Ξ Sujet: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Lun 1 Mar - 0:21
Espionne versus rebelle
Baby, I have no story to be told but I've heard one on you qnd I'm gonna make your head burn. Think of me in the depths of your despair. Make a home down there as mine sure won't be shared.
Karen & Viska
Lorsqu’elle avait reçu la lettre de son père lui expliquant ce que réservait Magicis Sacra aux élèves, Karen avait été un poil décontenancée. Freja pensait-elle réellement qu’un seul cadeau suffirait à acheter les élèves ? Puis elle avait réfléchi. Ce n’était pas une simple question d’acheter des esprits faibles avec un joli présent, c’était plutôt une tentative d’effacer le rapprochement somme toute désastreux avec Nathan Symphonie. Certes, ce simple geste ne convaincrait pas les plus réfractaires [mais ils n’avaient pas de temps à perdre avec ce genre de personnes, elles étaient perdues pour la cause et il faudrait les convaincre d’une autre manière] mais pour ceux qui étaient le moins proches de Viska Spingate et qui n’avaient été que peu touchés par son enlèvement, Karen était plutôt confiante dans l’idée que MS reviendrait dans leurs bonnes grâces. Tout cela n’était de toute façon qu’une première étape d’un plan sur le long, très long terme, dont le point final était à des années lumières des réflexions de ces imbéciles du Ministère. Karen restait convaincue qu’il aurait aussi fallu donner des nouvelles de Symphonie, montrer que MS l’avait réduit hors d’état de nuire, pour prouver que cette allégeance avec l’ancien Mangemort avait été une erreur, et que l’organisation le reconnaissait. Karen ne pouvait cependant s’empêcher de trouver dommage que l’on garde Symphonie dans une cage. On pouvait dire ce qu’on voulait de lui, mais il était un combattant hors pair, et avec le bon formatage, et elle ne doutait pas que les techniques de son père auraient fait leurs preuves, il aurait pu être une bonne arme pour MS, elle en était persuadée.
Parmi les cadeaux envoyés aux jeunes sorciers, certains provenaient des stocks des Blackthorn. Toujours extrêmement prudent, et souhaitant éviter qu’on remonte jusqu’à lui, son père n’avait pas envoyé des Brossdur mais le dernier modèle des Nimbus aux premières années. L’emprise des Blackthorn dans le monde les balais de compétition et de voyage n’était plus à prouver, bien que tout se faisait dans l’ombre. Pour sa part, Karen avait découvert [sans que cela soit une réelle surprise] un hibou dans une cage quand elle était descendue dans le hall. Elle avait accueilli ce présent avec son impassibilité habituelle. Les Blackthorn ne manquait pas de chouettes mais cet animal là était particulièrement obéissant, d’après ce que son père lui avait confié, et puis cela pourrait permettre de changer de volatile lorsqu’elle envoyait ses informations. Karen ne pensait pas avoir été découverte, ni que ses courriers soient pistés, mais on ne pouvait jamais réellement savoir, n’est-ce pas ? La prudence était mère de sûreté. Karen était restée dans le hall, son hibou qu’elle avait baptisée Augustus, comme le premier empereur romain, sur l’épaule, observant les premières réactions des élèves et avait aussitôt envoyé ses premières constatations avant de se diriger vers la salle commune. Il fallait qu’elle trouve Jensen. Elle avait hâte de connaître son sentiment sur cette action de MS même si elle craignait, et à juste titre supposait-elle, qu’elle soit négative [il se laissait définitivement gouverner par ses sentiments pour Spingate alors qu’il valait bien mieux que ça].
Mais point de Jensen assis tel un prince sur un siège. Un brin contrariée, Karen monta l’escalier en direction des dortoirs. Elle entendit alors distinctement un sifflement et se baissa à temps pour éviter une baguette qui aurait pu l’éborgner sans son instinct. La baguette sembla faire demi-tour sur elle-même et repartir dans la direction de laquelle elle venait : une des chambres des cinquièmes années. Désormais intriguée, Karen se douta de l’identité de la propriétaire de la baguette tueuse. Son père lui avait raconté que Freja avait tenu à offrir un cadeau supplémentaire à Spingate pour s’excuser de ses mésaventures passées. Care doutait clairement de l’accueil que réserverait la blonde à cette attention mais elle allait pouvoir enquêter.
Elle frappa deux coups sur la porte pour s’annoncer et s’avança doucement, connaissant les fameuses crises de rage qui pouvaient animer son interlocutrice [et Jensen s’amourachait de ce genre de filles incapables de se contrôler...il n’avait décidément aucun goût] et prit son ton le plus doux pour lui parler : « Viska ? Tout va bien ? Je crains d’avoir failli prendre ta baguette dans le visage à l’instant. » Elle la fixa en lui adressant un gentil sourire. En cet instant, personne n’aurait pu deviner ce qu’elle pensait réellement de Viska.
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Lun 1 Mar - 10:01
Espionne versus rebelleOutre la plume que tous les cinquièmes années avaient eu, Viska avait eu le droit à un paquet personnalisé tendu d’un air gêné par le professeur Jones les tâches ingrates étaient toujours pour lui. Il contenait une lettre (décachetée par le Ministère) de la main de Blomberg et une baguette d’un blanc uniforme dont le manche semblait entouré d’une rose taillée à même le bois. Depuis qu’elle l’avait eu entre les mains, Viska essayant de s’en débarrasser. Sa frustration avait grandi au fur et à mesure de ses échecs et elle avait fini par monter dans le dortoir pour ne pas faire subir sa mauvaise humeur à Peony et Jensen. Mentalement, elle listait ce qu’elle avait déjà essayé : la casser, la brûler, la jeter par la fenêtre… Elle commençait à être un peu à court d’idées et comme la baguette revenait toujours dans sa main quand elle la lançait, elle la jetait comme elle le ferait d’un poignard à travers sa chambre et la porte de celle-ci. Comme il fallait trouver du positif en toute situation, Viska voulait bien admettre que la capacité « boomerang » de cette baguette avait un potentiel distrayant. Cela n’atténuait pas son désir de s’en débarrasser mais la blonde avait cette faculté innée à chercher le bien en toute situation – notons au passage que ce talent a été fortement mis à mal pendant son enlèvement même si elle avait quand même fini par trouver un plan qui se servait de sa douleur pour fonctionner -.
Quand Karen entra dans la pièce, Viska eut une petite moue contrite : « Ah mince… désolée… je tente de me débarrasser de cette baguette mais quoi que j’essaie, elle revient toujours. » Quand elle la lançait, elle repartait dans sa main aussi sec, et quand elle essayait de la détruire, elle réapparaissait dans son sac quelques minutes seulement après. Il fallait croire que Freja avait anticipé que Viska ne voulait ni de ses excuses, ni de ses cadeaux. La plume était aussi indestructible, toutefois, préoccupée par la baguette, Viska l’avait simplement rangée dans sa table de chevet. La blonde trouvait moins perturbant un cadeau reçu par l’intégralité de sa promotion que celui qu’on ne lui avait fait qu’à elle. En plus, une baguette qui la suivait partout, ça faisait un peu comme si MS l’espionnait…
Nerveusement, Viska tritura le pendentif en forme de poignard qui pendait à son cou. Elle était en uniforme mais ne portait pas sa cravate, sa chemise étant ouverte pour lutter contre la sensation d’étouffement induite par une petite crise d’angoisse. Celle-ci était passée aussi vite qu’elle était venue et maintenant Viska se sentait surtout fatiguée même si la nervosité était devenue une seconde nature. Machinalement, elle fit tourner la baguette entre ses doigts comme elle le ferait avec une de ses lames. D’ailleurs, depuis quelques semaines, Viska portait toujours une arme sur elle : sa tante lui avait envoyé un poignard qu’elle portait à la cuisse même si c’était interdit par la règlement. Elle supposait que McGo’ s’en doutait mais qu’elle avait décidé de faire l’autruche sur ce point, après tout, quand Myrielle était élève, elle en avait plusieurs en permanence sur elle, et elle n’avait jamais tué personne elle en avait eu envie, mais elle savait se tenir. Son regard était un peu vide car elle pensait à trop de choses en même temps.
Finalement, elle reposa les yeux sur Karen. « Tu sais que Blomberg m’a envoyé une lettre aussi ? » Viska ignorait si la jeune fille avait croisé Jensen avant de monter au dortoir ou non, si ça avait été le cas, cette information avait du lui parvenir, dans le cas contraire, la blonde ne comptait de toute évidence pas en faire un secret. « Tiens, lis par toi-même. » utilisant sa vraie baguette, elle fit voler la lettre jusqu’à Karen par flemme de sortir de son lit, dans lequel elle était assise, adossée à ses coussins.
La lettre, manuscrite, était formulée en ces termes : « Mademoiselle Spingate, vous trouverez jointe à cette lettre une baguette spécialement conçue par nos soins. Les meilleurs experts de Magicis Sacra y ont mis tout leur talent pour la créer de façon à ce que personne ne puisse jamais ni vous la prendre, ni la briser. Quoi qu’il arrive, elle vous reviendra toujours, vous serez ainsi toujours en mesure de vous défendre en cas de danger. C’est aussi une baguette très performante pour les sortilèges de défense contre les forces du mal, une matière que selon nos sources vous affectionnez. Nous nous doutons qu’un simple présent ne suffira pas à vous faire oublier ce qui est arrivé, croyez bien cependant que nous regrettons d’avoir cru votre père lorsqu’il nous a affirmé ne pas vous vouloir de mal. Vous souhaitant un prompt rétablissement, Avec toutes nos excuses, Freja Blomberg et les membres de Magicis Sacra. »
Lorsque Viska eut l’impression que Karen avait fini de lire, elle pesta de nouveau (à force de la lire, elle connaissait pour ainsi dire par cœur la missive) : « Il n’y a rien qui va dans cette lettre ! Déjà, s’ils pensent que je vais faire confiance à une baguette envoyée par l’ennemi, ils se fourrent la leur dans l’œil jusqu’à l’os ! Et ensuite, c’est un peu facile de s’excuser quand c’est trop tard. » Contrariée rien que d’y repenser, elle croisa les bras sur sa poitrine dans une parfaite attitude fermée qu’elle conserva pendant quelques secondes avant de soupirer et de décider d’atténuer les signes de sa mauvaise humeur – après tout, ce n’était pas la faute de Karen si Blomberg et sa clique participaient à lui pourrir la vie ou peut-être que si -.
« Bref… peu importe… vous avez eu quoi vous ? » demanda-t-elle en inspirant par le nez pour se calmer, s’obligeant à décroiser les bras même si cela eut pour effet instantané qu’elle joue de nouveau avec son pendentif du bout des doigts, incapable de contrôler ses tics nerveux. Par ailleurs, elle avait été tellement préoccupée par son cadeau personnel qu’elle se souvenait très peu de ce qu’avaient eu les autres années, elle avait juste retenu que les cadeaux se faisaient en fonction de la classe. Blomberg avait sûrement eu des motivations pour choisir tel présent pour tel âge : Viska voyait très bien pourquoi les cinquièmes années avaient eu une plume à réviser avec les BUSES qui approchaient par exemple. Cela dit, peu importait qu’elle ait oublié, Karen allait sûrement pouvoir la mettre au parfum sur le sujet, la quatrième année se laissait moins parasiter qu’elle – le challenge était pas grand, Viska ayant cette tendance à réagir au quart de tour pour tout et rien -.
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Lun 1 Mar - 13:14
Bon nombre de ses congénères au hasard Victoire aurait débarqué dans la chambre de Viska et de Peony pour ordonner à la blonde de ranger sa baguette et de cesser de jouer avec de tels outils potentiellement dangereux. Mais Karen ne cédait jamais à la colère qui semblait gouverner un bon nombre de ses pairs, y compris Spingate elle-même. Elle était plus intriguée qu’autre chose et avoir failli se prendre le second cadeau de sa camarade en plein œil lui donnait l’occasion de l’approcher. Oh, Care voyait souvent la jeune fille, bien trop souvent même à son goût puisque Jensen ne la lâchait plus depuis son retour après son enlèvement. Elle n’avait presque plus moyen de s’entretenir avec son ami d’enfance, il était toujours fourré avec sa petite-amie et c’était aussi désagréable que pathétique. Jensen valait mieux que toutes ces sottises sentimentales ! « Elle a dû être enchantée pour ne pas que tu puisses t’en débarrasser », releva-t-elle sur le ton de l’évidence. « Mais je ne comprends pas, pourquoi tu cherches à te séparer de ta baguette ? » Elle affecta un ton surpris, elle n’était pas censée savoir qu’il s’agissait d’une autre baguette que celle fabriquée par Ollivander. Aussi, elle s’avança d’un pas en direction de Viska et afficha une expression confuse sur son visage. « Mais...Elle est blanche ?! » Son (faux) étonnement était crédible, dans le mouvement rapide qu’avait effectué la baguette, elle aurait très bien pu ne pas faire attention à sa couleur, pourtant bien particulière. Elle repéra la rose, symbole de la famille Symphonie. On ne pouvait pas dire que Freja ne faisait pas les choses bien.
Karen observait Viska dans son lit. La pauvre fille était complètement crevée et l’angoisse qui l’avait envahie n’était pas complètement partie. Elle pouvait comprendre qu’elle avait été réellement traumatisée par son passage entre les mains meurtrières de son père biologique mais elle se laissait décidément gouverner par ses sentiments et Karen ne pouvait vraiment pas respecter une telle faiblesse. « Une lettre ? Non, je l’ignorais. » Pour le coup, elle était sincère. Son père ne lui avait pas tout révélé, il avait mentionné un cadeau personnalisé pour Viska, pour qu’elle tente de pardonner à Magicis Sacra leur alliance avec l’homme qui l’avait torturée, mais il n’était pas entré dans les détails. La plupart du temps, il ne dévoilait pas tout, au risque que leurs échanges épistolaires soient interceptés et que quelqu’un de suffisamment intelligent [et il devait bien en exister un ou deux au Département des Mystères] décrypte leur langage secret. Faisant fi du bon sens, la blonde lui fit parvenir la fameuse lettre. Toute cette confiance en son prochain la perdrait un jour, c’était évident.
Karen parcourut rapidement les mots écrits à l’encre qui couraient sur le parchemin, masquant le frémissement qui l’agitait toujours lorsqu’elle reconnaissait la manière d’écrire de Freja. Une fois sa lecture terminée, elle releva la tête pour subir les plaintes de Spingate. D’accord, celle ci avait tous les droits d’être énervée contre l’organisation qui avait permis à son père de l’enlever, mais elle avait reçu un cadeau incroyable, une arme formidable. Ne pouvait-elle pas se contenter de l’apprécier sans ronchonner ? Une baguette puissante que même les sorciers de l’organisation ne pourraient désarmer et elle voulait la détruire ? « Bloomberg ne doute jamais de rien, décidément, dit-elle avec prudence. Il est étonnant qu’une femme aussi intelligente qu’elle puisse croire que tu accueilles bien cette baguette. Comme si cela suffisait à ce que tu les pardonne. » Karen avait intégré dès sa création la Brigade Anti-Menace que Viska dirigeait avec Prudence. La plupart des Serpentards connaissaient son conservatisme et savaient que sa manière de penser n’était pas très éloignée de l’idéal véhiculé par MS mais personne ne devait savoir à quel point elle approuvait leurs méthodes alors elle faisait semblant de rentrer dans le moule et de désapprouver leurs actions. Mentir était si facile face à des personnes aussi crédules que Spingate.
« Nous avons reçu un hibou, répondit la brune tout en continuant d’observer la blonde dont les tics et le langage corporels transpiraient la nervosité. Il semble très docile mais je t’avoue que j’ai du mal à comprendre ce cadeau. Beaucoup d’élèves ont déjà leur propre chouette, surtout en quatrième année. » Car si certains n’en avaient pas à leur rentrée à Poudlard, ils en achetaient parfois après. Karen se demandait en quoi les volatiles pouvaient servir l’organisation. Devaient-ils remettre des courriers suspects aux espions avant d’aller voir leur destinataire ? Il fallait qu’elle demande à son père.
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Lun 1 Mar - 16:21
Espionne versus rebelleIl est amusant de remarquer que Viska et Karen avaient une vision diamétralement opposée du comportement de Jensen : si la jeune fille concédait avec facilité le côté protecteur de son petit ami, en revanche elle ne l’aurait clairement pas qualifié de sentimental. Néanmoins, Viska n’étant pas la meilleure juge pour tout ce qui touchait aux sentiments de Jensen car on ne pouvait pas être à la fois juge et parti, probablement que la vérité se trouvait quelque part à mi-chemin des opinions des deux filles.
Au demeurant, une fois n’est pas coutume, Viska ne pensait pas plus que ça à Jensen. Elle était présentement bien plus préoccupée par la baguette que Blomberg lui avait envoyée. « Sûrement... » répondit-elle en premier lieu quant au fait que la baguette avait été ensorcelée : en fait c’était même la seule explication plausible. En un geste faussement machinal, elle attrapa entre ses doigts une mèche de ses cheveux : n’était-ce pas ce qu’il leur fallait pour faire agir ce genre de sortilège ? Comment avaient-ils fait pour récupérer ses cheveux ? Bien que Viska n’ait jamais rien contre un peu de mystère, elle n’était pas sûre de vouloir connaître la réponse à cette question, celle-ci induisant soit un espion dans Poudlard, soit une pénétration par effraction chez ses parents moldus (elle n’en était pas certaine mais il devait bien rester des brosses chez elle, la dernière fois qu’elle y avait mis les pieds, elle était partie assez précipitamment).
« C’est pas la mienne... » confirma-t-elle en brandissant la vraie qu’elle avait gardé à côté d’elle. Ensuite, elle fit parvenir à Karen la lettre qui accompagnait cette baguette et qui était tout autant la cause du malaise de Viska que le présent lui-même. Blomberg avait utilisé le symbole de sa famille pour décorer la baguette, soit, cette information était publique, mais elle avait aussi choisi de la faire blanche plutôt que noire, ce qui aurait été un choix plus logique puisque c’était la couleur de son blason. Une rose noire entrelaçant un poignard. Viska préférait le blanc, un peu comme Myrielle préférait le rouge, mais ça Blomberg n’aurait pas du le savoir. La Serpentard finissait par se demander si, durant les deux mois de l’occupation de Poudlard, elle n’avait pas laissé échapper trop de chose sur elle devant la bande de MS…
Elle décrocha de ces pensées lorsque Karen eut fini de lire la lettre. « Mais oui ! Comment quelqu’un avec deux sous de bon sens peut croire que je vais juste dire merci et pardonner ? Elle devrait passer six jours avec Nathan pour voir si une baguette peut suffire après ! » râla-t-elle d’un air renfrogné. En réalité, Viska ne souhaitait pas, même à ses pires ennemis, de vivre ce qu’elle avait traversé. Entre les mains baladeuses, les coups, les serpents, l’eau glacée et les brûlures, elle ne voyait personne d’assez cruel – y compris Freja Blomberg – pour mériter ce genre de traitement. La torture était une chose inhumaine qui ne devrait même pas exister, encore moins sous prétexte de rééducation. « En plus, je ne vois pas comment une baguette pourrait m’aider, même pas une avec la fonction boomerang. D’ailleurs, je ne savais pas que ça existait des options pareilles, c’est courant ? » questionna-t-elle car même si elle était maintenant très à l’aise dans le monde sorcier, il y avait encore des tas de détails qu’elle ignorait là où Karen était forcément plus au courant qu’elle puisqu’elle avait grandi dans le monde magique.
Notons que même si Viska n’était pas enchantée de ce cadeau, elle était plutôt curieuse de nature. Elle se demandait donc avec sincérité comment cette baguette fonctionnait – elle n’en avait jamais vu jusqu’ici -. Freja avait l’air de dire que c’était MS qui l’avait faite, ce qui voulait probablement dire qu’ils avaient leur propre fabriquant de baguette… Viska ne savait pas trop quoi faire de cette information remarquez. Disons qu’elle titillait juste la partie d’elle qui adorait résoudre des énigmes ! Sauf celles de S, trop compliquées!
Tentant de se détendre on lui donnera deux points pour l’effort, elle changea de posture, non sans y ajouter bon nombre de gestes parasites. Peony n’arrêtait pas de lui dire d’arrêter de triturer ses bijoux à tout bout de champ mais c’était plus fort qu’elle ! Pour le meilleur comme pour le pire, Viska était quelqu’un de très lisible, et tout ce qu’elle ressentait transparaissait dans son attitude, ses gestes, l’expression de son visage… Néanmoins, elle ne cherchait jamais non plus à s’en cacher. Pour la blonde, l’honnêteté était une vertu sacrée ce qui la sépare totalement de Karen et elle avait tendance à agir avec tout le monde comme si c’était leur cas aussi. Et même sans ça, pourquoi se serait-elle méfiée de Karen ? La jeune fille était une amie proche de Jensen, membre de la BAM, camarade de maison… que des points qui incitaient Viska à lui faire confiance.
« Hum… c’est vrai que certains ont déjà une chouette ou un hibou, mais tu as aussi pas mal de famille qui se partagent un seul messager il me semble, alors ça peut toujours être utile d’en avoir un à soi… Enfin, quand ce n’est pas un cadeau de MS en tout cas ! Encore que, pour les animaux, je ne sais pas trop… ce n’est pas comme si vous pouviez les remiser quelque part non plus. Les pauvres bêtes n’ont rien fait de mal. » songea-t-elle à voix haute, en effet, difficile de mettre au placard un animal magique comme elle l’avait fait de sa plume à révision. Tout comme la baguette, les animaux des 4ème année étaient inévitables, et désormais, ils seraient dans le château, rappel constant de l’existence de MS. Cette pensée la fit grimacer mais elle préféra ne pas la formuler à voix haute, à la place, elle fit glisser son bracelet vers la droite puis vers la gauche sur son poignet distraitement.
Elle reprit la baguette blanche pour l’examiner, histoire de se reconcentrer sur l’essentiel. « Je sais que le Ministère les a tous testé et trituré autant que faire se peut, mais tu ne crois pas que c’est dangereux de nous laisser ces trucs ? Je ne pense pas qu’ils soient piégés, c’est pas ça… peut-être qu’ils fonctionnent comme mon ancien bracelet, tu sais ? Pour nous espionner ? » Elle soupira… « Après j’en sais rien… je vire sûrement parano un peu. » Blomberg n’avait sûrement pas besoin de leur faire des cadeaux pour les espionner. Elle devait avoir ses taupes au Ministère, voire même au sein de Poudlard Rusard a toujours été louche. Après, dans son cas, comme elle avait réellement été espionnée à un moment, on ne pouvait pas totalement lui reprocher d’y penser, si ?
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Mer 3 Mar - 2:54
Karen admirait la magie qui ensorcelait la nouvelle baguette de Viska. Il faudrait absolument qu’elle en apprenne plus sur les sortilèges qui avaient été utilisés dessus et au moins avait-elle la possibilité de demander aux sorciers qui étaient à l’origine de ces sorts. Karen avait toujours aimé la magie, elle aimait en apprendre plus sur les pouvoirs magiques qu’elle considérait avoir la chance de posséder et elle se savait entourée des meilleurs maîtres en la matière, les sorciers de Magicis Sacra, et ils le prouvaient constamment, notamment avec les différents objets magiques qu’ils avaient envoyé aux élèves. Ils faisaient usage d’une magie qui dépassait tout ce que le Ministère ou les professeurs de Poudlard pouvaient bien comprendre et ils croyaient encore la moindre chance face à eux...Ridicule.
Viska confirma ce qu’elle savait déjà, à savoir que la baguette blanche n’était pas celle qu’elle avait achetée cinq ans auparavant. Elle lui fit parvenir également la lettre qui avait accompagnée ce cadeau et qui semblait décidément bien agacer la blonde. Karen voulait comprendre un peu pus l’état dans lequel était plongé la jeune fille suite à ce cadeau, les raisons de son énervement, outre que MS avait permis à son père biologique de l’enlever. Ce n’était pas en se braquant complètement contre quelqu’un qu’on réussissait à avancer, il fallait comprendre les agissements des personnes qui vous entouraient afin de mieux les manipuler.
Spingate laissait sa colère éclater si facilement, Karen trouvait ce comportement réellement pathétique mais en même temps un tel manque de contrôle la fascinait [Comment pouvait-on se laisser autant dominer par ces émotions ? Elle sentait sa colère si puissante, c’en était presque aveuglant.] « Cette association est impardonnable », décréta-t-elle d’un ton péremptoire. Elle l’avait déjà confié à son père. Des sorciers aussi intelligents qu’eux auraient dû savoir reconnaître la maladie de l’ancien Mangemort. Karen était la première à être fière de la pureté de son Sang mais on ne pouvait pas nier que certains Sangs-Purs n’étaient plus sains d’esprit, notamment à cause des mariages entre cousins qui avaient été fréquents dans leur milieu à une époque pas si lointaine que ça. « Nathan est connu pour ses capacités en arts martiaux, en plus. » C’était toute la particularité des Symphonie, ils considéraient et respectaient tellement la magie qu’ils préféraient utiliser des armes blanches pour se défendre et attaquer, un positionnement que Karen n’avait jamais réellement compris malgré son amour de la magie. Reste qu’ils avaient appris à esquiver des sorts rapides et dangereux et à blesser autrement. Pas sûr donc que même une baguette magiquement renforcée par MS effraie le Nathan Symphonie d’avant car désormais, il croupissait dans une geôle sans le moindre souvenir. « Je ne suis pas sure que cela soit la réelle option de cette baguette. On dirait plutôt...qu’on ne peut pas te la retirer, qu’on ne peut pas te désarmer, même avec un sort, analysa-t-elle. Et de ce que je sais, ce n’est vraiment pas courant. » Même la Baguette de Sureau, réputée pour être l’une des plus puissantes, ne revenait pas vers son propriétaire. Mais la question des propriétaires des baguettes avait toujours énormément posé problème, justement, car si on en utilisait une contre son propriétaire légitime, elle perdait de sa force. « Je peux l’avoir dans les mains ? J’aimerais tester de l’utiliser contre toi. Ce n’est qu’en l’utilisant que tu obtiendras des réponses. » Elle se demanda si du bois de prunellier, de ses forêts, avait été utilisé puis couvert de blanc ou si le concepteur avait préféré de l’érable ou un autre type de bois blanc.
Karen garda une [fausse] gentillesse, une [fausse] commisération dans le regard tandis qu’elle continuait d’observer les mimiques de Viska. Sa lisibilité l’amusait énormément. Contrairement à elle, il aurait été difficile de deviner avec justesse ce qu’elle avait dans le cœur et dans la tête. L’art du mensonge et de la tromperie lui avait été enseigné dès sa plus tendre jeunesse et elle aimait à croire qu’elle réussissait parfaitement à berner tout le monde. Mais avec des personnes aussi confiantes et optimistes que Viska, c’en était presque trop facile. « Il est vrai qu’il est rare de voir deux hiboux par famille, concéda-t-elle. C’est tout l’objectif de MS j’imagine. Un animal, on a tendance à s’y attacher et c’est le seul présent qu’on ne pourra pas laisser à Poudlard. Quoiqu’on pourrait peut-être les laisser dans la volière avec les autres volatiles de l’école. » Mais à l’image de la baguette de Viska, Karen était persuadé que les hiboux trouveraient leur chemin jusqu’à leurs propriétaire.
« S’ils sont ensorcelés, et ce n’est pas à exclure, je doute que cela soit de la même manière que ton ancien bracelet. Je suis certaine que les Langues de Plomb l’ont analysé pour comprendre la magie qui avait été utilisée dessus et qu’ils ont aussi vérifié que ce n’était pas le cas des cadeaux », avança-t-elle avec pragmatisme. « Pour le côté dangereux...J’estime une nouvelle fois qu’on ne peut écarter aucune probabilité concernant MS, mais ils n’ont objectivement aucun intérêt à tenter une nouvelle fois de blesser un élève. » Les présents étaient conçus pour redorer leur image, pas l’inverse. « C’est normal que tu sois paranoïaque, après ce qui s’est passé. C’est Vignot et S qui ont bricolé ton ancien bracelet. » Elle n’eut pas à feindre la dureté de sa voix. Elle ne pardonnerait pas de sitôt la bêtise qu’avait commise les deux sorciers. On ne pouvait pas se montrer aussi naïf tout en étant aussi brillant ! C’était tout à fait intolérable, même si la magie qui avait permis d’espionner puis de faore voyager Viska comme avec un Portoloin était, elle, tout à fait remarquable. Karen se demanda vaguement si les deux avaient été puni par Freja. Elle n’avait pas demandé à son père, même si elle lui avait fait part de son opinion sur la question, et elle n’en était pas sûre. Freja fréquentait Mat’ maintenant, et même si Care avait assez confiance en la cheffe de MS pour ne pas bêtement tomber amoureuse et par conséquent être tentée de se montrer laxiste avec lui, il n’était pas à exclure qu’elle ne lui ait fait subir qu’une simple leçon de morale. Néanmoins, au vu des conséquences de leur action, la jeune fille espérait bien que ça leur ait suffi pour qu’ils réfléchissent à deux fois avant de tenter une stupidité similaire.
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Dernière édition par Karen Blackthorn le Mer 3 Mar - 10:52, édité 1 fois
Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Mer 3 Mar - 10:03
Espionne versus rebelleViska était une assez bonne enquêtrice : elle avait trouvé les indices menant au Vase des Sang-pur puis, deux ans plus tard, le passage menant à Ilvermorny. Lorsqu’elle avait un objectif, rien ne pouvait l’arrêter et elle ne ménageait pas sa peine. Pendant certaines de ses investigations, entre ses recherches dans tout le château, les cours et Sterne, il était arrivé qu’elle frôle le surmenage. Son sens de l’analyse et de la recherche avait toujours suscité le respect des autres membres de la BAM qui n’avaient jamais essayé de remettre en cause son statut de leadeuse, quand bien même elle ait été très jeune lors de la création de cette résistance à MS. Pour autant, Viska ne pourrait jamais faire de l’infiltration ou de l’espionnage, elle n’avait aucun talent pour la dissimulation. Elle pouvait éventuellement ruser (comme lorsqu’elle laissait la personne en face d’elle la prendre pour une jolie idiote en minaudant) mais cela ne tenait pas dans le temps. Elle était douée pour trouver les réponses avec des méthodes frontales – et était donc sans le savoir très éloignée des procédés de Karen -.
« Parfaitement ! Et inexplicable en plus de ça ! Me demander pardon c’est trop facile, ils auraient du commencer par ne pas faire confiance à Nathan ! TOUT LE MONDE sait ce qu’il a fait à ma tante, il a eu un procès publique quand même, merde à la fin ! » s’emporta-t-elle dans le plus pur style auquel elle avait habitué ses camarades au fil des ans. Dernièrement, ils avaient très peu assisté à ses emportements car elle n’avait pas l’énergie pour s’énerver. De plus, Jensen avait sur elle un effet apaisant ce qui est assez ironique quand on y pense et elle était majoritairement avec lui dans la journée. La colérique Viska était donc nettement plus calme depuis son enlèvement qu’avant celui-ci, pour autant, ce n’était jamais qu’un vernis facile à gratter : sous celui-ci, son tempérament volcanique couvait toujours.
Quant aux talents de Nathan, Viska frôla du bout des doigts son poignard attaché à sa cuisse aux paroles de Karen. « Oui… je suis loin d’avoir son niveau encore, baguette bizarre ou non. C’est un maître dans les arcanes de notre art, je ne suis même pas sûre que Myrielle soit réellement plus forte que lui. » Viska n’avait à ce sujet aucune certitude : tout ce qu’elle savait de l’affrontement entre son père biologique et sa tante, c’était que Myrielle avait failli le tuer avec sa baguette, ce qui était normalement formellement interdit aussi bien par le code de la magie non pas que tuer des gens tout court soit autorisé remarquez que par celui des Symphonie. Viska savait aussi que, finalement, Myrielle n’avait même pas essayé de le faire, laissant Nathan s’échapper. Plus tard, il avait été attrapé et jugé avant de s’échapper pour la seconde fois d’Azkaban. Des faits mais aucun détail… pour autant qu’elle puisse en juger, la blonde pouvait penser que Nathan était plus fort que Myrielle. Après tout, il avait été son maître, comme Myrielle était le sien, et Viska n’imaginait pas un jour dépasser sa tante sauf peut-être quand elle aurait un âge avancé et qu’il lui faudrait une canne pour marcher.
« C’est l’impression que j’ai aussi, parce que quand je la lance, elle revient directement dans ma main, et si je la mets dans une autre pièce, elle réapparaît à côté de moi. » Viska hésita cependant à la proposition de Karen parce qu’elle n’était pas aussi douée qu’elle en duel de magie, et donc qu’elle risquait quand même de se prendre un sort en pleine face (mais en fait non parce que la baguette est liée à l’ADN de Viska grâce à l’une des inventions du fabricant de baguette de MS, le procédé était très coûteux mais Freja avait visiblement voulu faire un cadeau sérieux!). Prenant sa propre baguette pour un protego – pas folle la guêpe -, elle tendit la blanche à Karen alors qu’elle se levait enfin du lit. « Tiens. Vas-y, je suis prête. » Autant qu’elle puisse l’être en tout cas.
Juste après ce test, Viska s’assit de nouveau sur le lit, et après avoir laissé passer un moment de contrariété, elle demanda à Karen ce qu’elle avait eu ce qui amena la conversation sur un sujet plus général que celui de la baguette avec l’ensemble des cadeaux de MS. « C’est probablement leur idée, oui, de ce côté là c’est plutôt malin. C’est pareil pour la plume à révision, moi je ne l’utiliserai pas, mais je pense que pour pas mal de cinquième année, ce sera très tentant avec l’approche des BUSES. » Il n’était pas dans l’intérêt de MS que tout le monde jette ou remise leurs cadeaux, il avait donc fallu les rendre un minimum utile ou attirant. Viska ne remettait pas en cause, par ailleurs, les capacités magiques de l’adversaire : elle était bien placée pour savoir combien ils étaient doués, surtout pour inventer de nouvelles magies.
« Tu as sûrement raison… le Ministère a subi des pressions pour nous donner ces cadeaux, mais s’ils avaient cru qu’ils étaient dangereux d’une quelconque manière, ils auraient pris le risque qu’on soit de nouveau envahi plutôt que de nous les distribuer je pense. » Viska était globalement mécontente des adultes – de tous les adultes sauf ses parents et sa tante -, cela ne voulait pas dire qu’elle les prenait pour de parfaits idiots. Ils avaient quand même du réfléchir au bénéfice/risque et vérifier chaque objet. « Ils n’avaient aucun intérêt à aider Nathan et pourtant ils l’ont fait. » Évidemment, Viska ignorait que MS avait agi ainsi justement parce qu’ils avaient une certaine estime pour elle et qu’ils voulaient la sortir du monde moldu. Personne ne pourra dire qu’en la matière, ça n’avait pas été un cuisant échec.
« En même temps, S trempe toujours dans les mauvais coups. » Parmi les membres de MS, elle devait être la personne la plus détestée après Freja Blomberg. « Tu sais, consciemment, j’essaie vraiment de ne pas verser dans la parano justement… mais je ne m’attendais tellement pas à disparaître comme ça, d’un coup, à Poudlard même, que ça vrille un peu là-haut. » Elle désigna sa tempe qu’elle tapota avec une grimace. Il était difficile de faire un secret de ses problèmes psychologiques alors qu’elle s’évanouissait encore fréquemment – moins qu’au début mais encore bien trop au goût de tout le monde – mais elle se concédait à elle-même que se faire enlever n’était pas une situation neutre.
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Mer 3 Mar - 13:34
Karen ne sursauta pas lorsque Viska laissa s’exprimer sa colère. Pas une once de surprise n’animait ses traits froids. Elle avait toujours connu la jeune fille ainsi : volcanique, toujours à deux doigts de hurler. L’une des premières crises de Spingate à laquelle Karen avait assistée était lors d’une dispute avec Jensen, car les deux verts et argent avaient l’habitude de se crier dessus avant de se faire crier d’une autre façon mettre en couple [quelle drôle d’idée], et on ne pouvait vraiment pas dire qu’elle avait fait bonne impression à Karen. Encore aujourd’hui, elle avait toujours du mal à voir la blonde s’énerver pour un rien [et elle ne parlait même pas de Victoire Weasley, qui aurait pu taper un scandale parce qu’un première année avait gardé un peu trop longtemps le pot de marmelade à côté de lui]. Ne pouvait-elle pas simplement exprimer son mécontentement avec calme ? Bien sûr, Karen savait bien que la plupart des adolescents ne possédaient [malheureusement] pas le même sens de la mesure qu’elle, mais tout de même, cette manière de s’emporter pour rien était tout à fait insupportable.
« Le problème, c’est qu’il est trop tard pour faire machine arrière maintenant. » Magicis Sacra avait commise une erreur, c’est vrai, et une grosse, en plus, mais l’organisation l’avait reconnue. Que voulait Viska de plus ? S’ils ne s’étaient pas excusés, elle aurait tout de même pesté. « C’est le soucis, quand on pense que les Sangs-Purs valent mieux que les autres sorciers, on ne percolent plus les défauts de certains. » Le ton de Karen était critique. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi une personne aussi intelligente que Freja avait pu se laisser berner par les discours d’un ancien Mangemort notoirement assassin et incestueux. Etait-il si doué pour réussir à faire croire à ses balivernes ? Il semblerait. « Tu ne pouvais rien faire contre lui », assura Karen d’un ton réconfortant lorsque les deux filles vinrent à parler de Nathan Symphonie et de ses capacités impressionnantes en arts martiaux -et une nouvelle fois elle ne put s’empêcher de trouver dommage que tout ce savoir ne serait pas utilisé pour leur cause. Quelque part, Care sentait encore que Viska nourrissait une certaine honte à s’être fait battre par son père biologique pourtant, comme elle venait elle-même de le remarquer, même sa tante n’aurait peut-être pas su se défendre face à lui.
Les deux Vipères en revinrent au sujet qui avait amené Karen à pénétrer dans le dortoir des filles de cinquièmes années : la nouvelle baguette de Viska. « C’est une magie puissante. Je suis sure que si elle tombait au fin fond du lac noir, tu la retrouverai dans la poche de ton uniforme comme Turbulence. » Karen se demandait s’il était possible d’ajouter un tel charme sur une baguette déjà conçue, comme la sienne. Elle n’était même pas certaine que les membres de MS possèdent de telles baguettes. Spingate ne savait pas la chance qu’elle avait. Cachant le frémissement qu’elle ressentit lorsqu’elle lui tendit la baguette blanche, Care perçut une très nette puissance qui se dégageait de ce qui n’était certainement pas qu’un simple bout de bois. Elle sut également, avec une certitude aveuglante, qu’il ne lui répondrait pas, avant même de lancer son sortilège de Désarmement. La baguette refusa de lui obéir et s’échappa de sa main, pourtant solidement accrochée au bois, pour revenir dans celle de Viska qui, vu qu’elle n’avait fait que lancer un sort de protection, ne l’avait pas blessée en retour. Le regard brillant d’une lueur curieuse, Karen commenta : « Tu vois. Personne ne peut l’utiliser à part toi. » Vraiment, c’était un cadeau inestimable qu’elle avait reçu, et elle ne le reconnaissait même pas.
Concernant les autres cadeaux, Karen acquiesça aux paroles de Viska. « Effectivement, c’est clairement l’un des cadeaux les plus utiles et les mieux pensés. Comme le balai pour les premières années, beaucoup d’entre eux n’en possèdent pas et certains continueront les cours de Vol ou s’engageront dans leur équipe de Quidditch. » Et puis, les plus jeunes étaient forcément les plus influençables. Elle en avait vu beaucoup s’extasier devant leur Nimbus et elle était certaine que la plupart le garderait. On ne jetait pas le dernier modèle de balai de compétition. « Pourquoi tu ne veux pas utiliser ta plume ? Je comprends que tu refuses par principe ce qui vient de MS mais...elle pourrait t’être utile. » Personne n’ignorait à Serpentard que Viska avait accumulé un certain retard dans beaucoup de ses matières. La plume aurait pu être un sacré outil pour elle afin de rattraper et de réussir ses examens de fin d’année. De nouveau, Karen cherchait à comprendre les motivations de la jeune fille. Avec ces clés, elle pourrait aiguiller MS sur la marche à suivre pour la prochaine fois. « Oui, en dépit des pressions, ils ont dû faire un certain nombre de tests. Après, la magie de MS reste...obscure, peut-être qu’ils ne se sont pas aperçus de certaines manipulations. » Contrairement à Spingate [qui montrait encore toute l’étendue de sa naïveté], Karen n’éprouvait aucun respect pour les sorciers du Ministère qu’elle jugeait pour la plupart profondément stupides.
La brunette acquiesça une nouvelle fois lorsque Viska affirma qu’il n’avait pas été dans l’intérêt de MS de s’associer à son père biologique. Il était tout à fait inutile de tenter de contrer cet argument là, même si Karen pouvait comprendre que MS avait cru bien faire en remettant Spingate entre les mains de son père véritable au Sang-Pur. « J’imagine que c’est lié au fait que c'est celle qui semble tremper le plus dans la magie noire pour ses expérimentations », songea Karen à propos de S. L’indienne pouvait se montrer effrayante, c’était le cas de tous les mages puissants, mais Care ne pouvait qu’apprécier qu’elle soit toujours prête à tout pour fabriquer sa propre magie. « Je ne peux qu’imaginer. Quand on a été enlevé aussi abruptement, on ne peut plus réfléchir de manière rationnelle. On ne peut que voir défiler les mêmes images encore et encore, même si l’auteur de ce kidnapping a lui même était attrapé. Il faut te donner un peu de temps, Viska. » Karen s’approcha du lit de la jeune fille, une [fausse] sollicitude affichée sur le visage. Cette paranoïa pouvait être intéressante à creuser. Si Spingate plongeait définitivement dans la folie, Jensen la lâcherait et elle ne serait plus le minuscule obstacle qu’elle était pour MS. Mais Freja accepterait-elle qu’elle abîme son jouet ?
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Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Mer 3 Mar - 16:36
Espionne versus rebelle« En effet. » répondit froidement Viska quant à l’impossibilité de revenir en arrière. Ce n’était pas que ce bain d’eau glacé soit particulièrement destiné à Karen, il s’agissait plutôt d’une réaction réflexe à des paroles trop souvent entendue – et qu’elle s’était même dites parfois à elle-même ! - sur l’aspect irréversible de sa situation. Viska versait assez peu dans le défaitisme et elle avait beaucoup de mal à se dire qu’elle ne pouvait qu’accepter ce qui lui était arrivé avec Nathan. Cette sensation de voir sa propre vie lui filer entre les doigts était la plus grande source de ses angoisses, tout simplement parce que Viska aimait tout contrôler. Et s’il fallait une preuve de son incapacité à gérer les conséquences de son enlèvement, il suffisait de voir son comportement depuis : elle n’était plus réellement aux commandes. Elle se montrait docile, un mot qu’on n’associait pas à elle autrefois car à l’opposé de ses réactions habituelles… et pourtant, Viska laissait son petit ami, son cousin et ses amies proches prendre la plupart des décisions à sa place. Elle s’était perdue pendant ces six jours et désespérait de se retrouver un jour : l’évolution tenait en ce que, justement, elle n’était pas de ceux qui attendent et se lamentent, elle voulait agir contre ce qui lui était présenté comme impossible à défaire. Le hic c’est qu’elle ne savait pas vraiment comment encore, surtout que ses plans inconsidérés habituels partir sans préparation dans un tunnel vers une école d’un autre continent par exemple n’obtiendraient probablement l’aval de personne – même pas de Victoire et Prudence, c’est dire -. L’inaction engendrait de la frustration et la frustration de la froideur… cela avait au moins le mérite de varier ses expressions faciales vers autre chose que de la nervosité !
Chassant Viska le glaçon de ses pensées, elle soupira : « Moui… enfin, cela dit, Nathan est un vrai marchand de tapis. Il avait réussi à séduire ma mère après tout. » Femme qu’il n’avait pas choisi au hasard : il avait courtisé Agnès parce qu’elle ressemblait énormément à Myrielle, augmentant ainsi ses chances d’avoir la fille idéale. L’apparence avait eu plus d’importance pour lui que la pureté du sang alors que pourtant le professeur Montgomery-Bones avait des airs aussi, j’dis ça, j’dis rien… Viska se consolait en se disant que c’était dégueulasse mais que sans ça elle ne serait pas née donc bon… elle pouvait difficilement se plaindre.
« Je sais... » s’agaça-t-elle contre elle-même. « Quand je l’ai mordu, j’aurais du viser la jugulaire. » Bien que violente par essence, Viska souhaitait rarement du mal à autrui : ses colères étaient spontanées, il n’y avait que rarement de la haine véritable derrière. Pourtant, elle regrettait sincèrement de ne pas avoir réussi à tuer Nathan au moins elle partage un truc de plus avec Myrielle même si, en réalité, elle n’avait rien visé du tout à ce moment-là, elle se débattait seulement pour lui faire retirer ses mains de sous sa jupe. Elle l’avait mordu dans le cou parce qu’avec les mains attachées, c’était l’endroit le plus à sa portée, ça n’avait rien eu de l’acte réfléchi issu d’un plan. Exception faite du dernier, celui qui avait fait remonter sa trace jusqu’à Myrielle, tous ses plans avaient foiré de toute façon… ça n’avait pas été faute de faire preuve d’imagination, mais Nathan était beaucoup plus fort et rapide qu’elle.
Autant pour se changer les idées que parce que ça avait été l’amorce de leur conversation, les deux filles s’interrogèrent sur les capacités de la baguette envoyée par MS. Ce n’était clairement pas une baguette normale, même Viska s’en rendait compte malgré un fond de mauvaise foi due à son manque d’envie d’utiliser un cadeau de cette organisation maléfique ! Blomberg n’avait pas lésiné sur les moyens, mais elle pouvait s’accrocher si elle espérait des remerciements ! Et c’est exactement comme Turbulence, parce qu’on a les bonnes références ou pas! « J’ai pas encore essayé de la jeter dans le lac, mais je pense qu’elle reviendrai oui, je l’ai enfermée dans ma malle, à clef, et j’étais à peine descendue dans la salle commune pour chercher un truc qu’elle était déjà revenue... » raconta-t-elle, mi impressionnée, mi désabusée : de toute évidence, elle n’arriverait pas à se défaire de ce cadeau magique. C’est presque comme si elle l’avait attendue et que maintenant qu’elle l’avait trouvée, elle ne voulait pas la lâcher et on applaudit Viska car c’est tout à fait ça!
Le test de Karen révéla qu’elle ne pouvait pas se retourner contre elle, c’était toujours bon à sa voir, au moins, même si elle ne l’utilisait pas, elle n’aurait pas une baguette que n’importe qui pouvait attraper dans son sac à portée. « J’admets que c’est assez… impressionnant. Mais je n’ai jamais douté des qualités de MS en magie, c’est humainement que j’ai un désaccord avec eux. » Et on ne pouvait pas dire que se faire torturer l’ait aidé à changer d’avis même si le gros de sa haine restait dirigée contre Nathan – comme dit précédemment, Viska ne doutait pas des capacités de son père biologique à raconter des bobards convaincants, il ne portait pas vraiment sur lui son côté violent et sociopathe ! -. Reste qu’en tant que leadeuse de la BAM autant que par pure conviction, Viska se refusait à utiliser les cadeaux de Blomberg qui l’avait anticipé, d’où la baguette qui la suit partout remarquez, et ça valait aussi pour la plume à révision : « J’aime encore mieux supplier Jensen de me donner des cours supplémentaires sur notre temps libre plutôt que de compter sur un cadeau de MS pour réussir mes examens. » C’était donc un refus catégorique mais elle espérait quand même ne pas avoir besoin de sacrifier son temps avec Jensen non plus, merci. Ses notes avaient baissé mais elle ne les ferait pas remonter en pactisant avec le diable,
« Malheureusement, on ne peut pas l’exclure... » Viska était certes confiante mais l’expérience lui avait appris qu’avec MS il fallait s’attendre à tout, et surtout au pire. Raison de plus de ne pas utiliser ni la baguette, ni la plume ! Après, elle concédait que ce serait assez inhumain de remiser les hiboux des 4ème année, dans leur cas ça restait plus délicat, comme souvent il faudrait faire au cas par cas.
« Oui et puis sa passion pour les énigmes aussi… c’est insupportable ! » Depuis peu, tout le monde savait qu’en fait c’était une obligation car la magie de S était conditionnée par les probabilités qu’elle puisse être contrée, comme une sorte de sacrifice. Cela restait particulièrement agaçant quand on y faisait face, ce qui avait souvent été le cas de Viska malgré ses seize ans. « On ne sait pas vraiment s’il a été attrapé… MS l’a récupéré et c’est à peu près tout ce qu’on sait. Si ça se trouve il est toujours dehors à attendre que je sorte de Poudlard. » Cette idée abominable lui colla un frisson, mais il n’y avait qu’avec des personnes comme Karen – pas assez proche d’elle pour beaucoup s’émouvoir de cette pensée mais quand même assez dans son cercle pour être un peu courant des dernières nouvelles – qu’elle pouvait se permettre de dire un truc pareil à voix haute. « D’ailleurs, la baguette, si ça se trouve c’est à cause de ça. Pour me protéger au cas où il m’attraperait encore. » Sauf que le meilleur moyen de la protéger restait de ne pas le libérer dans la nature… Elle n’y comprenait plus rien !!!
Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Sam 6 Mar - 16:41
Karen sentait à quel point Spingate était perdue. Elle avait bien remarqué que la jeune fille était différente depuis son retour, et qui ne le serait pas en même temps après ce que lui avait infligé son père biologique ? Mais ses sentiments étaient bien plus perceptibles maintenant qu’elles étaient en face à face que lorsqu’elle était entouré de Jensen car Karen devait bien avouer qu’elle se laissait parasiter par les pensées protectrices et l’amour ridicule qu’éprouvait son ami d’enfance pour la blonde. Maintenant, elle pouvait clairement percevoir la peur de Viska de s’être perdue elle même après l’épreuve qu’elle avait traversée et il fallait bien avouer qu’elle montrait beaucoup moins de combativité qu’à l’ordinaire. La désagréable erreur qu’avait été son enlèvement aurait-elle au moins ce bénéfice ? D’avoir diminué son instinct rebelle ? Care avait toujours considéré que Spingate était facile à manipuler à cause de son optimisme nauséabond et de sa confiance absolue dans les autres mais on ne pouvait pas lui retirer qu’elle possédait des croyances profondément ancrées qu’il serait difficile de balayer. Karen n’était pas sûre que cette Viska là ait disparue pour toujours mais elle se trouvait désormais dans un sacré état de faiblesse. Or toute faiblesse, toute faille pouvait être exploitée.
« Il est doué pour le mensonge, et pour rentrer dans la tête des autres, ça doit être ça. » Elle posa un regard sur Viska. Elle était persuadée qu’elle n’avait pas à eu à supporter qu’une torture physique, mais que Nathan Symphonie lui avait aussi imposé une forme de torture mentale. On sous estimait bien souvent le poids et l’impact des mots mais il pouvait bien souvent s’avérer plus cruels encore que des blessures physiques. On pouvait obtenir des résultats très rapidement en blessant quelqu’un, mais les mots...les mots restaient bien plus longtemps en soi que des cicatrices. « On se dit toujours qu’on aurait pu faire plus, on regrette toujours. C’est humain », essaya-t-elle de tempérer tout en pensant en son for intérieur combien il serait facile de briser l’esprit de Viska. Il suffirait de la replonger dans les six jours d’horreur qu’elle avait traversé. Impitoyable, elle ? Oui, elle l’était très certainement mais personne ne gagnait jamais sans occasionner de victimes collatérales, comme l’avait d’ailleurs prouvé auparavant Payton Harris [Fille de l’ancien maître des Potions, ex-Poufsouffle, ex-préfète, qui avait été oubliettée parce qu’elle avait fourré son nez au mauvais endroit.]
Écartant cette pensée de son esprit pour le moment, Karen se concentra sur la fameuse nouvelle baguette de Viska. Karen avait grandi dans le luxe et n’avait jamais rien connu d’autre que l’aisance financière toute sa jeune vie mais elle avait vite compris en analysant les réactions de ses camarades que l’argent ne faisait pas tout pour certains et Viska en faisait partie. Elle n’était pas de ceux qu’on pourrait acheter avec un simple cadeau, aussi incroyable fût-il [et même si elle aurait dû montrer un peu plus de satisfaction, car personne d’autre ne pouvait se targuer de posséder une arme aussi formidable.] « Donc même si tu la laissais dans ton dortoir quand on partira d’ici pour les vacances, tu la retrouveras chez toi », déduisit Karen. Les élèves pouvaient adopter des stratégies différentes face à leur cadeau, ils pouvaient le laisser derrière eux, l’abandonner dans la salle sur demande ou s’en servir. Seule Viska n’avait pas le choix. Elle pouvait très bien décider de continuer de lancer des sorts avec son autre baguette, mais l’autre ne la quitterait pas pour autant. « Oui, les sortilèges sur ta baguette sont sacrément puissants. Et méconnus, je pense, de beaucoup de sorciers », commenta Karen en ne cachant pas, elle non plus, son ton impressionné -se calant ainsi sur la réaction de Viska. Cette dernière lui expliqua pourquoi elle se refusait à utiliser sa plume à révisions, l’autre cadeau qui, lui, avait été distribué à tous les cinquièmes années, bien choisi vu que l’examen le plus important du monde magique approchait pour eux. « Je comprends, répondit-elle alors qu’elle ne comprenait pas du tout, au contraire. Mais bon, je suis sure que ça ne dérangerait pas Jensen de t’aider à réviser, ni Peony d’ailleurs. » Spingate était si binaire ! [Elle possédait décidément énormément de défauts.] Elle paraissait voir le monde en noir et blanc. Elle pouvait se servir de sa plume à révisions, ça n’entacherait pas sa crédibilité de cheffe d’un groupe pseudo rebelle.
Karen se retint de sourire à la prochaine remarque de S. contrairement à beaucoup, elle appréciait les énigmes de la sorcière, cela satisfaisait son intellect. Quant à l’emprisonnement ou non de Symphonid, elle simula un frisson et prononça un « Tu crois qu’ils l’auraient relâché ? » faussement inquiet. Cela l’amusait parce que c’est une sadique que Viska croie Magicis Sacra suffisamment stupide pour laisser leur ancien allié en liberté. Et en même temps si ça pouvait contribuer à ce qu’elle reste dans son état de paranoïa...c’était du pain béni pour elle. « C’est sûr qu’au moins il ne pourra pas te désarmer bien longtemps. Reste qu’il préfère se battre à l’arme blanche... » Ce qui avait ses limites face à la magie, Karen n’en démordrait jamais malgré la position de la famille Symphonie sur le sujet.
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Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: Thème ↄ Espionne versus rebelle ↄ Viska Dim 7 Mar - 10:27
Espionne versus rebelle« Oui, ça c’est sûr… on ne peut pas lui enlever qu’il est intelligent. » Sur ces mots, deux pensées traversèrent Viska. La première c’est qu’avec deux parents biologiques aussi malins que les siens, et vu toutes les horreurs qu’elle devait vivre, le destin aurait pu la gratifier d’un peu plus d’intelligence. Non pas qu’elle soit bête, dans ce domaine elle était tout à fait dans la norme et avait même parfois des éclairs de génie, mais ce n’était clairement pas son trait dominant. La plupart de ses connaissances s’accorderaient pour dire qu’elle était surtout charismatique et pugnace et canon, n’oublions pas canon, ça restait des qualités utiles, Viska les trouvait seulement insuffisantes lorsque les adversaires en face étaient des personnes comme Nathan ou Freja.
La seconde pensée fut que Karen n’imaginait pas à quel point elle tapait dans le mille. Nathan avait très bien su trouver les points faibles de sa carapace d’assurance pourtant bien solide et s’y engouffrer. Viska avait bien compris à posteriori que si elle n’avait pas été capable de faire à Jensen une déclaration d’amour correcte (elle ne visait même pas le romantique sur ce point), c’est parce que Nathan avait réussi à la faire douter de sa relation avec son petit ami. Pas au point de douter pour de bon de Jensen – cela serait un comble vu qu’il était l’une des personnes à qui elle faisait le plus confiance -, mais assez pour avoir par moment des idées noires qui ne seraient jamais remontée à la surface sans l’intervention de l’ex-mangemort. Ainsi, si sa confiance en Jensen restait inébranlable, c’était celle qu’elle avait en elle qui pâtissait de son passage entre les mains de Nathan. Même si elle essayait de ne pas le montrer, elle se sentait parfois réellement comme la poupée sans autre intérêt que son physique qu’il avait prétendu qu’elle était. Seulement personne ne pouvait comprendre dans son entourage qu’elle ressente ça, cela semblait si facile à balayer comme idée lorsqu’on vivait la chose de l’extérieur.
Presque machinalement, elle coula un regard vers le miroir en pied du dortoir. Pinçant les lèvres, elle s’arracha en seulement une ou deux seconde de cette vision pour reposer son regard clair sur Karen. Elle ne répondit rien au sujet de son regret de n’avoir pas battu Nathan : peu importe combien elle fantasmât la mort de son père biologique, elle l’avait raté, point.
« Je pense que je n’aurais même pas eu le temps d’arriver à la gare qu’elle serait revenue dans ma besace même. » admit Viska d’un ton résigné – parfois il fallait savoir reconnaître sa défaite et en la circonstance, elle devait admettre qu’elle ne voyait pas comment elle allait se débarrasser de cette baguette -. « Hum… ça vaudrait peut-être le coup que je l’emmène cet été la faire examiner par Ollivander. » Ou plus probablement par son employée, le pauvre Ollivander n’étant plus de première jeunesse. Viska avait trouvé les quelques fois où elle l’avait rencontré qu’il radotait un peu…
« Ils le font déjà, mais ce ne sont pas vraiment des cours particuliers. » Elle leur faisait en général relire ses devoirs avant de les rendre et elle leur posait des questions quand elle n’avait pas compris quelque chose dans la journée – ou qu’elle avait eu une absence -. C’était plus des mises au point que de vrais révisions, Viska était d’ailleurs assez fière de ce côté là de constater que c’était de mieux en mieux : elle était nettement moins larguée qu’à sa sortie de l’infirmerie et arrivait maintenant à être à peu près dans ce qu’ils faisaient. Même ses notes augmentaient : sans être formidables, elles devraient lui permettre d’avoir toutes les BUSES dont elle aurait besoin en sixième année. Au départ, elle avait pensé garder presque toutes ses matières aux ASPICS, mais réflexion faite ce n’était pas forcément raisonnable après tout ce qu’elle avait vécu. À la place, elle comptait prioriser ses efforts, surtout que ça faisait encore pas mal de matières l’air de rien.
« J’en ai aucune idée... » répondit-elle avec, pour sa part, un frisson tout sauf feint. « Ce serait débile vu qu’ils disent qu’ils sont désolés de ce qui est arrivé, mais ça l’était tout autant de s’associer à lui au départ… et puis Nathan est le roi de l’évasion. Ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent se vanter d’avoir échappé deux fois à Azkaban. » Viska ponctua cette remarque d’une grimace mais décida de ne pas s’appesantir sur ce point : de toute façon, à moins que Blomberg se décide à lâcher l’info’, elles ne pouvaient que conjecturer.
« Comme tous les Symphonie. Blomberg m’a offert une baguette, Myrielle a envoyé un poignard, ça en dit long sur leurs préférences respectives. » La blonde tapota machinalement le poignard accroché à sa cuisse. Que ce soit lui ou la baguette, elle ne pensait pas que ça servirait vraiment en cas de nouvelle confrontation avec Nathan : n’est pas Harry Potter qui veut à pouvoir se dresser face aux mangemorts et le cas de celui-ci précisément était encore différent, il différait des autres soldats de Voldemort par son éducation d’assassin… et aussi parce qu’il n’avait pas exactement les mêmes obsessions qu’eux.
Prenant une inspiration qu’elle souffla avec un peu d’agacement, elle se leva vivement. « Bref. De toute façon, en parler ne fait rien avancer. Je vais rejoindre Jens’, tu viens avec moi ou tu retournes à ta chambre ? » Par réflexe inconscient, elle remit de l’ordre dans sa tenue et dans sa coiffure en attendant la réponse de Karen. Ensuite, elle hésita mais prit les deux baguettes sur le lit : la sienne et celle envoyée par Freja. Elle les mit toutes les deux dans la large poche cachée dans les plis de sa jupe : si c’était pour qu’elle y revienne toute seule, autant l’y mettre dès le départ pour le moment. Elle essaierai de voir avec les professeurs plus tard s’il n’y avait pas moyen de la détacher d’elle pour de bon en cassant les sortilèges. Elle doutait qu’ils aient une solution si le Ministère n’en avait pas trouvé mais mieux valait essayer et échouer que se résigner : voilà au moins une attitude qu’elle avait conservé. Ensuite, elle partit du dortoir pour retrouver son petit ami, essayant du mieux qu’elle put d’oublier la présence de la baguette dans sa poche.