[THEME] Apprendre le sortilège de projection.

- Oui, d'ailleurs, c'est cool de te voir là.

Alan connaissait bien Jensen et sa seule présence dans un cours à la base (mais pas trop quand même) destiné aux membres de la BAM était surprenante. Tout comme Fiona, en réalité : c'était surprenant de les voir là. Mais tellement encourageant ! Alan était content de savoir que les exploits de la BAM faisaient un peu parler d'eux (même si dans le cas de Jensen, vu ses amis, ça aurait été un exploit de ne pas en avoir entendu parler. Idem pour Fiona) dans l'école et que le cours du professeur Jones attirait la curiosité. Tu m'étonnes, c'était un cours d'utilité publique, toute l'école aurait du y participer. Ils avaient un ennemi à battre, nom d'un chien !

Quand Jensen lui avoua avoir un serpent comme patronus, Alan ne s'en trouva pas surpris. Peut être un peu effrayé – même s'il commençait à trouver les reptiles un peu attachants – mais pas surpris pour un sous. Ça correspondait bien au caractère froid et prudent du sorcier. Le caractère qu'affichait en tout cas le Serpentard, car Alan avait appris à lire entre les lignes avec Jensen : il n'était pas le sorcier sans cœur que tout le monde imaginait personne n'a dit ça.

- Moi ? Une loutre.

Alors oui, ce n'était pas le patronus le plus cool de la création, mais il lui plaisait bien. Et tout le monde n'arrivait pas à produire un patronus corporel (au chaud dans un salle de classe hein, pas devant un vrai détraqueur), aussi.
Vannelope si, apparemment et elle lui confia posséder un patronus pour le moins particulier. Alan sourit – pas vraiment arachnophobe – et lui lança, amusé :

- Ah oui ? Essaye de ne pas le faire apparaître en présence de Jo', alors...

La salle commune de Poufsouffle résonnait encore des hurlements de la Française à chaque fois qu'elle voyait une araignée.
Une fois deux groupes de niveaux formés, Alan rejoignit celui de droite. Il rassembla tous les objets nécessaires et planifia mentalement toutes les étapes du sort. Il voulait comprendre et y arriver, ce sort lui tenait à cœur. Il avait donné beaucoup de fil à retordre à la BAM et à Poudlard, Payton en tête de liste, et il était hors de question de ne pas saisir une opportunité pour contrebalancer un peu la tendance. A la fin du cours, ils devaient tous y arriver. Alan y veillerait Je te laisse t'occuper de Fiona, Charlotte et Douglas.

Une fois son cheveu arraché et  les éléments réunis, Alan essaya de créer sa projection. Il supposait que le process du patronus devait être pris en compte, sinon le professeur Jones n'en aurait pas parlé. Après quelques essais, la projection d'Alan apparut de l'autre côté de la pièce. Il était content de lui. Voir son propre corps inerte juste en face lui fit drôle, mais ce n'était pas désagréable, ni stressant.
En pleine possession de ses capacités, Alan essaya de lancer le sort le plus dur qu'il connaissait : autant commencer fort, pour voir si ça fonctionnait, déjà. En cas de réussite il saurait que la projection était assez solide.

- Spero Patronum.

Alan pensa à un souvenir heureux. Hélas, en le faisait, il se rappela qu'actuellement sa vie était loin d'être idyllique. Il était le capitaine de l'école qui avait le plus échoué, son niveau en cours chutait dans plusieurs matières et pire que ça, il ne savait plus ce qu'il était, ni ce qu'il devait faire. Bref, aucun patronus – corporel ou non – ne sortit de sa baguette. Honteux, il lança un regard au reste de la classe, en espérant que personne ne l'ai vu. Fort heureusement, tout le monde était trop occupé avec ses projections pour se rendre compte de sa présence. Il recommença.
Et échoua. Mais recommença, encore, encore et encore. Il se raccrocha à un souvenir heureux qu'il avait – comme à chaque fois – des victoires de matchs à des moments passés avec Prudence à Galway. A chaque fois, instantanément, des images de Graham ou de défaites le traversaient au même moment.
De fatigue, sa projection retrouva son corps.
Plus qu’abattu, Alan était persévérant. Il y était arrivé plusieurs fois après de nombreux efforts, il n'était pas question d'échouer après les événements des dernières semaines. Il s'y refusait, foi de CarmichaeL. Alors le sorcier relança sa projection à l'autre bout de la classe et recommença à lancer son patronus, avec une volonté telle qu'il jugea hors de question d'arrêter sans avoir réussi. Ce sort, il le travaillait depuis tellement de temps, il y avait mis tellement d'énergie - Quino et Prue pouvaient en témoigner - qu'il était hors de question qu'il ne le réussisse plus jamais. Au moins une étincelle argentée, au moins ça...

Littéralement fondue dans son siège, quand Douglas le magnifique entra dans la salle de classe, Charlotte cessa tout mouvement et fixa le tableau, l'air pétrifié. Par pitié, faite qu'il ne la voit pas, faite qu'il ne la voit pas. Trop tétanisée pour lutter, la jeune fille coula finalement un œil discret vers le Serdaigle – qui sans surprise – la vit et s'assit... derrière elle.
Flûte.
Quand il s'approcha d'elle pour lui susurrer quelques mots à l'oreille, elle vomit tout son corps frissonna. Mon Dieu... Un Nundu en chasse n'aurait pas été plus impressionnant pour la fillette.
Bien évidement, Charlotte ne se retourna pas. Déjà, d'ordinaire en cours elle tremblait comme une feuille à chaque fois qu'elle murmurait un mot à Dominique ou Valentina « Je n'ai plus d'encre. Tu. Pourrais. M'en. Passer. S'il te plait. » alors là, prendre le risque de se faire remarquer par un professeur qu'elle ne connaissait pas avec des élèves étrangers de partout pour prendre le risque que Douglas ne lui parle que d'avantage ? Plutôt mourir bouffée par une Tentacula Vénéneuse.

Le cours se passa... comme une décennie passée à Azkaban. Pour une bonne nouvelle apprise par le professeur Jones, trois mauvaises tombaient derrière. Vous pouvez apprendre le sort de Magicis Sacra ? Oui, mais pas les petits, et c'est très difficile et en plus Magicis Sacra a déjà surement infiltré Poudlard et le Ministère, alors à quoi bon lutter ?
Cha' se promit, la prochaine fois, de courir dans les toilettes des filles dès qu'elle verrait Douglas dans un couloir. Comment avait-on l'idée de venir ici, franchement ? Elle avait 11 ans ! Tout le monde la regardait ! Et pire encore, ils l'avaient sans doute tous reconnue : le petit boulet qui les avait accompagnés à Ilvermorny. Vraiment, vraiment, c'était le pire moment de sa vie.
Elle n'aurait pas cru dire ça un jour, mais à chaque fois qu'elle le disait c'était vrai : chaque moment avec Douglas était pire que le précédent. En témoignait le bal de Noël, l'excursion avec la BAM et ce cours là. Pourquoi l'avait-elle suivi ici ?

Quand il fallut se séparer en deux groupes, même si elle était avec le Serdaigle, Charlotte fut un peu soulagée. Oui, parce que là au moins, le professeur était conscient du niveau du groupe 'de gauche'. Alors certes, il y avait des grands, mais il était plus ou moins acté que tous ceux qui étaient là allaient plus ou moins finir par galérer.
C'était très rassurant.
La jeune fille s'appliqua à enrouler son cheveu autour de la branche : elle avait bien écouté le cours – même pris des notes – et comptaient bien de ne pas faire honte à sa maison. Elle allait peut être échouer, mais elle ferait en tout cas tout pour que ça n'arrive pas.
La jeune fille avait bien conscience qu'il lui faudrait beaucoup de temps pour ne serait-que créer sa projection, mais ça ne l'affectait pas trop : Joséphine était grande, Prue, Alan et Quino aussi. Elle n'avait que 11 ans. Pas de pression, le professeur Jones était très gentil et l'avait mise à l'aise. Elle y arriverait un jour.
Elle tenta, cependant : sans succès. Mais pour la première fois depuis le début du cours, elle n'était pas stressée. Pratiquer la magie la détendait toujours beaucoup et elle savait qu'elle pourrait travailler ce sort en dehors des cours, maintenant qu'elle avait les bases.