Dix coups de batte et ça repart ★ Tony

Dix coups de batte et ça repart

'Cause even the stars they burn, some even fall to the earth. We've got a lot to learn. No, I won't give up. I don't wanna be someone who walks away so easily. I'm here to stay and make the difference that I can make.

Victoire & Tony

Victoire lança un dernier sourire rayonnant, conquérant à son équipe de Quidditch. Elle rayonnait d’une assurance qu’elle était pourtant loin de tout à fait ressentir mais, en tant que capitaine, c’était à elle de motiver les troupes et de faire en sorte qu’ils se dépassent. Elle n’avait pas le choix de leur offrir le visage de la Victoire qu’ils avaient toujours connue : déterminée, exigeante, autoritaire, et sure et certaine de gagner. Pourtant, alors que le match contre Poufsouffle, leur dernier match mais aussi le dernier match de l’année, se déroulerait dans seulement quelques jours, la toujours très confiante franco-anglaise ne se sentait pas aussi sereine que d’habitude. Même si la Coupe ne s’y jouerait pas, Serpentard l’ayant déjà emportée en gagnant leurs trois matchs, cet affrontement revêtait un enjeu particulier. Si Gryffondor écrasait les jaunes et noirs, ils obtiendraient une seconde place, certes celle dont ils ne rêvaient pas mais qui était certainement préférable au fin fond du classement. Vic rêvait de victoire, ce nom qu’elle portait, ce nom qu’on lui avait attribué en référence à celle de son oncle sur Voldemort, du monde sorcier sur les Mangemorts, depuis des mois maintenant mais à l’approche de la date fatidique, elle se sentait presque plus angoissée que fébrile. Et l’angoisse, ce n’était vraiment pas un sentiment qui lui était familier. Elle se mettait la pression depuis toujours, bien sure, ayant à cœur de réussir au moins aussi bien que ses parents et que les illustres membres de sa famille. Et puis, elle voulait prouver que remporter la Coupe de Quidditch l’an dernier n’avait pas été un simple coup de chance. Qu’en dépit de la défaite contre Serpentard, ils étaient capables de se relever et de se battre et que l’an prochain, ils seraient des adversaires redoutables.

Victoire lâcha un soupir en observant les différents membres de son équipe rejoindre les vestiaires, balais à la main. Elle en retint un. « Tony ! On se fait quelques passes à la batte ? » Nul n’ignorait au sein de son équipe que Victoire passait énormément de temps sur le stade de Quidditch à s’entraîner seule mais aussi qu’elle aimait cogner des Cognards pour évacuer sa frustration et sa colère. Cela lui permettait toujours de se détendre et de ne pas que son esprit se focalise sur le Quidditch toute la journée -même si, il fallait être honnête, le sport sorcier n’était jamais loin dans sa liste de préoccupations. Mais il y avait un moment où il fallait laisser les stratégies et les figures de côté pour penser à autre chose. Le problème, c’est qu’elle aimait en soi que son cerveau ne pense qu’aux matchs. Cela lui évitait de se concentrer sur un autre problème, et pas des moindres : le départ inexorable de Teddy. Le match contre Poufsouffle serait d’ailleurs le dernier où ils s’affronteraient. Il y avait bien les parties au Terrier où ils jouaient ensemble mais Victoire choisissait constamment le Métamorphomage et ses cousins avaient appris à grands renforts de cris et de bouderies qu’il valait mieux ne pas la provoquer en le prenant avant elle -même si James avait tenté le diable à plusieurs reprises. « Tu te sens comment pour le prochain match ? », demanda-t-elle à son coéquipier, revenant à une problématique plus actuelle.

Code Grey WIND.

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Feat. Victoire

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Tony n’était pas en nage, mais il ne sentait définitivement pas l’eucalyptus ni la lavande, ou peu importe quels arômes il y avait dans le savon qu’il utilisait. Il repoussa du revers de la main la frange qui lui barrait le front et menaçait de lui boucher la vue, alors qu’il s’apprêtait à atterrir. Il fit quelques pas en direction des vestiaires, traînant toujours un peu derrière par habitude : on n’avait pas si facilement l’air désinvolte, après tout. Lorsque son nom résonna subitement, Tony sentit un frisson parcourir son échine. Il craignait d’avoir fait une bêtise, de ne pas avoir les muscles suffisamment endoloris, que Victoire ait monitoré la quantité de liquide qu’il avait sué et jugé que cela était insuffisant, grâce à un sortilège mystérieux dont il n’aurait jamais entendu parler. Non, ce n’était pas le cas. Elle voulait simplement taper du cognard. Les bras légèrement lourds et engourdis, Tony savait pourtant que c’était une bonne idée pour pratiquer son endurance : on ne savait jamais réellement combien de temps les matchs dureraient. Et puis, ce n’était pas comme s’il détestait passer du temps à cogner dans ~~des trucs~~ les petites balles de quidditch.

« A’ec plaisir, Vic! » répondit-il, le souffle légèrement court. C’était sans le moindre doute le genre d’attitude qui faisait gagner des points de Victoire : se dépasser et prouver qu’on était prêt à tout pour emmener l’équipe de Gryffondor à remporter la coupe. Ou aussi près que possible, vu l’impossibilité d’être grands champions cette année-ci.

Tony tendit l’une des battes à sa capitaine, et enfourcha son balai alors que celle-ci lui demandait son pronostic pour le prochain match. Enfin. Pronostic était un bien grand mot : elle demandait surtout comment s’il se sentait prêt pour la rencontre envers les Poufsouffle. L’irlandais saisit l’un des cognards et le retint fermement entre son bras et son torse, le temps de s’éloigner de Victoire : la distance lui donnerait le temps de réagir si la balle magique sortait de son carcan et décidait de lui sauter au visage. Quant aux ecchymoses qu’auraient Tony demain, ça n’était pas grave. Ses colocs risquaient bientôt de ne plus le reconnaître tant il commençait à manquer de bleus un peu partout.

« J’ai confiance qu’on va gagner. J’me sens prêt en tout cas. On a de bonnes stratégies, et on connaît leurs faiblesses. »

Gagner, pour commencer, en faisait partie. C’était un peu vache, dit comme ça, mais on pouvait difficilement donner tort à Tony : le match qui approchait serait leur quatrième défaite consécutive. Ou troisième? Non, quatrième, en conclut Tony, puisqu’il y avait quatre équipes. Jamais l’idée qu’on ne jouait pas contre soi-même lui parut significative. Le hic dans toute cette histoire, c’était aussi que, pour le coup, Victoire jouerait contre son petit ami. Pour la dernière fois. Tony n’était pas académiquement brillant, mais il n’avait pas non plus les capacités sociales d’un Serdaigle moyen : s’il voulait s’assurer que Victoire était sereine, ou aussi près de la sérénité que possible pour Victoire, il n’était pas certain que c’était le bon moment. Pas avec une batte dans la main et un boulet de canon magique qui alternerait de cible entre eux. Parlant de, il lâcha la pression sous son aisselle. Il crut entendre son pectoral l’en remercier, mais cria plus fort pour que Victoire l’entende poursuivre la conversation.

« Et toi? Satisfaite de nos entraînements? »

Victoire savait, en toute objectivité, qu’elle était une bonne capitaine ~~elle ne le pensera plus au prochain match~~. Elle était autoritaire, il est vrai, car cela faisait partie intégrante de son caractère. Elle avait toujours aimé mené ses cadets à la baguette magique et dans le jardin du Terrier, c’était bien souvent sa voix qui résonnait le plus fort -de toutes manières, c’était un peu à qui réussissait à parler le plus fort dans cette famille, pas étonnant donc que son papy Arthur devenait sourd avec l’âge à moins que ce ne soit qu'un prétexte pour éviter d’écouter Ron lui raconter pour la millième fois son splendide but lors du dernier match de Quidditch en l’an -8000 et qui avait permis à Gryffondor de gagner la Coupe. Mais savoir donner de la voix et ne pas avoir peur d’ouvrir sa grande bouche étaient des qualités essentielles pour être un bon capitaine ~~son équipe est en désaccord avec ça~~ : face aux spécimens en face d’elle, il ne fallait pas se laisser désarçonner. Mais pouvoir porter, avec grande fierté, le badge de capitaine avait toujours été le rêve de Victoire ~~ça et sortir avec Teddy, bien évidemment~~ et il était hors de question qu’elle ne se loupe. L’an dernier, après trois ans de domination de Poufsouffle, elle avait conduit les lions à porter la Coupe de Quidditch et cela faisait immanquablement partie de ses meilleurs moments à Poudlard. La Coupe revenant de manière certaine à Serpentard cette année, elle ne pouvait qu’espérer limiter la casse.

Victoire était aussi une bonne capitaine car elle savait reconnaître les bons éléments, réussir à les recruter, par exemple elle avait décidé Isaac à compléter l’équipe des poursuiveurs car elle le savait capable de tout donner pour l’équipe ~~Isaac, sache que si Gryffondor a perdu, c’est en grande partie à cause de toi,~~ comme son camarade de chambre Tony qui était un batteur pugnace et efficace ~~quand il n’y a pas de match officiel~~. Comme elle avait besoin de se défouler après cet entraînement, elle lui proposa de battre le Cognard avec elle et le jeune homme accepta. C’était ce genre de personnes, toujours déterminé, même après une heure intense passée sur un balai, qui s’impliquait sans qu’elle n’ait besoin de le demander qu’elle avait plaisir à côtoyer sur un terrain.

Tony lui tendit l’une des deux battes et Vic la saisit en le remerciant d’un sourire rayonnant -le même sourire avec lesquels elle faisait passer ses discours post match ~~"si vous vous loupez, je vous vire tous et je demande à mon arrière-grand-mère de m’envoyer ses amies Vélanes pour vous bombarder de boules de feux"~~. Elle remonta sur son balai, tapa son pied droit sur le sol pour s’envoler d’un petit mètre. « On a certainement des meilleures stratégies qu’eux ! Je ne sais pas qui Alan va coller en attrapeur, mais ce ne sera sûrement pas une réussite ~~à moins que les dès ne décident, honteusement, de ne pas être avec nous~~. » A côté, les rouges et or avaient une sacré carte dans leur manche en la personne de James. Son cousin n’avait pas seulement hérité du talent de son père, mais il est était aussi fier qu’elle et après la défaite contre la maison qu’il détestait le plus à Poudlard, il était déterminé à battre Poufsouffle, même si son ami d’enfance et filleul de son père serait en face. « Oui, très satisfaite. Bien sûr, on est jamais sûr de rien retenez cette phrase, mais j’ai confiance en notre équipe. On est plus soudés et forts que les Poufsouffles. » Sa voix reflétait son assurance habituelle. Elle ne pouvait pas se permettre d’énoncer trop de doutes devant Tony mais au fond d’elle, elle savait qu’il ne fallait pas sous-estimer l’équipe adverse. Ils n’avaient pas gagné trois ans de suite pour rien. Voyant arriver le Cognard à toute vitesse vers elle, elle la frappa avec force vers les anneaux, ceux là même dans lesquels elle comptait bien mettre le plus de buts possibles ~~tout ça pour en rater les trois quarts, bravo~~.

679 mots

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Feat. Victoire

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Tony était parti pour la gloire. Il avait monté comme s’il cherchait à atteindre le ciel, et freina l’allure en remarquant la trajectoire en contre-plongée du cognard libéré. Il surplombait déjà sa capitaine d’une dizaine de mètres, et décida donc de se calmer les ardeurs et de redescendre plus près du plancher des vaches. Pas trop bas, non plus : ce n’était pas un balai-jouet pour gamins qu’il chevauchait fièrement, mais un vrai de vrai balai de compét’ ~~fourni par l’école~~.

La descendante vélane se disait satisfaite par les entraînement et par la cohésion de l’équipe. Nul besoin de préciser non plus qu’ils possédaient l’attrapeur Potter. Fils et petit-fils de deux légendes de Poudlard, il était presque certain que le gamin ait hérité de ce talent familial et sache usurper le vif d’or au nez et à la barbe de quiconque sera attrapeur chez les blaireaux.

Le bruit sourd qui résonna dans le stade vide indiqua que le cognard avait bien rencontré la batte de Victoire. Il alla se perdre du côté des cerceaux géants, alors que l’irlandais répondais à sa capitaine en s’époumonant. Au sens figuré, évidemment. Il avait du souffle, grâce à ses entraînements au lac.

« T’as rien à craindre d’Alan. Il assure pas autant qu’toi comme cap’taine. Pis comme ils ont pas d’attrapeur attitré, pas entraîné, y’a qu’la chance qui peut jouer en leur faveur. »

Les cheveux de Tony, légèrement humectés après la séance intense de sport, furent soulevés par une brise naissante, alors que du coin de l’oeil il observait le large volte-face du cognard, qui prenait la direction du batteur. Un large sourire satisfait se dessina sur son visage alors qu’il attendait patiemment son arrivée, plutôt que d’aller à sa rencontre. L’indolent personnage pris même le temps d’effectuer une vrille avant de reprendre la conversation.

« Y’a un d’leurs poursuiveurs sur l’quel je devrais m’concentrer ? » interrogea-t-il le plus naturellement du monde. Ce n’était pas pour rien qu’il avait la réputation de s’acharner contre un même joueur. Certes, il en avait parfois marre et décidait de relever la partie en dirigeant le cognard vers un joueur sans méfiance. C’était le double avantage, à ses yeux, de cette tactique : tanner le joueur harcelé au point où il ne savait plus se concentrer sur le match en cours, tout en se laissant la marge de manœuvre pour prendre les coéquipiers dudit joueur par surprise, lorsque l’occasion se présentait. « Qui s’distingue des autres? »

Une menace potentielle, quoi. Ces gens devenaient étrangement beaucoup moins menaçants dès qu’ils se retrouvaient avec une rotule éclatée ou une épaule disloquée. Surtout si l’impact avait lieu avec une certaine force. Et Pédro pouvait en fournir, de la puissance. On croyait souvent à tort, au premier regard, que sa taille inférieure à la moyenne signifiait qu’il ne savait pas laisser sa marque avec sa batte. C’était oublier qu’il était costaud et que, même s’ils n’étaient ni saillants ni dessinés, ses muscles étaient bien présents. Juste conservés un peu plus au chaud que chez ceux qui les exhibaient comme si leur peau était trop courte pour leur corps.

Le batteur piqua vers le sol un moment avant que le cognard n’arrive à sa portée. La boule métallique changea aussitôt de cap pour adapter sa trajectoire, et Tony raffermit la prise de ses jambes sur son balai. La tête en bas, il désirait travailler cette posture. On ne savait jamais quand cela pourrait lui être utile. Regardant par-dessus son épaule, ou dessous vu sa position, il attendit le moment opportun et envoya valser la boule ailleurs, d’un revers de cognard bien maîtrisé. C’était une technique relativement simple, qu’il connaissait donc depuis un moment, mais qui manquait grandement de précision.

Victoire se rengorgea lorsque Tony lui assura qu’elle était une meilleure capitaine qu’Alan. Il n’y avait pas à dire : ce genre de compliments faisait du bien à son ego et à son moral. Et ce n’était pas comme si elle l’avait menacé pour qu’il dise ces mots ~~mais elle en aurait été capable~~ ! Non, Tony se montrait honnête et reconnaissait simplement son talent à sa juste valeur. Victoire avait beau posséder une personnalité clivante, qui lui attirait autant d’amis que de personnes qui ne pouvaient pas la voir en peinture, et elle savait bien que certaines personnes dans son équipe pouvaient trouver ses méthodes trop autoritaires et brusques, mais elles étaient efficaces. Le plus important, au final, c’est que Victoire avait réussi à fédérer autour d’elle de très bons joueurs, et que la force de son collectif dépasserait sûrement celui des Poufsouffles ~~excès de confiance : on voit ce que ça a donné, comme pour la France face à la Suisse~~. « Tu es gentil, Tony, mais Alan a tout de même fait gagner son équipe trois ans de suite », fit-elle néanmoins remarquer, faisant preuve ~~pour une fois~~, d’une bonne foi absolue. Elle n’était pas sure, elle qu’elle réussirait un tel exploit. Depuis l’an dernier, le niveau du championnat de Quidditch avait, semble-t-il, monté d’un sacré cran –Gryffondor était monté d’un cran avec Victoire aux commandes de l’équipe. « Un coup de chance n’est pas à exclure ~~c’est d’ailleurs ce qu’il s’est produit~~, ou un coup de malchance pour nous. Alors vaut mieux être bien préparé ! » La préparation, que la préparation, c’était un peu son mantra. Vic s’entraînait sans relâche depuis cinq ans pour être la meilleure poursuiveuse de sa génération. Elle disposait d’un certain talent naturel mais comme elle n’avait de cesse de le répéter à son cousin James, un talent naturel n’était rien si on ne passait pas son temps à le développer et à l’améliorer. Mais elle était largement capable d’évoluer au niveau professionnel, elle le savait, et elle ne bousillerait pas sa chance de le prouver en faisant de Gryffondor la meilleure équipe qui soit ~~c’est un peu raté pour le moment~~.

Du moment où elle avait joué son premier match de Quidditch, sur un balai jouet, avec ses oncles, avant que sa mère et sa grand-mère n’interrompe la partie car il était apparemment irresponsable qu’une enfant ne joue avec eux, Victoire avait su qu’elle serait poursuiveuse, comme sa tante Ginny. Elle aimait néanmoins taper dans les Cognards avec une batte, cela avait pour effet de la relaxer, tandis que voler avec le Souaffle dans les mains avait plutôt tendance à faire remonter son adrénaline. « Eh bien tout dépend de l’attrapeur encore une fois…mais Alan et Prudence lancent bien leurs Souaffles, alors je les ciblerai en premier si j’étais toi. » Bien sûr, leur gardien s’était également entraîné davantage pour se préparer aux assauts des jaunes et noirs pour le succès qu’on connaît. Mais elle savait que Tony pouvait faire des ravages avec sa batte, c’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait tenu à ce qu’il fasse partie de son équipe de titulaires. « Encore une fois, Alan. C’est vraiment lui la pierre angulaire de l’équipe. Si tu le touche, leur petit trio avec Quino s’effondre », répondit-elle alors que Tony lui demandait quel joueur se distinguait le plus. Alors qu’un Cognard volait vers eux, Tony décida de se la jouer tête en bas. Vic admira sa technique avant d’ajouter : « Leurs batteurs ne sont pas oufs. Enfin, il y a bien Teddy mais…il n’a pas ta combativité. » Elle s’en voulait d’émettre ainsi une critique envers son petit-ami mais elle était tout à fait juste. A vrai dire, hormis Prue, les Poufsouffles avaient tous cet état d’esprit : ils étaient avant tout là pour participer. Quel mot de loser, franchement !

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Feat. Victoire

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Victoire qui reconnaissait les mérites d’un joueur d’une équipe adverse. Non. D’un capitaine adverse, pardi! Voilà qui devait être signe qu’elle était plus satisfaite de l’entraînement de son équipe, et de leur progression en général. Était-ce sa manière d’admettre, en quelque sorte, qu’ils étaient une équipe talentueuse et accomplie, dont elle pouvait être fier du niveau, malgré la sévérité de son leadership? Dans tous les cas, le batteur n’était pas pour lui dire qu’il n’agissait que rarement par pure gentillesse : aussi bien laisser les gens se bercer des illusions qui leurs convenaient. Il avait beau apprécier Victoire, ça ne suffisait pas pour justifier de la bonté gratuite. Soit il était honnête, soit il croyait avoir quelque chose à gagner au change. La plupart du temps, la première option était la bonne.

« C’est pas nous qu’on aura b’soin de chance », avait-il rétorqué avec beaucoup plus d’aplomb que sa déclaration ne respectait les règles de grammaire. Ça ne l’empêcherait pas de faire le plein de portes-bonheurs et autres rituels, au cas où, ne savait-on jamais…

Cela ne voulait pas dire pour autant qu’il était en désaccord avec la blonde : sa propre avó lui disait toujours qu’on n’était jamais trop préparé, et ce que Alex disait faisait lieu de commandement dans la vie du garçon. Sa grand-mère était l’incarnation même de la sagesse.

Le gryffondor hocha de la tête alors qu’il écoutait sa capitaine. Entre le mouvement répété et le vent qui lui soufflait au visage, ses joues n’étaient pas sans rappeler celles d’un molosse en voiture. Il devait donc garder un œil sur Alan et Prudence, mais prioriserait le poufsouffle à sa comparse. Le bon jet ~~donc un tir qui toucherait, déjà~~ pourrait grandement affecter le cours du match.

Tony attendit de revenir la tête dans le sens du monde avant de répondre à Vic. D’une part, ça lui laissait le temps de ne pas dire la première imbécillité qui lui traverserait l’esprit : la capitaine était aussi passionnée quand le sujet était Teddy que lorsqu’il était question de quidditch. Un mot de travers et il pourrait aussi bien se retrouver suspendu de l’équipe. Et alors, adieu sa carrière professionnelle. C’était évidemment une exagération : Victoire savait ce qui était bon pour l’équipe et il y avait fort à parier que se départir de son meilleur batteur ~~coucou Alexandre~~ n’était pas optimal.

« L’a plein d’autres qualités. »

C’était un peu plat, presque prudent, mais c’était indéniablement vrai. Pour un blaireau, avait mentalement complété l’irlandais. Il n’avait rien contre les étudiants d’Helga à proprement parler, mais il devait admettre qu’il les trouvait généralement très neutres, à la limite ennuyants. Il n’aurait pas été surpris qu’ils changent les couleurs de leur maison pour le beige et le gris, un peu à la manière de ces grandes villes impersonnelles, comme Londres, New York ou Paris. Du moins, pour ce qu’il en avait vu à la télé : il n’était jamais allé sur le continent; aucun continent. Aussi bien dire qu’il ne s’était jamais lié avec énormément de jaune et noir. Moins que les élèves des autres maisons. Alors que poufsouffle avait la réputation d’être la maison des gens amicaux, c’était un peu le comble!

« L’est plutôt beau gosse, déjà. » Tony envoya un clin d’oeil à sa capitaine, mais reporta aussitôt son attention sur les sphères volantes. Il n’avait jamais eu de mal à commenter la gente masculine autant que féminine, mais ce n’était que parce qu’il était bien avec lui-même et savait où allaient ses préférences.

« Mais bon, j’devrais plutôt dire des qualités qu’on partage pas, lui et moi. » Comme l’humilité, peut-être? Malheureusement, Tony n’y pensa même pas. Il fit mine de réaliser quelque chose de choquant. « Enfin, si y’en a. M’dis pas qu’on est pareil, lui pis moi! » L’éloquence, aussi, devrait figurer sur cette liste. Tony se tut toutefois, pour l’instant, et tapa un cognard de toutes ses forces, en visant loin de la poursuiveure.

Victoire ne comptait pas sur la chance pour gagner un match de Quidditch, elle n’avait jamais compté dessus d’ailleurs. Victoire ne comptait que sur son talent, et sur celui des membres de son équipe, pour remporter la victoire et sauver l’honneur de la maison des Gryffondors. Elle pensait déjà évidemment à l’an prochain, au meilleur moyen de se rattraper et de prouver que leur succès l’an dernier lors de la Coupe de Quidditch, la première année où elle avait été capitaine, n’avait pas justement été un coup de chance. Mais chaque chose en son temps. Ils avaient le match contre Poufsouffle à gagner d’abord. « Parfaitement ! Poufsouffle peut trembler ! », affirma-t-elle avec force et conviction. Elle devait donner l’exemple en tant que capitaine, se montrer inébranlable, donner confiance en son équipe pour qu’ils ne tremblent pas le jour J et en même temps éviter les excès de confiance en se montrant réaliste sur leurs capacités à tous. C’était un exercice délicat, mais Victoire jugeait, en toute modestie ~~oui elle connaît ce mot~~, qu’elle se débrouillait plutôt pas mal. La preuve, malgré son côté autoritaire et son exigence lors des entraînements, personne ne traînait les pieds pour se rendre au stade et tout le monde restait motivé, en dépit de la victoire assurée de Serpentard dans la Coupe de Quidditch.

Tony lui demanda qui il devait cibler en premier et Victoire lui répondit. Elle ne pouvait que saluer l’engagement de son batteur dans le match. Bien sûr, Vic tenait à ce que tous les membres qui l’entourait au sein de l’équipe de Quidditch se montrent aussi combattifs qu’elle, mais elle savait que Tony rêvait de faire carrière, lui aussi, au niveau professionnel, aussi s’investissait-il sans doute un peu plus que d’autres et Vic remarquait et appréciait cet investissement. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle se montrait cool avec lui, bien au contraire, elle traitait tous ses joueurs de la même manière et attendaient de tous qu’ils soient au top, et elle-même devait toujours être au top. Elle ne pouvait pas faillir. Elle n’avait pas le droit à l’erreur.

Victoire eut un sourire amusé lorsque Tony fit remarquer que Teddy possédait un tas de qualités, dont le fait d’être bien fait de sa personne. Souhaitait-il vraiment qu’elle se lance sur le sujet "Teddy et tout ce qui faisait son charme" ? Elle ne le pensait pas ! « Un peu plus et je vais finir par croire que tu as des vues sur lui Tony ! », plaisanta-t-elle, décidant sagement qu’un monologue sur Teddy, sa beauté, ses cheveux, n’était pas préférable alors que Tony pouvait décider de sauter de son balai ~~d’une manière totalement rationnelle et censée~~ pour éviter d’endurer cela. Il y avait aussi des Cogneurs à proximité, Victoire ne l’oubliait pas, et Tony pouvait très bien lui en envoyer un par erreur pour la faire taire. Mais Tony préféra viser loin d’elle, à son grand soulagement. « Tu es un très bon batteur Tony, tu es très drôle et très sympathique, et ça, c’est des qualités que partage Teddy ! », assura-t-elle avec bonne humeur avant de sortir sa baguette pour lancer le sortilège d’Attraction pour attirer les Cogneurs tout en baissant le manche de son balai vers le sol pour s’y diriger. Bien sûr, Teddy était incomparable, il était le meilleur, le plus beau, le plus fort à ses yeux. Personne ne l’égalerait jamais, mais Vic pouvait aussi tout à fait reconnaître les qualités d’autres personnes. « Je suis sure que tu feras un tabac face aux Poufsouffles ! », déclara-t-elle avec assurance en atteignant le sol, tout de même rassurée par ce tour de chauffe. Maintenant, il était temps de passer à la douche !

Terminé pour Victoire

Dix coups de batte et ça repart

Feat. Victoire

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Poufsouffle pouvait effectivement bien trembler. De toute manière, c’était l’un des trucs auxquels les blaireaux avaient un talent naturel. Remarquez bien, aux yeux de Tony, les trois autres maisons étaient celles de la couardise, donc son opinion sur le sujet n’avait que très peu d’importance. Indubitablement biaisé, Tony ne semblait pas en être le moindrement complexé pour autant. Ils vaincraient contre Poufsouffle, cette fois, comme c’était dans l’ordre naturel des choses, puis contre les autres maisons, et ramèneraient la coup dans leur tour. Après tout, il fallait bien faire honneur au nom prémonitoire de leur capitaine, et au talent inégalé des Gryffondors sur un balai. Dans la motivation et la bonne humeur, Tony poursuivait leur exercice, et ~~se défoulait~~ tapait les cognards avec délectation. Il en profitait pour revoir, réviser et pratiquer des techniques de batteur plus rares et inusités, mais qu’il devait s’assurer de bien maîtriser, pour la journée où il en aurait besoin. Pour frimer, également, ne le cachons guère. Surtout, parce que la journée où un chercheur de talents mettrait les pieds à Poudlard, Tony se devait de l’impressionner afin d’être recruter dans une équipe de renommée, pas dans l’une de celles qui font le bas des classements.

Le luso-irlandais fit un virage en épingle pour prendre le cognard à revers, et était presque persuadé que Victoire avait apprécié son humour particulier au sujet de son partenaire. Informel à son habitude, il avait marqué le trait grossièrement, et n’attendit pas longtemps la réplique de la sixième. Tout sourire, il fit mine d’hausser les épaules avec culpabilité, jouant le jeu du mec surpris à en pincer pour quelqu’un. « T’aimerais mieux qu’j’aie des vues sur toi, ou sur lui? » demanda-t-il faussement, tout juste avant d’éclater de rire. Il ne pousserait pas sa chance, non plus, et décida de prendre la réponse de Victoire pour un avertissement final. « Je rigole », protesta-t-il pour la forme, « mais en tout cas, si j’entends c’genre de rumeurs, j’saurai qu’ça vient d’toi. »

L’avalanche soudaine de compliments n’était toutefois pas pour lui déplaire. S’il n’était pas particulièrement du genre à aller à la pêche aux compliments, mais il n’allait certainement pas faire le timide ou jouer aux humbles quand ça lui était servi sur un tel plateau doré. Bon, Weasley aurait pu dire qu’il était un excellent batteur. Il pouvait bien comprendre qu’elle n’affirme pas qu’il soit le meilleur : ça pouvait faire mauvais genre de sembler avoir un préféré. Elle s’était bien reprise par la suite.

Le batteur suivit la capitaine vers le plancher des niffleurs alors qu’elle donnait le signal de la fin de l’entraînement. Ou plutôt, de son extension. Tony descendit en une grande spirale, peu pressé de remettre les pieds dans le château où de bien moins plaisantes choses l’attendaient. Des devoirs, des élèves studieux, et des cours. Heureusement, devait-il d’abord se décrasser de la sueur et de la poussière de l’entraînement. Ça retardait l’inévitable, aussi puéril que ça puisse être. À quelques mètres au-dessus de la capitaine, qui lui assurait qu’il ferait un tabac face aux Poufsouffles, Tony lui rétorqua avec un surplus de confiance qui frôlait l’arrogance.

« J’sais. J’fais toujours un tabac auprès des groupies. Tu sais bien que j’me cherche pas d’relation. Elles pourront toujours rejoindre mon fan-club. » Il aurait bien comparé le destin de l’équipe à des quilles, mais n’était pas certain que la référence au bowling parlerait à la sorcière de naissance. « J’suis d’attaque. J’ferai peut-être enfin mon premier coup du chapeau! » Sur cette promesse on ne pouvait plus optimiste, et qui se révélerait pas avérée, Tony atterrit à son tour et, batte sous le coude, se dirigea vers les vestiaires où sa fiole d’essence de murlap l’attendait.

653 mots
Sujet conclus

» Sortie en fanfare ♦ Tony O'Donnell
» - | - Les douze coups de Minuit - | - - | PV | -
» Grincements et coups d'épée (TERMINE)
» Coups de foudre et maux de tête [ Tina ]
» Pour l'amour du sport(if) {PV Tony}