Le premier coup fut violent, mais rien qu'il n'avait déjà connu depuis le temps. Il encaissa et lança la contre-attaque, envoyant son poing droit dans la mâchoire de son adversaire. Un autre type dont il ne connaissait même pas le prénom, dont il aurait oublié le visage d'ici le lendemain. Ce n'était pas sa première bagarre à la sortie d'une boîte, il n'avait pas prévu que ça soit la dernière. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour évacuer sa peine et son amertume. C'était stupide, et typiquement le genre de comportement auto-destructeur dont il se serait moqué avec acidité quelques mois plus tôt, mais depuis, les choses avaient changé. Il avait rompu avec la personne qu'il pensait être la femme de sa vie - ouais, même quand il le pensait, il avait envie de grimacer tant ça sonnait mièvre, et pourtant -, et du jour au lendemain, elle était sortie de sa vie. Il n'aurait jamais pensé pouvoir avoir mal à ce point. Et ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait soigner, pas quelque chose qu'il pouvait faire disparaître. Alors il se saoulait, et cognait (se faisait cogner dessus, surtout) sur des gars qu'il n'avait jamais vu de sa vie, et il oubliait pendant quelques heures qu'il était en train de foutre sa vie en l'air, comme un grand. Il continuait à bosser pourtant, se débrouillait pour être à l'heure malgré les migraines apocalyptiques, et faire comme si tout ça avait encore un sens pour lui. Giada était aux abonnés absents, à nouveau - il ne pouvait même pas dire qu'il était surpris, à ce stade -, mais c'est une autre amie d'enfance qui s'était subitement manifestée pour tâcher - vainement - de le remettre dans le droit chemin.
Maïlys l'hébergeait dans sa maison familiale, dans un quartier huppé de Londres. Elle s'était pointée dans sa chambre d'hôtel un beau matin, un air féroce sur le visage (le "tu m'touches, j'te bouffe", grand classique) et avait décrété que vivre à l'hôtel et mener une vie de pochtron ne lui allait vraiment pas, qu'il était en train de gâcher son potentiel, etc, etc. Il avait arrêté d'écouter et s'était contenté de l'observer tandis qu'elle s'agitait dans tous les sens et demandait à ses elfes d'embarquer ses affaires. Donc, il vivait chez les Di Bartolomeo. Il voyait rarement les parents, ceux-ci semblant passer la majeure partie de leur temps en Italie. Il avait occasionnellement croisé les frangins, mais évitait toujours de s'attarder en la compagnie de qui que ce soit. Il n'était pas prêt à sortir du cercle vicieux dans lequel il était coincé. L'alcool, les coups, au moins il ressentait quelque chose. Maïlys trouvait peut-être ça pathétique, mais il n'avait jamais eu grand-chose à faire de l'avis de qui que ce soit - à part une personne, mais il suffisait de voir où ça l'avait mené pour comprendre qu'il n'était pas près de reproduire la même erreur.
Un coup plus brutal que les autres l'envoya au tapis, et il s'écrasa sur le bitume, sentant le goût du sang dans sa bouche. Merde. Il voulait se redresser, continuer à se battre, mais il était évident qu'à deux contre un, il n'avait aucune chance. Il s'était attaqué à plus fort que lui - comme souvent -, et il en payait le prix. Il allait avoir sacrément de mal à se réveiller le lendemain. Plié en deux, il reçut encore quelques coups sans avoir la force de se remettre sur pieds. Ouaip, pathétique. Il entendit des pas s'approcher, avant de s'évanouir pour de bon.
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Maïlys passait une soirée tranquille, relisant un dossier qu'elle devait remettre à ses supérieurs au Ministère le lendemain. Tomas était sorti quelques heures plus tôt et n'était toujours pas rentré, mais ça n'avait rien d'inhabituel. A force de se mettre dans des situations improbables, il transplanait presque mieux saoul que sobre. Ce n'était certainement pas à ça que s'attendaient ses parents quand ils avaient voulu la rapprocher de l'héritier des Habsbourg. Affalé sur le canapé, haleine alcoolisée et bave au menton, il n'avait pas grand-chose du 'bon parti' que ses parents proclamaient de-ci de-là encore quelques années plus tôt. Et en même temps, elle ne se voyait pas l'abandonner à son triste sort. Ils étaient amis, c'était quelque chose qui comptait énormément aux yeux de la blonde. Tomas était peut-être un vieux ronchon sarcastique - du moins en temps normal -, mais elle avait toujours pu compter sur lui. C'était à elle de lui rendre l'ascenseur, à présent.
Elle avait cessé de lire, ses pensées se dirigeant furtivement vers un autre ami, plus tatoué et généralement moins grognon, quand on sonna à la porte. Elle se leva, marmonnant quelques jurons haut-en-couleur à l'attention de son nouveau 'colocataire'. Il ne pouvait pas prendre ses clés ? Ce n'était pourtant pas si compliqué ! Ou bien rentrer par cheminée, s'il avait vraiment perdu ses dernières capacités cérébrales. Et dire qu'on disait ce garçon intelligent, à l'époque de Poudlard. Un chagrin d'amour et il devenait plus bête que ses propres pieds. L'Italienne se rendit malgré tout dans l'entrée, et ouvrit la porte avec irritation. La vue qui s'offrit à elle ne correspondit nullement à ce à quoi elle s'était attendue. « Hm... Abell ? » interrogea-t-elle, observant l'individu qui se trouvait sur le pas de sa porte comme s'il s'agissait d'un ovni. Doux Merlin. Comment avait-il obtenu son adresse ? Si elle l'avait trouvé un poil louche lors de leur - brève - rencontre sur le chemin de Traverse, là il battait carrément les records. Elle était prête à aller chercher sa baguette magique - qu'elle n'avait pas la place de planquer dans son pyjama, allez savoir pourquoi -, quand elle remarqua quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. « Tomas ? Oh par Merlin, amène-le à l'intérieur, vas-y. » Elle ouvrit la porte en grand, permettant l'accès au photographe qui semblait soutenir un Habsbourg en particulièrement mauvais état. Bon eh bien au moins, elle savait qu'Abell n'était pas venu là pour la kidnapper. Un mal pour un bien. Quelles étaient les chances pour que ce soit lui qui trouve son crétin d'ami et ait la décence de le ramener à bon port ? S'il s'attend à une récompense, il peut se brosser ! En tout cas, qu'elle ait confiance en lui ou pas, elle aurait quand même préféré être vêtue différemment, si on lui avait laissé le choix. Certes, ce n'était rien de trop humiliant - genre pyjama à nounours -, plutôt banal même, mais elle n'aimait pas les surprises.
Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
Toute personne connaissant Abell suffisamment aurait été capable de dire que depuis quelques temps, il y avait quelque chose d’étrange chez lui, il y avait quelque chose qui avait changé. Abell lui-même ne se reconnaissait plus par moments. Il avait recommencé à fumer. Alors qu’avant, il se laissait tenter par des cigarettes uniquement lorsqu’il était triste et déprimé, là, il fumait plus qu’il ne l’avait jamais fait. C’était devenu comme un besoin, un moyen de fuir la réalité, un moyen également de fuir la colère qui rugissait en lui. Parce que c’était bien là le cœur du problème, le jeune homme, alors qu’il était d’un naturel calme, posé, au sang froid incroyable, qu’il ne s’énervait jamais, depuis peu, il sentait qu’une colère sourde, étrangère à lui, grandissait en lui et il ne comprenait pas pourquoi, subitement, il réagissait ainsi…Enfin plutôt il ne voulait pas se l’admettre mais ceci était une autre histoire…Donc il était en colère et le pire de tout cela, c’est qu’il ne parvenait pas à gérer cette colère, à la contrôler. Il avait envie de tout péter autour de lui, il avait envie d’exploser et il ne comprenait vraiment pas pourquoi il était comme ça, il ne se comprenait plus…Pour peut-être ce qui était la première fois dans sa vie, Abell ne parvenait pas à se contrôler et comme il avait une irrésistible envie de tout casser autour de lui, il avait décidé de s’inscrire dans le club de boxe d’Harrison. Au moins la boxe l’aidait à mieux se sentir et à ne plus avoir envie de massacrer toutes les personnes autour de lui. C’était déjà un bon point. Parfois cependant il se laissait déborder et se laissait entrainer dans des bagarres violentes d’où il ressortait avec la forte envie de se gifler soi même. Il avait un comportement qu’il jugeait franchement stupide, ridicule. Pourquoi se conduisait-il de cette façon ? C’est vrai quoi, sa conduite actuelle était loin d'être son habituelle. Il ne comprenait pas. Ou plutôt, il refusait de tirer de toute cette situation les conclusions. Parce que la vérité lui faisait atrocement peur. Oui, il était bien loin de tout s’admettre à lui-même et il se contentait d’avoir un comportement ridicule et de ne rien comprendre du tout. La situation lui échappait totalement et c’était quelque chose qui lui déplaisait fortement. Après tout, il était un maniaque du contrôle, c’était reconnu de tous, et le fait de ne rien contrôler du tout là en ce moment vraiment ça l’énervait.
Ce soir là, il était tranquillement en train de descendre des shots de tequila dans un de ces bars où il trainait de plus en plus depuis ces derniers temps. Il avait prévu de rejoindre des potes en boite mais il avait eu envie de boire quelques petits coups avant, il fallait dire aussi qu’il avait entendu une certaine réflexion qui, il ne savait pourquoi, l’avait rendu furax. Du coup ouais, il avait bu un peu mais pas grand-chose. Pour lui, quelques shots comme ça, ce n’était rien, il tenait remarquablement bien l’alcool. Alors qu’il sortait du bar dans le but de rejoindre ses amis, il remarqua quelque chose d’intéressant qui se produisait de l’autre côté du trottoir. Un pauvre malheureux qui avait une très jolie belle gueule mais ceci est un avais non objectif de la rpgiste se faisait défoncer la tête par une bande de caïds qu’Abell avait lui-même affronté la veille. Il était sorti de cette bagarre à peine égratigné, c’est qu’il savait se défendre et jouer de ces poings le diable ! Pourtant, rien ne le prédestinait à cela, lui qui prenait tellement soin de son apparence qu’il refusait tout sport violent qui aurait pu porter atteinte à son charmant minois. Ne bougeant pas, l’ancien vert et argent n’était pas réputé pour aider les autres et là, en plus, se lancer dans cette bagarre c’était du suicide alors il en était hors de question. Il se précipita finalement vers le type, comme quoi il y avait vraiment un truc qui déconnait sévère chez lui en ce moment, lorsque les mecs qui l’avaient tabassé furent hors de vue. Il s’accroupit et secoua le pauvre crétin qui s’était attaqué à plus fort que lui et lui fit cracher son adresse. Le jeune homme n’eut pas à déplacer son corps vu qu’ils étaient dans le Londres sorcier et transplana. Le type s’était ré-évanoui après un ‘Il faudrait sérieusement que tu te mettes à la boxe mec’ d’un Abell particulièrement blasé. Et dire qu’il allait rester et devoir soutenir le jeune homme jusqu’à ce qu’il soit sûr et certain qu’il soit encore vivant ! A ça lui apprendrait à secourir les jeunes idiots… _______________________
Abell avait transplané dans une rue sombre pas loin d’une maison très classe dans un quartier très huppé de Londres où lui-même habitait. Visiblement, le mec qui l’avait secouru n’était pas le premier pecno venu. Le jeune photographe sonna à la porte, dans le vague espoir qu’une autre personne résidait dans la grande maison. Sinon, il n’aurait qu’à sortir sa baguette ça ne lui ferait qu’une effraction de plus à son actif ou à fouiller les poches du jeune homme pour trouver des clés. Encore fallait-il qu’il ait ses clés. Du coup, Abell penchait plutôt pour l’option magique lorsque une charmante jeune blonde finit par ouvrir la porte ce n’était pas trop tôt, ce n’est pas le tout mais il pèse lourd le Tomas. Il lui décrocha un sourire charmeur. « Hey, je te ramène ton pote, il est bien amoché par contre. » Le truc moins drôle c’est que la blonde le reconnut, puisqu’elle l’appela par son prénom. Il fronça les sourcils et la regarda d’un air méfiant : « Je te connais ? » Ab’ rencontrait bien trop de personnes pour se souvenir de toutes. La jeune fille lui rappelait quelque chose cependant… « Tu ne serais pas une des filles avec qui j’ai couché par hasard ? Non parce que je dépose juste ton pote et je me taille…Et puis bon entre nous, tu savais très bien à quoi t’attendre avec moi hein… » La blonde lui ouvrit la porte lorsqu’elle remarqua le type que le brun avait aidé, et qui se prénommait Tomas donc. Il le soutenu jusqu’à ce qu’il soit à peu près bien allongé sur le canapé du salon et se tourna vers la jeune fille qui le fixait toujours visiblement très surprise que ce soit lui qui ait trouvé son ami. « Euh je ne dirais pas non à une bière bien fraîche si tu as… » Non parce que bon, il avait une réputation à tenir à la fin, Abell Shane Crowford ne faisait rien gratuitement un point c'est tout !
Alors qu’il la fixait encore et encore de ses yeux bleus électriques dans le but de se souvenir d’elle, un souvenir bien précis revint dans sa mémoire. Un fin sourire amusé vint illuminer son visage. « Attends tu ne serais pas cette fille qui a un jour tenté de me voler mon appareil photo sur le chemin de Traverse ? » Il plaisantait bien sûr. Cela se voyait d'ailleurs clairement sur son visage. « Maïlys c’est ça ? » Merlin merci, il avait fini par se souvenir. Il n’était donc pas si vieux que cela au final. Ça aurait pu devenir gênant sinon.
Maïlys avait prévu de passer une soirée tranquille. Elle avait quelques rapports pour la Ministère à lire, et ensuite elle pensait envoyer une lettre à ses parents, toujours en Italie. Rien de bien folichon, ou de très excentrique. Elle n'avait jamais été une grande fêtarde: elle craignait les effets que l'alcool pouvait avoir sur elle - elle ne supportait pas de perdre le contrôle sur sa propre personne volontairement, ça arrivait déjà suffisamment sans qu'elle n'ait rien demandé -, et elle n'était pas une grande fan des boîtes de nuit. Trop de gens plus ou moins louches, trop de locaux à l'aspect douteux. S'il lui arrivait quelque chose dans un lieu pareil - même une simple coupure ou une toux anormale feraient l'affaire -, elle pèterait définitivement les plombs. Cela ne l'empêchait pas pour autant de passer du temps avec ses amis, ou de sortir de temps à autres, mais pas aujourd'hui. Par ailleurs, s'occuper de Tomas occupait la majorité de son temps libre, dernièrement. Quel idiot, franchement. Se mettre dans un état pareil à cause d'une fille. Smith qui plus est. Il avait de la chance qu'elle occupe une énorme maison toute seule, ce qui avait tendance à l'angoisser.
Lorsque la sonnette de l'entrée retentit, elle en déduisit automatiquement qu'il s'agissait de l'Allemand. Sa présence avait à la foi le don de la rassurer - il pourrait la protéger si jamais un psychopathe Abell par exemple s'introduisait dans la maison s'il n'était pas dans un coma éthylique -, et de l'irriter. Il était entré dans une spirale autodestructrice dont il ne semblait pas vouloir sortir. En temps normal, elle aurait volontiers refilé ce travail de baby-sitting à Rowle, mais Haven et l'Italienne avaient rompu et cette dernière était ainsi sortie de son radar. A bien y réfléchir, elle pourrait peut-être refourguer Tomas à Haven une fois qu'il aurait retrouvé à peu près la moitié de ses facultés cérébrales ? C'était une option à méditer. Perdue dans ses pensées, elle ouvrit distraitement la porte d'entrée, et resta figée. Hm, ce n'était pas Tomas, ça. Nope, c'est un Don Juan kleptomane qui vient vider ton frigo. Il est encore temps de lui refermer la porte au nez !
Elle fut rapide à identifier l'individu qui se trouvait sur le pas de sa porte. En effet, il s'agissait d'un prétendu photographe qu'elle avait rencontré sur le chemin de Traverse il y a de cela plusieurs mois. Il lui avait alors proposé de poser pour lui. Pendant une brève seconde, elle se demanda si elle avait bien eu raison de se méfier de lui alors, étant donné qu'il s'agissait d'un détraqué l'ayant poursuivie jusque chez elle pour l'enlever. Mais Abell lui annonça qu'il lui ramenait son 'pote' et elle pencha la tête sur le côté, réalisant qu'il soutenait nul autre qu'un Tomas Habsbourg en sale état. Dans quelle galère s'était-il encore embarqué ? « Qu'est-ce qui s'est passé ? Je ne l'ai jamais vu dans un aussi mauvais état... » commenta-t-elle avec anxiété, ouvrant la porte en grand pour permettre aux deux hommes d'entrer dans la maison une fois invités à l'intérieur, impossible de s'en débarrasser. « Merci de l'avoir ramené. » murmura-t-elle tout en se demandant pourquoi il fallait que son ami soit un tel crétin.
Si Maïlys avait aisément reconnu Abell, l'inverse ne semblait pas vrai. Le brun semblait même alarmé lorsqu'elle prononça son prénom. Il se pointait chez elle au milieu de la nuit, mais c'était lui qui se montrait soupçonneux ? Elle pinça les lèvres puis se ravisa, laissant son visage prendre une expression horrifée. « Mais... mais... mais Bebell, tu m'avais dit que nous deux c'était pour la vie ! Je me suis même faite tatouer ton nom sur les fesses ! » s'exclama-t-elle en se tordant les mains avec détresse. Ouaip, le faire marcher était nettement plus drôle que de le fusiller du regard. Elle laissa quelques secondes s'écouler, son air de potiche encore bien gravé sur le visage, avant de passer au sourire narquois et sourcil haussé à une vitesse fulgurante. « Perdu, essaye encore. » reprit-elle non sans une dose de sarcasme, avant d'indiquer la direction du salon à son aîné. Était-elle vexée qu'il la confonde avec une vulgaire idiote avec qui il avait passé la nuit puis laissé tomber comme une vieille chaussette ? Oui. Son ego était trop grand pour qu'elle ne le soit pas. Certes, leur rencontre n'avait pas été si marquante que ça, mais elle persistait à penser qu'elle n'était pas n'importe qui, et méritait qu'on la reconnaisse. Comptait-elle le montrer ? Certainement pas.
Elle se détourna d'Abell pour se concentrer sur le sort de Tomas, scrutant le visage de son ami avec inquiétude. Il était salement amoché, physiquement et psychologiquement, à n'en pas douter. Elle ne savait plus trop quoi faire de lui. Elle sortit sa baguette de sa poche, jetant quelques sortilèges de soin (informulés) sur les régions ensanglantées, n'entendant que vaguement la demande formulée par le 'héros' du soir. « On n'en a pas, il se saoule suffisamment hors d'ici. Et mes parents font des descentes surprises à l'occasion, ils n'apprécieraient pas trop. » répondit-elle d'une voix distante, tout en continuant à examiner l'Allemand. Elle maîtrisait ses sortilèges de soin, même si elle ne les utilisait jamais sur sa propre personne - pas pratique, et dangereux -, elle restait plus rassurée en sachant qu'elle en était capable en cas d'urgence. Du reste, même si elle se montrait prévenante pour l'instant, il n'y avait pas le moindre doute à avoir: elle allait massacrer Tomas lorsqu'il reprendrait connaissance. Finalement, le soigner était peut-être une perte de temps.
Elle se redressa enfin, ramenant le regard vers Abell. Après plusieurs minutes d'effort vraisemblablement intense, il était en effet parvenu à l'identifier. 'Voler' ? Pardon ? « Et tu es le type qui a failli m'ébouillanter. Le monde est petit, n'est-ce pas ? » constata-t-elle non sans un brin d'amusement. A bien y regarder, Abell semblait quelque peu différent. A l'époque parce qu'un an c'est toute une vie, il était impeccable, sûr de lui et anormalement souriant. Certes, les deux dernières particularités étaient toujours vraies, mais la première ? Pas tout à fait. Décidant de ne pas commenter pour le moment, elle passa outre, hochant la tête lorsqu'il prononça son prénom. « Oui, c'est ça. Et tu auras sans doute compris que l'imbécile affalé sur le canapé s'appelle Tomas. » compléta-t-elle en désignant le brun d'un geste de la main. Le moins qu'on pouvait dire, c'était que ce n'était pas banal, comme deuxième rencontre.
Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
Il y avait quelque chose qui n’allait pas chez Abell. Il avait une attitude bien plus agressive qu’avant. Il n’arrivait plus à se contrôler et c’était suffisamment grave pour qu’il se décide à agir. La boxe était le moyen idéal pour réussir à se défouler et à reprendre le contrôle. Aussi, le jeune homme avait réussi à étouffer sa colère, on ne pouvait plus remarquer qu’un imperceptible changement, une brume sombre qui dansait dans les yeux bleu électrique d’Abell. La raison de toute cette histoire, de cette colère auquel il n’était pas habitué ? C’était plus qu’obscur pour lui. Il refusait de s’avouer la vérité, l’évidence qui le poursuivait, il évitait même d’y réfléchir. Pour lui, c’était impossible que cette histoire soit la raison. Ça devait être autre chose. Point final. Et tant pis si tout le monde pensait qu’il se leurrait, qu’il était aveugle, lui il savait la vérité kof kof et il se foutait bien de ce que les autres pouvaient dire.
Enfin bref, comme il avait bien trop de colère et de rage en lui qu’il ne pouvait en supporter, il se battait. C’était complètement stupide, il s’accordait à le dire de lui-même, et il avait le droit à un quart d’heure de morale quotidien par Keira sur le sujet ‘la violence c’est le mal’ mais ce n’était pas non plus quelque chose qu’il pouvait vraiment contrôler. Maintenant il avait besoin d’évacuer de temps en temps sous peine d’exploser. C’était quelque chose de nouveau et d’assez étrange même pour lui mais c’était comme ça. Et il ne pouvait décemment pas éclater la gueule à une certaine personne âgée, très louche, que je ne nommerais pas et qui a un loup en plus ! Mais il n’était pas prêt de reconnaitre toute la vérité ni même qu’il allait un petit peu mal et il préférait se souler. C’était bien plus facile comme solution.
Ça avait d’ailleurs été son plan pour ce soir jusqu’à ce qu’il assiste à une bagarre entre mecs. Ou plutôt à un jeune homme qui se faisait défoncer par toute une bande. Restant prudemment de côté, Abell fonça ensuite secourir le jeune homme, parce que oui maintenant il est devenu super sympa et il aide tout le monde voyez vous, après que la bande soit partie. Bah ouais il n’allait pas non plus courir tête baissée dans une bagarre, il n’était pas atteint à ce point là. Il transplana ensuite à l’adresse donnée par le type, qui s’évanouit peu après. Ouais, les autres mecs ne l’avaient vraiment pas raté. Tss il allait devoir le rentrer dans sa baraque et vérifier qu’il était encore conscient –remarquez pour cela, il lui enverrait certainement un verre d’eau à la tronche ce serait efficace et rapide et il pourrait se barrer-. N’empêche que le type qu’il soutenait n’était pas un clodo bien au contraire, il avait une bien jolie maison. Abell frappa histoire de vérifier qu’il n’y avait personne à l’intérieur avant de rentrer par effraction ce ne serait pas la première fois qu'il le ferait. Mais finalement une jolie blonde, vaguement familière, qui le reconnut ouvrit. Bon c’était bien qu’il y ait une personne parce que comme ça Abell n’avait même pas besoin de rester mais le fait qu’elle le reconnaisse était fâcheux. S’il devait encore se coltiner une fille qu’il s’était fait un soir un peu hystérique en l’occurrence la blonde ici présente n’était peut-être pas une ancienne conquête mais elle était bel et bien hystérique il allait péter un plomb. Enfin, elle se concentra sur le type que le jeune photographe avait aidé heureusement. « Il s’est attaqué à plus fort que lui voilà ce qui s’est passé. Résultat il s’est fait massacrer » raconta Abell tranquillement. Il se lançait peut-être impulsivement dans des bagarres lui aussi mais au moins le faisait-il en sachant très bien qu’il pourrait aisément battre ses adversaires –par des ruses, coups fourrés et autres tricheries bien évidemment-. Il haussa simplement les épaules lorsque la jeune fille le remercia. Il ne savait pas vraiment quelle mouche l’avait pris lorsqu’il avait ‘secouru’ Tomas, certainement la pitié ou quelque chose du genre, en tout cas il ne méritait certainement pas des remerciements, il en avait conscience, il aurait fallu stopper la bagarre si on avait vraiment voulu aider. Sauf qu'Abell n'était pas comme ça. C'était déjà beau qu'il ramène le type chez lui.
La jeune blonde le laissa entrer et c’est ce qu’il fit en trainant Tomas derrière lui. Il lui demanda si par hasard, elle n’était pas l’une de ses, nombreuses évidement vous avez vu son physique d’apollon ? *jet de cheveux*, conquêtes parce qu’elle lui disait vraiment quelque chose. Il lui envoya un froid regard lorsqu’elle lui répondit. Elle osait se moquer de lui là ? Et c’était quoi ce surnom ‘Bebell’ ? A ce qu’il savait, il ne lui avait pas donné l’autorisation à avoir pour qu’elle lui accorde des petits surnoms, celui-ci était horrible en plus ! Il ne fallait absolument pas qu’elle le répète devant ces folles d’Aria, Mary et Keira Lena aussi d’habitude le charriait avec ça mais là, maintenant elle est trop occupée à fricoter avec un vieux pour rester auprès de son meilleur ami *kof kof* qui s’emballaient toutes pour lui trouver le surnom le plus ridicule qui soit Abeille par exemple c’était pas mal comme surnom pourri.« Ah ah très drôle. Tu rigoles mais certaines de mes conquêtes sont vraiment des folles furieuses. » Mais bon ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude avec la cargaison de cinglées qu’il se trainait comme amies…*paf* La jeune blonde reprit son attitude normale, qui était apparemment pleine de ton narquois, de sourcils haussés et de sarcasme. Il ignora sa réplique. Il n’était même pas gêné de ne pas bien se rappeler cette fille. Si elle avait été exceptionnelle nul doute qu’il s’en serait rappelé hors ce n’était pas le cas donc tout ça n’était pas bien grave.
Enfin, il préférait se souvenir de tout lorsqu’il avait la personne en face de lui et il essaya de se remémorer quelque chose à son sujet alors qu’elle était en train de soigner son ami. Il lui demanda une bière mais visiblement, elle n’avait pas. Il soupira. Il sauvait un pauvre mec et voilà ce qu’il récoltait : le dit mec à se trimbaler, une blonde un brin froide et distante à se cogner et même pas d’alcool pour se consoler. Ça craignait. Comme quoi, le karma était plus sympa avec lui quand il se comportait en salaud. « Bon et bien un verre d’eau ça suffira si possible. » Il se composa un sourire charmeur histoire de faire passer sa demande, un de ses sourires que ses conquêtes jugeaient ‘atrocement séduisants’ une d’entre elle lui avait même dit un jour que son sourire devrait être interdit, merci mais il avait conscience de son charme et c’était justement pour ça qu’il en usait encore et encore pour arriver à ses fins.
Quand il reconnut la jeune fille pas trop tôt l’ambiance changea quelque peu. Il plaisanta et elle répliqua. Un fin sourire amusé éclaira le visage d’Abell. « Failli ébouillanter ? Je crains que tu n’exagères la situation… » Bon il n’allait pas ressortir les vieux dossiers mais il était certain d’avoir raison –comme toujours- et que Maïlys avait tort. « Et je peux savoir pourquoi il se conduit comme il le fait ? » Non parce que ce n’était pas parce que le brun, lui, n’avait pas vraiment de bonne raison pour sa conduite kof kof que généralement, lorsqu’on se battait, on n’avait pas de raisons qui nous poussait à le faire. Soit c’était un tempérament violent qu’on avait, soit c’était suite à une quelconque déception ou pour pallier à une tristesse générale. Abell ne pouvait pas dire quelle était la bonne raison pour Tomas mais il le saurait bientôt. Fixant sa jolie interlocutrice, il se dit qu’ils avaient décidément des rencontres qui changeaient de l’ordinaire. Oui vraiment.
Retrouver Tomas sous forme proche de la compote, affalé sur le pas de sa porte aux bras d'un photographe pas net n'était pas l'idée que Maïlys avait d'une bonne surprise. Franchement, qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Il avait toujours été le premier à railler les individus prêts à foutre toute leur vie en l'air à cause d'une malheureuse histoire d'amour. Indépendant, solitaire, il était la dernière personne qu'elle aurait imaginé plonger comme il le faisait dernièrement. Smith l'avait vraiment rendu faible. C'était assez pathétique. Mais pour quelqu'un qui connaissait suffisamment bien Maïlys, il devenait évident que derrière ces jugements acerbes voire insensibles se cachaient une réalité: elle était inquiète pour son ami. Elle détestait Rowle de lui reléguer le rôle de nounou qu'elle aurait dû assumer. Elle détestait les journalistes qui profitaient de la déchéance de l'Allemand pour arrondir leurs fins de mois. Et elle détestait l'ancien Serdaigle lui-même, de la condamner à se faire du souci pour lui et angoisser à longueur de temps. Il la rendait faible (et à son grand désespoir, il n'était pas le seul. Tomas n'était que la partie émergée de l'icerberg coucou Adam).
Elle ne réfléchit pas bien longtemps avant de laisser Abell - puisqu'elle se souvenait de lui - accéder à sa maison et rapatrier Tomas correctement. Certes, elle se méfiait toujours du brun, mais pas suffisamment pour laisser l'Allemand agoniser sur le palier. Et puis, ce n'était pas non plus comme si le photographe était un psychopathe renommé. Il était plus vieux et trop charmeur pour être honnête, par conséquent il était logique qu'elle ne lui fasse pas confiance. Mais de là à craindre pour sa vie ? Non. Néanmoins, bien qu'elle nota que quelque chose avait changé dans l'attitude générale du jeune homme par rapport à leur précédente (et unique) rencontre, elle ne s'y attarda pas. Le fait qu'il était tard et qu'il venait de sauver les fesses d'un imbécile pouvait jouer sur son comportement, c'était peut-être simplement ça. Si elle avait dû secourir un écervelé comme Tomas, elle serait probablement dans un état second elle aussi. « Attends donc tu l'as vu se faire cogner ? T'aurais pas pu intervenir ? Appeler de l'aide ? » objecta-t-elle en haussant un sourcil, vaguement indignée. Elle n'était pas surprise qu'Abell n'ait pas risqué d'abîmer sa gueule d'ange pour venir en aide à un inconnu, surtout s'il savait que c'était un combat perdu d'avance - Serpentard oblige, après tout - mais de là à ne rien faire et admirer le spectacle ? C'était bas. Pour ce qui était de s'attaquer à plus fort que soi, là non plus, ça n'était pas un choc. Visiblement, Tomas développait des tendances masochistes et trouvait ça amusant de se faire démonter le portrait de manière régulière. C'était ce qui la mettait le plus mal à l'aise concernant les nouvelles habitudes du brun. Que cherchait-il à prouver ? Pire, que cherchait-il à accomplir ? Et si la prochaine fois, il ne se relevait pas - ce qui avait visiblement failli être le cas cette fois-ci - ?
Profitant de la confusion d'Abell concernant son identité, Maïlys joua les ex conquêtes outragées avec - de son propre point de vue - pas mal de talent. Le regard noir qu'elle reçut en échange de ses prouesses ne lui échappa pas, mais elle se contenta de conserver le sourire mielleux qu'elle avait aux lèvres, avant de retourner à la normale. « En même temps, s'il y en a tant que ça, ça n'est pas étonnant. Question de statistiques. Il faut bien qu'il y ait des détraquées dans le tas surtout si elles sortent avec toi. » commenta-t-elle avec légèreté, pas traumatisée outre mesure par ses airs de porte de prison. Elle lui adressa un sourire narquois, préférant le laisser mijoter encore un peu avant de faire la moindre déclaration. Au fond, c'était même pas plus mal: s'il ne se souvenait pas d'elle, il ne se remettrait pas en mode 'sourire Colgate ultra-white et compliments à foison' bien qu'elle mérite toujours ce genre de réaction *jet de cheveux* et elle pourrait facilement se débarrasser de lui. Après tout, il n'était là que pour ramener Tomas, n'est-ce pas ? Eh bien, mission accomplie. Vérifier que l'Allemand avait encore toutes ses dents relevait malheureusement de sa responsabilité. Lui trouver un autre toit également. Elle ne supporterait pas éternellement ce rythme de vie. Elle aimait l'idée d'avoir un colocataire - même si elle n'était pas toujours à l'aise pour partager son foyer avec une personne autre que les membres de sa famille auxquels elle était acclimatée. Tomas restait tolérable parce qu'elle le connaissait depuis des lustres. - mais pas dans ces conditions. C'était les montagnes russes tous les jours avec lui, et elle commençait à avoir mal au cœur.
L'Italienne finit par se désintéresser totalement d'Abell pour en revenir à son ami. Il avait de la chance qu'elle soit une experte en sortilèges de soins. Non seulement elle en avait besoin, elle avait également - et surtout - envisagé une carrière de médicomage ou de guérisseuse, avant de finir par leur préférer le Ministère de la Magie. Elle était incollable. Elle se contenta de se concentrer sur les régions visibles les plus endommagées. Pour le reste, il faudrait attendre qu'il se réveille et lui dise lui-même où il avait mal. Focalisée sur sa tâche, elle entendit à peine la requête d'Abell sale profiteur, et la rejeta sans hésiter. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas, c'était qu'elle n'avait vraiment pas d'alcool en sa possession - ou du moins, pas de bière. Certes, elle aurait pu se servir dans les réserves de ses parents, mais sortir un vin ultra coûteux pour les beaux yeux du photographe semblait exagéré. Et puis, ce n'était pas ce qu'il avait demandé. Elle finit par hocher la tête avec distraction, levant sa baguette pour faire léviter un verre et une bouteille d'eau jusqu'au salon. « Je te laisse te servir. » marmonna-t-elle en en revenant à son ouvrage. Tomas avait vraiment une sale gueule. Déjà qu'en temps normal, il était souvent bougon et taciturne - donc pas souriant pour un sou -, si en plus il se promenait avec un nez tordu et trois dents encore en place, il finirait aussi sexy qu'Argus Rusard, le concierge de Poudlard.
Lorsqu'Abell l'identifia finalement pauvre Abeille sénile, elle avait globalement fini de soigner Tomas et s'était relevée, un fin sourire aux lèvres. Il prétendit qu'elle avait essayé de voler son précieux appareil photo et elle ne perdit pas de temps pour répliquer en l'accusant d'avoir failli l'ébouillanter. Eh, elle avait un café dans la main quand il avait eu l'idée brillante de l'éblouir avec son flash puis la bousculer ! Malotru.« C'est amusant, j'allais dire la même chose te concernant. » remarqua-t-elle avec malice. Après tout, elle n'était pas kleptomane, aux dernières nouvelles. Elle ne voulait pas de son fichu appareil, elle avait les moyens de s'en procurer un, merci bien ! Elle n'y pouvait rien, s'il était totalement parano. Elle soupira en revanche quand il fut question de Tomas, et des raisons de sa conduite. « Parce qu'il est stupide ? » proposa-t-elle avec agacement, ne cherchant pas à baisser la voix pour épargner l'Allemand si jamais il reprenait connaissance. « Sa copine l'a largué. Ou l'inverse, je n'en sais rien, il refuse d'en parler. Visiblement, il préfère passer par la case auto-destruction plutôt que d'aller de l'avant comme tout individu sain d'esprit. » détailla-t-elle en observant l'ancien Serdaigle affalé sur le canapé d'un air dénué d'indulgence. Elle s'interdisait formellement de se mettre dans des états pareils un jour. Elle n'avait jamais été engagée dans une relation sérieuse, comme l'avait été celle que Tomas entretenait avec Helena. Le plus proche qu'elle avait été de tomber amoureuse pendant sa scolarité était 1) lorsqu'elle était brièvement sortie avec ledit ivrogne et merci Merlin, elle avait su s'épargner cette peine, puis 2) quand elle était devenue proche d'un certain garçon qui la rendait chèvre depuis leur toute première rencontre. Et à présent... à présent elle savait - avait toujours su, si elle devait être honnête - qu'elle avait des sentiments pour Adam, mais refusait de se laisser le temps d'y réfléchir. C'était une voie trop risquée, or Maïlys avait toujours été quelqu'un de très prudent.
Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
L’idée d’une bonne soirée pour Abell c’était draguer des jolies filles dans un bar, s’amuser avec ses potes et repartir accompagné de la dite soirée. En ce moment, pour que la soirée soit réussie, il fallait qu’il boive plus que ce qu’il n’avait l’habitude avant –apparemment l’alcool permettait d’oublier ses soucis…tu parles- et qu’il se bagarre pour se défouler –comportement totalement ridicule il vous l’accordait mais, même s’il ne voulait pas l’admettre, il allait mal en ce moment et c’était la seule solution qu’il avait trouvé pour ne pas éclater-. Bref ça n’avait rien à voir avec le fait de devoir trimballer un type qui s’était fait massacrer par ne bande de caïds et être accueillie par une fille qui était d’accord très jolie mais visiblement assez chiante quand même. Pourquoi avait-il sauvé Tomas déjà ? Ah oui, il avait éprouvé un truc qui ressemblait à un sentiment de pitié. Pff, vraiment il était complètement déglingué, détraqué en ce moment, ça n’allait plus du tout.
Lorsque le jeune photographe expliqua à la jolie blonde ce qui s’était passé pour que son pote se retrouve dans un tel état, celle-ci monta aussitôt sur ses grands chevaux et lui adressa un paquet de reproches. Or, s’il y avait bien une chose que le brun détestait en dehors de son père, des surprises c’était bien de se voir adresser des reproches, qu’on lui fasse la morale ou qu’on dicte un tant soit peu sa conduite. Mince, il venait de sauver la vie du copain à la blonde et voilà que celle-ci se mettait à l’enguirlander. Vraiment, il se demandait ce qu’il lui avait pris quand il avait décidé de secourir Tomas. Il aurait mieux fait de faire semblant de ne rien voir et d’aller en boîte comme il l’avait prévu. « Je n’ai rien vu du tout ! Quand je suis arrivé dans la rue, les mecs qui ont tabassé ton copain s’en aller mais vu sa tête, j’ai supposé qu’il s’était attaqué à plus fort que lui c’est tout ! » se défendit-il. D’accord il mentait mais c’était quelque chose d’habituel chez Abell et puis bon, il n’allait pas s'en gêner pour une blonde qui semblait être une vraie peste, désagréable au possible. Elle aurait dû le remercier pour avoir sauvé les fesses de son pote au lieu de lui passer un savon. « Et je te signale que c’est déjà beau que j’ai raccompagné ton pote ici. Tu devrais me dire merci, j'aurais très bien pu ne rien faire et le laisser crever dans son coin. » Abell était rarement méchant lorsqu’il se retrouverait en si jolie compagnie mais là, la jeune fille l’avait agacé avec ses reproches même pas déguisés. Si elle n’était pas contente qu’il ait sauvé son ami, c’était son problème. Lui en tout cas, il sentait qu’il n’allait pas prolonger son passage ici, supporter des critiques ça allait bien cinq minutes.
Mais la jeune fille, et heureusement, ne semblait pas juste froide, n’avait pas juste une tendance à lui gueuler dessus, non, elle paraissait connaître l’humour aussi. Lorsqu’elle plaisanta pour ce qui était de la santé mentale de ses conquêtes, il sourit. En vérité, il n’avait pas franchement le temps de savoir si oui ou non ses conquêtes étaient saines d’esprit ou non, elles ne restaient qu’une –rarement plusieurs- nuits en sa compagnie. « Certaines sont quand même très spéciales, comment tu peux croire après une seule nuit qu’on va se marier et avoir des enfants ? » Oui, certaines lui avait dit au saut du lit qu’elles étaient amoureuses de lui ce qui l’avait évidemment fait fuir. Rien que le cliché de la famille modèle avec trois enfants, un espace et un labrador cela le faisait vomir. Il ne supportait pas l'idée même de l'amour. Alors qu'on puisse tomber amoureux au bout d'une seule nuit, ça le dépassait et il trouvait ça franchement absurde.
Puis Abell avait demandé une bière mais la jolie blonde n’avait pas ça en stock. Il lui demanda donc de l’eau et il en prit un verre. Il but avant de se rappeler de l’identité de la jolie blonde. Posant son verre dans la cuisine et non, évidemment il n’avait pas besoin de permission. Il s’approcha de nouveau de la jeune fille et aussitôt l’ambiance changea. Il préférait cela forcément. Il n’avait rien contre le silence mais Maïlys était quand même bien plus sympathique quand elle plaisantait que quand elle gardait son masque froid et distant. « Tu m’as demandé à prendre mon appareil. Cela suffit pour m’alarmer. » dit-il avec un petit sourire. D’accord, il était un grand paranoïaque et il l'était lorsque cela concernait son domaine de prédilection : la photographie mais la prudence, même si elle était poussée à son paroxysme dans son cas, c’était plus qu'utile.
Abell eut un sourire lorsque la jeune blonde avança l’idée que son ami était stupide pour se battre comme il le faisait puis elle donna la vraie raison. Ce type se battait à cause d’une fille ?? C’était totalement ridicule parce que toi peut-être ce n’est pas à cause d’une fille que tu te bats bien sûr. « Ah oui alors dans ce cas là, il est vraiment stupide. Se détruire à cause d’une fille alors qu’il y en a des millions dans le monde c’est franchement ridicule. » Allez, ce mec avait quoi, vingt piges c'est super jeune pour Abell et au lieu de profiter de sa jeunesse en s’amusant et en sortant avec des tas de filles, il préférait faire le con et s’autodétruire spécialité première d’Abell parce qu’une l’avait largué. Désolant. Lui bien sûr était au dessus de tout ça, il se bagarrait bien sûr mais ça n’avait rien à voir avec une fille ou juste parce qu’il est grave jaloux non non ou quoi que ce soit. Pourquoi se battait-il alors me direz vous ? Tester des nouvelles expériences c’est bien. Et bien se battre ça n’avait rien de si débile que ça –sauf quand vous le faisiez à cause d’une fille kreuh kreuh- ça lui avait même fait des muscles au beau brun. Et ça, c’était super cool Abell ou l’art de s’inventer des excuses.