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 PV • je freine à deux mains.

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Jensen McGowan
Jensen McGowan
Capitaine de Serpentard

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Âge : 17 ans (20.06.2000)
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Ξ Sujet: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyLun 5 Avr - 0:00

Jensen & Viska.
On s'fait si bien du mal, on l'fait si bien, j'crois qu'ça devient animal. Pourquoi tu t'fais la malle quand j'te veux du bien. Quand j'te fais du mal tu reviens. Dis-moi si j'te fais mal quand j'te fais du bien.
La lettre était arrivée sans que Jensen n’y voit quelque chose d’étrange. L’annonce qu’elle contenait, elle, avait été, par contre, bien plus surprenante et le capitaine des vert et argent devait bien avouer qu’il ne s’y était absolument pas attendu. Bien entendu, Jensen recevait souvent du courrier à l’école. Tous les matins par exemple, il recevait la gazette du sorcier, comme de nombreux autres élèves. A intervalles réguliers, il recevait des missives de sa mère, lui demandant comment il se portait, comment se portait Viska, s’ils avaient besoin de quelque chose qu’ils n’avaient pas à l’école, bref, la liste était longue. Alors non, en soit, recevoir une lettre de la part de sa mère n’avait rien de surprenant du tout, loin de là. Depuis quelques jours, d’ailleurs, il attendait justement qu’on lui dise si, enfin, sa nièce était née. Haven lui avait annoncé que, comme ils s’en étaient tous doutés, la grossesse d’Heaven s’était compliquée sur les derniers mois. Sa sœur aînée, qui devait normalement accoucher à la mi-juillet, avait quitté l’école début mai, deux mois et demi avant la fin théorique de sa grossesse. Et à peine un mois plus tard, elle avait été admise à Sainte Mangouste, potentiellement capable de donner une nouvelle fois la vie un peu prématurément. Alors forcément, Jensen attendait qu’on lui annonce qu’il était une nouvelle fois tonton, surtout qu’il savait qu’il serait le parrain de ce nouveau-né. Sa sœur le lui avait déjà demandé, il y avait plusieurs mois de cela. Alors oui, il était excité et impatient. Parce que malgré tout, malgré son sale caractère et ses idées pourries, il aimait sa famille, et il aimait ses neveux et nièces. Viska, d’ailleurs, pouvait en témoigner sans peine, elle l’avait vu s’occuper de Gabrielle et Terence le jour du Nouvel An.

La lettre en elle-même, donc, n’avait rien de bien surprenant. Le contenu par contre, c’était autre chose. Un stage. Jensen ne s’y était vraiment pas attendu, pas après ce qu’il s’était passé en février, pas après ce que Viska avait vécu. Et pourtant. Sa mère avait arrangé les choses avec Samuel, le beau-frère d’Heaven, ancien capitaine et désormais entraîneur des Pies de Montrose. Suite à la saison réussie de Serpentard et malgré le fait qu’il n’avait pas participé au dernier match de son équipe, Samuel avait accepté de l’intégrer à son stage intensif qui se déroulerait sur un mois et demi pendant les vacances d’été. Si l’occasion était trop belle pour être refusée, et qu’il devait bien l’avouer, Jensen était, au fond de lui, ravi de cette opportunité après avoir remporté la coupe de Quidditch pour sa première année en tant que capitaine, de nombreuses questions se bousculaient désormais dans son esprit. Il reposa les yeux sur la lettre, où on pouvait lire :

« Mon chéri,

Ton père et moi avons discuté et il nous semble important pour toi de déconnecter un peu cet été. Tout ce qui est arrivé avec Viska est certes, navrant et atroce pour elle, mais tu n’es qu’un adolescent. Tu ne peux pas prendre la place du Ministère et des Aurors pour la protéger, même si c’est là ce que tu souhaites le plus.

Nous comprenons et savons que tu l’aimes énormément, mais en tant que parents, nous devons, nous aussi, prendre des décisions pour ton bien-être. Aussi, nous avons discuté avec Raphaël et son frère, et il nous est apparu que la meilleure option était de t’occuper l’esprit avec autre chose. Samuel a donc accepté de t’intégrer au stage estival des Pies de Montrose, suite aux recommandations de Raphaël et à la victoire de Serpentard à la coupe de Quidditch. Tu partiras le trois juillet pour Montrose, où tu resteras jusqu’au quatorze août, le jour de fin de ce stage. Nous savons tous à quel point tu rêves d’intégrer cette équipe à la sortie de Poudlard, alors ne rates pas ta chance, d’accord ?

Si l’idée te venait de refuser, sache que nous avons déjà fait tout le nécessaire avec Samuel. Tu n’as donc pas d’autre choix, et je suis sûre que tu finiras par comprendre que nous faisons cela pour ton bien et non contre toi.

PS: Heaven va bien, Erwan s’occupe d’elle, le bébé et elle ne sont pas en danger, elle ne devrait pas accoucher avant encore une petite quinzaine de jours.

Je t’aime,
Maman »


Le capitaine des verts et argent ne savait pas trop ni comment réagir ni quoi faire. Clairement, sa mère avait paré à toutes les éventualités, puisqu’apparemment, râler ne servirait à rien. Pourtant, ce n’était pas comme si elle n’était pas au courant de la situation. Preuve en était, elle le disait elle-même, elle savait ce qu’il ressentait, même si lui-même avait bien du mal à l’accepter et encore plus a le partager. Alors certes, sur un plan purement physique, ils n’avaient aucun problème, plus depuis quelques temps en tout cas, mais pour le reste... Jensen restait assez hermétique et n’avait pas prononcé les trois mots qu’il avait entendu Viska lui dire un peu plus de deux mois auparavant.

Fronçant les sourcils, il replia la lettre avec précaution et la remit dans son enveloppe. Il ne savait pas quoi faire. Innocemment, naïvement peut-être, il avait pensé que Viska passerait l’été chez lui. C’était plus sûr que chez ses parents moldus, c’était clair et net et il était de toute manière hors de question qu’elle remette les pieds là-bas tant que son fou furieux de père courait toujours dans la nature... Il y avait bien l’option « Myrielle » et si Jensen ne remettrait jamais en question les capacités de la rousse pour défendre sa nièce, il préférait savoir la blonde chez lui, sous couvert d’une bonne centaine -voire même plus- de sortilèges appliqués par le Ministère. Viska elle-même avait dit qu’elle s’était sentie bien chez lui pendant les vacances d’hiver où elle avait débarqué sans prévenir, alors qu’une fois à l’école, tout était parti à vau-l’eau. C’était bien la preuve que les sortilèges qui entouraient le manoir McGowan étaient performants, non ?

Cela étant, il fallait déjà qu’il voit Viska. La trouver, pour lui montrer la lettre, pour savoir quoi faire. Au fond de lui, un sentiment étrange se réveille. Une peur, une anxiété, une angoisse qu’il ne con agissait que trop bien pour l’avoir ressentie pendant six jours, alors que l’écossaise avait disparu sans laisser de trace. Il la trouva finalement dans la salle commune des vipères. « 'Ska, tu peux venir s’il te plaît ? Je voudrais te montrer un truc. » S’il ne transpirait pas la joie de vivre, la blonde devait sans doute également voir qu’il ne comptait pas l’embarquer pour un petit tête-à-tête bouillonnant comme ils en avaient l’habitude. Il l’emmena en dehors de la salle, cherchant un couloir vide. Les cachots étant seulement peuplés par les vipères, ce ne fut pas très long. Il lui tendit la lettre, sans dire un mot, ne sachant pas vraiment quelle réaction elle aurait ou quelle réaction il avait envie qu’elle ait.
acidbrain


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Viska Spingate
Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyLun 5 Avr - 7:57

Je freine à deux mainsQuelle était la morale de la fable de La Fontaine « Perrette et le pot au lait » déjà ? Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux : Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes ? Viska avait espéré passé des vacances reposantes, de préférence durant lesquelles elle pourrait voir Jensen. Elle n’envisageait cependant pas de squatter à Lairg pendant deux mois – elle était bien élevée et s’était déjà trop imposée aux vacances de Noël selon ses propres principes -, elle pensait plutôt qu’ils se verraient régulièrement comme n’importe quel couple en vacances. Et il n’y avait rien que Viska ne souhaitât plus qu’un peu de tranquillité désolée choupette mais c’est encore pas pour cette fois, de normalité, de douceur... en bref de tout ce qui manquait à sa vie depuis presque six mois. Pourtant, adieu veau, vache, cochon, couvée rêves de félicité : ils se heurtaient brutalement à la réalité.

Viska s’était douté que quelque chose n’allait pas quand elle avait vu Jensen arriver pour demander à lui parler, elle s’était donc d’ors et déjà blindée. Heureusement, elle était très douée pour ça – par la force des choses, elle n’avait guère eu le choix – et quand Jensen lui avait tendu la lettre de sa mère, elle demeura impassible. Elle réussit à conserver une expression neutre pendant sa lecture bien qu’elle tiqua un peu à la mention des sentiments supposés de Jensen : alors qu’elle s’était déclarée sans écho depuis des semaines, elle n’arrivait pas à croire que tout le monde s’accroche à l’idée que son petit ami l’aimait. Elle ne parvenait pas à savoir si tout le monde péchait par excès d’optimisme ou s’ils étaient tous parfaitement naïfs. Cela étant, elle avait bien conscience que ce n’était pas du tout le propos – pour tout dire, que ça ne le soit jamais était bien le problème – et que Jensen s’attendait à ce qu’elle réagisse d’une manière ou d’une autre (et pas sur tout ce qui avait trait à la grossesse de sa sœur, encore que Viska soit contente d’apprendre que ça allait à peu près de ce côté là).

Elle avait de la peine mais elle n’arrivait plus vraiment à se souvenir de ce que ça faisait d’être bien, alors elle supposait qu’elle parviendrait à se faire une raison au sujet des vacances. Pleurer un bon coup était tentant, cependant ça lui aurait donné des airs de fille capricieuse : elle était quand même bien placée pour savoir qu’il y avait pire dans la vie que d’être séparée 6 semaines de son petit ami ! Et les parents de Jensen n’avaient pas tord, c’était une belle opportunité.

Viska n’avait jamais été égoïste, aussi sa conception de l’amour n’était pas d’étouffer l’être aimé. Elle avait été plutôt inquiète que Jensen ait temporairement arrêté le Quidditch pour cette raison car elle n’avait aucune envie d’être un frein à sa carrière. Heureusement, Serpentard avait gagné la coupe, ce qui avait calmé son sentiment de culpabilité. Ce stage était une occasion à saisir même si ça devait la rendre triste.

Ce n’était pas comme s’il la laissait seule d’ailleurs : elle avait des amis et une famille, et elle était même assez d’accord sur la phrase au sujet de l’adolescence. Une part d’elle savait que s’ils passaient l’été ensemble, Jensen penserait bien plus à sa sécurité qu’à passer de bons moments à deux. Par moment, il lui donnait l’impression de vouloir l’enfermer dans un endroit sécurisé dont il jetterait la clef, et même s’il ne le ferait jamais parce qu’il peut pas ça restait assez éloigné de son fantasme de vacances idéales. Sans oublier que dans ses rêveries, Jensen était très légèrement plus romantique. Il y avait les songes, et il y avait la réalité. Elle se devait de composer avec la seconde en laissant de côté les premiers. Comme d’habitude.

« ça va sûrement me paraître un peu… long. » commença-t-elle prudemment en lui rendant la lettre. Sans sombrer dans le sentimentalisme excessif, elle considérait pouvoir admettre que son petit ami lui manquerait, après tout c’était un fait. « Mais c’est un vrai plus pour ta future carrière, je suis sûre que tu aimeras participer à ce stage. » Elle soupira et s’adossa contre le mur, sans trop savoir quoi ajouter d’autre. Elle n’avait jamais beaucoup versé dans la diplomatie, son truc à elle était plutôt la franchise coûte que coûte. Mais elle était aussi excessivement rationnelle et tout ce à quoi elle pensait après la lecture de cette lettre ne l’était pas : ce n’était pas normal d’être aussi triste simplement parce qu’elle ne verrait pas Jensen quelques semaines.

« Honnêtement... » finit-elle par poursuivre en parti parce qu’elle avait l’impression que si elle laissait trop de place à ses pensées, elle allait effectivement se mettre à pleurer – et elle détestait ça -. « J’avais espéré qu’on pourrait passer un peu de temps ensemble… pas tout le temps évidemment, mais qu’on ferait des trucs pour… et bien… déconnecter pour reprendre le terme de la lettre. » Elle fit une petite pause pour rassembler ses idées. « Tes parents pensent sûrement comme McGonagall, que ce qu’il nous faut c’est plus de la distance que du rapprochement… Et même si je ne crois pas que ce soit vraiment la solution idéale, on est encore mineurs alors on n’a pas vraiment voix au chapitre... » Une nouvelle fois, elle soupira, yeux baissés, ses chaussures étant subitement devenus un point d’intérêt sans précédent. Elle voulait être claire sur le fait qu’elle aurait aimé ne pas être considérée comme un fardeau – ce qu’elle était probablement cela dit, alors elle ne blâmait personne – mais qu’elle ne ferait pas d’esclandre ou d’action inconsidérée. Pendant que Jensen serait à son stage, elle irait sagement chez Myrielle, un point c’est tout.

« Au moins, le plan de ta mère a des côtés sympa, c’est déjà ça. » tenta-t-elle de conclure dans un réel effort d’être aussi optimiste qu’à son habitude. Dommage qu’il n’y ait pas de plan pour elle autre que de rester pendant deux mois à s’entraîner pour retrouver un niveau correct. Ce n’était clairement pas les vacances rêvées pour oublier Nathan… Peut-être qu’il faudrait qu’elle voit s’il n’était pas possible qu’elle passe du temps avec Prudence – puisque Vic’, cette traîtresse, ne serait peut-être même pas dans le pays ! -. Si elle battait le rappel auprès de tous ses amis, peut-être que le temps sans Jensen lui paraîtrait moins long ? Ça lui paraissait difficile à envisager vu qu’être avec son petit ami était devenu plus un besoin qu’une envie, mais vu qu’elle n’avait pas le choix et qu’il fallait subir, elle pourrait au moins tenter de le faire avec grâce ? Ça n’aiderait personne qu’elle reste enfermée dans sa chambre à se morfondre pendant des semaines.

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Jensen McGowan
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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyMar 6 Avr - 10:59

La nouvelle avait été surprenante, et c’était la raison pour laquelle Jensen ne savait pas quoi dire. Il mesurait encore difficilement tout ce que cela voulait dire pour cet été, alors que, peut-être, il avait déjà fait des plans sur la comète, sans vraiment demander son avis à Viska, à ses parents et aux parents de sa petite amie -sans parler de Myrielle. Mais là, tout se retrouvait chamboulé, sans qu’il ne s’y attende, et Jensen avait ce petit côté control freak, qui avait été décuplé depuis février, alors forcément, cette lettre ne lui plaisait pas autant qu’elle l’aurait dû. Il avait laisser la blonde lire sans rien dire, faisant marcher son cerveau à grande vitesse. Il tentait de trouver comment faire, comment être là, malgré tout, pour Viska. L’angoisse et la peur le prenait à la gorge, l’incertitude de la savoir en sécurité les talonnant. Il passa une main dans ses cheveux, s’adossant au mur de pierre froid. La fraîcheur eut le don de l’apaiser un peu, même si le calme était une façade, plus qu’autre chose depuis le mois de février. Il se devait d’être calme là où Viska était en proie aux crises.

Comment son monde pouvait-il basculer ainsi aussi souvent depuis presque six mois ? Quand Viska était arrivée chez lui pendant les vacances d’hiver, jamais il n’aurait cru un jour espérer qu’un stage chez les Pies de Montrose puisse être annulé. Puis ils avaient couchés ensemble, s’étaient mis en couple, et février était arrivé avec son lot de malheur et encore une fois, son monde avait été ébranlé. Il s’était rebellé contre la direction, avait fait des pieds et des mains pour rester constamment collé à Viska, que la vieille McGo’ le veuille ou non, envoyant littéralement bouler tous ceux qui se dressaient contre lui. Quand Viska lui avait ensuite dit ce qu’elle ressentait pour lui, une nouvelle fois, il avait perdu pieds. Ce n’était pas qu’il ne l’aimait pas, l’état dans lequel il avait été quand elle était absente parlait de lui-même, mais il n’arrivait juste pas à sortir les mots. Et la, c’était le coup de grâce. Comment pourrait-il supporter d’être six semaines loin de la blonde ? Il perdrait la tête avant la fin du stage, c’était sûr.

Alors que Viska lui signifiait qu’elle trouverait sûrement cela long en lui rendant la lettre de sa mère, Jensen poussa un soupir. Alors que Viska s’adossait au mur à son tour, il tourna la tête vers elle, s’étouffant presque sur ses mots. « Je sais, c’est ce que j’ai toujours voulu. Les Pies c’est... C’est l’équipe de mes rêves. » Mais le timing était affreusement mauvais. Il se décolla du mur, appuyant seulement son épaule contre ce dernier, cherchant une main de la blonde, à laquelle il mêla ses doigts. « Mais ils ne m’ont rien demandé. C’est comme s’ils me faisaient une fleur, ce n’est pas comme si Samuel m’avait choisi moi, parmi tous les autres. » Et en soit, c’était aussi cela qui le dérangeait. Il avait eu un passe-droit, il avait été plus ou moins pistonné, alors qu’il voulait briller par ses propres succès.

Les mots de Viska le touchèrent droit au coeur. S’il avait pensé qu’elle passerait la majeure partie de l’été à Lairg, ils n’en n’avaient pas discuté avant. Parce que tout était encore trop flou, tout était trop incertain. Il ne doutait pas que la tante de sa petite amie ait dans l’esprit l’envie de lui faire reprendre les entraînements, mais Jensen ne la voyait pas les supporter. Et en même temps, voyait-il vraiment Viska comme elle l’était réellement ? Il savait qu’elle était forte, qu’elle était capable de bien des choses mais une partie de lui voyait toujours cette fille brisée. « Je pensais que tu serais restée au manoir... » Mais maintenant, il ne voyait pas vraiment comment ils pourraient faire. Il est tout simplement impensable pour lui de lui demander de venir avec lui à Montrose et la forcer à passer tout son temps dans des gradins. « C’est n’importe quoi, ça n’apportera rien. » Il soupira une nouvelle fois, ne sachant pas vraiment quoi penser de tout cela. Cela dit, il était hors de question qu’il se morfonde devant la blonde.

« Tu pourrais peut-être voir avec Peony, elle va passer deux semaines au magasin de ta tante, non ? » Ça ne réglait que deux semaines sur six, mais c’était déjà mieux que rien, non ? Cela étant, Jensen ne savait pas trop ce que cela pourrait amener pour la suite des vacances. Peony n’avait pas son stage avant la mi-juillet, donc pendant deux semaines, Viska serait seule, il ne savait où. « Je t’aurais bien dit de venir à Montrose avec moi mais tu vas t’ennuyer toute seule toute la journée. » Et de toute façon, il était hors de question qu’elle reste seule, sans protection, alors que son taré de père biologique courrait encore dans la nature. « Ca me soûle. » souffla-t-il, s’adossant à nouveau au mur, se laissant doucement glisser jusqu’au sol. Pourquoi est-ce que tout allait  à vau-l'eau ? Que ça soit à l’école même -quand bien même ils avaient gagné la coupe de Quidditch et étaient en passe de faire un doublé avec la coupe des Quatre Maisons ou dans sa vie, rien ne semblait aller comme lui le voulait…
acidbrain


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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyMer 7 Avr - 12:34

Je freine à deux mains« Oui, je sais... » murmura-t-elle quand Jensen lui dit que cette équipe était celle de ses rêves. Elle n’ignorait rien des projets professionnels de son petit ami, elle les encourageait avant même qu’ils soient en couple, elle avait toujours été sa plus fervente supportrice… et c’était aussi pour ça qu’elle ne pouvait que s’incliner devant le génie du plan des parents de Jensen : le jeune homme ne pouvait pas laisser passer cette opportunité, quelque soit son sentiment vis-à-vis du fait de laisser sa petite amie seule. Elle-même ne voulait pas qu’il refuse d’y aller, déjà parce qu’elle ne pensait pas que ce soit possible quelque soit l’énergie qu’il y mettrait, et aussi parce que son avenir était trop précieux pour dépendre de son état à elle.

Il chercha sa main et la prit, elle serra la sienne, se rapprochant légèrement pour que son épaule soit contre son bras. Elle le sentait perdu, et elle pensait savoir pourquoi notons que pour une fois elle n’est même pas si loin que ça de la vérité, ça mérite d’être souligné tellement c’est devenu rare : il voulait être là pour veiller sur elle, même pendant les vacances, parce que sa disparition avait été une énorme source de stress et d’angoisse et qu’il ne voulait surtout pas que ça arrive de nouveau. Partir loin pendant des semaines, c’était ne pas pouvoir vérifier qu’elle allait bien, c’était faire confiance à d’autres que lui pour veiller sur sa sécurité, ce qu’il avait déjà du mal à faire simplement quand elle allait travailler sur un devoir avec quelqu’un d’autre que lui. Jensen s’était donné pour mission de la protéger et il avait déjà l’impression d’avoir failli une fois, si Nathan venait à réapparaître pendant son absence… et bien… disons que ça serait sûrement pire que la première fois.

Cependant, Viska ne pensait pas qu’une telle chose arriverait. Sa tante était nettement plus fiable que le Ministère ou Poudlard pour veiller sur elle, parce qu’elle était concernée par sa sécurité. Et il y aurait d’autres sorciers aussi comme son oncle Alexis, Megan l’employée de sa tante, et tous les sorciers de Pré-au-Lard au besoin. À défaut du réconfort psychologique que lui apportait Jensen, elle ne pensait pas qu’elle risquerait quelque chose physiquement en vivant chez sa tante.

Quant au fait qu’ils lui faisaient une fleur, si on voulait vraiment l’avis de Viska, c’était plutôt un traquenard. Néanmoins, elle ne se voyait pas critiquer les parents de Jensen, qui par ailleurs avaient toujours été très gentils avec elle, c’est pourquoi elle prit son ton le plus raisonnable pour répondre : « Peut-être qu’ils ont tout organisé, mais Samuel n’aurait pas accepté si tu n’avais pas eu le niveau ! Tu as gagné la coupe Jens’ ! Ça faisait des années que Serpentard ne l’avait pas emporté ! Il sait bien que tu es le meilleur de notre génération, même si l’idée ne vient pas de lui…  » Elle se demanda brièvement si les adultes se rendaient compte de ce qu’ils l’obligeaient à faire. N’était-ce pas un peu cruel de la forcer à abonder dans leur sens en sachant pertinemment qu’elle en souffrirait ? Les parents de Jensen n’étaient pourtant pas les premiers à essayer, les professeurs aussi avaient essayé de la pousser à influencer son petit ami, ce qu’elle avait refusé alors parce que les enjeux n’étaient pas les mêmes. Pour tout dire, même si elle ne le faisait pas, le résultat serait le même et Jensen irait en stage quoi qu’elle dise. Autant essayer qu’il tire le meilleur parti de cette expérience… que cet été ne soit pas totalement perdu pour eux deux.

Elle ne fut pas réellement surprise qu’il lui dise qu’il avait pensé qu’ils resteraient au manoir. Elle y avait songé aussi, tout en se disant que ni sa tante, ni les parents de Jensen, ne seraient d’accord avec ça. Du moins pas tout l’été, une semaine aurait été plus raisonnable, mais ce n’était pas ce que son petit ami avait imaginer. Rappelez-vous : l’enfermer en sécurité et jeter la clef. Posant sa tête contre son épaule, elle lui caressa une joue avec tendresse avant de déposer un baiser sur l’autre. « J’aurais adoré m’endormir dans tes bras tous les soirs. » Pas la peine de lui dire que personne ne les aurait laissé faire, la lettre de sa mère parlait d’elle-même. « Moi j’aurais voulu faire des futilités avec toi comme retourner manger une énorme glace ou aller à la plage… changer d’ambiance un peu, ça aurait été chouette... » Tout ce qu’elle avait fantasmé tenait déjà à peine sur deux mois – en comptant les entraînements – donc sur deux semaines, avec les préparatifs de rentrée, elle pouvait faire une croix dessus. Sauf peut-être sur la glace éventuellement ?

Elle soupira aussi : elle n’avait pourtant pas l’impression de demander grand-chose à sa vie, et pourtant il fallait toujours qu’elle se prenne de nouveaux coups. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait encore dans cette « ambiance » là justement, combien de temps elle parviendrait à maintenir l’illusion qu’elle tenait… Il fallait espérer que les adultes avaient raison et que c’étaient eux qui avaient tord de croire qu’ils avaient besoin d’être ensemble pour aller bien. Elle n’était pas sûre, la concernant, que certains (McGonagall en premier chef) soient prêts à assumer les conséquences dans le cas contraire.

Durant une fraction de seconde, le regard de Viska, tourné vers le mur en face d’eux, se fit sombre. Elle papillonna des cils pour chasser la noirceur de son esprit : ce n’était pas le moment pour divaguer. « Non… moi en tout cas, je sais que ça ne m’apportera rien… mais en l’occurrence, il ne s’agit pas de moi. Et c’est peut-être ça le but. » Jensen avait fait d’elle sa priorité ces derniers mois, ça ne pouvait pas durer pour toujours. Viska n’était même pas sûre que ce soit très sain, après tout il ne faisait pas ça par amour, mais par peur. Peur qu’il lui arrive quelque chose et d’être impuissant à agir. La méthode des parents de Jensen était trop brutale à son goût – elle se sentait punie pour un truc dont elle n’était pas responsable, elle était tout de même la victime de Nathan, ce n’était pas sa faute ! -, mais sur le fond ils n’avaient pas tord : son petit ami devait apprendre à accepter qu’il ne pouvait pas tout contrôler et que le risque zéro n’existait pas.

Quant à ce qu’elle ferait elle, il faudrait qu’elle y réfléchisse, mais elle savait déjà où elle passerait la majorité du temps : chez Myrielle. « Oui, je verrai Peo’ pendant son stage, de toute façon je serai chez ma tante presque tout le temps. C’est plus facile de faire venir mes parents à Pré-au-lard de temps en temps vu qu’ils sont au courant pour la magie que de sécuriser notre maison. Et puis il doit toujours y avoir un sorcier adulte à proximité de toute façon… » Elle tentait de garder un ton neutre à défaut de léger : il y avait des limites à ce qu’elle était capable de faire. Elle avait de nouveau cette sensation d’avoir été plongée dans un bain d’eau glacé – et pour l’avoir vécu pour de vrai avec Nathan, ce n’était pas qu’une image -. Elle frissonna, elle qui pourtant n’avait jamais froid. « Je n’ai pas peur de m’ennuyer, mais on ne me laisserait pas rester avec toi. En plus, Myrielle veut que je reprenne l’entraînement. » Sa tante était un obstacle tout aussi imparable que celui des parents de Jensen, même si elle savait que la rousse n’aurait jamais forcé Viska à ne pas voir son petit ami pendant aussi longtemps.

Jensen se laissa glisser au sol et la blonde l’y suivit. Au moins se consolait-elle en se disant qu’il n’était pas heureux de la laisser… à la lecture de la lettre, elle avait envisagé cette possibilité, après tout, le Quidditch c’était toute sa vie. En d’autres circonstances il aurait été très heureux de ce stage, il le serait même peut-être un peu plus tard, quand il se serait fait à l’idée de confier sa copine à Myrielle pour un mois et demi. Pour que ce stage soit bénéfique pour sa carrière, il le faudrait bien de toute façon.

Un nouveau frisson l’étreignit, comme un rappel qu’elle ne devait pas en faire trop et que le gouffre ouvert par Nathan n’était pas si loin. Faire comme s’il n’était pas là, c’était prendre le risque de tomber dedans. Viska se blottit donc contre Jensen : « J’ai froid. » murmura-t-elle en guise d’explication même si elle avait bien conscience que normalement elle n’avait jamais froid. Lucide, elle déduisit que c’était simplement le symptôme physique de la tristesse qu’elle dissimulait plus ou moins bien en cet instant. « ça me soûle aussi... » ajouta-t-elle toujours à mi-voix avant de reprendre plus fort : « Mais on n’a pas le choix... » L’avaient-ils seulement parfois ? Après tout, même le bal du Ministère, elle était obligée d’y aller. Tout paraissait dicté et contrôlé dans sa vie, à se demander pourquoi c’était autant le bordel finalement…

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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptySam 10 Avr - 15:22

Le capitaine des verts et argents comprenait parfaitement ce que sa petite amie voulait dire, mais son esprit lui, ne voyait pas les choses de cette manière. S’il ne lui en voulait absolument de ne pas avoir participé au dernier match sur le terrain mais dans les gradins -c’était un choix qu’il avait fait lui-même, de son plein gré, comme un grand- il devait cependant avouer qu’il n’était pas très convaincu, à l’instant T, d’être le meilleur joueur de Quidditch de sa génération. Son côté fier et pompeux s’enorgueillissait bien évidement d’un tel qualificatif, et s’il avait été dans un état mental normal, il aurait probablement bombé le torse et esquisse un sourire des plus arrogants, dont il avait le secret -en plus d’en foutre plein la face à Victoire- mais là, on ne pouvait dire qu’il était au meilleur de sa forme. Certes, la victoire écrasante de Serpentard sur les autres maisons cette année était due à sa position de capitaine, d’une part et des joueurs qu’il avait entraîné et drivé tout au long de l’année. Mais il avait tout de même baissé les bras après l’enlèvement de Viska et ne se sentait donc pas totalement méritant d’une telle opportunité. Et pourtant, il en rêvait depuis qu’il savait monter sur un balai ! « Tu n’as pas besoin de me brosser dans le sens du poil, tu sais. » Il comprenait que Viska souhaite qu’il se réjouisse de cette opportunité, mais pour le moment, cela lui était particulièrement compliqué. Samuel Gibson était loin, très loin même, d’être un parfait abruti et personne ne pouvait se vanter de lui faire tourner la tête, à part Lily-Roze et ses enfants. Jensen savait tout cela. Et il savait aussi que, même si ses parents étaient, potentiellement, à l’origine de cette idée, Samuel n’aurait jamais été dans leur sens s’il pensait que Jensen n’en valait pas la peine. Alors peut-être que l’idée lui trottait dans la tête, peut-être qu’il y avait pensé mais qu’il n’avait pas concrétiser sa demande suite à ce qu’il s’était passé en février. C’était possible, bien entendu, il le savait.

Lorsque Viska lui parla de s’endormir tous les soirs dans ses bras, il esquissa un léger sourire, malgré la colère qu’il ressentait. Il devait bien admettre qu’il avait apprécié se réveiller aux côtés de Viska pendant les vacances de Noël. « C’était sympa à Nouvel An. » dit-il, doucement, pour confirmer les dires de la blonde. Il n’était pas contre, loin de là. Il fronça cependant les sourcils quant à la suite de ses paroles. Plage ? S’il ne disait pas non à la glace, aller sur la plage n’était pas ce qu’il appréciait le plus, n’aimant pas se salir et encore moins la sensation du sable collé à sa peau.  « Et le lac de Lairg, non? » Franchement, ç’aurait été bien plus simple, et bie. Moi s compliqué pour le jeune homme ! Non il n’était pas chiant, enfin... Il était juste particulier. Il détestait faire des activités qui risquaient de le salir et de le débrailler. Seul le Quidditch échappait à tout ceci, car il é avait littéralement été bercé sur un balai.

Alors que l’écossaise lui confirmait qu’elle verrait Peony, Jensen fit une grimace à la suite de ses paroles. « C’est n’importe quoi, tu n’es pas... » Elle n’était pas quoi ? En état ? Absolument, mais elle le savait non ? Elle s’évanouissait encore parfois, faisait des crises de temps à autre. Par Merlin, que se passait-il donc dans le crâne de Myrielle Symphonie-Montgomery ? Il n’avait pas l’habitude de remettre ce qu’elle pensait en question, elle était l’une des seules qui avait été de son côté en février, quand Viska était revenue parmi eux, alors que tout le monde s’affairer utile de la blonde et qu’ils voulaient tous le voir quitter l’infirmerie et retourner en cours. Mais avait-elle seulement idée de l’état dans lequel sa nièce était ?  C’était complètement fou de vouloir faire reprendre les entraînements à Viska. Et qu’on ne lui fasse pas croire que Scorpius Malefoy avait besoin d’être protégé dans l’immédiat ! Il soupira, sachant bien que cela ne servait de toute manière à rien de râler et de rouspéter, puisque peu importe ce qu’il avait a en dire, il était sûr et certain de Myrielle n’en ferait qu’à sa tête, tout comme sa nièce. Il savait que Viska avait envie de montrer qu’elle était capable de plus qu’ils ne le pensaient, mais Jensen lui, pensait que c’était de la folie.

Assit par terre, Jensen réfléchissait à la suite. Il n’avait pas le choix que d’aller au stage, ça, il l’avait bien compris. Mais pourquoi ? Tout cela lui échappait, même s’il comprenait bien que sa mère et son père n’avaient pas forcément en ligne de mire la réussite de leur fils dans son envie de grandeur au Quidditch. A moins que ? Il avait plutôt l’impression que ses parents voulaient l’éloigner de Viska, pour une raison qui lui échappait totalement. Sa mère l’avait dit elle-même, il l’aimait, donc où était le mal à vouloir la surprotéger, après ce qu’elle avait vécu ? Quand elle se blottit contre lui, Jensen posa ses prunelles bleu gris sur elle. Il sait que sa peau est plus froide depuis quelques semaines, alors que sa transformation en tant qu’animagus se finalise. Il l’avait déjà remarqué avec Ivalyana, alors que ses mains, particulièrement froides, étaient au creux des siennes. Il ne la réchaufferait donc pas vraiment, même s’il n’était pas glacé non plus. Son corps se refroidissant, il ressemblait, encore un peu plus, à sa sœur aînée, qui avait la peau nue. Plus fraîche que la normale depuis toujours, ou du moins, aussi loin que Jensen pouvait s’en souvenir. « Je ne comprends pas ce qu’ils cherchent. Ce n’est pas comme si mes notes avaient chutées, je me suis maintenu, et je suis sûr que les BUSEs ça ira. C’est... » C’était incompréhensible pour lui. Il avait pourtant envie d’y croire, de se dire qu’il méritait ce stage. Mais pour le moment, il le voyait plus comme une sorte de punition qu’autre chose, il fallait bien l’avouer. « Comment ils veulent que je me concentre si t’es à des centaines de kilomètres, sans que je sache si tu vas bien ou pas, franchement ? » A croire que personne ne comprenait ce qu’il pensait et ce qu’il ressentait !
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Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyDim 11 Avr - 13:18

Je freine à deux mains« Ce n’est pas ce que je fais, tu sais bien que je ne dis toujours que ce que je pense. » Y compris lorsque ça lui brisait le cœur comme lorsqu’elle lui avait déclaré ses sentiments par simple honnêteté alors qu’elle savait qu’il ne lui répondrait pas et qu’il n’avait pas envie de savoir ce qu’elle ressentait. Là encore, elle ne lui disait pas qu’il était le meilleur pour flatter son égo mais bel et bien parce qu’elle le pensait. Elle l’avait toujours soutenu au Quidditch, ce n’était pas pour faire sa lâcheuse maintenant ! Et pourtant, elle se sentait envahie par le désespoir à la seule idée qu’il soit loin d’elle aussi longtemps… mais l’enchaîner à elle simplement parce qu’elle l’aurait aimé aurait été égoïste, Jensen méritait d’aller à ce stage et elle supposait que si elle avait survécu à six jours entre les mains de Nathan, elle arriverait à le faire six semaines sans son petit ami. Il n’était plus à prouver qu’elle ne manquait pas de ressources… même si celles-ci n’étaient pas aussi inépuisables qu’elle se l’imaginait et qu’elle fatiguait de toujours devoir piocher dedans.

« Oui… on était bien. » confirma-t-elle d’une voix attristée. Aux vacances de Noël, elle avait déjà eu très peur quand Nathan avait surgi, mais elle avait surtout passé des moments merveilleux dans les bras de Jensen. Il n’y avait pas encore toute l’horreur qui était entrée dans leur vie en février et qu’on leur avait à peine laissé le temps de digérer. Même si cette opinion n’engageait qu’elle, elle avait l’impression que s’ils avaient pu prendre un peu de vacances (ensemble) après les événements terribles de son enlèvement, ça aurait été plus simple pour eux. Ou en tout cas, ça l’aurait été pour elle, car elle n’aurait pas été obligée de se retrouver quasi immédiatement entourée de multiples stimuli qui ne faisaient qu’ajouter à sa nervosité. Seulement, Poudlard était l’un des endroits les plus sûrs du monde magique (enfin… à ce qu’il paraît, Viska n’y croyait plus tellement), alors on l’y avait laissé malgré le traumatisme.

Visiblement le plan plage n’enthousiasmait pas Jensen, ce n’était pas bien grave vu qu’ils n’auraient pas l’occasion de sortir de toute façon… « N’importe où ça m’aurait été. » répondit-elle donc en concentrant ses efforts sur la maîtrise de sa voix. Elle était devenue une spécialiste pour ce qui était de se retenir de pleurer… en dehors des moments où elle perdait le contrôle de ses nerfs, elle n’avait pas pleuré après son enlèvement, aucune larme de tristesse n’avait coulé pour de bon. Cela lui aurait peut-être fait du bien, mais tous ses instincts la tournaient vers d’autres réactions : quand la colère n’était pas une option, elle se laissait glisser dans l’apathie. Peony avait d’ailleurs du mal à supporter son absence apparente de réaction lorsqu’elles étaient en tête à tête, Viska ne savait pas comment y remédier, en dehors de quand elle était avec Jensen, elle n’avait pas l’impression que sa vie ait un quelconque intérêt. Pour tout dire, elle la trouvait même assez nulle. Se retrouver privée de toute perspective de vacances heureuses n’aidaient pas à ce qu’elle change d’avis… Et pourtant, elle savait déjà qu’elle allait continuer à faire semblant durant l’été.

« Myrielle pense que si... » Même si Jensen n’avait pas fini sa phrase, elle n’en avait pas besoin pour comprendre ce qu’il voulait dire. Viska n’était pas certaine d’être prête non plus, mais peut-être qu’avoir un objectif, une raison de se lever le matin, allait l’aider à supporter cet été ? Et puis, elle ne pourrait pas compter indéfiniment sur Jensen et Alex’ pour la protéger, y compris des pervers de l’école, il fallait qu’elle redevienne autonome et ça passait par se remettre aux arts martiaux. Elle ne s’en réjouissait pas trop, surtout qu’après plusieurs mois sans activité physique régulière, elle sentait qu’elle allait carrément souffrir les premiers temps… Quoique, ce serait peut-être une bonne chose, ça lui éviterait de tourner de l’oeil en plein enchaînement ! « Je pense que ça a un rapport avec les annonces du Ministère aussi… visiblement il se trame quelque chose. » ajouta-t-elle sans pouvoir en dire plus puisque sa tante ne l’avait toujours pas éclairée sur ce qui se préparait et pourquoi les Symphonie y étaient mêlés.

Prise de frissons, Viska se blottit contre son petit ami. Elle savait bien qu’il ne pourrait pas la réchauffer, sa peau à elle étant naturellement plus chaude que la sienne, mais c’était de chaleur émotionnelle dont elle avait besoin et elle n’avait pas d’autres moyens à sa disposition d’en trouver que de se serrer contre lui. Quant à la remarque de Jensen sur ce que ses parents cherchaient à faire, elle ne la commenta pas parce qu’elle n’avait rien de plaisant à en dire : pour elle, il était évident qu’ils cherchaient à les séparer et ça va fonctionner. Ils devaient bien savoir que ce n’était pas ce que le couple d’adolescents voulait, et que ça allait les rendre malheureux… pourtant, ils le faisaient quand même. Ils visaient un résultat à plus long terme et une boule d’angoisse étouffait Viska à cette pensée, raison de son silence. La tête contre l’épaule de Jensen, elle gardait les yeux baissés, évitant le regard de son petit ami. À travers ses cils, il ne pouvait pas voir combien elle souffrait et elle se disait que c’était mieux ainsi, même si comme souvent, il n’était probablement pas totalement dupe : il était si rare qu’elle soit silencieuse après tout !

Elle s’obligea cependant à lever la tête vers lui quand il invoqua sa sécurité. « Aller bien c’est peut-être un peu trop optimiste comme objectif… mais il ne m’arrivera rien. Je ne serai jamais seule… et puis je t’écrirais, sur la tablette et par hibou, tu sauras comment je vais tous les jours, c’est promis. » Sa voix se brisa car elle savait qu’elle ne pouvait probablement pas en attendre autant de sa part à lui. Fuyant de nouveau sa propre détresse, elle l’embrassa : « Serre-moi Jens’, j’ai besoin de te sentir contre moi... » Une unique larme perla qu’elle laissa couler sur sa joue alors qu’elle l’embrassait à nouveau comme pour imprimer dans sa mémoire ses lèvres pour emporter un souvenir avec elle lorsqu’ils seraient séparés.

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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyJeu 15 Avr - 18:34

Jensen fronça les sourcils à la réponse de Viska, pas spécialement convaincu que la tante de la  sorcière soit dans le vrai. « Pourquoi elle veut absolument mettre la calèche avant les Sombrals ? Tu pourrais juste te reposer et faire des trucs plus sympa... » Non pas qu’il ne croyait pas en la théorie de Myrielle, et que, certes, au bout d’un moment, Viska aurait sans doute besoin de reprendre les entraînements, et qu’elle en aurait envie, mais franchement, Scorpius Malefoy avait à peine dix ans, n’était clairement pas en danger de mort, et il doutait sincèrement sur le fait que Nathan ait le culot d’aller la chercher chez Myrielle. Il devait bien se douter que la rousse ne le laisserait pas faire et chercherait par tous les moyens à le tuer avant même qu’il ne pose, une nouvelle fois, une main sur sa fille, non ? Quant aux annonces à venir du Ministère, Jensen ne savait pas trop à quoi s’attendre. Il avait bien demandé à son père, il n’était pas stupide, mais ce dernier n’avait rien voulu lui dire. Le brun était persuadé que son père en savait plus qu’il ne voulait bien lui dire, mais allez savoir pourquoi, il refusait de le mettre au parfum. « J’ai essayé de demander des infos à mon père... Sans résultat. » En même temps, voilà que quelques jours après a peine, il se retrouvait avec cette lettre dans les mains ! Il se demandait vraiment ce que le Ministère allait bien pouvoir annoncer et en même temps, n’avait pas envie d’espérer de trop, il serait forcément déçu, il le savait.

Sentant Vista frissonner contre lui, Jensen fronça les sourcils. Était-ce une crise ou avait-elle seulement froid ? Il se débarrassa rapidement de son pull, restant en chemise, mettant la laine sur le dos de la jeune femme, le regard soucieux, le bras passé autour de ses épaules. Il n’aimait pas la sentir mal, bien entendu, mais c’était surtout parce qu’il avait peur qu’elle ne finisse par se défiler sous ses yeux qu’autre chose. Il ne remettait pas sa fragilité en cause, il était normal que Viska ne soit pas au meilleur de sa forme. Il avait envie qu’elle aille mieux, comme tout le monde bien sûr, mais ne se voulait pas la face, cela prendrait un certain temps. Lui-même n’étant pas forcément au meilleur de sa forme, qui serait-il pour lui demander de respirer la joie de vivre si rapidement après ce qu’elle avait vécu, alors que lui broyait du noir ? « Ça va aller. On va rentrer, d’accord ? Tu devrais peut-être boire quelque chose de chaud ? Je demanderai à Katarzyna de te faire un thé, d’accord ? » À moins qu’elle ne veuille un chocolat chaud ? Quoi qu’il en soit, peut-être que trop traîner dans les cachots n’était pas la meilleure des idées. Si les températures remontaient dehors, les cachots restaient frais.

Ses yeux bleu gris dans ceux de la jeune femme, Jensen savait qu’elle n’irait pas bien. Mais si elle était en sécurité, c’était mieux que rien. Alors que sa voix se brisait sur ses mots, Jensen passa de son épaule à l’arrière de son crâne, ses doigts jouant avec les cheveux blonds de sa petite amie. « Je prendrais mon portable. J’essayerai de ne pas te bloquer, promis. Mais je suppose que les autres doivent savoir s’en servir, au pire, je leur demanderais. Ou à Samuel... » Ce n’était pas qu’il n’était pas doué avec la technologie moldue, mais on ne pouvait en effet pas dire qu’il était le plus à l’aise avec tout cela. « Viska... » Stoppé par le baiser, Jensen restera son étreinte sur la blonde, tout en lui essuyant la joue, chassant sa larme. « Viens, on rentre. Tu seras mieux près de la cheminée sur le canapé. » Et dans ses bras, bien entendu, mais au chaud. Il se releva, entraînant la jeune femme avec lui, la serrant contre lui. Il fallait qu’elle arrête de faire semblant pour les autres, mais il avait beau lui dire, elle ne l’écoutait pas.
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Ξ Sujet: Re: PV • je freine à deux mains.   PV • je freine à deux mains. EmptyVen 16 Avr - 10:50

Je freine à deux mains« Tu sais bien comment est Myrielle, elle n’envisage pas une vie saine sans entraînements quotidiens... » répondit, fataliste, Viska. Sa tante avait essayé de donner une vie à peu près normale à ses enfants, et pourtant Alex’ s’entraînait tous les jours depuis ses six ans. Ayelet ayant un trop plein d’énergie à dépenser, elle avait même commencé encore plus tôt. Il était claire aux yeux de la vipère que si sa tante voulait la faire reprendre l’activité physique c’était parce que c’était sa manière à elle d’aller mieux. Ça partait d’une bonne intention, sans compter que Viska évoluait dans une impression de danger quasi-constant et qu’être apte à se défendre restait une bonne chose, la malédiction n’avait que peu de part dans tout ça pour l’immédiat puisque le petit Scorpius était encore bien loin d’avoir besoin d’un garde du corps et/ou d’un assassin personnel.

La blonde comprenait toutefois aussi le point de vue de son petit ami : elle était en meilleure santé qu’à son retour, mais elle ne dégageait pas la même énergie qu’avant son enlèvement. On avait sûrement plus de mal rien qu’en la regardant à l’imaginer virevolter dans le donjon en faisant des acrobaties et des lancés de poignards. « Mais je vais quand même négocier des jours de congés, ça reste des vacances. » nuança-t-elle donc bien qu’elle n’ait aucune idée de ce qu’elle pourrait faire pendant ces fameux congés. Il allait clairement falloir qu’elle batte le rappel des troupes pour ne pas se retrouver à ruminer toute seule pendant la majeure partie de l’été.

« Ce n’est probablement pas bon signe, quand Myrielle me fait des cachotteries, c’est presque toujours pour que je ne fasse pas de scandale à l’avance. » Bien qu’elle n’ait aucune envie de faire une quelconque crise de nerf ces derniers temps : sortir de son apathie généralisée lui demandait beaucoup trop d’effort, et quoi que le Ministère ait décidé à son sujet, elle ne pourrait que s’y plier. Elle ne se voyait pas abandonner certaines de ses activités comme la BAM mais une petite voix dans un coin dans son esprit lui soufflait de plus en plus qu’elle s’échinait pour rien, qu’elle n’avait aucune influence sur rien, et qu’elle allait juste finir encore plus abîmée qu’elle ne l’était déjà si elle se révoltait. Heureusement, il n’était pas dans le tempérament naturel de Viska de trop écouter ce genre de petite voix, et une autre partie d’elle bouillonnait encore, bien décidée à se battre pour exister.

Loin de ce conflit interne pour le moment, Viska se laissait plutôt aller à la tristesse, ce qui était rare mais avait tendance à réconcilier toutes ses pulsions. Ainsi, alors qu’elle laissait percevoir le froid qui l’envahissait sans, pour une fois, s’en cacher, elle ne sentait pas le monde disparaître. Elle serra le pull de Jensen autour de ses épaules même si c’était surtout à lui qu’elle s’accrochait. Vu les circonstances de cette conversation, elle ne verbalisa pas son besoin de lui, préférant chercher le contact de son petit ami : il ne servait à rien d’ajouter sa détresse à une situation qu’ils avaient tous les deux admis ne pas vouloir. Viska se dit qu’un thé et un décor plus chaleureux lui ferait sûrement du bien : « Oui, un thé c’est une bonne idée, je me sens glacée ». Elle savait que ce n’était pas parce qu’ils étaient dans les cachots qu’elle avait cette impression d’être plongée dans de l’eau froide, mais ça n’empêchait pas qu’un peu de chaleur extérieure ne pourrait pas faire de mal. Avec les examens qui approchaient, ce n’était pas le moment d’attraper un rhume même si c’est bien connu que les idiots ne peuvent pas s’enrhumer.

Laissant affleurer ce qu’elle ressentait, elle tenta dans un mécanisme habituel de refouler sa peine. Elle se sentit aussi un peu consolée que Jensen projette de prendre son téléphone même si elle savait qu’il y avait un risque pour qu’il n’arrive à rien avec. Dans le fond ce qui comptait c’était qu’il essaie pour qu’elle ne se sente pas complètement abandonnée encore raté. Jensen essuya sa larme et la serra contre lui, elle s’accrocha à lui quelques secondes. Elle approuva en silence le fait de retourner dans la salle commune, au chaud, et se leva en même temps que lui pour l’y suivre. Elle resta silencieuse : parfois, même pour une fille aussi volubile qu’elle, les mots devenaient superflus.

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