Non, je ne parle pas sur les gens, je parle, point. PV

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La rentrée avait été plutôt compliquée pour Adria car elle essayait, depuis quelques temps déjà, de dépasser sa timidité et son amitié avec TG et Arwenn était un bon début en ce sens, mais qui lui paraissait bien insuffisant. Généralement, elle profitait donc de ses soirées pour se détendre et rester seule dans son coin avec un bon bouquin. Mais dans un sens, à-côté de ça, elle commençait à participer dans certains cours et savait dire bonjour aux gens sans s’évanouir. C’était déjà un beau progrès.

Elle ignorait si des progrès étaient également d’actualité entre Alice et Elena, le fait était que depuis le début de l’année, elles étaient régulièrement absentes du dortoir en même temps. Ca n’avait sans-doute rien à voir, et elle doutait grandement que les deux filles aient décidé de partir et de faire la paix. Tout ceci n’était sans-doute rien d’autre qu’une curieuse coïncidence. En tout cas, ça laissait un dortoir quasiment vide le soir et ce n’était, après tout, pas beaucoup plus mal.

Par contre, elle soupçonnait que son attitude avait transparue aux yeux d’Aliénore qui lui parlait davantage depuis quelques temps. Au tout début, quand Adria était arrivée, sa candeur, sa fragilité et son hyper angoisse avaient plutôt tendance à contrarier sa camarade de dortoir, elle le savait bien. Mais Aliénore n’était pas méchante et nul doute que des efforts de la part de la jeune Serdaigle ne pouvaient avoir qu’une portée positive sur sa camarade. Comme elles se connaissaient maintenant depuis plusieurs années, ça ne gênait pas la jeune fille.

Justement, ce soir là, Adria avait commencé un nouveau chapitre de son roman quand Aliénore lui adressa une question sans préambule. Elle ignorait ce qui amenait la Serdaigle à penser à Alice et à sa situation familiale actuellement, mais elle savait qu’elle n’était pas facile. Alice avait déjà dit plusieurs fois que sa situation n’était pas idéale et il n’était absolument pas question de se faire inviter chez elle, à son sens, tant le quartier était mal famé.

« Pour tout te dire, j’y ai déjà pensé oui. Mais je ne l’ai jamais vu, je ne suis jamais allé dans ce coin. Il parait que c’est très mal famé. Enfin, c’est que Heather Heathrow à dit à TG… Tamarah. Je les ai entendues en parler au début de l’année. La petite Heathrow… Elle a rendu visite à Micah, le petit frère d’Alice, cet été. Tu connais l’endroit toi ? »

Adria ouvrit des yeux ronds en apprenant qu’Aliénore avait été se promener par curiosité dans un endroit aussi mal famé. Ca ne ressemblait pas à Aliénore de faire les choses sans y réfléchir auparavant, surtout si on considérait que c’était potentiellement dangereux. Mais quelque chose laissait à penser à Adria qu’elle l’avait fait pour Alice, pour voir comment elle vivait et à quel point c’était important. Pour Adria, qui n’avait pas de curiosité pour ces choses là, c’était un peu difficile à envisager mais pour Aliénore, non.

« Ca peut se comprendre… »

Aliénore n’avait pas tort si elle pensait qu’Alice ne serait pas très contente d’apprendre qu’elle était allée voir à quoi ressemblait son mode de vie, mais de là à dire que ce n’était pas bien, c’était quand-même exagéré. Même si la rumeur disait que la curiosité était un vilain défaut, c’était un principe général et ce n’était pas si grave que ça. En fait, ça le serait seulement pour Alice qui n’aimait pas qu’on ne lui laisse pas un minimum d’intimité, surtout sur ce sujet là.

« Tu n’as rien fait de vraiment mal. C’était seulement un peu de curiosité. »

Mais il était vrai qu’en plus, Alice n’avait pas vraiment bien pris le départ de Dwayne pour l’école des Sorciers de Salem et qu’elle déprimait beaucoup. Dans ces conditions, elle avait donc tendance à tout dramatiser et le comportement d’Aliénore serait donc encore plus mal vu. Mais Adria savait qu’Alice ne lui en voudrait pas vraiment. Elle passerait seulement ses nerfs sur Aliénore qui répondrait et… oui, en fait, il valait sans-doute mieux qu’Aliénore ne lui en parle pas.

Quant à la déprime d’Alice, Adria n’était pas surprise que cela agaçât sa camarade. Aliénore n’était pas du genre à être patiente avec les sentiments des autres. Elle n’avait rien de méchant, non, elle essayait même d’arrondir les angles chaque fois qu’elle le pouvait et elle se montrait particulièrement compréhensive, à l’égard de Adria et Alice notamment, mais il n’y avait pas de doute, elle avait du mal avec ceux qui aimaient se complaire dans ce qu’elle appelait des pleurnicheries.

« C’est vrai qu’elle a du mal avec le départ de Dwayne. Après tout, ça se comprend aussi, je crois qu’elle n’avait pas beaucoup d’amis. D’ailleurs, elle ne se confie pas beaucoup à moi personnellement. Elle se confie à toi ? »