Plan #1 Invitation au bal !

Alexandre était plutôt du genre combatif : baisser les bras avant même d’essayer très peu pour lui. Or, depuis quelques temps déjà, le Gryffondor avait des sentiments pour Estefania. Il avait bien conscience que son amie ne le voyait pas de cet œil (il mettait ça sur le compte de leur année de différence, même si physiquement il faisait parfaitement illusion), et si c’était un peu contrariant, Alex’ avait décidé de faire en sorte que ça change. Le bal lui fournissait un prétexte idéal : Estefania avait l’habitude d’aller au bal avec des amis, elle ne verrait rien de choquant à être invitée par lui, et dans le même temps ça lui donnerait une occasion d’être encore plus proche d’elle. S’il doutait peu de la réussite de son initiative, il savait aussi qu’il fallait qu’il se dépêche pour que personne dans leur entourage ne lui grille la politesse ! Il ne s’était ouvert qu’à Eurydice de ses sentiments pour la brunette, alors n’importe lequel des garçons de leur entourage pouvait inviter Estefania sans penser à mal, et surtout pas que ça pourrait le blesser lui.

Dès le début du mois de décembre, Alexandre chercha une ouverture. Ce qui n’était pas facile, c’est que Stef était très souvent entourée. Même si elle se sentait seule à Gryffondor, elle était quand même très souvent avec d’autres personnes, à commencer par Flynn qui semblait prendre un malin plaisir à la coller, ou bien Lucrecia qui allait avec elle en classe et dans certains intercours. Mais Alex’ était quelqu’un de patient, la voie des arts martiaux lui avait appris à attendre une ouverture pour frapper un grand coup !

Ce jour-là, il était posté à la fin du cours de métamorphose des quatrièmes années, bien décidé à attraper Estefania au vol. Quand les élèves commencèrent à sortir, il aperçut Stef’ et se glissa à son côté : « Salut Stef’ ! Je peux te parler deux minutes s’il te plaît ? » Il n’avait pas cours après, et son amie non plus, hasard heureux de l’emploi du temps qui avait quand même demandé à Alex de parcourir le château en courant pour arriver devant la salle de Stef’ avant qu’elle en sorte. Pour une fois que tout ce sport intensif lui servait vraiment à quelque chose… « Si on traîne un peu pour arriver en étude, personne ne nous dira rien. » Explicita-t-il en ralentissant le rythme pour laisser les autres quatrièmes années les dépasser. Certains essayaient bien de rester pour laisser traîner leurs oreilles mais Alex’ leur jeta un regard peu amène et ils renoncèrent. C’est qu’Alex’ avait beau être assez pacifiste, il était relativement craint dans l’école : ses capacités n’étaient pas un secret et il était déjà arrivé qu’il mette facilement au tapis quelques élèves plus âgés pour défendre un tiers. Il n’était certes pas du genre à frapper sans raison, mais pour la bonne cause… et cette différence, subtile, tout le monde ne la comprenait pas. S’il arrivait que ça l’agace, pour aujourd’hui, ça l’arrangeait.

« Je voulais te parler du bal en fait, je me disais qu’on pourrait y aller ensemble si ça te va ? » Autant entrer directement dans le vif du sujet ! « Ma mère tient vraiment à ce que j’ai une cavalière, si je l’écoutais, je crois que mon costume serait totalement loufoque ! Elle adore les mondanités. » Heureusement, il avait réussi à lui faire comprendre qu’un costume sobre lui irait mieux, ouf ! Les paillettes, très peu pour lui hein c’est un homme, un vrai.

Plan #1 Invitation au bal !

Alexandre & Estefanía

made by black arrow

Stef planait à huit mille était très loin des considérations d'Alexandre à son sujet. Dans son monde de petit cœur d'artichaut qui tombait amoureux au premier regard, au premier frôlement de main, au premier sourire, elle ne continuait à voir que les garçons plus âgés. Plus généralement ceux qui entouraient ses frères, parce qu'elle était plus facilement amenée à les côtoyer et aussi peut-être parce que dans sa tête, il avait toujours été évident que quiconque viendrait à devenir son petit-ami bonne chance à lui devrait impérativement s'entendre avec Gab' et Quino - il ne pouvait en être autrement. Quoi de plus adapté alors, que l'un de leurs amis ? Elle essaye de voler le trophée de l'instabilité mentale à Victoire cette année. Elle avait revu Derek Bradford au stage du Ministère cet été, et surtout Louis, si beau et mature, et gentil. Elle ne se faisait pourtant pas (plus) d'illusions : Derek sortait avec Candys, et Louis était avec Payton Harris. Accessoirement, ils avaient tous les deux quitté l'école désormais - pas exactement le contexte idéal pour construire une relation durable arrêtez-la s'il vous plaît. Pour autant, ils restaient pour elle des idéaux masculins bonne chance Alexandre. L'image qui s'imposait à elle quand elle pensait au prince charmant. La rentrée n'avait pas vraiment changé son état d'esprit à ce sujet.

Mais il fallait voir à quels genres d'énergumènes elle avait à faire dans son année : avec en première ligne, on vous le donne en mille, ce tortionnaire n'hésitons pas sur les mots de Mulligan, qui semblait plus décidé que jamais à la coller pour se moquer d'elle sous sa cape - ou, et ça n'était pas nécessairement pire - directement dans sa face ; lui demander des infos sur sa cousine (même pas en rêve) ou critiquer ses capacités en potions (le culot de l'individu !) ; et après, une nuée de garçons pas très marquants et pas très soignés car ils n'existent pas, pas très drôles et certainement pas beaux. Enfin, les deux nouveaux à Serdaigle, dont les intellects visiblement supérieurs elle n'a pas l'habitude l’impressionnaient un peu trop elle préfère les gens bêtes faites passer, et bisous Derek ! Il y avait bien l'année de Quino : Alan avait tout du prince charmant par exemple, mais il n'y avait jamais eu de coup de foudre entre eux ça va elle n'a pas d'attentes irréalistes au moins. Quant aux copains de Gab' à Serpentard, ils étaient certainement beaux, mais ils ne semblaient pas accessibles. Les années inférieures à la sienne n'avaient pas été passées au radar : qu'on se le dise, elle préférait les garçons plus âgés.

Avec toutes ces attentes démesurées et la perspective fleur bleue que son prince charmant pourrait apparaître de nulle part pour venir l'inviter au bal plus de romans à l'eau de rose pour toi ça suffit, Stef s'était pourtant auto-convaincue qu'elle n'attendait pas vraiment quoi que ce soit du bal. Certes, son prince charmant patientait peut-être à l'angle du couloir, mais elle n'y pensait pas vraiment (un peu, mais pas tout le temps). Il n'était en tout cas pas faux de dire qu'elle s'enthousiasmait à l'idée de s'y rendre avec ses amis, comme elle l'avait fait l'année précédente. Elle avait passé une excellente soirée en compagnie d'Ash, Eurydice et Alexandre, et si le grand amour avait décidé de la faire attendre, elle n'allait certainement pas bouder dans un coin pendant ce temps : elle préférait nettement profiter de la vie avec ses amis.

C'est dans cet état d'esprit qu'Alexandra la trouva, lorsqu'il apparut à la sortie de son cours de métamorphose ce jour-là - du moins, c'était son état d'esprit global, certes, mais qui était quelque peu mis à mal par les effets qu'avait eu le cours du professeur McGonagall sur son humeur. Avec l'âge, elle réagissait de moins en moins bien face à l'autorité, d'autant plus face à l'austérité, et son rapport à la directrice de l'école se faisait peu à peu plus hostile. Si encore on avait pu lui expliquer à quoi il servait au juste de savoir transformer un hérisson en pelote d'épingles, admettons, mais elle partait avec un a priori - celui qu'il s'agissait d'une très grande supercherie - et quand Stef avait pris un parti, il était difficile de la faire vaciller. Les sourcils froncés, elle se détendit pourtant légèrement en apercevant Alexandre, à qui elle adressa un regard surpris : « Oh salut, vous avez cours après nous ? » demanda-t-elle en déduisant par automatisme que si Alexandre se trouvait là, c'était qu'il avait cours de métamorphose à son tour. « Oui bien sûr. Bonne chance avec McGo' hein, elle est de charmante humeur. » siffla-t-elle en lançant un regard derrière elle pour s'assurer que la directrice ne se trouvait pas dans l'encadrement de la porte - elle était hostile, pas suicidaire.

« Ah, tu as étude toi aussi ? » répéta-t-elle, confuse on le dira jamais assez : bonne chance Alexandre. « Oui, tranquille. » accepta-t-elle en balayant toute inquiétude du revers de la main. Sa prise de confiance à l'école signifiait qu'elle se montrait désormais plus désinvolte qu'elle ne l'avait été lorsqu'elle avait rejoint le château et se montrait terrifiée à l'idée de heurter la sensibilité d'un membre du corps professoral maintenant elle les appelle "frérot" et elle leur donne des tapes dans le dos quand elle les croise : une évolution sympathique de sa personnalité. Elle stoppa ses pas, observant Alexandre, les sourcils haussés, tandis que les autres s'élèves s'éloignaient graduellement. Une lueur de compréhension passa dans ses yeux quand il évoqua le bal. « Ah oui je veux bien ! On pourra rejoindre les autres comme ça, j'essaye de pousser à Eurydice à y aller avec Nathaniel, ça peut être un bon test tu ne crois pas ? Et Ash doit ouvrir le bal, je n'aurais pas pu faire ça d'ailleurs lui non plus » babilla-t-elle gaiement, laissant la perspective des potins prendre le dessus sur sa mauvaise humeur précédente. « C'est vrai ? » demanda-t-elle avec amusement au sujet de la mère du garçon. « Tu ne vas pas mettre un costume vert à pois rouges, hein ? » Elle en doutait, mais elle préférait s'en assurer ! S'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était d'attirer l'attention de cette manière-là elle laissait ce plaisir à Ash et ses deux pieds gauches.

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« Hein ? Oh non, je n’ai pas métamorphose aujourd’hui ! Je t’attendais en fait. » Expliqua Alex’ sans gêne particulière : vu qu’il avait un truc à lui demander, c’était assez normal qu’il l’attende après un cours. Alors, certes, la méthode était un peu extrême, mais il avait déjà essayé de trouver un moment pour le lui demander au fil d’une journée normale, et le fait était qu’en dehors des cours, quand les maisons ou les années se mélangeaient, il était très difficile de voir Stef sans son entourage. Finalement, pour lui parler tranquillement, la seule méthode était de la voir à un moment où elle se plaignait justement de sa solitude : quand elle était avec ceux de son année et de sa maison qu’elle n’appréciait pas plus que ça.

Ils avancèrent un peu et Alex’ put, comme prévu, poser la question fatidique. Il fut content que Stef’ accepte même s’il savait d’avance qu’elle le ferait pour passer le bal entre amis Lucas compatis, bienvenue au club des friendzonés. « On les y retrouvera forcément. Je peux peut-être t’aider pour Eurydice, si on est deux à le lui suggérer, elle l’invitera peut-être. » Pour le côté romantique, en revanche, on repasserait : il avait eu beau espionner pour le compte de Stef’, il n’y avait vraiment rien de suspect dans la relation des deux Serdaigle. Ils s’entendaient bien, mais rien de plus, Alex’ n’avait même pas besoin de parler à Nate (qui boudait toujours, ça ferait bientôt un an, ça pourrait presque figurer au guiness des records de la plus longue bouderie de l’histoire!) pour s’en rendre compte. Eurydice paraissait peu préoccupée par les histoires de coeur, quant à Nate, à moins que la brunette se transforme en dictionnaire, il ne devait pas la regarder plus de deux minutes d’affilée. On était loin du coup de foudre. Toutefois, là, ça l’arrangeait, car si Nate se rendait au bal avec Eurydice, il n’était pas un concurrent pour lui aux yeux de Stef (même s’ils n’avaient jamais été super proches, Alex’ restait prudent!).

« Quant à Ash’, il lui faudrait quelqu’un avec un pied sûr, mais je crois que Dominique est sur le coup. Elle a très très envie d’ouvrir le bal d’après ce que j’ai compris, et Ash’ est préfet, ça leur permettra à chacun d’y trouver leur compte ! » s’amusa Alex en souriant, espérant quand même pour son ami qu’il arriverait à tenir debout (avec l’aide de Dominique).

« Elle était plutôt partie sur des paillettes, mais je l’y ai fait renoncer. Je n’aime pas trop me faire remarquer. » Point qu’il avait en commun avec Stef’ bien qu’il passât assez peu inaperçu vu qu’au sein de son année, il avait toujours été bien plus grand et imposant physiquement. Son caractère doux et effacé lui permettait quand même généralement d’être tranquille, surtout qu’il était entouré par des filles plus volubiles (comme Stef) ou plus affirmées (comme Viska) que lui. « Mais on peut se noter l’idée du costume vert à pois rouge pour la Saint Patrick, ça donnerait tout de suite une touche Gryffondor à la fête. » Plaisanta-t-il, en effet il n’avait pas l’intention non plus de se déguiser pour la Saint Patrick puis une fête comme ça sans bière, ça perd de son intérêt.

Stef accepta sans broncher l'explication d'Alexandre - contrairement à son raisonnement initial, il n'était pas là parce qu'il avait cours (ce qui expliquait aussi le fait qu'il était l'unique élève de troisième année dans le couloir : bravo Sherlock !) mais parce qu'il la cherchait elle. Son esprit n'eut pas le temps de sauter aux pires conclusions comme il avait la fâcheuse tendance de le faire habituellement (Magicis Sacra était de retour ? Quino avait été renvoyé de l'école ? Gabriel s'était comporté comme un affreux crétin ? Quino avait été renvoyé de l'école ? Lu' avait décidé de repartir à Castelobruxo ? Quelqu'un avait maltraité Tina ? Quino avait été renvoyé de l'école ? On sent un thème prépondérant), car fort heureusement, Alexandre lui révéla rapidement ce qu'il voulait lui dire. Elle accepta sans hésiter : elle s'entendait bien avec le garçon, encore mieux que les années précédentes, même, et elle savait qu'en sa compagnie et celle de leur petite bande, elle ne pourrait que s'amuser - c'était même l'objectif, en fait. Elle n'avait pas encore eu le temps de s'appesantir elle-même sur le sujet - Alexandre la prenait un peu de court -, elle qui réfléchissait en long, en large et en travers au bal de Noël et à toutes ses complications chaque année. Mais elle trouvait que son ami avait eu une très bonne idée. L'année précédente, elle s'y était rendue avec Ash, mais le Poufsouffle était devenu préfet depuis, et Stef ne se voyait pas s'illustrer par ses piètres talents de danseuse devant le tout Poudlard réuni stop le jugement Minerva.

Son visage s'éclaira en entendant Alexandre lui proposer son aide pour convaincre Eurydice. « Tu ferais ça, c'est vrai ? Trop cool, à nous deux on devrait la convaincre. Peut-être qu'il ne lui plaît pas comme ça, mais au moins on est sûr qu'elle viendra ! » Sa grande crainte était en effet qu'Eurydice - l'une de ses meilleurs amies au château - décide de ne pas venir. Il n'y avait pas de raison particulière. Au vu des rapports complexes au sein de sa famille, elle voyait même difficilement pourquoi la Serdaigle souhaiterait rentrer plus tôt. Mais on n'était jamais trop prudent. Elle comptait beaucoup sur Eurydice depuis que sa cadette avait rejoint Poudlard, et un bal sans elle n'aurait pas été un bal auquel elle aurait eu envie d'aller.

« Dominique, la petite-sœur de Victoire c'est ça ? » demanda-t-elle au sujet de la potentielle cavalière d'Ash qui serait ravie de s'entendre citer en tant que "sœur de Victoire Weasley". Elle grimaça. « Elle a vraiment envie d'ouvrir le bal ? Ou c'est sarcastique ? » Question rhétorique, car Alexandre faisait assez peu dans le sarcasme. « Si non : pourquoi ?  » Elle voyait difficilement comment on pouvait avoir envie de danser la valse sous les regards scrutateurs de l'intégralité de ses petits camarades, avec le corps professoral présent par-dessus le marché. Plutôt ne pas y aller que de faire ça, en fait jamais excessive. Quoi qu'il en soit, elle n'était pas consciente qu'Ash était proche de la fillette on avait dit que j'étais ta seule amie Ash, bien qu'elle avait été amenée à le voir avec sa cadette lors du stage du Ministère. Elle espérait qu'elle s'entendrait avec elle aussi bien qu'avec son aînée ! Alors en fait...

Elle ouvrit les yeux ronds quand Alexandre lui annonça que sa mère avait voulu lui faire porter des paillettes. Pas habituée à se faire remarquer par des tenues excentriques, Stef était, elle, plutôt conformiste. Elle pouvait s'illustrer par ses éclats de voix et ses sautes d'humeur, ça oui, mais côté robe, elle ne prévoyait absolument pas de se lancer dans le loufoque. A priori, Alexandre était du même camp, ce qui la fit sourire. « Un costume à paillettes ? Je crois que j'ai jamais vu ça... Veto irrévocable en tout cas. » lui dit-elle tout en lui proposant d'un geste de la main de se mettre en route. Après tout, c'était l'heure de l'étude, comme son ami l'avait souligné plus tôt. « Oh, non ! Ce serait tellement criard ! » protesta-t-elle sans cacher son amusement, avant de poursuivre : « Je me demande avec qui les autres vont au bal. Ted s'y rendra sûrement avec sa copine, je doute que Victoire le prenne bien... Et il faut que je demande à Lu' si elle a pensé à un cavalier ! » Elle réfléchit un instant : « Peut-être Moussa ? Ils ont l'air de bien s'entendre. » Dans le pire des cas, il y avait toujours Ash ah non pardon Quino, mais elle ne souhaitait pas à sa cousine d'aller au bal avec son aîné. Déjà, c'était moins drôle, et puis, connaissant son frère, Lu' s'engagerait de manière quasi certaine à être punie à vie à la fin de la soirée - mauvais plan.

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« Tu crois vraiment qu’elle louperait le bal ? J’ai pas l’impression que la perspective des prochaines vacances l’enchante. » Remarqua Alex’ qui, de son côté, avait vraiment hâte d’être en congé car il n’en pouvait plus de faire le vide autour de sa cousine Chiara. Celle-ci avait réussi à se faire des ennemis au bout d’une journée seulement et Alex’ craignait que ça ne tourne mal pour elle. Mais comme ce n’était pas le sujet pour le moment, il en revint à Eurydice : « Et puis, elle ne le voit pas comme ça pour le moment, mais ce doit être parce qu’elle n’est pas prête. Peut-être qu’avec un an de plus, elle trouvera Nate plus à son goût. » Ok, c’était un peu poussé Stef’ dans ses mauvais penchants, mais c’était innocent car il savait que la Gryffondor ne pousserait pas vraiment Eurydice dans les bras du jeune préfet que tu crois!.

« Elle-même. » Confirma-t-il avant d’expliquer : « Elle y tient vraiment à priori. Victoire est encore en bonne place pour le titre de Miss Poudlard cette année et elle sera de la représentation de Sterne puis de Magic Mix alors Dominique veut se faire remarquer aussi. C’est un peu compliqué entre elles. » Alex’ n’était pas spécialement proche de la rouquine mais ce n’était pas nécessaire pour comprendre la relation complexe qui la liait à son aînée : Dominique pouvait être publiquement grandiloquente sur le sujet. Concernant Ash, ça tombait plutôt bien, deux timides ensembles auraient eu du mal à faire une ouverture de bal correcte. De plus, Dominique avait une certaine grâce comparable à celle de Victoire ses bons jours sa capitaine aurait sa peau, elle saurait gérer la partie danse. Restait à espérer que Ash ne vivrait pas trop mal d’être l’objet de tous les regards.

« Tu devrais aller à la boutique de ma mère pendant la prochaine sortie à Pré-au-lard, tu verras des looks étonnants. » Il réfléchit quelques secondes et ajouta : « Tu peux aussi dire que tu viens de ma part, connaissant maman, tu pourrais repartir avec des vêtements gratuits. » Alex’ se demandait souvent comment le commerce de sa mère pouvait réellement tourner vu qu’elle faisait beaucoup de cadeaux. La réponse devait se trouver dans la rente de son père combiné à l’héritage de sa mère : le stylisme devenait alors plus une occupation qu’un but lucratif. Cela dit, Alex’ avait peu conscience des prix pratiqués par les Mille Symphonies de la Mode quand les clients étaient de riches sorciers : les cadeaux, c’étaient pour les personnes choisies !

« Lucas s’est encore pris un vent par Peony, je crois qu’il va inviter Lucrecia du coup. Ils ne se connaissent pas très bien, mais un préfet en chef peut encore moins aller seul au bal qu’un préfet tout court… De toute façon, tout le monde sait qu’il aime quelqu’un alors aucune fille ne se fera d’idée. » Lucas traînait pas mal à Magic Mix comme Psychée et Peony en faisaient parti. Il avait confié à son cousin qu’il avait hésité sur qui inviter parmi les filles de sa connaissance et qu’au moins avec Lucrecia il était sûr qu’elle savait danser. Rien de bien romantique là-dessous, mais ils devraient faire comme Stef’ et lui : même s’ils allaient au bal à deux, ils finiraient par aller voir leurs amis. « Je me demande combien de temps il va encore rester focus sur Peony. » Même si lui était amoureux de Stef’, il se disait que si ça ne fonctionnait vraiment pas, il ne resterait pas accroc des années comme Lucas avec la préfète de Serpentard. Après, il fallait reconnaître que son cousin n’avait pas l’air de vraiment souffrir de ça alors que même aux balbutiements de ses tentatives, Alex’ pouvait déjà ressentir un peu de frustration. Manque de maturité ? Différence de tempérament ? Subtile mélange des deux ? Seul l’avenir le dirait !

Stef haussa les épaules au sujet d'Eurydice. « Non pas vraiment t'as raison. Mais c'est quand même mieux si on est sûr. » décida-t-elle avec certitude. Elle était d'accord avec Alexandre : la vie de famille des Foster était trop compliquée pour que leur amie ait envie de rater le bal et de rentrer plus tôt, mais elle voulait aussi être certaine qu'Eurydice serait bien là, et qu'elle pourrait passer du temps avec elle. Elle aimait beaucoup les garçons, mais ils n'avaient pas tout à fait la même relation avec elle.

Son regard brilla d'intérêt en entendant les supputations d'Alexandre sur la thématique d'une future romance entre Eurydice et Nathaniel. Ses soupçons pourraient devenir une réalité, ce qui la fit réfléchir quelques instants avant de répondre. Souhaitait-elle vraiment perdre Eurydice au profit de Nathaniel ? C'était qu'elle aimait bien avoir ses amis pour elle, un peu comme ses frères, sa sœur et sa cousine, or elle avait déjà des difficultés à s'agripper envers et contre tout à Gabriel et à Quino. Il ne faudrait pas qu'Eurydice l'oublie pour Nathaniel ! Soudain consciente qu'elle était - classiquement - en train de s'enflammer, elle se fit violence pour offrir une réponse raisonnable - et raisonnée - à Alexandre dis-toi que ça aurait pu être bien pire : « Je pourrai les observer de plus près au bal, pour mieux estimer la situation ! Et j'aimerais bien parler à Nathaniel pour lui dire de pas trop trop monopoliser Eurydice : appelez-moi la girouette pour essayer de mieux le connaître. Peut-être que ça pourra être l'occasion de vous réconcilier ? » suggéra-t-elle avec incertitude. Certes, on la connaissait plutôt pour sa technique "Stef-les-gros-sabots", mais elle savait aussi quand il fallait faire preuve de plus de tact - ou de patience (même si c'était loin d'être son fort !) En tout cas, elle ne comptait pas forcer une confrontation entre Nathaniel et Alexandre si ce dernier ne souhaitait pas la tenter.

Si Stef était proche de Victoire, elle n'avait en revanche fait que croiser sa petite-sœur Dominique à Poudlard, n'étant ni de la même année, ni de la même maison. Ce qu'elle savait de la relation entre les deux filles, elle le tenait de Victoire, et le prenait avec des pincettes, parce que son amie lui avait quand même certifié pendant un temps que la Poufsouffle était folle amoureuse de Ted Lupin - une information qui ne semblait guère avoir été confirmée - ou avérée Victoire la reine de la fake news.« Je savais que c'était compliqué mais je ne pensais pas que c'était à ce point-là. Tu crois que Victoire sera à nouveau Miss Poudlard ? Et côté garçons ? L'an dernier c'était Louis... » Sa voix avait pris une teinte rêveuse : elle repensait à son petit travail en collaboration avec l'ancien Gryffondor au cours du stage du Ministère. Pas de doute dans son esprit, Louis avait vraiment mérité le titre. Peut-être qu'avec son départ, il reviendrait à nouveau à Graham Bishop - son préfet - ou à Lucas Montgomery - le frère de Psychée ?

« Oh, tu viendras avec moi ? Je n'oserai pas y aller toute seule. Peut-être que je peux proposer à Lu' aussi ! » songea-t-elle à haute voix. Elle était assez curieuse de voir la boutique de la mère d'Alexandre. « Ah non je serais trop gênée ! Mais peut-être que je pourrai trouver une jolie robe pour le bal, t'as raison. » Elle hocha la tête, forte de cette décision. Il était tôt, mais maintenant qu'elle avait un cavalier, il fallait se préoccuper des autres questions logistiques, c'est-à-dire, sa tenue. Et là-dessus, elle préférait s'y prendre en avance plutôt que de finir au bal habillée comme un sac. Vraiment trop la honte.

Stef passa assez naturellement en mode "potins du bal", et cita plusieurs de ses proches qui n'avaient - à sa connaissance - pas encore de partenaires. L'évocation de Peony Lloyd la prit de court, et elle sentit ses joues rosir alors qu'elle songeait à sa dispute avec Quino. A priori, c'était bien Lucas Montgomery qui avait des sentiments pour la préfète de Serpentard, et non pas son aîné. « Ah bon ? Je ne savais pas qu'ils se fréquentaient ! Il faudra que j'en parle avec Lu'. » C'était peut-être le bon plan pour sa cousine, en fait : elle avait clairement Thiago en tête, et Lucas avait ses propres affaires amoureuses sur le feu. Au moins, pas de risque pour que ça soit un duo "malaise". « Tu crois qu'ils vont finir par sortir ensemble ? » Elle ne connaissait pas assez les deux protagonistes pour avoir un avis sur la question : il s'agissait tout au plus des aînés de deux de ses amis. En revanche, une autre personne lui était venue à l'esprit, et elle évoqua son frère sans l'hostilité qu'elle avait dernièrement ressentie - et exprimée. « Je demande qui Quino va inviter. Il y va forcément, vu que Prudence est obligée d'ouvrir le bal de toute façon. Peut-être qu'ils iront encore ensemble ? » supposa-t-elle avec neutralité. Elle ne savait toujours pas de qui son frère parlait lorsqu'il avait dit qu'une fille lui plaisait. Si ça se trouve, il avait même menti sur toute la ligne, juste pour la faire tourner en bourrique ? Mais dans ce cas, il ne lui en aurait pas voulu autant pour cette histoire de rumeur.

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De la probabilité (très importante) qu’Eurydice aille au bal, ils glissèrent sur le sujet de Nate. L’ancien ami d’Alex’ avait sûrement plus de chance de s’entendre avec la jeune muette, après tout, elle était tellement douce et sage qu’elle suivait toujours ce sacro saint règlement auquel le préfet tenait tant ! « Il va falloir que j’en fasse mon deuil je crois. Ça fait un an qu’il fait la gueule, j’veux bien qu’il soit têtu, mais là... » Il haussa les épaules : il trouvait ça triste mais ça ne dépendait plus de lui depuis longtemps. Il n’était pas celui qui boudait et il n’abandonnerait pas les activités de la Brigade car cela reviendrait à laisser tomber sa cousine. Elle avait pris sa place dans le pacte maudit des Symphonie, jamais il ne pourrait la trahir, même pas par loyauté envers ses amis. « Je n’sais pas si c’est parce qu’il est fils unique ou quoi… mais pour lui, la famille ça n’a aucune valeur. » Hors, avoir des valeurs communes avec ses ami(e)s, c’était important.

Ils changèrent ensuite de sujet pour en arriver aux animations du bal, à commencer par les élections de Miss et Mister Poudlard : « Victoire a ses chances de garder sa couronne, elle a limite un fan club même si c’est le genre de fille qui divise. Par contre côté garçon, je n’sais pas du tout. Personne ne se démarque autant que Victoire chez les filles. Même moi je ne sais pas pour qui voter. » Même s’il faudrait bien qu’il se décide. « Et Dominique, et bien… ça n’a à priori rien de dramatique, mais j’imagine bien qu’être la petite sœur de Victoire doit pas être toujours simple. Quand tu vois nos entraînements de Quidditch… tu imagines bien ce que ça doit donner chez elle. » Puis, Victoire ne paraissait vraiment s’occuper de sa petite sœur. Alex’ ne les avait jamais vu ensemble depuis plus d’un an qu’elles étaient toutes les deux à Poudlard. Lui aussi avait une petite sœur et jamais il ne l’aurait laissé se débrouiller dans une nouvelle école sauf que Dominique se passe bien de l’aide de Vic’, il suffisait de voir comment il s’occupait de l’intégration de Chiara qui n’était que sa cousine !

« Oh, heu… oui, bien sûr, je viendrai avec toi ! Ça me donnera l’occasion de voir ma mère aussi. » Il ne s’était pas attendu à ce que Stef le lui demande mais l’idée de passer plus de temps avec elle lui faisait vraiment plaisir. Par contre sa mère comprendrait en un clin d’oeil qu’il y avait anguille sous roche : il n’avait jamais rien su lui cacher. « Il y a plein de jolies robes dans sa boutique en tout cas, tu trouveras forcément ton bonheur. » Un peu de pub pour sa maman chérie ne pouvait pas faire de mal, hein ?

« Psychée et Lucrecia ont deux clubs en commun. On dit que je suis gaga de ma sœur, mais à côté de Lucas, je t’assure que je suis un p’tit joueur. » Expliqua-t-il pour le fait que Lucas connaisse Lu’. Aux yeux du lion, ça n’avait rien de fou, surtout que son cousin était préfet en chef et devait donc, assez naturellement, s’occuper des nouveaux élèves. « En revanche, aucune idée pour Quino ! Mais Prudence resterait un choix logique, surtout que Viska est prise donc elles n’iront pas ensemble, c’est sûr. » Viska traînait moins avec les Poufsouffle cette année. Elle lui avait confié que ça ne venait pas d’elle, elle avait même réglé les choses avec Prudence depuis le stage, mais Alan l’ignorait depuis des semaines et elle avait toujours été moins proche de Quino que des deux autres, une chose en entraînant une autre, elle voyait toujours la préfète de Poufsouffle mais elle fréquentait aussi d’autres personnes.

Si Stef était très portée famille, elle accordait également énormément d'importance à ses amitiés. Elle avait certes eu du mal à se créer des liens lors de son arrivée à Poudlard la faute aux escaliers farceurs et aux mauvais sorciers qui rendent tout le monde amnésique, mais elle avait désormais son propre petit groupe, solide, qu'elle était prête à tout pour maintenir. Si elle était parfois discrète lorsqu'elle était entourée de nouvelles personnes, elle l'était nettement moins quand elle était à l'aise, et savait faire preuve de toute sa force de persuasion aiguisée en faisant pression sur Tina et Quino au fil des années : de rien pour favoriser la dynamique de groupe. Cela étant, bien qu'Eurydice et Alexandre soient tous deux des amis proches, elle connaissait beaucoup moins bien Nathaniel - qui avait ce côté très sérieux du Serdaigle, qui tendait parfois un poil vers de la condescendance, de son point de vue extérieur. « On verra au bal ! » décréta-t-elle donc, ne voulant pas pousser Alexandre davantage pour une fois.

« Ah ouais ? Je ne comprends vraiment pas... La famille, c'est sacré. » dit-elle d'un ton péremptoire, consciente qu'Alexandre, lui, la comprenait. Elle était loin de tout le temps s'entendre avec sa fratrie (ou même ses parents !), mais elle aurait été prête à tout pour eux ça c'était avant que Quino ne lui fasse la gueule.

De ce sujet sérieux, ils passèrent (suite à bifurcation légère de Stef) vers les pronostics sur les futurs Miss et Mister Poudlard. Stef préférait prétendre (et s'était quasiment auto-convaincue) qu'elle était loin de ces considérations, mais en vérité, il lui arrivait aussi de se dire que ce serait quand même plutôt la classe d'être élue Miss Poudlard. Est-ce que ça n'était pas un synonyme de popularité, et de beauté ? D'accord, il n'y avait pas que ça dans la vie, mais quand on avait quatorze ans, ça comptait quand même beaucoup. « Victoire va sûrement gagner. » convînt-elle cependant, sans rancune car elle avait elle-même voté pour son amie. Quant au garçon : elle était partie sur un combo purement Gryffondor en votant pour Alexandre, justement, mais ça, c'était une information qu'elle ne comptait pas lui confier. Il n'était pas Derek ou Louis, c'était sûr heureusement il ne peut pas lire ses pensées, mais c'était celui qui, à ses yeux, le méritait le plus cette année. « Graham pourrait toujours être réélu lui aussi, mais ça risque de ne pas le faire rigoler. » nota-t-elle histoire de brouiller les pistes.

Elle haussa les épaules au sujet de Victoire, elle-même partageant un caractère pas si différent de celui de la blonde (si ce n'était qu'elle était généralement un peu plus modérée ? Encore que, comme l'indiquait justement Alexandre, il suffisait de voir leurs entraînements de Quidditch...) Après, contrairement à Victoire, Stef se faisait quand même beaucoup moins remarquer à l'école : pas de titre de Miss, pas d'attaque surprise dans la Forêt Interdite never forget et pas (encore !) de prestations au sein de Sterne ou de Magic Mix. « Moui, mais bon c'est comme ça les frères et sœurs, tu te disputes mais tu finis toujours par te réconcilier. C'est un peu inévitable. » jugea-t-elle en pensant fugitivement à Quino, puis à Gabriel, qui était celui avec lequel ça avait toujours été le plus compliqué - la faute à son sale caractère et c'est elle qui parle ! « Il faut qu'elle trouve sa propre manière de faire son trou. » Chose plus facile à dire qu'à faire, elle en convenait.

Satisfaite qu'Alexandre accepte de l'accompagner à la boutique de sa mère, elle esquissa un sourire, prenant la note mentale d'en parler aussi à Lu'. « C'est chouette qu'elle soit près, tu peux lui rendre visite dès qu'on va à Pré-au-Lard ! » Dès qu'il s'ennuyait un peu trop de sa famille, en fin de compte. « J'espère ! Il faut que je réfléchisse à la couleur. Je crois que les couleurs pastel reviennent en 2016 elles étaient parties faire le tour du monde, genre le rose clair... Sinon du bleu ? » médita-t-elle oralement, pas certaine qu'Alexandre aurait un avis poussé sur le sujet - mais elle pouvait toujours être surprise.

Connaissant peu Lucas Montgomery - elle était plutôt familière de Psychée -, Stef acquiesça ensuite d'un hochement de tête amusé. Elle essayait d'imaginer Alexandre en grand-frère protecteur. On ne pouvait pas dire que ses propres frères soient vraiment des modèles en la matière et on tacle Quino. Justement, tout cela l'amena à évoquer le grand dadais qui l'ignorait depuis bientôt quatre mois : un record pour lui. « Viska y va avec qui ? » se renseigna-t-elle avec intérêt. Un potin de plus ne faisait jamais de mal. « Oh, on s'assoit ensemble ? » proposa-t-elle dans la foulée, car ils avaient effectivement atteint l'entrée de la Grande Salle tandis qu'ils bavardaient. Elle coula un regard discret vers l'intérieur : il semblait que le professeur Flitwick soit en charge de l'étude, ce qui signifiait qu'ils devraient pouvoir continuer à parler, tant qu'ils faisaient un minimum d'effort pour chuchoter. « J'ai une tonne de Métamorphose à faire... » marmonna-t-elle en ouvrant la voie, et jamais dans la demi-mesure.