Ξ Sujet: Care to explain ? [ Emrys ] Sam 13 Mar - 20:35
Care to explain ?
Fiona + Emrys
(c) princessecapricieuse
Fiona n'avait pas reparlé à Emrys depuis qu'il l'avait embrassée puis s'était enfui sans demander son reste, et elle avait la singulière impression que le Gryffondor l'évitait. Pièce à conviction numéro un : il avait tout simplement cessé de se présenter à leur rendez-vous tacite du jeudi soir/vendredi matin, bien qu'elle douta grandement que ses problèmes d'insomnie - analogues à ceux de Fiona - se soient miraculeusement évaporés du jour au lendemain. Elle trouvait que la situation manquait un peu de l'aplomb légendaire des Gryffondors. Certes, Emrys l'avait embrassée, mais qu'était-elle censée en faire, finalement ? Son geste avait-il été alimenté par un désir soudain ? Etait-ce prémédité ? Le regrettait-il, ou pas ? En outre, ils ne se fréquentaient jamais en journée, du fait qu'ils n'étaient ni de la même maison, ni de la même année, et ce bien qu'Emrys soit proche de l'un des (étonnamment nombreux) amis de Fiona à Gryffondor, Isaac.
Elle n'était pas du genre à faire dans la dentelle, mais elle n'avait pas poussé plus loin dans un premier temps. Elle-même ne savait pas bien où elle en était. Embrasser Luke pendant l'été avait déjà été une décision discutable étant donné qu'ils appartenaient au même groupe d'amis et qu'elle n'avait en fin de compte pas de sentiments amoureux pour lui, mais elle était jeune et célibataire, et il n'y avait pas mort d'homme : elle avait le droit de se détendre de temps en temps. Embrasser Alfie aurait été une erreur pour le coup, au vu de toutes les complications que cela impliquait et des tensions qui existaient déjà au sein de Magic Mix et directement liées au Serpentard - un bon point pour elle. Et puis, il y avait toute la situation avec Jensen qu'elle n'arrivait pas à démêler, et où elle n'était même pas sûre qu'il y ait quoi que ce soit à démêler. Soit elle s'était fait des idées, soit le moment était passé, mais quelle que soit la réponse, la question ne méritait peut-être pas (plus) d'être posée. Elle l'avait dit à Isaac : elle ne s'intéressait pas (plus) aux personnes en couple, c'était nettement trop stupide (et l'époque où elle se satisfaisait de regarder Louis avec des yeux de merlan frit sans rien attendre en retour était loin derrière elle désormais : le dévouement amoureux sans aucune contrepartie n'était pas quelque chose qu'elle recherchait ardemment dans sa vie). Au milieu d'une année déjà floue, Emrys avait décidé de l'embrasser sans crier gare, et elle ne savait pas bien quoi faire de cette information.
Et puis, elle avait eu vent de la bagarre. Que Lola et Emrys finissent en retenue tous les deux pour s'être battus avait déjà de quoi l'interloquer. Lola, en particulier, était une récidiviste en matière de farces, mais elle ne la connaissait pas prône à la violence. Ce qui signifiait aussi que deux Gryffondors de plus venaient rejoindre le banc des punis, après qu'Isaac ait écopé de son propre abonnement aux retenues pour avoir trouvé le moyen de cogner Graham en plein cours de botanique sous couvert de raisons qu'elle jugeait assez douteuses. Il ne manquerait plus que V, Tony et Graham - justement - trouvent le moyen d'être collés à leur tour - de préférence tous les trois en même temps, histoire que ça soit un minimum inattendu - et elle était bonne pour aller dîner à l'heure des poules toutes les semaines, pour tenir compagnie à ses impulsifs amis Lions. La situation dans son ensemble était déjà très désagréable, en particulier parce qu'elle s'était évertuée toute l'année à réconcilier Graham et Isaac pour un résultat incroyablement désolant, et d'autre part, parce qu'elle savait à quel point se retrouver à copier des lignes avait dû coûter à Lola. Mais même tout cela faisait pâle figure par rapport à la désagréable surprise de se retrouver nez à nez cassé avec l'un des balourds avec lesquels Lola et Emrys s'étaient précédemment pris la tête et de s'entendre dire que ça avait quelque chose à voir avec elle.
Ignorant le reste des remarques - pourtant de haut-vol - de son interlocuteur, elle avait fait volte-face avec pour destination la grande salle. Elle cherchait Lola ou Emrys, et préférablement cette première car quelque chose lui disait que ça serait forcément moins gênant qu'un tête-à-tête avec un Emrys qui avait tout fait pour l'éviter dernièrement. Mais elle n'avait pas peur de la confrontation, elle. Aussi, quand elle ne repéra pas son amie, mais vit Emrys assis à la table des Gryffondors, elle n'hésita pas avant de se diriger droit vers lui d'un pas décidé. Elle se planta debout à côté de lui, ignorant les regards curieux, et se racla la gorge avant de parler : « Je viens d'avoir un charmant échange avec ton copain Cyrano-le-lubrique. En général je décroche quand il est dans les parages mais là il a dit un truc qui a attiré mon attention. » Elle marqua un temps d'arrêt pour voir si Emrys se lancerait de lui-même dans une confession - même si elle avait ses doutes. « Parce que tu vois, il avait l'air de sous-entendre de manière pas si subtile que ça - on va pas se mentir, la prose élaborée c'est pas trop son truc - que la raison pour laquelle tu lui avais pété le nez avait un lien avec moi. » termina-t-elle en croisant les bras, scrutant le visage du Gryffondor en espérant obtenir plus que des onomatopées de sa part, cette fois.
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Ξ Sujet: Re: Care to explain ? [ Emrys ] Jeu 18 Mar - 21:36
Fiona & Emrys
Emrys jeta un coup d’œil à sa montre : Isaac ne devrait pas tarder à sortir de sa retenue. Le gallois soupira. Dire que ça allait être ainsi jusqu’à la fin de l’année. Depuis qu’il s’était bagarré avec Graham, Emrys passait bon nombre de soirées à l’attendre pour dîner. Souvent seul, parfois en compagnie de Lola, presque toujours en lisant. Ce soir-là, c'était en feuilletant un livre intitulé “ Magie blanche : le grimoire des sorts et enchantements bénéfiques”.
Si la partie historique s’était révélée hautement intéressante, la partie pratique le laissait dubitatif. Alors qu’il étudiait une illustration richement détaillée tout en gobant quelques grains de raisin pour patienter, Fiona lui tomba dessus comme un nifleur sur un gallion. Emrys pesta intérieurement. Il venait de se faire avoir comme un débutant. Il le savait bien, pourtant, qu’il devait maintenir une vigilance de tous les instants afin de pouvoir fuir s’esquiver dès qu’elle faisait mine de vouloir le confronter.
Quand elle se planta à côté de lui, une petite moue mécontente sur le visage, Emrys se contenta de la fixer en silence, tout en continuant de gober ses raisins. Sa première intention fut de se jeter sous la table pour se carapater à toutes jambes en passant par-dessous, mais ce n’était pas très digne de sa maison. La seconde fut de l’ignorer mais, là encore, son sens de l’honneur s’indigna à hauts cris. Donc, il allait se contenter de la laisser parler et de garder, autant que faire se peut, la tête haute.
“Je viens d'avoir un charmant échange avec ton copain Cyrano-le-lubrique. En général je décroche quand il est dans les parages, mais là il a dit un truc qui a attiré mon attention.”
Emrys tressaillit imperceptiblement et haussa les sourcils.
Celle-là non plus, il ne l’avait pas vu venir. Lui qui pensait qu’elle venait lui parler de ce foutu baiser… C’était encore pire si elle venait lui demander des comptes pour avoir cassé la tronche de ce tocard. Abandonnant le raisin qu’il allait porter à sa bouche, il posa la main bien à plat sur la table de bois.
Son cerveau moulinait à toute allure, échafaudant les meilleures stratégies, priorisant les arguments selon leur degré de réalisme et de plausibilité. Pour le premier, au moins, il aurait pu arguer d’être fatigué, c’était un prétexte léger, mais bon… par contre … qu’est-ce qui pourrait bien justifier le fait qu’il transforme le nez d’un mec en bouillie… hormis qu’il soit raide dingue d’elle ?
"Parce que tu vois, il avait l'air de sous-entendre de manière pas si subtile que ça - on va pas se mentir, la prose élaborée c'est pas trop son truc - que la raison pour laquelle tu lui avais pété le nez avait un lien avec moi."
Emrys serra la mâchoire. Rien que pour avoir osé l’ouvrir devant celle qu’il avait si odieusement insulté, cet abruti méritait qu’il lui casse autre chose. Pourquoi pas les dents, comme il le lui avait promis ?
Tout en soupesant le rapport "bénéfices / risques" de l’opération, le 5e année tentait de trouver une réponse acceptable. Il ne tenait pas à lui mentir. C’était totalement incohérent. Il ne pouvait pas vouloir la protéger de tout ce qui pouvait la blesser dans ce bas monde (y compris de lui-même) et lui mentir effrontément … ce qui lui ferait inévitablement du mal.
Pourquoi, nom d’une goule, ce crétin n’avait-il pas pu la fermer ? Et elle, pourquoi venir le voir, lui, alors qu’elle savait pertinemment que Lola s’était jeté dans la bagarre à ses côtés ? Qu’attendait-elle de lui ? Des aveux ? Une déclaration ? Des excuses ?
Déchiré entre son besoin de la préserver et celui d’être honnête avec elle, le beau blond se sentit soudain fébrile. Cela ne manqua pas. Comme à chaque fois qu’il se sentait pris en faute, son irascibilité de façade rentra en scène.
Il savait bien qu’en user avec Fiona ne lui rendrait sans doute pas service, mais c’était plus fort que lui. Il était incapable de lui dire ce qu’il ressentait vraiment. Ce n’est pas faute d’avoir voulu. D’avoir essayé … Mais sa réaction lors de son baiser l’avait tellement heurté qu’il préférait encore passer pour un sale con que pour un faiblard d’amoureux transi.
Dans un mouvement d’humeur, Emrys claqua la langue et se détourna d’elle.
“En effet. Il a parlé de toi. Et d’au moins cinq autres filles. N’en fais pas une affaire personnelle.”
Ξ Sujet: Re: Care to explain ? [ Emrys ] Sam 20 Mar - 13:20
Fiona avait beaucoup de mal à se figurer ce qui se passait dans le crâne d'Emrys Baughan. Elle avait cru pendant un temps qu'ils se comprenaient : les discussions nocturnes sur le Quidditch, sur tout et parfois n'importe quoi, leur incapacité respective à avoir un cycle de sommeil standard... Au bout de six années à Poudlard, elle ne pensait pas se découvrir de nouveaux proches, mais elle l'avait rapidement considéré comme un ami. Du moins, jusqu'à ce qu'il l'embrasse sans crier gare et fuie sans demander son reste. Et à présent qu'elle se trouvait à côté de lui, la Serdaigle se demandait si elle ne s'était pas montrée trop impulsive : n'aurait-elle pas été plus à l'aise au contact de Lola ? Son amie aurait sans doute eu le mérite de lui dire la vérité avec transparence ou a minima, bonhomie. A la place, elle se retrouvait confrontée au mutisme et à l'indifférence - feinte ? - d'Emrys.
Un réflexe un peu fou la poussa à vouloir arrêter le geste du Gryffondor, occupé à gober des grains de raisin en lisant un livre, comme si elle ne se trouvait pas plantée juste à côté de lui, à évoquer les paroles de l'autre crétin. Cependant, elle n'en fit rien : ils étaient en public, et elle ne cherchait pas à provoquer une scène. Elle voulait juste des réponses.
Quand Emrys répondit enfin - après avoir entretenu un silence des plus frustrants -, sa réplique fit se hausser les sourcils de la blonde. Sérieusement ? « Et du coup tu t'es dit que t'allais le tabasser jusqu'au sang ? » Elle était toujours debout alors qu'Emrys était assis, et jugeait visiblement que leur interaction - brève mais intense - touchait à sa fin : il s'était détourné d'elle de manière tout à fait impolie de son point de vue. Décidément, le comportement de ce garçon était totalement imprévisible. Scannant la table des Gryffondor, elle chercha un visage familier des yeux - V, Graham, Isaac, Tony ou Lola, n'importe lequel d'entre eux aurait été d'un soutien inestimable face au comportement lunaire d'Emrys. Malheureusement, pas un ami en vue : à quoi servait-il d'avoir autant de proches à Gryffondor si c'était pour qu'ils se montrent obstinément absents quand on avait besoin d'eux ?
Exaspérée, elle écrasa un petit première année assis à côté d'Emrys enjamba le banc pour s'asseoir à côté d'Emrys. Elle était du genre têtu, ça n'avait rien de nouveau. « T'es sérieux là, tu comptes m'ignorer alors que je suis juste là ? » Elle n'aurait jamais cru qu'un Gryffondor puisse se montrer aussi élusif. « Je n'en fais pas une affaire personnelle, pour info. Je préfèrerais juste être avertie à l'avenir, si ce mec compte venir me parler de toi. » ajouta-t-elle sèchement. Elle n'appréciait pas la violence non plus, surtout si ça les faisait terminer en retenue, Lola et lui. Qu'elle ait été concernée seule ou qu'elle ait eu le plaisir de partager la scène avec d'autres filles lui importait peu : elle n'était pas une demoiselle en détresse, et elle n'avait pas besoin que son honneur soit défendu ou sauvé par quelqu'un d'autre. Elle était parfaitement capable de le faire toute seule, et elle osait espérer qu'elle l'aurait fait de manière plus subtile qu'Emrys : casser des nez, ça n'était pas très discret.
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Ξ Sujet: Re: Care to explain ? [ Emrys ] Dim 21 Mar - 15:18
Fiona & Emrys
"Et du coup tu t'es dit que t'allais le tabasser jusqu'au sang ?"
Oui, c’était exactement ce qu’il s’était dit, persifla-t-il mentalement.
Comme si une personne sensée, équilibrée et éduquée serait capable de faire ce choix en toute connaissance de cause. Il avait envie de lui hurler que non, bien sûr que non, il ne s’était pas dit ça, à aucun moment. Du moins, il aimait penser qu’il aurait fait un autre choix s’il avait pu prendre le temps de réfléchir posément à la situation. Si les paroles de l’autre branquignole ne l’avait pas autant heurté … au point de l’enfermer dans une rage aveugle et sourde. Comme celle que son père lui faisait subir dès qu’il en avait l’occasion.
Quand Fiona enjamba le banc pour s’asseoir à côté de lui, Emrys sentit son cœur dégringoler au fond de son estomac. Il dut faire un énorme effort de volonté pour ne pas se glisser à bonne distance. On avait vu ce que ça donnait quand il se trouvait trop proche d’elle : il perdait pied, cédant à des émotions brutes et sans filtre … Ce qui le mettait, fatalement, dans des situations absolument inextricables. Ce n’était vraiment pas le moment de prendre le risque que cela recommence. La situation était déjà assez impossible comme ça. Il lui lança un regard d’avertissement. Si elle se rapprochait encore, il ne répondrait plus de rien. Seulement, il ne savait pas si la balance allée pencher du côté de l’embrassade passionnée ou du crêpage de chignon alors dans le doute …
Valait mieux garder un sas de sécurité.
Une boule d’émotion lui noua subitement la gorge. Qu’imaginait-elle, franchement ? Quelle image se faisait-elle de lui ?
Pour ne pas se laisser déborder, il fit rouler avec méthode un grain de raisin entre sa paume et le plateau en bois de la table, décrivant des cercles plus ou moins larges.
À l’intérieur, son coeur et sa raison se livrait un combat monstrueux. Le premier le sommait de se blottir dans ses bras et de lui demander pardon. De faire un pas vers elle. De lui donner une clé, un début de quelque chose pour qu’elle puisse comprendre ce qui l’animait. La seconde lui ordonnait de se taire. De ne rien laisser paraître. De ne rien concéder, car il perdrait alors totalement le contrôle de la situation et il ne pourrait plus faire semblant d’ignorer ce qu’il ressentait pour elle et tout ce que cela impliquait.
"T'es sérieux là, tu comptes m'ignorer alors que je suis juste là ?"
Le gallois repensa à ce que Lola lui avait dit le jour de la retenue. Que ce serait pire si Fiona l’apprenait d’une autre bouche que la sienne. Sa main trembla légèrement. Bien sûr, la lionne avait eu raison. Pour être franc, il avait eu peur de son rejet et s’était bêtement convaincu que s’il comptait un peu pour elle, la bleue et bronze ferait le nécessaire pour qu’ils restent liés. Et que dans le cas contraire … Ce serait alors pour le mieux qu’il n’ait rien dévoilé de ses sentiments.
"Je n'en fais pas une affaire personnelle, pour info. Je préfèrerais juste être avertie à l'avenir, si ce mec compte venir me parler de toi."
Songeant encore une fois qu’il aurait mieux fait d’arracher la langue à cet idiot, Emrys lança un coup d’oeil furtif à Fiona, puis balança une de ses grandes jambes de l’autre côté du banc, de façon à se retrouver à califourchon mais surtout face à elle. Toujours incapable de soutenir son regard, il tenta une nouvelle fois de lui expliquer, d’une voix très basse :
“Fiona … Je ne me suis pas battu pour toi. Lola et moi, on leur a mis une correction, car ils ont franchi une limite inadmissible. On ne pouvait pas les laisser faire. Point."
Son cœur allait flancher. Il le sentait. Comme la nuit de leur baiser, le besoin de la toucher était tellement intense qu’il en devenait douloureux et inconfortable. Ignorant les alarmes qui se déclenchaient dans sa tête, le gallois pris doucement ses mains dans les siennes. Cela l’apaisa légèrement.
“Tu n’étais pas là. Tu ne sais pas ce qu’il a dit. S’il te plaît, ne juge pas quelque chose que tu ne peux pas comprendre.”
Après un court silence, il ajouta, presque dans un murmure :
“Ce qu’il a dit sur toi était intolérable. Et comme … comme je t’... comme tu …”
Bien sûr, ni le “je t’aime”, ni le “tu comptes pour moi” ne réussirent à franchir ses lèvres. Lâchant les mains de Fiona, non sans une pointe de regret, il se secoua mentalement et remis un peu de distance entre eux. Il était plus que temps de partir. Après tout, Fiona était une Serdaigle. Ils étaient censés être les érudits de cette école. Elle finirait bien par tirer les conclusions qui s’imposaient, non ? Et au moins, elle pourrait choisir de les ignorer, si tel était son souhait.
“Bref. Il a simplement eu ce qu’il méritait. Et je suis désolé qu’il soit venu te trouver. Cela n’aurait pas dû arriver. Dis à Isaac que je n’avais pas d’appétit et que je suis aller réviser, tu veux bien ?” affirma t’il en tendant la main pour remettre l’ouvrage du jour dans sa besace.
Ξ Sujet: Re: Care to explain ? [ Emrys ] Dim 21 Mar - 18:44
Fiona était trop irritée par le comportement d'Emrys pour faire preuve de perspicacité sur son mode opératoire, sinon aurait-elle peut-être compris plus aisément qu'après s'être - partiellement - dévoilé lors de leur dernier rendez-vous nocturne, il se refermait à présent comme une huître pour se protéger ou plus exactement, jouer les gars viriles sans fêlures. Si elle avait pris le temps d'y réfléchir, peut-être aurait-elle atteint ce niveau d'interprétation - elle n'était pas sans discernement, et le Gryffondor n'était pas plus indéchiffrable que le professeur McGonagall au réveil ("Je crois qu'elle m'a souri, ça veut dire que j'ai eu 'O' à mon examen blanc tu crois ? Ou bien elle a un tic nerveux parce qu'elle a vu du coin de l’œil Lola envoyer une boulette de papier sur Tony ? Les deux ? Aucun ? Donnez-moi un indice Minerva !"). Seulement, Fiona était frustrée : frustrée par le baiser inexpliqué - mais pas désagréable -, les techniques d'évitement dignes d'un expert de la prestidigitation "Tu m'vois tu m'vois plus" et à présent, la consommation de raisin dans la plus grande nonchalance qui soit, comme si tout était parfaitement normal et que c'était elle qui se montrait déraisonnable. Non monsieur.
Elle ne connaissait pas les habitudes d'Emrys, mais il ne lui semblait pas qu'il faisait un sport de se battre avec leurs camarades, et Lola encore moins. La Gryffondor était réputée pour ses farces, certes, mais rien qui ne terminait à l'infirmerie en général. L'autre crétin avait tapé dans le mille avec sa remarque. Peut-être que dans le fond, elle attendait juste la bonne opportunité pour confronter Emrys. C'était maintenant chose faite. La tension existant présentement entre eux n'était pas pour lui échapper, et elle songea qu'il avait été fort sage de sa part de choisir un lieu public pour cet échange. Moins de risques pour que ça dérape.
Elle ne sut pas comment interpréter le regard du blond, ou plutôt, elle fit comme si elle n'avait pas compris. Il ne s'était pas exactement montré subtile en se détournant d'elle. A présent, il lui reprochait silencieusement de s'être assise à ses côtés. Elle jugeait que c'était son problème, pas le sien. Ce n'était pas parce qu'il s'amusait à imiter Houdini - une référence qu'elle n'était pas sûre qu'il possède - qu'elle allait en faire de même. Elle était généralement discrète mais n'avait pas sa langue dans sa poche. La seule raison pour laquelle elle n'avait pas forcé cet échange plus tôt, c'était qu'elle avait laissé le temps à Emrys de faire le premier pas - et s'était laissé un peu de temps à elle pour faire le tri dans son esprit : raté sur ces deux fronts.
Enfin, il se tourna vers elle, évitant pourtant sciemment son regard. Elle prendrait tout de même ça pour une victoire. « Ça ne ressemble pas à Lola de faire ça. A toi non plus, incidemment. » insista-t-elle, les sourcils froncés. Quel genre de ligne imaginaire ces crétins avaient-ils pu franchir, pour pousser les deux Lions à agir de manière aussi déraisonnée ? Elle tressaillit quand il attrapa ses mains, ne s'étant pas attendue à ce contact inopiné. Elle garda pourtant les yeux ancrés sur le visage du Gryffondor. « Je ne juge pas je - » Elle grimaça. « D'accord, je juge un peu. C'est juste que... Ce sont des crétins finis, tout le monde le sait. Mais ça ne vaut pas le coup de finir en retenue pour eux. Quoi que Cyrano ait pu dire. » ajouta-t-elle, perturbée par l'intensité d'Emrys. « Mais peut-être que si je les avais entendus, je penserais différemment. C'est vrai. » convînt-elle dans un souci de transparence. Elle connaissait la finesse du personnage, elle pouvait imaginer le genre de choses qui avaient été dites, quand bien même elle n'avait pas spécialement l'habitude que ça la concerne elle. Peut-être l'aurait-elle baffé. Elle ne savait pas si elle aurait eu le réflexe de sortir sa baguette : sans doute pas.
Son cœur manqua un battement aux paroles suivantes - et partielles - d'Emrys. Elle avait cru... Confuse, elle le regarda s'éloigner légèrement. Finies les références à ces "cinq autres filles", il lui confirmait au passage que ça la concernait elle, comme Cyrano l'avait laissé entendre, comme elle l'avait pressenti. Elle déglutit, hésitante. « Tu n'as pas besoin de partir à cause de moi. » dit-elle après un instant, semblant faire écho à ses propres paroles du soir fatidique. Elle s'était redressée. « Tu étais là le premier et de toute évidence, tu allais dîner. » Loin d'elle l'idée de faire fuir le Gryffondor à nouveau ou de se faire enguirlander par Isaac parce qu'elle affamait son protégé. Elle avait un morceau d'explication, et il fallait croire qu'Emrys ne lui fournirait pas plus - pas quand il était une fois de plus prêt à la fuir.
Dernière édition par Fiona Quincy le Sam 3 Avr - 12:12, édité 1 fois
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Ξ Sujet: Re: Care to explain ? [ Emrys ] Sam 27 Mar - 21:04
Fiona & Emrys
“Tu n'as pas besoin de partir à cause de moi.”
Le gallois lui lança un coup d’œil rapide, tout en mettant l’ouvrage dans sa besace. Elle semblait sincèrement embêtée. Emrys secoua la tête, sur la défensive. Il connaissait ce regard … C’était celui qui avait causé sa perte quelques semaines plus tôt.
Le rouge et or mobilisa toutes les forces de sa volonté pour suivre sa première intention, cette fois. Il ne pouvait absolument pas se permettre que la situation lui échappe et encore moins au plein milieu de la Grande Salle, aux yeux de tous.
Et puis ces mots … deviendraient-ils une habitude entre eux ?
L’un reste quand l’autre part ?
Cette pensée lui broya le cœur si violemment qu’il tressaillit. Ne trouvant rien à dire pour désamorcer la situation, ou du moins rien qui ne pourrait se retourner contre eux si son père en avait connaissance, il s’acharna avec fébrilité sur le fermoir de son sac. Fiona s’était relevé et il lui jeta un coup d’œil surpris.
“Tu étais là le premier et de toute évidence, tu allais dîner.”
Alors qu’elle semblait sur le point de s’en aller, mut par un réflexe totalement stupide et indépendant de sa volonté, il l’attrapa par la main pour la retenir. Fiona semblait interdite. Gêné, il la relâcha presque immédiatement. Les mâchoires crispées, il marmonna, sombrement :
“Désolé.”
Tandis qu’il enjambait le banc pour s’en aller, l’espace entre eux s’amenuisa encore.
Emrys ne put alors s’empêcher de plonger dans ses yeux ... Ses yeux magnifiques.
Il s’y perdit un long moment, la sondant avec intensité dans l’espoir d’enfin trouver des réponses aux questions muettes qui le torturaient. Il sentait son cœur lutter de toutes ses forces contre sa volonté de plus en plus vacillante.
Un éclat de voix tout proche le ramena brusquement à la réalité et dans un éclair de lucidité, le gallois se remémora l’endroit où ils se trouvaient, des risques qu’il lui faisait prendre et il s’écarta vivement. Le feu aux joues, il balança sa sacoche sur son épaule et s’éloigna avec raideur, sans ajouter un mot de plus.
Alors qu’il remontait l’allée centrale d’un pas rapide, son regard se posa par hasard sur l’autre tocard, accoudé près de la grande porte. Tocard qui n’avait, de toute évidence, pas perdu une miette de leur échange. Comme Emrys était encore trop loin pour entendre ses provocations, il mima à son attention une série de symboles équivoques, un petit sourire satisfait sur le visage. Tous reprenaient la teneur de leur de leur dernier échange, une touche de vulgarité en plus, et il acheva le tout en faisant un cœur avec ses doigts et en lui envoyant des clins d’œils appuyés. Arrivant à sa hauteur, le gryffon lui adressa un doigt d’honneur et franchit les portes de la Grande Salle sans ralentir. Ce fut qu’une fois dans le hall qu’il sortit discrètement sa baguette et lui lança de façon informulé un sortilège d’Oscausi.
Ξ Sujet: Re: Care to explain ? [ Emrys ] Lun 5 Avr - 0:08
Emrys avait failli dire quelque chose qui avait fait s'immobiliser Fiona - de manière presque comique. Elle dut paniquer plus qu'elle ne le réalisa sur le moment, car plutôt que d'insister - ce qu'elle aurait fait en temps normal - elle préféra contrer la décision du blond (celle de partir sans demander son reste) avec la sienne : celle de le laisser tranquille. Elle était celle qui s'était imposée, après tout. Et l'idée de devoir expliquer à un Isaac l'observant avec méfiance que son cher protégé s'était carapaté ne l'enchantait guère. Elle l'avait déjà fait fuir une fois, elle n'allait pas renouveler l'exercice de sitôt (à croire que c'était devenu son nouveau pouvoir !).
Elle s'apprêtait à tourner les talons, quand le Gryffondor l'arrêta. Son regard passa de leurs deux mains jointes au visage d'Emrys. Pendant un instant fugace, elle en oublia qu'elle se trouvait dans la Grande Salle, entourée de tous leurs camarades, et se vit debout dans leur salle de classe vide, regardant Emrys s'approcher jusqu'à poser ses lèvres sur les siennes.
« Tu t'excuses beaucoup. » articula-t-elle machinalement, songeant toujours au soir fatidique - dont le moment clé semblait sur le point de se produire à nouveau. Et curieusement, elle sentait qu'elle n'aurait rien fait pour l'en empêcher. Elle ne recula pas : c'était autant une question d'instinct que de principe - elle ne reculait devant rien, pas devant les sentiments, pas devant l'adversité, et même pas devant les poteaux de Quidditch (pour le dernier point, personne n'avait jamais dit que c'était une caractéristique recommandable). Seulement l'instant prit fin aussi vivement qu'il avait débuté. Ses réflexes la poussaient à vouloir ajouter quelque chose maintenant que le moment était passé, mais rien d'éloquent ne lui vînt immédiatement, et de toute façon, Emrys la devança en s'écartant brusquement. Encore une fois, elle se retrouvait debout à le regarder s'éloigner : ça devenait comme une habitude. Fronçant les sourcils, elle observa son échange de politesses avec Cyrano, avec de soupirer.
Son regard scanna rapidement la table de Gryffondor. Lola n'était toujours pas là, aussi ne pouvait-elle pas pousser son investigation plus loin auprès d'elle. En revanche, un nouveau coup d’œil vers les portes de la Grande Salle lui permit d'apercevoir Graham. Elle se sentit aussitôt un peu plus légère. Son meilleur ami allait pouvoir l'aider à analyser cette situation, car de toute évidence, il y avait de quoi faire, et Graham adorait les potins - surtout qu'en l'occurrence, elle était directement concernée. Il était un garçon, et de Gryffondor de surcroît, donc une personne toute désignée pour, a minima, écouter son récit et ses récriminations - elle n'en démordrait pas : on n'avait pas idée d'embrasser les gens puis de disparaître dans la nuit tel Batman, ou de cogner des crétins pour défendre leur honneur bafoué avant de se montrer plus élusif qu'une anguille. « Hé, Bishop ! Par ici ! » héla-t-elle quand le préfet se trouva suffisamment près - histoire de ne pas alerter toute l'école comme il avait tendance à le faire -, avant de prendre à nouveau place sur le banc. Un débrif' s'imposait.