Insomnie et inquiétudes silencieuses.3 novembre 2013
Eurydice avait suivi les dernières informations avec un certain effroi. Son père était-il concerné par toute cette débâcle ? La petite muette s’inquiétait. Elle pensait aussi aux enfants de l’école nord américaine qui devaient avoir peur maintenant qu’ils étaient sous la coupe de Magicis Sacra. A cause de tout ça, elle n’arrivait pas à dormir. Elle restait donc dans la salle commune de sa maison, dans sa chemise de nuit blanche, à lire un livre. Flocon – son chat – ronronnait sur ses genoux. Elle le caressait par moment d’un air distrait. Elle avait du mal à se concentrer sur ce qu’elle était en train de lire, elle revenait sans cesse à la même ligne, encore et encore. Elle finit par le fermer avec un claquement de langue agacé, ce qui fit lever la tête à Flocon. Celui-ci se redressa légèrement et miaula, signe que quelqu’un était arrivé. Eurydice suivit le regard de son chat et aperçut une des préfètes de sa maison, Leya, qui venait de descendre. Le couvre feu était passé depuis longtemps, cela mettait Eurydice en infraction mais elle avait pensé que son insomnie gênerait moins ses camarades si elle descendait.
Comme elle était muette et ne pouvait donc, logiquement, produire aucun son. Elle se contenta d’un petit signe de la main en direction de la troisième année. Elle prit ensuite son écritoire, poussant Flocon dans l’opération, et elle commença à noter dessus une explication à sa présence ici à destination de la préfète. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de lui parler, elle espérait donc qu’elle n’allait pas trop la gronder. « Pardon, je suis descendue pour ne pas réveiller les autres. Je n’arrivais pas à dormir. L’histoire avec Ilvermy, Magicis Sacra, tout ça... » résuma-t-elle en restant relativement évasive mais en donnant assez d’information pour que Leya puisse comprendre que c’étaient toutes les nouvelles qui arrivaient de l’extérieur qui la rongeait. Elle était de sang pur mais elle n’avait pas très envie qu’après l’école nord américaine ce soit au tour de Poudlard de se faire envahir. A cette idée, une fois de plus, son coeur fut étreint d’une sourde angoisse.
La petite muette reprit son chat dans ses bras, laissant Leya lire ce qu’elle avait noté. La conversation écrite n’était jamais très pratique quand on avait beaucoup de choses à faire passer, mais Eurydice était rompue à l’exercice dans la mesure où elle était née muette et avait du s’habituer à être aussi concise que rapide pour faire passer ce qu’elle avait à dire. Elle espérait qu’en tant que préfète Leya avait été mise au courant de la situation d’Eurydice car il était tard dans la nuit et elle avait peu de courage pour encore une fois expliquer pourquoi elle ne pouvait pas parler.
C’est sûr que c’était un acte tellement naturel pour tous les autres… alors qu’elle, elle en était physiquement incapable. Actuellement, elle prenait du retard sur les autres dans certaines matières car elle devait suivre les cours d’une façon différente. Elle était déjà en train d’apprendre les sortilèges informulés plutôt que de simplement apprendre à faire léviter une plume, et ce n’était pas simple car d’un niveau très au-dessus de la norme. Sa mère lui envoyait toutes les semaines des conseils, parfois ça portait ses fruits, parfois non… mais à côté de ce qui se passait dans le monde magique, ce n’était pas si grave en fait…