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 Laisser faire le destin ? [PV]

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Ξ Sujet: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyDim 16 Mai - 11:43



Laisser faire le destin ?
Nasira & Daël

« Vous me fatiguez ! » s’exaspéra Alice en levant les yeux au ciel tandis qu’elle tournait son tabouret vers Daël qui rangeait certains de ses livres dans la bibliothèque du salon par ordre alphabétique. Il avait déjà eu cent fois cette conversation avec la cadette de la famille Orwell, raison pour laquelle il ne prit pas un air particulièrement concerné pour répondre « Reste cool ma petite Alice, le monde ne va pas s’écrouler juste parce que ta sœur veut bien coucher avec n’importe qui sauf moi. » Alice prit un air pincé – elle n’était jamais très à l’aise pour parler de sexualité au vu de son absence d’expérience dans ce domaine – mais répondit quand même âprement « Peut-être que si tu y mettais un peu du tien aussi... » Daël remit un livre de Charlotte Brontë à sa place et se tourna dans un soupir vers son amie, les bras croisés. « Un proverbe de mon peuple dit que si le destin d’un homme est de se noyer alors il se noiera, même dans un verre d’eau. Le but d’une vie ce n’est pas de lutter en permanence, il faut laisser les choses se faire, ou ne pas se faire, Dieu se charge du reste. » En bonne athée, Alice n’était pas pour laisser la vie de sa sœur sous la responsabilité d’une entité chimérique. Elle dégaina donc son portable et tapa un message à sa sœur SOS, chez Daël, vite.

Moins de trois minutes plus tard, Nasira pénétra dans la colocation que l’ancien Gryffondor partageait avec Nikolaï dont la relation avec Alice reste obscure pour le moment donc éludons. « Nasira ! Timing parfait ! Daël est un imbécile donc je te le laisse, moi je n’en peux plus. Couchez ensemble, ne couchez pas ensemble, faites ce que vous voulez, mais parlez bon sang parce que sinon je vais devenir folle avant d’avoir atteint la trentaine. » Ce qui n’arriverait que dans plusieurs années, mais c’était histoire de dire qu’elle n’en pouvait plus : elle parlait à Daël, dans une moindre mesure car il fallait prendre plus de pincettes, elle parlait aussi à Nasira. Il était grand temps qu’ils se parlent entre eux ! « Et pas la peine d’essayer de partir d’ici, je suis prête à utiliser de la magie de MS s’il le faut, ils font des cages invisibles très efficaces. » Elle attrapa son sac à main et sortit, non sans avoir envoyé un message à Nikolaï pour le prévenir que son appartement venait de se transformer en zone de guerre – information toujours utile, il n’avait sûrement pas envie d’arriver en plein milieu de ce qui allait suivre -. Alice avait subtilisé en passant près de Nasira son portefeuille : on pouvait avoir l’impression qu’elle en faisait trop, mais avec sa sœur, on ne savait jamais… mieux valait ne pas lui laisser ses papiers d’identité et son argent quand on l’obligeait à parler de ce qu’elle ressentait.

Alice disparut, Daël regarda Nasira sans rien dire pendant quelques secondes avant de briser le silence ambiant : « Ta sœur a perdu la raison, non ? » Comme quoi, tomber dans l’excès n’était pas réservé qu’à Nasira, ça devait être un trait de famille. « Tu veux boire quelque chose maintenant que tu es là ? » ajouta-t-il poliment en ouvrant le frigo. « J’ai des bières ou du jus d’orange… et de l’eau évidemment. » Alice pouvait bien pester tant qu’elle voulait, Daël refusait d’avoir une conversation avec Nasira sur leur relation amicale mais bizarre si la jeune femme n’y était pas prête. Il préférait attendre indéfiniment, ou se lasser d’attendre même, plutôt que de la blesser. Alice le lui reprochait mais il n’y pouvait rien, il était comme ça.

BY PHANTASMAGORIA

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Nasira Orwell
Nasira Orwell
Indépendant

Parchemins : 707
Âge : 25 ans ♦ 3 avril 1992
Actuellement : vendeuse et maquilleuse à Selfridges
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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyDim 16 Mai - 15:02


Laisser faire le destin ?

I've been tryna call. I've been on my own for long enough. Maybe you can show me how to love, maybe I'm going through withdrawals. You don't even have to do too much, you can turn me on with just a touch, baby.
Nasira & Daël

Pendant qu’Alice tentait vaillamment de s’occuper de sa vie sentimentale à sa place, Nasira passait un charmant moment avec Daniel. La jeune femme avait rencontré le moldu dans l’un des bars où elle se rendait régulièrement avec ses copines et ils s’étaient rapidement entendu sur le mode "on ne parle peu, on boit beaucoup et on termine la soirée par une bonne partie de jambes en l'air". Par conséquent, et comme Dan n’avait jamais dérogé à ces règles, il était devenu l’amant régulier de Nastia, l’un des rares hommes avec lequel elle avait passé plus de deux soirées. Non que cela signifie quoique ce soit aux yeux de l’ancienne Poufsouffle : aucune coucherie avec le grand brun ne l’avait laissée insatisfaite et il embrassait vraiment bien, raisons pour lesquelles elle n’avait pas (encore) décidé de bloquer son numéro et ne plus jamais le revoir. Néanmoins, ce jour là de juillet, alors qu’elle était occupée à relacer ses sandales compensées tandis que Dan tentait de la faire craquer en embrassant son dos nu, le garçon l’a surpris en lui demandant s’il pouvait avoir un vrai rendez-vous avec elle. Nasira l’avait observée, surprise. Ils voyaient tous deux d’autres personnes et ils s’étaient tous deux montré clairs en se disant qu’il ne s’agissait que d’un plan cul alors pourquoi est-ce qu’il lui parlait de rendez-vous ? Nasty ne versait pas dans les rendez-vous. Elle ne savait même pas comment se déroulait un rendez-vous. Elle avait beau avoir cessé de compter le nombre de ses conquêtes, niveau relation, elle avait en réalité l’expérience d’un adolescent de douze ans.

Sur cette confusion s’ajouta le son caractéristique d’un message reçu et Nasira jeta un coup d’œil, oubliant soudainement les dernières minutes, oubliant limite où elle se trouvait et avec qui. « Faut que j’y aille. C’est ma sœur », avait-elle simplement annoncé d’une voix blanche, ne répondant pas à Dan qui eut l’air brièvement déçu avant de la saluer.

En dépit de ses capacités sorcières limitées, et de sa panique, c’est en un seul morceau que l’ancienne Poufsouffle arriva chez Daël. Il n’aurait plus manqué qu’elle se désartibule avec ça ! L’expression terrifiée, elle s’approcha rapidement d’Alice mais sa cadette ne semblait rien avoir, ni Daël d’ailleurs qui rangeait tranquillement sa bibliothèque. « Alice qu’est-ce que tu as ? » Nasira fronça les sourcils. Cette histoire de SOS ressemblait de plus en plus à un piège, elle connaissait assez sa sœur pour repérer son air malin, celui là même qu’elle avait arboré tant de fois pour expliquer ses différents plans pour voler des touristes benêts.

Alice lui répondit et à la réflexion, Nasira aurait préféré qu’elle n’ouvre pas la bouche. Les joues rouges, l’air interdit, elle s’apprêta à répondre mais aucune formule ne passa ses lèvres. Que lui prenait-elle ? Elle avait totalement pété un plomb ! Qu’elle tente de la raisonner en la forçant Alice pro de la torture à parler de ses sentiments pour Daël, passe encore, même si c’était désagréable pour la brune au moins cela restait entre les deux sœurs, mais qu’elle balance ça devant le garçon en question, c’était clairement le signe qu’elle en avait assez d’attendre gentiment qu’ils se parlent comme deux adultes que quelque chose clochait ! « Mais Alice ! Ça va pas ou quoi ?? », lui souffla-t-elle, énervée, en jetant un bref regard à Daël, qui arborait, lui, une expression imperturbable -rien n’atteignait donc jamais ce garçon ? « Les menaces maintenant ? Alice enfin ! » Mais sa sœur n’avait cure de ses plaintes puisqu’elle décampa rapidement en la laissant là, totalement pétrifiée.

Sentant peser le regard de Daël sur elle, Nasira refusa de le regarder, se contentant d’observer la porte par laquelle Alice était sortie. Entendre sa voix la ramena à la réalité. « Ça me paraît évident. Je crois vraiment qu’il est temps qu'elle rencontre quelqu’un », décréta-t-elle avant d’avoir une illumination subite et de fouiller son sac à main. « Elle m’a pris mon portefeuille et mes clés cette sale petite peste ! », enragea-t-elle. Il était rare que Nasira en veuille à ses frères et à sa sœur mais là c’était trop. Est-ce qu’elle se permettait de menacer deux de ses amis pour les obliger à avoir une conversation douloureuse sur leurs désirs et sentiments. Elle ne croyait pas ! Mais elle en aurait été parfaitement capable, on va pas se mentir.

« Une bière. Merci. » Nasira s’était avancé vers la cuisine et s’assit sur une des chaises hautes qui entourait le plan de travail-table. Elle posa les coudes sur le meuble et les mains sur les tempes, l’air accablé. Elle ne parvenait pas encore complètement à réaliser l’ampleur de la bombe que venait de lâcher Alice sur eux Alice désignée meilleure sœur du monde sorcier. « T’y crois toi ? Couchez ensemble, ne couchez pas ensemble, reprit-elle en imitant (mal) sa sœur. Comme si tu voulais coucher avec moi ! » Elle secoua la tête. Force était de constater que Daël avait raison : Alice avait perdu la raison avec une sœur comme Nasira, c’était inévitable.



Dernière édition par Nasira Orwell le Sam 13 Nov - 20:43, édité 2 fois
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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyDim 16 Mai - 21:45



De toute évidence, Alice n’avait rien, si ce n’est une patience usée par des années à voir la relation entre Nasira et Daël stagner. La blonde resta d’ailleurs sourde aux récriminations de sa grande sœur. Quand elle fut parti, le jeune homme ne douta pas une seule seconde qu’elle ait tout mis en œuvre pour que Nasira soit contrainte à rester… « C’est amusant que tu dises ça, vu le contexte. » Contrairement à Nasira, Alice n’était pas célibataire par choix. Elle avait un temps été amoureuse de son meilleur ami, et depuis que cela lui était passé, elle essayait de faire des rencontres. C’est du moins ce qu’elle prétendait, or Daël n’avait pas vraiment de raison de ne pas la croire. « Il faut croire qu’elle n’a rien perdu de ses talents de pickpocket… et qu’elle a du penser que c’était un mal nécessaire. Elle te les rendra sûrement en temps utile. » Quand elle aurait considéré qu’ils avaient assez parlé, Daël se demandait combien de temps cela prendrait exactement.

Il sortit deux bières du frigo qu’il décapsula pour tendre la sienne à Nasira. Bien qu’il ne croit pas autant qu’elle aux vertus de l’alcool (en réalité, l'alcool était même prohibée s'il suivait les sévères préceptes de sa mère), une bière les aiderait peut-être à se détendre maintenant qu’Alice avait mis les pieds dans le plat. Daël n’avait jamais essayé d’avoir de conversation avec Nasira sur leur relation (ou plutôt leur absence de) mais il ne lui avait jamais menti non plus. Il attendait qu’elle vienne à lui et elle ne venait pas, aussi ne forçait-il pas les choses plus avant, peu désireux de la brusquer. Daël était de toute manière trop romantique pour s'imposer à quelqu'un l'étant aussi peu que son amie.

Avalant une gorgée de sa bière tout en restant de son côté du bar, presque face à Nasira, il dit avec un grand calme : « Hum… Mais je veux coucher avec toi, seulement… notre relation ne s’accommoderait pas, il me semble, d’une aventure. » Il la respectait trop pour lui mentir, et de toute façon Alice les enfermerait plutôt pendant des jours que de les laisser éluder le véritable sujet pour lequel elle avait interféré. « Je ne m’en accommoderais pas pour être plus exact, et toi, tu ne veux pas de vraie relation, parce que ce sont des choses futiles et ridicules auxquelles tu ne crois pas. Nous sommes donc dans une impasse... » Elle voulait du sexe sans relation durable, il aimait mieux une relation durable, dut-elle être amicale, à une aventure avec elle. Ce problème insoluble était la cause principale de l’agacement d’Alice qui n’y voyait que de faux prétextes. En cela, elle était très différente de Nasira en ce que l’engagement ne l’effrayait pas et ne voyait donc pas dans celles de sa sœur ce qu’elles pouvaient avoir de légitime. « Bien, il semblerait que j’ai dit tout ce que j’avais à dire. À ton tour ? » Tentative de fuite de Nasira dans 3, 2, 1…  

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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyLun 17 Mai - 0:24

Pas une seule phrase. Pas un simple mot. Même pas un "Bon courage" pour se sauver de cette situation pénible dans laquelle Alice l’avait mise sans son consentement. Rien. Nasira était peut-être coincée pour les prochaines minutes avec Daël, obligée de s’attarder sur ses désirs et sentiments, ce que, malgré toutes ses discussions avec Alice justement et Linwood sur le sujet, elle n’avait clairement pas prévu d’aborder avec le jeune homme avant très longtemps, voire jamais et après on s’étonne qu’Alice recoure à la ruse, mais une fois qu’elle s’en serait sortie, sa sœur allait l’entendre ! Elle prévoyait déjà des tas de plans machiavéliques destinés à rendre la monnaie de sa pièce à la blonde (qui impliquait beaucoup de rendez-vous avec des inconnu.es) lorsque la voix de Daël se fit entendre. Nasira jeta un regard intrigué à son ami. Elle ne voyait pas ce qui avait de si amusant dans cette histoire, d’autant qu’Alice avait remis sur le tapis en beauté l’attirance que sa sœur n’avait, en dépit de tout ce qu’elle avait bien pu affirmer à tort et à cris, jamais cessé d’éprouver pour lui. Attirance dont il, mais était-ce réellement nécessaire de le rappeler, n’avait cure et qui l’avait même mis bien mal à l’aise il y a quelques années de cela. Mais Daël n’avait pas du tout l’air mal à l’aise à présent, bien au contraire, il arborait toujours cet air tranquille qu’elle trouvait à la fois adorable et agaçant tandis qu’elle se mettait dans tous ses états bref résumé de leur relation.

« Un mal nécessaire ! Mais elle croit quoi ? Que je vais me barrer ? » C’était une présomption tout à fait justifiée. Par bien des côtés de sa personnalité, on pourrait penser que Nasira aurait pu être répartie à Gryffondor. Sauf qu’elle n’était pas courageuse. Pas vraiment. Elle avait été obligée de se montrer forte et coriace pour survivre dans un monde qui, très vite dans son enfance, lui avait montré la pire version de l’humanité, qui ne l’avait certainement pas épargnée et qui lui avait laissé de nombreuses fêlures. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait peur de l’engagement et qu’elle fuyait toute conversation qui pouvait mener à une relation sérieuse. Sauf lorsque sa sœur s’en mêlait. La brune soupira, tentant de ne pas se laisser envahir par l’angoisse qui menaçait de la tenailler alors qu’elle se rendait de plus en plus compte qu’il n’y avait pas de fuite possible maintenant qu’Alice lui avait piqué ses clés -comme quoi, on ne pouvait vraiment pas laisser son passé derrière soi.

Alors qu’elle buvait au goulot de sa bière, et tant pis pour le manque de classe, Nasira faillit s’étouffer en entendant la réponse de Daël. Une fois sa toux passée, elle le regarda, des larmes dues à sa respiration bloquée pendant quelques secondes visibles dans ses yeux si clairs. « Pardon ? », s’étrangla-t-elle. Elle toussota une nouvelle fois, reprit une gorgée de boisson, puis reprit, la voix un peu rauque : « Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne te plais pas. Tu ne veux pas coucher avec moi, arrêtes donc de blaguer. » Elle força un rire. Elle l’aurait su s’il avait eu envie d’elle. Elle l’aurait forcément su. Oui, forcément. « Et tu as raison, ça gâcherait notre amitié. » Et même si cette amitié était étrange, qu’elle ne le considérait définitivement pas comme un simple ami, pas quand même après avoir passé un bon moment avec Daniel, son plus grand désir était de lui retirer sa chemise qu’il boutonnait vraiment de manière trop sage, elle tenait à cette relation qu’ils avaient bâtis et il était hors de question qu’elle ne gâche tout.

La suite ne fut que renforcer sa confusion. « Je...c’est pas que ce soit futile ou ridicule...je... » Elle avait la brusque impression qu’elle ne savait plus s’exprimer et elle passa une main dans ses longs cheveux épais, agacée, but une autre gorgée de bière pour se donner contenance. Elle ne trouvait pas les relations de couples bêtes, le nombre de larmes qu’elle avait laissé échapper au mariage de Jade et d’Aiden où elle s’est incrustée le prouvait bien. Elle était la première à harceler Mattew pour savoir où en était sa demande en fiançailles à Samara, sans obtenir que de longs silences en réponse mais elle ne désespérait pas, et elle avait tellement étouffé Connor et Linwood de câlins lorsqu’elle avait appris qu’ils emménageaient ensemble que ce grognon de Conny reculait désormais d’un pas chaque fois qu’elle s’approchait de lui pas folle la guêpe. Seulement… « C’est juste...Tu sais bien que l’amour, le couple, tout ça, c’est pas fait pour moi. » Alice aurait probablement levé les yeux au ciel à cette réponse, exaspérée que sa sœur ressorte constamment les mêmes arguments. Mais elle ne pourrait pas, elle ne pourrait jamais tenir dans une relation monogame et routinière, elle se connaissait et elle savait qu’elle ferait immanquablement tout foirer. Sauf qu’il n’était pas question qu’elle ne foire son amitié avec Daël. Il lui paraissait toujours un peu bizarre qu’ils se côtoient autant des années après leur sortie de Poudlard. Il réussissait visiblement à la supporter sans trop de soucis et sans doute ce constat l’effrayait un petit peu, voire beaucoup, car peut-être qu’il pourrait l’accepter elle et ses excentricités, elle et ses insécurités, elle dans son entièreté en tant que plus qu’amie. Rien que cette idée aurait suffisait à lui donner envie de s’enfuir à toutes jambes elle disait quoi déjà plus tôt ? si ce n’est qu’Alice lui avait enlevé la possibilité de rentrer dans son point de chute. Finalement, ce qu’elle craignait encore plus que de se retrouver blessée et meurtrie, c’était bel et bien la possibilité que tout se passe bien. A cause de son enfance, elle croyait perpétuellement qu’un malheur s’abattrait sur sa famille ou elle. Même des années après s’être rangé, des années à habiter dans un endroit confortable, ses parents, ses frères et sa sœur à l’abri, elle croyait fermement que quelque chose finirait par aller mal. Cette tranquillité ne pouvait pas durer, si ? « On veut des truc complètement différents, on est complètement différents », confirma-t-elle, s’efforçant de paraître confiante en dépit de toutes les questions qui tournaient en boucle dans sa tête -une seule bière n’était pas suffisante pour les faire disparaître.

Il termina de parler et apparemment, c’était censé être son tour mais tout cette conversation apparaissait totalement inutile aux yeux de Nasira. Tout cela n’avait aucun sens. Elle descendit de son tabouret subitement, mais en gardant la pinte de bière à la main et sans en renverser la moindre goutte, attention. « Je sais même pas pourquoi on parle de ça. Ça sert vraiment à rien, tu crois pas ? J’suis venue parce que je croyais qu’Alice avait un problème mais à part mes reproches pour m’avoir piqué mes affaires, elle ne risque pas grand-chose... » Elle s’arrêta de parler et but le reste de sa bière en réfléchissant. Connor travaillait à cette heure, Wood aussi, Aélys était à Los Angeles pour un casting, Arthur à New York pour rencontrer divers scénaristes pour son prochain film, et Jade devait aussi se trouver au Ministère. Il était hors de question qu’elle ne retourne chez Daniel après cette histoire de rendez-vous. Restait ses colocataires. Elle pourrait bien aller en voir une pour lui demander ses clés ? Oui, c’était la solution, et elle se débrouiller pour récupérer son argent plus tard. Forte de ce choix, elle se tourna vers Daël qui sirotait sa bière de l’autre côté du comptoir de bar. De toute façon, il ne devait pas vouloir qu’elle s’attarde, il avait probablement mieux à faire, pensa-t-elle le cœur serré.


Dernière édition par Nasira Orwell le Mer 26 Jan - 15:09, édité 2 fois
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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyMar 25 Mai - 12:34


« C’est ce qu’elle croit, en effet. » répondit sobrement Daël, étrangement calme en comparaison des deux sœurs Orwell. Il ne fallait cependant pas s’y fier. Daël était un faux calme. Il paraissait flegmatique mais en réalité, la plupart du temps, c’était plutôt qu’il se fichait de ce dont on était en train de lui parler. Il n’était donc pas réellement pourvu de cette qualité typiquement britannique. Tout au contraire, Daël pouvait se montrer intense et passionné, il pouvait même aller jusqu’à s’emporter contre qui s’en prendrait à ses proches (surtout sa sœur), sa foi ou ses capacités cognitives – Daël avait longtemps mal vécu le fait d’être dyslexique et s’était acharné sur les livres pour cette raison, comme un pied de nez à son propre handicap -. S’il ne montrait pas de trouble face au piège d’Alice, c’était d’une part parce qu’il l’avait vu venir de loin et y était préparé (l’ex Serdaigle l’en menaçait depuis déjà un moment), et parce qu’il avait déjà des résolutions bien établies sur le sujet. Contrairement à Nasira, pour qui c’était une surprise, il n’y avait rien dans cette conversation qu’il n’ait soupesé de longue date. De plus : à bon bon s’énerver, Nasira le faisait très bien pour deux !

Il fronça néanmoins les sourcils et prit un air pincé quand la jeune femme tenta de tourner sa déclaration à la plaisanterie. Il était on ne peut plus sérieux, comme toujours d’ailleurs, elle devrait le savoir. « Je ne plaisanterais pas avec des sujets aussi importants Nasira. » Son ton était tranchant bien que toujours modéré par la neutralité qu’il tentait de garder. Il doutait beaucoup que la jeune femme puisse réellement fuir, Alice avait dû parer à toutes éventualités, mais cela n’engendrerait que toujours plus de frustration de la voir essayer de filer. Ce n’est pas parce qu’il savait que c’était inévitable que cela lui faisait plaisir, clairement pas même. « Et je n’ai pas dit que ça gâcherait notre amitié, ça ce sont tes mots, moi j’ai dit que je ne voulais pas simplement d’une aventure avec toi. C’est très différent. Être seulement du nombre de tes conquêtes ne m’intéresse pas, à ce compte-là, effectivement, je préfère encore qu’il ne se passe rien. » Daël était capable d’avoir des aventures, il en avait déjà eu d’ailleurs, mais ce n’était pas ce qu’il voulait de Nasira. Il supposait que tout aurait été plus simple si ça avait le cas…

« Non, je ne sais pas, personne n’est d’accord avec ça d’ailleurs. Tu t’englues dans cette idée et tu as sûrement tes raisons pour le faire, crois-moi, je le respecte, mais ça ne la rend pas plus vrai. » Il haussa les épaules avec un certain défaitisme : s’il n’avait jamais cédé aux imprécations d’Alice c’était parce que le problème ne venait pas de lui. Il ne prenait d’ailleurs pas comme un affront personnel que Nasira ne veuille pas d’une relation avec lui, parce que celle qui en souffrait le plus, finalement, c’était elle. Il n’y avait pas matière à être jaloux, bien qu’il n’irait pas jusqu’à dire qu’il trouvait plaisant de savoir que la plupart des rencontres de son amie finissent au lit, ces hommes ne lui prenaient rien, car ce n’était pas ça qu’il attendait de Nasira. Pas juste ça du moins. Et il n’en avait jamais été question, raison pour laquelle il l’avait autrefois repoussée (et aussi parce qu’il était très préoccupé par ses études à l’époque de Poudlard).

Elle était bien sur le point de fuir. Daël ne bougea cependant pas pour la retenir, sachant qu’elle s’y essaierait en vain. À la place, il répondit à sa question, encore qu’il se doutât qu’elle était prévue pour rester rhétorique. « Je crois que le but d’Alice est justement que nous définissions ce que nous voulons, c’est à ça qu’est sensé servir ce tête à tête. Tu pars du principe que nos visions de la vie sont incompatibles, mais est-ce vraiment le cas ? » Tout ceci en partant du principe qu’Alice ne se trompait pas et que, dans la multitudes des hommes entourant Nasira, il avait vraiment cette place à part que la blonde croyait qu’il avait. Sinon, effectivement, toute cette conversation ne menait à rien.


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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyLun 7 Juin - 20:09

Bien sûr qu’Alice croyait que Nasira allait fuir cette conversation. Alice connaissait sa sœur par cœur, et pour avoir discuté de nombreuses fois avec elle au sujet de Daël, elle savait très bien que Nasira aurait presque préféré voler de nouveau plutôt que de se retrouver ainsi au pied du mur. Mais ce n’était qu’en la mettant ainsi au pied du mur qu’elle se forcerait à lâcher ce qu’elle ressentait depuis si longtemps, Alice le savait et quelque part au fond d’elle, Nasira aussi. Mais il était plus facile de râler à haute voix que d’admettre que la stratégie de sa sœur avait un sens. Et puis, elle n’était pas préparée à ce genre de discussions, sa sœur l’avait prise totalement au dépourvu. Sans doute cela faisait partie de son plan. Si Nasira avait le temps d’élaborer un argumentaire sensé et raisonnable destiné à lui éviter de parler de ses sentiments, ça ne servirait pas à grand-chose.

Ce que Nasira n’avait pas non plus prévu, c’était la révélation brute, sèche et nette que Daël avait envie de coucher avec elle -grande nouveauté ! Elle avait réfuté cette vérité. Elle ne voulait pas croire que son attirance à elle pouvait être réciproque. Il l’avait repoussée, il y a bien longtemps de cela, voilà ce qu’elle savait. Voilà ce dont elle était sure. Mais elle était aussi sure que Daël ne mentait pas, elle le connaissait à force et elle, plutôt méfiante de base, lui faisait entièrement confiance. Même à l’époque où elle le connaissait moins bien, elle lui faisait confiance. « C’est la première fois que tu m’en parles », lui reprocha-t-elle d’un ton grognon. Pourquoi n’apprenait-elle cette envie qu’aujourd’hui ? Et est-ce que ça avait vraiment de l’importance ? Elle savait très bien que Daël voulait plus qu’une simple histoire d’un ou de plusieurs soirs comme il l’affirmait très bien lui-même d’ailleurs. Or, c’était tout ce qu’elle était capable de donner. Tout ce qu’elle serait toujours capable de donner à un homme.  « Et je ne suis pas capable de plus qu'une aventure. Donc je suppose qu’on reste dans notre impasse. » Elle croisa les bras, dans une position de repli sur elle-même, dans une position de faiblesse, se sentant vulnérable, tout d’un coup. « Je ne comprends pas pourquoi...pourquoi tu veux plus que juste une aventure avec moi. » Il y avait des dizaines de filles qui rêvaient d’un type comme Daël, et d’une belle, grande histoire d’amour comme il en voulait une aussi, à commencer par sa propre sœur. Il avait fallu que ça tombe sur la seule fille à qui tout cela faisait peur pauvre Daël.

« Non mais attends je sais quand même mieux que les autres ce qui est fait pour moi ou non ! Ce qui est vrai pour moi ! », s’exclama-t-elle avec fureur. Elle avait des doutes et des angoisses fondées même si Alice n’était pas d’accord avec ça. Elle ne pouvait pas les balayer juste parce que sa sœur ou ses amis pensait qu’elle s’obstinait pour de mauvaises raisons et qu’elle était dans le déni. Elle savait mieux que tout le monde ce qui lui convenait ou non, quand même ?! La réponse est non. Elle ne se voyait pas en couple, à devoir faire des concessions, à supporter qu’on lui restreigne ses libertés. Du moins c’était ce qu’elle se disait. Elle savait qu’elle avait peur d’être heureuse, vraiment heureuse, parce que tout bonheur pouvait être brisé en un seul instant. Ou durer -et alors elle ne savait pas comment agir quand tout allait bien. Ni confier ce bonheur fragile à une seule personne.

Une personne qui n’avait même pas l’air de vouloir la retenir. Peut-être qu’ils s’étaient tout dit au final. Qu’ils s’étaient tout dit et qu’il n’y avait plus rien à dire. « Bien sûr. Tu veux une histoire d’amour, un truc qui dure longtemps, te construire avec l’autre personne, ce genre de trucs. Moi, je suis incapable de me projeter ne serait-ce qu’au lendemain. C’est foutu d’avance. » Elle baissa la tête. Elle ne disait pas tout à fait la vérité. Il y avait bien un vœu qu’elle s’était juré d’accomplir à l’avenir, celui de devenir maman, car elle avait toujours possédé ce côté maternel et cette envie de prendre soin d’un ou de plusieurs enfants, une fois que sa vie serait plus stable. Mais la véritable question était plutôt : est-ce que sa vie deviendrait vraiment un jour plus stable pour que ce vœu se réalise ?

La main de Nasira trembla et elle posa sa pinte vide sur le comptoir du bar en jetant un nouveau coup d’œil à Daël. Elle soupira et reposa son sac. Foutue pour foutue...Elle contourna le meuble et le rejoignit de cette démarche séductrice, prédatrice qu’elle avait adopté dès son plus jeune âge, et posa la main sur la joue rasée du garçon. « Moi c’est ça que je veux », souffla-t-elle avant de l’embrasser. Un court baiser, plus parce qu’elle était à peu près sure que Daël finirait par la repousser plutôt que parce que ça ne lui avait pas plu, puis elle se détacha. Elle se dirigea ensuite vers le frigo -il lui fallait absolument un nouveau verre- et prit une bière avant de la décapsuler et d’en boire une gorgée dans la foulée tout en jetant de brefs regards à Daël. « Mais bon, ça ne nous avance pas vraiment, n’est-ce pas ? », lança-t-elle en rejetant ses cheveux en arrière. Elle maudissait vraiment Alice pour le coup même s’il faudrait plutôt la remercier.
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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptySam 7 Aoû - 19:15


« Tu m’excuseras, mais pour aussi désirable que tu sois, tu laisses assez peu l’opportunité de te parler sérieusement de ce qu’on ressent pour toi. » répondit-il assez froidement lorsqu’elle lui dit que c’était la première fois qu’il lui en parlait. Ce n’était pas comme s’il n’avait jamais été tenté de le lui dire, mais elle passait tellement de temps à dire qu’elle ne voulait pas être en couple que ça paraissait très vain de se déclarer. Comme une preuve de ceci, elle se referma encore plus, confirmant qu’ils étaient dans une impasse. Voilà qui commençait à un peu agacer le jeune libraire. « Pourquoi ? Franchement, vu ton attitude, tu ne mérites pas que je te le dise pourquoi. » Il aurait pu lui faire de grandes déclarations : Daël n’avait jamais eu l’occasion de tester cette théorie, mais il se sentait comme un homme à déclaration. Après tout, il avait étudié les plus grands poètes et les plus belles manières de dire l’amour au cours de ses études littéraires. Seulement, bien qu’il soit certain de ses sentiments pour Nasira, il supportait assez peu son entêtement. Il l’avait anticipé, c’était même pour ça qu’il n’avait jamais voulu avoir cette conversation.

« Non, tu ne sais pas, tu te protèges parce que tu as peur, et la peur est toujours mauvaise conseillère. » dit-il ensuite en conservant son calme parce qu’il ne servirait à rien de répondre à la fureur de Nasira par sa propre colère. Dans le fond, il n’était même pas vraiment en colère, il ressentait plutôt de l’amertume. « Je veux essayer de construire quelque chose, c’est vrai, mais la réussite n’est pas un absolu que je cherche absolument. Tu parles comme si j’avais pour objectif de… de me marier demain peut-être ? Ce n’est pas du tout le cas. Est-ce que sortir avec moi ce serait si différent de ce qu’on fait déjà ? Ça ne bousculerait pas ta vie, on continuerait à vivre chacun dans notre propre appartement et à avoir des rendez-vous, ce sont eux qui changeraient. Seulement ça voudrait dire que tu me fais confiance. » Il passa la main dans ses cheveux et ne trouva rien d’autre à dire, parce qu’elle tournait en rond et l’entraînait dans son cercle vicieux, exactement comme il l’avait craint. Il ne savait pas ce qu’Alice avait imaginé, mais il ne pouvait à priori rien faire de plus que ce qu’il venait de tenter…

Il était plongé dans ses pensées, plutôt sombres vu les circonstances, quand il la vit s’approcher avec une allure prédatrice. Il aurait pu reculer mais ne le fit pas, après tout, que risquait-il maintenant ? De fait, le baiser fut rapide, presque timide, insuffisant. Quand elle partit chercher une autre bière dans le frigo, il réfléchir rapidement aux différentes options qui se présentaient à lui. Prenant sa décision, il franchit à son tour la distance qui les séparait, prenant la bière des mains de Nasira pour la poser sur le bar. Il l’embrassa, serrant sa taille contre lui farouchement, passionnément, pendant de nombreuses secondes. Puis, il la relâcha en partie, leurs lèvres se séparant : « Peut-être qu’il faut que tu voies ce que tu loupes. » Alice ne pourrait pas dire qu’il n’avait pas tout essayé.


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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyLun 23 Aoû - 21:18


Daël avait tout à fait raison, Nasira était forcée de le reconnaître. Elle ne laissait jamais l’opportunité, à personne, de lui déclarer sa flamme bisous et RIP Arlan. Elle ne cherchait pas à ce qu’on veuille sortir avec elle, et se sentait toujours mal à l’aise quand on la prenait au dépourvu, comme Daniel à peine une heure auparavant. Elle aimait séduire, elle aimait le sexe facile, tout ce qui était plus compliqué, elle les laissait à d’autres et pourtant elle complique tout toute seule. Alors sans doute qu’effectivement, elle ne méritait pas de savoir pourquoi il lui portait un intérêt, parce qu’elle ne méritait pas cet intérêt, tout simplement. Il méritait de trouver une gentille fille qui prendrait soin de lui, pas quelqu’un d’instable comme elle, quelqu’un qui ne savait vivre autrement qu’au jour le jour et qui ne s’autorisait jamais à penser au lendemain. Mais elle était curieuse, et elle voulait savoir. « Qu’est-ce tu me trouves ? », souffla-t-elle, ne pouvant se retenir. Elle lui jetait des regards assez régulièrement. Il était si beau, à l’intérieur comme en apparence, il n’était pas fêlé, il n’était pas fêlé comme elle. Elle avait envie de le prévenir, de lui dire qu’il ne savait pas à quoi il s’engageait avec elle, mais en même temps...en même temps il le savait. Il la connaissait. Il la comprenait. Mieux que beaucoup. Et ça l’effrayait plus que tout. Oui, elle était totalement tétanisée de peur et il le voyait bien.

« C’est quand même fou, qu’Alice, Wood, toi, vous soyez persuadés de savoir mieux que moi ! », bouda-t-elle. Mais il avait raison. Encore une fois, il avait raison. Elle avait peur. Elle avait peur maintenant, elle avait peur tout le temps. « J’ai peur de tout gâcher, parce que je sais que je vais tout gâcher. J’ai peur de détruire l’amitié entre nous, et de pas savoir me relever quand ça sera le cas parce que…tu comptes pour moi. Tu comptes plus pour moi que beaucoup, beaucoup de gens, et…j’ai peur de te perdre », avoua-t-elle néanmoins d’une voix plus faible, avec la vague impression de passer pour une midinette dans une comédie romantique la faute à mon amour pour les déclarations.

La réflexion suivante de Daël la fit penser à des paroles d’Alice qu’elle lui avait dites il y des mois de cela. Elle était persuadée -elle s’était tellement persuadée- que sa vie changerait radicalement si elle s’engagerait avec quelqu’un. Serait-il vraiment possible de tout concilier ? « Je sais même pas ce qu’on fait durant un rendez-vous… », objecta-elle d’un ton buté. Elle n’aimait pas le tournant que prenait la conversation, mais encore une fois, c’était la peur qui parlait à sa place. « Et je te fais confiance. Ce n’est pas le problème. Tu fais genre partie des rares personnes à qui je fais confiance. » Elle lui avait fait confiance dès le début, dès le moment où elle lui avait écrit des lettres. Étonnant venant d’une fille aussi méfiante qu’elle. Mais elle lui faisait confiance, presque totalement. Hormis Connor et ses frères, elle ne faisait confiance à aucun autre homme. « C’est en moi que je n’ai pas confiance. Je me connais, Daël, je sais que je vais tout faire foirer. C’est inévitable. » Même lui ne lui suffirait pas et d’une manière ou d’une autre, elle saboterait cette relation. Parce qu’elle ne savait pas être heureuse sur le long terme, elle n’y croyait juste pas.

Nasira n’avait pas trop compris ce qui s’était passé. Un instant, elle reprenait une bière, mue par ce désespérant besoin de boire, embrassant au passage Daël, un geste dont elle rêvait, consciemment et inconsciemment, depuis de longues années maintenant, l’instant d’après, sa bière disparaissait et les mêmes lèvres qu’elle venait rapidement d’embrasser se posaient sur les siennes. Le vague agacement qu’elle ressentait à l’idée de ne plus avoir accès à l’alcool disparut et elle savoura simplement ce moment qu’elle avait cru ne jamais se réaliser. D’autant qu’il s’agissait d’un vrai baiser et pas juste d’un smack comme elle lui avait donné. Quand ils se séparèrent, pour reprendre leurs souffles, la remarque de Daël la fit rire aux éclats -un son clair et joyeux. « Ça, c’est ma réplique, joli garçon. » Une flamme brillait dans son regard clair et si elle se détourna un instant pour reprendre une gorgée de bière, elle revint rapidement au jeune homme qui lui faisait face. Sa main droite n’avait pas quittée sa nuque, elle caressait -et décoiffait- ses cheveux bruns, et sa main gauche s’affaira à défaire les premiers boutons de sa chemise tandis que sa bouche se posait une nouvelle fois sur celle de Daël pour reprendre le balais effréné de leurs langues. Finalement, c’était bien plus simple comme ça que de parler pendant une demi-heure -mais elle aurait dû le savoir !


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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyLun 30 Aoû - 19:28


« Plein de choses, mais je vais camper sur ma position : je répondrai à cette question quand tu te montreras moins butée. Le but de cette conversation n’est pas de gonfler ton égo. » asséna-t-il d’un ton sec qu’il regretta presque aussitôt que les mots eurent passé ses lèvres. Il serra les poings et soupira d’un air las : « Désolé, je commence à être un peu à cran… je n’ai pas envie de me montrer désagréable, mais tu ne me facilites pas vraiment les choses à sans cesse remettre en doute ce que je dis sur mes sentiments. » Quant à savoir mieux qu’elle, c’était vrai, il faisait en quelque sorte exactement ce qu’il lui reprochait, sauf que la différence fondamentale était que Daël ne présumait pas des sentiments de Nasira à son égard, ses conclusions portaient uniquement sur ses mécanismes de défense totalement inappropriés. Il aurait compris qu’elle ne l’aime pas, si ça avait été le cas, sûrement que tout aurait été plus simple et qu’il serait déjà passé à une autre histoire. Ce qui rendait tout bien plus dur était que Nasira éprouvait quelque chose pour lui, ça paraissait presque évident, malgré l’absence totale d’issu tant qu’elle bloquerait sur toutes perspectives d’une histoire sentimentale. « La vraie question que tu devrais te poser, c’est pourquoi cette opinion fait à ce point consensus en dehors du fait que nous sommes tous joués par la même personne évidemment. »

La conversation parut cependant légèrement s’améliorer quand elle admit enfin l’évidence entre eux, à savoir qu’il comptait. Ce n’était pas une déclaration en bonne et due forme, mais Daël était homme à se contenter d’une petite victoire plutôt que de succomber à une âpre bataille trop ambitieuse. Il tendit la main vers elle, pressant son bras avec tendresse, cherchant à croiser son regard. « Mettons de côté le fait que moi je ne crois pas que tu gâcherais tout. Tu ne me perdras pas, tu ne me perdras jamais. La seule personne qui pourrait m’éloigner de toi définitivement, ce serait toi-même, en me disant que tu ne veux plus me voir, et tu ne vas pas faire ça pas vrai ? » Pas dans l’immédiat en tout cas d’après ce qu’elle lui disait, ce serait assez incompatible avec le fait de ne pas le perdre !

« Hum… je n’ai pas une grande expérience dans ce domaine, mais je pense que boire une bière en regardant un dvd doit faire parti des possibilités. Je pourrais aussi mettre mon plus beau costume et t’emmener dans un restaurant chic si c’était ce que tu voulais. Ou bien on pourrait aller chez Alice pour trouver comment lui rendre la monnaie de sa pièce ? Les possibilités sont quasiment infinies parce que la base d’un rendez-vous, c’est d’être bien ensemble, c’est tout. » Daël avait toujours été un bon argumentateur, malheureusement face à l’attitude de Nasira, il doutait beaucoup que cela suffise – il se consolait quand même en se disant qu’il n’abandonnerait pas sans avoir tout tenté -. « Ce n’est pas inévitable parce que ce qui t’attire chez moi, c’est que je ne suis pas comme les autres à tes yeux, non ? Alors pourquoi faire une règle de ce qui ne s’appliquerait qu’aux autres ? Aie confiance en moi, Nasira, s’il te plaît... » murmura-t-il avec douceur avant qu’elle ne s’éloigne pour se resservir à boire ce qui était un comportement de fuite classique.

De guerre lasse, il joua sa dernière carte. À son rire, il répondit par un sourire confiant et une nouvelle réplique : « Oh je crois que tu t’aies bien moins imaginé ce moment que moi. » Et il n’était pas certain qu’elle se fasse une idée tout à fait exacte de ce qu’il valait comme amant dans la mesure où il avait toujours été très discret à ce sujet. Il était malheureusement bien plus au courant des frasques de Nasira – on n’ira pas jusqu’à dire qu’elle n’est pas hyper discrète… mais peut-être que si quand même -. Il ralentit d’ailleurs le rythme effrené de leurs baisers et déposa de multiples baisers sur son visage avec douceur : « Doucement, doucement… on a tout notre temps. » Si ça ne devait arriver qu’une fois, autant le faire bien, non ? Il l’entraîna cependant vers sa chambre, juste histoire de l’éloigner de sa bière – si c’était raté pour qu’elle soit totalement sobre, on pouvait encore espérer qu’elle ne finisse pas ivre pour leur première (dernière?) fois ! -.

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Ξ Sujet: Re: Laisser faire le destin ? [PV]   Laisser faire le destin ? [PV] EmptyDim 14 Nov - 12:15


Nasira pouvait se montrer en effet assez butée et avait un certain nombre d’opinions bien arrêtées sur un certain nombre de sujets, dont son rapport avec l’amour, les relations de couple, et l’engagement, ce que son entourage n’avait jamais trop compris mais c’était des positions qu’elle défendait toujours avec ferveur. Elle savait ce qu’elle disait, ce qu’elle pensait, et si la peur parlait beaucoup pour elle, elle se connaissait assez pour croire fermement qu’elle ne pouvait pas faire durer une relation de couple, c’était impossible. « Dommage, j’adore quand on gonfle mon ego », plaisanta-t-elle en crânant. La vérité c’était que, si elle s’était aussi contentée des plans cul, c’est parce qu’elle était convaincue qu’elle était le genre de fille qui n’était que baisable, et que pour un certain nombre de nuits. Elle s’en était contentée et cela lui suffisait, elle aimait même ça. Mais maintenant…avec quelques paroles, Daël avait tout remis en question. Nasira paraissait déborder de confiance en elle, en sa beauté, dans son corps. Elle respirait la sensualité et elle avait appris à charmer avant tout le reste. Mais au fond, elle avait cette impression persistante qu’il n’y avait rien de spécial chez elle, rien qui puisse accrocher un type du genre de Daël.

Elle ne s’était pas formalisée de son ton sec, jugeant qu’elle n’avait pas grand-chose à lui dire alors qu’elle ne s’exprimait principalement que par des cris de rage, de frustration, des soupirs las et énervés depuis le début de cette conversation. « Ne t’excuse pas mais juste comprends moi. J’ai l’impression que ça tombe de nulle part parce que je suis une grande aveugle. Je ne pensais pas…je n’aurai jamais pensé que tu pouvais t’intéresser à moi, me voir autrement que comme une amie. » Son ton se voulait apaisé mais elle avait toujours du mal à croire que la situation qu’ils vivaient était véritablement réelle. Que son attirance à lui était véritablement réelle. « Parce qu’on aime trop m’enquiquiner », marmonna-t-elle. Sans doute était-ce totalement hilarant de la voir dans tous ses états dès qu’il était question de Daël alors qu’elle prétendait à côté ne pas croire en l’amour. Croire que l’amour n’était pas fait pour elle Valentina dirait que personne n’était pas fait pour l’amour.

Daël avait une confiance en elle qui dépassait tout entendement. A croire que, finalement, il ne la connaissait pas si bien que cela. A moins qu’il ne la connaisse plus qu’elle ne se connaissait elle-même ? C’était impossible, mais il avait une foi en elle, l’infinie certitude qu’elle ne finirait pas par tout détruire, et elle ne savait pas où il allait chercher ça. Etait-ce parce qu’il était croyant ? Ce n’était pas un trait que Nasira partageait. Elle ne croyait en rien, si ce n’est que les humains étaient capables du pire : elle en avait été le témoin après tout. Elle ne dégagea pas sa main lorsqu’il la posa sur son bras, elle avait décidé de faire un (gros) effort, de se montrer enfin courageuse et honnête. Elle n’allait plus fuir, en tout cas pas maintenant. De toute façon, si Alice apprenait qu’elle avait pris la fuite alors que Daël et elle se parlaient à cœur ouvert, elle lui ferait la tête –et sa sœur pouvait se montrer aussi butée qu’elle par moments ! « Non, je ne ferais pas ça », souffla-t-il doucement alors qu’il lui affirmait que la seule manière de l’éloigner d’elle serait de refuser de le voir. Elle trouvait ses paroles touchantes, et elle savait que si elle avait dû rayer l’ancien lion de sa vie, elle l’aurait fait depuis longtemps. Elle aurait pu se servir du fait qu’il était à l’origine de l’arrivée de la jumelle d’Alice en Angleterre pour cesser leur amitié mais ils avaient continué d’échanger. Elle n’avait jamais su le laisser derrière elle. Mais elle savait aussi qu’elle était tout à fait capable d’être insupportable de bien des manières, et elle n’était pas sure que Daël le réalise pleinement.

« La perspective d’embêter Alice et de lui rendre la monnaie de sa pièce me botte carrément ! Et on pourra fêter notre éclatante vengeance au McDo. Tu peux oublier les restaurants chics où on nous donne la portion d'un lapin avec moi. » Parce que sous ses dehors superficiels, Nasira était une fille simple, elle l’avait toujours été. Il ne lui fallait pas plus qu’un toit sur la tête et un repas chaud dans son ventre pour se sentir bien. Finalement, les rendez-vous n’avaient pas l’air très différents de ce qu’ils faisaient habituellement, sauf qu’elle suspectait qu’être en couple impliquerait une certaine dose de sexe (et encore heureux !) et ne dégoulinaient pas de romantisme comme elle l’avait d’abord craint. Mais Daël ne comprenait toujours pas que si elle n’avait pas confiance en quelqu’un dans leur duo, c’était en elle. Songeant qu’il ne servirait cependant à rien de le redire, elle se contenta de siroter sa bière d’un air songeur. « Non, tu n’as jamais été comme les autres », murmura-t-elle finalement. Elle avait tout de suite su qu’il était différent, du moment où il avait repoussé ses premières avances. Sans doute n’aurait-elle pas dû chercher à creuser après ça, parce qu’elle se retrouvait aujourd’hui dans un sacré pétrin.

Son rire se stoppa dans sa gorge alors que d’une manière tout de même assez improbable, elle se retrouvait les deux bras autour du cou de Daël. C’était si étrange, mais aussi agréable et curieusement naturel. Elle sentait que son cœur s’emballait très nettement et elle tentait de repousser la certitude que tout ça était une mauvaise, une très mauvaise idée. « Ah ouais ? Tu rêvais de moi la nuit genre ? », plaisanta-t-elle. Elle avait failli lui avouer qu’elle avait du mal à croire que c’était vrai, mais elle était supposée ne plus remettre en question ses paroles.

Nasira n’avait jamais connu de mec qui lui dise d’aller doucement. Encore moins ces dernières années. Elle avait l’habitude que les préliminaires ne durent pas longtemps, d’autant plus lorsqu’elle se tapait un mec dans les toilettes d’un bar, dans une cabine d’essayage ou en pleine rue elle a fait tous les endroits insolites possibles. Elle se retrouvait généralement sans son bas en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Poudlard et certaines parties de jambes en l’air se terminaient aussi vite qu’elles avaient commencées. Néanmoins, elle supposait qu’elle devait suivre le rythme et elle le suivit jusqu’à la chambre sans plus de protestations Daël ne cache pas ta joie.

Et ce fut effectivement différent. Plus doux, plus tendre mais pour autant pas moins enfiévré ni passionné. Un cocktail détonnant qui ne manquait pas de rendre Nasira perplexe alors qu’elle se rendait dans la salle de bains, piquant la chemise de Daël au passage. Elle se sentait…apaisée. Et en même temps, elle n’avait jamais eu autant envie de fuir. Elle n’avait jamais eu autant envie de rester. Déchirée entre ces deux options, Nasira descendit aux cuisines et termina sa bière qu’elle avait entamé tout à l’heure, et en sortit une troisième tout en se servant dans le frigo. Elle avait fait son choix mais il fallait qu’elle reste occupée sinon, elle penserait trop à ce qu’il venait de se passer et finirait par partir. « Ne mens pas, tu croyais que je ne serai plus là », déclara-t-elle d’un ton (un peu) prétentieux lorsqu’elle entendit Daël. Une bière à la main, l’autre retournant les pancakes qu’elle avait préparés dans une poêle et son téléphone diffusant de la musique moldue Taylor Swift, plus spécifiquement. Si on oubliait qu’elle venait de coucher avec un très bon ami à elle, c’était finalement une image assez habituelle de Nasira Orwell !


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