Draguons pour oublier notre cœur brisé [Ted]

Lorsque les vacances de Noël avaient touchées à leur fin, que les premiers jours de janvier annoncèrent la rentrée prochaine, Noé avait prit la bonne résolution de laisser derrière lui tous les événements désastreux de son début de sixième année : son béguin stupide pour Tempérance Biel, son embrouille avec Erin, son bal complètement foiré, la douleur vive de son cœur qui se brise. Il était temps de laisser ces mésaventures puériles de côté pour se concentrer sur ce qu’il y avait de vraiment important : ses devoirs, les cours où il devait briller, ses amis avec qui il aimait passer du temps. Graham aurait bien besoin de ses conseils par exemple. Dans le trouble qui l’avait agité le soir du bal, Noé avait tout de même aperçu une greluche fan inconditionnelle de Mister Poudlard accrochée aux bras de son ami. Qu’est-ce qui avait pris Graham de s’encombrer d’une fille pareille ? Et puis, si jamais Noé voulait vivre une histoire d’amour par procuration, il n’aurait qu’à écouter Candys parler de Derek. Mieux : il recueillerait les confidences de Léopold. Son meilleur ami se plaindrait probablement d’Eileen ce qui dégouterait définitivement Noé des histoires de cœur.

Mais la bonne résolution du jeune homme s’était rapidement effondrée lorsqu’il reprit le Poudlard Express pour l’école et que le premier wagon dans lequel il s'engouffra s’ouvrit sur le visage rayonnant d’une Tempérance Biel particulièrement enjouée. Ses sentiments pour la blonde lui revinrent en force, menaçant de le submerger, menaçant d’exploser son cœur pourtant déjà bien amoché. L’oublier allait être bien plus difficile que ce qu’il ne se l’était imaginé. Il ne pourrait pas simplement la rayer de sa vie et ne plus lui adresser la parole. Elle restait son amie et en plus, elle ne comprendrait pas une telle attitude de sa part, encore plus parce qu’il avait pu constater à quel point l’éloignement d’Erin lui avait fait du mal. Et faire de la peine à Tempérance était bien la dernière chose que souhaitait Noé. Bordel, il était vraiment pathétique. Heureusement, et ce même si les deux élèves étaient dans la même année, Noé ne croisait pas tous les jours l’élue que son foutu cœur avait choisi sans son consentement. Ils ne faisaient pas partie de la même maison, ils ne partageaient pas tous leurs cours, Tempérance avait même abandonné l’Histoire de la Magie et cela faisait un moment de moins où Noé risquait de la mater se perdre dans la contemplation de sa chevelure emmêlée brillante.

Malgré la difficulté, la détermination de Noé à cesser d’éprouver des sentiments amoureux pour Tempérance ne faiblissait pas. Cela prendrait peut-être plus de temps qu’il ne l’avait prévu mais il arrêterait de ne penser qu’à elle. Il le fallait. Erin, Tempérance, sans oublier Candys qui s’inquiétait pour lui, cette histoire avait déjà eu assez de conséquences sur les personnes qu’il chérissait. Sans compter qu’il n’avait jamais pensé souffrir d’un chagrin d’amour à seize ans. Les hormones l’avait agité comme n’importe quel garçon à l’adolescence. Mais Noé était resté longtemps relativement imperméable aux charmes des filles (et des garçons)  contrairement à la majorité de ses camarades, son meilleur ami en tête. Imperméable, il l’était beaucoup moins aujourd’hui. Spécialement lorsqu’une jolie blonde incroyablement maladroite avait le malheur de lui sourire. Ce sourire qui l’ensorcelait et l’emprisonnait sans jamais le libérer.

Noé avait peu à peu pris conscience de son charme. De garçonnet aux joues rondes, il avait considérablement évolué. Il n’était toujours pas très épais, malgré les sucreries qu’il engloutissait chaque jour, mais ses traits s’étaient affinés, ciselés. Il ne possédait certes pas le regard émeraude de ses sœurs, mais le brun chaud de ses yeux en séduisait plus d’unes. Depuis peu, de fins poils blonds avaient commencé à recouvrir son menton et les côtés de ses joues. Mais pour le moment, Noé préférait se raser tous les jours. Sa mère avait déjà du mal avec le fait qu’il la dépasse en taille, elle en aurait encore plus à voir son lapin avec une barbe. Si Noé n’était pas aussi populaire que sa jumelle, il ne manquait pas, en revanche, de soupirantes. Des soupirantes qu’il avait souvent envoyé bouler par le passé. Il lui était cependant venu à l’esprit récemment que pour oublier une fille, sortir avec une autre était encore la meilleure solution.

C’est fort de cette réflexion que Noé avait entamé sa balade matinale. Il aimait sortir dehors lorsque tout le château semblait encore endormi puis revenir petit-déjeuner en compagnie de sa sœur, appréciant après le froid glacial du parc en janvier de se retrouver dans une salle chaude remplie de bruits. Franchissant les derniers mètres du parc, il passa le pont qui menait au château et atterrit dans la cour intérieure. Le blond y aperçut une silhouette familière et il se dirigea vers elle, tout sourire. « Tiens salut ! Déjà debout ? Moi qui croyait que tous les Poufsouffles étaient des lève-tard ! » s’exclama-t-il, taquin. Noé appréciait beaucoup le jeune Lupin, tout aussi calme et flegmatique que lui.

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Draguons pour oublier notre cœur brisé

Noé & Ted

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Noé se considérait comme quelqu’un de plutôt matinal. En tout cas, il l’était plus que les trois carpettes qui dormaient actuellement comme des loirs dans son dortoir, il avait bien sûr nommé Alfie, Harvey et Léopold. Noé ne savait pas si c’était de courir après les filles ou de terminer à la dernière minute leurs devoirs de vacances qui tenait ses camarades éveillés mais aucun des trois garçons n’avait bougé un orteil lorsque Noé s’était levé. Si le blond était plutôt sociable et peu regardant sur son choix d’amis regardez plutôt : Léopold, Alfie, Derek il aimait passer des moments seul, appréciant simplement de sentir l’air froid du matin, de marcher dans le parc en observant les quelques animaux qui profitant du calme ambiant, se reposaient tranquillement à l’orée de la forêt. Il avait toute la journée pour profiter d sa jumelle et de ses amis sans compter les jeux d’alcool du soir, le grand moment du jour.

Néanmoins, c’était toujours avec plaisir que Noé débutait des conversations avec les personnes croisées sur son chemin, même si elles étaient rares à cette heure matinale, surtout un week-end. Si Noé paraissait froid pour la plupart des gens qui ne le connaissait pas, il suffisait de le voir tout souriant, parlant tranquillement avec un autre élève de Poudlard pour réviser son jugement. Il possédait certes une nature beaucoup moins expressive et expansive que sa sœur, et un sang-froid à toutes épreuves, mais il ne manquait pas de chaleur avec ceux qu’il connaissait vraiment.

Prompt à taquiner ses amis, Noé débuta naturellement la conversation avec une boutade. Mais Ted prononçant le nom de Tempérance lui fit perdre rapidement son sourire. En même temps, que l’un des amis les plus proches de la blonde en parle n’était guère étonnant. Se reprenant, il répondit avec humour : « C’est vrai qu’en cinq ans, je n’ai dû la voir qu’une ou deux fois levée aux aurores le week-end. Et je suis presque sûr que c’est parce qu’elle devait se rendre à une punition de Rusard. » Si les Poufsouffles étaient connus pour flemmarder au lit, Tempérance était bien la fille la plus lève-tard qu’il connaisse. Encore une fois, leurs différences frappa Noé. Qu’est-ce qui avait bien pu l’attirer chez cette fille par Merlin ?

« Effectivement, il ne fait pas trop froid ce matin. Et je vois que tu as sorti ton Manuel de Métamorphoses. Réviser le matin alors que personne ne peut te voir, c’est un bon plan pour perfectionner ton image je m’en foutiste. » Noé sourit. Ted paraissait toujours comme quelqu’un qui ne bossait pas à fond ses cours. Pourtant, vu ses notes en cours, le serpent s’était bien douté qu’il travaillait plus que ce que la population poudlarienne ne le pensait. « Exact. Idéal pour me rafraîchir les idées après une soirée à devoir écouter les péripéties amoureuses des trois compères » déclara-t-il avec humour. Ses trois camarades de dortoir étaient bien connus dans le chateau, surtout chez les sixièmes années, pour leur course à qui avait le meilleur tableau de chasse leurs conquêtes. « Tu n’es pas avec Victoire ? » demanda-t-il après un moment d’un ton innocent. Si lui même, aux prises avec son cœur brisé, le fait de devoir digérer les révélations d’Erin, sans oublier de garder un masque impassible devant Julian, n’avait guère fait attention aux autres drames du bal, outre Graham et sa greluche, la rumeur courait que Ted et Victoire s'étaient disputés dès les premières minutes du bal. Noé n’avait jamais connu les deux fâchés, plutôt le contraire. D’ailleurs, la première image de Victoire dont il se remémorait clairement était celle d’une fillette accrochée au bras de Ted et refusant de le laisser s’en aller bien qu’il devait se rendre en cours absolument et que “je suis déjà affreusement en retard. McGonagall va me tuer Vic’.”

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Quand Noé s’était pour la première fois avoué à lui-même que oui, c’était bien possible, il s’était entiché de Tempérance Biel, il avait résolu aussitôt de n’en parler à personne qui ne s’appelait pas Candys. Il ne pouvait rien cacher à sa jumelle. Il pouvait aussi en discuter avec ses meilleurs amis. Le reste de la population poudlarienne, et surtout la principale concernée, n’avait en revanche pas à le savoir. Noé étant aussi impassible qu’une porte de prison, que personne ne se rende compte de rien ne serait pas un problème pensait-il. Mais Erin s’en était rendu compte, elle, et Noé n’était plus certain qu’elle soit la seule. Aussi, alors que Ted prononçait le nom de Tempérance, il ne prit même pas la peine de cacher son trouble. Foutu pour foutu, un de plus ou un de moins il allait vraiment mal pour adopter ce dicton. Alors qu’ils plaisantaient sur la tendance de la blonde à se lever tard, Ted lui révéla qu’elle s’était débrouillé pour être collée dès la rentrée -ce qui n’était jamais arrivé à Noé, encore une de leurs (très) nombreuses différences. Le Serpentard eut bien du mal à se retenir d’éclater de rire avant la fin de l’anecdote tant elle était désopilante. Il ne connaissait qu’une personne à qui un truc aussi improbable pouvait arriver et c’était bien Tempérance. « Elle a le chic pour se retrouver dans des situations impossibles » dit-il la voix chargée d’amusement ainsi que d’une certaine tendresse lorsque Ted eut fini de parler. C’était typique. Une telle nouvelle aurait dû lui faire rouler des yeux, lui faire émettre un jugement vaguement condescendant mais non, concernant Tempérance, ça ne lui semblait que banal et désagréablement, stupidement, inexplicablement adorable. « Ah mais attends, lors de sa retenue elle était pas avec Derek ? Il me semble l’avoir entendu dire qu’il avait dû faire un truc vachement dégoûtant et qu’en plus, il était collé avec une empotée de première fille guère plus douée que lui. » Derek avait cependant sûrement une explication moins comique à sa retenue.

« Compliqué. C’est l’euphémisme de l’année » répondit prudemment Noé. Il supposait que Ted faisait référence à l’histoire avec Erin. Tempérance avait dû lui en toucher un mot. Peut-être que le jeune Métamorphomage se doutait aussi des sentiments de Noé pour la blonde, et peut-être que c’était ce qu’il voulait dire par "compliqué." « J’espère avec la rentrée et la reprise, mettre tout ça derrière moi et avancer. J’aimerais que les choses redeviennent simples comme avant, tu vois ? Mais je ne sais pas si ce sera vraiment le cas. » Noé soupira, ne sachant lui même s’il parlait de la situation avec Erin ou avec Tempérance. Peut-être les deux. « Et toi ? Il paraît que tu n’as pas été en reste niveau complications. On raconte que c’était plutôt tumultueux avec Victoire. » Dans un certain sens, cela rassurait le garçon que le bal ait aussi été compliqué pour Ted. Non qu’il se réjouisse particulièrement du malheur des autres, et encore moins de celui de ses amis, mais il se sentait moins seul.

Noé avait toujours admiré les capacités de son camarade en Métamorphoses, la matière où lui-même devait travailler le plus. L’exigence de McGonagall ne s’assouplissait pas avec les années, bien au contraire. Si au début, Noé se fiait à l’air désinvolte du garçon et qu’il pensait sincèrement qu’il ne révisait jamais, il avait vite compris qu’il avait tort. Les gens n’étaient jamais ce qu’ils laissaient paraître, il le savait bien pourtant. « Ah mais un peu de sérieux anéantirait toutes ces années à paraître cool » souligna Noé avec humour. À Poudlard comme ailleurs, les élèves sérieux étaient vite catégorisés. Noé savait bien qu’il renvoyait l’image d’un gars peu trippant et ennuyeux contrairement à Ted ou à ses meilleurs amis. En même temps, il ne faisait rien pour détromper ceux qui se contentaient de le juger. Il avait toujours vu le travail comme le moyen d’arriver à ses fins et ce n’était pas ses camarades et les bruits de couloir qui le détourneraient de ça. « Ils ont toujours de nouvelles conquêtes à déclarer. J’ai l’impression de découvrir des files dont je ne soupçonnais pas l’existence en traînant avec eux » répliqua Noé d’un ton amusé lorsque Ted évoqua ses trois compères de dortoir. « Ils ont inventé un nouveau jeu qui implique des gages en cas de perte. Je considère très sérieusement à changer de dortoir » plaisant a-t-il. Mais lorsqu’on lui infligerait son premier pari, Noé ne rigolerait plus très longtemps, il en avait bien peur.

« C’est vrai qu’elle se montre moins pot de colles avec le temps. En plus avec son titre de Miss Poudlard, elle devrait être occupée avec d’autres garçons » déclara Noé, toujours d’un ton innocent, au sujet de Victoire. D’ailleurs, il lui semblait bien qu’Alfie avait eu un mot à son sujet. Mais Noé avait beau apprécier Ted, il ne trahirait pas son meilleur ami pour lui. Même si, de son point de vue, les cibles potentielles d’Alfie Hartley étaient connues de tout le château.

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Noé se demanda un instant comment Tempérance réagirait si elle savait que Ted et lui se moquaient gentiment d’elle derrière son dos. Sans doute se serait-elle jointe à eux, rigolant avec bon cœur sur sa propre maladresse et ses propres frasques. Noé savait que la jeune fille possédait un certain recul sur ses propres actions et ne prenait pas la mouche facilement. C’était deux de ses indéniables qualités. « A croire qu’elle est maudite. » Mais non, Tempérance Biel n’avait pas besoin de magie pour attirer à elle toutes les catastrophes du monde. Noé songea avec un brin d’amusement que sans elle, les cours auraient manqué de ce brin de folie qu’elle semblait toujours apporter avec elle, qu’elle le veuille ou non. « Il s’est fait prendre en dehors du couvre-feu à errer dans les couloirs. Il y a avait aussi une histoire avec Peeves mais je n’ai pas tout suivi » avoua Noé. Mais en tout cas, effectivement, la retenue n’avait pas dû manquer de son lot d’incidents. Avec Tempérance Biel, c’était inévitable.

Parler du bal de Noël s’avérait toujours compliqué pour Noé, même après plusieurs semaines. « J’espère que ça va se tasser » souffla-t-il. Il avait l’impression ne faire que répéter ces derniers temps. Il avait foiré en beauté, sur à peu près tous les tableaux, il avait essayé de se rattraper mais bien trop tard semblait-il. La situation restait beaucoup trop compliquée à son goût et il n’avait aucune idée de comment l’arranger. Ne lui restait qu’à espérer que cela passe avec le temps. Toujours le temps…Lorsque Ted lui avoua que Tempérance avait été secouée par l’histoire avec Erin, le cœur de Noé se serra. Il avait beau le savoir, il ne pouvait s’empêcher de se sentir étouffé par la culpabilité en pensant qu’il avait indirectement causé de la peine à la fille qu’il aimait. « Oui Julian était présent, il devait écrire un article pour la Gazette et a réussi à écarter mystérieusement Rita Skeeter. Tempérance était ravie. » Noé revit malgré lui les images défiler dans son esprit –Tempérance embrasser Julian, son cœur qui se brise, le couple les rejoignant, heureux, éclatants d’amour l’un envers l’autre, son cœur qui se brise toujours un peu plus- avant d’évoquer la propre situation vécue par Teddy. « J’ai cru comprendre que Victoire s’était lâchée sur Joséphine à la rentrée oui. Elle est toujours aussi violente avec toutes les filles qui sont proches de toi ? » Noé avait beau détester Joséphine de Guise de toutes les fibres de son corps (et ça signifiait beaucoup pour un garçon aussi pondéré que lui), il ne pouvait pas être du côté de Victoire dans cette affaire mais qui l’était après tout ? Rien ne justifiait de s’en prendre à quelqu’un de cette manière Pardon ? Il aurait fait de même avec Derek s’il osait faire du mal à Candys ? « Tu n’as pas réussi à mettre les choses au clair avec elle alors ? » Victoire, à l’instar d’Opaline, faisait partie de ces filles très intimidantes et tenter de leur remonter les bretelles s’avérait presque toujours périlleux.

« En effet. Ils ne s’empêchent clairement pas d’aller voir les filles de septièmes années comme les plus jeunes. » Eileen, l’ancienne (?) copine de Léo était en quatrième année. « Je n’ai pas encore eu de gage. Je suis trop bon au pierre, feuille, ciseaux, mais j’ai assez peur de ce qui me tombera dessus lorsque je finirai par perdre » avoua Noé avant de sourire à la proposition de Ted de l’accueillir dans sa salle commune. La sienne n’était pas trop éloignée mais le blond pensait tout de même qu’il n’aurait pas besoin de demander l’asile à Poufsouffle. Ses camarades de chambre avaient beau être de vrais cas, ils ne les échangeraient pour rien au monde.

Noé évoqua de nouveau Victoire pour taquiner Ted. Il était assez évident pour toute personne qui connaissait un minimum le garçon qu’il tenait énormément à la jeune fille, sans doute même plus qu’à une simple meilleure amie Nono est devenu expert en relations ça y est. « Les garçons de notre année commencent à beaucoup en parler. Je crois qu’avant ils se restreignaient vis-à-vis de toi » observa-t-il se montrant volontiers élusif sur l’identité des fameux garçons, ne souhaitant toujours pas trahir Alfie.

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Si Candys et Noé avaient rarement dérogé au règlement, ne respectant pas le couvre-feu uniquement lors des réunions de la Brigade Anti-Menace, ce n’était pas le cas du beau-frère le plus cool au monde petit-ami de la brune. Derek s’était souvent retrouvé en retenue mais n’avait été obligé à vider des récipients dégoûtants qu’en présence de Tempérance. Coïncidence ? Je ne crois pas. Soit parce qu’il ne respectait pas les règles, soit parce qu’il avait eu un comportement déplacé (mais ça, c’était plutôt au moment de son arrivée à Poudlard). Sans avoir la réputation de Ted, ou même de ce crétin de Kostas, Derek était tout de même connu dans le château, et ce n’était pas uniquement pour son poste de capitaine ou son humour à deux balles bisous Derek. « Je crois que même Candys ne peut plus rien pour lui à ce stade. » Noé haussa les épaules, quelque peu blasé du comportement de l’Américain. « Puis je ne suis pas sûr qu’elle lui aurait retiré sa retenue. Elle prend son rôle de préfète-en-chef très à cœur. » Et elle le remplissait parfaitement bien aux yeux, parfaitement objectifs évidemment, de Noé.

Malgré les vacances et la rentrée qui sonnait les premiers jours de l’année 2015, le bal était encore dans tous les esprits des élèves. Encore bien trop dans les discussions selon Noé. Il entendait déjà beaucoup trop de bruits de couloir sur Erin, sur Candys et Derek, sur lui. Il avait pensé que sitôt l’évènement passé, plus personne n’en parlerait. Mais comme pour tout le reste il s’était lourdement trompé. L’esprit toujours encombré d’images de Tempérance avec Julian, Noé ne répondit rien aux propos de Teddy. Il sentait que le Métamorphomage l’observait et il ne voulait laisser aucune émotion percer son masque d’indifférence. Bien trop de personnes connaissaient son secret, il ne voulait pas que Ted dit Ted Potin, ami proche de Tempérance, apprenne à son tour qu’il était amoureux de la blonde.

Noé aborda par la suite une autre blonde proche de Ted. Un sourire amusé étira ses lèvres aux paroles de son ami. Dire que Victoire se montrait "un peu possessive parfois" avec lui était sans nul doute le plus grand euphémisme de l’année oui oui même si elle vient à peine de débuter. « Vraiment ? Tu n’en as pas la moindre idée ? » Pour Noé, comme pour l’ensemble de la population poudlarienne, exceptée les deux principaux concernés semble-t-il, une telle démonstration de rage ne pouvait être que le signe d’un amour puissant, et pas qu’un amour d’amis d’enfance, ni de pseudo grand-frère/petite-sœur –peu importe ce que pouvait dire Ted. Mais le Serpentard évita de trop s’avancer, parce qu’après tout, il n’en savait véritablement rien merci de le rappeler Nono. « J’espère qu’elle a compris. Parce qu’il se passe déjà suffisamment de trucs dans le château sans qu’une folle furieuse que Victoire ne se mette à attaquer toutes les filles que tu croise. » Le ton du garçon était volontiers taquin même s’il n’excluait pas la possibilité que la petite Gryffondor se transforme soudainement en chasseuse de fans de Ted Lupin.

« Et bien tu connais les personnages, les gages concernent majoritairement les filles. C’est un nouveau moyen pour eux de se donner des challenges dans la constitution de leurs tableaux de chasse. Même si certains sont plutôt du style "mange le plus de dragées surprises de Bertie Crochu saveur vomi et chaussettes puantes." » Entre la drague et les actions stupides de ce genre, Noé ne savait franchement pas ce qui était le pire.

Revenant sur le sujet "Victoire", le jeune homme déclara sur le ton de l’évidence : « Vous êtes tellement proches tous les deux, personne ne voulait s’attirer ta colère en fricotant avec Victoire. D’autres étaient persuadés que vous finiriez par sortir ensemble. » Noé, de son côté, n’était pas sûr que, malgré les événements récents, ça ne soit pas le cas. « Du coup quand vous avez parlé au bal, beaucoup de gars pensaient que vous ne le finiriez pas célibataires. Comme c’est pas le cas, ils ont compris que vous n’étiez qu’amis et n’excluent plus la possibilité de sortir avec Victoire. » Il ne fallait pas croire, ce n’était pas parce que Noé était relativement discret qu’il n’entendait rien. Principalement lorsqu’un des garçons qui parlait de Victoire comme d’une possible cible était l’un de ses meilleurs amis. « Je te dis, des mecs de notre année. Victoire est jolie, c’est logique qu’elle fasse des ravages » observa-t-il en jetant une œillade au visage de Teddy qui reflétait de plus en plus l’agacement.

« On rentre dans la Grande Salle ? J’ai une de ces faims ! » finit-il par s’exclamer. C’était bien gentil de discuter dans la cour mais le ventre de Noé commençait à pousser des grognements de protestation. Il était temps de se nourrir !

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[Terminé pour Noé]