Je peux ne pas me confier à toi ? [PV]

Astoria avait vu sa vie changer radicalement lorsqu’elle s’était mise en couple avec l’amour de sa vie, Drago Malefoy. Si le jeune homme l’avait toujours vue comme une insupportable gamine, lorsque l’insupportable en question s’était trouvé un autre petit ami que lui, ça l’avait rendu furax. Astoria n’avait pourtant pas fait exprès de rendre le blond jaloux, lorsqu’elle s’était décidée à sortir avec Abell Growford, un photographe qui, au début, il fallait bien l’avouer, lui avait tapé sur les nerfs. Au contraire même, elle était sortie avec Abell pour oublier Drago, baissant les bras pour la première fois de sa vie en plus d’une vingtaine d’années. Et finalement, c’était en jetant l’éponge que Drago avait accouru pour la récupérer. Abell avait compris ce qui se tramait et l’avait laissée partir, sans le prendre mal. Mais les deux jeunes gens ne s’ignoraient pas pour autant. Ils avaient beau être des exs, ils s’entendaient toujours bien et se voyaient régulièrement. Astoria l’avait donc naturellement invité à son mariage avec Drago, qui avait eut lieu avant que la grossesse de l’héritière Greengrass ne se voie de trop. Drago et elle n’étaient pas ensemble depuis bien longtemps, d’accord, mais Aria était tombée enceinte et il était hors de question pour la brune de dire adieu à son bébé. Ils s’étaient donc mariés en Août, alors qu’Astoria était enceinte de deux mois. Filiforme, elle se méfiait de l’arrondi de son ventre qui pourrait venir tout gâcher. Heureusement, son ventre n’avait commencé à s’arrondir que début octobre, le mariage étant donc passé depuis bien longtemps !

En avril, Astoria avait accouché d’un petit garçon, au terme de sa grossesse. Scorpius, nom qui avait été attribué au bambin, ressemblait trait pour trait à son père. Il était un Drago miniature, ce qui ne pouvait que rassurer le jeune père sur la fidélité de sa compagne. Comme s’il avait eut besoin d’en douter un jour, haha… Aujourd’hui, Astoria était chez elle, elle avait un jour de repos à la pâtisserie, et c’était ce jour qu’avait choisi Abell pour venir lui rendre visite. Drago était d’ores et déjà parti travailler, il s’était trouvé un emploi au Ministère et avait fini par faire retirer le tatouage qu’il s’était fait sur l’avant-bras, afin de se remémorer ses erreurs passées. Il ne voulait pas que son fils lui pose des questions sur la Marque du Seigneur des Ténèbres, et Astoria n’en était que ravie ! Elle n’avait jamais apprécié qu’il se refasse tatouer la marque, même si elle ne lui avait jamais avoué, et que cela ne l’avait pas empêchée de l’aimer.

Astoria finissait à peine de se lisser les cheveux grâce à un sort qu’elle bénissait que la sonnette de la porte d’entrée retentit. Abell était matinal, on ne pouvait pas dire le contraire. La brune jeta un dernier coup d’œil dans la chambre de son fils, qui dormait à poings fermés, par Merlin merci, et alla ouvrir à son ami, avec un sourire.

« Salut toi ! Ca va, merci. Il dort, et arrête de l’appeler comme ça, ce n’est pas un monstre… Ca va toi ? »

Suivant Abell qui se rendait d’ores et déjà dans la cuisine, Astoria alluma le babyphone qui se trouvait sur le plan de travail. Son fils dormait, d’accord, mais avec les brailleries d’Abell, elle se demandait pour combien de temps encore, il dormirait. Posant son regard sur le sac qu’avait posé Abell, puis sur le photographe, elle haussa un sourcil, passablement contrariée.

« Des pâtisseries ? Tu trouves que les miennes ne sont pas à la hauteur ou quoi ? »

Bah ouais, Astoria était devenue une pro de la pâtisserie… Déjà qu’avant son emploi chez Cordélia Warldof, elle était déjà une fada des fourneaux… Okay, c’était surtout pour essayer d’amadouer Drago avec des gâteaux, même si ça ne marchait pas vraiment puisque le blond avait compris son petit manège, mais elle ne s’était pas dégonflée pour autant. Et en sortant de Poudlard, cela lui avait presque parut normal de tenter sa chance dans une pâtisserie. Elle avait la conviction et la motivation suffisante pour devenir une vraie bonne pâtissière, alors pourquoi ne pas tenter ? Alors qu’Abell affirmait que Scorpius était né grâce à lui, Aria s’esclaffa. Ce n’était pas tout à fait faux, mais c’était aussi loin d’être vrai !

« Oh, je ne crois pas que tu étais avec nous dans ce lit, ni même à Sainte Mangouste, quand j’ai accouché… Mais merci pour le reste. Et toi, quand te décideras tu à avoir un héritier ? Tu ne veux pas que la beauté des Crowford soit transmise ? »

Un petit clin d’œil complice et Astoria ramena le sac d’Abell vers elle. Elle avait beau être contrariée par les gâteaux, elle les goûterait quand même, juste pour voir. Mais les siens étaient mille fois meilleurs, c’était obligé !

Même s’ils auraient pu se haïr jusqu’au plus profond de leurs âmes jusqu’à la fin de leurs jours, Aria et Abell s’adoraient. Ils étaient presque devenus aussi proches que des meilleurs amis, ce qui, au vu de leur passé était un peu étrange, il fallait l’avouer. Mais au final, ils se ressemblaient pas mal et c’était sûrement cela qui avait fait qu’ils étaient restés en bon terme et en contact après leur aventure de six mois.

« Son père te tuera avant même que tu ne sois sortit de cette demeure… Et crois-moi, je ne le retiendrais pas… »

Esquissant un sourire narquois Astoria se servit une pâtisserie. Abell semblait un peu bizarre, mais elle ne savait pas vraiment s’il voulait en parler ou pas. Il était assez secret sur ses sentiments, de ce qu’elle avait pu connaître de lui en tout cas. Les gâteaux qu’il avait apporté n’étaient pas mauvais, ils étaient même plutôt bons, mais Astoria ne pouvait se résigner à accepter des autres pâtisseries que les siennes sous son toit. Pour Drago, même problème de toute façon. La brune ne laissait pas un seul gâteau d’une autre pâtisserie que celle de sa patronne sous son toit, et le blond l’avait rapidement appris. C’est pourquoi il laissait sa femme faire autant de fournées qu’elle le voulait, pour ne pas risquer de se faire trucider. Aria avait beau être folle amoureuse du père de son enfant, elle n’allait pas pour autant se laisser dicter son mode de vie. Alors qu’Abell supposait un plan à trois, Astoria le fusilla du regard.

« Cours toujours, Abell… »

Elle avait couché avec lui, d’accord, mais ça ne voulait pas pour autant dire qu’elle recoucherait avec lui en même temps qu’avec Drago. Elle avait bien assez galéré pour avoir l’héritier Malefoy et porter son nom pour faire une chose pareille. En plus, ça ne la tentait pas du tout et elle était certaine que ça ne tenterait pas plus Drago, qui avait, malgré tout, une dent envers l’ami de sa femme. Peut-être parce qu’il était son ex ou qu’il avait été celui pour qui elle l’avait abandonné… Aria n’avait jamais vraiment réussit à déterminer exactement la raison de cette animosité. Feignant d’être blessée jusqu’au plus profond d’elle-même, elle reprit :

« Je suis adorable, une vraie princesse. Et à part sa main, il allait plutôt bien, merci de t’en soucier, tu serais presque un amour ! »

Presque, bien sûr, parce qu’il était aussi adorable qu’elle, et il était de notoriété publique qu’Astoria n’était absolument pas facile à vivre. Oh, maintenant qu’elle avait eut ce qu’elle voulait, c'est-à-dire être aimée sincèrement par Drago, porter son nom, et encore mieux, être la mère de son enfant, elle était un peu plus gentille qu’avant, mais elle restait persuadée qu’elle était bien meilleure que la majorité des sorciers du monde entier… Elle était une Greengrass et maintenant, une Malefoy, ça faisait tout !

« Qui a dit que tu devais être amoureux ? Un accident, ça arrive vite… Et puis, elle peut très bien mourir lors de l’accouchement… C’est très secondaire une mère vivante tu sais… »

Quoi ? Elle ne faisait trop ? A peine ! Mais voilà, Aria avait l’occasion d’embêter un peu son Abellounet, elle n’allait pas s’en priver, il fallait être fou pour ne pas prendre la perche qu’il lui tendait ! Et puis franchement, vu toutes les filles qu’il s’était tapé, c’était quand même dingue qu’une ne soit pas tombée enceinte ! Parce que même protégé, un petit trou, ça peut faire basculer tout une vie…

Abell adorait Astoria, c’était une évidence. Il n’aurait jamais cru qu’un jour il finirait par l'apprécier le jour de leur rencontre –qui fut assez chaotique il faut le dire- et puis finalement les évènements avaient fait que les deux jeunes gens s’étaient rapprochées jusqu’à devenir amis puis à sortir ensembles sérieusement. Ce qui avait été une première pour Abell. Alors certes désormais ils n’étaient plus que des amis –et c’était très bien comme ça, l’engagement et tout le tsouin-tsouin ce n’était définitivement pas pour le brun- mais Aria était et resterait toujours une personne importante dans sa vie, c’était certain. Alors évidemment, il aimait lui rendre visite, la voir était toujours un plaisir. La jeune femme était l’une des rares personnes avec qui il pouvait être lui-même. Sans lui avoir cependant tout révélé sur lui –c’était Abell quoi, les secrets, le mystère c’était le fondement de sa personnalité-, il entretenait quand même avec elle une relation profonde et sincère. Oui, Astoria était véritablement une amie pour le photographe.

« Quoi ? Tu laisserais ton mari m’assassiner ??? » fait-il semblant de s’offusquer. « Je n’y crois pas. » reprit-il posément. « Tu ne le laisserais pas faire, tu t’ennuierais sans moi dans ta vie princesse, et si ce n’est le cas ce dont je doute, je suis tellement génial après tout *paf* pense à toutes les femmes de cette planète, Abell Crowford leur manquera trop ! Qui est ce qui les complimenterait et leur apporterait du réconfort après une énième rupture si je n’étais pas là ? » Il poussa un soupir mélodramatique. « Non, vraiment, tu ne peux pas Aria, ce serait criminel. » Pardon ? Il ne se prenait pas pour n’importe qui ?? Quelles accusations mensongères !!!

En ce qui concernait son idée de plan à trois, visiblement, son amie n’était pas trop partante. Etrange n’est ce pas ? Abell eut un sourire amusé, ce n’était qu’une vague plaisanterie, Aria le savait très bien. Honnêtement déjà pour un plan à trois il prendrait deux femmes. Non parce qu’il aimait bien Drago –même si, visiblement, ce n’était pas trop réciproque vu les regards noirs qu’Abell avait reçu de sa part, mais bon il comprenait, il était sorti avec Astoria après tout, Drago avait tout simplement été jaloux de lui et ça en devait peut-être pas trop lui plaire qu’il rode encore autour de sa femme qu’il soit rassuré, Abell ne voulait plus d’Aria, elle était bien trop hystérique pour sa santé mentale (merci mais il supportait déjà Keira qui était pas mal comme cinglée)- mais les hommes c’était franchement pas du tout son truc, mais alors pas du tout.

Abell eut un rire léger lorsqu’Astoria dit qu'elle était adorable. Il le savait, il avait partagé sa vie pendant six mois et c'était évident qu’elle avait été absolument charmante tous les jours mais enfin, le jeune homme avait connu assez d’oncles pour savoir que quand une femme accouchait, elle n’était plus si gentille que ça. Il se souvenait encore du cousin de son père, Xander, qui avait, lorsqu’il racontait le plaisir qu’il avait eu d’assister à la naissance de son fils, une expression encore horrifiée. Ouais, pas de doutes, c’était à ce moment précis qu’Abell avait décidé de ne jamais, au grand jamais, avoir d’enfants. « Mais oui tu es vraiment adorable ma princesse. » Il lui adressa un sourire amusé. « Et je suis un amour voyons ! N’ai-je pas été un formidable compagnon pendant que l’on sortait ensembles ? non t’étais nul et en plus tu ne range jamais tes chaussettes, s’attendait-il presque à ce qu’elle lui dise ça »

Pour cette histoire de gosses, Abell se demanda vaguement si Aria n’avait pas fumé un joint ce matin pour dire autant de conneries, le voyait-elle vraiment dans une barque de banlieue avec un gosse braillard plein de morve, dégoutant à souhait, accroché à ses pantalons de haute couture ou n’était ce qu’une taquinerie ? Il ne savait pas trop et il se contenta de répliquer : « Euuh peut importe en fait, je ne veux pas d’une mère pour mon enfant qu’elle soit morte ou pas et je ne veux certainement pas de gosses oui ! C’est encombrant ces trucs là ! Non sérieux Aria, tu m’imagines avec un enfant ? C’est impossible. » Il lui sourit. « Et puis tu verras, quand vous serez tous à vous encroûter devant votre télé avec vos petits enfants dans les pattes, moi je ferais toujours la teuf !! » Et oui, il se voyait très bien continuer à faire la fête jusqu’il soit très, très vieux ! Parfaitement !!

Astoria ne donnait pas cher d’Abell si jamais Drago entrait dans une colère noire. Son mari était un ancien mangemort, il ne fallait pas l’oublier. Et même s’il n’avait jamais voulu être enrôlé, qu’il l’avait été contre son gré, il en avait quand même subit l’entrainement. Bien sûr, jamais il ne prendrait le risque d’être de nouveau impliqué dans de si noirs desseins. Encore heureux, car maintenant, il avait une famille ! Et il devait s’en occuper.

«Tu oublies qui il est, Abell... Et qui je suis. Ma famille m’importe plus que le reste et mon fils encore plus, tu dois bien le savoir, j’ai du me battre comme une folle pour en arriver là, et ce n’était clairement pas gagné au début ! Et puis, tu n’en console pas des masses, si tu veux mon avis, c’est toi qui les fait pleurer au départ...»

Aria était peut-être un peu méchante sur la fin, mais elle était sûre de ne pas être très loin de la vérité. Abell collectionnait les demoiselles, et même s’il devait être vrai que quelques unes d’entre elles étaient là pour se faire consoler, certaines devaient également pleurer par sa faute, tristes d’avoir été utilisées puis jetées comme de vieilles chaussettes. Aria n’aurait pas aimé être prise pour une idiote en tout cas !

«Ne poussons pas trop loin, tu as été miraculeusement bien plus aimable que je ne l’aurais cru au départ, c’est vrai... Mais par Merlin, tes chaussettes puantes, c’était vraiment dégoutant !»

Bon, il était vrai que leur relation s’était très bien passée, une fois qu’ils avaient appris à se connaître. Au départ, rien n’avait été facile, bien sûr, mais à force de se croiser, de se disputer et de se défier, ils avaient finit par bien s’entendre. Et par s’aimer, un minimum en tout cas pour pouvoir former un couple pendant six mois, la relation la plus longue d’Abell sans aucun doute, mais à l’époque, c’était aussi le cas pour Astoria.

«Bon, très bien, si tu veux un chien, prends un chien... Mais quand même, un mini-Abell, ça ne serait pas trop mignon ?»

Quoi, Astoria, insistante ? Non, pas du tout enfin ! Seulement, Abell devrait bien se mettre à penser héritier un jour ou l’autre. Son nom devait être céder, sa fortune aussi... Bon, d’accord il n’était qu’un petit photographe -pas tapé!- mais quand même... Enfin, Aria finirait bien par lui faire entendre raison, dusse-t-elle être la nana la plus insupportable du monde entier ! De toute manière, Abell lui passerait tout, la place d’insupportable dans sa vie était déjà prise par Dawn Kostovak, maintenant Terence... Tiens, encore une Sang-Pur qui n’avait rien compris au statut de sang... Bon, d’accord, Aria s’en fichait un peu, ça n’était pas son histoire, mais à choisir entre Drago et un Sang-mêlé, son choix serait sans appel... Peut-être parce qu’elle avait été élevée ainsi et qu’elle avait eut ce choix... Après tout, ce Lexy devait quand même bien avoir quelque chose pour lui...

«C’est cela... Tu seras mort bien avant nous avec les doses d’alcools que tu ingères... Ou alors tu seras un vieux bonhomme rabougri et alcoolique, avec un nez aussi rouge que celui des clowns... Mais j’espère que je te verrais encore pour te faire la morale !»

Un léger sourire aux lèvres, la brune tourna le volume du babyphone à fond pour entendre si son fils se réveillait. Cela ne semblait pas arriver de sitôt, il avait mangé il y a peu et à à peine quelques mois, on n’était jamais très actif !

Aria était bien contente qu’Abell ne lui tienne pas tête concernant l’éducation de son fils à elle. Elle n’aimait pas qu’on la contredise, et Abell adorait le faire. Néanmoins, il savait quand s’arrêter, par Merlin, merci pour lui ! Elle hocha donc la tête en signe de remerciement et le laissa se plaindre des pauvres filles éplorées qu’il laissait derrière lui.

« Oui, Abell, c’est leur faute, bien évidemment… Tu n’y es pour rien là-dedans, bien sûr ! Tu es la victime dans tout cela, c'est bien connu ! »

Non, bien évidement, ce n’était pas lui qui créait ses larmes, bien sûr ! Aria n’en croyait pas un mot, elle savait comme son ami était et se doutait bien qu’il n’exposait pas son palmarès de conquêtes à chaque fille qu’il espérait ramener dans son lit. Non, Abell n’était pas assez stupide pour faire cela malgré tout ce qu’on pouvait penser !

« C’est moins bordélique de vivre avec moi qu’avec toi ! »

Et c’était vrai ! Astoria était une fille maniaque, elle n’aimait pas que son appartement soit sale ou complètement en désordre. Or, quand elle était chez Abell, il n’y avait que cela, du désordre. Non pas que le jeune homme était sale, non, il avait trop de respect pour son corps et son apparence pour se laisser aller, mais son appartement ne connaissait, hélas, pas le même sort ! Heureusement que, pendant six mois, Aria y avait passé pas mal de temps ! Elle avait pu rendre cet appartement un peu plus vivable pendant un certain temps. Maintenant, elle ne donnait pas cher de l’état de l’endroit où Abell vivait…

Astoria avait été en couple avec Abell, elle avait été sa première « vraie » petite amie. Cependant, elle n’avait jamais pensé aller bien loin avec Abell, après tout, son coeur était pris par Drago à l’époque -et encore maintenant-. Donc avoir un enfant avec lui n’avait jamais été à l’ordre du jour. Alors qu’il en parlait maintenant, s’attendant sûrement à ce que la brune lui crie dessus -comme elle savait si bien le faire- cette dernière esquissa un sourire narquois et montra une pièce de la main.

« Tu sais où se trouve la chambre, mon cher Abell… »

Ses yeux bruns se plantèrent dans ceux d’Abell. Astoria voulait savourer chaque seconde de la tête qu’il ferait. Elle plaisantait bien sûr, elle ne voulait pas d’enfant avec Abell et n’allait sûrement pas tromper Drago, mais la tête d’Abell allait sans doute valoir des milliers de galions et elle ne voulait la rater pour rien au monde.

« Oui, bien sûr… Tu useras tellement de ce truc moldu là, la chirurgie, que tu ne ressembleras plus à rien… Pense à venir me voir, que je ris un peu ! »

Astoria n’était pas très familière avec le monde moldu, mais elle connaissait quand même certaines choses. Mais comme elle était de Sang-Pur et qu’elle avait grandit dans une famille qui dénigrait les moldus et les nés-moldus, c’était un peu normal, non ? Ce n’était pas parce qu’elle était sortie de Poudlard et qu’elle avait choisit d’être une simple pâtissière que cela voulait dire qu’elle connaissait le monde sans magie comme sa poche ! D’ailleurs, elle était dans une pâtisserie sorcière, à la base…

Les joutes verbales avec sa Aria d'amour était une source inépuisable d'amusement pour Abell. Après tout, c'était comme ça que leur relation avait commencé : en se hurlant dessus, en se prenant la tête l'un avec l'autre, en se disputant. Bien sûr, désormais c'était plus calme entre eux, et puis c'était plus des taquineries qu'autre chose en réalité et cela n'allait jamais trop loin. Merci mais Abell avait beau être un vrai chieur, un crétin insupportable par moments Kostovakor pourrait vous le confirmer, il savait quand s'arrêter, ne pas trop tirer sur la corde.

A un moment, Astoria et lui abordèrent sa conduite de Don Juan. Honnêtement il ne s'en plaignait pas mais c'était vrai que certaines filles qu'il draguait étaient tout de même bien stupides, elles croyaient vraiment à ses paroles toutes droits sorties du 'Manuel pour dragueur débutant : 100 phrases pour choper des filles' alors que cela se voyait, que cela s'entendait qu'il n'était que ça, un manipulateur, un menteur, un séducteur de première. Ainsi exposa-t-il son point de vue à la jeune fille qui s'efforça de le contredire, bien évidemment, à grand renfort de sarcasmes. Il la darda de son regard bleu électrique et déclara : « Astoria, qu'as tu pensé de moi la première fois que tu m'as vu ? » Sa question semblait sortir de nul part mais Abell choisissait toujours parfaitement ses mots. Si Aria ne répondait pas qu'elle avait su, dès le départ, dès la première seconde où leurs yeux s'étaient rencontrés, qu'il était un dragueur régnant sur les cœurs de nombreuses jeunes filles là où Abell Crowford passe, les cœurs trépassent il en serait fort surpris. Et il ne la croirait probablement pas aussi.

« C'est du bordel organisé ! Avec toi je retrouvais plus rien ! » Une vraie petite dispute d'exs tiens...Non mais en toute honnêteté, le bazar n'était pas si énorme que ça dans son appartement, c'était simplement son amie qui extrapolait quelque peu parce que bien sûr, c'était jamais de son tort à lui ! Et puis qui était bien trop maniaque également ! Non mais sérieux, elle voyait un tas de feuilles pas parfaitement alignées les unes avec les autres et elle arrangeait ça ! Ne lui dites pas, après, qu'Astoria Greengass-désormais-pour-son-plus-grand-plaisir-comme-elle-tient-à-le-dire-toutes-les-trente-secondes-Malefoy était saine d'esprit !

D'ailleurs, pour le prouver, cette dernière le tannait depuis plusieurs minutes pour qu'il ait un gosse. Non mais qu'est ce que c'était que cette nouveauté encore ? D'où est ce que cela avait surgi ? Astoria était-elle sérieuse en disant tout cela ou n'était ce qu'une grande plaisanterie organisée de sa part style caméra cachée avec à la fin d'une minute interminable un animateur surgissant d'un coin de la pièce et criant : 'On vous a bien eu !' ? Non mais elle le voyait vraiment avec un enfant ? Un chiard ? Un truc qui ne faisait que hurler, dormir et manger ? D'accord, il était merveilleusement beau -sans vouloir se jeter des fleurs bien sûr- et c'était fort dommage que ce capital beauté n'aille pas à quelqu'un mais un gamin était bien trop chiant pour qu'il n'en veuille. Et puis il fallait trouver la mère aussi et ça, c'était une autre paire de manches -et de toute façon, ce n'était pas ce qu'Abell désirait-. Lorsque, amusé, il déclara que, vu qu'elle semblait tant y tenir, Aria pouvait faire office de mère pour son futur rejeton et qu'elle répondit favorablement, le jeune homme ne sut plus quoi dire pendant quelques minutes. Il était fort probable d'ailleurs, que son teint est tourné au blanc très pâle et que ses yeux reflètent une parfaite surprise. Pendant quelques minuscules secondes, le doute s'immisça dans son esprit et il fut tenté de répondre : 'Écoutes dans l'absolu ça me tenterait bien mais je tiens à rester en vie, merci' mais il finit par chasser ses pensées absurdes de sa tête et d'assener, d'un ton sans appel : « Tu blagues. » Maintenant il en était certain et il se traita mentalement d'idiot pour avoir pensé, ne serait-ce qu'un instant, qu'Aria était sérieuse.

« Ma princesse je te ferais savoir que les Crowford sont tellement beaux que même lorsqu'ils deviennent des vieux croulants, ils sont toujours aussi resplendissants de splendeur et attirent encore pleins de jeune fille ! » Bien que la chirurgie esthétique était, dans le principe, pas dénuée d'intérêt, Abell savait qu'il n'en aurait pas besoin. Son visage resterait celui d'un magnifique ange toute sa vie. Et non, ce n'était pas de la prétention de sa part d'assumer cela, pas du tout !

Astoria ne comprenait pas pourquoi Abeille se sentait soudain si intéressé par ce qu’elle avait pensé de lui la première fois où ils s’étaient rencontrés. Ils avaient eut beau être à Poudlard à peu près au même moment, ils n’avaient jamais pris le temps, à l’époque, de se parler. Et à vrai dire, Aria n’avait jamais remarqué son ami, vu qu’elle n’avait d’yeux que pour Drago Malefoy qui, à l’époque rappelons-le, la traitait dès qu’il la voyait de pot de colle, de peste et de casse-pieds ! Oui, Drago et l’amour, ça fessait un peu quinze mille à l’époque ! Heureusement que maintenant, tout allait beaucoup mieux pour eux deux ! Preuve en était qu’ils étaient mariés et avait un magnifique bambin qui faisait une bonne sieste -par Merlin merci !-. En tout cas, la réponse qu’elle allait lui donner n’allait sûrement pas lui faire plaisir… Mais bon, elle s’en fichait pas mal, elle lui dirait la vérité qu’il le veuille ou non…

« Que tu étais un chieur né et que grand mal m’avait pris de me trouver à Honeydukes ce jour là. Abell, je te détestais sans te connaître, ces filles là veulent de toi dès le premier regard. A mon avis elles sont tellement bêtes qu’elles ne voient pas le dragueur né que tu es… »

Elle ne comprenait pas non plus pourquoi il ne pouvait pas comprendre cela. Ce genre de filles, elle les connaissaient bien. C’était le même genre de nanas qui trainaillaient autour de SON Drago chéri, quand elle était encore à l’école. Genre Pansy Parkinson -Astoria ne l’avait jamais portée dans son coeur et elle se demandait bien ce que sa soeur lui trouvait, mais elle était toujours restée courtoise avec elle juste pour faire plaisir à ses parents- qui couvait Drago d’un regard qui en disait long et qui ne voulait qu’une chose, être la prochaine madame Malefoy… Pas de quoi ravir Astoria qui aspirait à cette place avec un amour véritable pour le jeune homme…

La brune ne répliqua même pas pour le bordel soit-disant organisé d’Abeille. Si ça lui plaisait de penser qu’il était un tant soit peu organisé hein… Par contre, lorsqu’elle lui dit que la chambre était libre, Aria aurait volontiers pris une photo, une vidéo, n’importe quoi pour immortaliser cet instant. La tête d’Abeille était juste sans égale ! Pour quelques mots -et une grosse plaisanterie-, le photographe s’était presque liquéfier sur place ! Sa réaction était plus drôle encore que n’aurait pu l’espérer Aria ! Elle qui pensait qu’il allait partir en courant en la traitant de folle, ou qu’il allait lui répondre « Ok » pour déconner du tac au tac et la prendre elle, au dépourvu… Non, il s’était fait avoir comme un bleu. N’en pouvant plus, la brune explosa de rire.

« Tu aurais du voir ta tête, c’était magistral ! Oh j’aurais dû te prendre en photo ! Mon pauvre Abell, si tu t’étais vu ! »

Une fois son fou rire passé et ses larmes de rire épongées grâce à un mouchoir, Astoria écouta Papy Abeille lui assurer que rien ne pourrait altérer sa beauté, pas même la vieillesse. Aria en doutait fortement, surtout s’il continuait à vivre comme il le faisait maintenant. Il n’y avait qu’à voir les célébrités moldues… Elles succombaient toutes et étaient encore plus laides qu’avant !

« Oui oui, bien sûr ! Aller papy, mets ton manteau, je te payes un déca ! Célis ? Célis ! » Un elfe de maison se matérialisa presque instantanément devant la jeune femme et celle-ci reprit : « Je sors une petite demie-heure. Prends soin de Scorpius tu veux ? Il dort, mais si jamais il se réveille, tu lui donne son biberon. Enfin, tu sais quoi faire, pas vrai ? »

L’elfe de maison répondit par l’affirmative et après un dernier coup d’oeil à son fils adoré, Astoria attrapa veste, sac, et Abeille par le bras pour l’entraîner dehors. Drago avait d’abord trouvé très étrange que la jeune femme soit restée aussi proche de son ex et ils s’étaient quelques fois pris la tête à cause de ce dernier, Drago pensant que peut-être, Aria l’aimait encore. Ce qu’il n’avait compris que très tardivement, c’était que la brune n’avait d’yeux que pour lui depuis des années et qu’elle n’avait aimé que superficiellement Abeille. Oh, elle avait eut des sentiments pour le photographe, bien sûr, mais jamais ils n’avaient été aussi forts que ceux qu’elle avait pour Drago… Heureusement, Abeille avait vite compris !

[Terminé pour Astoria]