Ξ Sujet: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 0:07
Sang pour sang« Peo’ ? » Viska vit son amie entrer dans leur salle de bain sans réellement réaliser ni qu’elle était vraiment là ni dans quelle situation elle-même était à cet instant précis. Son regard était plein de larmes qui coulaient sans qu’elle les essuie et elle fixait Peony d’un air hagard. De sa main droite, elle tenait son poignard, celui qu’elle portait habituellement à la cuisse. Son bras gauche pendait le long de son corps, du sang coulant de la première coupure près du pli du coude jusqu’au sol sur lequel elle était assise. Si les marques de ses précédentes - et nombreuses - coupures étaient bien visibles car elle ne portait que son soutien gorge, sa chemise, ses bracelets et son pull traînant plus loin sur le carrelage. Elle venait de s’en faire trois, longues et profondes qui, cumulées, couvraient presque la longueur de son avant bras.
« Ça ne fonctionne pas… ça ne veut pas sortir de moi… pourquoi ça ne fonctionne plus… » sanglota-t-elle en serrant son poignard plus fort par la garde. Peut-être que si elle essayait encore une fois, ce serait la bonne ? Mais elle ne se sentait même plus la force de réessayer…
Ce qui avait mis Viska dans cet état de crise dans lequel elle se perdait totalement, c’était qu’un peu plus tôt dans la journée, Nathan avait été retrouvé devant le portail de l’école Poudlard avec un message pour elle « Avec un peu d’avance, voici un cadeau pour l’anniversaire de Mademoiselle Spingate. Avec notre bon souvenir, MS ». On l’avait faite venir, en présence du professeur McGonagall et du professeur Jones, pour confirmer l’identité de cet homme. Si elle avait failli s’évanouir simplement à sa vue, se retenant à grand peine de hurler de peur de le voir attaché, deux aurors pointant leurs baguettes sur la gorge de l’ancien mangemort - mais elle avait eu assez de maîtrise pour seulement chanceler sur ses jambes, retenue par ses enseignants -, ce ne fut pas ce qui mit Viska dans cet état. Jusque là, elle avait eu envie de vomir, de pleurer, de crier… mais elle aurait pu gérer, après des mois à attendre que Nathan soit retrouvé, elle acceptait le jeu de la confrontation entre la victime et le persécuteur.
Là où la partie se corsa fut quand on l’éloigna pour lui expliquer qu’il ne se souvenait de rien : « Quoi ? Non… ce n’est pas possible… il ne peut pas… juste… oublier ! Pas après tout ce qu’il m’a fait ! NON ! Je refuse ! Il n’a pas le droit ! » Poussant sur ses pieds avec une arcane, elle s’élança en avant pour arriver jusque devant son père biologique poing levé. Un des deux aurors tenta de la stopper avec un sort que Viska para sans que personne n’ait eu le temps de la voir sortir sa baguette. Ils étaient mieux entraînés qu’elle aux duels de magie, mais ils étaient bloqués par le fait qu’il n’était pas question pour eux de la blesser elle pour le protéger lui, et Viska n’était pas exactement une étudiante normale. Surtout maintenant que le secret des arcanes n’en était plus un et qu’elle était autorisée à en faire usage en public !
Elle sauta sur le côté pour éviter un nouveau sortilège d’immobilisation et s’élança de plus bel en sautant plus haut pour finalement, plutôt qu’un coup de poing, envoyer un coup de pied sauté à Nathan. Ça faisait sept mois qu’elle lui en devait un et pendant un bref instant, voir Nathan voler et rester au sol lui apporta une certaine satisfaction. Toutefois, quand il reprit ses esprits et lui jeta un regard complètement perdu – ce Nathan là ne savait pas du tout pourquoi une adolescente voulait le cogner - la rage la reprit. Un des aurors tenta de la ceinturer avant que McGonagall n’ait le temps de lui crier de ne surtout pas faire ça : Viska lui balança un coup de coude dans le plexus avant de lui tordre le bras pour qu’il lâche sa baguette - qu’elle lui prit tout aussi prestement - et de le renverser sur son dos pour qu’il finisse au sol, son pied à elle sur sa poitrine à lui. « Spécialiste du corps à corps… vous vous souvenez ? » crâna-t-elle avec colère, se faisant la réflexion qu’avec des aurors pareils, il était tout à fait normal qu’ils n’aient jamais réussi à attraper Nathan. Aveuglée par sa haine, elle ne se rendait pas compte que, bien qu’indéniablement douée, le rapport de force était à son avantage depuis le début. Les adultes comprenaient sa rage, mais ils ne pouvaient pas laisser la jeune fille se faire justice elle-même.
Elle allait frapper à nouveau Nathan mais quelqu’un l’intercepta, de plus fort qu’elle, Viska fut bloquée, Myrielle lui tenant un bras en arrière pour récupérer les baguettes. Les deux Symphonie échangèrent quelques coups difficiles à suivre pour un œil non averti, mais Myrielle eut facilement le dessus sur sa nièce, plus petite, moins musclée et moins expérimentée qu’elle. Viska se débattit encore un moment en hurlant sa rage jusqu’à ce qu’elle se mette à pleurer dans les bras de sa tante.
Une fois que les adultes la jugèrent - à tord - assez calme, le professeur Jones la raccompagna à sa salle commune. Il lui dit qu’elle serait probablement punie pour s’être battue avec des adultes mais que la directrice serait sûrement clémente vu les circonstances. Viska se mura dans le silence, elle attendit d’être seule, se dirigea vers la salle de bain et se déshabilla pour ensuite se couper. Ses essais infructueux à oublier sa détresse et à reprendre le contrôle l’amenèrent dans l’état où Peony la trouva, répétant en boucle « Pourquoi… » sans prêter attention ni à son amie qui s’approchait d’elle, ni à sa propre douleur physique… elle était à peine capable de penser de façon cohérente. Tout autour d’elle n’était que noirceur et les efforts qu’elle avait consenti ces dernières semaines pour créer une illusion de normalité venaient de s’effondrer.
Nathan avait oublié. Pas elle. Et il paraissait évident qu’elle n’arrivait pas à vivre avec ce qu’il lui avait fait, pas dans ces conditions… Comme si elle venait de réaliser que Peony était réellement là, de sa main indemne, elle lâcha le poignard pour lui saisir le bras et plonger ses yeux embués dans ceux de son amie : « Pourquoi est-ce que j’ai mal comme ça Peo’ ? » ça faisait des semaines que cette question tournait dans sa tête, avec une autre : pourquoi elle ? Pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas juste se reposer un peu ? S’enivrer, fumer, baiser : en un mot, oublier. C’était tout ce qu’elle voulait au départ, mais au milieu de nombreuses pensées aussi sombres qu’incohérentes, il y avait aussi cette évidence : une part d’elle voulait simplement disparaître pour arrêter de souffrir. Si elle n’y cédait pas totalement, elle prenait de plus en plus de place… et il était grand temps que d’autres qu’elle s’en rende compte.
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 1:04
Peony & Viska.
T'es sortie tard le soir. Tu n'sais même pas où tu vas. T'as les yeux dans le noir. Et les pensées quelque part. Tu sors boire dans quelques bars voir si le bonheur n'y est pas. Pour essayer de te souvenir de pourquoi ton cœur bat. L'amour est aveugle. C'est pourquoi tu n'veux plus fermer les yeux. J't'ai vue sur le boulevard, sous la pluie à courir. Tu sais parfaitement que l'amour ça se vit à deux. Mais, tu restes persuadé que Roméo doit mourir.
Depuis l’été, Peony était dans une quête constante. Outre le fait qu’elle cherchait sérieusement à savoir qui était le fameux garçon brun de la prédiction du professeur Trelawney et que tout son entourage était persuadé qu’elle se faisait plus de films qu’autre chose, il y avait une seconde quête dans son quotidien. Et celle-ci n’avait absolument rien à voir avec elle ou avec sa vie amoureuse, mais avec Viska et son mal être permanent. Déjà, elle avait du se battre, aux côtés d’Alex et de Victoire pendant les deux mois d’été pour que Viska accepte de manger régulièrement et ne fasse pas que s’entraîner comme une forcenée au dojo. Le fait qu’elle ai elle-même passé deux semaines en stage chez la tante de Viska avait aidé, puisqu’elle avait pu la forcer à faire comme elle et à prendre des pauses. Hors de question qu’elle soit à cinquante mètres et que la blonde ne la voit pas de la journée, c’était mal, très mal, connaître la rousse.
Si elle ne savait pas trop quoi penser de sa relation avec Flynn, qui était un peu précipitée à son goût, elle laissait faire tant que Viska ne montrait trop de signes d’attachement. Elle avait bien. Vu ce que cela lui avait fait de tomber amoureuse de Jensen, et si elle doutait que son amie se laisse à nouveau avoir par des sentiments, elle surveillait quand même tout cela de loin, sans vraiment s’en mêler. Si elle ne connaissait pas Flynn plus que ça, elle n’avait rien contre lui. Dans sa quête concernant Viska, l’une de ses tâches régulières était de trouver le journal de thérapie de la blonde, qu’elle avait déjà lu de long en large et en travers l’an dernier, Viska ne le cachant pas à l’époque. Sauf que depuis la rentrée, l’écossaise mettait un point d’honneur à rendre la tâche bien plus difficile à la préfète de Serpentard, qui devait redoubler d’inventivité et de logique pour mettre la main sur le journal. Ce qu’elle y avait découvert ne lui avait pas plus, et si elle en avait discuté avec Victoire pour essayer de comprendre quel était le foutu « rituel » dont Viska parlait, elle n’avait pas réussit à mettre le doigt dessus. Pourtant, la rouquine avait tenté au mieux de coller Viska le plus possible, mais comme elles ne dormaient même plus ensemble, il arrivait souvent qu’elle se réveille et que la blonde se soit déjà carapatée. Ce qui, clairement, n’aidait aucunement à sa quête.
Alors qu’elle réfléchissait à une nouvelle technique pour tenter de trouver ce qui n’allait pas chez Viska -elle savait qu’elle avait un syndrome post-traumatique, il ne fallait pas avoir ses ASPICs pour s’en rendre compte, mais elle était sûre et certaine qu’il y avait plus que cela et que ce n’était ni normal ni bon pour la blonde- alors qu’elle était dans la bibliothèque à réviser, ou à tenter de réviser, son prochain sujet de potions, elle fut dérangée dans ses révisions par Lucrecia, qui était arrivée en courant vers elle, lui débitant avec vitesse un tas d’informations, qui, avec l’accent chantant de la brune laissèrent la rouquine un peu surprise. « Lu’, moins vite, plus d’anglais, j’arrive pas à suivre. » L’agacement de l’argentine se lu facilement sur son visage, mais elle recommença, plus doucement, son explication. Sans attendre, Peony se leva, laissant tout en plan, remerciant la brune et filant dans les étages, cherchant, désespérément, Viska. Ce n’était pas possible. Ils ne pouvaient pas faire ça. Ils ne pouvaient oublietter son taré de père et le lui balancer en pleine tête, comme si cela lui ferait plaisir. La rousse avait déjà pensé qu’il était peut-être préférable que Viska soit oubliettée, ou qu’un expert de la Legilimencie agisse sur son esprit, pour, peut-être, qu’elle ai un peu moins mal. Mais jamais l’idée n’avait dépassé son esprit, ni même la barrière de ses lèvres. Et là, Magicis Sacra arrivait, sonnant et trébuchant, comme une fleur à deux jours de son anniversaire, avec un Nathan apathique et qui ne pouvait même pas reconnaître sa fille, qu’il avait pourtant tenté de violer quelques mois plus tôt. Alors qu’elle arrivait dans la salle commune comme une fusée, elle heurta un élève, qui s’avéra être Jensen. « Viska, est-ce que t’as vu Viska ? » Le brun fronça les sourcils avant de secouer négativement la tête. « Non, je sors à peine de la douche, qu’est-ce qu’il se passe ? » Peony se dégagea de son étreinte. Elle n’avait pas le temps de lui expliquer. Mais elle n’avait aucune idée d’où pouvait-être Viska, sa seule option était le dortoir, parce qu’elle savait que c’était un endroit où personne ne pouvait venir l’embêter, à part la rousse. « Garde ta tablette près de toi, et si tu là vois, dis le moi tout de suite ! » Elle s’élança vers les escaliers, alors que Jensen lui redemandait ce qu’il se passait. Il n’avait qu’à voir avec Thiago, le préfet était au courant de l’histoire.
C’est ainsi qu’elle trouva Viska, dans la salle de bain de leur dortoir, sur le sol, plus mal en point que jamais. Elle avait ouvert la porte de leur dortoir à la volée, puis, un rapide coup d’œil lui assurant qu’elle n’était pas là, elle se pressa vers la salle de bain. « 'Ska ? T’es là ? » Elle avait plus crié sa question qu’âtre chose, en ouvrant la porte de la salle de bain, avant que son regard ne se pose sur la blonde, puis sur son bras ensanglanté. « Viska ! » Se précipitant à ses côtés, elle posa une main sur celle qui se crispait sur la garde du poignard, ses yeux plongeant dans ceux de son amie, alors qu’elle tentait de comprendre ce qu’il se passait. Le petit « rituel » de Viska sous les yeux, les nombreuses cicatrices sur son bras gauche bien visible, Peony dégluti difficilement. Comment avait-elle pu être aussi aveugle ?! « Viska, lâche ce poignard, s’il te plaît… » lui dit-elle doucement, tentant de la faire céder, sans la brusquer. Elle était en colère contre elle-même, de n’avoir rien vu, rien compris, mais surtout contre MS, qui infligeait cela à la blonde sans aucun remord. Alors que Peony avait sorti sa baguette pour essayer de palier aux trois coupures, à coup d’aguamenti, elle tentait de capter l’attention de son amie. « Viska, regarde-moi, je suis là. Je vais t’aider… » Attrapant la chemise qui trainait là, laissant sa baguette sur le carrelage, elle la plaqua contre le bras de son amie, alors qu’elle lâchait enfin son poignard, pour s’accrocher à elle.
Ses yeux plongés dans ceux de Viska, Peony essayait de rester concentrée et de ne pas, elle aussi, céder à la panique. Après tout cela, il était hors de question que Viska ne redorme seule. Mais elle allait devoir prévenir des gens. Elle ferait une liste plus tard, une fois certaine que Viska allait bien. Ou du moins, qu’elle était prise en charge. Sa tablette, restée dans son sac qu’elle avait jeté sans ménagement sur son lit, sonnait à intervalle rapide. Jensen, probablement, qui n’avait pas le droit de monter. Elle passa une main sur le visage de la blonde, repoussant ses cheveux qui lui tombait dans les yeux. « Parce que tu es humaine. Parce que tu es vivante. Viska, tu souffres. Pourquoi tu ne nous a rien dit ? Vic’ et moi, on est là pour toi, tu sais ? On t’aime, 'Ska. » Elle avait l’impression qu’elles avaient failli quelque part, qu’elles n’étaient pas de bonnes amies. « Viska, pourquoi tu t’es fait ça ? Tu ne peux pas oublier la cabane en te faisant du mal comme ça… Tu veux… Tu veux en finir ? » Les mots avaient difficilement passé ses lèvres, mais il fallait qu’elle en soit sûre et certaine, elle devait l’entendre. Car si Viska se faisait si mal, ça pouvait aussi bien être un appel à l’aide qu’une volonté dure comme fer… Et l’écossaise était connue pour son côté buté et borné…
acidbrain
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 1:06
Sang pour sangViska ne répondit à aucune des sollicitations de son amie. Le son de sa voix lui permit juste de réaliser que Peony allait sûrement la rejoindre et qu’elle pourrait lui demander pourquoi son rituel ne fonctionnait plus, pourquoi malgré la douleur physique, la morale ne voulait pas disparaître… ça avait marché un moment, pourtant. Le matin, elle ouvrait à chaque fois les yeux et pendant un très court laps de temps, quelques secondes à peine, elle se sentait normale, sa conscience encore vaguement endormie ne l’assaillait pas, elle était juste bien. Puis, la douleur revenait en même temps que les souvenirs. Brusquement, elle était acculée, renfermée en elle-même comme dans une prison. La réalité l’agressait, pleine de ces tâches à accomplir qu’elle ne se sentait plus la force ou l’envie de mener, pleine de ces gens qu’elle aimait mais qui ne la comprenaient plus, pleine de ces douleurs fantômes aussi violentes que paralysantes. Son cœur se serrait, son estomac se contractait, tout son corps refusait de vivre une journée de plus… il était généralement très tôt, parfois le soleil n’était même pas encore levé. Enfermée dans cette douleur, elle se glissait silencieusement hors du lit et elle allait se couper dans la salle de bain pour oublier. Et jusqu’ici ce rituel atteignait son objectif. L’aiguillon des coupures la ramenait à l’extérieur de ses sentiments, elle se sentait plus froide, plus distante avec ce qu’elle ressentait, retrouvant comme un mécanisme bien huilé qui l’avait beaucoup aidé à supporter la torture.
Présentement, Viska ne se sentait pas du tout distante de sa douleur et de ses angoisses. Le choc était trop rude : alors qu’elle se démenait jour et nuit pour ne plus penser à ce qu’il lui avait fait subir, son père biologique avait tout bonnement oublié ce qu’il avait fait. Il n’y aurait plus jamais de justice, de compensation, de vengeance… car comment réclamer quoi que ce soit à quelqu’un qui ne se souvenait même pas de votre prénom ? « Tu ne peux pas m’aider… c’est à l’intérieur de moi, à l’intérieur… ça me ronge… ça… ça me tue... » Elle fut tentée de se couper encore une fois, de prendre le poignard, de l’enfoncer pour encore faire sortir le mal de son corps. « Il faut que ça sorte... » marmonna-t-elle en cherchant à se dégager des tentatives de Peony pour rincer ses plaies et faire cesser le saignement.
« Mais je ne veux plus souffrir... » gémit-elle à la remarque, somme toute pleine de bon sens, de Peony. Le point essentiel en cet instant étant que la vipère avait perdu pied, la conversation qu’elle était en train de mener avec son amie n’était qu’un élément de sa psychose, elle ne lui répondait que parce que la rousse cadrait avec le décor de leur salle de bain commune, parce qu’elle la regardait dans les yeux, parce que sa présence était normale au milieu d’un océan de trucs qui ne l’étaient pas et qui partait du poignard qu’elle venait de lâcher en passant par son altercation avec Nathan et finissant sur cette sensation irréelle que Peony devrait répondre à cette foutu vibration insupportable de sa tablette ! « Tu ne comprends pas. » ajouta-t-elle avec une flamme dangereuse au fond des yeux. « Je fais ça parce que je vous aime aussi, j’essaie de vous protéger... J’essaie... » Elle s’interrompit, en partie parce que la question suivante de Peony la déstabilisa, en partie parce qu’elle avait perdu le fil de ce qu’elle voulait dire. Ce n’était pas plus mal, le peu de raison qu’il restait à Viska lui soufflait qu’elle n’avait pas très envie de mêler Jensen à tout ce qui était en train de se passer, même indirectement. Or, c’était surtout lui qu’elle cherchait à protéger de sa souffrance réelle, pour qu’il croit qu’elle allait bien, pour que lui aille bien encore raté Bichette.
« Je n’sais pas… peut-être… » Peut-être que, par moment, elle voulait en finir avec toute cette souffrance, se montrer plus radicale dans ses actes, tirer un trait définitif sur ce poids beaucoup trop lourd sur ses épaules… Mais cet accès de franchise qui venait de passer ses lèvres à la faveur de sa perte de repère, elle le nierai plus tard. Elle commençait déjà, regardant son bras, puis Peony, hésitante quant à ce qu’elle devait ajouter à ce « peut-être » qui flottaient entre elles désormais. Après tout, elle avait pensé à se jeter du haut de la tour d’astronomie seulement trois mois auparavant. Il était possible que personne ne l’ait prise au sérieux quand elle l’avait dit – elle était la première à admettre que cette affirmation était un brin mélodramatique -, c’était pourtant réellement ce qu’elle avait ressenti. Elle avait vraiment cru qu’elle n’arriverait pas à se relever les jours qui avaient suivi la rupture… Puis elle avait été guidée par un vague espoir de récupérer son petit ami, puis par la nécessité de maintenir les apparences, et ses idées suicidaires s’étaient faites moins puissantes, moins impératives. Après tout, elle ne voulait pas réellement mourir, elle voulait seulement arrêter de souffrir. C’était un peu différent ! C’est ce dont elle avait fini par se persuader, même lorsqu’elle n’éprouvait plus le besoin de manger.
« Mais je suis toujours vivante de toute façon, c’est bien le problème, non ? C’est ce que tu as dit, je souffre parce que je suis vivante... » Elle se mit à éviter le regard de Peony, tournant la tête pour ne plus la voir alors qu’elle se remettait à sangloter. Tout était beaucoup trop douloureux, ça ne devrait pas être si difficile… « Lui, il ne souffre pas… il a juste… tout oublié… tout… alors que moi je me sens si sale, lui, il peut… vivre… » Viska n’avait pas voulu qu’on lui enlève ses souvenirs – bien qu’à dire vrai personne ne le lui avait proposé -, on ne guérissait pas d’un traumatisme juste en le cachant sous le tapis. Ça avait été fait pour la nièce de Jensen, mais ce n’était pas pareil, d’une part c’était encore une enfant très jeune au moment des faits, d’autre part l’incident n’avait aucun lien avec son quotidien. Viska ne pouvait pas oublier la malédiction, pas à moins de la donner à son cousin, et ce n’était pas ce qu’elle désirait. Lui aussi, elle voulait le protéger… Et puis, la malédiction devait aller à l’aîné, et c’était elle. Donc, non, Viska n’avait pas envie d’oublier au point de vouloir effacer tous ses souvenirs de l’année écoulée. Elle n’aurait pas voulu oublier son histoire avec Jensen de toute façon, pour aussi douloureuse qu’elle soit, elle était importante. Elle n’en trouvait pas moins injuste que Nathan ne se souvienne pas de ce qu’il avait fait, il aurait dû vivre avec ce qui s’était passé, à minima avec le souvenir de son échec à la contraindre… au lieu de quoi, il devait encore se demander pourquoi une gamine lui avait fichu une rouste. Et ça, ce n’était vraiment pas juste.
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 1:18
Se battre avec Viska n’était pas une option. Peony savait tout à fait qu’elle ne faisait pas le poids contre son amie, quand bien même elle avait complètement perdu pieds. Elle restait une Symphonie, entraînée depuis des années à des arts que Peony ne commençait qu’à apprendre, bien malgré elle, plus pour garder un œil sur son amie que pour vraiment pouvoir les utiliser. Se débattant malgré tout pour l’empêcher de se faire encore plus de mal et de risquer une plaie infectée, Peony posa ses prunelles brunes sur la blonde, alors qu’elle marmonnait toujours la même chose. « Non Viska, il n’y a rien en toi, tu es normale, tu es mon amie et je refuse de te laisser te faire encore plus mal ! » La colère grandissait en elle, alors qu’elle se repassait les trois mois qui s’étaient écoulés, cherchant les signes, cherchant les indices, alors qu’elle tentait de garder la blonde dans un état plus ou moins correct. Elle devait prévenir quelqu’un. Mais qui ? Jensen était en bas, elle le savait, et il aurait été capable de maîtriser Viska, encore que, si elle utilisait ses arcanes, même lui ne ferait pas le poids. Mais il y avait un problème, Jensen était un garçon et les garçons n’avaient pas le droit de monter dans les dortoirs des filles. S’il essayait quand même -chose qu’il ferait sûrement, elle n’en doutait pas, surtout s’il venait à perdre patience, en voyant qu’elle ne redescendait pas et qu’elle ne répondait pas à ses messages- il finirait par glisser sur le toboggan que les escaliers laisseraient apparaître. Mais elle devait prévenir quelqu’un. Quelqu’un qui pouvait monter, quelqu’un qui pourrait l’aider…
Au gémissement de son amie, Peony l’attira vers elle, la serrant contre son corps. « Je sais, c’est normal. Ça va aller 'Ska, je suis là. » Avant de pouvoir prévenir quelqu’un, et donc de quitter la blonde du regard quelques instants, elle devait s’assurer qu’elle était plus calme et qu’elle n’allait pas se ruer sur le poignard pour mettre fin à ses jours. Pour le moment, elle ne le pouvait pas, et il était hors de question qu’elle la laisse sombrer sans rien faire, même si elle n’était peut-être pas celle que la blonde avait envie de voir à ses côtés. Nul doute, après tout, qu’elle voulait rester seule. Preuve en était, elle s’était réfugiée dans le seul endroit où quasiment personne a part elle ne pouvait se rendre. « Tu n’as pas besoin de nous protéger, Viska. C’est toi qui a besoin d’aide et de protection. Et nous, on est là pour toi. On t’aime, Viska. » Elle avait légèrement défait son étreinte et avait remarqué la lueur dans le regard de son amie, qui ne lui disait rien de bon. Elle s’écraserait contre le mur si la blonde lui envoyait un coup, et il était hors de question qu’elle la laisse s’échapper. En bas, elle trouverait le capitaine de l’équipe de Serpentard, certes, mais dans cet état, pas sûr que voir son ex se soucier d’elle lui fasse énormément de bien…
Elle éloigna d’un coup de pied rapide le poignard lâché par la blonde pour être sûre qu’elle ne le récupère pas sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais la réponse que lui offrit Viska à sa question, certes, particulièrement intime et violente en soit, ne lui plu absolument pas. Elle ne s’était pas battue pendant trois mois pour qu’elle avale quelque chose pour que Viska en finisse avec la vie. Fronçant les sourcils, Peony gronda. « C’est hors de question, tu m’entends ? Tu vaux mieux que ça, 'Ska. Tu es plus forte que ça. Tu t’es… Tu t’es juste perdue en chemin… » Ou plutôt, elle avait été perdue en chemin. Son père biologique l’avait détruite, et maintenant, il ne se souvenait plus de rien. De l’avis de Peony, c’était tant mieux, il ne risquerait plus d’intenter à la vie de sa progéniture, encore moins vouloir lui faire un enfant, mais elle comprenait la détresse dans laquelle toute cette histoire avait plongé son amie. « Tu ne peux pas lui faire ce plaisir… Même s’il ne se souvient de rien. Tu ne peux pas mourir pour lui, Viska… Tu es plus qu’une simple poupée… » Mais fallait-il encore que la blonde l’entende et le comprenne, ce qui était bien compliqué, à en lire son journal de thérapie.
« Et bien moi je suis très contente que tu sois vivante ! Tu sais à quel point tu es formidable ? Est-ce que tu te rends compte de ce que tu sais faire ? De la force que tu as ? Viska, tu mérites de vivre ! » Et elle était sincère. Elle aurait voulu lui dire que tous ses amis s’étaient fait un sang d’encre pour elle lorsqu’elle avait disparu en février, mais vu l’état dans lequel la blonde était, Peony doutait que cela soit les mots qu’elle voulait entendre. Au contraire, elle en profiterait sans doute pour lui marteler que si elle était morte à ce moment là, personne n’aurait à souffrir maintenant. Viska en devenait presque prévisible et la rousse n’avait absolument pas envie de lui tendre le bâton pour se faire battre. Et de toute manière, la plus importante maintenant, c’était Viska, pas ce que ses amis pouvaient bien ressentir. « Non, ce n’est pas normal. Il devrait vivre avec ça aussi, je suis d’accord. MS n’aurait jamais dû lui faire ça, mais… » Mais en même temps… Dans un sens, ils offraient à Viska une certaine sécurité. La situation était compliquée et Peony se trouvait partagée entre l’indignation et le soulagement. L’indignation de savoir que MS avait osé agir ainsi sans se rendre compte de ce que cela pourrait avoir comme impact sur son amie, mais aussi le soulagement de savoir que Nathan ne serait probablement plus jamais un danger pour l’écossaise. « Viska, tu as été plus forte que n’importe qui dans cette cabane. Et je comprends que tu sois énervée qu’il ne se souvienne pas que tu lui aussi tenu tête, qu’il n’a pas eu ce qu’il voulait. Mais c’est toi, la plus importante, pas lui. Toi, tu peux vivre avec le sentiment de l’avoir vaincu. Oui, ça a été dur, très dur, je ne dirais jamais le contraire. Mais tu as survécu. 'Ska, tu es une guerrière, une battante… » Une survivante aussi. Et Peony refusait qu’elle se flagelle ainsi pour un mal qu’on lui avait fait. Elle était la victime dans toute cette histoire, elle avait déjà bien trop souffert.
Doucement, la rousse passa une main sur la joue de son amie, essuyant ses larmes, repoussant ses cheveux, avant de l’embrasser sur le front. Puis elle la serra un peu plus contre elle, s’assurant en même temps de faire pression sur les entailles dans son bras gauche. « Tu as le droit de pleurer, de t’énerver, de crier. C’est normal. Et il faut que ça sorte, toute ta colère, toute ta peine, toute ta souffrance. Mais s’il te plaît, pas comme ça… » Pas besoin de préciser qu’elle parlait des coupures, Viska n’était pas assez bête pour ne pas la comprendre. Lui caressant doucement les cheveux, Peony espérait que son amie se calmerait, assez en tout cas, pour pouvoir appeler quelqu’un, et qu’elle se laisse également aller dans ses bras. Si possible, sans l’envoyer valser contre le carrelage.
acidbrain
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 6:54
Sang pour sangJamais il ne viendrait à l’idée de Viska de se battre avec Peony. Il lui serait relativement facile de maîtriser la rousse et de s’enfuir, ou de reprendre son poignard pour continuer à se faire du mal, mais il lui était bien plus aisée de retourner son arme contre elle-même que d’utiliser la violence contre ses proches rappelons que ça a sauvé Jensen d’une confrontation éprouvante. Si elle se débattait contre les soins de son amie, elle le faisait plutôt mollement, plutôt parce qu’elle n’en voyait pas l’intérêt et qu’ils la distrayaient de la question pour elle principale : pourquoi son rituel ne fonctionnait-il pas ? « Je n’ai pas mal. Je ne sens rien. » répondit-elle platement en fixant sans vraiment le voir son avant bras. Si elle se concentrait, elle pouvait sentir la douleur physique, mais elle n’était pas suffisante pour la sortir de son trouble moral. Son seuil de tolérance devenait de plus en plus haut et son addiction au danger de plus en plus fort.
Elle laissa Peony la prendre dans ses bras mais, dans son délire, la présence de son amie était lointaine… Viska ne réalisait que petit à petit qu’elle était vraiment là. Et, à ce stade, les paroles de la rousse sonnaient creuses. « Je sais que vous êtes là, presque tous là en tout cas… mais… vous ne pouvez pas m’aider. Je culpabilise tous les jours quand j’y pense, parce que je sais que j’ai énormément de chance de vous avoir… mais… » Elle ne finit pas sa phrase, son regard se perdant dans le vide, son esprit égarant une fois de plus le fil pour ne pas avouer des choses trop compromettantes, trop difficiles aussi. Eût-elle terminé son explication qu’elle aurait dit que toute baignée d’affection qu’elle l’était, ça ne la guérissait pas de son impression qu’elle ne serait jamais aimée d’amour. Or, en un sens, Viska était trop sentimentale, et trop bornée aussi, pour renoncer à un certain idéal de relation. Elle faisait « comme si » depuis des mois, y compris quand elle disait accepter que Jensen ne l’aime pas lorsqu’ils sortaient ensemble, mais la vérité nue c’est qu’à partir du moment où elle s’était persuadé que personne ne l’aimerait comme elle, elle était capable d’aimer, son avenir lui avait paru compromis. Et parce qu’il n’y avait pas de solution envisageable, elle préférait ne pas en parler. Elle l’avait dit, parfois, que ce soit à Peony ou à Victoire, et surtout dans son journal et à ses psys, toutefois la réponse qu’on lui apportait ne la convainquait pas : c’était trop facile de dire qu’elle pouvait connaître l’amour alors que non, de toute évidence, ce n’était pas le cas. Jensen l’avait quittée, Mylène aussi quand bien même Viska n’en eut pas souffert, et Flynn était seulement son amant. Tout tendait à prouver que sa petite voix pessimiste avait raison… cette petite voix qui ressemblait si fort à celle de Nathan et qu’elle ne pouvait pas oublier, elle.
Lâcher ce « peut-être » l’a fit redescendre un peu plus encore de sa crise, comme si cet aveu était de trop, qu’elle devait sauver les meubles et pour cela rassembler les lambeaux épars de sa conscience. Jamais Viska n’aurait avoué pareil sentiment dans son état normal, et elle comptait bien désormais le nier, ou à défaut l’atténuer. « Je ne suis pas forte, si je l’avais été pour de bon, je n’en serai pas là. La vérité c’est que j’étais dépendante de Jensen parce que je suis fragile, et que maintenant que je dois me débrouiller toute seule, rien ne va comme je voudrais. » En dehors des grands films qu’elle se faisait au sujet d’obscurs filles qui lui auraient volé l’attention de Jensen, Viska était assez persuadée que son ex l’avait quittée parce qu’elle était un poids mort. Alors même qu’elle avait essayé de garder une certaine mesure, y compris à l’annonce du fameux stage, il avait dû se rendre compte qu’elle était trop dépendante de lui… et il avait sûrement trouvé ça chiant. Qui voudrait s’occuper d’une fille qu’il n’aime pas ? Qui plus est d’une poupée brisée dans son genre…
« Je ne veux pas mourir pour lui… je ne veux pas mourir du tout dans l’absolu… » Un « peut-être » n’était pas un absolu, elle maintiendrait cette version. « Je veux juste arrêter d’avoir mal… Quoi que je fasse, quoi que j’essaie, tout m’agresse… je n’en peux plus… » admit-elle cependant, le visage baigné de larmes silencieuses. La paix, c’était tout ce qu’elle cherchait. Et elle avait essayé bien des choses avant d’en arriver à se scarifier : les entraînements étaient l’une d’elle, sa relation avec Flynn en était une autre. Les premiers l’amusaient parce qu’elle aimait faire du sport et voltiger dans le dojo, frapper dans des sacs était aussi un bon défouloir. Quant à Flynn, il parvenait à l’apaiser un peu, sa cool attitude ayant des effets positifs sur son côté boule de nerfs à elle, mais elle n’y trouvait pas de paix durable, pas plus qu’en s’entraînant. Alors y avait adjoint la fête, l’alcool, les joints… là encore, ça pouvait fonctionner quelques heures, mais une paix factice n’avait rien de durable. En plus, elle ne pouvait pas aller en cours complètement ivre, alors que rien ne l’empêchait d’y aller avec des coupures au bras. Personne ne l’avait vu, et ce que tout le monde ignorait ne pouvait pas leur faire de mal.
« Ça n’a rien d’extraordinaire… ce que je sais faire, ça s’apprend. Il faut de la discipline, comme dans tout en fait, mais ça ne fait pas de moi quelqu’un d’exceptionnel. » Et même si c’était le cas, elle doutait que savoir se battre soit une raison suffisante de vivre. Nathan aussi maîtrisait les arcanes et Viska l’aurait volontiers condamné. « J’ai survécu parce que, pendant qu’il me torturait, je m’étais raccrochée à quelque chose qui n’existe plus, qui n’a même jamais existé. Je ne pourrais même plus le refaire, je n’ai plus de souvenir heureux… » Assez logiquement, le premier baiser que lui avait donné Jensen n’avait plus rien d’un beau souvenir maintenant. Elle essayait que ce soit le cas, elle se forçait à trouver du positif dans le simple fait qu’elle ait aimé sincèrement de son côté, mais ça n’avait plus la même auréole de bonheur simple qu’à l’époque de son enlèvement.
Viska évitait désormais de regarder dans la direction de Peony mais elle était plus calme. Sa voix restait mesurée et ses sanglots silencieux. « ça ce n’est pas pour… extérioriser. C’est pour... garder le contrôle. Pour que ce truc à l’intérieur reste sous contrôle... » Parce que si elle se laissait envahir, elle aurait définitivement perdu, elle serait pour de bon incapable de continuer à vivre si la noirceur qui l’habitait l’emportait sur elle. Elle était son propre ennemi, et elle devait se battre, y compris pour survivre, bien que l’aspect coupure puisse sembler paradoxal.
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 10:37
Alors que Viska lui disait qu’elle n’avait pas mal, son regard dans le vide rappela à Peony les nombreuses fois où elle l’avait trouvée déconnectée de la réalité, quelques instants à peine. Elle s’était souvent demandé si c’était elle qui se faisait des films ou si c’était bien la réalité, mais elle devait bien se rendre à l’évidence que ça n’avait rien de films dans sa tête. « C’est pour ça que tu es ailleurs parfois ? Parce que tu ne sens rien ? » Elle devait garder Viska alerte, un minimum, et la faire continuer à parler. Elle avait peur qu’elle ne sombre dans une nouvelle crise, qu’elle ne se laisse aller bien trop loin et qu’ils ne puissent, cette fois, pas la récupérer. Et si Peony était arrivée trop tard ? Que cela soit pour la santé mentale de Viska que pour sa santé physique ? Elle préférait éviter d’y penser.
« 'Ska… » Peony avait du mal à trouver les mots justes, car elle n’avait pas envie de faire comme si de rien n’était et comme si son amie ne souffrait pas -car c’était bien le cas, elle souffrait et c’était bien là le fond du problème- mais en même temps, elle n’avait pas envie de lui faire croire qu’elle en faisait trop, qu’elle se victimisation plus que raison ou d’autres choses idiotes que Viska aurait pu croire. Dans la tête de la rouquine, tout était très clair : Viska était bel et bien une victime, et ce qu’elle vivait, personne ne pouvait ne serait-ce que l’imaginer. Et à dire vrai, qui voudrait être capable de savoir ce que la blonde ressentait ? Peony ne souhaiterait cela à personne, pas même à son pire ennemi, c’est dire. Mais il fallait qu’elle essaye au moins de dédramatiser ce que Viska ressentait à leur égard. Elle n’avait pas besoin de s’excuser auprès d’eux, tous autant qu’ils étaient. Elle avait le droit d’aller mal, elle avait le droit de déprimer, mais Peony n’avait pas envie qu’elle se sente seule et démunie face à tout cela. Car ce n’était pas le cas. La blonde pouvait compter sur elle, sur Victoire, Alexandre, Vanellope, Flynn et même Jensen au final. Car la rousse savait que si on lui demandait d’intervenir, il le ferait. Mais elle ne pouvait pas le faire, par respect pour Viska dans un premier temps, car elle savait que cela serait user d’une faiblesse qu’elle lui connaissait contre elle et que ce n’était pas le moment attends deux jours par contre et aussi parce qu’elle savait que au moins Victoire et Vanellope lui hurlerait dessus si elle mêlait le capitaine des verts et argents à cette histoire tout de suite. Mais elle ne comptait quand même pas le laisser en dehors de tout cela. Vu ce que Viska écrivait dans son journal de thérapie, il fallait bien qu’il soit au courant un jour ou l’autre. Et qu’il se bouge aussi, cette fois-ci, car ils ne pouvaient pas risquer de perdre la blonde juste parce que cet idiot n’arrivait pas à aligner trois mots et à expliquer ses décisions !
Pressant doucement la mai, droite de son amie dans la sienne, Peony gardait les yeux rivés sur la jeune femme. « Bien sûr que si, tu es forte. Tu t’es juste un peu perdue… Il faut que tu te retrouves, même si tu ne seras jamais la Viska d’avant, moi je sais que la Viska que j’ai devant moi est forte, malgré tout. Avec ou sans Jensen… » Même si elle admettait volontiers que la présence de Jensen auprès de Viska l’an dernier avait été vitale, il fallait voir les choses telles qu’elles étaient. Jensen évitait Viska depuis qu’ils avaient rompus, ne comptait visiblement pas lui dire les raisons de cette rupture, alors même que Peony lui avait hurlé dessus et qu’il lui avait tout dit à elle… Cela ne voulait pour autant pas dire que la blonde n’était pas capable d’aller mieux sans Jensen. Elle avait d’autres amis. Alors certes, certains « amis » étaient plus toxiques que d’autres et la rousse ne se faisait pas prier pour le faire savoir. Mais elle n’était pas seule dans cette histoire, il fallait seulement qu’elle accepte leur aide, ce qu’elle semblait refuser en bloc, en les trouvant trop casse-pieds, comme lorsqu’ils voulaient la faire manger correctement. Aux paroles suivantes, Peony fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour lui rétorquer qu’elle avait quand même dit « peut-être » quelques minutes avant, mais ce n’était sans doute pas la bonne façon de faire. Elle n’avait pas envie de la brusquer ni de la faire se refermer comme une huître. Et ce n’était pas en se tailladant les veines qu’elle aurait moins mal, quoi qu’elle veuille bien en dire…
La rousse secoua la tête de droite à gauche en signe de négation aux paroles de son amie, reprenant la parole pour lui faire savoir ce qu’elle en pensait, elle. « Bien sûr que si, ce n’est pas donné à tout le monde. On l’a bien vu pendant le cours. En plus tu t’es dévouée pour la malédiction, ce n’est pas rien. » Ce n’était peut-être pas le moment de parler de cette fichue malédiction, mais quand même ! Elle se sacrifiait pour Alexandre, pour Ayelet, ce n’était pas comme ce n’était rien du tout ! « Tu ne peux pas dire que ça n’a jamais existé, Viska… » Car ça avait existé, au moins a l’époque. Si elle ne comptait pas prendre farouchement la défense de son meilleur ami, surtout pas maintenant, elle était cependant intimement convaincue vue que Viska se persuadait de tout et n’importe quoi concernant ce dernier. Elle pouvait comprendre qu’elle veuille le voir comme un grand méchant, mais bon, elle, elle avait parlé avec Jensen et elle l’avait vu pendant la semaine où Viska avait disparu… Victoire aussi, d’ailleurs, c’était même étrangement cette semaine là qui les avaient rapprochés, tous les deux, alors qu’ils se détestaient depuis le premier jour de leur première année… « Tu t’en referas, j’en suis sûre. Et puis… » Et puis quoi ? Elle n’en n’aurait plus besoin, du Patronus ? Peut-être mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas le droit d’avoir de souvenirs heureux malgré tout. « Tu n’as pas besoin de refaire un patronus tout de suite… Ça peut attendre que tu ailles mieux. » En tout cas elle m’espérait, car si le Ministère réussissait à faire encore une bêtise, qui mettrait Viska en danger, Peony ne donnait pas cher de leur peau.
« Ca ne marche visiblement pas, donc ça ne sert à rien de faire ça… Qui sait ce qui pourrait t’arriver ? » Une coupure trop profonde, trop large, et s’en était fini de l’écossaise. Elle y allait peut-être un poil fort, mais elle n’avait vraiment pas envie que Viska réitère cela. Elle était malade et elle avait besoin qu’on l’aide. Peony réfléchissait à tout allure, pour savoir quoi faire ensuite, alors que la blonde évitait sciemment son regard. « Tu arriverais à te lever ? On va sur ton lit ? Tu seras mieux que sur le carrelage… » Et il faudrait qu’elle mette au moins un plaid sur ses épaules, et que Peony puisse prévenir quelqu’un. En l’état, elle se savait incapable de produire un patronus, heureusement qu’elle avait sa tablette, parce qu’elle ne voyait pas trop comment réussir à appeler quelqu’un pour lui venir en aide. Se mettant accroupie, elle soutient Viska, l’aidant à se relever, en comprimant toujours sa chemise sur son bras gauche. « Viens, tu seras mieux sur le lit… » Le trajet se fit doucement, Peony enserrant la taille de son amie, la serrant contre elle. Une fois Viska assise sur son lit, elle attrapa le plaid au bout et le lui serra autour des épaules. « Ça va ? Tu as froid ? » Discrètement ou non, la rouquine attrapa son sac, duquel elle tira sa tablette, qui avait arrêté de sonner depuis quelques temps, une dizaine de mails en attente de la part de Jensen, qu’elle ne prit pas le temps de lire, pianotant rapidement, tout en gardant un œil sur Viska. « Va chercher ta sœur, urgent, Viska est avec moi. » Le message envoyé, elle reposa la tablette et regarda Viska. « Tu veux un petit carré de chocolat ? Le professeur Gibson arrive. » Et qu’elle essaye de la faire changer d’avis, c’était hors de question ! Elle se demandait si la directrice de Serpentard serait seule, ou accompagnée de Myrielle, mais chaque chose en son temps.
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 11:30
Sang pour sangViska confirma d’un léger hochement de tête les paroles de Peony. Même si elle n’en avait jamais parlé, elle n’avait pas non plus cherché à faire de mystère autour de cet aspect de son syndrome de stress post-traumatique, personne ne lui ayant réellement posé la question, elle n’avait simplement pas amené le sujet. En même temps, ça aurait été un peu bizarre de glisser au milieu de rien eh je sens plus rien là! : Viska pouvait avoir ses excentricités, mais il ne fallait pas exagérer ! D’une voix lointaine, alors qu’elle cherchait encore vaguement à échapper à la compression de Peony sur ses plaies, elle expliqua : « Je n’arrive pas à m’accrocher à la réalité, à l’instant présent. C’est comme si je me voyais bouger sans que ce soit vraiment moi… et que j’étais happée par autre chose, de très sombre, de très noir et de très froid… » Elle frissonna sans chercher à retenir ce mouvement. Actuellement, bien qu’elle répondit à son amie, elle était totalement dans cette sensation d’obscurité. La même que celle qui l’envahissait quand elle se réveillait le matin, en pire, parce que la sensation de détresse la nouait encore plus intensément que d’habitude. Cela faisait des semaines, même des mois maintenant, que cette impression ne la quittait plus. Malgré une certaine solidité due à une bonne stabilité psychologique de base – Viska n’avait aucun antécédent de dépression ou d’un quelconque autre trouble psychiatrique, ce qui aurait pourtant pu être le cas vu la maladie de son père biologique -, la blonde fatiguait et son SPT prenait de plus en plus de place.
Parce qu’on lui en avait demandé beaucoup depuis son enlèvement : une semaine de repos, et hop, de retour en classe ! Ça n’avait fonctionné que parce que ses amis étaient là et qu’elle se reposait totalement sur eux, et surtout sur Jensen – qu’elle défendait toujours sur ce point face à V et Vic’, on ne pouvait pas lui retirer qu’il avait été très soutenant à son retour et dans les temps qui avaient suivi -. Elle avait ensuite subi la pression des BUSES comme tout le monde, avec en plus celle de se voir retirer sa recommandation de fin de cycle si elle n’était pas assez performante, si elle ne guérissait pas assez vite – McGonagall l’avait carrément menacée ! -. Et ensuite on lui avait dit qu’elle devrait apprendre les arcanes aux autres élèves de Poudlard, l’affichant au passage à tous ces adultes qui n’avaient rien fait pour la protéger. Mais pendant les vacances, elle n’avait plus ses amis H24 près d’elle, et Jensen l’avait quittée sans sommation juste avant. Elle n’arrivait plus à reposer son esprit depuis : la journée elle devait tenir pour être efficace et accomplir toutes les tâches qu’on lui avait assigné pas toujours de son plein gré, et la nuit elle cauchemardait. Un matin, elle s’était réveillée, et elle s’était rendu compte dans un éclair de lucidité qu’elle avait perdu la bataille, et peut-être même la guerre. Elle n’était pas plus forte que son traumatisme, il avait gagné et il l’entraînait dans des abysses toujours plus profonds de douleur et de désespoir.
Viska était bizarrement consciente de tout ceci (en partie grâce à sa thérapie), mais sans y trouver de solution. Connaître la maladie ne suffisait pas toujours à la guérir croyez-nous, et cette sensation d’échec lui était presque aussi désagréable que son SPT lui même. Viska Spingate n’était pas quelqu’un qui perdait. Elle avait fait une spécialité d’écraser les obstacles, ce qui était plus simple quand celui-ci n’était pas elle-même.
Elle répondit par réflexe à la pression de la main de Peony sur la sienne, pourtant c’est un signe de dénégation qu’elle fit juste après. « Ce n’est pas d’être forte ou non qui m’a perdue… c’est de ne plus savoir qui je suis… je… je... » Cette partie de l’explication lui piquait les yeux alors que, pourtant, elle avait déjà versé bien des larmes avant l’arrivée de Peony dans la salle de bain et bien d’autres depuis qu’elle était à ses côtés. Elle déglutit en sanglotant, revenant peu à peu au monde réel mais aussi à une autre forme de douleur, encore plus insupportable que la précédente. « Je ne me sentais exister que dans les yeux de Jensen, j’avais besoin de lui... c’était lui qui me gardait du bon côté, depuis le début, depuis décembre, et je le lui ai dit… et ça l’a juste fait fuir. » Techniquement, il ne l’avait quitté que trois mois après qu’elle se soit déclarée et qu’elle lui ait dit avoir besoin de lui, mais dans son esprit confus et en pleine crise cela revenait au même.
Plus peut-être que d’avouer vouloir peut-être disparaître, cette confession d’avoir besoin du brun lui coûtait. Viska était une jeune fille éduquée du XXIème siècle à tendance plutôt pro-féministe et libérée sexuellement. Avoir besoin de quelqu’un dans sa vie, encore plus d’un mec, et probablement encore plus de Jensen, voilà qui rajoutait à son sentiment d’échec. Et pourtant, depuis le tout début de l’histoire avec Nathan, elle avait eu l’impression qu’il n’y avait que Jensen qui sache qui elle était au milieu de ce fatras de malédiction, mangemort et autres complications… Mais le jeune homme n’était plus à ses côtés, plus du tout, et dans la psychose de Viska, elle était devenue cette poupée brisée décrite par Nathan dont personne ne voulait et qui n’était bonne qu’à être jetée, qu’à disparaître.
Concernant la romance, Viska n’était pas idiote si, si, j’vous jure : bien qu’elle n’y misse pas les mêmes enjeux romantiques, elle cherchait à reproduire avec Flynn la sensation de paix que lui avait apporté sa relation avec Jensen le temps qu’elle avait duré. Et cela fonctionnait, ponctuellement, parce que le lion était câlin, tactile, amusant et apaisant. Elle se rendait compte des limites de ce mécanisme, parce que Flynn n’était que son amant et que le réconfort physique avait ses limites. Elle supposait qu’il faudrait un jour qu’ils en parlent, ne serait-ce que parce que ça faisait tout de même deux mois qu’ils évoluaient dans cette relation qui n’avait pas de nom ou en tout cas pas de nom assez classe pour l’écrire là, mais là, assise sur le carrelage de la salle de bain, ce n’était vraiment pas sa priorité.
Elle ne répondit rien au sujet de la malédiction, ça ne lui paraissait pas vraiment important et elle se sentait épuisée par tout ce qu’elle venait d’avouer à son amie. Trop pour débattre, y compris sur le fait que ce à quoi elle s’était accrochée au sujet de Jensen ait ou non existé. Peony lui avait toujours affirmé, et encore maintenant, que leur capitaine l’aimait, et Viska devait admettre qu’elle avait failli y croire. Le doute avait toujours subsisté puisqu’il ne le lui disait pas, mais elle avait pensé que, peut-être… puis il l’avait quittée et elle avait balayé toutes ces théories pour de bon. La plonger dans un tel état de désespoir n’avait de sens que s’il ne l’aimait pas. Elle ne lui en voulait pas particulièrement – les sentiments ne se contrôlent pas ! -, mais elle regrettait que son amour n’ait jamais atteint son ex petit ami, comme une autre preuve de sa propre défectuosité.
« Je me fiche du patronus, c’était avoir des souvenirs heureux qui me faisait plaisir. » murmura-t-elle en regardant le carrelage au sol tâché par endroit de son propre sang. Elle n’avait pas fait ça très proprement cette fois-ci, contrairement aux autres fois. Elle trouva ce point bizarrement dérangeant sans s’expliquer pourquoi mais rebondit sur la phrase de Peony au lieu de s’y attarder. « Il ne peut rien m’arriver. J’ai une formation d’assassin, le B-A-BA c’est de connaître les points vitaux. Si j’avais été décidée à en finir aujourd’hui, nous ne serions pas en train d’en discuter. » Sa voix était toujours faible, un peu distante, mais on sentait une différence avec quelques minutes auparavant. Elle retrouvait sa logique pragmatique, son argumentaire plein d’absolu, sa confiance en ce qu’elle racontait qui lui étaient coutumiers. Elle ne doutait pas que cela ne convaincrait pas Peony, elle connaissait assez la rousse pour la savoir aussi têtue qu’elle-même, toutefois elle ne faisait qu’énoncer la vérité. Bien que Viska ait parfois songé à disparaître pour de bon, si elle avait vraiment voulu le faire, personne dans cette école n’aurait été en mesure de l’en empêcher mais crois bien que maintenant ils vont y travailler sérieusement. « Oui, je peux me lever. » Pas sans mal, elle se sentait engourdie, moins par la douleur physique que par celle de la crise qu’elle venait de subir.
Elle laissa Peony la conduire à son lit tout doucement et elle serra le plaid autour de ses épaules en silence. « Un peu, mais ça va passer... » répondit-elle sobrement, puis elle vit la préfète prendre sa tablette pour tapoter quelque chose, un message probablement, elle voyait mal son amie user des réseaux sociaux en la circonstance. « Non, je n’ai pas faim va falloir t’y habituer. Le professeur Gibson ? Mais elle n’a pas de... » Elle écarquilla les yeux en déduisant à qui Peony pouvait écrire pour prévenir leur directrice de maison. Cela aurait pu être Dahlia, évidemment, mais elle n’était pas de leur maison… et il y avait quelqu’un d’autre de bien plus proche du professeur que la préfète en chef. « Tu n’as pas écrit à Jensen quand même ? Il ne me parle même plus ! » se sentant suffoquée à l’idée que Jensen allait être mis au courant de sa déchéance actuelle en même temps, dans le genre discret, on repassera, elle se laissa tomber sur le côté dans le lit. Elle tendit le bras pour attraper le coussin au-dessus d’elle et elle le serra aussi fort qu’elle put contre sa poitrine. Cette journée était un cauchemar, une nouvelle version de son enfer personnel, ça ne pouvait être que ça. À quoi bon avoir fait semblant d’aller bien pendant trois mois si c’était pour qu’il finisse par apprendre qu’elle se scarifiait ? En cet instant, elle pria pour que le dépit la foudroie sur place, mais la vie n’était jamais aussi simple – elle aurait dû le savoir depuis le temps -.
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 17:25
Peony n’était pas experte en syndrome post-traumatique ou en dépression, ou en quelconque maladie d’ailleurs. Elle, elle avait frôlé la dépression quand elle s’était disputée avec Leopold, sans vraiment y sombrer. Peut-être parce qu’au final, il ne s’agissait que d’une histoire de sentiments qu’elle savait malsains et qui devaient être éradiquer. Aimer sa fratrie était une chose, être amoureuse de l’un d’entre eux en était une autre. Par contre, elle était loin d’être idiote et comprenait parfaitement que la chose sombre et noire qui happait son amie était ladite dépression. Et malheureusement, elle savait aussi qu’elle ne pouvait rien n’y faire. Elle pouvait tenter de l’aider à aller mieux, mais c’était un travail de longue haleine et tenter aller trop vite n’était pas une bonne idée. Elle en voulait d’ailleurs toujours à la directrice et aux adultes d’avoir voulu relâcher Viska aussi rapidement après son retour. Encore maintenant, elle trouvait qu’il y avait certaines choses qu’elle ne devrait pas faire, mais elle semblait visiblement la seule à penser cela, puisque Vanellope et Flynn semblaient estimer qu’il fallait combattre le mal par le mal, avec de la drogue et de l’alcool. Autant dire qu’elle n’était pas une des plus grandes fan de ces deux là, alors qu’elle avait pourtant cru que quelque chose était possible avec la préfète des rouge et or.
Ne sachant pas quoi dire de plus, n’ayant pas particulièrement envie d’enfoncer Viska dans son mal-être, elle se contenta d’être là à ses côtés un instant, dans le silence de la salle de bain, brisé seulement par les sanglots qui secouaient Viska de temps à autre. Elle avait besoin de temps, elle avait besoin qu’on la laisse prendre le temps, et la rousse n’avait pas envie de la brusquer. Pourtant, Peony était du genre à foncer tête baissée, surtout quand il s’agissait de quelque chose qui lui tenait à coeur, ce qui était le cas avec Viska, car elle était son amie et qu’elle l’aimait énormément. Lorsqu’elle sentit la blonde presser sa main en retour, elle ne se fit pas trop d’illusions malgré tout. Viska les avaient tous bernés sans aucun problème pendant des mois. Et maintenant que le pot aux roses était dévoilé, ce n’était pas une simple petite réponse physique qui allait faire que tout allait mieux dans le meilleur des mondes. Viska lui disant qu’elle ne savait plus qui elle était, la galloise fit une petite moue. Avec ce qu’elle avait vécu avec Nathan, c’était normal, logique. Triste aussi. Mais elle ne devait pas et ne pouvait pas se définir juste par l’amour d'un garçon ! Oui c’est Peony qui dit ça, hôpital, charité, bonjour« Tu ne l’as pas fait fuir, Viska… Et tu existes sans lui. Regarde, avec Flynn, ça se passe bien, non ? » Même si les effusions sont ils faisaient preuve avec le Gryffondor lui faisait souvent lever les yeux au ciel, ils s’entendaient bien, c’était indéniable. Et de ce que Viska lui racontait, cela se passait très bien. Alors oui, avec Jensen aussi a un moment… Mais il avait fait un choix pour eux deux, semblait déterminé à camper sur ses décisions, donc s’accrocher ne servait sans doute à rien. Et la rousse restait convaincue que s’il avait vraiment voulu blesser Viska, ou s’il ne tenait absolument pas à elle, il serait parti avant. Quand elle avait été enlevée par exemple, ou quand elle lui avait dit ce qu’elle ressentait…
La préfète avait bien compris qu’il s’agissait plus des souvenirs que du patronus, et c’était bien pour cela qu’elle avait dit à son amie qu’elle s’en ferait des nouveaux, de souvenirs heureux. Elle était d’ailleurs sûre qu’elle devait en avoir en dehors de sa relation avec Jensen, avec ses amis, avec Flynn même peut-être, mais qu’en l’était, l’écossaise n’était pas capable de les voir. Et elle ne comptait pas la blâmer pour cela, chaque chose en son temps, il n’y avait que cela à faire. Lorsque Viska rétorqua cependant qu’elle avait une formation d’assassin, Peony sentit sa colère gronder et lâcha, un peu froidement peu-être. « C’est pas une excuse, Viska. Je m’en fous de ta formation, moi ce que je vois, c’est le résultat. » Et le sang sur le carrelage en disait long. Les cicatrices de la jeune femme sur son bras gauche aussi. Sauf que si Viska voulait faire la maligne, elle choisissait le mauvais moment.
La rousse fronça les sourcils à la réponse négative de Viska. Elle faisait déjà des siennes avant question nourriture, si ça n’allait pas en s’arrangeant, elle ne sortirait pas de sitôt de l’infirmerie. Alors qu’elle lui parlait du professeur Gibson, Viska semblait faire l’addition très facilement. En même temps, qui d’autre aurait-elle pu appeler ? Elle avait quitté Lucrecia dans la bibliothèque et la brune ne s’était pas lancée à ses trousses. Elle était tombée sur Jensen en bas, elle savait qu’il était là, à ne rien faire sauf un sang d’encre, donc autant qu’il serve à quelque chose ! « Je l’ai croisé en bas, c’est le seul qui est libre, tu voulais que je demande à qui ? » Fronçant les sourcils, son regard en disait long. Ce n’était pas une excuse, et elle savait aussi que ce n’était pas non plus une raison pour qu’elle inclus Jensen dans cette histoire -elle voyait déjà Vanellope, Victoire et Flynn râler, mais les trois étaient à Gryffondor, le temps qu’ils trouvent la directrice de Serpentard, Viska pouvait être vidée de son sang ! De toute façon, c’était chose faite et que les autres n’essayent même pas de lui faire une remarque, car elle était trop en colère et épuisée pour accepter de quelconques reproches. « Tu crois qu’il sera pas au courant de toute façon ? Sa sœur est la directrice de notre maison, et tout se sait dans ce château, Viska… » Les secrets se répandaient dans les couloirs comme une traînée de poudre, ce n’était pas nouveau. Rien que l’apparition de Nathan dans le Grand Hall faisait déjà se délier toutes les langues et traîner les oreilles curieuses, alors quand Viska serait coincée à l’infirmerie, tout le monde en parlerait, ou, à défaut, en étendrait parler à un moment ou à un autre ! S’imaginer que Jensen pouvait rester dans l’ignorance la plus totale… c’était complètement stupide. Alors qu’elle-même tentait de rester forte et de ne pas éclater en sanglots, se reprochant de n’avoir rien vu venir et de n’avoir rien pu faire, elle s’approcha encore un peu de Viska, se penchant au dessus d’elle, tirant un peu sur le coussin que Viska serrait contre elle. « Aller Viska, ça va aller. Il ne va pas te hurler dessus… » Déjà, parce qu’elle ne le laisserait pas faire, ensuite, parce que ce n’était clairement pas le moment. « Et puis tu n’auras peut-être même pas à le voir, de toute façon, il ne peut pas monter les escaliers jusqu’ici… » Sinon, la blonde pouvait être sûre qu’il serait déjà là et qu’elle serait déjà coincée sur un lit à l’infirmerie.
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Lun 9 Aoû - 23:44
Sang pour sangViska n’avait couché qu’avec deux garçons dans sa vie, établir un minimum de comparaison entre les deux paraissait forcément inévitable à un moment ou à un autre. Elle l’avait fait, probablement que Radio Potin aussi – avec moins d’éléments concrets à l’appui cela dit -, ça paraissait normal. C’était même son but, à l’origine, d’établir une rivalité entre Flynn et Jensen, de rendre jaloux son ex-petit ami avec un de ses amis possédant le bonus flirt en option. Elle avait très rapidement lâché l’affaire de ce côté-là, le vert et argent n’ayant pas du tout réagi comme elle l’espérait lors du bal, en revanche elle avait continué à fréquenter Flynn – amicalement mais avec bonus -. Elle pouvait être en manque ou avoir le cœur brisé, les deux en même temps, c’était au-dessus de ses forces !
Deux garçons donc, mais malgré la présence évidente de Flynn dans sa vie, elle ne voyait pas bien ce qu’il venait faire dans cette conversation sauf qu’il risque souvent de revenir dans les conversations, allez savoir pourquoi. « Qu’est-ce qui se passe bien avec Flynn ? » Viska fronça les sourcils, incertaine de comprendre ce que Peony voulait dire en mentionnant le Gryffondor. « Je veux dire… je l’aime beaucoup et le sexe est cool, mais on ne sort pas ensemble, ni rien. Lui non plus n’est pas amoureux de moi, sauf que là y’a pas de malentendu ni d’un côté ni de l’autre. » Voilà ce qu’était devenu son premier amour, un malentendu. Cette pensée et ces mots firent remonter une bile amère de son estomac qu’elle ravala et qui lui brûla la gorge. « Et j’existe sans Jensen, mais je préférais celle que j’étais avec lui… le monde me paraissait moins… pourri. Plus… doux. » Elle avait prouvé durant tout le mois de septembre qu’elle était capable de faire absolument tout ce qu’on lui demandait. Exiger d’elle de le faire avec un sourire sincère commençait à être un peu trop gourmand : ils ne pouvaient pas tout obtenir d’elle et elle cochait déjà presque toutes les cases de l’élève parfaite… si on oubliait les soirées alcoolisées et les joints, certes. Quant à exister, c’était un synonyme de vivre, elle le faisait mais c’était douloureux.
« Moi aussi je vois le résultat : encore un beau raté pour Spingate, même pas foutu de garder ni un mec, ni un secret ! Youhou... » Elle voulut lever les bras pour mimer un geste de victoire mais Peony lui tenait toujours le gauche, et de toute façon elle avait un peu de mal à bouger. Elle se sentait encore un peu sonnée, peut-être parce qu’elle saignait plus que d’habitude, ou peut-être parce qu’elle sortait de crise. À l’heure actuelle, elle n’avait pas vraiment de recul par rapport à son propre état. Sa seule certitude : elle survivrait. Elle avait eu des blessures bien plus graves et nombreuses que ça durant son enlèvement. Survivre, c’était tout ce qu’elle savait faire désormais, vivre en revanche, c’était une autre affaire.
Plus tard, une fois assise sur le lit, elle réalisa que Peony avait envoyé un message à Jensen. Elle aurait bien sauté du lit pour évacuer sa nervosité mais elle en était parfaitement incapable, aussi opta-t-elle pour s’écrouler à la place tout en attrapant un coussin. « Je ne sais pas, quelqu’un avec qui je ne sois pas sortie ? Ça ne laissait jamais que toute l’école sauf Jensen ! » grogna-t-elle tout en ayant vaguement conscience que c’était parfaitement vain. Le mal était fait, Jensen était au courant, et bien qu’elle n’eût pas cru ça possible, elle se sentait encore plus pitoyable que cinq minutes auparavant. Elle ne voulait pas qu’il sache qu’elle se scarifiait, qu’est-ce qu’il allait penser d’elle après ça ? « Comment pourrais-je oublier que demain ma vie sera de nouveau à la Une de la Gazette... » En vérité, jusqu’à cet instant, elle avait zappé cet élément, mais c’est parce qu’elle avait du mal à appréhender toutes les facettes de ses problèmes divers en une fois.
Elle remarqua vaguement que son coussin était maintenant tâché : pourquoi est-ce que le saignement ne voulait pas s’arrêter ? Elle aurait coupé trop profond ? Ou alors trop près des veines ? Elle fronça les sourcils mais, tâché pour tâché, elle pouvait bien continuer à serrer son oreiller contre elle. C’était du moins son intention jusqu’à ce que Peony tire un peu dessus pour l’en dégager. « Je n’ai pas peur qu’il crie… j’ai peur qu’il me déteste encore plus. » Elle tremblait et, par réflexe, elle attira le plaid un peu plus contre elle. Elle avait froid aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, les larmes continuant de couler malgré elle. Pleurer et saigner, c’était tout ce qu’elle arrivait à faire pour le moment, et quelque part, ça lui convenait. Elle ne savait pas de quoi demain serait fait, qu’allait-elle devenir maintenant que son secret était découvert ? Comment allait-elle réussir à rester fonctionnelle si elle ne pouvait plus se couper ? L’avenir lui paraissait de plus en plus incertain. Dire qu’elle avait pensé organisé une fête pour son anniversaire dans deux jours… un truc de plus qui tombait à l’eau.
Elle écouta confusément ce que son amie lui disait mais elle ne voyait pas bien où Peony voulait en venir : « Pourquoi il monterait les escaliers ? Il va aller chercher le professeur Gibson et puis… hum… j’ai aucune idée de ce qu’il fait de son temps libre en ce moment, mais une chose est sûre, il n’a pas de raison de vouloir venir ici. » S’il n’était pas venu la voir pendant le mois et quelque précédent, il n’avait aucune raison de le faire là, tout de suite, surtout s’il savait qu’elle avait joué de son couteau sur elle-même. Et il avait encore moins de raison de vouloir le faire en tentant de venir dans le dortoir des filles, ce qui serait parfaitement vain et idiot, puisque tout le monde connaissait cette règle débile interdisant aux garçons de venir dans le dortoir des filles. Enfin… peut-être pas débile… mais beaucoup trop absolu en tout cas. « J’ai froid Peo’… et je crois que… j’ai de la fièvre… ça ne fait pas ça d’habitude… » Mais elle devait bien admettre que d’habitude elle se coupait en ayant à peu près toute sa tête, ce qui visiblement avait changé plus de choses que ce qu’elle avait imaginé dans l’exécution.
Ξ Sujet: Re: [THEME PV] Sang pour sang. Ven 13 Aoû - 21:39
Peony ne savait pas trop quoi penser de la relation qu’entretenait Viska avec Flynn. Elle ne connaissait pas vraiment le Gryffondor, malgré le fait qu’il gravitait autour de Viska depuis un moment, peut-être parce qu’elle était trop exclusive pour l’inclure dans son groupe d’amis à elle -tout comme V, qui au final, n’était pas vraiment une amie, mais plus… Une copine ? Et encore, elles s’étaient surtout rapprochées grâce à Magic Mix au final- mais tant que Viska n’était pas plus mal que sans lui, ça lui allait, elle n’allait pas chercher bien loin. Elle n’était juste pas très fan de tous les petits surnoms et autres mentions particulièrement peu discrètes un peu partout, mais ça, c’était peut-être du au fait qu’elle avait du se cacher avec Alfie, et les restes de Leopold, toujours près à mettre une dérouillée au premier mec qui regardait un peu trop ses soeurs. « Ce n’est pas la question, tant que ça se passe bien, c’est l’essentiel, non ? Tant que vous savez ce que vous voulez tous les deux, et qu’il ne te fait pas plus de mal que de bien… » Elle se garda bien de lui dire qu’elle avait du mal à voir comment un monde pouvait être plus doux aux côtés de Jensen -il était quand même un Sang-Pur traditionaliste, têtu et borné et ils avaient passé quatre ans à se hurler dessus pour un peu tout et rien- mais ce n’était clairement pas le moment, n’est-ce pas ?
La rousse fronça les sourcils et darda un regard noir sur l’écossaise lorsqu’elle ironisa sur la situation. « C’est pas drôle, Viska. » laissa-t-elle entendre d’un ton relativement sec et froid. Ne se rendait-elle pas compte qu’elle avait risqué sa vie ?! Alors oui, ce n’était pas facile à vivre, Peony ne lui retirait pas du tout cela, mais quand même ! « Tu n’aurais même pas du avoir ce « secret » pour commencer ! Tu te rends comptes de ce que tu fais ? Et j’en ai rien a faire de ta formation, si tu en reparles, je fais un scandale à Myrielle pour que tu n’approches plus jamais un poignard de ta vie et que cette foutue malédiction soit transférée à quelqu’un. » Peony perdait quelque peu son calme, mais elle n’était, de base, pas réputée pour l’être énormément. Au contraire, elle était tout l’inverse, ce qui la différenciait tant de Dahlia.
Levant les yeux au ciel à la remarque de son amie, Peony n’ajouta rien de plus. Elle n’était peut-être pas sortie avec toute l’école, mais elle avait fricoté avec un bon paquet d’élèves, alors franchement, l’un dans l’autre… Au moins Jensen se souciait-elle de son état de santé, elle n’était pas sûre de pouvoir en dire autant de -au pif- Aaron ! « Il ne te déteste pas ! » Peony poussa un soupir las. Ce n’était pas un combat qu’elle voulait avoir aujourd’hui. Pas maintenant, en tout cas. Elle avait envie de lui brandir sa tablette sous le nez, lui faire lire les messages successifs de Jensen où il lui demandait si elle avait trouvé Viska, pourquoi elle mettait autant de temps à redescendre, pourquoi elle ne redescendait pas, pourquoi elle mettait autant de temps à répondre. S’il la détestait vraiment, il ne se serait sûrement pas soucier de tout cela, pas vrai ? Peony savait que sa position était compliquée. Elle était la meilleure amie du capitaine des Serpentards, mais également une bonne amie de son ex petite amie. On attendait d’elle qu’elle prenne position, qu’elle choisisse de quel côté elle souhaitait se mettre, mais elle ne le pouvait juste pas. Elle ne pouvait pas abandonner Viska, parce qu’elle avait besoin d’être entourée, et en même temps, elle ne pouvait abandonner Jensen qui s’ouvrait tout de même à elle, même s’il fallait qu’elle lui crie dessus pour qu’il le fasse. Parfois, elle se demandait s’il la considérait vraiment comme sa meilleure amie, car il était encore plus fermé qu’une huître.
A la remarque suivante de son amie, Peony leva les yeux au ciel. Jensen passait son temps sur le terrain de Quidditch ou dans la Salle Commune, ce n’était un secret pour personne. Quant au fait qu’il n’avait aucune raison de venir dans leur dortoir, la rousse se retenait fortement de la csecouer comme un prunier. Elle était la raison, par Salazar ! Mais ce n’était pas le moment, de toute manière. Elle voulait seulement s’assurer que Viska soit prise en charge, qu’elle soit soignée et qu’elle aille mieux. Au moins physiquement, car mentalement, Peony savait que cela allait être long. Etait-ce pour cela, au final, que le Soleil avait été présent dans le tirage que Sithmaith lui avait fait ? Parce qu’elle mettrait tout entre parenthèse pour Viska ? Possible, mais elle ne pouvait pas faire autrement, son amie allait mal ! Elle n’allait pas disparaitre maintenant juste pour les beaux yeux d’un garçon ! Surtout pas s’il s’agissait effectivement d’Erwin Foster. Quand Viska lui dit qu’elle avait froid, la rousse s’allongea a ses côtés, en posant une main sur son front. En effet, ce dernier était plus chaud que d’habitude. « Le professeur Gibson arrive 'Ska, on va s’occuper de toi comme il faut. » Elle espérait d’ailleurs que leur directrice arriverait rapidement. Maintenant qu’elle n’était plus enceinte jusqu’aux dents, elle pouvait aller vite non ??
Peony finit par entendre des pas précipités dans l’escalier et la voix de Jensen crier le nom de sa sœur, sans doute frustré de ne pas pouvoir monter à sa suite. « Professeur, on est là ! » Elle lâcha Viska, se redressant, tout en gardant une main sur son amie. Hors de question qu’elle profite du moment pour s’échapper. « Par Merlin, Viska ! » Heaven Gibson venait d’entrer dans le dortoir, posant son regard vairon sur la petite blonde de sixième année. Qu’elle l’appelle par son prénom de surprit pas Peony plus que cela. Elle connaissait Myrielle depuis des années et travaillait avec elle depuis longtemps, elle avait donc vu Viska avant que cette dernière ne débarque à Lairg et ne se mette à sortir avec son petit frère. « Elle s’est… Elle s’est… Le poignard… » Peony sentait qu’elle commençait à flancher, mais elle devait rester forte encore quelques temps pour son amie. Craquer devant elle ne servait à rien, si ce n’est la culpabiliser encore plus. Elle irait sans doute trouver Dahlia quand on lui dirait d’aller se reposer pour aller pleurer dans les bras de sa sœur jumelle. « Viska, comment tu te sens ? On va aller à l’infirmerie. Viens, lève-toi. » La directrice de Serpentard aidant Viska, Peony l’aida à soutenir la blonde -qui, en soit, ne pouvait plus trop opposer de résistance au vu de son état- et une fois Viska sur ses pieds, la descente fut amorcée. Par Merlin, Magicis Sacra ne pouvait pas la laisser un peu tranquille ?! En quoi la briser autant pouvait bien leur servir ? Peony l’ignorait et était de toute manière trop retournée pour planifier une quelconque revanche, pour l’instant.