Le troisième oeil (pv)

Lucas ne savait plus trop quoi faire vis à vis de Peony. Il était amoureux de la préfète de Serpentard depuis un moment maintenant mais malgré une déclaration qu’il avait jugé honnête, il ne parvenait pas à atteindre le coeur de la rousse. Il n’arrivait pas à savoir ce qu’il fallait qu’il fasse pour qu’elle s’intéresse enfin à lui. Il était pourtant pas si mal, non ? Certainement pas aussi beau que cet imbécile d’Alfie Hartley, force était de le reconnaître, mais il était quand même pas si vilain que ça, et, surtout, il se comportait bien avec elle. Il semblait qu’il y avait un truc qui lui échappait. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus et dut admettre que, peut-être, il devrait juste renoncer. Seulement Lucas n’arrivait pas à oublier la jolie rousse… à moins que ce ne soit simplement qu’il n’essayait pas avec assez de conviction ? Taraudé par ces questions, Lucas sentait poindre une migraine et il ne parvenait pas à s’intéresser à ses cours. Même son sérieux légendaire avait ses limites, et celles-ci étaient ses sentiments pour Peony.

Il décida de quitter l’étude pour aller demander une potion à l’infirmerie pour son mal de tête. Ça ne mangeait pas de pain et il arriverait peut-être à y voir plus clair s’il avait moins l’impression d’avoir le crâne pris dans éteau. Le préfet en chef quitta donc la Grande Salle tout en songeant qu’il était peut-être temps qu’il s’intéresse à d’autres filles que Peony, quitte à forcer sa nature, puisque le temps – contrairement à ce que prétendait l’adage - ne paraissait pas vouloir le guérir. Il y avait des tas de filles mignonnes dans son entourage, et quelques unes d’entre elles étaient des sang pur Karen toi ici? qui seraient sûrement plus intéressée que la préfète des vipères par ses avances. Lucas était un beau parti dans leur milieu. Il fallait qu’il arrive à oublier Peony car il ne servait à rien de s’obstiner à souffrir ainsi de son indifférence. Ce n’était même pas très gentil pour elle, il supposait qu’il l’embarrassait plus qu’autre chose, donc ce serait aussi rendre service à la jeune fille.

Toutes ces (bonnes?) résolutions le déprimait un peu même si Lucas était du genre impassible : on ne pouvait pas deviner ce qu’il pensait rien qu’à le regarder. Rejoignant l’infirmerie, assez proche de la Grande Salle, en seulement quelques minutes, il y entra et fut surpris de trouver Mademoiselle Strue, une des deux infirmières, en pleine séance de… de quoi d’ailleurs ? Il ne savait pas trop, ça ressemblait vaguement à de la divination pour autant qu’il puisse en juger.

Bah, après tout, c’était une adulte, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait. « Bonjour Mademoiselle Strue, j’aurais voulu une potion pour la migraine s’il vous plaît, ça fait presque une heure que j’ai mal et je ne parviens pas à me concentrer sur mes révisions. » Ils étaient dans une infirmerie, elle était infirmière, et lui était un élève, que s’imaginait-elle qu’il veuille d’autre qu’un remède ?

« Cela peut m’arriver quand je suis fatigué. » Il ne considérait pas qu’il soit nécessaire d’établir un diagnostique : il souffrait de migraine depuis aussi longtemps qu’il puisse s’en souvenir et Mme Pomfresh avait, pour lui, une potion très efficace qui avait déjà fait ses preuves. « C’est à dire Mademoiselle Strue que j’en ai déjà une de prescrite par mon médicomage et gardée par Madame Pomfresh dans sa réserve, il ne semble donc pas qu’il soit nécessaire de me faire passer un quelconque examen. » Et si elle espérait qu’il allait se déshabiller seulement pour obtenir son médicament habituel, elle se trompait. Sans être pudique à l’excès, Lucas l’était suffisamment pour ne pas désirer se déshabiller quand ce n’était pas nécessaire. Il avait beaucoup de travail, quelques soucis personnels, donc il avait mal à la tête. Il ne servait à rien de chercher plus loin, ce serait une perte de temps pour elle comme pour lui.

En plus, la suite prouva que l’infirmière allait avoir mieux à faire que de diagnostiquer une maladie qui l’avait déjà été par un médicomage. Louise Blue arriva et elle ne paraissait pas bien vaillante. « Bonjour Louise. » répondit sobrement Lucas à sa camarade qui paraissait toujours sur le point de tourner de l’œil. Il ne comprenait pas qu’elle ait encore cet air de biche effarouchée au bout de cinq ans (presque) dans le même dortoir qu’une tornade comme Prudence. Il fronça les sourcils quand elle parut sur le point de s’évanouir de douleurs : il paraissait très clair que son cas passait avant sa migraine. « Je pense que tu devrais te faire soigner avant moi. » Nota-t-il avec son flegme habituel. Il fallait plus qu’une fille manquant de tomber dans les pommes pour le faire paniquer, sa mère avait une maladie grave et handicapante qui l’avait habitué à bien pire. Par contre, il aimerait bien quand même avoir sa potion avant de retourner à son travail et ses obligations de préfet en chef.

Quand elle entendit qu’il avait déjà un traitement et que c’était dans la réserve de madame Pomfresh.
Elle se mordit doucement la langue pour ne pas lui répondre malhonnêtement Mais elle le pensa

*Non mais espèce de blaireau, pouffy de malheur tu ne pouvais pas le dire plutôt on aurait gagné du temps, préfet hein il y a que le badge pfff à mon époque, être préfet ça se méritait mais on dirait que maintenant on le donne à n’importe qui *

Sans le regarder, elle lui répondit

« Je vois » dit-elle simplement

Elle restait concentrée sur sa fille et espérait que son petit jeu avait fonctionné, mais hélas Halloween du se rendre compte que ça n’avait pas du tout fonctionné et sa fille avait autant de reparti qu’elle qu’à son âge en plus poli.
Mais la phrase de sa fille venait quand même d’effacer son faux sourire.
Elle essayait même d’arranger sa gaffe en s’excusant et suppliait même son préfet pour de ne pas perdre de points, c’était pathétique .

*Vieille sorcière !?! Que c’est mignon, dommage tu vas perdre des points*

« Je vois « lâcha telle finalement une seconde fois et sans rien de dire de plus d’une voix froide en fixant toujours sa fille
*Accio baguette *pensa-t-elle

Elle tendit le bras droit et ouvrit sa main pour accueillir sa baguette.
Elle poussa un soupire, elle devait se taire pendant un moment sinon elle risquait de venir blessante dans ses paroles.
Elle fit apparaitre un parchemin et une plume devant Montgemory.

« Remplissez cela si vous plaît«  le dernier mot avait été prononcé avec obligationa quelque chose en pointant sa baguette vers une armoire, la porte s’ouvrir et un flacon en lévitation s’en échappa, il arriva devenant Halloween.

Elle versa une dose du produit dans une autre fiole qui venait d’apparaitre du bureau .Elle l’envoya en direction de Montgemory.
« Tenez le médicament, maintenant si vous pouvez vous en allez, j’ai à faire avec miss Blue »dit-elle en l’invitant de la main gauche à partir le plus rapidement possible de ce lieu.
*Par mon petit part, sinon il va manquer deux élèves de poutssoufle au diner

*Toi Louise tu vas voir ma chère, tu vas regretter ta parole d’avant*

Lucas se montrait toujours poli avec les adultes parce qu’il était bien élevé, cependant l’infirmière Strue ne lui paraissait guère compétente en cet instant : ce n’était pas comme si c’était la première fois en six ans qu’il venait prendre sa potion. Et il n’était pas certain qu’il parviendrait à passer outre sa migraine, même une fois la médecine avalée, alors que la situation allait de mal en pis au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient.

Posant ses prunelles azurées sur sa camarade de maison, il lui adressa un sourire rassurant : « Un adulte étant présent, ce n’est pas à moi de décider s’il faut t’enlever des points ou non Louise, c’est le rôle de Mademoiselle Strue. » Et il espérait bien que l’adulte en question serait clémente car l’adolescente ne paraissait pas en pleine possession de ses moyens.

« Bien entendu. » répondit-il avec neutralité lorsque l’infirmière lui ordonna de remplir le parchemin. Il le fit en silence et avec son calme habituel : ce n’était pas son travail de dire à cette femme comment agir, même s’il n’avait pas l’impression qu’elle allait bien se comporter avec la pauvre Louise. Il faudrait qu’il trouve Prudence pour la prévenir, elle saurait peut-être aider son amie après cet épisode.

« Merci. » finit-il par répondre en avalant d’un trait sa potion. Elle avait un goût amer, un peu comme toute cette entrevue. Reposant le flacon sur une table à proximité, il prit ensuite la direction de la sortie et dit à Louise : « Louise, je vais prévenir Prudence que tu es ici, elle te raccompagnera à notre salle commune si nécessaire. » Et termina en s’adressant à l’infirmière : « Bonne journée mademoiselle Strue. » avant de disparaître pour aller se réfugier au calme le temps que son mal de tête se calme.