Plus...Premier cours de botanique destiné aux élèves de sixième et de septième année. Il portera sur les notions d'environnements et d'écosystèmes, et de leur importance en botanique. - 736 mots
Mon troisième cours de l’année était aussi celui que j’avais le plus réfléchi et le plus appréhendé avant ma prise de fonction : celui pour les élèves ayant obtenu leurs BUSES en botanique. J’avais longuement médité sur le niveau d’entrée que j’allais demander, pour finalement me fixer sur Acceptable. Je n’avais pas pour autant l’intention de faire preuve de trop d’indulgence à l’écart des élèves qui ne se montreraient pas à la hauteur du niveau attendu pour préparer les ASPICS.
C’était dans la serre numéro 4, dédiée pour l’heure aux plantes tropicales, qu’allaient se dérouler ces cours, mais je n’avais pas l’intention de les faire rester très longtemps sur place aujourd’hui. Ce cours allait être théorique, n’en déplaise à certains, mais je voulais avant tout voir de quel bois étaient faits ces élèves, et surtout voir ce que mon prédécesseur avait pu leur inculquer, non pas en termes de capacité à s’occuper d’une plante donnée, mais comme vision plus globale de la matière que j’allais leur enseigner.
C’est pourquoi le cours que j’avais prévu pour aujourd’hui allait couvrir quelque chose de vaste, d’aussi vaste que j’avais osé faire aborder à des jeunes de seize ou dix-sept ans. Sans aller jusqu’à les assommer sous un lexique complet de vocabulaire spécifique, je m’étais fixé pour objectif de leur donner des bases plus que solides en botanique dans son appréciation la plus globale.
En arrivant dans la serre, je n’enfile donc ni protections, ni gants en peau de dragon. Les plantes qui m’entourent sont des plus calmes, profitant sûrement de ce début d’après-midi pour prendre des forces en prévision de l’hiver.
En attendant l’arrivée des étudiants, je laisse mon regard s’attarder sur les plantes. Elles me rappellent la boutique -en infiniment mieux fourni, bien entendu. L’espace d’un instant, je me demande lequel de mes frères et sœur a été choisi par le paternel pour reprendre les rênes, mais cela n’est de toute façon plus de mon ressort.
Je laisse une nouvelle fois les élèves s’installer à leur guise, me disant qu’en savoir plus sur leurs relations pourra m’aider à savoir comment les encourager à travailler en groupe par la suite. Je lis sur le visage de certains une sorte de surprise. Est-ce par ce qu’ils découvrent ces plantes tropicales, ou parce qu’il n’y a pas de plantes à étudier sur les tables ? Toujours est-il que je ne leur laisse que peu de temps pour se poser des questions. Après avoir fermé la porte d’un geste de baguette, j’attire leur attention.
Bonjour à toutes et à tous. Je suis le professeur Owen Woolahan, votre nouveau professeur de botanique. Avant de commencer, j’aimerais mettre au clair certaines choses. Il ne vous aura pas échappé que les inscriptions à ce cours commençaient à partir du niveau Acceptable, ce qui est inhabituel à votre niveau d’études. J’ignore comment le professeur Lorne a pu aborder cours, examens et notation, c’est pourquoi je tiens à vous laisser participer à mes cours, et voir de quoi vous êtes capables. Pour autant, j’attends de vous tous, quels qu’aient été vos résultats aux BUSES, un travail appliqué et sérieux, au meilleur de vos capacités.
Je laisse passer quelques secondes, les observant tour à tour avec attention, espérant que le message est bien intégré.
Pour ce premier cours, nous n’allons pas limiter notre vision à une plante unique, mais plutôt aborder des notions bien plus vastes qui sont à mes yeux essentielles à la bonne compréhension de la botanique : les environnements et les écosystèmes.
D’un geste de baguette, j’anime la craie dans mon dos pour former ces deux mots au tableau.
Pour commencer, pouvez-vous définir les termes d’environnement et d’écosystème ? Quelle est la différence entre ces deux termes ? Je vous demanderai de lever la main avant de prendre la parole, et de vous présenter. Si vous avez déjà établi un projet d’avenir une fois vos ASPICs obtenus, je vous demanderai de l’exposer également.
Là encore, j’avais longuement réfléchi à ce dernier point. Lorsque j’avais leur âge, je n’avais pas eu besoin de trop me poser la question de mon avenir, puisque reprendre la boutique familiale était le plus évident des choix. Mais en sachant ce qui les intéressait le plus, ou du moins suffisamment pour qu’ils envisagent d’en faire leur métier, je pouvais savoir comment orienter mes prochains cours, et cela me semblait essentiel pour les intéresser à cette matière considérée par beaucoup comme secondaire.