C’était le retour aux sources… Erwan ne pensait pas qu’il repasserait ici avant un moment. Il avait plus ou moins définitivement rayé son père de sa vie. Il ne l’avait jamais porté en grande estime, mais lui avait donné sa chance, dans le passé. Finalement, il avait bien compris qu’il n’y avait rien à tirer de cet homme, et il avait filé vivre sa vie ailleurs, sans un regard en arrière. D’ailleurs, lors qu’il s’était marié avec Luca, il n’avait invité, ni son père, si non demi-frère qu’il détestait comme personne d’autre sur terre, ni sa belle mère. Sa mère était sa seule ‘vraie’ famille présente pour l’occasion, ainsi que tout le cirque avec lequel il avait appris à grandir. Et puis il y avait eu sa sœur, évidemment… Enfin demi-sœur, bien que pour lui, elle était vraiment une sœur à deux cent pour cent. Si le roumain n’avait jamais pu s’entendre avec Edward, il était un très bon terme avec la cadette de ce dernier : Faith.
L’invitation n’avait rien d’un rêve… Retourner au manoir ‘familiale’ déplaisait particulièrement à Erwan, néanmoins, bien qu’il ait une dent après son père, il n’était pas non plus en guère totale et définitive avec ce dernier, aussi, quand il lui avait di que c’était très important, il avait fini par céder. Faith serait là, de toute façon. Il avait proposé à Luca de se joindre à eux, mais lui avait précisé qu’il préférerait qu’elle refuse. Il ne tenait pas particulièrement à ce qu’elle assiste à al folie of Curty (ils étaient encore plus cinglés que les enfants portant le nom… Ce n’est pas peu dire, n’est ce pas évite le coup de brosse à dent de Faith. De plus, comme sa femme avait plusieurs fois formulé son désir de passer du temps avec sa jumelle, il pensait que c’était là l’occasion rêvée. Les filles allaient pouvoir se voir d’avantage, faire plein de trucs de filles ensemble (oui, même Ruth, c’était toujours aussi bizarre pour Erwan, mais sa belle sœur commençait à saisir la complexité du double chromosome X de toute évidence… Comme quoi, aucun cas n’est vraiment désespéré !).
Il avait retrouvé Faith la veille, au manoir, ils étaient arrivés tard (Erwan préférait limiter au maximum les conversations). Ils avaient parlé avec le père d’Erwan en vitesse et avaient rejoint leurs chambres respectives. Erwan avait apporté quelques petites choses pour s’occuper : des livres de médicomagie, mais aussi son violon. Il avait quelque peu délaissé la musique, pour se concentrer sur son avenir de médicomage, et avec le mariage, il avait été assez surbooké aussi… mais là, il comptait bien s’y remettre un peu. Le matin, il se leva et observa d’abord un moment le paysage qui s’étendait sous sa fenêtre, paysage ô combien connu pour lui… Et malgré la magnificence des lieux, il n’arrivait pas à franchement s’y plaire. Il finit par délaisser le tout et se lança à la recherche de sa sœur. Cette dernière n’étant pas dans sa chambre (et oui il avait frappé avant d’entrer !), il songea qu’elle devait déjà être en train de se goinfrer en bonne petite morfale qu’elle est attablée dans la salle à manger, aussi descendit-il la rejoindre… Et en effet, elle était là un morceau de bacon dans les cheveux et de l’œuf dégoulinant de sa bouche. Heureusement, il n’y avait personne pour lui tenir compagnie, ce qui rassura un peu Erwan qui était sur les nerfs ces derniers temps.
Il sourit à sa cadette et la rejoignit en de longues enjambées, prenant place à table, en face d’elle :
« Salut frangine… Bien dormi ? »
Il se servit du café encore chaud et laissa son regard vagabondé un instant dans la pièce. Rien n’avait changé… c’était dingue, il n’était pas passé ici depuis des années pourtant, mais c’était comme si il venait de faire un bond en arrière. Tout était à la même place, et il aurait presque cru avoir rêvé sa vie, si l’anneau à son annulaire gauche n’était pas là pour lui rappeler son engagement auprès de Luca.
« Rien n’a changé ici. C’est à se demander si ça changera vraiment un jour, de toute façon. »
S’il n’aimait pas être ici, il appréciait l’idée d’être avec Faith, et comptait bien employé le temps utilement, à s’amuser avec cette dernière. Ca faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas retrouvés juste tous les deux. ca commençait à lui manquait de se déshabiller devant elle pour lui chiper la salle de bain. Souriant à sa sœur, il ajouta, plus joyeux :
« Bon, puisqu’on est là, j’ai prévu qu’on ne perde pas notre temps. Ca fait un bail qu’on s’était pas retrouvés tous els deux tu vas morfler, j’espère que tu as fait tes adieux à ton chéri. Tu as emmené ta brosse à dent ? Pour la compet’ de lancer de brosse à dent ? ton violon ? »
C'était avec appréhension que Faith avait accueilli l'invitation *kof kof* convocation oui ! au manoir des Of Curty. Elle ne comprenait pas bien en quoi il était nécessaire qu'elle soit là. C'est vrai quoi, elle ne se souvenait même plus de la dernière conversation qu'elle avait entretenue avec Charles Of Curty. Pourquoi se rappelait-on brusquement de son existence, maintenant qu'elle avait plus ou moins réussi à aller de l'avant, et accepter qu'en dehors d'Erwan, sa famille était pourrie jusqu'à la moelle ? Elle n'avait pas eu de nouvelles d'Edward depuis l'épisode des retrouvailles/aveux/adieux à Bruxelles, quant à Marianne... Si elle s'était toujours montrée indifférente envers sa fille, ce n'était clairement pas maintenant qu'elle allait l'accepter. Depuis qu'elle avait quitté le manoir après sa dernière à Poudlard, Faith avait eu le temps d'étudier aux Etats-Unis auprès de moldus, tomber amoureuse de l'un d'entre eux, survivre à un accident de voiture plutôt violent - elle était toujours incapable de s'approcher dans un périmètre de moins d'un mètre d'une automobile -, être hébergée par son demi-frère tant haï par Marianne, et emménager avec un garçon, qui n'était même pas son petit-ami qui plus est. Et quelque chose lui disait que ni Faris, ni Damon ne plairaient à la vieille bique Marianne. Quoiqu'il en soit, ce n'était certainement pas les projets que sa mère devait avoir eu pour elle - en admettant que projets il y ait eu -, et elle n'était pas sûre de vouloir retourner à la villa pour être sujette à ses remarques acerbes.
Tout ça pour dire qu'elle n'avait rien à faire là, et que c'était exactement la pensée qui lui traversa l'esprit pour la centième fois quand elle posa les pieds devant la portée d'entrée. Que quelqu'un l'achève maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Elle avait catégoriquement refusé que Damon l'accompagne. Ce serait déjà suffisamment pénible à gérer comme ça, il n'était aucunement nécessaire qu'elle l'expose à l'environnement toxique qui entourait les Of Curty. Ce n'était même pas comme si les rencontrer pouvait être important vis-à-vis de leur relation. Il connaissait Erwan, c'était largement suffisant en ce qui la concernait. Mais la véritable raison pour laquelle Faith se sentait sur le point de rendre son dîner lorsqu'on les fit entrer, Erwan et elle, à l'intérieur du manoir, c'était parce qu'elle avait peur de voir Edward. Tensions entre Erwan et lui mises à part, elle redoutait intensément l'idée de se retrouver face à face avec son frère biologique, plus de cinq ans après leur dernière rencontre. Elle avait beau avoir saisi, imprimé, intégré et tout ce qu'on voudra, le fait qu'ils n'étaient pas liés, qu'elle n'était pas importante à ses yeux, elle sentait encore et toujours son coeur se serrer quand elle pensait à lui.
Néanmoins, la brune s'était inquiétée pour rien, car s'ils eurent un bref entretien avec Charles - durant lequel Faith se montra étonnamment silencieuse, mais c'était toujours le cas dès qu'elle mettait le pied sur le territoire de son beau-père -, il n'y avait en revanche aucune trace d'Edward. Et c'est là qu'elle réalisa que stupidement - comme d'habitude -, une petite partie d'elle avait espéré qu'elle le croiserait. Ne serait-ce que pour savoir qu'il était bel et bien en vie, et pas agonisant quelque part dans une rue sordide de Londres. Elle était si bête. Heureusement qu'elle avait Erwan auprès d'elle, sinon elle n'aurait jamais pu supporter ce retour dans les lieux de son enfance. C'était comme faire un affreux plongeon dans un mauvais souvenir. Tout la révulsait ici. Ce n'était pas chez elle, ça ne l'avait jamais été. Sa vraie maison, elle l'avait perdue lorsqu'elle avait perdu son père, et le peu d'attention que lui accordait sa mère. Elle avait vécu plusieurs années en colocation ici, avec 'beau-papa' et c'est tout. La famille qu'ils formaient était pathétique. Ça en serait risible si ça n'était pas aussi triste. Il y avait une différence évidente entre la Faith qui avait quitté la villa, et celle qui y revenait aujourd'hui: elle avait perdu sa naïveté, et son optimisme à toute épreuve. Elle ne croyait plus qu'un beau jour, ils se réconcilieraient tous et vivraient dans la joie et la bonne humeur. Les Of Curty avaient eu raison de son innocence d'enfant.
Elle se réveilla tôt le lendemain, incapable de dormir davantage. Elle essaya pourtant, mais quelque chose la dérangeait. Les bruits de trompette provoqués par son ventre, peut-être ? Elle était mal à l'aise ici. Elle avait retrouvé son ancienne chambre, et c'était la chose la plus bizarre qu'elle ait vécu ces derniers temps. Soupirant, elle s'était changée à la va vite, et était descendue à la salle à manger, où elle avait croisé sa mère, qui en sortait. Elle déglutit. Elle était majeure depuis des lustres à présent, elle travaillait, elle avait une vie. Alors pourquoi se sentait-elle comme une gamine prise en faute à chaque fois qu'elle croisait le regard de sa mère ? Elle était assise à la table, avec pour seule compagnie une tasse de café lorsqu'Erwan fit son apparition dans la pièce beau comme un dieu, et vînt s'asseoir en face d'elle. Elle grimaça à sa question. « Coucou. Pas vraiment... Et toi ? » interrogea-t-elle de manière succincte, ce qui était rare chez elle. Un combo entre la fatigue, et l'influence qu'avait la villa sur elle, sans doute. Elle suivit le regard de son frère quand il se mit à contempler la pièce, acquiesçant d'un hochement de tête à sa remarque. « C'est dingue hein ? C'est flippant tellement c'est identique à mon souvenir. Pour ce qui est de changer, ils finiront bien par transformer nos chambres en bureaux un jour, non ? La mienne en premier, sans doute. » commenta-t-elle dans un haussement d'épaules, touillant son café avec distraction.
Un sourire se glissa sur les lèvres de la brune lorsque son frère se mit à parler d'un potentiel programme pour leur temps passé au manoir. « T'as pas compris que je t'évitais ? Jouer les paillassons ça m'a suffi une fois, j'arrête les frais mon gars ! Ça faisait vraiment longtemps, c'est vrai normal puisque tu m'as remplacée par ta bourgeoise. Pitié Luca ne me tue pas ! ! » admit-elle, attendant avec curiosité de savoir où Erwan voulait en venir. « Non désolée j'ai dû le vendre pour m'acheter de la drogue. T'en veux ? Oui je l'ai pris, je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. Je me suis dit que ça serait symbolique, j'imagine. C'est pendant que j'étais ici que j'ai commencé à en jouer... » S'il lui posait la question, elle imaginait qu'il avait amené le sien, lui aussi ? Drôle de coïncidence. C'était l'occasion idéale, cela dit. Tant que Charles ne les convoquait pas pour une raison ou une autre, ils étaient relativement libres. Elle détestait les lieux, mais elle adorait son frère. Ça compensait.
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Ξ Sujet: Re: - Case départ - PV Sam 20 Avr - 12:17
Faith n’avait pas la forme, et ça c’était absolument TOUT sauf normal. Parce que bon, on parlait quand même de sa demi-sœur, là… Pas qu’il la connaissait un peu, mais plutôt beaucoup en fait. Et ce n’était pas vraiment dans les habitudes de sa frangine d’être aussi tristounette et peu en forme qu’elle semblait l’être ce matin là certes elle n’est pas forcément du matin, mais normalement quand elle n’est pas bien réveillée, elle se contente plutôt de grogner, pas d’être toute mollassonne. Plutôt que de répondre, en parfait goujat un truc du genre ‘ça se voit, tu as une de ces têtes ma fille, tu ferais même flipper Frankenstein…’, il lui sourit doucement ben oui après tout c’est Erwan, il a du tact quand même ! :
« Ca se comprend, c’est trop bizarre d’être ici… Déjà que pour moi qui y est passé assez peu de temps c’est étrange mais j’imagine que pour toi c’est plus dur encore… »
Après tout, Erwan avait longtemps été rejeté par son père. Son enfance, il l’avait surtout passée avec sa mère en Roumanie. Charles, Marianne, cette villa… Il les avait quelque peu fréquenté à une époque, mais il ne s’était jamais vraiment senti à sa place ici. Et Marianne s’était aussi fort bien appliquée à ce qu’il n’y prenne pas ses aises (et son fils aîné ne s’était guère gêné pour lui rendre la vie aussi difficile que possible non plus). Aussi Erwan ne se sentait pas vraiment ‘chez lui’ en rentrant chez son père. Son vrai chez lui était avec Luca, chez eux… Tandis que sa seconde maison pouvait être Poufsouffle, mais surtout, il s’agissait du cirque dans lequel il avait grandit, en Roumanie. Auprès de sa mère.
Erwan chassa soigneusement tout cela de sa tête. Inutile de se replonger dans le passé, et certainement pas dans le passé lié à cette maison. Ils avaient bien mieux à faire que tourner et retourner des sombres pensées après tout. Ils étaient réunis, tous les deux sans petit ami ou femme trop envahissants *non Damon te fâche pas… Luca… Mais…*. Ils se retrouvaient entre frère et sœur et ils avaient plein de temps à rattraper sans aucun doute ! Certes, Faith et Erwan se voyaient régulièrement (encore que… disons qu’ils faisaient comme ils pouvaient avec leurs emplois du temps respectifs). Mais là… Ils étaient vraiment juste tous les deux. Et ils allaient pouvoir ‘retomber en enfance’ presque bataille de bouffe dans cinq secondes !. Quant aux chambres à transformer en bureau, Erwan sourit :
« Tu plaisantes ? Je suis sûr que ce sera la mienne en première. Ta mère ne peut pas m’encadrer. d’alleurs il y avait un rat mort dans ma chambre, je suis sûr que c’est un cadeau de sa part, trop cool, hein ?»
Quant aux souvenirs, Erwan ne pu s’empêcher de sourire :
« Dis, je crois que tu n’as jamais vu Miss Soare ? C’était mon rat, quand j’étais petit, elle était trop bien… Je suis sûr que j’ai quelques photos chez ma mère, il faudra que j’en ramène pour l’appartement avec Luca… Elle était trop gentille… la ratte pas Luca, mais bon tu avais bien compris *pauvre Lulu quoi XD* »
Et pour en venir à la musique, plus spécifiquement au violon, Erwan sourit :
« Moi je sais pourquoi. C’est pour em*erder les vieux. Ton esprit n’a pas le moindre secret pour moi, tu sais Faith. »
Ben bien sûr *kof kof*. Souriant, Erwan poursuivit :
« C’est cool en tout cas, on va pouvoir refaire un duo, ça fait un bail ! »
Et comme l’humeur devenait plus légère, mais que ce n’était pas encore tout à fait ça, Erwan poursuivit, l’air de rien (mais en fait c’est super grave ce qu’il va dire, attention aux faux semblants) :
« Tiens et j’ai cru comprendre que la chienne que tu avais offert à ton chéri avait un nom très particulier… »
Erwan acheva sa tasse de café, la reposant sur la table, esquissant alors un sourire malicieux à l’intention de sa sœur. Non frangine, tu ne vas pas t’en sortir comme ça… Et puis, tant qu’ils en parlaient… (de chéri pas de chien), il s’enquit :
« Et d’ailleurs, comment ça se passe avec Damon ? »
Erwan aimait bien le jeune homme, il était gentil, un peu bizarre peut-être, mais c’était surtout parce qu’il avait l’air plutôt timide puis bon avec une sœur, une famille plus largement et une belle famille comme la sienne c’était abusé de trouver quelqu’un ‘bizarre’ après tout, non ? XD
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Ξ Sujet: Re: - Case départ - PV Dim 19 Mai - 18:22
Faith détestait se retrouver à la villa. Et visiblement, son mal-être n'était plus simplement psychologique, il était aussi devenu physiologique. Elle avait hâte de pouvoir quitter ces lieux, même si d'un autre côté, elle était consciente que ça serait probablement la dernière fois. Il était déjà surprenant que Charles l'ait conviée elle aussi à venir cette fois-ci. Et jamais elle n'y retournerait de son propre plein gré. Par conséquent, c'était potentiellement la dernière fois qu'elle arpentait les couloirs de la villa de son enfance. Ces pensées en tête, la brune était venue s'installer pour prendre son petit-déjeuner, sur quoi elle fut rapidement rejointe par Erwan. Elle lui sourit faiblement, loin de son enthousiasme habituel. Faut dire qu'au bout d'un moment, on finit par s'en lasser, du Erwan !« Oui... » commença-t-elle, se mordant la lèvre avec nervosité. Devait-elle dire ce qu'elle avait vraiment sur le cœur ? « Je pensais... qu'il serait peut-être là... » marmonna-t-elle en évitant consciencieusement le regard de son demi-frère. Elle ne demandait pas grand-chose, pourtant, juste savoir qu'Edward était en vie et relativement bien portant. Elle n'avait de nouvelles ni de lui, ni même de Natacha depuis de longues années à présent. Il avait beau l'avoir rayée de sa vie, une petite part d'elle continuait secrètement à s'inquiéter de son sort, de temps à autres.
Elle remarqua l'ombre qui passa brièvement dans le regard de son aîné mais ne commenta pas, se contentant de se demander à quoi il pouvait bien penser. A l'histoire de cette maison, sans doute. Il n'y avait pas que des mauvais souvenirs, cela dit. L'été que Keira était venue passer chez eux, avant sa dernière année à Poudlard, restait à ce jour un des meilleurs qu'elle ait connus. Tout n'était pas tout rose, mais ça n'avait jamais été l'Enfer sur Terre, pour Faith en tout cas. C'était juste toujours si... froid, et austère. C'était d'ailleurs quelque chose qui n'avait pas changé d'un pouce. La brune aborda néanmoins l'idée qu'un beau jour, les propriétaires aient l'idée de transformer son - illustre - chambre en bureau, ce à quoi Erwan objecta qu'il était plus détesté qu'elle, et donc plus susceptible de voir sa chambre connaître ce triste sort. La brune haussa un sourcil, peu convaincue. « Au moins, elle sait que tu existes. Elle pense probablement que ma chambre est déjà une chambre d'amis. » commenta-t-elle, seulement à moitié sarcastique. Rien n'était impossible à Marianne Of Curty. Faith avait perdu toute foi en sa mère depuis un bon moment à présent. Il était bizarre que, dans ces conditions, un faible espoir persiste en son cœur en ce qui concernait Edward. Son côté Poufsouffle qui l'empêchait de détester tout et tout le monde sans distinction, sans doute.
Faith écouta avec attention son frère lui parler de son animal de compagnie, une ratte, vraisemblablement. Mon pauvre, ils ne voulaient même pas t'acheter un malheureux hibou, hein ? T'étais foutu dès le départ. Elle fut attendrie par l'animation avec laquelle le jeune homme évoquait la bestiole, qu'elle ne se souvenait malheureusement pas avoir connue. « Non, ça ne me dit rien ! Pourtant j'avais des dossiers entiers sur toi. Merde alors, les services secrets vont jamais vouloir m'engager après un travail aussi bâclé ! Il faudra que tu me montres ça ! » répondit-elle en se demandant ce que Luca penserait d'une photo de rat mouvante affichée sur son buffet. Un demi-sourire amusé vînt se glisser sur ses lèvres à cette idée.
Pour ce qui était d'enquiquiner pour être poli Charles et Marianne, ça n'était clairement pas l'objectif visé par Faith. Elle était typiquement celle qui s'arrangeait pour ne déranger personne. Ni sa mère, ni son beau-père, ni son frère. Surtout au temps où elle vivait à la villa. Elle voulait tellement accommoder tout le monde, dans l'espoir qu'en évitant les conflits, ils parviendraient tous à vivre de manière unie, éventuellement. Elle avait à présent du mal à croire qu'elle avait pu se montrer aussi naïve par le passé. Elle l'est toujours, mais chut !« Heureusement que tu es là pour lire dans mes pensées, comment survivrais-je, sinon ? Dommage que tes prédictions soient si souvent fausses... » remarqua-t-elle, un grand sourire aux lèvres. Eh, il fallait rester réaliste, hein ! Si Erwan avait été un si graaand spécialiste de l'esprit féminin, il n'aurait peut-être pas mis autant de siècles avant de parvenir à établir une relation stable avec Luca. Ce qui aurait évité des traumatismes à tout le monde (et surtout Faith). A la place ça avait été drame sur drame. Pire qu'un épisode d'Amour, Gloire et Sorcellerie. Elle hocha la tête avec enthousiasme en ce qui concernait le duo, retrouvant quelque peu de son énergie habituelle. Ils n'avaient pas joué de violon ensemble depuis tellement longtemps !
La brune toussota, avalant son café de travers quand il fut question de la chienne qu'elle avait offert à Damon... Hmhm, comment Erwan avait-il obtenu cette information ? C'était censé être classé confidentiel, pourtant ! Par Merlin, on ne pouvait vraiment plus faire confiance à qui que ce soit, de nos jours ! Dit celle qui se mêle des affaires de tout le monde. « Ah oui ? Qui t'a dit ça ? » questionna-t-elle finalement, feignant l'ignorance. Au fond, elle savait qu'elle ne risquait pas grand-chose venant d'Erwan. Elle était plus inquiète de la réaction qu'aurait Luca une fois qu'elle apprendrait la nouvelle. Un peu comme la photo du rat sur la cheminée, mais cette fois c'était vers Faith qu'était dirigé le regard-de-la-mort-qui-tue-je-vais-te-trucider-j'espère-que-tu-cours-vite. Et c'était beaucoup moins drôle, d'un coup. Mais au fond, qu'y pouvait-elle si la satané bestiole avait déduit que c'était réellement son nom ? Et puis, si on y réfléchissait bien, c'était un peu un hommage... Non ? C'était l'argument qu'elle avait prévu de servir à sa meilleure amie, en tout cas. « Oh, ça se passe bien... C'était un peu tendu, ces derniers temps, mais ça commence à s'arranger. On a eu une grosse dispute il y a quelques semaines, à vrai dire. J'ai eu peur que ça tourne mal... » avoua-t-elle, quelque peu hésitante. Et quand elle disait 'mal', c'était loin d'être au sens où elle craignait qu'ils n'en arrivent au duel, mais plutôt à une rupture.