On ne peut pas tout voler [PV]

On ne peut pas tout voler.

[...] et la morale de ceci, c'est : Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu'il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n'étiez avant d'être devenue ce que vous êtes.

Alice venait de terminer ses devoirs. Elle s'étira et regarda par la fenêtre. Il pleuvait. Beurk ! Elle n'aimait pas la pluie, ça rendait tout plus triste, et en plus, ça lui faisait penser à ses parents qui étaient sûrement sous cette flotte malgré les kilomètres qui les séparaient. Ne s'ennuyaient-ils pas maintenant que même Micah était à Poudlard ? Décidée à écrire à ses parents, elle chercha de quoi le faire. Pour le hibou, pas de problème, elle prendrait celui de l'école, mais il lui fallait tout de même un parchemin neuf et sa plume. « Mince ! » Plus de parchemin ! Déjà ?! Mais il fallait qu'ils arrêtent d'écrire dans cette école, ce n'était pas possible ça ! En plus, au prix du parchemin, ça allait les ruiner ! Elle hésita à aller quémander auprès de Mattew ou de Nasira, son frère et sa sœur écrivant globalement moins qu'elle en classe, mais ça prendrait trop de temps, elle voulait écrire à ses parents maintenant. Elle jeta un coup d’œil autour d'elle. Dans la bibliothèque, il n'y avait pas grand monde à cette heure-ci, mais elle repéra rapidement son ennemie préférée, Elena. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres roses. Elle rangea ses affaires sans un bruit et glissa du haut de sa chaise pour rejoindre le sol, là encore sans un son. Elle marcha d'un pas naturel bien que silencieux et tourna autour d'Elena tel un vautour. Elle guettait le bon moment pour voler un rouleau vierge à celle qui lui avait pourri plusieurs de ses affaires alors qu'elle en avait déjà très peu (elle ne pardonnerait pas, hors de question!). Enfin, Elena tourna la tête pour attraper un gros livre de l'autre côté de sa table. Alice se glissa près du sac, accroché à l'arrière de la chaise d'étude, prit un des parchemins et le glissa dans sa manche. Ensuite, elle recula d'un pas, fit volte face vers un rayon comme-ci elle cherchait un livre. Elle joua ce petit jeu trois secondes de plus avant de hausser les épaules comme ci elle avait fait chou blanc dans sa recherche et elle sortit de la bibliothèque. Ce n'est qu'une fois dehors que son visage, neutre durant son opération de vol, s'éclaira d'un sourire. Et voilà, problème réglé. Elena avait des parchemins à foison, ce n'était pas pour rien qu'elle la traitait de pouilleuse, elle qui n'avait rien. Un seul ne lui manquerait pas. Et s'il lui manquait, tant pis pour elle. Elle s'en rachèterait. Soulagée, elle se dirigea vers la salle commune de sa maison.

Une fois arrivée sur place, elle s'installa et ouvrit le parchemin. Elle avait eu peur de s'être trompée de poche et d'en avoir pris un avec des écritures dessus. Elle aurait eu l'air bête. Mais dans ce cas elle l'aurait rendu en le glissant sous le lit de sa camarade de dortoir. Sortant plume et encrier, elle s'installa dans un coin de salle commune... « Non mais c'est pas vrai ça ! » Son encrier était tout sec ! Plus d'encre ! Ou quasiment plus en tout cas ! Et c'était plus dur de voler de l'encre que de voler un parchemin, en plus,à part Elena, il n'y avait personne qu'elle détestât assez pour lui piquer ses affaires dans l'école.

Elle repéra alors Alex', une fille d'un an plus âgée qu'elle. « Ah, tiens, Alex', tu tombes bien ! Tu pourrais me prêter ton encrier s'il te plaît ? C'est pour mes parents. Je n'ai pas de chance aujourd'hui, il me manque toujours un truc. » Mais elle y arriverait, foi de Orwell !

Alexandra devait être avachie dans la salle commune depuis au moins une bonne heure. Ses autres camarades s’étaient rapidement lassées d’une pause cocoon sur un fauteuil, et s’étaient toutes rendues à la bibliothèque pour commencer le devoir d’Histoire de la Magie qu’ils auraient à rendre la semaine suivante. Pour la jeune Bowman, s’y prendre une semaine à l’avance était bien trop tôt ; elle préférait attendre le dernier moment pour tout écrire d’une traite, sans avoir à y revenir tous les deux jours en se demandant si elle n’avait rien oublié. De toute façon, même en ne travaillant qu’au dernier moment, elle parvenait toujours à décrocher de bonnes notes –ou tout du moins, des notes qui lui convenaient parfaitement-. Elle n’avait jamais été comme Maximilien, à vouloir exceller un peu partout, et se contentaient de ses résultats actuels. Les cours étaient déjà bien assez épuisants comme ça, il était inutile qu’elle réduise ses temps libres pour se fatiguer encore plus. Pour autant, Alexandra n’avait jamais été une fille qui pouvait passer son temps à larver. En règle générale, elle aurait profité de ces moments-là pour s’entraîner au Baseball dans un recoin caché du parc, ou, dernièrement, pour essayer de mieux maîtriser sa technique sur un balai. Arthur l’aurait peut-être d’ailleurs aidée, puisqu’il le faisait assez régulièrement, sans que ça ne paraisse le déranger beaucoup pour autant –quoique, même si ça avait été le cas, Alex ne s’en serait pas rendue compte d’elle-même-. Cependant, avec ce temps pourri, il était impensable qu’elle mette le nez dehors ; si jamais elle attrapait un rhume parce qu’elle jouait au Quidditch avec Arthur, Maximilien aurait certainement passé un gros savon au Serpentard. Son aîné semblait de plus en plus sur ses gardes, cette année, et reluquait tous les garçons qui côtoyaient Alexandra d’un très mauvais œil. Arthur était cependant un vieil ami d’enfance, et était de ce fait un peu plus épargné. Ce n’était pas vraiment le cas de tous, et la jeune blonde devait sans cesse faire attention à ne pas parler à un garçon trop longtemps pour ne pas éveiller de soupçons.

Maximilien avait cependant de bonnes raisons d’être sur le qui-vive cette année, même s’il n’en était probablement pas conscient. Car contrairement aux autres années, Alexandra n’avait pas en vue que des élèves d’années supérieures avec qui elle vivait des romances idylliques dans son imaginaire. Mais ça, Maximilien n’en avait aucune idée, puisqu’elle n’avait pas rencontré cette certaine personne à Poudlard. La jeune fille soupira, puis regarda la pluie par la fenêtre. Elle se demandait ce que Dan pouvait bien faire. Sous cette pluie, s’entraînait-il au Tennis ? Ou était-il comme tous les autres, en train de faire son devoir d’Histoire de la Magie ? Peut-être devrait-elle faire un tour à la Bibliothèque pour voir si le Poufsouffle était sur l’une des tables en train de plancher sur son parchemin, mais il était également possible qu’il soit déjà rentré dans sa salle commune pour échapper à l’afflux d’élèves de troisième année qui allaient se rendre dans le domaine de Madame Pince. Alex ne savait pas trop quoi faire… Elle ne voulait pas donner l’impression de le suivre partout, surtout lorsqu’on se souvenait des circonstances dans lesquelles ils s’étaient rencontrés.

La jeune fille fut tirée de sa rêverie par une petite voix fluette qui venait de l’appeler. Alex détacha les yeux de la fenêtre ruisselante de pluie, et tomba nez à nez avec Alice Orwell, une petite Aigle d’un an sa cadette, et qui était également la petite sœur de la magnifique Nasira –son idole-. La blonde n’avait pas remarqué que quelqu’un d’autre venait de la rejoindre dans la salle commune, et en fut donc quelque peu étonnée. Cependant, elle parvint rapidement à reprendre le fil de la conversation, et fit un sourire à Alice. Elle avait toujours beaucoup apprécié cette petite, qu’elle considérait un peu comme une adorable petite sœur/poupée –au choix-.

« Coucou Alice, tu vas bien ? Mon encrier ? Oui pas de soucis, je t’attrape ça tout de suite… tu veux écrire une lettre à tes parents ? »

Alexandra se pencha pour récupérer son sac au pied du fauteuil, et en sortit une petite bouteille d’encre noire premier prix. Par précaution, elle sortit aussi sa plume, au cas où Alice aurait oublié la sienne.

« Tiens, je peux te prêter aussi ma plume si tu veux. Désolée, je n’ai que de l’encre normale, pas celle qui change de couleur… ça t’ira quand même ? »

Venant d’une famille modeste, et étant quelqu’un de très économe, Alexandra ne faisait pas de fantaisies comme s’acheter des plumes en sucre, autocorrectrices, ou des encres drôles qui changeaient de couleur ou traçaient de belles courbes graphiques. Cependant, Alice était également du même milieu qu’elle –même si la blonde ne savait pas que la condition des Orwell était encore moins enviable que la sienne-, et ne devrait donc certainement pas s’en inquiéter. Au pire des cas, si elle ne voulait pas de cette encre, Alexandra irait demander à ses camarades de chambrée si elles avaient quelque chose de mieux pour Alice !

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Même si la ressemblance entre chaque enfant Orwell était inexistante, il était de notoriété publique qu'Alice était la sœur de la très populaire Nasira et du très violent Mattew. Sa vie à Poudlard était donc, bizarrement, simple. Elena mise à part, on l'embêtait assez peu, mieux, on la choyait presque, soit pour se faire bien voir de Nasira, soit pour éviter les coups. Elle supposait que Micah profitait aussi de ce traitement de faveur chez Serpentard. C'était quand même assez magique, sachant que leur ordinaire, chez eux, était de voler et de vivre dans la misère. Ce dernier était à relativiser, car il s'agissait de misère purement matériel, au niveau affectif, elle n'avait jamais manqué de rien, ayant deux parents aimants et des frères et sœurs adorables (même Micah, mais il ne fallait pas trop le dire). Et en général, elle avait aussi de quoi manger et un toit sur la tête. C'était le reste qui se révélait plus compliqué, comme payer l'eau courante pour se laver, réussir à avoir un uniforme correct... enfin, tout ça ce n'était jamais qu'une question d'habitude. Et elle préférait ça à l'orphelinat qui aurait été son lot si elle n'avait pas été adoptée.

Toujours est-il qu'elle ne put s'empêcher d'être relativement surprise lorsque Alexandra accepta très facilement de lui prêter son encrier. « Merci, oui c'est ça, c'est pour écrire à mes parents. C'est la pluie tu comprends. Je me demande comment ils vont, et s'ils ont réussi à colmater les fuites du toit ou bien si la maison prend l'eau. » Ses parents étaient gentils, mais ils n'avaient jamais aucun sens pratique. Elle sentait le coup qu'ils n'avaient rien fait pour les fuites et qu'au moment où ils recevraient son hibou, ils seraient en train de les colmater. Mais trop tard, leur sol en terre battu serait complètement inondé. Bah, d'ici le printemps ce serait sec hein !

« Oui, oui, merci. Mais ça existe de l'encre qui change de couleur ? Ça a un intérêt ? Je veux dire, de l'encre, c'est supposé écrire, puis voilà quoi. Et il est probablement plus économique d'acheter plusieurs sortes d'encre vu que ça ne se périme pas, que d'en avoir une seule qui change de couleur. Franchement, ces riches, ils font n'importe quoi avec leur argent. » Elle attrapa l'encrier et s'installa près de sa camarade pour écrire tout en continuant à parler. Le gaspillage était un truc qui l'agaçait et qui, selon elle, justifiait parfaitement le vol. Si les quelques billets qu'elle récupérait dans les poches des touristes devaient servir à acheter des encres gadgets, ils étaient mieux utilisé avec elle pour des pommes de terre ou des œufs. « Et il y a beaucoup de gens dans l'école qui utilisent des encres gadgets ? Il faudra que j'en parle à Mattew, c'est tellement ridicule... encore que Nasira est capable d'aimer un truc pareil. » Sa sœur était toujours au top de la mode. C'était aussi pour ça qu'elle était la plus belle. Le mieux étant qu'elle arrivait à l'être sans un centime ! Elle arrangeait ses vêtements en faisant un peu de couture pour adapter ce qu'elle avait déjà, elle empruntait maquillage et accessoires, sinon, elle les volait pendant l'été. Bref, elle arrivait à tout en allant à l'économie. Mais quand même... de l'encre c'est de l'encre...

Alexandra jeta un bref coup d’œil par la fenêtre lorsqu’Alice lui parla de la pluie. En effet, celle-ci était assez torrentielle, et semblait ne pas vouloir s’arrêter de sitôt. La blonde ne fit aucun commentaire sur les possibles fuites d’eau du toit de la maison de la deuxième année ; après tout, elle aussi avait quelques petits problèmes avec sa maison, même s’ils arrivaient à garder l’endroit sec et vierge de toute dégradation climatique. Ils n’étaient pas bien riches, mais ne faisaient pas non plus partie des cas extrêmes, encore heureux. Cependant, Alexandra ne savait que trop bien ce que ça faisait de ne pas être d’un milieu aisé. A la place d’Alice, elle n’aurait pas aimé qu’on l’interroge sur le pourquoi du comment, ou pire, qu’on fasse preuve de fausse sympathie. Il n’y avait rien de pire que les paroles creuses et toutes faites. Aussi se contenta-t-elle d’adresser un sourire à sa cadette.

« Je comprends, oui. Mais avec la pluie, il faudra bien rouler ton parchemin, si tu ne veux pas qu’il soit tout trempé et illisible lorsqu’il va arriver. Tu voudras que je te montre ? »

C’était un problème récurrent, lorsqu’on habitait en Angleterre. Mais après un peu plus de deux ans à Poudlard, Alexandra savait à présent quoi faire pour éviter ce petit désagrément. Elle aurait certes pu utiliser un sort pour imperméabiliser ses lettres, mais ce dernier n’était pas au programme des troisièmes années, et la blonde ne voyait que très peu d’intérêt de l’apprendre par elle-même. D’autant plus qu’elle avait déjà trouvé d’autres solutions…

Alex eut un rire lorsqu’Alice lui demanda innocemment si les encres de couleur changeantes existaient, et quel en était l’intérêt. Pour tout dire, la Serdaigle n’avait toujours pas réussi à trouver pourquoi ce genre d’encre était si populaire. Certainement étais-ce parce que c’était amusant.

« Oui ça existe, et je crois que tu peux en trouver de toutes les sortes à Pré-au-Lard. Mais je n’y suis pas encore allée, je viens juste d’entrer en troisième année, donc il va falloir attendre encore un peu. Il me semble que ce n’est pas une encre qui change de couleur selon tes envies, mais plutôt une qui écrit de n’importe quelle couleur à n’importe quel moment. C’est plutôt agaçant d’ailleurs, quand j’en emprunte à une de mes camarades de classe ; c’est vraiment perturbant d’avoir un cours qui commence noir, puis qui devient rose et turquoise juste après. Parfois, l’encre change même de couleur en plein milieu du mot ! »

Mais bon, comme ses amies faisaient l’effort de lui en prêter, elle n’allait pas trop se plaindre non plus. Etourdie comme elle l’était, Alexandra oubliait souvent ses affaires de cours dans son dortoir, alors heureusement qu’il y avait des bonnes pâtes pour lui faire l’aumône.

« Ça n’a pas grand intérêt ceci dit, c’est juste un petit accessoire. Mais en effet, c’est du gaspillage. »

Pour ça, Alice et Alexandra étaient totalement d’accord. Pas étonnant pour ces deux fillettes qui tendaient à faire des économies par n’importe quel moyen.

« Oh et tu serais étonnée par le nombre de gens qui utilisent ce genre de chose. » ajouta Alexandra face à la surprise de sa camarade. Peut-être Alice n’était-elle pas assise à côté de ce genre de personnes ? Toujours est-il que parmi les troisièmes années de Serdaigle, ces « encres gadget » comme disait sa cadette, avaient une popularité non négligeable.

La Serdaigle eut un sourire lorsqu’Alice mentionna Nasira et Mattew. Son idole et un des garçons faisant partie du top 5 de sa stalk-list. Relativement parlant, Alice avait de la chance de faire partie de sa famille. Quoique, Maximilien et Jérémy étaient aussi canons, si on y pensait un peu plus. C’était d’ailleurs pour ça qu’Alex avait tant de soucis à se faire –surtout avec Hummingbird-.

« Bref, je me contente très bien de mon encre noire. » reprit enfin Alexandra, dans un haussement d’épaules.

Et si ça convenait à sa cadette, il n’y avait aucun problème.

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Alice hocha la tête pour montrer qu'elle prenait bien en compte la remarque de son aînée sur la pluie. Il était vrai que c'était un problème d'envoyer les parchemins par hibou, il arrivait qu'ils prennent l'eau. Bien sûr, il existait des compartiments à parchemin pour les rouler à l'intérieur et éviter ce genre de désagrément, mais Alice n'en possédait pas (on pouvait compter sur les doigts de la main ce qu'elle possédait de toute façon, et c'étaient principalement des livres ou du matériel scolaire). « Oui, je veux bien que tu me montres. Un jour il faudra que je me trouve les protège-pluie pour parchemin, mais j'avais regardé sur le chemin de traverse, ça coûte affreusement cher. » Quant à en voler un, elle y avait pensé, mais elle se contentait en général de voler ce qui lui était vraiment utile, or ça, c'était plus un gadget, il existait d'autres façons d'envoyer un hibou sans mouiller son parchemin. Là, elle n'en avait pas sous la main, mais on pouvait aussi l'enrouler dans un sac plastique, ça marchait et c'était plus économique, des sacs plastiques, on en trouvait partout. Le système D, il n'y avait que ça de vrai. Dommage qu'il ne fonctionne pas pour tout, car Alice avait parfois besoin de choses qui n'étaient pas vraiment substituables. La robe de noël, par exemple, allait être un problème encore une fois. Heureusement, elle avait encore un peu le temps d'y réfléchir, et elle pensait pouvoir trouver une solution en demandant aux filles inscrites dans des clubs avec elles. Romilly Bradley lui avait donné deux robes de tous les jours l'année précédente vu qu'elle ne voulait pas les jeter et qu'elles étaient encore en bon état. Alice n'avait par ailleurs jamais eu de tenue aussi coquettes que ces robes-là. Elle avait à peine osé les porter ! Elles étaient dans sa malle. Elle les avait juste mis une fois chacune pour aller à la bibliothèque (même si l'une des deux était un peu chaude pour l'été), histoire d'avoir l'air moins pouilleuse pour une fois quand elle traînait dans les rayons. A défaut de don, elle trouverait peut-être une camarade pour lui prêter une vieille robe. Mais un don serait mieux, parce que Alice était un peu du genre crevette et elle aurait sûrement besoin de faire retoucher la robe si elle ne voulait pas flotter dedans. Enfin... si elle pouvait récupérer les anciens vêtements de ses camarades plus âgés, c'était justement parce qu'elle était petite, l'un dans l'autre, c'était peut-être pas si mal. Et si vous pensez que Alice avait honte à l'idée de quémander, vous vous trompez. Elle ne pensait pas que ce soit comme de la mendicité que de demander des services de ce genre. Après tout, comme le lui avait dit Romilly l'année dernière quand elle avait filé ses vieilles robes à plusieurs premières années dans la situation d'Alice, à quoi serviront ces capes et ces robes dans une poubelle ? Tout était plus utile dans la malle d'Alice qui portait déjà à la base les anciens vêtements de Nasira (et n'était donc pas à ça près).

Elle écouta ensuite Alexandra lui parler des encres qui changent de couleur. Un accessoire complètement inutile, pire, un accessoire qui coûtait sûrement cher !!! Alice trouvait ça idiot, mais bon, il n'y a que ceux qui manquent d'argent qui peuvent comprendre qu'un sou est un sou. « Je vois... si ça les amuse... mais je continue à trouver ça bête. » Tout en parlant, elle écrivait à ses parents, elle leur parlait du toit, leur demandait de lui envoyer du parchemin parce qu'elle n'en avait plus et leur racontait ses dernières aventures à Poudlard (qui se résumaient souvent à des disputes avec Elena). « Moi j'écris à l'encre bleu foncé » remarqua Alice, mais ça restait peu exotique. Elle avait aussi un peu d'encre rouge pour les titres. Et elle économisait sur ses réserves pour avoir à en racheter le moins possible. « J'ai presque terminé ma lettre, tu me montres comment on fait pour la pluie ? »

Alexandra acquiesça avec un grand sourire lorsqu’Alice accepta qu’elle lui montre la façon dont il fallait plier un parchemin pour éviter qu’il n’arrive tout détrempé et donc, illisible. Quelques fois, la jeune Serdaigle se disait que certains moyens de communication sorciers étaient vraiment très archaïques. Leur mode de vie complet était démodé, d’ailleurs. Pas de mobiles ni de téléphones pour contacter rapidement une autre personne. Pas de facteur qui pouvait transporter le courrier au sec et le livrer sans trop de dommages. Bon au final, un hibou était plutôt pratique de temps à autres parce qu’à Poudlard, les élèves n’avaient pas à payer pour leur correspondance, mais tout de même… un coup de fil aurait été plus rapide. Et puis d’ailleurs, quelle était cette idée farfelue d’écrire avec des plumes et des encriers ? Il fallait s’encombrer de plein de plumes différentes, et de petits pots d’encre qui avaient toutes les chances de se casser au fond de son sac –d’autant plus lorsqu’on s’appelait Alexandra et qu’on avait une maladresse presque maladive-. Un bête stylo bic n’aurait-il pas été plus pratique ? Et même, à la rigueur, un stylo plume était déjà plus évolué… Ces sorciers alors… C’était comme utiliser des bougies à la place de l’électricité. Poudlard était-il tellement dans un coin paumé qu’il n’y avait même pas de réseau électrique ? La jeune fille grommela. Maximilien aurait beau dire ce qu’il voulait sur le fantastique monde sorcier, Alexandra se sentait bien plus à son aise chez les Moldus.

Alice lui parla ensuite des protèges pluies pour parchemins, en disant qu’ils étaient hors de prix. Ah, ça aussi Alexandra avait lorgné dessus lorsqu’elle était partie faire ses fournitures avec Maximilien sur le Chemin de Traverse, mais autant se vendre un rein et se priver de nourriture pendant tout un mois. C’était totalement excessif pour ce que c’était. Les sorciers étaient vraiment des arnaqueurs.

« Oh oui, c’est affreux, n’est-ce pas ? Si ça t’intéresse j’essayerai de regarder à Pré-au-Lard lors de ma première visite pour voir si les prix sont plus abordables. Je suis en troisième année du coup j’ai le droit maintenant, j’espère que ce sera chouette. Personnellement je ne vois pas de différences avec le Chemin de Traverse, mais mon frère m’a dit qu’il y avait tout un tas de boutiques chouettes. » dit Alexandra à sa cadette, en songeant que, de toute façon, elle n’avait jamais été dépensière et se contenterait simplement de faire du lèche vitrine sans rien acheter.

Oh et puis ce serait une balade sympa avec ses amis. C’était une perspective déjà plus intéressante que de rester cloitrée 7 jours sur 7 à Poudlard sans pouvoir en sortir, hormis pour les vacances. Et d’ailleurs, en parlant de vacances…

« Ah tiens et je voulais savoir, vous allez retourner chez vos parents pour les vacances de Toussaint et de Noël, ou vous allez rester ici ? »

Il y avait normalement plus d’élèves qui rentraient chez eux pour les vacances, et très peu restaient à Poudlard, surtout pour les vacances de Noël. Mais ne savait-on jamais, avec les évènements comme le bal de Noël et tout ce qui s’en suivait –les formations de couples et cætera-, certains décidaient au final de prolonger leur séjour à l’école de sorcellerie. Quelque chose d’incompréhensible pour Alexandra, pour qui la famille passait avant tout le reste. Elle supposait cependant que Mattew, Nasira, Alice et le petit dernier, Micah, retourneraient voir leurs parents, vu l’attachement qu’ils avaient pour eux. La preuve, la beauté exotique avait toujours des lumières dans les yeux lorsqu’elle parlait du reste de sa fratrie ou de ses parents.

Laissant de côté les vacances pour le moment –après tout, la rentrée avait tout juste commencé !-, Alexandra eut un nouveau rire lorsqu’Alice qualifia les encres qui changeaient de couleur et l’idée de les utiliser de bête.

« Je suis tout à fait d’accord. » répondit Alexandra avec un sourire, avant de se caler un peu mieux sur son fauteuil, laissant à Alice le soin de finir d’écrire sa lettre à ses parents. Elle n’aurait pas voulu qu’une de ses amies lorgne sur son parchemin alors qu’elle était en train de parler de choses personnelles à ses parents. De ce fait, elle ne prêta aucune attention au contenu de la lettre qu’écrivait Alice. Ce n’étaient pas ses affaires après tout. Et c’était très impoli de lire par-dessus l’épaule des gens.

Sa cadette brisa cependant le silence en précisant qu’elle utilisait de l’encre bleue. Alexandra n’en avait même pas dans ses réserves, puisqu’elle préférait la noire, plus classique. Et qui s’accordait mieux avec la couleur des parchemins, de l’avis de la jeune Serdaigle. Enfin en tout cas, quand elle se baladait dans les bibliothèques ou les vieux musées, elle avait eu l’occasion de voir d’anciens parchemins ou livres, et l’encre était en général noire. Du coup, elle ne s’était pas encombrée d’encre d’autre couleur. De toute façon, elle ne s’appliquait pas particulièrement pour prendre ses cours, puisqu’elle les relisait à peine. Elle se contentait d’écouter attentivement quand les professeurs parlaient, et c’était suffisant. Sa concentration avait cependant des limites, et il lui arrivait de somnoler pendant des heures de cours entières, mais en général, les sujets qui l’ennuyaient ne tombaient pas réellement aux interrogations. Et puis elle parvenait à s’en sortir malgré tout, alors elle se fichait bien que ses cours soient agréables à lire ou non.

« Je n’ai que de l’encre noire, moi. » confia Alexandra à Alice, sans s’attarder sur les raisons de son choix. Oh et puis, l’encre noire faisait partie des moins chères, donc elle n’avait pas cherché plus loin, et elle savait bien que sa cadette la comprendrait, puisqu’elles ne roulaient toutes deux pas sur l’or.

Quelques minutes plus tard, Alice acheva sa lettre, et Alexandra fouilla dans son sac pour en sortir un vieux parchemin sur lequel elle avait noté un bout du cours du Professeur Slughorn.

« Pas de soucis. Regarde, je vais te montrer et ensuite tu essayeras de le faire avec le tien. Alors tu prends le parchemin comme ça, tu le plies ici, tu le retournes, hop… »

En même temps qu’elle parlait, elle exécuta deux ou trois mouvements pour rouler son parchemin bien serré afin que l’eau ne rentre pas, et montra le résultat final à Alice. Une tactique extrêmement simple qui avait déjà fait ses preuves. Déroulant son parchemin, Alexandra lança distraitement un sortilège avec sa baguette pour que son parchemin redevienne lisse.

« Tu as bien compris ? » demanda-t-elle à Alice. « A ton tour maintenant. »

Elle restait à côté au cas où sa cadette bloquerait sur une étape. Après tout, il n’était pas évident pour tout le monde de réussir ses pliages dès le premier coup. Et Alexandra comptait bien rester avec la jeune Bleu & Bronze jusqu’à ce que celle-ci n’ait plus besoin de son aide !

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« Nasira aussi aime bien Pré-au-lard, mais je suis intimement persuadée que son seul attrait est de faire un peu sortir les élèves de l'école. Changement de paysage quoi. » Alice n'était pas très attirée par le fait d'aller dans le village sorcier attenant à Poudlard. Déjà, les boutiques étaient peut-être chouettes mais elle n'avait pas d'argent (probablement encore moins qu'Alex' puisqu'en ce qui la concernait elle n'en avait pas du tout), ensuite, elle ne voyait pas l'intérêt d'aller se peler dans un village sorcier quand on pouvait rester bien au chaud au coin du feu. Alice avait l'esprit pratique, son confort passait bien avant sa curiosité, cette dernière étant quasiment absente de ses gênes, sauf si la curiosité intellectuelle comptait, mais en ce qui concernait Pré-au-lard, ça ne l'excitait pas du tout. Elle avait lu pas mal de choses sur le village, et ce n'était pas si folichon que ça. Remarquez, peut-être que sous la pression de ses camarades, elle s'y rendrait quand même lorsqu'elle aurait l'âge. Actuellement, elle ne l'avait pas, donc la question ne se posait pas non plus.

« On ne rentre jamais chez nous pour les vacances. » Et le jamais était impossible à discuter. Elle savait qu'elle ne pouvait pas rentrer, et ses frères et sa sœur non plus. « On ne peut pas. Ou pour être plus exacte, nos parents ne veulent pas. Ils seraient ravis de nous voir pour Noël, mais ils préfèrent qu'on reste à Poudlard parce qu'ici on a à manger, des couvertures qui n'ont pas de trou et une cheminée en état de fonctionnement. En plus, déjà que l'été ça craint, mais l'hiver c'est encore pire dans les bidonvilles. » Bien entendu, si vous écoutiez la radio, il n'existait aucun bidonville à Londres. Cependant, c'était comme dans toutes les grandes métropoles. Ce n'était peut-être pas des maisons faites dans des bidons à proprement parler, mais lorsque c'est insalubre à ce point, ça ne vaut pas mieux. Et encore, ils n'étaient pas les plus mal lotis. Leur maison était plus de broc que de brique, mais elle tenait à peu près le choc, à quelques fuites près. Et ils avaient l'électricité et l'eau courante une bonne partie de l'année (celle où ils pouvaient payer les factures). « Je me suis déjà fait voler mon écharpe une fois. Si tu veux mon avis, c'était très déplacé de leur part. On ne devrait jamais voler quelqu'un qui est dans la même galère que nous. » Alice parlait très naturellement de sa vie. Pas pour se faire plaindre, justement parce qu'elle ne voulait pas se faire plaindre. Elle n'avait pas d'argent, parfois elle avait faim, parfois elle avait froid, mais elle n'était pas malheureuse. Oh ! Oui ! Elle rêvait comme toutes les petites filles d'une jolie poupée à noël, d'avoir un sac que sa sœur n'ait pas déjà usé ou d'une belle robe neuve, mais depuis qu'elle était en âge de raisonner, elle savait qu'elle n'aurait rien eu de plus à l'orphelinat que chez ses parents adoptifs. Et quand elle voyait les enfants de l'orphelinat sorcier passer devant eux pour la promenade du dimanche, bien rangé par deux, en direction du chemin de traverse pour leur sortie hebdomadaire, elle était parfaitement heureuse d'avoir au moins la liberté du grand air et d'un endroit qui soit « chez elle ». Ce aussi délabré que soit cet endroit, il lui appartenait. Elle avait son coin dans la petite maison en bois avec ses livres et ses jouets. Elle avait des parents qu'elle pouvait appeler papa et maman. Deux frères. Une sœur. Elle préférait la misère à la solitude qu'on devait ressentir à être au milieu de ce rang d'orphelin – pour la plupart orphelins de guerre – qui ne recouvrerait un semblant de dignité que lorsqu'ils entreraient à Poudlard. Et encore, même là, à qui écriraient-ils ? Qui se soucierait d'eux ? Alice était heureuse à sa façon, et ceux qui ne comprenaient pas qu'elle le soit, elle les méprisait.

Elle ne répondit rien au fait que sa camarade ait de l'encre noire. Avec la bleue que Alice possédait elle-même, c'étaient les plus classiques. Quand on n'avait pas de moyen, c'était ce qu'on achetait. Pas besoin de commentaire, elles le savaient l'une et l'autre.

En revanche, elle fut particulièrement attentive aux mouvements des mains de sa camarade pour le pliage de sa lettre. Elle la regarda faire et sur son invitation l'imita. Alice avait une bonne mémoire, aussi eût-elle le geste à peu près sûr. « C'est bon comme ça ? » Interrogea-t-elle à peu près à mi-parcours. « J'espère vraiment que l'eau ne traversera pas. » Satané Angleterre, il ne pouvait pas faire beau de temps en temps ? Grr !

« Oui, je suppose que ça y joue un peu. Ceci dit, ça ne fait pas de mal de sortir un peu. Je ne cracherai pas sur une sortie hors de Poudlard ! On a tellement peu d’occasions de mettre le nez dehors… à part pour les vacances. » répondit Alexandra. Et c’était bien dommage selon elle, parce qu’elle aurait bien voulu savoir où se situait Poudlard exactement. Non mais c’était vrai quoi, même dans l’Histoire de Poudlard, personne ne précisait la localisation exacte de l’école (et « Quelque part en Grande-Bretagne » n’était pas une réponse recevable pour Alex. Autant leur dire « Vous voyez le MOSI de Manchester ? Bon ben c’est pas du tout là. » tant qu’à faire !) Organiser des sorties autour du domaine n’aurait pas tué McGonagall la vieillesse, si *kof kof* pour peu qu’on en sache. Et puis ils auraient pu avoir une petite vue sur les environs, un peu plus précise que les grandes montagnes qu’on pouvait apercevoir depuis la tour des Serdaigles. « Bon après, j’aurais préféré quelque chose de plus palpitant qu’un vieux village sorcier, mais bon… » ajouta-t-elle dans un haussement d’épaule, déçue de ne pas pouvoir gambader dans un musée ou une réserve naturelle. Même aller voir un match moldu lui aurait plu ! Ils avaient si peu d’occasions de voir du sport à Poudlard, hormis le Quidditch, qui avait bien moins de charme que le Baseball, de l’avis d’Alexandra. Ça aurait fait une sortie sympathique. Mais allez caser des centaines d’élèves de Poudlard fous furieux dans des gradins pleins de moldus ! Ce serait du pur suicide. D’autant plus que la plupart des sorciers sang-mêlé ou pur-sang étaient plus qu’incapable de se comporter correctement en société moldue. il y en avait même qui se baladaient en nuisette à la Coupe du Monde de Quidditch. Enfin je dis ça je dis rien.

Alexandra fut quelque peu étonnée que les Orwell ne rentrent jamais chez eux pour les vacances, mais à bien y réfléchir, elle ne les avait jamais croisés sur les quais ; en général, elle se contentait de suivre Maximilien et de rester avec lui, de peur de le se perdre. Elle garda cependant une expression neutre lorsqu’Alice lui expliqua sans aucune gêne les conditions dans lesquelles elle vivait. Alex n’avait pas beaucoup d’argent à dépenser, mais ses parents pouvaient au moins avoir des couvertures en bon état, de la nourriture en quantités suffisantes pour les nourrir, et des cheminées qui marchaient. Et elle s’inquiétait de choses aussi futiles que ses clubs de sport ! « Oh je vois. » répondit-elle simplement, un peu honteuse d’avoir posé la question. Elle fronça cependant les sourcils lorsqu’elle entendit qu’Alice s’était déjà fait voler. « Ce n’est vraiment pas sympa, en effet. » Chose qu’elle pensait réellement. De toute façon, elle ne cautionnait pas le vol. Mais voler les pauvres, et en plus les petites filles, c’était inacceptable ! Certaines personnes n’avaient-elles aucune morale ? Ceci dit, peut-être que celles dans le réel besoin faisaient juste main basse sur tout ce qu’elles pouvaient trouver… et peu importait l’origine de la personne qui se faisait voler, du moment qu’ils pouvaient trouver un peu de chaleur et de valeur dans le maigre butin. Alexandra n’avait jamais été dans cette situation ; elle ne pouvait donc pas comprendre ce qui se tramait dans la tête des gens.

La blonde esquissa cependant un sourire lorsqu’Alice regarda attentivement ce qu’elle faisait avec son rouleau de parchemin. Elève modèle et attentive, la deuxième année exécuta parfaitement les gestes de son aînée, et Alexandra fut contente de voir qu’elle apprenait si vite. « Oui c’est parfait. » lui répondit-elle avec une expression bienveillante, en regardant les derniers gestes de la jeune Orwell. « Normalement l’eau n’ira pas au travers, sauf s’il y a une vraiment grosse tempête, mais ça devrait rester lisible. » lui assura Alexandra. « Ou même si ça bave un peu, je suppose que tes parents doivent connaître une formule pour sécher un parchemin, ça devrait faire l’affaire. » Formule qui n’était pas bien compliquée, puisqu’Alexandra s’en était déjà servie à plusieurs reprises –pour pallier sa maladresse maladive.- Voyant qu’Alice n’avait certainement plus besoin d’elle et comptait sûrement se rendre à la Volière afin de remettre son courrier à une chouette postale, Alexandra déplia son parchemin et passa sa baguette magique dessus pour la lisser et lui redonner son aspect initial. « Tu n’as plus besoin de moi du coup, non ? Je pense que tu as pris le coup de main. Si jamais tu as un problème, tu peux venir me demander dans mon dortoir. Je crois que je vais remonter faire un peu de lecture sur mon lit. » lui dit-elle en lui décochant un nouveau sourire maternel. Elle se leva ensuite, rangea ses affaires, et salua une dernière fois Alice avant de s’engouffrer dans son dortoir.