis qu’il s’était totalement investi dans cette relation et qu’il avait entièrement confiance en Heaven, il s’autorisait à être un peu plus…moins rigide. Plus spontané, un peu plus expressif, Raphaël faisait des efforts pour ne plus ressembler à ce masque d’indifférence dont il s’était paré depuis le plus jeune âge. Mais ce n’était pas toujours évident. Seule sa fiancée pouvait se rendre compte de ce changement car ils se connaissaient bien depuis le temps.
Les mots de Heaven tournaient dans sa tête comme une mauvaise ritournelle. Il avait vu et revu la scène dans sa tête tellement de fois qu’il avait cru devenir fou. Et à chaque fois, il avait tenté de comprendre, de savoir ce qu’il aurait pu faire pour qu’elle ne subisse pas une telle épreuve. La colère refaisait surface, mais elle n’était pas dirigée vers son interlocutrice. Oui, il avait un don. Tous les Gibson avaient un don. Mais Raphaël, contrairement à bon nombre des siens, s’en servait à bon escient, et en tentant de préserver l’intimité de chacun. Et que son père ait pu s’en prendre à elle… Il ferma les yeux l’espace d’un instant, recouvrant la flamme rageante qui l’habitait. Il attendait la suite, mais cette dernière risquait de le perturber. Et cela l’inquiétait. Et ce que Heaven lui demanda ne fit que confirmer ce qu’il pensait. L’héritier Gibson observa l’héritière des Clarks. Tenait-elle vraiment à faire ça ? Bien qu’elle appréhende sa réaction, Heaven semblait déterminée. Il s’en doutait, cette histoire la perturbait toujours. Encore plus en sachant la date du mariage proche. Craignait-elle de voir Julian débarquer ? C’était fort possible. Dans ce cas, ils devaient tous les deux en parler.
Si elle peut s’en rendre compte ? Si elle peut se défendre ? Il grimaça intérieurement. La réponse risquait de ne pas lui plaire. Si elle avait eu si mal lors de cette attaque, c’est parce que Julian l’avait voulu. Tout simplement. Son père avait plus d’un demi-siècle de pratique. Il était indétectable. Seul un excellent mentaliste avec de puissantes barrières pouvait sentir son approche. Et dans le monde magique, ça ne courrait pas les rues. Même lui, avec plus de 20 ans de pratique ne pouvait rivaliser avec son paternel si un véritable duel se présentait. Oh, il avait appris des tours de passe-passe très intéressants et utiles, et son don s’était considérablement développé, et il pouvait se battre avec son père et lui tenir tête. Mais pas indéfiniment car Julian restait le roi suprême. Quant à utiliser son don sur Heaven, cela ne le dérangeait pas plus que cela, il l’avait toujours fait depuis leur rencontre à Poudlard. D’autant plus juste après l’attaque. Il avait passé des heures interminables dans l’esprit de la jeune femme pour recoller les morceaux, pour effacer ce qu’elle devait oublier. Pour minimiser au mieux les séquelles. Lui-même avait été éprouvé par toute cette histoire. Emotionnellement parlant. Mais psychiquement aussi. Cette agression psychique lui avait ouvert les yeux. Cette impuissance l’avait rendu dingue. Et pour « guérir » Heaven, il avait utilisé son don comme jamais, s’y employant pendant des heures entières. Il s’était alors rendu compte qu’il ne devait pas se reposer sur ses lauriers. Depuis, il ne passait pas une journée sans se jeter corps et âme dans la pratique intensive de son don. Rien ne pouvait le détourner de son objectif. Il devait être en mesure de la protéger. Peu importe les sacrifices qu’il devait s’imposer. Parfois, il restait enfermé dans son bureau. Mais il le faisait quand Heaven était au travail. Il ne voulait pas l’inquiéter avec ce qui était devenu une véritable obsession. Certes, il ressortait psychiquement épuisé de ses entraînements, mais l’esprit renforcé aussi.
Lorsqu’ils sortaient ensemble, il enveloppait continuellement Heaven d’une bulle protectrice. Surtout lorsqu’il savait que Julian pouvait faire irruption lors d’un gala de charité ou d’une réception mondaine. Ce qui changeait aujourd’hui c’est qu’il respectait un minimum son intimité, même si parfois, il s’aventurait dans la tête de la jeune femme pour savoir ce qui lui ferait plaisir, si tout allait bien, si ses souvenirs étaient « guéris » et donc intacts, si elle n’avait pas de problème, de souci dont elle voudrait lui cacher la source pour ne pas l’ennuyer… Mais il ne restait jamais bien longtemps et ne fouinait pas non plus. Mais… Mais cette situation était bizarre. Il n’aurait su dire pourquoi. En parler rendait peut-être les choses trop réelles. Il avait toujours vécu avec son secret. Aujourd’hui, Heaven en connaissait l’iceberg. Ou du moins sa pointe.
Ce qui le rendait soucieux aussi, c’était de savoir qu’elle voulait se protéger. De Julian évidemment, mais peut-être qu’on fond, elle souhaitait aussi se protéger de lui et de ses éventuelles intrusions. C’était blessant. Il ne voulait pas qu’elle se protège de lui. Il ne voulait pas qu’elle se coupe de lui. C’était égoïste, mais lorsqu’il sentait son esprit entrer en contact avec le sien, il se sentait encore plus proche d’elle. Dans une quasi symbiose qui le rassurait sur le bien-être de celle qu’il aimait. Si elle se préservait, il craignait de perdre quelque chose de précieux. Il n’avait pas de mot pour qualifier ce sentiment de perte. Après, il la comprenait. Mais soyons honnête, il fallait des années de pratique et une bonne dose d’innée pour empêcher un maître mentaliste de violer votre esprit.
Il ne savait pas trop par où commencer. A Taliesin, il n’avait jamais eu besoin de dire s’il était un mentaliste ou pas. Il avait laissé planer le mystère, sans dévoiler une once de son don, respectant son serment. Mais la charge lui était devenue trop difficile à gérer. Enseigner une discipline qu’on n’a pas le droit de révéler au grand public demande de gérer tout ça avec parcimonie et recul. Mais Heav’ n’était pas une élève, mais sa fiancée. Une relation de confiance s’était instaurée entre eux deux. Il ne voulait pas la perdre. Assis auprès d’elle, il ne quittait pas son regard vairon. Il hésita, puis pris enfin la parole.
« Heaven…Tu sais que je ne te ferai jamais de mal. Mais…je ne sais pas si c’est une bonne idée. »
Refuser n’était certainement pas une bonne idée non plus.
« Mais je veux bien essayer…Cependant, avant toute chose, tu dois savoir que si ça ne va pas, si la moindre chose te dérange, tu dois me le faire savoir et j’arrêterai aussitôt. »
Puis il marqua un temps d’arrêt avant de reprendre.
« Je comprends tes interrogations, mais… les réponses risquent de ne pas te convenir. »
Il cherchait ses mots, tentant de faire comprendre à la jeune femme que si elle souhaitait vraiment se protéger, elle risquait d’être déçue.
« Si tu y tiens vraiment, alors je le ferai... Mais mon père est redoutable. Il maîtrise son don si bien que même moi, avec mes années d’expérience, je ne pourrais en venir à bout s’il souhaitait vraiment me faire du mal. Je peux tenter de te faire comprendre au moins le mécanisme de fonctionnement. Mais sache que ce sont des années et des années de pratique qu’il te faudrait pour mettre en place une barrière plus ou moins solide et stable. Et même là, Julian parviendrait à la briser sans aucun effort. »
Des années de pratique certes, mais aussi de souffrance. Combien de fois avait-il perdu connaissance à force d’entraînements, de douleurs si vives et foudroyantes qu’il en aurait hurlées ? Toute son enfance avait été rythmée par le perfectionnement de son don. Alors oui, son père et mentor avait été d’une exigence terrifiante, mais aujourd’hui, l’héritier du clan était devenu un excellent mentaliste. Et même si ça l’agaçait de le reconnaître, il l’en remerciait. Gibson ne voulait pas la décourager, même si c’est sûrement ce qu’il risquait de faire. Mais Raphaël tenait à être honnête avec elle. C’était pour son bien et sa sécurité. Il ne voulait pas qu’elle croit que parce qu’il lui apprendrait quelques petits tours de passe-passe, elle réussirait à se protéger d’un Maître aussi expérimenté qu’un Gibson. Il était important pour elle comme pour lui qu’elle soit au clair avec cette vérité-là. Même si elle ne réjouissait en rien le jeune couple.
« Ce qu’il a osé te faire lors de votre dernière rencontre n’est en rien comparable à ce qu’il pourrait faire à un autre maître. Il savait que tu n’étais pas une initiée. Il s’est amusé avec toi et n’a pas montré de quoi il était vraiment capable. En effaçant tes souvenirs de moi, il me tenait. Il savait très bien que je n’oserai pas de vraies attaques contre lui de peur de te perdre définitivement. »
Il porta sa main au visage de la jolie brune, caressant de son pouce sa joue. Et dire qu’il avait failli la perdre. C’était sûrement cette réalité qui le rendait encore plus soucieux de la sécurité de sa fiancée. Il avait renforcé les sortilèges et enchantements de leur propriété, apportant quelques changements aux personnes qui pouvaient ou non entrer chez eux. Quand elle sortait, il était toujours inquiet, sur le qui-vif, prêt à intervenir à la moindre alerte. La bague de fiançailles qu’il lui avait offerte était protégée d’un enchantement puissant, relié directement à lui. En cas d’un quelconque danger, il rappliquait aussitôt. Peu importe l’heure, le lieu ou ses obligations. Heaven passait en priorité. Et pendant qu’il lui parlait, son esprit était parti à la rencontre de la jeune femme, s’insinuant en elle, l’air de rien, comme une simple visite de routine. Il n’avait pas voulu faire genre « A la une, à la deux, à la trois ! Hop, je suis dans ton esprit ! ». Tel un serpent, il avait avancé lentement mais sûrement dans la tête de sa fiancée.
« Je pourrais aisément me rendre dans la partie « mariage » et pouvoir contempler la robe que ma tante t’a confectionnée, mais cela serait briser les traditions. Et je subirai ton courroux… » Avoua-t-il un brin amusé. « Non, je vais remonter au jour où je t’ai offert ton chaton, dans le dortoir des garçons. Tu t’en souviens ? Tu avais reçu un message de ma part te demandant de venir dans mon dortoir. Je sortais à peine des douches, une simple serviette de bain autour de la taille. Et alors que je t’offrais ta boule de poil… Un angelot s’est introduit dans le dortoir pour me déclamer un poème, ridicule en passant. Et je me souviens parfaitement du fait que tu t’es foutue de moi ouvertement.» dit-il un sourire taquin aux lèvres, amusé par ce souvenir.
Raphaël pouvait se balader dans son esprit sans problème, choisir le souvenir qu’il voulait, le garder pour lui ou l’imposer à l’esprit de la jeune femme. Dans le premier cas, Heaven n’était consciente de rien. Dans le deuxième cas, les images défilaient dans la tête de la jeune femme, revivant l’instant comme si elle y était…ou presque. Elle ressentait les sentiments et émotions de l’époque, les paroles échangées… Mais Raphaël pouvait aussi lui faire partager ses souvenirs s’il le souhaitait. Ainsi, leurs esprits liés étroitement, le jeune homme pouvait lui dévoiler ce qu’il avait pu ressentir dans certaines situations, lui montrer ce qu’il avait vu… Là, il faisait revivre les souvenirs, lentement, tout doucement… Mais Gibson voulait y aller en douceur. Pour le moment, il était en train de lui faire comprendre que même s’il était dans sa tête, elle ne ressentait pas sa présence. Aucune douleur, aucun bourdonnement, pas de poids, de migraine. Absolument rien. Le néant. Comme si rien ne se produisait. Sauf s’il le souhaitait évidemment. Quand Heaven se sentirait à l’aise, il lui ferait ressentir sa présence. Mais contrairement à Julian, il se montrerait doux, telle une caresse pour ne pas blesser ou effrayer sa fiancée. Après tout, elle avait subi un traumatisme et il ne voulait pas qu’elle lui retire sa confiance.
Raphaël considérait qu’il avait eu de la chance. Heaven ne l’avait pas quitté après la révélation de son secret. Elle aurait pu se sentir trahir, le tenir responsable de cette attaque… Mais non, elle était restée à ses côtés, ne lui avait pas fait subir de représailles. Pourtant, à ce jour, même s’il en voulait à son père, l’héritier des Gibson se tenait doublement responsable de cette malheureuse agression. Il n’arrivait pas à se pardonner de ne pas avoir été là ce jour-là, de ne pas avoir pu agir plus tôt, de n’avoir pas prévenu Heaven que cette éventualité pouvait se produire, même si à l’époque, il n’aurait pas imaginé Julian agir de la sorte. Oui, Raphaël se sentait coupable, et il n’arrivait pas à passer outre.
Heaven Gibson
Parchemins : 2363Âge : 14.02.84 ;; 32 ans Actuellement : Professeur de potions & styliste aux 1001 Symphonies Points : 0
Ξ Sujet: Re: PV l Hopes and fear Jeu 2 Jan - 17:48
Heaven était loin d’être une jeune fille stupide. Si on pouvait le penser à première vue, puisqu’elle se souciait énormément de son apparence, et que c’était souvent là le premier signe d’une capacité mentale faible - ce n’était pas les mannequins doués comme des canards qui diront le contraire-, la jeune femme était en fait très intelligente. Elle était arrivée chez les Serpentard, sachant pertinemment que c’était là qu’elle devait se trouver et qu’elle s’épanouirait le plus. Cela n’avait pas manqué. Si certains de ses camarades -toutes maisons confondues, Serpentard avait malheureusement son lot de tares également- n’étaient pas très futés, elle avait su se lier avec les esprits les plus vifs et les plus à-même de la porter au plus haut. Marie, en sa qualité de princesse, avait fait une meilleure amie de choix, et les liens se tissant au fil du temps, elles étaient devenues presque inséparables. C’était bien connu, à Serpentard, on se faisait soit des ennemis de taille, soit des amis formidables sur lesquels on pouvait compter les yeux fermés. Encore fallait-il ne pas fermer les yeux trop longtemps, mais ça, c’était une autre histoire.
Alors forcément, quand elle avait été attaquée par son futur beau-père, la brune n’avait pas été spécialement surprise. Enfin, si, bien sûr qu’elle l’avait été, puisqu’il avait agit chez Raphaël et elle, au Penthouse qu’elle avait pris soin de décorer avec goût, dans la mesure du possible, sans que Raphaël ne râle pour un rideau bleu à froufrou -qui était de mauvais goût, on se comprend bien-. Cependant, Raphaël l’ayant prévenu que son cher papa avait une dent -féroce- contre sa bien-aimée et future femme, Heaven s’était attendu à quelque chose de violent, détruisant tout autour de lui et la laissant pour morte au milieu des gravas. Alors qu’il avait agit de manière tout autre, encore plus vile et mesquine, qui avait touché Heaven au plus profond d’elle-même et l’aurait sans-doute menée tout droit Sainte Mangouste en compagnie de ce bon vieux Lockhart pour le restant de sa vie, si, Raphaël, en héros, ne l’avait pas sauvée in extremis. Elle lui devait la vie, le savait, et cela n’avait fait que renforcer encore plus les sentiments de l’écossaise pour son futur mari. Le quitter un jour ? C’était tout simplement impossible pour elle. Même la simple idée de vivre sans lui lui était insupportable, c’est dire !
Mais elle était une jeune femme intelligente et déterminée. Et quand quelque chose la chiffonnait, elle avait beau faire tout ce qu’elle pouvait pour ne pas y penser, un petit coin de sa tête s’entêtait à y penser coûte que coûte. Alors même si l’accident s’était passé il a quelques mois de cela, et qu’elle avait totalement guérit de cette horrible épreuve -merci Erwan, on ne le dira pas assez- elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle aurait, peut-être, pu faire quelque chose. Oh, elle n’était pas la prochaine grande sorcière, celle qui ferait des miracles ou qui plongerait la planète dans les ténèbres, mais elle était assez intelligente pour penser pouvoir se battre. Pas dit que Raphaël soit d’accord, ni même qu’elle serait capable de comprendre quand son beau-père l’attaquerait... Mais si elle n’essayait pas, elle ne risquerait pas de savoir. Alors même si cela ne plaisait pas à son fiancé, elle n’avait pas le choix.
«J’ai besoin de savoir. Même si ça finit par un échec cuisant, j’ai besoin de savoir.»
Que Raphaël le veuille ou non, elle lui tiendrait tête jusqu’à ce qu’il accepte. Ou alors elle finirait par aller voir Samuel, qui lui, l’aiderait sans doute, juste pour le plaisir de contrarier son frère... Finalement, Raphaël se laissa amadouer et partit sur une première idée. Le regard noir de l’écossaise quand au fait qu’il pouvait sans problème aller fouiller dans son esprit pour voir sa robe de marier le fit néanmoins changer d’avis. Elle n’avait peut-être pas l’air bien forte, mais elle avait les moyens de lui faire regretter ce geste. La robe de mariée, c’était sacré !
«Cette chanson était complètement nulle, il faut bien l’avouer... Qui l’avait faite déjà ? Enfin bref, elle était ridicule, je ne pouvais pas laisser passer ça ! C’était une trop belle occasion...»
Un sourire narquois aux lèvres, la brune se rasséréna quelque peu. Elle se détendit, sachant pertinemment qu’elle ne risquait rien avec Raphaël. Après tout, s’il avait un jour voulu sa mort, il n’aurait eu qu’à laisser son père s’occuper de son cas quand il en avait eut la possibilité. Enfin bref. Heaven posa son regard vairon dans celui de Raphaël et tenta -vainement- de déceler un quelconque signe montrant qu’il était dans sa tête. Elle finit par voir ses souvenirs sur ce moment particulier qu’il avait choisi et comprit qu’il s’était insinué dans son esprit sans qu’elle ne s’en rende compte. Une grimace lui échappa et elle gigota sur place. Elle était trop faible, c’était insupportable... Pouvait-elle faire quoi que ce soit pour tenter de remarquer cette présence plus facilement ? Il devait bien y avoir quelque chose enfin ! Il faudrait qu’elle pense à en parler à ses parents une fois. Enfin, à sa mère et à son beau-père, mais au fil du temps, Raphaël McGowan était devenu un peu comme un père pour la brune, alors bon...
«Pourquoi je ne sens rien ? Ce n'est pas normal, on devrait pouvoir sentir quelque chose...»
Heaven, vexée ? Si peu enfin ! Mais bon, quand quelque chose vous échappait, quelque chose quivous arrivait à vous, dans votre propre tête, c'était normal, non ?
Invité
Ξ Sujet: Re: PV l Hopes and fear Mer 8 Jan - 21:10
Raphaël n’avait jamais considéré Heaven comme une fille stupide, bien au contraire. Dès leur première rencontre, alors qu’il était en 4ème année, il avait tout de suite repéré la jolie brune. Certes, c’était une gamine de 11 ans à l’époque, petite, un peu chétive, mais à la démarche si pleine d’assurance, au regard vif et intelligent, empli d’une malice propre à une Serpentard, qu’il n’avait pu rester bien éloigné d’elle. Comme s’il avait été poussé par une force inconnue, il l’avait prise sous son aile. Pourtant le fils Gibson n’était pas du genre à aller vers quelqu’un et à donner son amitié à n’importe qui. Mais Heaven n’avait jamais été n’importe qui. Elle avait su capter son attention juste par sa façon d’être et son tempérament de feu. A l’époque, elle était devenue sa protégée, et il se considérait comme son protecteur, son grand frère. N’ayant pas de petite sœur, il avait reporté cet instinct protecteur qu’il possédait depuis tout petit sur l’héritière des Clarks. Puis le temps fait que les choses changent et les points de vues aussi. Raphaël n’avait pas voulu voir les faits en face, car c’était trop compliqué, ça impliquait trop de problèmes dans une vie qu’il menait déjà à 200 à l’heure. Heaven était devenue une très belle jeune fille et lui avait continué à vivre sa vie. Jusqu’à ce que Heaven le mette face à ses sentiments. Il avait dû faire un choix. Raphaël était tombé amoureux de sa protégée alors qu’elle était encore mineure. Il avait longtemps lutté contre ce qu’il pouvait ressentir pour elle. Il y était longtemps parvenu d’ailleurs. En grande partie parce qu’il avait quitté Poudlard et qu’il ne la voyait donc pas aussi souvent qu’avant. Les deux Serpentards pouvaient rester des mois sans se voir. Mais dès qu’elle réapparaissait dans son champ de vision, son cœur et sa tête étaient en totale contradiction. Il n’arrivait plus à gérer… Et puis il lui avait enfin avoué. Evidemment, au début de leur relation, ils avaient dû se montrer discrets puisqu’elle était encore mineure. Et puis le jour de sa majorité, ils avaient enfin pu laisser leur histoire éclater au grand jour. Depuis, ils ne s’étaient pas quitté… Excepté lorsque la magie avait disparu de leur monde. Là, le fils Gibson avait très mal vécu le fait de ne plus pouvoir la rejoindre où et quand il le voulait.
Leur relation n’était pas non plus un long fleuve tranquille. Il y a toujours des hauts et des bas dans un couple, mais ces deux-là s’aimaient assez pour ne pas rester trop longtemps sur leur position. Ils avaient mûri, pris du recul sur certaines choses. Ça ne les empêchait pas de se prendre la tête pour des broutilles et même de s’ignorer ouvertement parfois. Cependant, ça ne durait jamais indéfiniment. Parce que chacun savait reconnaître ses torts quand c’était nécessaire. Le fils Gibson savait qu’il pouvait être très chiant quand il s’y mettait, qu’il avait des principes qu’on pouvait considérer comme dépasser, trop vieux jeux, qu’il pouvait être trop étouffant. Heaven s’en plaignait parfois, et à vrai dire, elle n’avait même pas besoin de lui en faire part, il en était conscient. Mais son côté protecteur s’était malheureusement accentué avec l’attaque de Julian. Il savait reconnaître quand il poussait le bouchon un peu trop loin, et il reprenait ses distances. Néanmoins, la jolie brune avait aussi de quoi le faire tourner en bourrique. C’était sûrement une de ses spécialités. Raphaël était tolérant avec elle, bien plus qu’il ne l’avait jamais été avec quelqu’un (excepté Samuel), et il pouvait gérer la majorité du temps. Toutefois, lorsqu’elle abusait, il savait lui dire, même si ça ne lui plaisait pas. Il avait toujours été franc avec elle. Si elle exagérait, il n’hésitait à lui en faire part. De toute façon, même si ça paraissait très cliché, pour qu’un couple fonctionne, il fallait communiquer. Et même si ces deux-là pouvaient faire preuve d’un peu trop de fierté, ils arrivaient à passer outre.
D’ailleurs, Heaven et lui étaient encore plus proches qu’auparavant. Depuis l’attaque de Julian et les conséquences sur sa fiancée, il avait mis encore plus de soin à veiller sur elle, à la protéger, que ce soit de près ou de loin. S’il avait pu prévenir une telle attaque, il l’aurait fait. Malheureusement, Raphaël n’aurait pu imaginer que son père irait aussi loin. C’était diabolique et cruel comme façon de faire. Parce qu’en supprimant tout ce qui pouvait se rapporter à lui dans l’esprit d’Heav’, Julian supprimait leur avenir à eux deux. La jeune femme ne se serait pas souvenu de lui. Tous leurs projets tomberaient à l’eau. Et au final, c’est lui qui en aurait souffert puisque l’héritière des Clarks l’aurait oublié. Un frisson d’horreur le parcourut et il chassa ses sombres pensées de son esprit.
C’est pour ça qu’il comprenait mieux que quiconque l’envie de la jeune femme de se protéger. L’attaque avait été violente, douloureuse et totalement inattendue. Et pour une non initiée, les conséquences avaient été lourdes dans les semaines suivant l’agression. Il ressentait son besoin d’en savoir plus. Il pouvait bien lui apprendre deux ou trois astuces, mais rien de bien utiles pour se protéger de quelqu’un de malveillant. Par malveillant, nous parlons ici de Julian, bien évidemment. Lui-même aurait tout fait pour pouvoir faire quelque chose. Néanmoins, il n’était pas très chaud pour faire ce qu’elle lui demandait. Alors oui, il voulait lui montrer que cette magie n’était pas forcément synonyme de souffrance, de plus, il s’était déjà retrouvé dans la peau de celui qui enseigne aux autres lorsqu’il avait été professeur à Taliesin. Mais là, c’était Heaven, ce n’était pas pareil. Il savait que les débuts de l’apprentissage étaient difficiles. Et en même temps, s’il refusait et qu’il lui arrivait quelque chose, il s’en voudrait d’autant plus. Elle le mettait face à un dilemme.
Raphaël s’était tout de même glissé dans son esprit, ressortant les vieux souvenirs. Il y allait tout doucement, pour ne pas l’effrayer. Face à ses propos, un sourire s’étira sur ses lèvres, amusé.
« Je n’en ai aucune idée, et peu importe. » le sourire aux lèvres.
Oui la chanson était ridicule, mais il y avait un peu de vrai dedans. N’était-il pas beau, séduisant, puissant et majestueux ? Bref, un Apollon ! Ce n’est pas lui qui le disait, c’était l’angelot du dortoir. Il n’inventait rien :roll:Bon, plus sérieusement, il devait rester concentré. Oh, elle ne risquait rien, mais il devait néanmoins faire attention à ne pas laisser son esprit vagabonder vers la robe de mariée. Alors qu’il lui faisait revivre son 13ème anniversaire, il la vit grimacer. Non, ce n’était pas par douleur, sinon il l’aurait tout de suite ressenti. Vu qu’il était dans son esprit, il comprenait qu’elle n’appréciait pas de ne pas savoir, de ne pas ressentir sa présence. C’est justement pour ça qu’il n’était pas très enclin à poursuivre. Elle était mal à l’aise, à cause de lui, de son don, de ce qu’il pouvait faire sans qu’elle en soit consciente. Elle gigotait, et son mal être était palpable, à tel point qu’il stoppa l’afflux d’images. Il était toujours quelque part dans sa tête, mais il n’y faisait plus rien, comme s’il était en stand-by. Raphaël ne voulait pas la brusquer. Elle se sentait faible mais pour lui, elle n’était pas responsable. Ce n’était pas une faiblesse. Ce n’est pas comme si elle avait appris dès son plus jeune âge cette discipline, et qu’elle ne savait absolument pas s’en servir comme un mentaliste digne de ce nom. Là, oui, ça serait une faiblesse. Mais pas dans ce cas de figure. Quant à savoir si elle pouvait détecter sa présence ? Les lèvres pincées, il ne souhaitait pas briser ses espoirs. Sauf si un mentaliste le souhaitait, Heaven ne pourrait pas détecter une présence dans sa tête. Sauf si le mentaliste est un novice et qu’il s’y prend comme un manche. Là, effectivement, elle le remarquerait aussitôt, tel un éléphant dans un magasin de porcelaines.
Il posa ses mains ses épaules, les laissant glisser sur ses bras.
« Un mentaliste pourrait sentir ma présence, et encore, il lui faudrait un niveau égal ou supérieur au mien. Je ne suis détectable que si je le souhaite. Tu n’as pas à te sentir faible Heav’. Tu n’as rien à te reprocher. Tu ne pouvais pas te défendre face à lui. »
Il marqua une pause, cherchant le moyen de poursuivre. Il craignait qu’elle parte en courant, ou qu’elle le gifle et s’en aille pour ne plus jamais revenir. C’était idiot comme idée, un peu extrême aussi, mais c’était plus fort que lui. Il se demandait encore si elle lui faisait confiance parfois. Mais si elle était venue le voir pour parler de ça, c’est qu’elle devait se sentir en sécurité en sa présence, non ? Que Julian ait pu créer de tels doutes en lui le rendait furieux. Il ne voulait pas le laisser gagner du terrain.
« Tu pourrais repérer un novice cependant. Ils ne sont pas très habiles, ils ne sont pas non plus très fins quand ils essaient d’accéder à des souvenirs. Tu sentiras comme un poids sur ta tête, qui pourra se répercuter dans ta nuque et tes épaules. Du coup, ça peut te provoquer des migraines. »
Il l’observait, scrutant ses beaux yeux vairons.
« Tu n’as rien à te reprocher. Julian a plus de 50 ans de pratique. Si tu as ressenti une telle souffrance, c’est parce qu’il te l’a infligé volontairement. Je te promets que j’ai tout fait pour qu’il arrête. Je suis désolé que tu aies dû subir tout ça par ma faute. »
Ses paroles étaient sincères. Le fils Gibson s’en voulait qu’elle ait dû traverser une telle épreuve. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’ils parlaient tous les deux de ce qui s’était produit. La voir souffrir autant après l’agression l’avait rendu malade. Déjà que son père et lui étaient en froid avant, alors là… Il ne valait mieux pas qu’on aborde le sujet « papa Gibson » trop longtemps, sinon une rage violente bouillonnait dans ses veines, et la seule chose dont il avait envie, c’était le goût de la vengeance. Il baissa la tête, reprenant le contrôle sur ses émotions. Un éclair de colère avait traversé son regard gris-vert, aux pigments acier, et ce n’était pas le moment de se prendre la tête. Après avoir retrouvé son calme, il releva la tête.
« Mais… Si tu le souhaites, je peux te faire sentir ma présence. Si ça ne te pose pas de problème évidemment ? J’irai en douceur. Ça sera comme un effleurement, une caresse très légère. Un peu comme un souffle chaud, mais très lent, très subtile. Il n’y aura aucune douleur, et je ferai tout pour que ça soit le plus agréable possible. »
Puis une information se rappela à lui soudainement. Pourquoi n’y avait-il pas pensé avant ?
« Si ça peut t’aider, Sam et Lily communiquent souvent ainsi. Disons que Sam rentre en contact avec Lily, et ils peuvent ‘’discuter’’ normalement juste par la pensée. Il lui transmet ce qu’il veut lui dire, comme une discussion à voix haute, elle l’entend, puis elle lui répond, sans avoir besoin d’ouvrir la bouche. Et inversement. Evidemment, elle n’a aucune capacité psychique, mais ils se connaissent depuis des années et cette manière de faire les a encore plus rapprochés. »
Ils étaient complices, ils se faisaient entièrement confiance. Lily savait que lorsque son mari utilisait son don sur elle, elle n’avait rien à craindre. Jamais il ne lui avait fait de mal. Peut-être que Heaven et lui pourraient aussi connaître une telle relation ? Encore fallait-il qu’Heaven lui fasse confiance sur son don et s’en sente capable. Pour le moment, il attendait son accord afin de savoir si oui ou non elle acceptait ou pas qu’il lui fasse ressentir sa présence.
Heaven Gibson
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Ξ Sujet: Re: PV l Hopes and fear Dim 12 Jan - 19:01
Heaven n’avait pas vraiment apprécier les effets secondaires de l’attaque de Julian. Des migraines persistantes et violentes durant plusieurs mois, qui avaient forcé la demoiselle a ne pas travailler pendant deux long mois. Elle avait multiplié les visites à Sainte Mangouste, avait prit de nombreuses potions pour apaiser ses douleurs et par Merlin merci, au bout d’une demi douzaine de mois environ, les migraines s’étaient tassées. Des fois, elle en avait encore, de temps à autre, quand il y avait beaucoup trop de bruit autour d’elle, qu’elle ne s’entendait même plus penser. Malheureusement, quand on faisait partie de la haute sphère sorcière et que votre fiancé était dans un groupe en pleine gloire, ce n’était pas évident d’être toujours au calme. Heureusement, la magie faisait des miracles.
« Ah non, plus de migraines… J’ai assez donné comme ça, heureusement qu’Erwan avait des potions qui marchaient… »
Erwan était un ami de longue date, bien qu’au début, il trouvait Heaven bien trop jeune pour traîner avec Keira et sa bande. Heureusement, Heaven était mature. A force de se voir, ils avaient appris à se connaitre et à s’apprécier. Keira savait s’entourer aussi bien de bonnes personnes que de mauvaises, mais une fois les doutes passés de chaque côté, tout avait été comme sur des roulettes. Et comme Heaven n’avait jamais laissé tombé Keira, cela aidait peut-être… Enfin bref. Le contact avec Raphaël l’apaisait un peu, bien qu’elle soit passablement énervée quand même de rien pouvoir faire pour bloquer l’accès de son cerveau à tout un chacun. Surtout si c’était pour lui effacer la mémoire et ne pas prendre de gants pour le faire !
« Ce n’est pas possible de bloquer mon esprit ? Je suis persuadée qu’on en a parlé en classe… Je ne m’en souviens plus très bien par contre… »
Heaven en avait entendu parlé, par un professeur sans doute, ou peut-être un autre élève ? Ou alors sa mère ? A vrai dire, elle ne se souvenait absolument plus de qui avait pu lui parler de cela. Peut-être Indiana, qu’elle avait rencontré à Taliesin, quand elle s’y rendait pour apprendre à maitriser son don ? Tout était très flou dans son esprit, mais elle était persuadée d’avoir entendu parlé d’une méthode pour fermer son esprit… Rah, pourquoi n’arrivait-elle pas à remettre le doigt dessus ? Cela devait pourtant être évident, il n’y avait sûrement pas des dizaines de méthodes qui le permettait ! Après bien sûr, cela devait sûrement demander une grosse dose de travail et d’entrainements, mais si cela pouvait aider Heaven a ne pas avoir son futur beau-père dans sa tête quand celui-ci avait envie de détruire sa vie, la brune ne disait pas non. Quand Raphaël lui proposa de lui faire sentir sa présence, en insistant lourdement sur le fait que cela ne serait absolument pas douloureux, Heaven comprit que quelque chose n’allait pas avec son fiancé. Il avait peur de quelque chose, mais de quoi ? Heaven ne voyait pas ce qui pouvait éventuellement l’effrayer. On parlait de Raphaël après tout, pas du premier sorcier venu ! Serrant les mains de son petit ami entre les siennes, l’écossaise planta son regard vairon dans celui de Raphaël.
« Raphaël… Tu es un parfait idiot. Je n’ai pas peur de toi, ni de ton pouvoir. C’est ton père qui m’effraie… Je sais que je n’ai rien à craindre avec toi. Je ne t’aurais pas demandé cela sinon… »
Autant éclairer la chose de suite. Heaven n’avait absolument pas peur de Raphaël. Elle savait que jamais ô grand jamais il ne lui ferait du mal, qu’il n’avait absolument pas cautionné les agissements de son père et qu’il s’était battu pour restaurer la mémoire altérée de la jeune femme. Il l’avait accompagné à Sainte Mangouste, avait assisté aux séances avec Erwan, sauf quand il ne pouvait pas, secret médical oblige. Alors franchement, si Heaven ne lui faisait pas confiance malgré tout ce qu’il avait pu faire suite à cela -et même avant l’accident- pourquoi serait-elle rester ? Pour l’argent ? C’était stupide, sa famille était tout aussi riche que celle des Gibson et tout aussi influente. Heaven était jolie, elle le savait, et elle n’aurait eut aucun mal à trouver quelqu’un d’autre si elle s’était séparée de Raphaël après ce que son beau-père lui avait fait subir. Et qu’on se le dise, si elle avait voulu le quitter, elle l’aurait fait de suite, elle ne serait pas restée aussi longtemps, elle n’était pas idiote !
« Je t’aime Raphaël, avec ou sans ton don… Pour moi tu restes le même, d’accord ? »
La brune déposa un baiser sur les lèvres de son petit ami. Que Samuel et Lily utilise le don des Gibson pour se parler était plutôt curieux… Mais curieux dans le bon sens, dans le sens où Heaven se demandait ce que cela pouvait bien procurer, que d’avoir une conversation secrète parmi une foule dense… Alors oui, Raphaël lui avait déjà fait de somptueux cadeaux qui leur permettait de rester en contact, à l’époque où elle était encore à l’école et que lui était entré dans la vie active, mais ça… C’était encore autre chose.