Ciel blanc et tapis glissant [PV]

Janvier colorait d’un tapis blanc Poudlard tandis que la petite Sofi se réveillait en cette froide matinée hivernale. Le givre couvrait d’une mince couche la fenêtre près de son lit à baldaquin, aussi Sofi frissonna en la regardant, couchée sous son amas de couvertures. Son petit corps à moitié endormi, elle s’étira en grognant et s’extirpa tant bien que mal de son petit nid douillet. Replaçant d’un geste rapide sa couette et son oreiller avant d’ouvrir sa valise afin d’y prendre une robe de sorcière propre, Sofi ne remarqua pas une petite boîte de choco-grenouille entre-ouverte au pied du lit et s’enfargea, son pied glissant sur le plancher froid.

« Aïe! Mais qu’est-ce que… » Cherchant le coupable l’ayant obligée à faire des simagrées seule dans le dortoir, Sofi poussa un grognement de mécontentement lorsqu’elle vit la grenouille écrasée morte étendue par terre au beau milieu du dortoir, ainsi que la boîte morcelée et enfoncée qui la contenait quelques instants auparavant. « Ça m’apprendra à manger du chocolat avant de me coucher… » Marmonna-t-elle à son propre endroit. Enfilant des chaussettes et ses souliers de course, elle décida de troquer sa robe de sorcière préalablement sortie pour sa tenue de course, décidant qu’il valait mieux pour elle de se changer les idées en se dégourdissant les jambes – dans tous les sens du terme.

La petite Serdaigle dévala les marches qui menaient à la salle commune à la course et traversa cette dernière en un temps trois mouvements. Elle se faufila par-delà la porte et se rendit en gambadant à la Grande Salle; elle avait hâte de dévorer son déjeuner, car le plus vite elle mangeait, le plus vite elle serait dehors. Ce matin-là, la Grande Salle était étrangement vide; Sofi réalisa qu’elle n’avait pas regardé l’heure avant de quitter la salle commune. * Il doit être encore tôt, j’ai l’habitude de me lever aux aurores, comme toujours… * Hypnotisée dans sa contemplation du ciel de la Grande Salle, qui ce matin là était parsemé de gros flocons tombant gracieusement dans les airs, la petite Danoise pris place à la table presque vide de sa maison et s’en mis plein la panse; jus de citrouille, porridge, œufs, saucisses, tout y passa. Une fois son estomac rempli, la petite Serdaigle trottina hors de la Grande Salle jusqu’aux portes du parc du château. L’air frais la pris de court; même bien habillée, elle sentit le froid glacé et mordant de janvier lui traverser l’échine. Frissonnant de plaisir, la Danoise se dégourdit les jambes et commença sa course.

Le délicieux déjeuner qu'elle venait d'engloutir ainsi que son traditionnel parcours choisi à l’avance et effectué à maintes reprises à travers le parc du château lui changèrent drastiquement les idées et rapidement, l’humeur grognonne et maussade de la petite Scandinave se transforma en bonne humeur et en détermination ultime à battre son record de course personnel. Concentrée sur sa vitesse de croisière et sa respiration, la Serdaigle ne remarqua pas la plaque de glace noire se trouvant en plein milieu de son chemin; elle arriva droit dessus, patina maladroitement pendant quelques instants avant de s’écraser bêtement sur le sol. « Arghhhhh, c’est pas ma journée aujourd’hui! » Explosa-t-elle, le visage couvert de neige, les joues rosées par le contact glacé du sol et les cheveux en bataille. S’il avait fallu que quelqu’un la surprenne ainsi, elle aurait été dans de beaux draps. D'autant plus que ça hanche commençait à l'élancer de façon dangereusement douloureuse...