Will you not be my Valentine ? [ Noé ]

Will you not be my Valentine ?

Dahlia & Noé
{ 10 Février 2016 }

In my defense, I have none
For never leaving well enough alone
But it would've been fun
If you would've been the one.

made by black arrow

On était le week-end précédant la fameuse date de la Saint-Valentin. L'ambiance au château était frigorifique. En quittant la salle commune de Serdaigle, Dahlia avait été exposée à un étrange spectacle : Peeves avait visiblement eu la diabolique/infantile (rayer la mention inutile) idée de déposer un seau d'eau glacée en équilibre au-dessus d'une porte du sixième étage. Le résultat en était que la victime malencontreuse (ou pas) s'avérait être nul autre qu'Argus Rusard. Lorsqu'elle l'avait croisé, le concierge avait ce qui s'apparentait à de tristement comiques stalactites "t" comme "tombe" lui sortant des narines. Un spectacle dont elle se serait bien passée un dimanche après-midi (ou tout autre jour de la semaine, en vérité : il n'y avait pas de bons jour pour observer des stalactites émergeant des trous de nez du concierge le plus antipathique des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes d’Écosse ne nous emballons pas trop, on ne sait pas quel genre d'énergumène se cache dans le reste du Royaume-Uni). Si elle avait été superstitieuse, peut-être aurait-elle cru à un signe le Sinistros mon pauvre chéri mais elle ne l'était pas. Dahlia ne croyait qu'aux faits concrets, mesurables. Pas aux stalactites mystiques lui attestant qu'aujourd'hui était le jour où elle rompait avec Noé Montgomery.

L'ironie de la situation ne lui échappait pas, car pour rompre avec quelqu'un, encore fallait-il sortir avec cette personne, et il s'avérait que, qu'elle l'ait planifié ou non, Dahlia sortait avec Noé Montgomery. Ce n'était plus un fait discutable, c'était vraisemblablement avéré. Quelque part entre le moment où elle avait accepté de prendre ce premier verre de boisson non alcoolisée, Léo pose ce couteau avec lui parce que Noé lui plaisait et pourquoi s'en priverait-elle Joaquín Kostas a quitté la conversation., après ce moment donc où elle avait embrassé le Serpentard et celui où ils s'étaient rendus au bal de Noël ensemble, ils étaient devenus un couple. Noé n'était plus juste 'Noé', cette personne avec une étiquette qu'elle ne voulait pas définir, dont la présence à ses côtés était devenue rassurante, avec qui elle partageait tant de points communs et des différences a priori pas irréconciliables la passion foulards ça va pas être possible Nono, qu'elle avait embrassé discrètement mais non sans ardeur dans des coins sombres de l'école parce qu'ils n'étaient pas de la même maison et que son frère aîné était un sacré empêcheur de tourner en rond, avec qui elle avait passé plus d'un cap ils ont commencé la poterie ensemble, ce Noé là oui il y en a un autre : le petit Gryffondor de deuxième année affectueusement surnommé Tête-de-Chèvre avait pris le titre de petit-ami par la force, on parle d'un coup d'état n'ayons pas peur des mots.

Elle avait pensé que la rupture viendrait de Noé. Elle avait senti, dans les semaines amenant au bal de Noël, que quelque chose ne collait pas tout à fait il était tétanisé par la peur que Peony le pousse "malencontreusement" dans les escaliers un soir pluvieux de décembre le pauvre. A vrai dire, elle avait initialement anticipé qu'ils flirteraient quelques temps, pendant l'été et à la rentrée, jusqu'à ce qu'ils ne s'aperçoivent (mais surtout qu'il ne s'aperçoive) que pousser l'expérimentation plus loin n'aurait pas de sens. Noé ne se prétendait pas romantique, mais elle en savait assez sur sa famille pour savoir que tout autour de lui, ce n'était que couples souriants par-ci et couples heureux par-là (le genre qu'on voyait sur les couvertures de magazine, ou les comédies romantiques qui avaient parfois été imposées à sa vue elle a l'édition collector de Love Actually en coffret double DVD). Il parlait de ses parents comme du couple parfait, et qu'il en ait conscience ou non, il tendait vers cet idéal-là. Mais ils ne seraient jamais cet idéal, tous les deux. Elle s'en savait incapable - elle n'était pas programmée comme ça. La moindre évocation mièvre la faisait frisonner d'effroi, et les jours menant à ce week-end fatidique lui avaient ouvert les yeux. L'expérimentation touchait à sa fin : Dahlia Lloyd n'était pas faite pour la vie rangée de couple.

Arrivée dans la Grande Salle, Dahlia y passa discrètement la tête, convaincue d'y trouver sa cible. Elle avait utilisé la tablette fournie par Vanellope en janvier pour se renseigner auprès de Peony : ni Noé, ni Léopold ne se trouvaient dans leur salle commune. En revanche, son frère avait mentionné un passage par les cuisines et un point de chute dans la Grande Salle pour ne pas rester trop près des Poufsouffles, entendable, plus adaptée pour se poser (et surtout, contempler les jeunes filles en fleurs traînant par là, devinait Dahlia). Elle tacha de faire signe à Noé : Léopold était visiblement en grande conversation avec celle qui serait peut-être l'heureuse élue de cette Saint-Valentin. Seulement, comme Noé ne voulait décidément pas regarder dans sa direction tu admires Léo je comprends, elle sortit sa baguette, la pointa dans la direction des deux garçons Avada Kedavra et murmura le sort tout en exécutant un mouvement rapide du poignet. L'une des pommes de pin décoratives posées sur les tables s'anima, s'élevant plusieurs centimètres au-dessus du blond, pour ensuite venir lui rebondir sur la tête. Quand il la vit, elle lui fit signe de la rejoindre je préfère que les gens viennent à moi.

« On va dehors ? J'ai une subite envie d'engelures, pas toi ? » proposa-t-elle aussitôt en désignant les portes menant au parc. Elle était habillée pour : bottes en cuir, collants en laine et écharpe aux couleurs de Poufsouffle Serdaigle accompagnaient son uniforme. Elle grimaça en apercevant des confettis roses dans les cheveux du blond : les décorations tape-à-l’œil de la Grande Salle faisaient vraisemblablement déjà des siennes. Elle se mit sur la pointe des pieds et tendit la main pour les attraper, et les montrer au Serpentard : « T'as été touché. Ils ont dû ensorceler le plafond en avance. » commenta-t-elle sans cacher son scepticisme devant ces pratiques. Pourquoi fallait-il toujours qu'ils en fassent trop ? Ses sourcils se froncèrent. « C'est fou quand même, le temps et les efforts que tout le monde fournit pour cette maudite fête ! A croire que personne n'a rien de mieux à faire et pourtant, crois-moi qu'il y a plus utile à accomplir que de préparer des milliers de petits confettis roses pour nous les faire tomber dessus au moindre mouvement de travers ! » Sa diatribe couvrit tout le trajet les menant jusqu'aux marches tu peux encore fuir Nono. Pour un peu, elle en aurait oublié le sujet de fond qui l'avait amenée là, mais pour un peu seulement, car sa décision n'avait été qu'exacerbée par l'approche de la fête à l'origine de tous ses maux.

Comme elle s'y était attendue, Noé ne contesta pas son ordre sa suggestion. Léo était de toute façon bien occupé avec une nouvelle péronnelle : ce n'était pas comme si le blond allait lui manquer, et au vu de la discussion qui les attendait, Dahlia préférait que son frère aîné ne soit pas là en tant que troisième roue "Comment ça vous voulez vous séparer ? Non non c'est consommé donc vous vous mariez, un point c'est tout. D'ailleurs je vous emmène à la mairie de ce pas." Avant de prendre la direction du parc, elle eut cependant le déplaisir de constater que le crâne de son petit-ami s'était retrouvé décoré de confettis d'un rose criard. Elle afficha une mine renfrognée journée bonne humeur avec Dahlia, dans cinq minutes elle propose à Nono de foutre le feu à la Grande Salle. « Si, et beaucoup trop. Le temps et l'argent Cent mille Gallions pour la prestation de "Germain le Nain Ailé" ? Mais qui est-ce qui tient le budget de cette école ? qu'ils mettent dans cette fête, c'est hallucinant. McGo est amoureuse ou quoi ? » marmonna-t-elle en secouant la tête, pourtant d'habitude peu encline à critiquer leur directrice. Elle respectait McGonagall, mais là elle s'était clairement emballée - ou bien, de manière plus probable, elle avait confié la gestion de la Saint-Valentin à une personne nettement trop zélée Tina toi ici ? Elle osait au moins espérer que Noé était sur la même longueur d'ondes qu'elle, car sinon, il allait se retrouver face à un sacré retour à la réalité.

Ayant fini sa première diatribe c'est le bureau des pleurs aujourd'hui, elle ouvrit la voie vers le parc. Heureusement elle était vêtue d'une tenue résistant au froid - il faut dire qu'elle était prévoyante c'est Peony qui l'a habillée ce matin. Visiblement, c'était plus fort qu'elle, la Saint-Valentin la rendait irritable (un véritable concentré de mièvrerie au sein d'une seule et même malheureuse journée, la définition de l'enfer sur Terre pour elle), car Dahlia partit sans attendre dans un deuxième je ne dis pas second, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve monologue concernant les méfaits de cette fête saoulant tellement Noé qu'il la largua sur le champ, une affaire rondement menée. Cette fois-ci, il perçut qu'elle s'éparpillait légèrement. De manière évidente, elle n'était pas venue le chercher à renfort de pomme de pain, juste pour lui rabattre les oreilles avec la haine qu'elle vouait à la Saint-Valentin.

Elle attendit qu'ils aient fait plusieurs pas pour s'éloigner de l'entrée, soupirant on se fait chier dites moi avant de répondre à Noé avec une hésitation qui ne lui était pas caractéristique : « Tu ne crois pas qu'il y a un truc qui cloche entre nous ? Parce que moi je pense que tu le sais. » dit-elle en scrutant le visage du Serpentard. « Je pense qu'on devrait rompre, Noé. » Elle le dit de but en blanc, n'ayant jamais vu d'intérêt à entretenir le suspense elle est d'ailleurs super pour organiser les surprises : quand tu rentreras dans l'appart' tout à l'heure quatre vingt personnes te crieront "joyeux anniversaire" à la face, t'es content ? Et en même temps, elle avait perdu toute aisance rien qu'en employant le mot "rompre", mot qui sous-entendait que contrairement à ce qu'elle avait initialement anticipé, et même ce que Noé venait tout juste de dire, ils étaient dans une relation ensemble. Mais l'expérience touchait à sa fin, elle le savait, et elle était convaincue que Noé aussi. « Je t'aime vraiment bien Noé, mais tu n'es pas amoureux de moi et moi... » Elle hésita sur la formulation. « - non plus.  Je suis loin d'être une experte des relations appelez moi docteur Love mais six mois ça me paraît long pour deux personnes qui ne sont pas amoureuses. » Quand bien même elle doutait de l'être un jour, ça ne signifiait pas que Noé devait rester bloqué avec elle là-dedans. Il quittait l'école à la fin de l'année, il lui restait encore un semestre à y passer, et s'il y avait une chose dont leur relation l'avait convaincue, c'était qu'au fond de lui, il voulait plus que ce qu'elle pouvait lui apporter. A quoi bon continuer ? Elle ne se voyait jamais être excitée par la Saint-Valentin, mais l'appréhension qu'elle ressentait rien qu'à l'approche de cette fête paraissait carrément anormale, même pour elle.

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Dahlia adressa un regard critique mais amusé à Noé alors qu'il fabulait une relation secrète unissant McGonagall à Hagrid je pense qu'elle peut viser plus haut Nono. La Saint-Valentin n'était pas un sujet de franche rigolade : bientôt, ils seraient assiégés par les gnomes en tutus et se retrouveraient saupoudrés de confettis en forme de cœurs dès qu'ils passeraient le pas de la Grande Salle. La frénésie touchait Poudlard de plein fouet, et Dahlia s'y retrouvait bien plus exposée qu'en temps normal (ou qu'elle ne l'aurait souhaité). D'une part, parce que pour la première fois de sa vie elle fréquentait quelqu'un à cette période honnie, ce qui semblait donner l'audace aux autres élèves de l'interroger à ce sujet ("Timothy si tu t'avises de me demander quels sont mes plans pour la Saint-Valentin, tu dors devant la salle commune ce soir, capisce ?"). Sa réputation de préfète sévère et peu avenante (ou n'existait-elle que dans sa tête ?) avait visiblement pris un sacré coup du fait qu'elle sortait avec Noé - on la pensait accessible ? Elle soupçonnait que c'était l'autre part qui ne l'aidait pas non plus : tout son entourage avait cédé à cette folie furieuse. Peony avait toujours évoqué le sujet - même si elle avait le mérite de ne pas être emportée par l'obsession de vouer ses nuits à l'Assasymphonie jours à cette fête, elle -, mais maintenant Jensen s'y mettait aussi ? Si elle croisait Faraday en train de gambader dans les couloirs avec des ailes d'ange dans le dos, elle allait demander son transfert express à Durmstrang - elle était à peu près sûre qu'on n'aurait pas l'idée de déguiser les gnomes en chérubins là-bas.

« Ne plaisante pas avec ça Noé, cette fête est une vraie calamité. » déclara-t-elle dignement. Puis, comme si elle n'arrivait pas à se contenir : « Même Jensen va la célébrer, t'imagines ? » On ne pouvait vraiment plus compter sur personne dans ce château va parler à Karen ça te détendra. Elle-même ne comprenait pas pourquoi elle était tant irritée par tout ça. Elle n'était de base pas fan de toute cette agitation, mais là, ça lui paraissait carrément déplacé. Elle rejetait la Saint-Valentin en bloc, et c'était bien la preuve que ça ne pouvait pas continuer avec Noé - quand bien même elle appréciait réellement le Serpentard.

Ils étaient arrivés dehors quand elle le lui dit de but en blanc. Loin d'elle l'idée d'enrober cela de mondanités, ou d'entretenir le suspense. En revanche, elle était sincèrement curieuse de la réaction du blond je m'attendais au moins à une larme Nono, qui ne se fit d'ailleurs pas attendre (quand bien même son visage, lui, était resté tout à fait impassible). Elle sourit à son tour. « Amis ça me semble être un bon compromis, oui. » acquiesça-t-elle, plutôt soulagée qu'ils soient sur la même longueur d'ondes. Noé avait tout de même été sa première fois, et si ça n'avait pas autant de symbolique pour elle que pour d'autres, ça signifiait quand même quelque chose, car elle n'aurait pas passé ce cap avec n'importe qui - elle était sélective.

Ces six mois faisaient donc d'eux un couple, qu'elle l'ait initialement anticipé ou pas - et donc, à la fois sa seule et sa vraie relation avec un garçon ou avec une fille, pour ceux que ça intéresse. « Ce que tu peux être formel Nono Noé ! » le taquina-t-elle en levant les yeux au ciel, avant d'ajouter pourtant : « Moi aussi tu sais ? Tant que tes potes dérangées ne me renversent plus de verres dessus ou ne se montrent pas désagréables avec ma sœur. » Elle haussa les sourcils d'un air entendu. Elle s'était montrée raisonnable au bal, parce que toutes les passions semblaient déjà déchaînées autour d'elle, mais elle n'oubliait pas c'était un jus de pomme bio de première qualité aussi, on n'en fait plus des comme ça. « Tu devrais quand même faire gaffe avec les "toujours", tu ne sais pas quand et pourquoi je pourrais te solliciter ! Imagine par exemple que j'aie besoin de cacher un corps dans la forêt. » ajouta-t-elle mystérieusement, mais clairement amusée.

Noé avait choisi cet instant précis pour jouer les comiques, ce qui avait à la fois le don d'exaspérer et d'amuser Dahlia. Elle était remontée, certes, mais pas complètement déraisonnable non plus. Elle savait bien qu'elle se montrait un brin excessive (ce qui n'arrivait quand même pas tous les quatre matins), mais c'était plus fort qu'elle. Décidée à rester digne dans l'adversité, elle répondit platement à Noé : « Pire. » Ce qui n'était vraiment pas peu dire, parce que le blond était ô combien bien placé pour savoir à quel point la proximité de Poufsouffles surexcités la tendait. La Saint-Valentin était aux fêtes ce que Poufsouffle était aux quatre maisons. Un concentré de chocolat, de bons sentiments et de mièvrerie, en somme. Elle se garda pourtant bien d'exposer cette théorie à Noé, qui l'observait déjà d'un air présageant des esclaffements prochains. Décidément, plus rien n'était sacré.

« De son vivant ? Contrairement à son trépas, où là il aurait été au coeur de la fête ? » remarqua-t-elle sarcastiquement, arquant un sourcil de manière caractéristique. « En tout cas oui c'est... perturbant. » ajouta-t-elle de manière concise, même si en définitive, elle ne savait pas à quel point c'était surprenant. Jensen et Viska passaient leur temps collés l'un à l'autre. Elle s'était même retrouvée chandelle inintentionnelle à la bibliothèque avec eux, c'est pour dire. Même si au demeurant, ce n'était pas le genre de situation qui la dérangeait outre mesure troisième roue ma passion, son pragmatisme dans la réalisation de ses objectifs (en l'occurrence, ses devoirs), la protégeant de tout sentiment de gêne faites comme si je n'étais pas là. Sans doute était-il logique qu'ils veuillent célébrer la Saint-Valentin, quand bien même elle aurait préféré avoir Jensen dans son camp celui des Grinch.

Sa décision annoncée, Dahlia se sentait plus légère, comme si le poids de la Saint-Valentin était enfin levé de ses épaules : plus d'attentes déraisonnables, plus de déceptions à gérer (ou ignorer). Ils étaient tous les deux libres d'attaches. Parce qu'elle tenait pourtant sincèrement à Noé, elle était contente qu'ils repartent sur une amitié. Un malaise, des tensions ou des silences gênés aux entournures n'auraient pas eu de sens pour eux, au moins Noé était-il sur la même longueur d'onde qu'elle. « Il faut que je voie ce que fait Peony avant, je te dirai ! » déclara-t-elle au sujet de la date fatidique, soucieuse de ne pas abandonner le Serpentard à son sort mais sachant aussi qu'il connaissait l'ordre de ses priorités. Quant à l'idée de passer la fête des gnomes ailés en compagnie de Peony et de Noé, elle paraissait un brin surréaliste.

« Pas faux. » admit-elle au sujet de la formalité du blond. Elle ne chercha pas à épiloguer concernant le bal. Si elle n'en avait pas fait tout un foin à l'époque, ça n'était pas pour s'étaler dessus maintenant. Tout ce qu'elle disait, c'était qu'elle se montrerait aimable tant qu'on lui accorderait la même courtoisie (à elle, et à sa jumelle). Mais surtout, qu'elle ne comptait pas oublier Noé sous prétexte qu'ils n'étaient plus ensemble. Et pas seulement parce qu'il lui proposait aimablement ses services en cas de grande nécessité. Même si ça n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd : les services, c'était toujours utile.

« Oui c'est ça. J'ai un plan pour faire dérailler le train des gnomes ailés avant qu'ils ne se pointent ici. T'es partant ? » répliqua-t-elle tout en sarcasme, parce que Noé s'était assez moqué d'elle pour toute une vie au début de leur conversation. Qu'il ne croie pas qu'il l'emporterait au paradis ! « Je crois que je vais retrouver ma sœur, d'accord ? » Tout en parlant, elle s'était mise à chercher sa tablette dans son sac. Indéniablement, une épée de Damoclès, rosée et scintillante, semblait avoir disparu du dessus de son crâne. Et en même temps... Elle se demandait si c'était tout à fait normal. De ne rien ressentir du tout à part ce vague soulagement. Pour se comprendre elle-même, une seule personne pouvait l'aider, et c'était son nom qu'elle repéra sur l'écran dès qu'il se fut allumé. Elle leva les yeux vers Noé, un (rare) sourire sincère aux lèvres. « On se voit plus tard ? » Quand elle aurait fait le tri dans son esprit avec le renfort de sa jumelle et bonne chance pour annoncer la nouvelle à Léo, Nono !


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