La seconde rentrée scolaire de Julian avait été – dans la mesure du possible – pire que sa première. L'an passé Julian Farrow était un Thunderbird d'Ilvermorny réparti chez les Serdaigle de Poudlard, à cause de la mutation professionelle de ses parents. La situation était peu enviable – certes - mais elle n'avait rien d'atroce. Cette année, Julian était un élève d'Ilvermorny réparti à Serdaigle à cause de la fausse mutation professionelle de ses parents – parents eux-même des complices forcés de la Menace, le plus grand danger depuis Lord Voldemort – qui avait marqué l'école par sa capacité à se faire piloter à distance par un joystick un collier ensorcelé, menant sa petite personne à diverses activités illégales et illicites dans le château, perturbant grandement la vie du collège vous pouvez respirer. Un élève normal en somme. La mauvaise nouvelle était que malgré tous les efforts de ses parents, des aurors et des policiers magiques du Ministère de la Magie anglais et également de mamy Georgette et d'un chaman du sud-ouest de l'Amazonie, le collier ensorcelé était toujours férocement accroché à son cou. En d'autres termes, on pouvait toujours faire de lui ce qu'on voulait, sans qu'il n'en garde aucun souvenir le lendemain, et il le vivait assez mal.
Trois jours étaient passés depuis la rentrée scolaire et le bleu et bronze avait déjà épuisé ses maigres réserves d'espoir. Adossé contre la grande fenêtre de la tour de l'horloge, Julian faisait un bref bilan de ses premiers jours d'école. S'il avait eu la brillante idée de faire garder sa baguette magique par ses camarades de classe en dehors des cours, évitant ainsi à son entourage d'être un danger pour eux s'il prenait l'envie à la Menace de le contrôler à nouveau, force avait été de constater que ses camarades avaient fini par se lasser. Et vite. D'abord parce qu'avoir un planning de garde de la baguette de Julian c'était assez gonflant en somme, mais surtout parce que – version officielle tiens toi bien on y crois tous – maintenant que tout le monde savait que Julian avait été utilisé par la Menace, il ne courait plus aucun danger. Entendez-par là que la Menace ne se risquerait plus à contrôler le Serdaigle maintenant qu'il était sous surveillance. Compte-y Ginette.
Julian en doutait tellement qu'il ne savait plus quoi faire. Il avait un temps pensé à casser en deux sa baguette magique, mais ça aurait été trop handicapant pour les cours même si à Poudlard on apprenait carrément moins qu'à Ilvermorny, certes. A quand des cours de duels ?. Un caramade de classe lui avait aussi fait remarquer que même en lui retirant la garde de sa baguette en dehors des cours – entendez donc dans la salle commune et durant les repas – rien ne garantissait qu'il ne pouvait pas piquer la baguette de quelqu'un d'autre. Cette remarque lui avait refilé le cafard pour la journée entière. Le sorcier s'attendait presque à voir ses collègues de dortoir détaler à toute jambe et le laisser dormir seul. Mais personne n'en faisait rien. C'était ça le pire en fait, de savoir qu'on méritait des punitions, des châtiments, des injures et une ou deux lapidations par jour, et de ne jamais rien avoir. Non, tout le monde était compatissant et gentil. Donc Julian attendait, patiemment, jour après jour, que la foudre lui tombe sur le nez. De préférence un jour où il serait bien en confiance et où tout irait bien dans sa vie (donc a priori, jamais).
« Si c'est pour me lancer des pierres, merci de ne pas viser la tête. »
L'Américain venait d'entendre un bruit derrière lui et il tourna doucement la tête pour voir qui en était l'origine. Ses yeux étaient encore éblouis par la lumonisité extérieure et il lui fallut quelques secondes pour se faire à la pénombre de la tour de l'horloge.
« Qui est là ? »
La tour de l'horloge n'était pas la plus fréquentée de l'école et le Serdaigle s'imaginait qu'un caramade de classe était venu pour le voir. Aussi fou que celà puisse paraitre, la quasi-totalité des Serdaigle étaient gentils avec lui depuis la rentrée, surtout ceux de son année. De quoi faire taire les mauvaises langues qui les disaient froids et antipathiques.
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Sam 4 Fév - 18:40
Bilan anticipé
Tempérance & Julian
Emi Burton
« Ridicule. Absolument ridicule. Elles ne me vont même pas ! Je ne ressemble à rien. Et elles sont dépareillées par-dessus le marché, comme si s'apparenter à un rat de bibliothèque difforme n'était pas une punition suffisante. » Telles étaient les sombres pensées de la jeune Tempérance tandis qu'elle traversait la cour de l'école, serrant dans sa main cachée dans la poche de sa robe de sorcière une paire de lunettes à laquelle elle vouait tout le malheur du monde les écrabouiller de ses petits doigts tâchés d'encre n'aide certainement pas leur cas. Les choses n'allaient pas bien du tout. Ils n'avaient repris les cours que depuis trois malheureux jours, et le professeur Binns leur avait déjà assigné deux chapitres entiers à lire sur les guerres de géants. Et il avait consciencieusement souligné l'importance de bien avoir lu lesdits chapitres pour leur prochain cours, ce qui avait fomenté la théorie générale qu'ils seraient interrogés sur leur contenu le moment venu. Les conséquences de cet acte de guerre, si, si ! ignominieux sans exagérer exercé par leur professeur étaient des plus néfastes aux yeux de Tempérance. D'un, il lui fallait connaître ces chapitres comme sa poche. Or, elle détestait l'apprentissage par cœur de tout son petit être. Elle n'y arrivait pas: c'était psychologique. Et deux, comme si la perspective de passer l'un des derniers après-midi ensoleillés de septembre à lire et relire comment des géants déchaînés avaient provoqué leur propre extinction à coups de massue, il lui faudrait, pour réaliser cet exercice infâme, chausser ses lunettes.
Il y avait là de quoi faire perdre à la plus optimiste des fillettes de quatorze ans toute envie de sourire. Et pourtant, malgré ses sourcils froncés et son pas lourd, la jeune Poufsouffle tâchait ardemment de voir le verre à moitié plein ou quand l'excès d'optimisme pousse à la désillusion. Pour parer à son malheur, elle avait notamment décidé de sortir étudier en dehors de l'enceinte de Poudlard. Les bruits divers et variés résonnant toujours dans la salle commune de Poufsouffle l'empêchaient de se concentrer sur sa lecture, et l'idée d'aller se cloîtrer à la bibliothèque dès le troisième jour de cours la rendait des plus moroses. Se retrouver toute seule dans la Tour de l'Horloge n'était, certes, pas un sort bien plus enviable, mais il faut dire qu'avec son histoire de lunettes, elle n'avait pas beaucoup d'autres alternatives. Elle voulait profiter d'un lieu agréable, tout en restant cachée aux regards peu charitables de ses petits camarades. Et plus vite elle en aurait fini avec sa terrible besogne, plus vite elle pourrait retrouver la civilisation. S'il y avait une chose qu'elle aimait encore moins que ses lunettes et l'Histoire de la Magie, c'était la solitude.
Arrivée dans la cour de la Tour, elle jeta un coup d’œil à gauche, puis à droite, vérifiant que la voie était en effet libre, soupira, et sortit ses lunettes de sa poche. Elle venait de les mettre sur son nez non sans douleur, lorsqu'elle entendit une voix ça y est, elle a finalement perdu la boule. Surprise - à la fois que quelqu'un soit là (la Tour de l'Horloge était généralement peu peuplée) et par les paroles prononcées par ladite personne -, la blonde en oublia ses tristes histoires d'instrument optique. « Des pierres ? » répéta-t-elle avec confusion, faisant quelques pas, les yeux plissés pour essayer d'identifier l'élève qui venait de s'exprimer.
C'est lorsqu'il demanda qui était là que Tempérance identifia enfin Julian, qui se tenait debout dans l'ombre de la Tour, la fixant elle aussi. « Oh, Julian ! Dis donc tu m'as fait un peu peur, je pensais qu'il n'y aurait personne ici. Qu'est-ce que tu fais là ? » interrogea-t-elle avec bonhomie, un sourire ravi aux lèvres. Elle n'avait pas eu beaucoup l'occasion de bavarder avec son collègue de Serdaigle depuis le bal de Noël de l'année précédente. Elle le trouvait pourtant fort sympathique - et plutôt beau garçon, atout non négligeable - et était conséquemment heureuse que le hasard les ait réunis aujourd'hui. « Pourquoi quelqu'un voudrait te jeter des pierres ? C'est pas comme ça qu'on joue à la balle aux prisonniers, Julian ! » Elle observait son aîné d'un air concerné à présent. N'étant pas au fait de l'ensorcellement du Serdaigle par la Menace, et jugeant qu'il était somme toute raisonnablement apprécié par leurs camarades, l'idée qu'on puisse lui en vouloir au point de le caillasser semblait tout à fait saugrenue.
La dernière personne à laquelle s'attendait voir Julian, c'était Tempépérance Biel. La jeune fille était une très bonne connaissance de l'Américain et avait – l'an passé – accepté de l'accompagner au bal de Noël. De deux ans sa cadette, ce geste de bonté purement désintéressé aurait suffit à la faire canoniser, si seulement elle n'avait pas été une élève d'Helga Poufsouffle, les sorciers les plusaltruistes et les plus gentils de Poudlard autrement dit, ils sont payés pour ça. Julian était seul, sans le moindre ami depuis son départ d'Ilvermorny et la rencontre avec la jeune fille, l'an passé, lui avait fait beaucoup de bien. Mais genre vraiment. Ils avaient d'ailleurs tellement accroché que la jeune sorcière avait accepté de l'accompagner au bal de Noël, lui évitant ainsi d'y aller seul et d'attirer la pitié des passants. Bien que Julian soit reconnaissant de ce geste à vie, il ne s'attendait pas à voir rappliquer la belle dans la tour de l'horloge, le jour où – précisément – il était au plus mal. Par respect pour la nature joyeuse et solaire de la jeune fille, on n'avait pas le droit d'être bougon face à Tempérance Biel. Il regretta d'ailleurs presque immédiatement ses paroles.
- 'Rance Tempérance ?
Quand il la reconnu, le Serdaigle se tourna franchement et adressa son plus beau sourire à la jeune fille. Il était très content de la revoir. Pendant trois jours, la présence de la jeune fille lui avait complètement échappé et il en était maintenant tout honteux. Il n'avait même pas pensé à la chercher des yeux à la table des Poufsouffle, non, encore une fois il n'avait pensé qu'à lui et à sa petite personne. Julian Farrow, le sorcier américain le plus égocentrique du monde !
- Non... rien. Je suis tellement content de te voir !
Julian venait de s'approcher d'elle et machinalement, il allait lui faire la bise, ou au choix la serrer fort dans ses bras Non je ne suis pas un psychopathe. Pourquoi tu pars en courant ?. Le pauvre sorcier se sentait tellement seul au monde depuis le départ de ses rares amies aigles, que la présence astrale de la jeune Poufsouffle lui faisait un bien fou. On ne pouvait pas l'expliquer, Tempérance était quelqu'un d'à part, on manquait toujours de mots pour la décrire ! Cependant, le Serdaigle se retint à quelques centimètres d'elle, par pudeur. Il ne voulait pas passer pour un crétin, un crétin bipolaire de surcroit : rapellons que quelques secondes avant, il était au bord du suicide sans éxagération.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda t-il, un sourire ravi accroché aux lèvres.
Elle aurait pu lui répondre n'importe quoi "Là ? Je voulais justement éviter de parler à quelqu'un, en fait. Mais bon, je ferai avec.", Julian y voyait là un signe du destin. La présence de la jeune fille au moment où il pensait son année à Poudlard pire que la précédente, voulait bien dire quelque chose. Si ce n'était pas Merlin qui l'avait envoyée là, c'était que la magie n'existait pas.
- Je suis très content de te voir... Lâcha t-il, l'air soulagé.
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Jeu 9 Fév - 12:27
Tempérance était arrivée devant la Tour de l'Horloge avec l'espoir (fou) de pouvoir s'y isoler. Elle était ici in-co-gni-to. Pas question que le tout Poudlard (dont ses faux-pas stylistiques était évidemment la priorité) la voie avec ses terribles lunettes de vue dépareillées. Et pourtant, une fois celles-ci chaussées, une voix était venue l'interrompre dans ses machinations. Il y avait quelqu'un ! Un individu bien vivant avec, probablement, des globes oculaires fonctionnels, se trouvait déjà sur les lieux. Elle était foutue de chez foutue.
Cependant, les paroles de l'individu en question lui firent tout oublier de ses divagations et surtout, lui firent oublier qu'elle ressemblait actuellement à un savant fou s'étant accidentellement assis sur ses lunettes et ayant décidé de recoller à la va-vite une branche qui ne correspondait même pas. Elle sourit en apercevant Julian, heureuse de voir que sa présence ne semblait pas le déranger. Après tout, peut-être était-il venu s'isoler, lui aussi ? Allez, montre-nous tes lunettes dépareillées Julian, fais pas le timide ! Elle l'interrogea sur son histoire de pierres - qui était la façon dont il avait initialement accueilli son arrivée -, mais le jeune Serdaigle ne développa pas, adoptant plutôt un comportement qui fit conserver à Tempérance son air inquiet. « Dis, tu vas bien Julian ? » Elle pencha un peu la tête, scrutant le visage du brun avec circonspection. Pas qu'elle ne soit pas ravie qu'il soit content de la voir et l'énonce même oralement - au contraire -, mais il s'était quand même rapproché d'elle avec l'air de vouloir - potentiellement - lui faire la bise, puis s'était ravisé tout aussi rapidement. Sans parler de ses paroles initiales ? Elle fronça les sourcils. « Est-ce que quelqu'un t'a lancé une pierre ? sur la tête, plus précisément ? Est-ce que j'ai affaire à une commotion cérébrale ? Cligne des yeux pour voir ? » demanda-t-elle lentement, pensive.
L'évocation de sa propre présence à la Tour fit tressaillir la blonde, qui porta machinalement la main à ses lunettes. Alerte rouge. Elle éclata d'un rire peu naturel, en profitant pour arracher ses lunettes à son visage et les fourrer dans sa poche à nouveau. La subtilité n'était pas son fort. Elle sa racla la gorge pour reprendre contenance et se laisser le temps de trouver une explication à peu près décente. « Je cherchais un endroit assez silencieux pour pouvoir lire les deux chapitres du livre d'Histoire de la Magie que Binns nous a donnés pour le prochain cours. Tout le monde pense qu'on va être interrogés dessus... » expliqua-t-elle en songeant que c'était - presque - l'entière vérité. « Je trouvais ça trop déprimant d'aller à la bibliothèque dès la première semaine, tu ne trouves pas ? Et c'est toujours la foire dans notre salle commune la faute aux première années, ces fauteurs de trouble en couche culotte. Je ne te raconte pas la fournée qu'on avait eu l'an dernier ! Et qu'ça te renverse des armures par-là, et qu'ça reste coincé dans les cabines de toilettes par-ci. Un vrai zoo ! » Elle se garda d'ajouter que ces deux lieux étaient bien trop publics pour qu'elle s'y expose équipée de ses lunettes actuellement écrabouillées dans son poing serré.
« Moi aussi je suis contente de te voir Julian ! Tu as passé un bon été ? » interrogea-t-elle, un sourire lumineux aux lèvres. Elle savait que l'Américain avait eu des problèmes avec ces histoires de Menace l'année précédente, mais elle n'était pas bien plus informée sur le sujet. Elle espérait seulement que les choses s'arrangeraient pour lui cette année. Nouvelle année, nouveau départ !
Invité
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Ven 17 Fév - 0:04
Si Tempérance espérait cacher ses lunettes assez rapidement pour que Julian ne les voit pas, elle se mettait le doigt dans l'œil jeu de mots jusqu'au coude. D'un, l'Américain avait lui-même des lunettes, il les portait avec assez peu de fierté et du coup, s'imaginait que tous ceux qui en avaient étaient comme lui : complexés. De deux, Julian était assez physionomiste, il captait rapidement les changements physiques chez les gens. Quand on se coupait les cheveux, quand on mettait une couleur qu'on portait rarement ou quand – par exemple – on mettait des lunettes alors que ça n'avait jamais été le cas avant, il le voyait.
Manque de bol pour Tempérance, Julian avait immédiatement noté quelque chose de différent à ses yeux tu as un strabisme ?. Déjà parce qu'il avait toujours vu la Poufsouffle sans lunettes, de deux, parce que ça lui allait très bien.
- Oui ça va merci. Et toi ?
Le Serdaigle afficha un sourire radieux McMillan, visiblement pas mécontent de la présence de la jeune fille. Ça le changeait un peu des sérieux et pas toujours très fun Serdaigles.
- Et non, pas encore !
Le sorcier rit, mais au fond de lui c'était tout l'inverse. "Hé hé hé c'est ça oui, on me lance des pierres. Hé hé hé, quelle poilade !" Il n'avait franchement pas très envie d'ennuyer Tempérance avec ses histoires de petit sorcier torturé. Mais il fallait dire que la jeune fille insistait "Je t'en pose des questions moi, bordel ?" : il était manifestement difficile d'éviter le sujet, car la jeune fille était tenace rigole, rigole, on va parler lunettes bientôt, tu vas voir.
- Et voilà, tu voulais te retrouver seule et tu tombes sur moi ! Désolé ! Je suis toujours là où il ne faut pas, c'est bien connu Dans la salle commune de Serpentard, dans le bureau de McGonagall, partout où la Menace me mène !
Concernant la parenthèse de la bibliothèque, Julian réfléchit quelques instants. Il y était déjà allé certes, mais c'était vrai qu'il faisait quand même plus souvent ses devoirs dans la salle commune ou dans son dortoir. Ces espaces là étaient vraiment très lumineux et il aimait ça pour travailler.
- Euh, ben c'est difficile à dire tu sais... la salle commune de Serdaigle c'est comme une grande bibliothèque en fait. Tout le monde travaille en silence, généralement, loin de l'ambiance survolté de ta salle commune ! Donc c'est studieux, c'est déprimant et c'est glauque, mais au moins nous avons une très belle lumière naturelle, à Serdaigle.
Julian avait appris hier avec le temps, à aimer sa maison. Elle lui ressemblait, au fond, il n'y avait pas été réparti pour rien. Certes il était un Thunderbird d'Ilvermorny dans son cœur jusqu'à la mort, un aventurier dans l'âme, mais il était quand même relativement réfléchi et assez sage, comparé à ses amis américains. Serdaigle lui allait bien, même si s'il y avait réfléchi, il aurait tendu vers Gryffondor.
- Un bon été, euh... Oui, oui, relativement moyen...
Julian se gratta la tête et répondit en regardant ailleurs, il ne préférait pas mentir à Tempérance, mais lui dire la vérité était tout aussi gênant. Il aurait pu faire semblant que tout allait bien, pour ne pas inquiéter la jeune fille, mais c'était plus fort que lui, il ne pouvait se résoudre à mentir à la Poufsouffle "Tu m'as fait boire du Véritasérum, c'est ça ?".
- C'est nouveau les lunettes, au fait ? Ça te va bien, je trouve.
T'as cru que j'avais oublié, hein ? Les filles étaient toujours très sensibles quand on était attentifs à elle, Julian le savait. PAF, + 1 point de séduction.
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Ven 17 Fév - 12:02
[612 pour Julian au-dessus ^]
Pour toute personne ayant hérité de la position inestimable de voisin(e) de Tempérance lors d'un cours, il devait apparaître évident que la jeune Irlandaise avait un problème de vision, ou une méthode très particulière pour se faire des amis. Refusant de porter ses lunettes, Tempérance était en effet forcée pieds et poings liés, si, si ! d'user de stratagèmes qu'elle avait peaufinés au cours des années. La première étape consistait tout simplement à se mettre au premier rang, se rapprochant ainsi le plus possible du tableau et passant pour la fayote de service à chaque cours. "Tempérance ? Ouais ouais, elle est sous le nez de la prof, comme d'hab. On pourrait penser qu'à force de faire la lèche-bottes ça remonterait un peu ses résultats scolaires...". En plissant les yeux, elle pouvait alors à peu près s'en sortir. Mais, si le premier rang était déjà pris par des Serdaigle, ou que le professeur écrivait particulièrement mal soyons réalistes Pomona, il est temps de se reprendre, elle devait alors s'appuyer sur l'aide - plus ou moins volontaire - de son voisin. Erin était sa victime source préférée, car elle connaissait très bien l'écriture de son amie depuis le temps qu'elle copiait tous ses devoirs, vive l'intégrité des Poufsouffle ! et elle savait que la Serpentard tolérait qu'elle colle son nez à son parchemin: "Et là t'as écrit quoi Erin ? Et là ? Et là ?" ses pitreries. Cependant, elle ne pouvait pas toujours être à côté d'Erin au grand soulagement de cette dernière, et Tempérance acceptait alors volontiers la présence de Julian, Payton ou Cole, pour ne citer qu'eux.
Ayant passé trois longues années à ignorer de manière butée ses problèmes de vue, la blonde réalisa avec horreur qu'elle venait potentiellement de dire adieu à sa couverture top secrète révéler l'existence du terrible instrument à Julian. Comment avait-elle pu se montrer aussi négligente ? Elle n'avait même pas vérifié que la Tour était déserte avant de les poser sur son nez ! Toujours tendue, elle baissa néanmoins sa garde lorsque le Serdaigle ne rebondit pas tout de suite sur sa chorégraphie ridicule pour arracher ses lunettes à la vue de tous s'enfonçant au passage une branche dans le nez. En effet, malgré ses problèmes de style actuels, Tempérance était surtout alarmée par le comportement de son aîné. Il n'était pas... comme d'habitude. Et elle ne se fit pas prier pour lui demander s'il allait bien. « Oh... Moi aussi ça va, oui. » répondit-elle, perturbée par la nonchalance présente du brun.
Elle n'en oubliait pas non plus son interpellation initiale, qui avait d'ailleurs largement participé à faire apparaître l'air concerné qu'on pouvait à présent voir sur le visage de la blonde. « Pas encore ? Jamais j'espère ! » objecta-t-elle en haussant un sourcil. Elle sourit cependant devant le rire de son ami, concluant qu'il s'agissait visiblement d'une blague pas très drôle: n'abandonne pas tes études pour devenir humoriste, Julian !« Tu rigoles ! Je n'avais pas particulièrement hâte de commencer à lire ces histoires de guerres de géants de toute façon... Je hais l'Histoire de la Magie. Enfin, pas l'histoire elle-même évidemment, c'est très important et très hm, intéressant j'ai entendu dire mais à apprendre par cœur... » Elle laissa sa phrase en suspens, se contentant d'afficher une grimace qui disait tout de son dégoût pour le par cœur.
La blonde sourit en écoutant les explications de Julian concernant la salle commune des Serdaigle, qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de visiter, en tant que Poufsouffle. « Oui bah d'abord nous on a les cuisines à côté ! C'est vrai ? Mais... Vous ne vous ennuyez pas trop ? Quand vous ne travaillez pas, j'veux dire. C'est difficile de faire une partie de Bataille Explosive dans le silence, par exemple. » nota-t-elle en songeant que malgré le bruit, elle préférait quand même sa propre salle commune. Au moins, elle était toujours sûre d'y retrouver des amis et une ambiance chaleureuse. Et puis, il y avait déjà la bibliothèque pour travailler dans le silence ! Ils étaient bizarres quand même, ces Aigles.
Le sujet 'été 2012' n'incita pas Julian à se montrer loquace, et Tempérance éprouva un élan de tristesse en réalisant que l'été de son ami avait peut-être été à l'image de sa fin d'année. « Tu as dû aller au Ministère toi aussi ? Mon amie Erin avait été ensorcelée par la Menace l'an dernier, et elle m'a dit qu'ils lui ont fait plein de tests pendant l'été... Ça n'est pas drôle du tout, comme activité estivale. » Elle se disait qu'en développant par elle-même sur le sujet, elle pousserait peut-être Julian à s'exprimer davantage à son tour. Elle n'était pas quelqu'un d'indiscret - et même si elle aimait les potins tant qu'ils étaient relativement inoffensifs -, elle ne continuerait pas à insister si elle sentait que Julian ne souhaitait vraiment pas parler. Mais comme le Serdaigle était parfois discret, elle pensait qu'il avait peut-être simplement besoin d'un peu d'encouragement.
Et c'est au moment le plus inattendu que Julian ce traître ramena les lunettes de Tempérance sur le tapis. La blonde aurait glapi de surpris histoire d'être encore plus subtile si elle ne savait pas un minimum se tenir. « Hein ? » fut le premier mot qui s'échappa de ses lèvres, d'une voix plus aiguë que d'ordinaire. Prise de court, elle eut un mouvement instinctif et regrettable, redressant brutalement le bras dont la main serrait ses lunettes et les fit tomber par terre avec l'adresse qui lui était coutumière. « Bah ça alors ! C'est à qui ça ? » Elle se jeta en avant pour les ramasser, avec la grâce d'un pachyderme glissant sur une pente savonneuse, et se redressa finalement, les joues cramoisies, la fierté mise à mal, et les lunettes plus pitoyables que jamais.
Jouant distraitement avec la branche dépareillée, Tempérance se refusa dans un premier temps à croiser le regard de Julian. Pourtant habituée du ridicule, elle se sentait très, très proche du fond, en cet instant. Et puis, elle se racla la gorge pour se donner un semblant de contenance: « N-non, je les ai depuis très longtemps. Je ne les mets jamais, en fait et si tu parles de cet incident à qui que ce soit, je te découpe en rondelles. Capiche ?Je, hm, je me suis assise dessus une fois et hm... La branche s'est cassée, du coup elles sont dépareillées et elles sont moches et elles ne me vont pas de toute façon. » marmonna-t-elle très vite, levant finalement un regard timide vers son ami. « Mais, c'est gentil. » De lui dire qu'elles lui allaient bien, s'entend. Elle n'y croyait pas, mais elle appréciait l'effort.
[ 1118 ]
Invité
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Mer 22 Fév - 8:30
(Merci ! J'avais oublié ^^)
Encore une fois, en parlant, Tempérance venait de mettre le doigt sur un des points commun des deux sorciers. A Poudlard, Julian ne connaissait personne avec qui il avait tant d'atômes crochus, c'était dingue. Julian ne connaissait pas grand monde à Poudlard, aussi, ceci expliquant celà.
- Moi je suis pareil, je suis allergique au 'par cœur'. J'aime comprendre, savoir, connaître, mais apprendre par cœur, c'est pas possible. Certains ont d'excellentes mémoires photographiques, moi je doute avoir une mémoire tout court.
Pas qu'il était distrait ou étourdi, mais réciter un cours bêtement sans même le comprendre, ça lui hérissait le poil. Parce que certains arrivaient très bien à répondre aux questions et copiant-collant mot pour mot les réponses du cours ! C'était ça que le professeur voulait ? Une bande de sorciers capables de réciter ses verbes irréguliers propriétés du sang de dragon dans l'ordre écrit dans le cours ? Ou alors voulait-il un minimum de jugeote et de réflexion en amont ? Dans tous les cas, Julian était incapable de réciter une poésie de 12 lignes, alors des cours de 8 parchemins... Il était bien plus facile d'écouter en classe, de comprendre et de restituer après.
- Ah non mais je te rassure, personne ne fait de bataille explosive dans notre salle commune, sinon ils passent par la fenêtre. Quoique ça aussi, ça ferait du bruit. Il faut dire que j'évite ces endroits là, je préfère les lieux isolés comme mon dortoir, la bibliothèque ou un petit coin dans Poudlard. Il me faut encore un peu de temps pour me faire à cette école.
Julian avouait à demi-mot qu'il avait mis presque un an et s'intégrer dans une école qui manifestement, n'était toujours pas la sienne. Il avait encore un peu de mal avec Poudlard, même si depuis l'an passé, ça allait mieux. Mais ça n'était pas Ilvermorny, il avait toujours le secret désir d'y retourner.
- Oui, j'ai vu Erin au Ministère. Elle et l'infirmière Strue. Elles ne sont pas restées longtemps... par rapport à moi du moins. Les aurors m'ont fait subir une batterie de test pour m'enlever ça. Il tira la chaine en argent qu'il avait autour du cou puis la replaça immédiatement dans sa chemise. Et après ça a été le tour des policiers magiques, toujours sans aucun succès. Ils ont tout essayé. Même le transplanage d'escorte en maintenant le collier par un sort pour le séparer de moi. Résultat : je me suis désartibulé. De supers vacances quoi...
Là n'était pas le pire. Si encore le collier avait été enlevé, Julian aurait été ravi d'avoir subi tous ces tests, là, non, il en avait chié pendant des jours et des jours pour rien. L'échec en soi n'était rien, c'était plus le fait de savoir qu'il pouvait encore redevenir le pantin de la Menace quand ça leur chantait. Et qu'il était le seul ! Parce qu'Erin et Halloween, elles, s'en étaient parfaitement tirées. On pouvait très bien lui intimer l'ordre de balancer 4 ou 5 Avada Kedavra aux professeurs de Poudlard, durant un repas dans la Grande Salle. Le temps qu'ils comprennent ce qui arrivait, plusieurs seraient déjà morts avant que Julian ne soit intercepté. C'était la dure loi de l'injustice. Il débarquait dans une école qu'il n'aimait pas, parce que ses parents avaient cédé à un chantage afin de le garder en vie. Quoi de plus bucolique ?
Comme Julian s'en doutait, Tempérance faisait partie des gens qui détestait ses lunettes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça se voyait ! Aussi bonne actrice d'un Botruc sauvage, la Poufsouffle avait bafouillé, manifestement surprise que Julian ait osé lui parler de ça.
- C'est faux, ça te donne un genre. Moi j'aime beaucoup.
Qu'elles soient dépareillées n'avait pas choqué Julian outre mesure et pour cause, Luna Tempérance était si originale qu'il avait cru qu'elle l'avait fait exprès : c'était son style et c'était même très joli.
- Tu as la branche cassée, tu veux que je te la répare ?
Non pas que Julian soit Bob le bricoleur, mais il avait suffisamment d'expérience avec ses lunettes pour maîtriser parfaitement l'Oculus Reparo. Il n'avait pas trop compris ce qu'avait dit la Poufsouffle, si elles étaient cassées, ou juste dépareillées, ou juste pas à son goût. Dans le doute il proposait. Julian jugea en tout cas le moment bon pour sortir les siennes, de lunettes, afin de montrer à la jeune sorcière qu'ils étaient plusieurs dans le même bateau.
- Et de celles-là, tu en penses quoi ? Lança t-il en plaçant des lunettes noires sur son nez.
Julian les avait choisies très classiques, mais ce n'était pas pour ça qu'elles lui plaisaient. A Poudlard elles passaient mieux qu'à Ilvermorny, notez. Serdaigle étant la maison des érudits, le côté intello passait assez bien ça trompait l'ennemi. A Ilvermorny en revanche, les Thunderbird étaient réputés pour leur côté aventurier. Inutile de dire qu'au ballon prisonnier, on prenait Julian en dernier, personne ne voulait du petit binoclard, chétif et rachitique dans son équipe.
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Sam 25 Fév - 19:13
Les yeux de Tempérance se mirent à briller lorsque Julian lui apprit qu'il détestait le "par cœur" lui aussi. Les grands esprits se rencontrent ! Ou les grands poissons rouges, au choix. Qui plus est, Julian était un Serdaigle, la maison réputée pour abriter les plus brillants esprits, comme quoi sa hantise du par cœur n'était pas une tare, mais une particularité qui pouvait toucher n'importe qui. C'est même une pathologie, en fait. On devrait lui accorder des points supplémentaires im-mé-dia-tement. Elle acquiesça aux paroles de son aîné à l'appui de vigoureux hochements de tête et paf, le torticolis !« Ça me fait ça depuis toute petite. J'allais à l'école primaire moldue, tu sais ? Et on était censés apprendre par cœur cette poésie affreusement longue, et ensuite la réciter devant toute la classe. Horrible. Je te laisse imaginer le désastre. » Elle frissonna rien qu'en y repensant. Elle était pratiquement sûre qu'elle n'oublierait jamais la honte cuisante qu'elle avait ressentie en cet instant, debout devant tous ses camarades qu'elle avait dû éliminer un à un depuis: pas de témoin, pas de preuve, bégayant quelques mots, puis le silence critique, uniquement interrompu par ses reniflements intempestifs. Elle s'était jurée ce jour-là qu'on ne l'y reprendrait plus: plus jamais on ne l'obligerait à réciter de poèmes en public - ou en privé, d'ailleurs -, et plus jamais elle n'oublierait son paquet de mouchoirs à la maison.
La blonde fit la moue à l'évocation de la salle commune de Serdaigle. Elle avait toujours imaginé la pièce réservée aux Bleu et Bronze comme un endroit de mystère, renfermant sagesse et inventions en tous genres. A la place, le brun lui apprenait qu'ils passaient tout simplement leur temps libre dans une réplique de la bibliothèque de l'école, en plus classe, peut-être. Elle préférait nettement la chaleur de la salle commune de Poufsouffle - et la proximité des cuisines. « Mais ça doit être un peu... nul, non ? Nous, notre salle commune est très animée en général : on a plein d'activités trop fun, genre, Alan qui fond en larmes, Magnus qui fond en larmes, Prudence qui essaye de les rabibocher en leur faisant les gros yeux... Oh... Tu n'aimes toujours pas Poudlard ? » demanda-t-elle timidement, visiblement attristée. Elle aurait aimé ajouter que pour sa part, elle ne supportait pas les lieux trop isolés: elle trouvait le silence pesant. En exagérant à peine, elle se sentait dépérir dans la solitude. Seulement, certaines habitudes sont difficiles à perdre, et la jeune Irlandaise était toujours réticente à l'idée de contredire qui que ce soit. Il était plus facile de se ranger du côté du Serdaigle - ou simplement de taire son opposition. Néanmoins, elle restait peu convaincue, et ça, ça se lisait facilement sur son visage.
« C'est très différent, Ilvermorny ? » Elle scrutait le visage de son aîné avec curiosité à présent. Elle n'avait jamais voyagé aussi loin que les Etats-Unis. Tout ce qu'elle savait de l'école de sorcellerie Nord-Américaine, c'était ce qu'en disaient les bouquins, et les rumeurs de couloirs.
Inquiète pour Julian, Tempérance se mit en tête de comprendre ce qui lui arrivait. La première mission en solo de Tempépé Holmes. Elle évoqua les vacances d'été, et sentit bien que celles du Serdaigle n'avaient pas été de tout repos. Pensant fugitivement à Erin, elle maudit silencieusement la Menace et ses manigances. Elle poussa un petit cri d'effroi lorsque Julian lui raconta comment il avait été désartibulé, portant une main à sa bouche, visiblement choquée. « C'est affreux ! Je ne savais pas du tout Julian... Et ils n'ont même pas réussi à te l'enlever ? Bah dis donc, à ta place je serais au fond du trou ! Non clairement, je ne sortirais même pas de ma chambre je pense, je resterais juste enfermée H24, la déprime totale, ah, ah, ah, enfin bon, sans vouloir t'enfoncer ! Ça a dû te faire terriblement mal, je suis vraiment désolée que tu aies dû traverser tout ça... » Ce disant, elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Tempérance avait toujours été émotive. Que ce soit à l'époque où de chaudes larmes lui coulaient le long des joues après qu'elle n'ait pas réussi à réciter sa poésie, ou celle où sa mère lui avait appris qu'elle avait décidé de se marier avec le pire individu que la jeune Irlandaise ait jamais rencontré. En l'occurrence, imaginer Julian scruté, observé et trituré par le personnel du bureau des Aurors, tout ça pour finir désartibulé à cause de la brigade de police magique la laissait particulièrement ébranlée. Personne ne méritait ça, et certainement pas l'Américain.
Si Julian était en quête d'un peu plus de légèreté dans son existence, il n'avait qu'à demander: Tempérance était ravie de fournir des divertissements en tous genres, acrobaties à l'aide de lunettes de vue incluses. Les joues cramoisies, la blonde écouta son ami lui dire que lesdites lunettes lui allaient très bien. Et c'était à présent pour de toutes autres raisons que ses malheureuses joues conservaient leur teinte rougeâtre. « Merci. » dit-elle d'une petite voix, avant de se lancer dans un récit haut en couleurs - et des plus incompréhensibles. « Elles ne sont pas..- » Elle sa racla la gorge. « Elles ne sont pas cassées, elles ont juste été réparées avec une branche d'une couleur différente. » se força-t-elle à expliquer avec plus de clarté. D'ailleurs, adepte de Sortilèges, Tempérance aurait tout à fait été en mesure de les réparer par elle-même, à présent. A l'époque, elle venait à peine d'obtenir sa baguette magique. Mais elle n'avait jamais eu le cœur à le faire. Elles étaient trop moches, et elle ne les aimait pas. Leur côté dépareillé justifiait d'autant plus la haine qu'elle leur vouait. Oui, elle est folle. D'autres questions ?
Tempérance ouvrit des yeux ronds au moment où Julian sortit d'élégantes lunettes noires, et, sans piper mot, les posa sur son nez. « Tu... es un sorcier, Harry as des lunettes toi aussi ? » Alors ça, elle ne s'y serait jamais attendue. « Mais... Tu ne les portes jamais en classe ! En fait tu ne vois rien toi non plus, c'est ça hein ! Tu m'as laissée recopier n'importe quoi depuis un an ! » s'exclama-t-elle, visiblement choquée. Pour la défense du brun, Tempérance ne portait pas les siennes non plus. Elle le jaugea du regard à sa question, prenant des faux airs d'experte de la mode. « Elles te vont vraiment bien, je trouve. Elles font très classe ! » C'était son avis, sans appel. Et quand il était question de style, elle ne se trompait jamais. Foi de Cristina Cordula Tempérance Biel.
Invité
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Mar 28 Fév - 8:29
- Ah oui, l'épreuve des poésies ! Alors moi bizarrement, j'aimais ça les poésies, peut être parce que ça rimait et que ça ressemblait à un chanson, va comprendre. En revanche, je détestais passer devant toute la classe, c'était ma hantise.
Et ce n'était rien de le dire ! Aujourd'hui encore, Julian était un garçon assez timide. Il préférait de loin passer le cours à écouter et à prendre des notes plutôt qu'à être interrogé au hasard et par surprise par le professeur. Il détestait par exemple ce genre d'enseignant qui prenait la liste des élèves de la classe, passait un doigt menaçant dessus, et hurlait le nom de la première victime qui s'offrait à ses yeux. Tyrannique et parfaitement traumatisant.
- Je ne dirai pas que c'est nul, je dirai que c'est une autre ambiance : c'est studieux. Moi le calme ne me dérange pas, mais c'est vrai que les dortoirs sont un peu plus animés, en général.
C'était là que les garçons chahutaient entre eux et se faisaient des blagues. Julian se sentait le plus comme à Ilvermorny quand il était dans l'ambiance des dortoirs, avec ses copains. Enfin 'copains' était un bien grand mot, mais faute de mieux, il faisait avec ça.
- Si, si, j'aime Poudlard. Je n'aurai pas cru dire ça un jour mais si, j'aime Poudlard. C'est juste qu'Ilvermorny me manque un peu... elle me manquera toujours. C'est dur à expliquer, l'ambiance était tout à fait différente. La cérémonie de répartition déjà, c'est épique ! On accueillait les nouveaux Thunderbird comme des Dieux quand ils arrivaient, on avait créé un esprit de famille complètement fou. On était les aventuriers, on n'avait peur de rien, on s'amusait tout le temps, on passait notre vie à se lancer des défis et à les relever. Tout était bien, le soir dans les dortoirs on parlait tellement longtemps, on se couchait parfois à 4h du matin tellement on ne voyait pas l'heure passer.... et après on s'endormait en cours. Moi je rejoignais toujours mon meilleur ami - plus jeune que moi - dans son dortoir et on faisait le mur dans la plus haute tour de l'école. On jetait des sorts. Tous les sorts qu'on avait appris, on pouvait les lancer là-haut, personne ne pouvait ni nous voir, ni nous entendre. C'était génial... Derek me manque un peu, parfois.
Julian ne voulait pas se rappeler tous ces bons moments là, ça faisait trop mal. Mais c'était Tempérance qui lui avait posé la question, c'était elle qui l'avait forcé à se rappeler. Et à elle, il se devait d'être sincère. Pas question de se contenter d'un " Oui, oui c'était cool Ilvermorny. " sans y penser : pour elle il devait être franc et ouvrir son cœur, même si ça faisait mal.
- Me faire désartibuler, sans jouer les héros, franchement c'était rien. Ça fait mal sur le coup mais ils m'ont vite arrangé. Non, le plus dur c'est quand ils m'ont dit que la chaîne était toujours autour de mon cou. J'ai cru que j'allais pleurer. Ils ont tout essayé, personne n'y ait arrivé. C'est tellement angoissant, tu ne peux pas savoir. J'ai passé deux mois à me dire que je pouvais faire du mal à n'importe qui autour de moi. Là, s'il prenait l'envie à la Menace de me faire prendre ma baguette et de te jeter un sort, je ne pourrai rien faire pour les en empêcher. C'est pour ça que je reste seul la plupart du temps.
Il ne voulait pas trop dire à Tempérance que le côtoyer était dangereux, mais c'était la vérité ! Elle devait savoir ça, pour être libre de choisir si oui ou non elle voulait continuer à rester avec lui à l'avenir. C'était quand même sacrément courageux de parler avec un gars pareil quand on savait ce qu'il pouvait faire, mine de rien. L'an passé la Menace avait été subtile, discrète avec lui, il avait forcé le bureau de McGonagall et la salle commune de Serpentard dans la nuit, mais maintenant qu'on savait que c'était lui, pourquoi prendre des pincettes ? S'il voulait jeter des Avada Kedavra à tous les Serdaigle pendant leur sommeil, il en était capable.
- Si, tout le temps, pourquoi ?
Julian regarda Tempérance d'un air surpris, elle avait fumé ou quoi ? Les quelques rares cours où ils étaient ensemble, il ne lui semblait pas les avoir oubliées, pourtant. Certes, le Serdaigle se mettait toujours au fond de la salle et Tempérance tout devant, mais quand même, elle n'était pas très observatrice. Tout le monde savait qu'en classe Julian portait toujours ses lunettes. Tout comme quand il faisait ses devoirs d'ailleurs, sinon il n'y voyait rien.
- Tu ne m'as jamais vu ? Ou alors vu que je suis au fond de la salle, tu me voyais flou, c'est ça ?
Julian rit, et s'empressa de répondre à son amie qui venait de lui faire un compliment :
- C'est très gentil, merci.
Il n'avait jamais su si ses lunettes lui allaient très bien ou pas : elles étaient là, c'est tout. Elles lui servaient à voir le cours et en ça, elles n'avaient pas spécialement besoin d'être décoratives à l'inverse de Tempépé.
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Bilan anticipé [PV] Lun 13 Mar - 21:55
Tempérance haussa les épaules, l'air de ne pas trop vouloir se mouiller, mais le nez toujours froncé à l'évocation des poésies. Certains traumatismes n'étaient pas faits pour être oubliés ! « Passer devant la classe ne m'a jamais trop dérangée, moi... Si je n'ai pas de truc à réciter ! Mon père disait que le mieux à faire, c'est d'imaginer ton audience en sous-vêtements. C'est un peu bizarre dit comme ça, mais ça marche assez bien pour moi. Sauf si tu te mets à imaginer genre, le professeur Slughorn en sous-vêtements, là c'est plus perturbant. » divagua-t-elle quelque peu, rougissant en réalisant qu'elle s'était nettement éloignée du sujet initial. En outre, quelle idée d'évoquer le maître des potions à la moustache de morse, alors que c'était le professeur Harris qu'ils avaient en cours et qu'il était bien plus classiquement constitué.
Tempérance n'avait jamais été timide. Cela découlait essentiellement de son aversion pour la solitude. Elle ne pouvait décemment pas se montrer hésitante, lorsque sa tranquillité d'esprit reposait sur l'idée de ne pas se retrouver toute seule. Aussi, s'exprimer devant ses camarades, même s'ils étaient nombreux n'était pas un problème en soi. Tant qu'elle n'avait rien à réciter. Ou qu'on ne lui demandait pas de clamer haut et fort son opinion. Trois fois rien, quoi. En l'occurrence, la blonde ne se voyait pas contredire Julian concernant son amour apparent du calme et du silence - étrange garçon ! -, aussi se contenta-t-elle d'un nouveau haussement d'épaule ambiguë, un fin sourire aux lèvres. Elle se dit néanmoins silencieusement qu'elle était bien contente que la salle commune de Poufsouffle diffère de celle des Aigles. Si elle n'avait pas pu compter sur celle-ci pour trouver des camarades toujours prêts à bavarder, elle aurait été sacrément embêtée !
La jeune Poufsouffle se permit alors de poser une question qui l'avait toujours titillée, depuis qu'elle avait rencontré Julian l'année précédente. N'aimait-il pas Poudlard ? Et surtout, comment était Ilvermorny, en comparaison ? Tempérance aimait le château écossais, pour sa part, mais elle savait aussi que c'était facile lorsqu'on n'avait pas d’élément de comparaison. Par exemple, on aurait pu la croire adroite, si l'on n'avait jamais rencontré d'être humain normalement constitué, articulé, et capable de se mouvoir sans renverser porte-manteaux, pots de fleurs, et petits première année rachitiques. Le vrai danger ça n'est pas la Menace en fait, c'est Tempérance Biel, faites passer. Elle écouta ainsi le récit de son ami, souriant devant son enthousiasme et ses yeux brillant d'une lueur qu'elle y avait rarement aperçue. Et puis: « Thunderbird ? » répéta-t-elle, curieuse. « C'est une maison, c'est ça ? Les autres s'appellent comment ? » C'était étrange quand même, d'imaginer d'autres écoles de magie, avec leurs propres coutumes, leurs propres maisons mais ont-ils leur propre chorale, hein ? Parce que ce genre de merveille, ça n'est clairement pas donné à tout le monde. « Tu lui parles encore, du coup ? C'est horrible d'être habitué à voir quelqu'un tout le temps, d'être super proches, et d'être séparés comme ça. Par contre jeter tous les sorts que tu connais du haut de la tour de l'école ? Julian, petit chenapan ! Toi, tu aurais pu faire des ravages à Poufsouffle, tu sais ? On est très friands de hors-la-loi dernièrement. »
Les larmes aux yeux à l'évocation des vacances terribles qu'avait passées le Serdaigle, Tempérance adressa un sourire teinté de tristesse à son aîné. « Si j'ai bien compris tu pourrais me trucider à tout instant ? Oh bah j'entends Erin qui m'appelle dis donc ! Si je peux faire quoi que ce soit Julian, n'hésite pas d'accord ? On pourrait faire des recherches sur l'artefact peut-être ? Voir si quelque chose n'a pas échappé au Ministère ? Evidemment, ils sont bien mieux placés que nous, mais on ne sait jamais... Il y a des livres très poussés dans la réserve de la bibliothèque. Le professeur Flitwick m'avait écrit un mot pour que je puisse y aller l'an dernier, pour faire des recherches pour le cours de Sortilèges... » Elle afficha un air pensif, songeant que si elle le lui demandait, son professeur favori lui accorderait sûrement cette faveur à nouveau. Serait-ce utile, cela dit ? « Peut-être que ça n'avancera à rien, mais au moins on se montrera proactifs, la passivité c'est ce qu'il y a de pire, c'est sûr et certain ! » reprit-elle, retrouvant son optimisme caractéristique. En outre, il n'était pas question pour elle de se désolidariser de Julian. En fait, l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Déjà, s'il avait représenté un tel danger, le professeur McGonagall ne l'aurait jamais laissé côtoyer les autres élèves que tu crois, Minerva est à fond sur les réductions d'effectifs.
Les discussions sérieuses finirent - au grand désarroi de Tempérance - par laisser place au sujet de ses lunettes, ainsi que celles de Julian, dont la blonde ignorait visiblement l'existence. Les yeux toujours ronds comme des soucoupes, elle écouta le brun lui faire remarquer que si, il les portait régulièrement, et que non, le sens de l'observation n'était pas son point fort. « Ben... Non, je ne crois pas... Pour ma défense, on n'a pas tant de cours que ça ensemble ! En fait je croyais que t'étais une autre personne quand tu mettais tes lunettes, comme Clark Kent. Je l'appelais Michel. J'ai pas dû faire gaffe, c'est fou quand même ! » s'exclama-t-elle, interloquée.