Ξ Sujet: Les Soeurs du Destin [PV] Lun 5 Juil - 0:22
Les sœurs du Destin« Ivalyana ! Attends-moi ! » lança Viska en voyant la Serdaigle apparaître au détour du couloir où elle était en train de discuter avec son cousin. « Excuse-moi Alex’, je vais voir ma copine, on se voit à l’heure du déjeuner ? » Le lion approuva d’un signe du menton et s’éloigna. Ils étaient samedi matin, cela faisait une bonne semaine qu’ils avaient repris les cours. Viska avait eu l’occasion de voir tous ses amis en classe mais n’avait pas pu leur parler à tous. Jensen, déjà, n’avait clairement pas envie de le faire ce qui la blessait bien qu’elle le camouflât car elle causait déjà assez de soucis comme ça à son entourage. Et elle n’avait pas trop eu de moment avec Ivalyana aussi, néanmoins la concernant, c’était plus parce qu’elles n’étaient pas dans la même maison, et que Viska avait passé la majorité de son temps avec Victoire pour lui faire oublier autant qu’elle le pouvait l’absence de Ted.
Arrivant à la hauteur de la brune, Viska lui sauta assez spontanément au cou. Elle avait très peur de la partie « serpent » de la jeune fille, mais se sentait en revanche très proche de sa part humaine. Après tout, elle était la seule autre personne de sa connaissance à subir une malédiction même si la nature de celle-ci différait fondamentalement de la sienne. L’étreinte ne dura pas plus de quelques secondes, juste le temps d’une accolade amicale. La peau d’Ivalyana était toujours plus froide que la sienne, Viska ayant une température corporelle assez élevée, et la blonde pouvait même le sentir à travers le tissu. Cela lui donnait l’envie bizarre de la réchauffer... peut-être à cause de ce qui s’était passé au lac l’année précédente. Leur rencontre avait été placée sous le signe de l’hypothermie d’Iva’, cela avait sûrement laissé des traces.
Relâchant la brune – Viska était très tactile, néanmoins elle savait que ce n’était pas le cas de tout le monde donc elle reprenait aussi vite ses distances qu’elle avait noué le contact -, elle fixa ses prunelles azurs sur sa sœur du destin avec un sourire. « Je suis contente de te voir, nous n’avons pas trop eu le temps de passer du temps ensemble à part en classe depuis la rentrée. Tu vas bien ? Tu as passé de bonnes vacances ? » demanda-t-elle avec un entrain partiellement feint. Viska était sincèrement heureuse d’avoir l’occasion de parler à Iva’ avec qui elle avait senti une connexion très forte lors de leur devoir de défense contre les forces du mal en mai dernier, mais au-delà de ça, la blonde n’allait vraiment pas bien et toute l’énergie qu’elle déployait pour donner l’illusion qu’elle était « normale » lui coûtait beaucoup. Maintenir cet état faussement joyeux la poussait même à de nombreuses extrémités : alors qu’elle avait érigé en art la préservation de son corps depuis qu’elle faisait du sport dans l’enfance, elle avait abandonné son excellente hygiène de vie au profit de comportement délétères voire dangereux. Non seulement elle se scarifiait en cachette tous les matins, laissant ainsi des traces sur ses poignets qu’elle dissimulait sous ses bracelets et ses bras de chemise, mais en plus elle sautait des repas, s’épuisait à l’entraînement, buvait ponctuellement de l’alcool avec certaines de ses copines jusqu’à l’évanouissement et avait même fumé de l’herbe avec V.
Et, justement, puisqu’on parlait de la préfète, Viska enchaîna : « Vanellope m’a dit que vous aviez été au musée ensemble au mois d’août ? C’est sympa ! Enfin… à dire vrai, je ne suis pas très musée, mais je suppose que quand on aime ça, c’est très bien. Moi j’ai été en Grèce avec Prudence et j’ai fait une légère fixation sur les plages alors je n’ai pas arrêté d’y aller de l’été, j’ai aussi été au concert d’Erin avec les filles, c’était assez cool. » Si la blonde avait spontanément déroulé le récit de son été c’était pour tenter d’éviter l’éléphant dans la pièce : sa rupture avec Jensen. Ivalyana étant amie avec le capitaine, elle en savait sûrement autant qu’elle et même peut-être plus vu qu’il ne lui avait, à elle, donné aucune explication.
À cette pensée, sa main se porta à son cou et tritura son collier, geste très habituel mais qu’elle n’avait pas pu faire pendant près de deux mois car, les premières semaines après la rupture, elle avait enlevé le bijou. Vu que c’était un cadeau d’avant qu’ils soient en couple, Viska avait fini par le remettre dans l’espoir de faire comprendre à Jensen qu’elle ne lui en voulait pas pour leur rupture mais pour le moment ça ne fonctionnait pas vraiment. Elle continuait pourtant de le porter, en partie aussi parce qu’elle avait besoin de jouer avec pour cacher sa nervosité : autrefois elle partageait cette tâche avec ses bracelets mais maintenant qu’elle avait mis des bracelets brésiliens pour couvrir la moitié de son avant bras, elle évitait d’y toucher pour ne pas montrer ses cicatrices par inadvertance.
Attendant la réponse de la Serdaigle, elle resta immobile sous ses yeux. Comme c’était le week-end, elle ne portait pas son uniforme. Elle avait mis un jean slim très moulant et taille basse avec un croc top blanc qui dévoilait son ventre plat et musclé par ses très nombreux entraînements de l’été tout en couvrant ses bras car il était à manches longues. Le décolleté en V non, pas Vanellope, la forme du col laissait deviner la naissance de sa poitrine et Viska avait apprécié dès le petit déjeuner l’effet de cette tenue sur la population masculine de Poudlard. Même si elle était toujours amoureuse de Jensen, il n’était pas dans son caractère de rester attentiste et encore moins de jouer les nones ! Ses cheveux blonds étaient quant à eux lissés mais encore légèrement ondulés autour de ses épaules. Fraîchement lavés, ils sentaient un peu la vanille – Viska espérait d’ailleurs que ça n’indisposerait pas Iva, sensible aux odeurs -. Quant à ses chaussures, alors que la semaine elle portait souvent des escarpins à haut talons, là elle avait mis des tennis avec un joli nœud à l’arrière car elle avait pas mal de trucs à faire pour Sterne et les cours d’arts martiaux, des allers retours dans le château, et du plat serait clairement plus pratique pour bouger à son aise. « Au fait, je t’ai peut-être interrompue ! Tu allais quelque part ? Tu veux que je t’accompagne pour discuter ou alors qu’on s’assoit ? » réalisa la blonde brusquement, soucieuse de ne pas non plus déranger la Serdaigle dans ce qu’elle avait prévu pour sa journée.
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Dim 11 Juil - 23:15
Soeurs du destinViska Un livre sous le bras gauche et la main prise par mes basquettes, je marchais en discutant avec des filles de mon dortoire. Toutes deux plus jeunes d'une année, mon savoir les avait épatées alors qu'elles s'efforçaient de faire un devoir à la dernière heure (déjà en sursit d'un jour). J'avais, contrairement à mon habitude, pas hésité une seconde avant de leur proposer un coup de main. Bien qu'autrefois je n'aurai même pas écouté ce dont elles parlaient, par politesse et timidité, il n'en fut rien ce coup si.
Alors quand la douce voix de la blonde résonna, ce fut avec un haussement de sourcils que les deux miss m'abandonnèrent en me souriant poliment. Etait-ce de la surprise, de l'incertitude, voir même un peu de jalousie que j'avais perçu? Il n'était pas évident d'approcher Viska, sa démarche, son allure et même sa simple présence la rendait particulièrement belle. De cette beauté qui intimide autant qu'elle fascine. Je n'avais pas été à l'aise non plus en la voyant la première fois, au cou de Jensen (de quoi jeter un froid!). Hors, une fois le contact établit, il m'était impossible de ne pas sourire en mentionnant son nom. D'autant plus avec ce que j'avais apprit durant ces vacances aussi étrange que complexe et fascinante. J'en étais sortie bien différente, encore une fois! Le changement est toujours en marche avec Iva!
Malgré le manteau d'uniforme, qui ne quittait mes épaules que quand c'était nécessaire, je portais en dessous un crop-top noir de sport ainsi qu'un short mi-long très moulant. Je comptais aller faire un peu de sport, indispensable pour suivre les courts d'art-martiaux auquel je comptais bien participer. Autant dire, que mon corps, de lectrice, ne tiendrait pas le coup. Faut à qui? Qui m'avait donc gardée en otage deux mois dans un hôpital en me mettant de cet état second? Je ne pouvais que pester envers mon prisonnier qui avait lui aussi décidé de jouer autrement ses cartes.
Mon regard tourna vers la serpentard alors que celle-ci approchait. Ses bras s'ouvrirent et ne je pouvais m'empêcher de l'attraper en faisant attention à ne pas la frapper avec mon livre ou mes chaussures. Son doux parfum de vanille dévoila une note plus sucrée, mais aussi ferreuse qui n'avait qu'une seule origine connue. Un grincement de dent m'échappa, ou plutôt, un sifflement profond. "Dites moi que ce n'est pas ce à quoi je pense?!" Marmonnais-je en mon fort intérieur, en parfait écho avec le basilic qui tremblait rien que d'y penser. Pire encore, ce fut un frisson douloureux qui glissa les longs de mes bras, irradiants doucement aux creux de mes poignets jusqu'aux coudes. La morsure du métal qui coupait ma chair était d'une clarté sans appel. Un geste précis, un signe empli de lourdeur qui plomba mon coeur de liquide en fusion. Je voulais attraper ses poignets, abandonner ces objets sans valeurs pour examiner les blessures. Hors son regard, ses yeux qui cachaient ce poids, cette attitude frivole, tout pour cacher ce qui ne pouvait l'être à nos yeux.
Rapidement, alors qu'elle se décollait de moi, m'arrachant cette douce chaleur qui ôta en la vie en écho. Ces cheveux sous le mouvement, sa peau, son parfum, je n'avais besoin de rien pour être hypnotisée, pour me souvenir de ce que Cily m'avait compté. ~ Dans la forêt où le soleil pesait lourdement avec ce parfum iodé de l'océan, elle apparu sous les branches sauvages qui retenait sa chevelure. Sa silhouette a peine cachée par la tunique blanche dénotait avec les nuances sombres et vivantes des buissons. Elle se figea en découvrant l'être enfantille que j'étais. Petit, tapis entre les feuilles, effrayé par l'inconnu de la vie qui bourdonnait autour de moi alors qu'encore des morceaux de ma coquille collait mes écailles. Sans la moindre peur, un sourire glissa avec douceur sur son visage, m'offrant un premier contact impensable avec le monde.~ Ce ne fut qu'après que le basilic m'expliqua que son regard, mortel pour tous, ne le fut pas pour elle. Avait-elle un pouvoir caché? Etait-ce un hasard qu'un basilic prenne vie dans ce monde sauvage avec ce mystère naturel? Tant de question que même la créature en moi ne pouvait répondre, pas plus que cette femme face à moi.
"Oui, je vais bien, mes vacances furent pas mal agitées. Et toi, comment te sens-tu?" Je n'attendais pas une réponse franche, même si je demandais avec sérieux et douceur. On m'avait dit, on m'avait expliqué, alors que je ne pouvais quitter l'asile, j'avais apprit qu'elle allait mal. En revenant, mon regard l'avait cherché, son parfum hanta les couloirs après son passage. Hors, l'enlever à ses amis me parraissaient être trop agressif, trop directe. J'avais attendu, douloureusement, violement, péniblement même... attendu qu'elle soit moins prise, moins noyée dans ses mensonges. Même alors qu'elle venait enfin à moi, à nous, nous le sentions, cette douleur qu'elle trahissait dans ses gestes maladroits et ses mots rapidement prononcés.
"V, elle a adorée jouer la guide touristique. On s'est dit qu'on irait bien dans un zoo la prochaine fois. Ca te tenterait de venir avec nous? Histoire de s'attendrir devant des lémuriens? Quoi qu'un concert serait super à découvrir aussi."Je jouais le jeu, mais ma joie n'était que factice, puisque je ne pouvais penser qu'une la seule chose qui compte: l'odeur du sang. Dans un premier temps, j'aurai pu penser que c'était les menstruations, mais la saveur métallique était trop fraiche, trop pure. Une blessure seule ne pouvait pas laisser une telle trainée, encore moins avec ces bras couverts.
Sa voix revient, une question qui aurait pourtant pu trouver une réponse évidente. Certes, mes pieds nus ne devaient pas rendre la devinette trop facile, je pouvais peut-être terminer ma séance, hors il était encore tôt. Toutefois, ces questions épistolières trahissaient son empressement de ne pas parler d'elle-même. Je ne pouvais le supporter plus, pas seulement moi, mais aussi l'animal qui voulait sortir, prendre le contrôle et agir librement, même en gardant mon apparence. Cily savait ce qu'il en coutait, le prix à payer d'écraser ma conscience, le danger que c'était pour mon moi-esprit.
D'un geste rapide, la mâchoire crispée, j'attrapais le poignet chargé de bijou qui ne pouvaient suffire pour me tromper. En trois pas rapide, je forçais la blonde à me suivre vers un coin moins fréquenté. Impossible pour moi de prononcer le moindre mot, seul un sifflement persistait dans ma gorge entre fureur et panique. Disproportionné? Parfaitement! Hors, je ne pouvais que comprendre, que sentir les sentiments qu'éprouvait cet être chérissant plus que tout Viska.
Dès que nous fâmes assez à l'écart, je pivotais, sans lâcher ma prise pour laisser tomber mes maigres bagages et dévoiler, un peu violement les blessures. "Viska... grondais-je douloureusement dans un premier temps. Interdiction de pleurer! même si j'en mourais d'envie. Est-ce que ça te soulage de faire ça?" Même si elle répondait par le positif, j'aurai du mal à y croire. Pire encore, Cily affirmait que son corps n'était pas qu'un objet qu'elle pouvait casser pour un plaisir mal saint. J'aurai bien voulu contredire ce Basilic, mais c'était impossible, pas après ce que j'avais apprit.
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Lun 12 Juil - 11:05
Les sœurs du DestinL’étreinte ne dura que quelques secondes. Tactile, Viska l’aurait bien fait durer plus longtemps, mais elle ne savait pas trop comment se positionnait Ivalyana par rapport aux contacts physiques, sans compter que la brune avait réagi assez brusquement l’année précédente à l’odeur de vanille dont la blonde savait être couverte. Quant à répondre à la question qu’assez naturellement la Serdaigle lui retournait, Viska haussa les épaules avec désinvolture : « Moi ? Et bien… je gère. Comme d’habitude on va dire. » Ce n’était ni l’exacte vérité, ni un véritable mensonge. S’il était clair qu’elle n’allait pas bien du tout (même elle, elle n’était pas dans le déni au point de ne pas l’admettre), elle trouvait qu’elle s’en sortait bien pour ce qui était de la gestion du quotidien. Elle gérait dans le sens où elle restait fonctionnelle : elle se levait le matin, suivait ses amis, allait en cours, pratiquait ses activités aussi diverses que variées… elle avait même relancé les entraînements de Sterne dès la première semaine pour directement se remettre dans le bain ! Bien que la petite voix de sa conscience lui souffle que si ses amis savaient pour ses scarifications, ils en feraient une montagne parce que c’était pas leur vision d’aller bien, Viska de son côté se rassurait en se disant que tout ce qui comptait c’était d’avancer ! Depuis que Jensen l’avait quittée, elle avait perdu son ancre et était totalement à la dérive, mais peu importait pour la blonde du moment qu’elle ne se noyait pas. Elle était cependant épuisée, ne trouvant guère de repos à force de nager contre le courant pour rester la tête hors de l’eau, et elle devait s’accrocher à la douleur sur son bras pour rester vivante.
Viska pensa cependant s’en être tirée à bon compte, Ivalyana lui parlant de ses vacances, de sa sortie avec V, bref des sujets de conversation absolument sans danger pour l’une comme pour l’autre. « On pourrait aller au prochain concert d’Erin toutes ensemble ? L’avantage c’est qu’elle nous réserve toujours des bonnes places ! Mais je ne suis pas contre un zoo, moi j’adore aller dans les mini-ferme, avec les petites chèvres et tout… par contre, ne le prends pas mal, mais je ne mets pas un orteil dans la partie vivarium. » Viska retint un frisson à la pensée des reptiles qu’on pouvait trouver dans un zoo. Même si c’était étrange alors qu’elle se sentait très proche d’Iva, possédée par un Basilic donc un très gros serpent, et qu’elle était encore amoureuse de Jensen, un animagus se transformant en reptile, la jolie blonde avait une phobie terrible de ces animaux. Elle n’avait jamais été attirée par eux, depuis toujours, elle avait réprimé un certain dégoût face à leurs langues pointues et leurs grands yeux à fentes, mais elle arrivait encore à les tolérer. Pendant son enlèvement, son père biologique punissait sa désobéissance en la couvrant de couleuvres qui rampaient sur elle : s’en était fini de sa tolérance, désormais, elle éprouvait une peur incontrôlée face à ces animaux. Elle s’en voulait un peu cependant depuis le premier jour car ce n’était ni la faute d’Iva, ni de Jensen – même s’il ne lui parlait plus donc il pouvait bien se transformer en serpent si ça lui chantait -, c’était juste quelque chose qu’elle ne maîtrisait plus. Vaguement, elle se demanda si une coupure pourrait l’aider à garder ses esprits si Iva se transformait devant elle, mais elle chassa cette idée, peu réaliste. Il était plus probable qu’elle tourne de l’œil avant même d’avoir pu attraper son poignard.
La Serpentard en était à peu près là de ses pensées quand elle sentit l’ambiance changer brusquement. Iva’ lui attrapa brusquement le poignet gauche, Viska eut un hoquet de surprise mais elle se laissa faire quand celle-ci l’entraîna dans un coin plus tranquille. Cela paraissait la seule chose sensée à faire car elle se doutait que pour une raison ou pour une autre, sa sœur du destin avait compris son secret. Peut-être à cause de son instinct reptilien ? Ou peut-être à cause son odorat ? Le cœur de la blonde battait fort dans ses tempes, elle commençait un peu à paniquer. Iva’ et elle n’avaient pas exactement le même cercle de fréquentations, mais elles connaissaient quand même certaines personnes toutes les deux : Jensen évidemment, même si Viska pensait qu’il se fichait d’elle comme de sa première paire de chaussettes et qu’il n’était donc pas tout en haut de la liste des gens dont elle se méfiait de la réaction, mais aussi Vanellope. Et concernant la lionne, Viska savait que si elle venait à l’apprendre, elle le répéterait à tout le monde, à commencer par Victoire et Peony. Et son cousin. Et à travers lui ses parents. Ce n’était pas bon du tout.
La question de la brune prit cependant de cours Viska qui fixait son amie avec une terreur qui n’avait rien à voir avec son maledictus. En cet instant, la jeune fille aurait même trouvé très confortable qu’elle se transforme, comme ça, elle se serait évanouie et aurait pu éviter de répondre aux questions de la Serdaigle. Tomber dans les pommes n’arrivait jamais quand on n’en avait vraiment besoin ! C’était pénible à la longue ! Viska posa les yeux sur ses coupures, plus ou moins cicatrisées en fonction de leur ancienneté, qui couvraient son avant bras. Sa manche était relevée et ses bracelets ramenés en un tas compact sur son poignet, mais il ne faisait aucun doute que la partie cachée était tout aussi abîmée que celle visible. Au départ, Viska se coupait sporadiquement, quand elle sentait une crise venir, puis elle s’était mise à le faire tous les matins pour se forcer à s’activer et à retourner à Poudlard, aller en cours, etc. Et maintenant, elle le faisait non seulement le matin, mais aussi parfois dans la journée, quand elle ne se sentait pas bien, que ce soit parce que Jensen avait une nouvelle fois évité son regard ou parce qu’elle avait un flash de son enlèvement, tout ce qui la plongeait dans la détresse était prétexte à aiguillonner la douleur pour se sentir vivante.
Le regard d’Iva’ la faisait se sentir mal d’ailleurs, Viska avait l’impression qu’elle était sur le point de pleurer, mais elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Ce n’étaient que quelques coupures, ce n’était pas si grave, n’est-ce pas ? « Oui… ça me soulage… si je ne faisais pas ça… je n’y arriverais plus… à me lever, parler, sourire, manger, vivre. Je suis obligée de faire ça, sinon je vais… je ne sais pas… disparaître peut-être ? » Murmura-t-elle d’une voix faible emprunte d’une détresse contenue. Elle aurait voulu ressentir la froideur de l’apathie, mais dans ces circonstances, c’était la peur et le chagrin qui l’emportaient. Peur de la réaction de ses proches. Chagrin de sa vie détruite. Plus rien ne la raccrochait à ce qu’elle était à part cette douleur, mais comment le faire comprendre à Iva’ ? A tout le monde ? Viska savait qu’ils ne seraient jamais d’accord avec ça, parce qu’elle supposait que si c’était quelqu’un d’autre qui le faisait, elle réagirait tout aussi mal. Elle savait que ce n’était pas normal de se faire du mal, elle n’avait juste aucune autre solution à sa disposition… C’était l’ennui quand on avait (ou pensait avoir) déjà tout perdu. « Je t’en supplie Iva’… il faut que tu le gardes pour toi, les autres ne doivent pas le savoir… ils auraient… ils s’inquiéteraient… tu comprends ? Promets-moi que tu ne leur diras pas, s’il te plaît. » Elle avait mis sa main libre sur le bras d’Ivalyana qui tenait son poignet blessé, le serrant convulsivement. Il fallait qu’Iva lui promette, après tout, ça pouvait être leur petit secret, non ? 2981 12289 0
Ivalyana Van Cress
Parchemins : 398Âge : 18 ans ◄ 30 Avril 2000 ► Actuellement : Hospitalisée à Cygnet Hospital Sheffield Points : 11
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Lun 19 Juil - 1:56
Soeurs du destinViska Le touché, aussi fugace soit-il avait quelque chose de plaisant, de rassurant et d'agréable. Sa chaleur était déjà loin alors que sa voix se faisait entendre. Polie, la blonde aux yeux claires cachait mal l'évidence. Je savais parfaitement qu'elle mentait, mais je ne pouvais l'incriminer sur ce point. Après tout, moi aussi je ne disais pas la vérité. Mes vacances n'avaient en rien été douce et agréable. La parenthèse de joie et de fraicheur que fut la journée passé avec Vanellope, préfète et amie dans l'école, ne pouvait qu'être une bulle d'air dans l'océan. Dire que je me noyais sans le savoir, dire que je ne savais rien depuis le commencement, avait ce goût acre qui collait au palet. Plus grande était mon ignorance face à cette vérité qu'était que l'autre en moi savait. Tout comme il sentait les tremblements infimes qui parcouraient la peau de Viska. Son pilotage automatique ne tiendrait pas, même si cela ne faisait que quelque jours que les cours avaient reprit, je pouvais le sentir avec certitude. Le temps était compté, mais pour qui au juste?
Parler de tout et de rien avait l'air de la calmer un peu. Impossible de me changer les idées, mais était-ce aussi le cas pour elle? Je l'invitais à cette sortie qui serait probablement planifiée au cours de l'année. Tout comme elle espérait m'emmener dans un lieu bondé de monde. Une pointe de claustrophobie piqua ma gorge. "J'ai encore un peu de mal avec les foules agitées." La vérité n'était pas juste un peu de mal, mais carrément aucun bien être. La raison aurait été mon enfance solitaire, mais la vérité voulait plutôt une foule en colère submergeant un être dangereux dans un corps fragile. Qui l'aurait cru? Une telle créature pouvait se faire piétiner, non pas une ou deux fois, mais bien dans centaine de fois, par des personnes en paniques jusqu'à ne plus arriver à respirer. La pression soudaine sur mon torse avait de quoi me faire paniquer, mais ce n'était qu'un souvenir, pire il n'était même pas à moi. Cela n'en ôtait pas moins l'atrocité de la sensation ou même la panique qui grondait. Le même ressentit que devait éprouver la jeune verte et argent face à des serpents. "Viska, je ne prendrai jamais mal ta peur des reptiles." Du moins moi en tant qu'Ivalyana. L'autre n'était pas de cet avis. Cily, ainsi fut-il nommé, n'était autre qu'un basilic avec tout de même un égo surdimensionné. Je ne pouvais pas lui en vouloir, pas en sachant depuis combien de temps il vivait, ni même tout ce qu'il avait subit. Et dire que je m'étais présentée comme une simple Malédictus. Il n'y avait rien de simple avec une créature qui devait-être insensible à la magie. Je m'étais même permise de croire que mon état concordait avec de l'alchimie de chimère.
Toutefois, la raison première de ma rage, et de celle de Cily, c'était pas seulement l'état émotionnelle de mon amie... mais bien jusqu'où elle s'efforçait de mentir, de tenir une façade qui ne pouvait tromper mon regard, mon odorat. Mes sens plus en alertes que mon habitude, je la tirais, je l'aurai même trainée de force s'il le fallait! Les mensonges, il n'y avait que ça depuis toujours! Ma naissance! Mon enfance! Ma nature! Même mon identité!
Peut-être fut-ce à cause de cette rage qui m'échappa que je me montrais si violente dans mes gestes. Mes ongles coupés courts évitaient d'ajouter une ligne à sa peau déjà meurtrie, mais ma poigne ne s'adoucissait pas. Ma question, plus logique que virulente s'échappa avec une douleur plus vive encore. Je le sentais, la morsure de l'acier, je pouvais presque douter de mes sens et regarder mes bras. Il aurait mieux valu que je le face, juste pour donner un peu de coulant à cette tension que j'avais fait monter. Je pouvais le sentir, le coeur palpitant la cavalcade sous sa peau, sous mon touché. Jamais, au grand jamais, Cily ne pouvait accepter un tel déluge de colère de ma part, pas si elle était dirigée vers Viska et non vers moi-même, vers le Basilic et ceux qui l'entouraient.
La réponse était grave, par ses mots, la femme devant moi avouait que j'avais vu juste. Le début du cauchemar n'était pas de le faire, mais de comprendre pourquoi on le fait. Elle le savait, je comprenais. La lourdeur pesait dans sa voix. Comment pouvais-je l'aider? Pourquoi avais-je le sentiment que ce n'était pas moi qui pouvait le faire? Sa douleur, ce sentiment d'être perdu dans l'océan, de lutter pour une gorgée d'air, de supplier qu'il reste un peu de force dans son corps, je la connaissais. Si je n'avais pas sombré, si je n'avais pas cessé de me battre, ce n'était pas parce que j'en avais eu le choix. Cily me l'imposait, tout comme elle me poussait en arrière, laissant ses yeux d'ambres prendre place dans mon visage. Sous les suppliques, je n'étais déjà plus maîtresse de ma chair. La prise sur mon bras me brulait de cette sensation électrisante qui n'était pas la bienvenue dans cet instant.
"Vissska...Siffla doucement la langue en un anglais irréprochable.Écoute moi attentivement." La voix d'abord agréable se fit plus ferme, une autorité ancestrale et affirmée. Lentement, la prise si solide s'adoucie tandis que ma main alla prendre son menton entre mes doigts. " Jamais je ne ferais quelque chose qui puisse te nuire" Mon regard étranger se plongea profondément dans ses yeux effrayés. Bien sûr qu'elle avait peur, si je parlais, son renvoi serait donné dans l'heure. Tout le monde lui réclamerait des réponses. Hors, tout ce qui comptait était justement qu'elle soit présente. Sans lui permettre l'opportunité de craindre ou de fuir l'être qui me contrôlait, mes bras l'enlacèrent chaleureusement. " Ma soeur... Cily, jamais je ne pourrais laisser quelqu'un te blesser sans subir ma fureur." Je pestais, je hurlais, non pas sans raison. Ce reptile m'avait ordonné de ne jamais prononcer ce prénom près de Viska. Voilà qu'il se permettait de le faire sans le moindre tact et même d'aller jusqu'à la nommer par ce lien. J'avais beau être furieuse d'avoir été tenue au silence, pour à peine quelques jours, seulement quelques minutes en sa présence, que je ne pouvais pas lui en vouloir plus. La Serpentard avait besoin de reprendre pied, de se remettre les idées en place. Un luxe que je lui enviais presque, mais pas vraiment en sachant ce dont il était question: Être sœur avec un basilic, ça n'avait aucun sens!
Plus qu'un lien de cœur, il y avait un lien de sang. Si j'avais été vivante à cette époque, où tout avait commencé, j'aurai stoppé le serpent dans son geste. Persuadé de sauver la vie de celle qui l'avait guidé, nourrit et protéger jusqu'à l'élevé à forme humaine: longue histoire..., en lui offrant son sang maudit. Mort, réincarnation, vie et recommencement, une boucle perpétuelle qui aurait pu prendre fin, si Viska n'était pas le sang des Cily's. ~ :copyright: 2981 12289 0
Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Lun 19 Juil - 18:46
Les sœurs du Destin« Oh, je vois ! Pas de concert alors ! Une sortie au zoo m’ira très bien tu sais ? Ou même ailleurs ! Je ne suis pas embêtante ! » Elle pouvait l’être, sur certaines choses, par exemple elle était assez susceptible et pouvait vite s’énerver, voire se mettre en colère. Sur ce point cependant, son état apathique apportait une nette amélioration : elle n’avait plus l’énergie d’être en colère, tout ce qui ne la blessait pas profondément lui glissait dessus sans qu’elle y prête aucune sorte d’importance. « Tu pourrais pourtant, enfin… peut-être pas aller jusqu’à mal la prendre, mais tu aurais le droit de te moquer un peu. Une Serpentard qui a peur des Serpents, c’est un peu risible. » Encore plus une Serpentard qui était amoureuse d’un animagus de Serpent et qui se sentait très proche d’une jeune fille habitée par un Basilic. Mais les paradoxes n’étaient pas ce qui dérangeait Viska dans sa vie : après tout, c’était normal que rien ne soit lisse et que tous les membres de la maison des vert et argent ne soient pas des fans absolus de reptiles ! Elle se doutait bien que les Poufsouffle n’avaient pas une passion des blaireaux par exemple ! Mais bon… ça restait un peu comique, surtout que Viska était l’une des Serpentard les plus connues de sa génération, que ce soit par la création de la BAM, sa présidence de Sterne, maintenant les arts martiaux, et évidemment, aussi, son sinistrement célèbre père.
L’ambiance bon enfant entre les deux demoiselles tourna pourtant rapidement au vinaigre. Viska n’avait pas pensé qu’Ivalyana sentirait ses blessures, c’était le cas pourtant. La Serpentard était pourtant certaine de bien se nettoyer après, mais elle n’avait pas odorat supérieurement développé comme Iva’ non plus… La blonde répondit avec sincérité aux interrogations de son amie, mais elle nota son trouble et vit son regard changer pour des yeux d’ambre, des yeux reptiliens. Même sa façon de lui parler changea. Viska frissonna malgré elle. « Tu n’es pas Iva… pas tout à fait... » murmura-t-elle en fixant les yeux inconnus sur le visage familier de la Serdaigle d’un air presque plus curieux qu’apeuré. Ce qui l’inquiétait dans l’immédiat, c’était plutôt qu’Ivalyana ou son alter ego aille répéter à leurs connaissances communes sa découverte. Elle n’avait pas forcément très envie de faire la causette avec un Basilic mais, en soit, tant qu’il gardait la forme agréable de son amie, elle se sentait plutôt en sécurité. D’ailleurs, elle n’avait pas l’impression qu’iel voulait lui faire du mal. Iel paraissait s’inquiéter pour elle…
Puisqu’iel lui demandait d’écouter, Viska obtempéra, laissa la main de la jeune fille attraper son menton pour plonger son regard dans le sien. La blonde ne savait pas ce qu’iel y voyait : même si la Serpentard essayait d’être courageuse, l’idée que son secret puisse être éventé l’effrayait bien plus que tous les serpents du monde. Un instant, elle se sentit presque happée par le regard d’ambre, comme si Ivalyana et son Basilic pouvaient vraiment la protéger. Pendant ces quelques secondes, elle ne trouva rien à répondre, se perdant dans un silence qu’elle ne rompit que lorsqu’iel la prit dans ses bras. « Cily ? » répéta-t-elle dans un premier temps, la voix lourde de questions qu’elle ne parvenait même pas vraiment à formuler. Elle avait l’impression que ce qui venait de se dire était très important, comme la confirmation qu’elle était connectée à Ivalyana par quelque chose de puissant, mais elle était tellement aux prises avec sa détresse que tout se bousculait dans son esprit sans parvenir à se traduire par une question cohérente.
« Je suis déjà blessée tu sais... » Serrée dans l’étreinte fraîche des bras de son amie, Viska se laissa aller, pensant à une autre personne dont la température était tout aussi basse et auprès de laquelle, seulement quelques mois auparavant, elle trouvait le repos. Mais maintenant, il n’y avait plus de paix, plus de refuge, uniquement l’agression quotidienne de sa vie. « Il me manque tellement Iva’… » chuchota-t-elle sans trop savoir pourquoi, ni si Iva l’entendait ou s’il n’y avait que le Basilic. Elle avait seulement l’impression, comme la fois précédente quand elles avaient été seules, qu’il n’y avait que la Serdaigle qui puisse la comprendre... Et à ces quelques mots qu’elle prononça se produisit quelque chose d’inédit - car elle ne se laissait plus aller ainsi depuis des semaines devenus des mois - : Viska se mit à pleurer à gros sanglots sur l’épaule d’Ivalyana (ou Cily à force on ne sait plus!). 2981 12289 0
Ivalyana Van Cress
Parchemins : 398Âge : 18 ans ◄ 30 Avril 2000 ► Actuellement : Hospitalisée à Cygnet Hospital Sheffield Points : 11
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Mer 28 Juil - 2:20
Soeurs du destinViska Me moquer était totalement injuste et stupide, j'avais toujours eu le vertige, jusqu'à ce que Cily me l'enlève. Ce n'était même pas moi qui avait réussi à vaincre ma peur, mais l'oeuvre de cet être en moi. Le plus ironique avait été le fait que j'avais si longtemps cru que mes pertes de mémoire étaient dû à une potion, j'étais loin de me douter qu'un Basilic s'efforcerait de... me protéger. Le comble de l'ironie! En quoi oublier tant de chose m'aidait? Je ne parvenais même plus à faire un patronus, j'avais à peine reconnu mes amis en revenant après Février. Impossible pour moi de comprendre la logique de ce reptile arrogant. "Je ne me moquerai jamais de toi. Tes craintes, tes doutes, tes actions, tous est assez logique pour moi." Pas seulement compréhensible, il y avait plus bien plus. Je ne pouvais pas lui parler de cet effet qu'avait sa présence sur moi, sinon, pour sûr, elle m'éviterait autant que j'ai fuis Jensen, mais surement avec plus de succès. Quand à moi, je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était plus fort que moi, même simplement savoir qu'elle était dans le même château que moi me suffisait pour ne pas m'éloigner. Dire que c'était à cause du serpent...
Bas les masques, le monstre pointait le bout de son nez. Risiblement, je ne pouvais rien faire, je n'avais jamais pu faire quoi que ce soit pour le stopper, de toute façon. Tout comme personne ne pouvait nier que je n'étais plus aux commandes, les yeux surnaturels en étaient la preuve. Viska fut un peu déstabilisée, mais pas choquée, c'était plus l'idée d'avoir un serpent devant elle, même si je n'y ressemblais pas, qui la perturba. Du moins, je le supposais, vu que je ne pouvais qu'à peine entendre son murmure.
Le touché entre nos peaux avaient cet effet électrisant, comme si une ancienne magie se glissait sur ma peau pour s'engouffrer dans ma chair jusqu'à faire vibrer mes os. N'était-ce pas dangereux?
Les paroles qui furent prononcées voulaient apaiser le tourment de la solitude qui rongeait Viska. Aucune réponse n'était attendue ou même souhaitée, elle devait juste accepter que quelqu'un d'autre voulait porter son fardeau avec elle. Bien que c'était beaucoup demander, peut-être même trop au début, je comptais bien veiller sur ma sœur. Détail qui m'échappa avec toute l'importance qui ne pouvait être compris en quelques mots. Je ne doutais pas qu'un jour, elle me reconnaîtrait, qu'elle saura et retrouvera des fragments des ses vies antérieures. Hors, quand cela viendra, je n'aurai plus la chance de la serrer dans mes bras, car j'ai par le passé, trop souvent causer son tourment.
"Je le sais, je le crains et le regrette..." Fut toute réponse à cet aveux que déjà elle saignait, mais pas seulement ses avants bras, son coeur pleurait. Une douleur que je ressentais à travers ce corps qui n'était mien. Tout comme cet amour qui ne cessait de la tourmenter, autant qu'il poussait mon ôte vers cette même personne. Je n'avais jamais constaté cet effet, jamais perçu ce trait original entre mon ôte et Cily. Le temps me manquait aussi pour m'y interroger, car déjà venait les mots véridiques.
"Je sais..." Murmurais-je en chassant cet opportuniste. Tout l'été déjà il avait prit mon corps pour sa possession. Mes souvenirs, ma conscience, tout ne fut que pièce de puzzle qui ne pouvaient s'assembler seule. Hors, sous le parfum de vanille, je ne l'étais plus. Mes bras serrèrent un peu plus fort cette amie qui avait besoin de moi, autant que j'avais besoin d'elle. Le basilic en moi grondait, il voulait être l'épaule qui rassure Viska, prétendue réincarnation de cette Cily! Je refusais de croire à cette histoire, de penser que mon destin était voué à m'effacer. Quand bien même, je n'avais que peu de raison pour lutter, l'une d'elle était dans mes bras. Plus que j'avais besoin de ceux qui m'entouraient, la serpentard avait besoin d'être chérie. "Il est idiot... il n'aurait pas du choisir pour vous deux. Même si ce n'est pas à moi de le dire... Commençais-je avant de glisser mes mains pour prendre son visage entre et frotter doucement ses joues. Un sourire compatissant, aussi douloureux que chaleureux, glissa sur mon visage. Il tient à toi, plus que je ne pourrais le dire, mais ce qu'il t'est arrivé la touché. Il s'est perdu et ne se rend pas compte de son importance pour toi, ni de ce qu'il ressent envers toi." Je regrettais bien vite d'avoir parlé. Leur relation, l'amour entre eux, je ne devrais pas m'y mêler, pas même un peu. Certes, je savais, sans l'ombre d'un doute, que mon cœur battait pour Jensen à cause de ce lien magique. Au fond, cela me faisait juste réaliser que j'étais vide. Quelle importance? N'était-ce pas ma malédiction qui me rendait ainsi, prise au piège dans les relations des autres?
"Il faut que vous vous parliez à un moment ou l'autre..." C'était vite dit. De ce que j'avais entendu, la dernière "conversation" avait été une batte de base-ball et un gâteau d'anniversaire. Je n'étais plus si sûr de moi. Je ne l'avais jamais vraiment été. Tout ce que je pouvais faire pour le moment, c'était de rassurer mon amie. "Ska'... tu n'as pas à jouer la dure avec moi, tu peux hurler, pleure, je ne t'en voudrais jamais. Je serais même soulagée de savoir que tu t'ouvres à quelqu'un, n'importe qui." Murmurais-je en cherchant son regard avant de la serrer dans mes bras. Au fond, tant qu'elle parlait ouvertement à quelqu'un, que cela soit moi ou non, ce n'était pas important, du moment qu'elle se sentait moins seule.
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Lun 9 Aoû - 0:11
Les sœurs du DestinEncore une fois cette impression qu’Ivalyana était la personne qui la comprenait le mieux. Impression d’autant plus étrange qu’elle n’était pas à strictement parler proche de la jeune fille, Vanellope connaissait mieux la Serdaigle qu’elle… et pourtant, il y avait comme un fil invisible qui les reliait l’une à l’autre et sur lequel Viska était incapable de mettre des mots clairs. Ivalyana était là pour elle, elle ne la jugeait pas, et elle parvenait à concevoir le fouillis de ses sentiments. La Serpentard se souvenait de leur premier vraie rencontre, près du lac. C’était avant son enlèvement : Viska avait déjà le problème Nathan sur les bras, mais insomnies exceptées, elle arrivait à avoir encore une vie à peu près normale à ce moment-là. Alors, quand elle avait trouvé Jensen et Ivalyana dans l’embarras, malgré l’ombre d’une jalousie vite oubliée face à l’urgence de la situation, elle avait su prendre les choses en main en les aidant tous les deux. Ivalyana avait quitté les bras du petit ami de Viska pour rejoindre les siens, et ça avait été comme si c’était naturel qu’elle se réfugie auprès d’elle. La vipère n’en avait pas forcément fait grand cas sur le moment : dans tous les sens du terme, elle était réputée pour être plus chaleureuse que Jensen.
Sa proximité avec la brune était devenue plus évidente lorsqu’elles avaient dû travailler ensemble, et pourtant Ivalyana n’en avait pas paru enchantée au départ. C’était comme si, à son corps défendant, elle se rapprochait d’une Viska qui ne saisissait pas trop ce qui se passait réellement entre elles. Il faut dire que si elle était familière des histoires de malédiction, celle qui envahissait la vie d’Iva’ lui restait, pour l’essentiel, obscure. Pourtant, Viska n’avait pas eu peur de celle-ci, elle avait craint que la jeune fille se transforme à cause de sa phobie des reptiles, mais le sort qui frappait la brune en lui-même ne l’effrayait pas. Viska ne savait que trop l’effet que cela faisait de vivre avec le poids d’un héritage aussi lourd que désagréable… Ainsi que le sentiment de ne pas contrôler sa propre vie.
Et depuis ce devoir, la blonde ressentait plus profondément ce qui l’unissait à la maledictus, sans pour autant être capable d’y mettre des mots. Elle faisait seulement totalement confiance à la brune, même quand ses yeux changeaient de couleur, dévoilant l’être magique qu’elle cachait en son sein. Une partie de Viska, celle qui était très – trop – pragmatique et logique, criait à l’autre, meurtrie et sentimentale, que ce n’était pas normale. Même avec Victoire ou Prudence, qui étaient pourtant ses meilleures amies, elle ne ressentait pas cette espèce de confiance absolue. Cette dernière n’avait d’égale que celle qu’elle avait eu autrefois pour Jensen, avant qu’il ne l’abandonne et ne détruise ce lien, pourtant plus né de leur amitié que de son amour pour lui. Viska pensait pouvoir tout dire à Ivalyana, et même au Basilic qui vivait en elle, alors qu’elle n’aurait pas su l’expliquer. C’est aussi pour cette raison que malgré une crainte initiale que la Serdaigle n’aille répéter son secret à V (ou à Jensen, même si elle voyait moins en quoi ça le concernait), elle se laissa rapidement aller dans l’étreinte de son amie.
Viska ne répondit rien au sujet qu’Iva – ou le Basilic – connaisse déjà l’étendu de son chagrin, cela paraissait évident, puisqu’iel sentait même ses coupures. Ses autres amis avaient une certaine conscience de son état, parce que la vipère ne s’en cachait pas tant que ça, mais ils ignoraient à quel point elle était partie à la dérive. Elle préférait qu’ils l’ignorent, car ils ne pourraient rien y faire. S’ils l’apprenaient, ils se retrouveraient juste dans l’impasse avec elle… Elle voulait leur épargner ça.
Quand elle sentit qu’Ivalyana était de retour, elle pleura dans ses bras et admit que Jensen lui manquait. C’était la première fois qu’elle le disait vraiment, jouant plutôt quand elle parlait de sa rupture sur la carte de la fatalité : c’est comme ça, il faut faire avec était le discours qu’elle tenait depuis des semaines. Et elle le pensait réellement. Elle s’en voulait de ressentir ce manque, parce que ça ne pouvait que lui faire du mal, il aurait été plus simple qu’elle parvienne à totalement enfermer ses sentiments dans une boîte hermétiquement fermée. Elle aimait encore Jensen et elle se trouvait indubitablement stupide pour ça : est-ce qu’elle ne valait pas mieux que d’aimer un mec qui ne la regardait même pas ? Une année entière de passée et Viska en est toujours au même point, well...
Si elle laissa la brune sécher ses larmes et parler sans l’interrompre, elle secoua la tête tristement pour nier ce qu’elle disait : il faudrait un jour qu’on lui expliquer pourquoi tout le monde semblait si persuadé que Jensen tenait à elle, voire l’aimait, alors qu’il ne lui adressait plus la parole ! Elle avait déjà des doutes sur les sentiments de son ami à l’époque où ils sortaient ensemble, alors là qu’il l’avait quittée et qu’il l’ignorait, elle voyait bien plus d’indifférence que d’amour. Il supportait à peine d’être dans la même pièce qu’elle ! « Je sais que Jens’ est ton ami mais… Iva’… s’il m’aimait, il ne m’aurait pas quitté. J’étais… j’étais à lui, entièrement. Et il m’a laissée… Il s’en fiche qu’un autre prenne sa place… J’ai essayé… mais il n’est même pas jaloux ! » C’est mignon qu’elle croit ce qu’elle raconte, non? La moitié de l’école pensait qu’elle sortait avec Flynn – ce qui n’était pas vrai du tout mais la population de Poudlard était bien trop binaire pour comprendre sa relation avec le lion -, et même en admettant que Jensen sache que c’était faux par Peony, il devait bien savoir ce qui se tramait vraiment et il s’en fichait ! Il ne réagissait pas, laissait faire ! Croyez bien que si les rôles étaient inversés, elle aurait déjà piqué une crise de jalousie d’anthologie en un sens c’est ce qu’elle fait déjà en pétant les plombs tous les jours ! Parce que, elle, elle était amoureuse et penser à Jensen avec une autre lui faisait énormément de mal… Que son ex ne réagisse pas à sa relation avec Flynn était la dernière preuve de son désintérêt mais on ne peut pas dire qu’elle soit très observatrice quand ça concerne Jensen.
Au demeurant, Viska n’avait pas pris Flynn comme amant pour rendre Jensen jaloux, elle avait été au bal avec lui dans ce but, puis elle s’était rendu compte que ça ne fonctionnait pas genre et elle avait abandonné. Son ami Gryffondor lui apportait plutôt du réconfort et il la distrayait de son chagrin, ce qui était déjà beau vu son état moral et psychologique… Mais une preuve restait une preuve, et que tout le monde s’obstine à lui dire que Jensen « tenait à elle » la dépassait vraiment. Même si dans le cas de Peony ou d’Ivalyana, elle pouvait toujours mettre ça sur le compte de leur amitié pour le brun : ce n’était jamais simple d’être entre deux personnes qui se séparent.
« Il ne me parle pas Iva… pas du tout. J’étais tout à fait prête à revenir à une simple relation amicale, mais il ne veut même plus de moi comme amie ! » Ces mots la firent sangloter à nouveau mais cette fois elle essaya de se contenir et ses larmes étaient étouffées. « Je ne peux pas montrer que je suis malheureuse… il faut qu’il croit que je vais bien. » souffla-t-elle serrée dans l’étreinte de son amie, celle-ci lui faisant quand même du bien après ces derniers jours à se contenir totalement, même devant ses proches. Sa comédie n’était pas parfaite, elle le savait bien, déjà l’infirmière l’avait rabrouée parce qu’elle avait perdu du poids à force de faire du sport de façon intensive sans manger assez par ailleurs, mais elle supposait qu’en dehors Iva ici présente, personne ne savait à quel point elle était à la dérive… et c’était déjà pas si mal pour quelqu’un d’aussi peu doué pour mentir que Viska.
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Jeu 12 Aoû - 2:37
Soeurs du destinViska Il n'était pas évident de mettre des mots, d'expliquer plus que la simplicité extrême d'une phrase impossible. Viska était mon sang, du moins celui de mon passager, mon prisonnier. Ce n'était même pas juste sa personne, il y avait tellement plus que je ne voulais pas accepter, mais qui était pourtant sous mes yeux. Je vouais à la Serpentard une confiance aveugle qu'elle me rendait en dévoilant la faiblesse qui lui coutait tant à énoncer de vive voix. Je sentais sa douleur, elle parcourait ma peau comme si celle-ci était tranchée à vif. Je comprenais pourquoi elle le faisait, pourquoi elle en avait besoin. Chacune de notre côté, avions survécu d'une manière ou d'une autre, à la différence que je n'avais jamais été seule. Que cela après ma première transformation, non déjà à cet instant je n'étais pas isolée. La demeure dans laquelle j'avais grandit, elle ne m'avait jamais effrayée, même alors que mon oncle partait en voyage pour ses recherches, simplement parce que je n'étais pas seule. C'était là, la plus grande différence entre nous. Viska, rejetée par celui qu'elle aime, peu importe les raisons, avait affronté sans soutient ces tourments. Ce fait me serrait le cœur, autant que je la serrais contre moi. Cette étreinte ne pouvait tout résoudre, mais pendant un instant, elle avait besoin de sentir que j'étais là.
Que cela soit le basilic qui parle ou mes mots, nous étions au fond d'accord. Viska, ma sœur, devait savoir que j'étais liée à elle. D'autre pouvait trouver cela illogique et même totalement déplacé, mais le silence qui suivit l'affirmation confirmait que la verte et argent comprenait. Les mots ne lui étaient peut-être pas encore claire, pas plus que j'acceptais toute l'histoire des Cily's. Qui croirait à la réincarnation? Qui accepterait qu'un Basilic soit enfermé dans une personne aussi fragile que... moi. Ce même moi qui reprenait le contrôle, tout comme il m'avait été enlevé. Ce fut étrange, comme si Viska l'avait sentit plus qu'elle n'avait vu mes yeux reprendre leur couleur d'origine. Ses pleures résonnèrent avec ses aveux. Le savoir était une chose, je le savais que Jensen lui manquait, mais l'entendre. Ce même garçon qui, malgré moi, avait aussi une grande partie de mon affection et même mon amour, avait brisé ce qui était le plus important dans une période des plus pénibles. Je ne parvenais pas à être furieuse contre lui, mais les sanglots ne faisaient que de me mettre en colère. Comment avait-il pu?! Ce n'était pas la question qui me venait, parce que je savais que lui aussi en souffrait, du moins, il me l'avait avoué et montré dans le train. Deux mois plutôt, j'aurai peut-être du, les pousser à être l'un près de l'autre. Arrivais-je encore trop tard? Cette histoire d'amour ne devait pourtant pas être ma priorité, je n'avais pas à m'en mêler. C'était à eux seuls à trouver le chemin l'un vers l'autre ou l'un sans l'autre.
Les mots, qui n'auraient pas du être dit, quittèrent mes lèvres. J'avais les deux versions de l'évènement, mais mon point de vue sur la chose était encore différent. Je n'étais pas celle qui avait été trahie et rejetée, pardonné m'était donc trop facile. "Ho Viska... je n'aurai pas du en parler. Je suis désolée, mais tu n'as pas vu son regard de près au bal." Et quel regard, il avait été des plus bouleversé, voir furieux de voir Flynn ainsi proche d'elle. Ce ne fut que temporaire vu que Cil -surnommons donc le basilic ainsi pour être plus claire- avait décidé de se montrer. Je n'étais qu'un des morceaux de moi-même qui tenait tel un château de carte, à ce moment là. Etais-je plus réellement solide deux mois plus tard? Si je parvenais à tromper pratiquement tout le monde, mon petit tour n'avait pas tenu au musé avec Vanellope, ni même à l'instant avec ce contact qui ne cessait de réchauffer ma peau et frissonner mes os. Je n'en tremblais pas, mais je ne comptais certainement pas rompre cette sensation si agréable.
Le problème principal était le silence qu'imposait l'animagus. Cet fait imposé, je comprenais mieux pourquoi elle était aussi perdue. Les sanglots me firent serrer son corps chaleureusement. Et dire que je l'avais évité, imposé le non-dit dérangeant, j'en découvrais avec douleur le résultat attende voir quand la discussion commence?!. Toutefois, bien que je pouvais le pousser à au moins lui dire un mot ou deux, même des banalités pour commencer! Je fus choquée par cette affirmation, cette détermination à lui mentir. Sa logique était de paraître forte, de lui faire regretter quoi? Elle pouvait essayer de prétendre être amoureuse et heureuse, il y avait des signes qui ne trompaient pas! L'un d'eux étant ce besoin de prendre une potion pour se calmer, là où elle aurait été chercher un câlin ou simple contact près de son aimé. Et ce n'était qu'un exemple visible, le fait qu'elle ne le regarde pas, puis qu'au contraire elle le fixe accentuait ce fait. Je l'avais probablement un peu trop observée depuis notre retour, mais je ne pouvais pas nier que cela ne me plaisait pas. "Je... je n'aime pas que tu te pousses ainsi. Toute cette énergie à t'efforcer d'aller mieux devant n'importe qui... te pousse à quel résultat?" Je ne comptais pas lui faire la leçon. Je n'en avais pas le droit, puisque moi-même je marchais sur une corde raide qui s'amincissait à chaque fois que Cil pointait son nez. Hors, il ne s'agissait pas de moi, mais de mon amie. Cette douleur, ce poids, je ne parvenais pas à accepter qu'elle le porte jusqu'à s'effondrer.
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Ven 13 Aoû - 17:57
Les sœurs du DestinViska ignorait ce qui la liait réellement à Ivalyana, mais elle savait que ce sentiment de proximité était réel. Elle ressentait la présence de son amie jusqu’au plus profond de son être et cela lui faisait une impression bizarre, en un sens cela la soulageait, tout en l’inquiétant un peu aussi, car son âme paraissait vibrer, entrer en résonance avec celle d’Ivalyana, et c’était une sensation totalement inconnue…
« Je pensais qu’il viendrait… me parler… ce soir-là. » articula-t-elle avec difficulté, lentement, de façon hachée car entrecoupée par de nombreux sanglots. « Il n’est pas venu Iva’, il m’a laissé tomber, totalement tomber… » Elle n’avait effectivement pas vu Jensen de près ce soir-là, tout simplement parce qu’il ne s’était pas approché d’elle. Quand elle avait regardé dans sa direction, il était en train de discuter avec ses amis -dont Ivalyana -. Ce n’était pas un signe de jalousie que de faire des mondanités, il n’aurait pas dû être si tranquille alors qu’elle était au bras d’un autre, qui plus est quand cet autre était Flynn, un garçon avec qui elle était avant lui. Il paraissait évident, vu le précédent bal de Noël, que le Gryffondor lui plaisait… aucun garçon amoureux n’aurait dû laisser faire sous son nez. Viska en avait simplement déduit qu’il s’en fichait. Surtout qu’il ne s’était pas non plus approché d’elle quand elle avait failli tourner de l’œil sur la scène… cela dit, personne n’avait osé approcher, à cause du lieu probablement, mais Jensen avait été capable de faire un scandale à l’infirmerie en février dernier. S’il n’avait pas été impressionné par une McGonagall bien remontée soutenue par d’autres professeurs tout aussi impressionnant, il n’avait pas de raison de craindre plus quelques membres du Ministère… Il n’était pas venu lui parler parce qu’il ne voulait pas lui parler. Et elle en avait été tout aussi blessée que de leur rupture, car elle avait toujours pensé pouvoir compter sur Jensen. Elle s’était même totalement reposé sur lui de décembre à juin. Mais maintenant elle devait se débrouiller toute seule : visiblement elle ne pouvait pas déléguer une partie de son fardeau, elle devait le porter seule… elle était la seule à pouvoir le faire. Penser pouvoir compter sur quelqu’un d’autre qu’elle-même avait été une cruelle illusion. Nathan l’avait dit : elle était destinée à la solitude. Ce n’était pas parce que son esprit était malade qu’il avait tord sur tous les points, après tout, lui aussi était maudit, lui aussi avait la marque. En dehors de Myrielle, il était la seule autre personne en ce monde à savoir exactement ce que ça faisait…
« Je ne sais pas… puisque j’étais devenue une gêne pour lui, un fardeau, je me suis juste dit que je devais lui épargner les scandales post-rupture… » Il fallait bien avouer que ça n’avait que modérément fonctionné dans le sens où, si elle n’avait effectivement pas fait de scandale, ses amis ne s’étaient pas gênés pour lancer des offensives passives/agressives, sur Magic Insta principalement. Si Viska avait trouvé assez drôle de flirter sur le réseau social magique tout en conservant le ton de l’humour, elle avait essayé de ne pas trop les encourager pour le reste… seulement allez raisonner des Gryffondor bien remontés vous ! Ce n’était pas aussi simple qu’on pourrait le croire, même quand on s’appelait Viska Spingate ! « Moi ça ne m’apporte rien… mais ce n’est pas grave, c’est pour Jensen que je le fais… pour qu’il ait l’esprit tranquille... » Caramba encore raté ! Son esprit à elle, en revanche, n’était pas du tout tranquille. Chaque journée n’était qu’un ensemble de souffrances qui la heurtaient, s’accumulaient, et peu à peu l’étouffaient. Une part de Viska attendait le jour où elle suffoquerait et où ce serait totalement fini, où elle ne serait juste plus là, ou plus rien ne le serait… en attendant, elle continuerait de faire semblant, parce que c’était à peu près tout ce qu’elle pouvait faire pour son ex-petit ami. Pour le protéger d’elle. De Nathan. De ses problèmes...
Et alors que, prise dans l’étreinte d’Ivalyana, elle songeait à ceci, à sa propre fin plus ou moins imminente, à cette paix qu’elle appelait de ses vœux, elle eut comme une sorte de flash qui la prit brusquement alors qu’elle s’accrochait à son amie pour ne pas tomber. Elle se voyait, du moins il lui semblait que c’était elle, et en même temps ce n’était pas tout à fait ses traits. En revanche, cet autre visage avait les mêmes cheveux blonds ondulés qui tombaient en cascade souples autour des épaules de cet autre corps. Elle se voyait, en train de les réunir en une tresse… une présence se faisait sentir dans son dos, elle se tournait, souriait et prononçait un autre prénom : « Cily ! ». Viska sentit son sourire au moment où l’image s’estompait. La vision, qui n’avait duré qu’un très bref instant, à peine quelques secondes rendit les jambes de Viska un peu flageolantes. Elle se raccrocha à Ivalyana. « Qu’est-ce que c’était que ce truc... » marmonna-t-elle. « Voilà que je me mets à avoir des hallucinations maintenant… je vais vraiment finir par perdre les pédales... » ajouta-t-elle plus pour elle-même que pour la Serdaigle. Déjà, les images et leurs impressions s’estompaient. Ce n’était pas une vision triste, au contraire, une certaine douceur en émanait… mais Viska s’était sentie nostalgique pendant quelques secondes. Comme si elle était sur le point de mettre le doigt sur une chose essentielle mais que cela n’avait pas duré assez longtemps pour qu’elle l’intellectualise. Et puis, les contours n’étaient pas nets. En dehors de la chevelure blonde, elle n’aurait pas été capable de décrire la jeune femme, pas plus que la présence à qui elle s’adressait. Comme si quelque chose bloquait une grande partie du souvenir… car Viska était presque sûre que c’était de ça qu’il s’agissait, sauf qu’elle ignorait totalement à qui il appartenait, pas à elle en tout cas. Elle ne se souvenait pas du visage, mais elle était sûre que ce n’était pas le sien, et puis elle avait bien des problèmes mais sa mémoire était parfaitement opérationnelle, merci bien.
Ξ Sujet: Re: Les Soeurs du Destin [PV] Ven 20 Aoû - 3:39
Soeurs du destinViska Étrangères, familière, sœurs ou inconnues, il y avait quelque chose qui m'échappait. Ce n'était pas seulement le basilic qui me liait à Cily, mais quelque chose d'autre dont je ne comprenais ni le sens, ni en sentais l'importance. Étouffée par le voile qui pesait sur mon être, mon esprit, ma conscience, mon âme, je ne pouvais que sentir, cette autre sensation plus forte à chaque secondes. De quoi me faire fuir, hors, il m'était impossible de partir, de renier cette autre chose en plus.
Le soir du bal, j'avais vu de près le regard de Jensen, j'avais sentie sa jalousie et au fond, cela m'avait un peu plu. Hors, je ne pouvais faire sentir se parfum à mon amie, je ne pouvais que lui en parler sans qu'elle ne puisse y croire. Au fond, elle avait raison, il n'avait été près d'elle. L'ex-petit-ami avait fuit son propre choix et ses conséquences. Je ne pouvais que dire que je comprenais pourquoi il l'avait fait, tout en me révoltant face au résultat. Une Viska meurtrie, trahie, abandonnée qui plus que jamais avait besoin de soutient. Sous ses pleures, je ne pouvais que la serrer dans mes bras. Rien, je ne savais rien des tourments de l'amour contrairement à Cil, contrairement à Viska. N'étais-je pas la plus mal placée pour la rassurée? Une petite voix en moi me disait que non. Que cette ignorance en faisait aussi ma force, car même si je ne comprenais pas tout, je ressentais la douleur. L'étouffement qui serrait ma gorge et pressait ma poitrine. Aucunes larmes ne venaient, mais je ne pleurais jamais. Étrange, comme en cet instant, je me souviens que je n'avais jamais versé de larmes à causes de mes émotions ou même de la douleur. Etait-ce une force? Je n'y croyais pas, pas alors que tout semblait insensé. Rien que qui j'étais n'avais aucun sens, aucune réalité, même magique, ne pouvait expliquer pourquoi j'étais encore... moi-même. Ce n'était pas faute d'avoir perdue pied durant le bal. Ce n'était pas faute de n'avoir été que des fragments que Cil avait travaillé jours et nuits pour remettre en place.
"Ho Viska... je suis tellement désolée..." D'une trahison que je ne pouvais changer. D'avoir espéré une seconde dans le compartiment du wagon que j'avais peut-être droit à une part d'un bonheur qui ne m'était pas destiné. Quand bien même j'aimais sincèrement Jensen, même en dehors des sentiments provoqués par le lien des Cily's, je savais, désormais, que nos chemins n'auraient pas du se croiser. Car, là où je m'effondrais, je vis ce qui fut la première apparence humanoïde de Cil. Des yeux d'ambres pratiquement jaune, un regard qui se grave profondément en vous, fuyant dans votre être. Même si ses yeux semblaient presque humains, je savais qu'ils pouvaient toujours tuer en un instant. C'était pour cette raison que le basilic pourtant un bandeau pour les masquer. Hors, face à moi, il l'ôta. Et sur cette plage qui donnait sur la végétation de l'ancienne Égypte, je découvrais non pas un serpent géant, mais un homme. Jeune, pas plus de seize ans, mais grand comme seul certain savent l'être. Des épaules larges, une mâchoire carrée, il n'y avait aucun doute. Cil était bien un homme. Les muscles finement tracés par l'âge croissant aux hormones murissantes, il y avait pourtant une telle douceur dans son expression. Cette vision, restait gravée en moi, je ne pouvais croire que la peau mâte, plus sombre que la mienne, et les cheveux d'ébonites était son apparence qui lui fut offerte. Cadeau empoisonné de mon point de vue, car ce ne fut qu'après ce changement qu'il devient la proie et l'otage. Tout comme Viska l'était avec ses sentiments. En d'autre circonstance, j'aurai pu l'encourager, mais pas ici, pas alors qu'elle était déjà au bord de ce gouffre dont je m'éloignais à peine. Il était hors de question que je laisse quelqu'un d'autre perdre pied.
Les scandales, n'était-ce pas ce qui habitaient le château. Je savais aussi qu'elle aimait pourtant les ragots et les potins, mais de là à s'infliger pareille silence. "Viska.. je me moque des murmures. Je ne peux pas rester de marbre alors que tu es ainsi... je ne peux pas l'accepter." Murmurais-je en la serrant contre moi. Si je pouvais, d'un claquement de doigt prendre sa peine et sa douleur, je le ferai sans hésiter. Les concessions n'avaient pas lieu d'être. Je ne savais quoi dire, quoi penser. Mes mains frottaient doucement ce dos, comme j'avais eu droit alors que je sortais du lac. Si mes souvenirs étaient vagues sur cet évènement, ce n'était que la faute du froid trop intense. Bien qu'en me changeant en Basilic, cela avait empiré, sans cette apparence, je n'aurai pu quitter le lac. Ironiquement, rien n'avait été sur mon balai ce jour là: car la vérité qui n'osait quitté mes lèvre, c'était le fait que je ne savais pas nager. Et cette chaleur qui m'avait sauvée, je la sentais à nouveau dans mes bras, il n'y avait aucun doute, Viska m'avait sauvée ce jour, par sa simple présence. "Non... Viska, tu n'as pas à le faire pour lui. Pas alors qu'il t'a trahie en rompant, pas alors qu'il t'ignore. Ska... ne te force pas pour quelqu'un qui ne fait aucun effort pour toi..." J'attrapais son visage, mon regard plongé dans le sien. Je n'étais pas juste sérieuse, mais inquiète et elle devait le voir, le comprendre. Il n'y avait pas d'échappatoire dans cette direction, qu'un mur avant la chute libre et sans fin. Hors de question, je ne voulais pas la voir sombrer plus, je ne pouvais pas le supporter. Mes bras la serrèrent à nouveau, je voulais la rassurer, mais je n'avais pas les mots. Idiote, inutile, je ne pouvais que la serrer pour lui faire sentir que moi j'étais là.
Frissons étranges, complexes sensations indescriptibles, je crus un instant que c'était mon corps qui vibrait. Le coeur pulsant à tout allure, je réalisais que ce n'était pas moi qui m'accrochait pour ne pas tomber. Je soutenais, de mes forces, mon amie avant de plier doucement les genoux pour l'asseoir en réalisant que je n'étais pas assez forte. Vérité douloureuse, je n'avais pas la force physique ni émotionnelle qu'il était nécessaire dans mon cas. Mon regard, inquiet par l'incompréhension de la situation, glissa sur le visage de la verte et argent, un sourire glissa dans son expression. Ca commence... murmura Cil sous mon crâne avec une certaine mélancolie. Il savait, je savais aussi, ce que les visions du passé signifiait. Le temps, il filait trop vite par ma faute et quand elle reprit pied, je ne pouvais que la regarder. "Viska... tu n'es pas folle. Ce que tu as vu, c'était Cily, un souvenir de Cily." Je n'avais aucun doute, je le sentais. Sa peau avait quelque chose de plus électrisant, de plus puissant, comme si de la magie s'engouffrait en moi pour rendre Cil plus fort, tout en m'écrasant dans mon propre corps.
Impossible de mentir, les choses s'emboitaient dans cet engrenage du destin. J'avais toujours voulu trouvé une échappatoire, une solution, espérer être libre. Hors, en regardant les yeux claires de Viska, je ne pouvais nier l'évidence. "Tu es Cily. La réincarnation de la sœur du basilic qu'elle nomma du même nom." Dire que la blonde dans mes bras avait peur des serpents en était la sœur de l'un d'entre eux, n'était-ce pas ironique. Hors, tout comme j'avais eu le vertige, tout comme j'avais crains d'écraser Jensen contre un mur, Cily devait avoir peur du monstre qui l'avait condamnée à vivre encore et encore dans un cercle qui touchait enfin à sa fin. "Je suis désolée. J'aurai du rester loin, t'éviter d'être impliquée, éviter que sa mémoire te vienne, mais... je ne pouvais pas." Etait-ce seulement une question de pouvoir, n'était-ce pas plutôt une question de désir? Je ne voulais pas la voir seule, je ne voulais pas la savoir seule, pas alors que je sentais son sang couler.