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 PV • living off the words you said.

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Jensen McGowan
Jensen McGowan
Capitaine de Serpentard

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Âge : 17 ans (20.06.2000)
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Ξ Sujet: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptySam 14 Aoû - 8:57

Jensen & Viska.
'Cause you love me and you hate me. Use your body to sedate me. And you make me fucking crazy. You made me miserable. It's been cloudy with a chance of depression. Broke my heart, and I learned my lesson. It's already over in my head. It's been cloudy with a chance of anxiety. Can't keep out the demons inside of me. Maybe I'm just better off dead. Why you always gotta have the last word? You know all my passwords. Watch you walk away, I'm bendin' backwards. You tell me that you love me and you miss me when you're plastered. Who can fuck each other over faster, disaster ?

5 octobre 2016
Quand Peony était sortie de l’infirmerie, tombant sur Victoire et Jensen dans les bras l’un de l’autre, échangeant leurs salives elle n’avait pas eu la force de dire grand chose. Elle s’était presque écroulée dans les bras du capitaine, en faisant un signe de tête à Victoire pour qu’elle entre, luttant contre ses propres larmes. Et il pouvait la comprendre. Quand bien même il avait rompu avec Viska, il ne se fichait pas complètement de ce qu’elle pouvait ressentir, contrairement à ce qu’elle pensait. Certes, il aurait sûrement dû agir autrement, il aurait dû prendre sur lui et aller lui parler à la rentrée, mais c’était trop tard pour se poser cent milles questions. Avec des « si » on pouvait refaire le monde, ça ne changeait cependant rien à ce qu’il se passait actuellement. Une fois la préfète des Serpentards calmée et ayant retrouvé sa sœur jumelle, qui saurait sans doute mieux y faire que lui, Jensen était retourné dans la salle commune des vert et argent, le carnet de Viska toujours en sa possession, et il en avait relu les pages, les unes après les autres, du début jusqu’à la dernière, qui datait du trente septembre, soit à peine trois jours plus tôt. Comme obsédé par le journal, Jensen avait eu du mal à s’en détourner et ne l’avait fait que parce que ses camarades de chambre étaient entrés le soir, le dévisageant sans se cacher. Bien entendu, la nouvelle avait déjà fait le tour du château, ce n’était pas une surprise, même si on ne pouvait pas dire que Jensen en était ravi. Viska n’avait clairement pas besoin de cela, surtout pas maintenant. Elle était déjà été dévisagée comme une bête de foire l’an passé lorsqu’elle était revenue après son enlèvement -et même un peu avant, lorsque les élèves commençaient à comprendre que l’affaire qui étalait dans les journaux la concernait- alors imaginez seulement ce que cela donnerait maintenant.

En deux jours, le jeune écossais était passé par un nombre d’émotions phénoménal. De la tristesse à la colère, de la peur à la consternation, il avait l’impression que chaque petite chose le contrariant dans sa journée, la plus infime soit-elle avait pour résultat un changement radical de son ressentiment et de son humeur. Il avait pu revoir Peony et s’était, bien entendu, enquit de l’état de santé de leur amie commune et il fallait bien l’avouer, avait envie de la secouer comme un prunier, puisqu’elle refusait visiblement les soins mais aussi de se nourrir. Jensen ne comprenait pas ce qui passait par la tête de la blonde. Voulait-elle en finir pour de bon ? Si tel était le cas, elle s’y prenait mal, car tout ce qu’elle finirait par avoir sans doute, serait d’être forcée, sans avoir la moindre possibilité de se défendre. Et il connaissait Myrielle, il préférait ne pas penser à ce qu’elle serait capable de faire si Viska la mettait dans un état second.

Cela dit, d’un autre côté, il pouvait également comprendre ce qu’elle ressentait. Enfin, dans une bien moindre mesure bien entendu, et en spéculant plus qu’il ne le savait réellement. Avec la perte de mémoire, de tous ses souvenirs et de l’identité même de la blonde, Nathan devenait complètement innocent, n’étant pas capable de plaider coupable pour ce qu’il avait fait subir à sa fille, Jensen s’était repasser les scenarii dans tous les sens, et il ne savait pas s’il était possible que les souvenirs des autres fassent foi. Après tout, la Pensine existait, si l’on versait les souvenirs de Viska et de Myrielle, peut-être serait-ce suffisant pour l’incriminer ? Mais cela serait-il encore assez fort ? Dans l’esprit du capitaine, c’était clair et limpide, Nathan Symphonie devait mourir, avec ou sans procès, il s’en fichait pas mal. Son père était le Président-Sorcier, et même s’il connaissait toute l’histoire, il ne pouvait pas déroger aux règles et à la loi comme bon lui semblait… Mais si, par inadvertance, Nathan venait à périr… serait-ce vraiment une grande perte pour le monde magique ? Absolument pas. Le brun devait cependant admettre qu’il ne savait pas ce que Viska voulait. Apparement, elle lui avait collé une sacrée raclée -toute méritée, soit-dit en passant, il ne le niait absolument pas- mais le voulait-elle le voir mort ? Il n’en savait rien. Et en même temps, il se permettait de remettre en question ses capacités de jugement pour le moment.

L’envie de voir Viska ne lui était pas passée. Il avait laissé Victoire y aller parce qu’il savait que ce n’était pas le moment pour lui, et parce que Peony avait besoin de lui. Mais l’idée ne l’avait quitté. Il avait laissé les deux premiers jours passer, mais alors qu’on était le cinq octobre, et que le cadeau qu’il avait prit à Viska était soigneusement emballé et rangé au fond de sa valise attendait son heure, il avait décidé de voir avec Peony s’il pouvait y aller. Pourquoi avait-il pris un cadeau à Viska ? Parce que, malgré tout, comme Victoire l’avait dit, elle restait son amie. S’il n’avait pas su l’être à la rentrée, ne sachant pas ce qu’elle attendait lui -et ne captant clairement pas ses signes, il s’était arrêté à la batte de Quidditch balancée en pleine tête fin juin- il avait cependant pensé très tôt au cadeau de la blonde, avant d’arrêter son choix sur un parfum, à la vanille bien entendu. Il avait d’abord penser à celui issu de la même marque que le sien, mais une fois qu’il l’eut senti, la vanille était trop discrète. Ca n’allait pas. Il finit par opter pour un autre, plus présent en vanille, et qui, dans le nom, représentait plutôt bien son ex. Vanille Fatale… Tout à fait Viska non ?

S’arrangeant avec la préfète, il alla à l’infirmerie quand personne de ses idiots de lions n’étaient dans les parages. Il n’avait ni envie de voir Victoire, Vanellope et encore moins Flynn. Son cousin par contre, n’était pas un problème. Il n’était pas très sûr qu’Alexandre soit très heureux de le voir -il faudrait qu’il ait une discussion sérieuse avec ce dernier à un moment, il le savait bien- mais il avait besoin de voir Viska. Ouvrant la porte, il tomba sur madame Pomfresh, qui lui lança un regard lourd de sens. Il lui montra le paquet cadeau comme excuse et elle accepta de le laisser passer. Autour du lit de Viska, le rideau était tiré. Son poing se serrant sur le tissu, il prit une grande inspiration, avant de parler. Si elle ne voulait pas le voir, que ferait-il ? Il n’en savait rien. « Viska, c’est moi… Jensen. » Toujours derrière le rideau, il ne pouvait pas discerner la blonde, attendant sa réponse. Si elle daignait lui en accorder une, car elle savait visiblement très bien mentir. Si elle faisait semblant de dormir pour qu’il s’en aille, par contre, elle pouvait toujours rêver pour qu’il se fasse avoir !
acidbrain


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Viska Spingate
Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptySam 14 Aoû - 10:27

LIVING OFF THE WORDS YOU SAID « Mettre en pièces ton pain ne veut pas dire que tu l’aies mangé Viska. Tu as même laissé ta crème, c’est ta préférée pourtant ! » Myrielle soupira, un pli soucieux barrant son front. Cette fois-ci, Agnès n’avait pas eu le droit de venir à Poudlard pour s’occuper de sa fille, il n’y avait donc qu’elle comme membre de sa famille pour gérer les récents événements. Viska, de son côté, affichait une moue boudeuse depuis le fond de son lit dans l’infirmerie. Elle était entourée d’un bouclier invisible qui laissait entrer les personnes autorisées mais qui ne la laissait pas sortir elle. À l’intérieur de cette zone, en revanche, Viska pouvait aller et venir à sa guise. Elle incluait son lit évidemment, les quelques mètres autour et les sanitaires. C’était le professeur McGonagall elle-même qui avait installé ce sortilège de haut niveau pour éviter que Viska ne s’enfuit en s’aidant des arcanes – puisque celles-ci n’étaient plus secrètes, elle n’aurait sûrement aucun scrupule à le faire ! -, et surtout pour empêcher qu’elle ne se fasse à nouveau du mal. Il n’y avait rien de pointu autour d’elle – même pas son collier -, pas plus que quoi que ce soit de plus tranchant qu’une feuille de papier. Elle était d’ailleurs en train de (re)lire le tome 3 d’Outlander au moment où sa tante lui parlait.

Allongée, Viska était par-dessus les couvertures en tee-shirt long et sous-vêtements – elle s’était changée une fois ses amis partis -, sans rien d’autre pour la couvrir si on oubliait les cataplasmes recouverts de bandes qu’elle portait au poignet. À sa main droite, elle avait mis le bracelet brésilien blanc et rose offert par Flynn, l’infirmière n’avait pas voulu qu’elle le mette à gauche pour ne pas frotter par inadvertance contre ses pansements.

Viska avait refusé tous les soins autre que de couvrir ses plaies. Autant elle avait été une malade docile après son enlèvement, autant elle se montrait cette fois revêche et de mauvaise composition. Face à son silence, sa tante s’assit à côté d’elle et repoussa les cheveux blonds de l’adolescente d’un geste tendre : « Je comprends ce que tu ressens, je suis passée par là moi aussi, mais ce que tu fais là… ça ne va rien t’apporter sur le long terme. Tu ne peux pas abîmer ton corps pour… je ne sais pas trop pourquoi tu fais ça en fait. Pour qu’on s’occupe de toi ? C’est un SOS ? Tu n’as pas besoin d’en arriver jusque là, on est tous là pour toi…
- Ah ASSEZ ! S’emporta Viska en claquant son roman sur ses genoux et il pèse son poids. Elle reprit son souffle, excédée. Je mangerai quand j’aurai faim… Et je n’ai pas fait ça pour me rendre… intéressante. » Elle cracha le dernier mot comme s’il la faisait vomir. « Je vous ai déjà dit que c’était pour contrôler mes crises, pour ne plus m’évanouir. Je ne suis pas... » Elle retint sa respiration comme si elle manquait d’air, et pendant quelques secondes Myrielle s’en inquiéta, mais finalement Viska souffla et reprit plus posément : « Je ne suis pas suicidaire. » Ou peut-être que si, mais qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire ? De toute façon, elle était encore là, enfermée qui plus est, alors elle n’avait pas vraiment la sensation d’avoir réussi quoi que ce soit. Elle y était presque pourtant ! Pendant un mois entier elle avait empêché ses proches de découvrir son secret. Enfin… presque tous ses proches en tout cas. Puis, elle avait vrillé, et maintenant tout le château savait que Viska retournait son poignard contre elle-même.  

Myrielle hocha la tête, pleine de perplexité. Elle n’avait jamais été très fine psychologue, la crise que traversait sa nièce la dépassait. Sa vie aussi avait été remplie des sévices de Nathan et elle avait aussi eu un énorme chagrin d’amour quand elle était élève, pourtant elle n’avait jamais été dans une détresse comme celle-ci. Peut-être parce qu’elle avait été élevée dans un environnement plus dur… En tout cas, elle ne savait plus quoi faire, ni quoi dire, Viska paraissait tout prendre mal… et encore, ça, c’était quand elle avait une réaction. Elle passait des heures à regarder dans le vide ou à dormir. « Dépression », « SPT », « auto-mutilation », « apathie sensorielle »… Il y avait des tas d’explications à l’état de Viska, même les causes étaient bien connues : il ne fallait pas être un génie pour concevoir que l’adolescente avait été traumatisée par son enlèvement, que Nathan lui avait peu ou prou lavé le cerveau, et que la rupture sentimentale avait achevé ce qu’il restait de sa confiance en elle. Les causes, Myrielle s’en fichait, ce qu’elle voulait c’étaient des solutions ! Dans un soupir, elle se pencha sur sa nièce et l’embrassa sur le front, passant la frontière du rideau pour aller dans le bureau des infirmières.

« Jensen McGowan est là. » l’informa Mme Pomfresh qui, même si le jeune homme était sur la liste, paraissait douter du bien fondé de cette visite. Myrielle revit Viska quelques secondes auparavant, les yeux uniquement penchés sur son livre, fermée et hostile. « Il est sur la liste, laissez-les se débrouiller entre eux. » La styliste jeta un regard hors du bureau sur l’adolescent, un présent à la main, en train d’hésiter devant le rideau. Au moins n’était-il pas venu les mains vides… Est-ce qu’il était prêt à voir Viska en revanche, c’était une autre affaire. Sa nièce n’était plus que l’ombre d’elle-même, et il n’était pas certain qu’elle accueille bien un retour aussi tardif de son ex-petit ami dans sa vie. Myrielle ne comprenait même pas comment il était possible qu’il ne se soit pas encore fait frapper… encore une des nombreuses différences entre sa nièce et elle. Adolescente, la styliste avait balancé un bon direct à Isaac quand il lui avait brisé le cœur : ça ne l’avait pas empêché d’aller se mettre en couple avec sa meilleure amie, mais ça l’avait soulagée elle.

De son côté, Viska sursauta en entendant la voix du Serpentard. Cette voix qu’elle ne connaissait que trop bien mais qu’elle n’avait perçu qu’en sourdine ces derniers temps... Elle sortit du lit et ouvrit le rideau, tombant alors nez à nez avec Jensen. Elle le regarda dans les yeux un bref instant avant de se sentir mal à l’aise et de les baisser. Cela faisait des mois maintenant qu’ils n’avaient plus été ainsi face à face, la dernière fois c’était quand elle lui avait souhaité son anniversaire – pas de la façon la plus élégante, mais ça lui avait déjà demandé un effort -, et la précédente quand lui avait rompu. Depuis, ils avaient parfois été dans la même pièce, mais ils s’étaient comporté comme des étrangers. Parce que c’était ce que lui voulait, elle avait essayé de lui envoyer des signes, de lui sourire, ça n’avait rien donné. Machinalement, elle porta la main à son cou, s’attendant à y trouver son collier, mais il n’était plus là. On le lui avait pris parce qu’il avait été jugé trop pointu.

Quand elle releva les yeux sur son ex-petit ami, ce fut pour articuler dans un souffle : « Sans déconner. » Elle fit ensuite volte face, retournant sur le lit et reprenant son livre. « Si c’est une tentative de Peo’ pour que je mange, tu peux lui dire que c’est mort. » puis, elle tenta de se replonger dans l’univers d’Outlander qui la réconfortait toujours, tentant de faire comme si Jensen n’était pas là. Elle avait l’impression que c’était le cas : s’il venait la voir après trois mois et demi de silence, le jour de son anniversaire, c’était uniquement parce que Peony avait dû l’y forcer. Son amie devait s’imaginer que leur capitaine était la seule personne qu’elle écouterait, et lui devait s’y sentir obligé maintenant qu’il savait que son ex petite amie avait définitivement perdu les pédales. Elle avait attendu pendant des semaines qu’il lui reparle, tâchant de faire taire ses sentiments pour lui dans l’espoir qu’ils puissent être de nouveau amis. Qu’elle ait eu besoin de se couper pour conserver cette attitude n’avait, au fond, que peu d’importance – pour Viska en tout cas – puisque ça n’avait pas fonctionné, comme tout le reste de ses efforts concernant Jensen par ailleurs.

Au bout de quelques secondes, cependant, les mots dansèrent devant ses yeux en perdant leur sens. Il fallait croire malgré tout qu’elle était troublée par sa présence… cela l’agaça contre elle-même et Viska ferma son livre pour le poser à côté de son plateau repas, toujours plein de tout ce qu’elle n’avait pas avalé. Elle avait mangé un peu de son gâteau d’anniversaire un peu plus tôt, ça avait suffi à la caler. Indifférente, Viska croisa les bras sous sa poitrine, le regard dans le vide. Elle refusait de poser les yeux sur lui, parce que dans le fond Peony avait raison : il était son point faible. Et elle n’était aucunement décidée à y céder.

La blonde ne savait même pas ce qu’il fichait là au final : si c’était pour lui donner des explications sur leur rupture, il y avait sûrement des moments mieux choisi que celui-ci ! Puis, elle se souvint que la dernière fois que Jensen avait voulu parler le moment ne lui avait déjà pas paru adéquat. Ce devait être sa marque de fabrique mais si c’était pour lui dire qu’il s’était tapé elle ne savait quelle greluche, il ne fallait pas qu’il se donne tant de peine, elle s’en doutait déjà et bon courage Jensou!.

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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptyLun 16 Aoû - 21:31

Jensen n’était pas tout à fait sûr de savoir à quoi s’attendre avec Viska. Il savait, par Peony, dans quel état général elle était, mais à côté de cela, il ne savait pas comment il allait réellement la trouver. Il n’était pas complètement fou non plus et savait qu’en venant à l’infirmerie, même si aucun des gryffondors ne serait présent, il y avait un risque qu’il se retrouve collé au mur de l’infirmerie grâce aux arcanes de la blonde. Maintenant que ces dernières étaient tombées dans le domaine public, il doutait que Viska ne se retienne de lui en coller une. Aurait-elle totalement tort ? Pas tout à fait, mais il espérait qu’ils puissent mettre les choses à plat sans violence. Il espérait également ne pas perdre pied, ne pas s’énerver et ne pas lui crier dessus. Cela lui semblait particulièrement compliqué, vu l’état dans lequel elle s’était mis sans demander de l’aide à ses amis, mais il essayerait. Le journal de thérapie de la blonde et le cadeau d’anniversaire dans son sac, qu’il avait négligemment passé à son épaule, Jensen se tenait derrière le rideau, se demandant si cela était vraiment une bonne idée. Peut-être aurait-il du faire marche arrière et retourner dans la salle commune des vipères. Les choses étaient toujours aussi compliquées dans son esprit mais il n’avait pas envie que Viska se mure dans toutes ces idées complètement délurées qu’elle avait de lui. S’ils étaient réellement amis comme l’avait martelé Victoire deux jours plus tôt, il trouvait cela vexant qu’elle le pense capable de simplement la larguer pour aller coucher avec d’autres filles, n’étant pas capable de se retenir bien longtemps.

Lorsque la blonde apparut dans son champ de vision, poussant le rideau pour le regarder, Jensen plongea ses yeux bleu-gris dans ceux de la sorcière. Il soutint son regard, l’air impassible, jusqu’à ce qu’elle baisse la tête. Il n’avait rien dit de plus, attendant de voir à quelle sauce il allait être manger. Il ne savait réellement pas à quoi s’attendre et préférait éviter de mettre de l’huile sur le feu avant de savoir si elle allait le coller au mur avec une arcane ou le laisser plus ou moins en vie pour le moment. Finalement, la blonde ouvrit la bouche et parla. Jensen sentit son coeur faire un saut périlleux dans sa poitrine, rien qu’à entendre sa voix. Pourquoi avait-il cru bon de l’éviter depuis la rentrée ? Pourquoi est-ce qu’une rupture venait toujours tout compliquer ? S’il était resté loin de sa tablette et de son téléphone portable pendant les vacances, c’était avant tout pour éviter de remuer le couteau dans la plaie. Viska méritait de passer des bonnes vacances et d’en profiter, loin de lui. Loin de son esprit l’idée qu’elle aille déjà batifoler avec un autre. Et il devait l’admettre, il n’était pas sûr de savoir ce qu’il devait comprendre là-dedans. Faisait-elle cela pour l’oublier, ou l’avait-elle oublié depuis longtemps ? Pire encore, avait-elle tout simplement menti, quand elle lui avait dit qu’elle l’aimait ? Tout cette histoire le rendait complètement fou. Il fronça les sourcils quand elle lui parla de Peony et d’une tentative de corruption -appelons un chat un chat- et secoua la tête. « Je ne suis pas là pour Peony, je suis là pour toi. » Et il savait mieux que tenter de la faire manger de force. L’assiette se retrouverait au sol et son contenu éparpillé partout… Et il préférait éviter d’en avoir sur lui, merci bien. Cela étant, il n’était pas non plus prêt à la laisser faire une bêtise plus grosse que la dernière encore. « Pourquoi tu ne veux pas manger ? Tu sais qu’ils ne te laisseront pas sortir tant que tu ne te comportes pas comme ils le veulent, pas vrai ? » Contrairement à l’an dernier, Jensen n’était pas là, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pour s’assurer que la blonde faisait ce qu’on lui demandait, que l’on s’occupait correctement d’elle et qu’elle se remettait. Et contrairement à l’an dernier, sa présence ici était de son fait, pas à cause de ce que Nathan lui avait fait enduré… Tout était bien différent, et pourtant…

Alors que Viska reprenait son livre, Jensen resta debout près du rideau, laissant son espace à la jeune femme. Il imposait, certes, sa présence puisqu’elle ne pouvait pas sortir de l’infirmerie, mais il n’avait pas non plus envie de la mettre trop mal à l’aise. Lorsqu’elle referma son livre pour le poser près de son plateau repas à peine touché, il enfonça ses mains dans ses poches, ne sachant pas vraiment pas où commencer. « Comment vas-tu ? Réellement, s'il te plait, pas les mensonges que tu sers à qui veut bien l’entendre. » De ce qu’il savait, cette question était toujours la plus risquée. On ne voulait généralement pas la poser pour ne pas risquer de déclencher une troisième guerre mondiale. Et en même temps, les réponses reçues pouvaient être particulièrement difficiles à entendre. Mais Jensen voulait savoir. Il voulait réellement savoir comment Viska allait et se sentait. Ce qu’elle avait vécu deux jours auparavant n’était pas rien. Si Jensen voulait la mort de Nathan -il réfléchissait encore sur la façon dont cette dernière pouvait arriver- il avait également de savoir si Viska pouvait, un jour, aller réellement mieux. Depuis qu’il avait appris pour ses scarifications, et avec tout ce qu’il avait lu dans son journal, il commençait à en douter fortement. Et cela lui brisait le coeur, car même s’ils n’étaient plus ensemble, il se souciait toujours énormément d’elle, qu’elle l’accepte ou non. « Viska… J’ai lu ton journal. » finit-il par lui dire, une de ses mains attrapant la lanière de son sac. Il ne savait pas trop par où commencer. Ce que Nathan lui avait dit et répété dans la cabane ? Ce qu’elle pensait de ses sentiments ou encore de ses activités lors du stage de Quidditch ?  La liste était longue, et il n’était pas sûr de savoir par où il devait commencer. Certainement que lui donner son cadeau d’anniversaire tout de suite n’était pas une très bonne idée, vu comme elle restait murée dans un silence de plomb…
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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptyMar 17 Aoû - 17:57

LIVING OFF THE WORDS YOU SAID Viska se retint de lever les yeux au ciel lorsque Jensen lui dit qu’il était là pour elle : après plus de trois mois de silence complet, ça lui paraissait un peu gros comme affirmation.  Elle aurait encore préféré qu’il admette une tentative de corruption de la part de leur amie, à défaut d’être plaisant, ça c’était logique comme raison de se pointer. « Oh tu ne vas pas t’y mettre ! » souffla-t-elle cependant en serrant les dents lorsqu’il lui parla de ses repas. « Ils peuvent me séquestrer ici autant qu’ils veulent, je suis prête à parier qu’ils se lasseront avant moi. » Elle ne répondit pas au pourquoi, elle ne voyait pas bien pourquoi son ex s’intéressait subitement à son alimentation. Ou à sa santé. Ou à elle tout court. Ça n’avait pas paru beaucoup le préoccuper ces dernières semaines ! Il ne s’était même pas inscrit aux cours d’arts martiaux magiques ! Jensen McGowan qui loupait une occasion d’apprendre des arcanes aussi rares qu’efficaces ?! C’était dire à quel point elle le dégoûtait désormais… Chassant cette idée, elle tenta de se replonger dans les aventures de Claire et Jaimie, mais elle ne parvint pas à se concentrer et finit par renoncer, abandonnant à regret ses personnages favoris.

« Réellement ? » répéta-t-elle lentement en ne sachant pas trop ce que ce mot englobait pour Jensen. « En toute sincérité Jens’, si mentir n’est pas une option, je ne crois pas que tu aies envie d’entendre la réponse. » Elle resta bras croisés à fixer le vide sans rien ajouter d’autre. Personne n’avait envie d’entendre la réponse à cette question, la vérité, soit parce qu’elle était trop révoltante, soit parce qu’elle était trop complexe. Et du point de vue de Viska, Jensen avait encore moins envie de connaître ce qu’elle ressentait que les autres, parce qu’il était impliqué : c’était exactement pour qu’il ne se demande pas comment elle allait qu’elle avait mis autant d’énergie à faire semblant pendant des semaines ! Elle ne jouait plus la comédie désormais, ça n’avait plus de sens de prétendre aller bien alors que son secret avait été découvert. Son état ne provoquait juste absolument rien chez elle, elle se fichait d’aller aussi mal, que sa santé se dégrade… Cela faisait bien longtemps maintenant que son intégrité morale et physique n’avait plus aucune importance à ses yeux.

Relativement apathique depuis que Jensen était arrivé dans l’infirmerie, elle se redressa soudain, bondissant hors du lit, quand le Serpentard lui avoua avoir lu son journal : « Tu as fait quoi ? » demanda-t-elle sans cacher l’ombre d’une menace dans sa voix. Voilà bien longtemps que Jensen ne l’avait plus entendue, car leur dernière dispute remontait à tellement de temps que Viska aurait été incapable de la dater. « Tu n’avais pas le droit de le lire ! C’était déjà super limite que Peony le fasse même quand je le cachais… qu’est-ce qu’elle espérait en te le montrant ? Tu… mais… c’était privé bon sang ! » Si elle avait su que Jensen le lirait un jour, il y aurait des trucs qu’elle n’aurait jamais écrit, comme les films d’horreur qu’elle se faisait au sujet de leur rupture, ou moins récemment le détail de ses tortures par Nathan. Pour ces dernières, elle n’en avait pas parlé à Jensen à l’époque pour le préserver, et ça la mettait en colère que toutes ses tentatives pour le protéger finissent lamentablement par échouer. D’abord il apprenait qu’elle se scarifiait, ensuite il découvrait le contenu de son journal : son enfer sur terre n’avait donc aucune limite ?

Elle inspira profondément, expira lentement et serra les poings avant de croiser de nouveau les bras pour se contenir. Elle oscillait entre l’envie de faire une crise de nerf et celle de pleurer et un peu aussi celle de frapper Jensen, ça faisait longtemps!, mais elle savait qu’elle ne ferait ni l’un ni l’autre, pas devant Jensen. Maintenant, elle était debout face à lui, à seulement quelques pas. Le regard ancré dans le sien avec une assurance retrouvée dans le feu de la colère. « Il y avait des choses dedans que je ne voulais pas que tu saches pour ton propre bien, je ne comprends pas que Peo’ ait pensé que ce serait une bonne idée que tu lises les détails de mon enlèvement ou… d’autres passages. » Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, même si elle avait des bouffées de honte en repensant à son cinéma personnel plein de rivales obscures – non pas qu’elle ne se pense pas légitime dans sa jalousie, elle préférait juste la vivre en privée -, ce n’était pas ces morceaux-là qu’elle aurait effacé de l’esprit de Jensen si elle l’avait pu. L’étendu de sa détresse, c’est ça qu’elle aurait voulu lui cacher. Même si cela ne paraissait plus trop mystérieux maintenant qu’elle était enfermée dans l’infirmerie pour sa propre « sécurité », elle ne voyait pas bien l’utilité que Jensen sache à quel point elle était triste et désespérée. Cela sonnait bien trop pathétique, et à dire vrai, cela lui donnait même envie d’appuyer sur ses plaies pour les rouvrir… mais elle ne le ferait pas, ça provoquerait encore tout un tas de remue ménage pour rien oui, oui, c’est elle le rien.
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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptySam 11 Sep - 11:30

Jensen leva les yeux au ciel à la remarque de Viska. Elle le faisait vraiment exprès, ce n’était pas possible… « Je ne me mets à rien, je te posais juste une question. » Il avait été bien plus direct lorsqu’ils étaient ensemble et qu’il ne cautionnait pas qu’elle ne mange pas, qu’on tentait de la faire reprendre les cours ou les entraînements beaucoup trop tôt à son goût, mais là, il était relativement calme et savait pertinemment que s’énerver après la blonde n’était pas la meilleure option pour le moment. Déjà, elle pouvait se lever et lui en coller une, l’envoyant à l’autre bout de la salle, et sa tante n’était pas loin, pouvant intervenir également. Il devait admettre qu’il était assez surpris qu’elle n’ait pas déjà pointé le bout de son nez dans l’infirmerie. Le regard noir de madame Pomfresh lui était largement suffisant, certes, mais bon, il n’était pas à l’abris d’une furie rousse, n’est-ce pas ? « Oh, j’en suis sûr. Par contre, Peony probablement pas. » Et au final, il ne savait pas ce qui était le pire. Que Peony se lance la tête la première dans une guerre sans fin avec Viska. Les deux filles étaient amies depuis des années, mais elles s’étaient beaucoup rapprochées dernièrement, et elles étaient toutes les deux sanguines quand elles le voulaient… Ça ne finirait pas bien, pour aucune des deux si jamais leur amitié venait à exploser.

Alors qu’elle répétait ce qu’il venait de dire, il hocha la tête, avant de lever les yeux au ciel quand elle lui dit qu’il n’avait pas envie de savoir la vérité. « Je me moques de ce que tu crois Viska. Je veux la vérité. Tu dois arrêter de vouloir protéger je-ne-sais-quelle innocence tu penses que je peux avoir. » Car toute l’innocence dont il avait pu faire preuve à un moment avait disparue lorsqu’il avait appris qu’elle avait disparue, enlevée par son sociopathe de père. Il n’était pas une petite chose fragile qu’elle se devait de protéger de tout son être.

« Tu as très bien entendu. » souffla-t-il doucement, alors qu’elle tentait de l’impressionner. Elle pouvait le menacer autant qu’elle le voulait, ça ne changerait de toute manière pas  grand chose, il avait déjà lu le journal. Et puis, il n’allait pas lui mentir là-dessus, elle aurait sans doute finit par se demander où le journal était, et comme il l’avait en sa possession… Il était assez facile de faire le point sur la situation. Levant les yeux au ciel un nouvel fois, il sentit son calme le quitter alors que la blonde s’énervait. « Oh, parce que c’est sa faute maintenant ? Tu ne le cachais pas tant que ça l’an dernier. Tu t’es mise à le cacher juste pour que tout le monde te foute la paix et ne cherche pas à savoir que tu taillais les veines ! » Et ce n’était clairement pas sain comme comportement, il fallait bien l’avouer. En plus, elle mentionnait son rituel dans ses pages, et il ne comprenait pas pourquoi aucun adulte ne s’était inquiété auparavant. Son oncle n’était-il pas censé recopier les pages, soustrayant toute mention de magie pour ses thérapeutes ? La mention d’un rituel n’avait donc alerté personne chez les adultes ? Alors que la blonde s’énervait toujours, prétextant que son journal était privé -il en doutait, comme dit, elle ne l’avait pas réellement caché, et si Peony lui avait déjà raconté certaines choses, notamment sur l’enlèvement l’an dernier, elle avait laissé beaucoup de blanc dans toute cette histoire. Alors que les yeux bleus de son ex se plantaient dans les siens, Jensen soutint son regard, avant de froncer les sourcils. « Comme quoi ? Que ce taré pense que tu n’es pas assez bien pour moi ? Que tu n’étais qu’un passe-temps ? Ou alors le fait que tu penses que je me suis tapé toutes les filles du stage de Quidditch ? Ou encore le fait que tu ne vois absolument pas que ton putain de nouveau copain me rend complètement dingue quand je le vois te toucher et t’embrasser ? Hein ? Qu’est-ce que je n’étais pas censé savoir, Viska ? Vu que tu sembles tout savoir mieux que tout le monde sur ce que je ressens, à fortiori, pour toi. » Et il ne parlait même pas des passages parlant de Vanellope Reynolds, qui en plus avait cru bon de lui envoyer un message sur Magic Mail. Il s’était lâché face à Victoire, la rage et la colère prenant le pas sur son calme habituel, mais si elle pensait qu’il allait entrer dans son petit jeu merdique, elle se faisait des films. Il n’avait même pas ouvert le message, se contentant de retourner la tablette, écran contre le plaid au bout de son lit. La furieuse envie de balancer la tablette à travers le dortoir des sixièmes années lui avait également traversé l’esprit, mais il n’était pas sûr de ce que cela lui apporterait sur le long terme.

Poussant un soupir, il leva une main prudente vers la blonde, se posant doucement sur son bras. Il préférait éviter les gestes brusques, ne sachant pas réellement comment elle pourrait réagir maintenant, alors que son père biologique était réapparu sans une once de mémoire, sans un seul souvenir de ce qu’il avait infligé à sa fille. « Je ne t’ai pas quittée parce que tu n’étais pas assez bien pour moi ou parce que j’en avais assez, ‘Ska… C’est… » C’était bien plus compliqué, mais ça n’avait rien à voir avec les catastrophes qu’elle s’imaginait et qu’elle couchait sur le papier. Alors, certes, il avait eu envie d’embrasser Ivalyana, mais son esprit semblait en constante guerre avec ses sentiments, ne sachant pas s’il aimait Viska, Iva ou encore Fiona. Ce qui l’énervait lui, chose qu’il ne partagerait jamais avec quiconque -Karen, Peony ou Mike n’en sauraient rien non plus- mais il ne l’avait pas fait, au final. Et maintenant, il était plus ou moins persuadé que la brune avait juste envie d’être le plus loin possible de lui. Quant à Fiona, il ne savait pas vraiment ce qu’elle pensait ou ressentait… Et pour Viska, et bien… Elle couchait avec Mulligan et ne lui pardonnerait sans doute jamais leur rupture, alors bon… Peut-être était-il fait pour finir seul ? Haven avait mis des années avant de tomber sur Romilly et Nate était toujours aussi célibataire, année après année…

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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptySam 11 Sep - 19:21

LIVING OFF THE WORDS YOU SAID Viska ne répondit rien à la première réplique de Jensen, restant dans un premier temps dans son idée de départ qui était de ne pas lui parler. Cette résolution tint difficilement une fois qu’elle s’aperçut qu’elle n’arriverait pas à lire en sa présence comme elle le faisait pour esquiver les conversations avec sa tante. Pourquoi tout était-il toujours plus difficile avec Jensen ? Elle sentit son cœur se serrer et elle y porta la main en retenant sa respiration, se sentant physiquement mal le temps de quelques secondes en même temps, elle est à l’infirmerie. Rapidement, la Serpentard reprit pourtant le contrôle, même si cela faisait appel à l’apathie de son SPT pour y parvenir. Ne rien ressentir du tout était bien plus facile que de faire face à ses sentiments pour le brun. « J’ai mangé du gâteau tout à l’heure quand Peony était là. » répondit-elle platement. S’il le fallait, elle se forcerait devant son amie pour lui faire plaisir, mais pour l’instant elle n’avait aucune intention de se forcer. Elle avait déjà mangé, et vu le peu d’énergie qu’elle dépensait à rester allongée dans son lit d’infirmerie, c’était amplement suffisant. Elle n’avait pas faim, elle n’allait pas se faire mal au ventre juste pour le plaisir quand même ? Je vous ai entendu souffler « mauvaise foi » là-bas au fond de la salle!

La question sur comment elle allait, et surtout le fait que Jensen insiste, la fit se crisper légèrement, mais elle resta tout de même relativement immobile. Après tout, s’il insistait… Ce n’était plus comme si elle pouvait faire semblant désormais. « Comme tu veux. » commença-t-elle d’un ton détaché, les bras toujours croisés et le regard fixé droit devant elle. « Je n’ai plus le goût de rien, ou presque, et même si personne ne semble vouloir le comprendre, me couper m’aidait à gérer. Je ne sais pas du tout comment je vais faire pour continuer sans mais je préfère ne pas trop y penser parce que ça m’angoisse. » Elle conservait une attitude à mille lieux de la gravité de ce qu’elle disait, et encore avait-elle éludé en ne disant pas continuer quoi. Peony lui avait sûrement dit qu’elle avait avoué avoir « peut-être » eu envie de mourir deux jours plus tôt, mais même si Jensen lui avait demandé la vérité, il n’était peut-être pas nécessaire pour autant de tout expliciter dans le détail… Tournant finalement les yeux vers lui, elle conclut : « En gros, je ne vais pas très bien. » Elle faillit lui demander si c’était ce qu’il voulait entendre mais renonça à cette provocation. Ça paraissait un peu puéril alors qu’il avait assez insisté pour qu’elle ne doute pas que, pour une raison ou pour une autre, il voulait effectivement qu’elle explicite l’évidence. Peut-être avait-il besoin de l’entendre le dire elle pour le croire. Il allait pourtant falloir qu’il accepte que c’était la vérité : après des mois à s’accrocher comme elle avait pu, elle était tombée au fond du trou.

Son air tranquille ne résista cependant pas en apprenant que son ex avait lu son journal de thérapie. L’ennui c’est que sa menace n’eut aucun effet : Jensen la connaissait trop pour se laisser impressionner, bien que paradoxalement, il sache aussi très bien ce dont elle était capable… mais qu’elle ne lui ferait jamais. « Au cas où ça t’aurait échappé, depuis l’année dernière, la situation a changé ! » cracha-t-elle avec hargne : elle n’avait aucune raison de cacher son journal tant qu’elle se sentait en sécurité et en confiance, ce qui n’était plus vrai depuis qu’elle s’était persuadé qu’il l’avait quittée parce qu’elle était un poids mort. « Et qu’est-ce que ça peut te foutre que je me taille les veines de toute façon ? Tu m’évites depuis la rentrée ! Tu m’évites Jensen ! C’est pas juste que tu m’as larguée, c’est carrément que tu veux plus de moi du tout dans ta vie ! Tu te rends compte de ce que ça me fait ? Alors oui, je me taille les veines, mais j’aurais voulu que tu viennes me voir pour une autre raison ! Merde quoi ! C’est tout ce que je représentais pour toi ? » Qu’il ne soit pas amoureux d’elle, c’était une chose, mais ils auraient quand même pu rester amis ! Après avoir craché tout ça – alors que ce n’était pas du tout son intention, loin de là -, elle se sentit un peu essoufflée, voire étourdie, mais la suite des paroles de son ex la fit redescendre aussitôt.

En effet, la tirade de Jensen était un peu trop dense, Viska eut comme un bug ce qui se traduisit par un « Hein ? » surpris et, surtout, perplexe, alors qu’elle passait la main dans ses cheveux. Faute d’un lissage correct, ils bouclaient déjà mais ça n’avait rien d’une priorité pour le moment c’est que la situation est critique quand ses cheveux ne sont même plus la priorité!. Elle tenta de se repasser ce qu’il venait de lui dire… sans que cela fasse beaucoup plus sens, raison pour laquelle elle commença par répondre : « Mon nouveau copain ? Je n’ai pas de copain. Si tu parles de Flynn, tu sais très bien que je ne sors pas avec, tu l’as lu dans mon journal. » Elle fronça les sourcils, incertaine de ce qu’elle devait comprendre de cette irruption de son amant dans la conversation. Jensen était-il jaloux ? Mais il avait laissé faire, alors ça n’avait rien de logique… Viska se massa les tempes, sentant poindre une migraine nerveuse, et décida de laisser cette partie de côté pour le moment. Elle avait bien compris néanmoins qu’il n’était pas tout à fait pas du tout d’accord ni avec les paroles de Nathan, ni avec son petit cinéma à elle, mais elle ne voyait pas bien comment protester : les premières pensées n’étaient pas directement les siennes, quant aux secondes ce n’étaient que des théories qu’elle avait échafaudées faute d’explication au sujet de leur rupture. Même si elles avaient fini par prendre corps au fil des semaines de silence entre eux, elles ne restaient que ça, de simples suppositions pour s’expliquer les raisons qui l’avait poussé à la quitter. Alors, elle reprit la parole, les yeux toujours ancrés dans ceux de Jensen, son cœur manquant un battement au moment où les mots franchirent ses lèvres : « Je ne voulais juste pas que tu saches que je souffre… combien je souffre. ». Et il lui semblait qu’elle avait réussi à maintenir l’illusion pendant tout le mois de septembre qu’elle allait bien… si seulement elle n’avait pas vrillé à cause de Nathan, elle ne serait pas enfermée à l’infirmerie et Jensen n’aurait pas eu à savoir à quel point elle avait mal.

Elle baissa les yeux, incapable de continuer à soutenir son regard après cet aveu. Il était bien plus facile de parler à Peony ou à Victoire de ce qu’elle ressentait qu’à Jensen. Parce qu’il lui donnait envie de céder et qu’elle n’était pas décidée à le faire. L’espace entre eux s’était encore réduit, il avait même posé une main prudente sur son bras. Quand il aborda la question de leur rupture, elle se mordit la lèvre inférieure, mais pas trop fort. Cette fois-ci elle ne cherchait pas à se faire du mal, elle tentait seulement à contenir des larmes qu’elle sentait sur le point d’arriver. Or elle ne voulait pas pleurer, elle était déjà suffisamment pathétique comme ça sans y ajouter une dose d’humidité. « Depuis tout à l’heure, tu parles comme si j’étais sensée savoir pourquoi tu as rompu. Mais je ne le sais pas Jens’... moi, tout ce que j’ai compris, c’est… » Sa gorge se serra alors qu’elle fixait sans le voir le sol de l’infirmerie. Elle resta silencieuse quelques secondes, incapable de finir cette phrase, incapable de dire pour la terminer : que tu ne m’aimais pas.

Comme elle ne pouvait pourtant pas laisser le silence s’éterniser entre eux, elle reposa les yeux sur lui, se forçant à rester concentrée. « Je t’ai avoué mes sentiments, tu n’y as pas répondu, et quelques semaines plus tard tu m’as quittée. C’est tout ce que je sais avec certitude. » En déduire qu’il ne l’aimait pas coulait plutôt de source quand on suivait le fil de l’histoire, elle voulait bien ne pas être au mieux de sa forme psychologiquement, mais cette partie là restait factuelle. Elle avait crû qu’il y avait plus, qu’il éprouvait des sentiments pour elle – peut-être pas de l’amour, mais au moins quelque chose d’approchant -, seulement ça c’était avant qu’il rompe. « Peony a essayé de m’expliquer mais... » elle engloba la pièce où ils étaient d’un geste du bras que Jensen ne tenait pas pour exprimer son incertitude : leur amie rousse avait prétendu qu’il l’avait quittée pour son bien. Vu qu’elle luttait avec une envie de mourir omniprésente, elle se demandait vraiment ce que ça pouvait avoir de bien… il était bien plus compréhensible pour elle qu’il ait mis fin à leur relation parce qu’il ne l’aimait pas. Ça avait au moins le mérite d’être logique comme raison. Par conséquent, se trompant sur le sens des dénégations de Jensen, elle ajouta d’une voix douce : « Tu sais, je ne t’en veux pas d’avoir rompu. » Sa main remonta au visage de son ex-petit ami pour lui caresser la joue du pouce avec tendresse. Elle était sincère, elle ne lui en voulait pas, même pas pour son cœur brisé. La seule personne qu’elle détestait vraiment, c’était elle-même. Cette fille qu’il n’aimait pas et qu’il avait quittée, cette fille que Nathan avait irrémédiablement salie... cette fille qui n’arrivait plus à vivre et qui en était extrêmement fatiguée.

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Jensen McGowan
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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptyLun 4 Oct - 9:14

Est-ce que forcer Viska à manger était une bonne idée ? Certainement pas, mais il convenait volontiers qu’il était préférable qu’elle avale au moins quelque chose durant la journée, un peu au moins, même s’il s’agissait d’un bout de gâteau. Il n’était pas là pour se faire l’avocat du diable et lui mettre la fourchette dans la bouche de force, il posait juste une question, parce que le plateau était là et visible. Nul doute que Peony et les autres se ligueraient pour lui faire avaler plus qu’une bouchée de gâteau, donc il n’avait pas besoin d’en remettre une couche, sauf si on venait le chercher pour.

Jensen ne savait pas vraiment pourquoi il voulait entendre Viska dire qu’elle n’allait pas bien. Cela se voyait, il aurait fallu être complètement aveugle pour ne pas le remarquer, pas le voir. Maintenant en tout cas, maintenant qu’elle était cloitrée à l’infirmerie, parce qu’avant cela, elle avait réussit à tromper son monde, avec une facilité déconcertante. Il avait cependant l’impression qu’elle ne se rendait pas compte de la gravité de la situation, et ça le rendait complètement fou. Il avait envie de la secouer, envie de lui faire comprendre qu’elle valait mieux que cela, qu’elle était tellement plus qu’une simple malédiction ou une folie de son père biologique. Mais il ne trouvait pas les mots, et n’avait pas vraiment envie de la secouer comme un prunier, vu l’état dans lequel elle était. Un voile d’ombre passa dans ses yeux bleus, alors qu’elle confirmait qu’elle n’allait pas bien. « Je suis désolé. C’est ma faute. » souffla-t-il, plus pour lui que pour Viska. C’était ce qu’il pensait et ressentait, ce n’était pas nouveau. Elle allait mal parce qu’il la surprotégeait, elle allait mal parce qu’il l’avait laissée, en pensant que c’était mieux pour elle… Et au final, il avait failli la perdre, pour de bon.

Le capitaine des verts et argent n’avait jamais été doué avec les sentiments. Preuve en était, il n’avait jamais remarqué qu’Ivalyana en avait pincé -en pinçait toujours ? Il avait du mal à suivre- pour lui; ne savait pas du tout où si situer avec Fiona Quincy et quant à Viska… On pouvait sans grande difficulté dire qu’il avait clairement foiré, sur tous les plans et dans tous les sens du terme. « Parce que tu crois que c’est facile de te voir avec ce tocard et de t’approcher et te parler en sachant ce qu’il te fait ?! Tu m’as pris pour qui, Saint Potter ?! » La colère prenait le pas sur tous les autres sentiments qu’il ressentait, alors que Viska s’énervait contre lui. C’était plus facile pour lui de l’éviter, de faire comme s’il ne voyait pas ce qu’elle faisait avec Mulligan, que de se confronter directement à la situation. Il était un Serpentard, il était lâche, mais Viska semblait oublier cette partie de lui.

Alors qu’il lui énumérait tout ce qu’il n’aurait sans doute pas du savoir pour une raison qui lui échappait, que Viska lui dise qu’elle ne sortait pas avec le lion n’avait rien d’apaisant. Au contraire même. « Tu couches avec, c’est pareil. » Les mots avaient presque été crachés, tellement l’idée répugnait Jensen. Il savait que Viska n’était pas à lui et qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait avec qui elle voulait. C’était bien pour cela qu’il avait rompu, pour ne pas être un frein à la vie de la jeune femme, mais la simple idée qu’elle se donne à un autre, Mulligan qui plus est, lui donnait la nausée. « Pourquoi ? Pourquoi tu cherches toujours à me protéger ? Je ne suis pas en sucre Viska ! J’aurais pu t’aider. J’aurais pu te dire dès le départ que tout ce que Nathan t’as dit était un tissu de mensonges, plutôt que tu ne t’enfonces ça dans le crâne ! » Même si, avec tout cela, la rupture avait fait encore plus de mal que de bien, il s’en rendait compte. Il avait cru -et croyait toujours- que c’était la meilleure solution pour elle, pour lui, pour eux deux. Qu’elle devait respirer par elle-même à nouveau plutôt qu’à travers lui, qui faisait barrière et tampon entre Viska et… et tout le reste. Entre Viska et sa propre vie. « C’est toi qui a besoin d’être protégée, pas moi… » souffla-t-il, plus pour lui que pour la blonde, bien qu’il n’ait pas spécialement baissé la voix en prononçant ces mots. En même temps, est-ce que quelqu’un en doutait encore ? Elle avait failli mettre fin à ses jours en étant face à son père biologique, ce n’était pas rien !

Peut-être aurait-il dû expliquer à Viska avant pourquoi il l’avait quittée. Peut-être que cela aurait facilité la chose ? Peut-être qu’elle n’aurait pas cherché à se taillader les veines ? Il n’en savait rien, toujours est-il que lorsque Viska lui rappela qu’il ne lui avait rien dit, il grimaça. Puis elle parla de Peony et il eu une nouvelle grimace. « Elle m’a hurlé dessus pour savoir, oui. » S’il avait cru que Viska serait venue, il s’était trompé. Peony était venu le trouver sur le terrain de Quidditch et lui avait littéralement crié après, pour avoir une explication. Il s’était attendu à tout, un chauve-furie de la part de Victoire, une engueulade avec Viska, mais pas à Peony qui lui hurlerait dessus. Elle avait essayé de comprendre, elle avait tenté de voir son point de vue à lui, mais au final, il savait qu’elle ne comprenait pas, qu’elle tentait d’atténuer les choses pour Viska mais que tout restait assez flou pour la rousse également. Et il ne pouvait pas vraiment l’en blâmer, même Ivalyana lui avait dit qu’il était plus bête que ses pieds d’avoir cru faire une bonne chose en se séparant de la jeune femme. Il s’était ensuite douté qu’elle aurait tout répété à Viska. Après tout, elles étaient amies, et étaient devenues très proches depuis février.

En sentant la main de Viska contre sa joue, Jensen porta la sienne à son visage également, la posant sur celle de la blonde, sans pour autant resserrer son emprise sur ses doigts frêles. Il avait envie de lui dire qu’elle devrait lui en vouloir, que c’était normal de le voir comme le méchant de l’histoire. Après tout, il l’était un peu, même si à moindre mesure que Nathan. « Tes copines ne se gênent pas elles, en tout cas. » Il ne comptait plus les regards noirs qu’il recevait de Reynolds et Weasley. Cette dernière avait d’ailleurs tenter de le frapper deux jours plus tôt, sans réussir à l’amocher réellement, alors qu’il lui avait dit de le faire, d’y aller franco. Peut-être qu’Alex pourrait lui mettre la raclée qu’il méritait ? « Viska, tout ce que t’as écrit… C’est faux. Tout ce qu’il t’as dit sur moi, sur… Sur nous. C’est n’importe quoi. » Jensen sentait son souffle se perdre dans ses paroles, pas habitué à révéler ce qu’il ressentait. Quand il avait répondu aux sentiments de la blonde, elle dormait dans ses bras, incapable de l’entendre, ce qui avait commencé un quiproquo duquel se dépêtrer désormais devenait compliqué. « Tu m’as fait vriller en un quart de seconde en décembre, tu crois vraiment qu’une fille lambda réussirait ça ? » Lui-même avait eu du mal à comprendre pourquoi son corps avait réagit aussi facilement, aussi naturellement a son baiser, en réclamant plus, encore plus, toujours plus. Le problème était qu’il était un adolescent, en proie à ses hormones et qu’il appréciait, voire même aimait pour certaines, trop de jeunes filles en même temps. « J’ai… » Il commença sa phrase, avant de perdre une nouvelle fois ses mots. Il lâcha la main de Viska et s’éloigna d’elle, le regard rivé sur le mur d’en face. « J’ai rompu pour que tu puisses vivre, pour de vrai. Sans moi pour t’étouffer et t’empêcher de faire ce dont tu as envie. Tu mérites mieux. Tu mérites tellement mieux qu’un mec qui t’étouffe Viska. » Ne pas la regarder en prononçant ces mots était plus simple pour lui. Parce que la vérité faisait mal à entendre, aussi bien qu’à dire. Son poing se serra, ses ongles se plantant dans sa paume. Il était pathétique. Et il se détestait ainsi.

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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptyLun 4 Oct - 9:16

LIVING OFF THE WORDS YOU SAID Viska ne croyait pas que ce soit la faute de Jensen, en grande partie parce qu’à ce stade de la conversation, elle pensait qu’il avait rompu pour lui, parce que c’était ce qu’il voulait, et dans ce cas il n’était pas vraiment responsable… on ne restait pas avec quelqu’un juste pour l’aider à traverser les mauvais moments, il fallait de l’amour ou, à défaut, des sentiments… alors c’était plutôt la faute à pas de chance, même si la jeune fille fatiguait d’en manquer.

Par conséquent, elle ne réagit pas vraiment au départ. Elle s’enflamma beaucoup plus par la suite, et particulièrement quand son ex traita Flynn de « tocard ». Elle vit rouge et cracha sur le même ton que le sien : « Bordel Jens’, est-ce que tu t’entends parler ?! Déjà tu vas cesser d’insulter Flynn, mon ami, sous prétexte de je ne sais pas trop quelle jalousie qui arrive bien trop tard – et pourtant j’ai vraiment souhaité te rendre jaloux à un moment... » Sauf qu’à ce moment-là elle voulait provoquer ce sentiment chez son ex pour qu’il essaie de la récupérer, pas pour qu’il vienne lui taper elle ne savait trop quel scandale le jour de son anniversaire, à l’infirmerie. « Et ensuite c’est plutôt toi qui m’as pris pour ce que je ne suis pas si tu t’imaginais que ma vie sexuelle s’arrêterait en même temps que ma vie sentimentale ! Puis, arrête un peu, c’est pas à cause de Flynn si tu ne me parles pas, ton silence est un problème depuis bien avant que je prenne un amant. » Cette phrase lui donnait la sensation qu’elle trompait Jensen avec Flynn, elle en regretta donc aussitôt la formulation : c’était quand même un peu fort alors que c’était le Serpentard qui l’avait quittée ! Malheureusement, les termes élégants pour désigner les amis avec bénéfice en nature n’étaient pas très nombreux alors elle faisait avec ce qu’elle avait sous la main (le mot amant revenant plus souvent que les autres).

Quant à la lâcheté de Jensen, ce n’était pas par idéalisme qu’elle n’y pensait jamais, elle savait de quel bois il était fait. Elle avait même sérieusement envisagé vers avril/mai qu’il puisse l’aimer sans le lui dire justement parce que les Serpentard ne sont pas très réputés pour leur bravoure et que s’ouvrir sur ce qu’on ressent peut faire peur… elle-même avait été bien plus angoissée d’avouer à Jensen qu’elle l’aimait que de se jeter dans la bataille à Ilvermorny ou deux jours plus tôt quand elle se battait contre sa tante. Cependant, qu’il l’évite pour cette raison allait à l’encontre de tout ce qu’elle croyait savoir (pourquoi éviter une fille avec qui on est sorti juste comme ça pour voir?) et tout ce à quoi elle croyait tout court, à savoir que, comme elle l’avait dit plusieurs fois à Peony, on ne fait pas du mal aux gens qu’on aime. Et une partie tenace continuait de penser que Jensen l’aimait au moins comme amie, il ne pouvait pas donc pas l’éviter, lui faire une telle peine qu’elle s’était enfoncée de plus en plus profond dans sa dépression, sans une bonne raison... ce n’était juste pas concevable pour la blonde…

« C’est vrai, j’avais oublié que pour toi, coucher et sortir c’était pareil, ce qui explique que tu sois sorti avec moi d’ailleurs… mais dis-toi que Flynn n’a pas besoin de ce genre d’étiquette, et que pour moi offrir mon corps ou offrir mon cœur, c’est différent. Je ne lui ai donné que le premier puisque le second est pris en otage depuis un an par quelqu’un qui n’en veut même pas ! » Ce qui, étrangement, la mettait pour l’heure très en colère – sentiment familier et ô combien réconfortant -... peut-être parce qu’il disait du mal de Flynn et que le lion était son ami. Ses sentiments pour Jensen ne lui donnait pas le droit de parler ainsi de son amant, surtout alors que ses rendez-vous avec le Gryffondor avaient constitué une de ses rares bulles d’oxygène alors qu’elle se sentait étouffée par le chagrin ce qui est très ironique en un sens, on sait.

C’est aussi à cette flamme de la colère qu’elle se raccrocha bravement lorsqu’il rebondit sur son aveu pour lui reprocher… quoi ? De s’inquiéter pour lui ? « Mais parce que je t’aime ! Bon sang, il va falloir que je te le dise dans quelle langue pour que tu comprennes ! » Au moins son agacement face au comportement de Jensen l’aidait-il à surmonter le pincement au cœur que redire encore ses sentiments pour lui invoquait. Ils n’avaient rien d’un scoop : si un doute avait pu persister sur le fait qu’elle éprouvait encore quelque chose pour lui, la lecture de son journal et tout ce qu’elle lui disait depuis quelques minutes avaient déjà du le lui ôter. « Et tu m’aurais dit quoi ? Que tu n’allais pas me quitter ? Parce que c’était ça mon nouveau pire cauchemar et il s’est réalisé. Comme le précédent ! » se faire enlever par Nathan pour ceux qui n’auraient pas suivi le petit théâtre des cauchemar de Viska ! « Parce que j’ai une vie de merde ! Et tout ce que tu aurais pu dire pour me rassurer n’aurait fini par devenir qu’un mensonge ! » Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux, elle les chassa d’un rageur revers de la main. « Pour le reste, mon statut de sang, tout ça… je sais que ce sont des conneries. » Même si la voix de Nathan murmurait parfois encore dans un coin de son esprit, elles avaient plus à voir avec elle qu’avec Jensen puisqu’en la quittant, il avait déjà réalisé la sinistre prophétie de l’ex mangemort.

« Mais… Non ! Je n’ai pas besoin d’être protégée ! Parfois j’ai envie de l’être… de me reposer… mais je suis une arme, c’est de moi dont il faut se protéger, pas l’inverse. » asséna-t-elle avec assurance, une main sur la taille, l’air crâne. Bien que les adultes l’aient enfermée ici alors qu’elle était dans un moment de faiblesse, elle ne doutait pas de ses capacités physiques. Elle voulait bien reconnaître ses problèmes psychologiques, mais personne ne pouvait la protéger contre eux, plus maintenant… Nathan hors course, il n’y avait plus rien qui nécessitât qu’on la protégeât, et même si ça avait été le cas, elle ne comptait pas sur Jensen pour l’aider après plus de trois mois de mise à distance.

Si elle ne répondit rien sur Peony – elle savait déjà que les deux amis s’étaient un peu échauffés sur ce sujet, la rousse le lui avait dit lors d’une des nombreuses fois où Viska avait essayé de comprendre là où elle avait merdé -, elle fronça néanmoins les sourcils à la mention de ses copines… Vanellope et Victoire selon toutes probabilités : les deux lionnes ne pardonnaient pas à Jensen la rupture (encore que ce n’était pas vraiment comme s’ils s’entendaient tous à la base hein !). « Exact. Elles pensent que j’aurais dû te frapper, mais je suis plus civilisée que ça. » dit-elle avec un petit sourire léger qui disparut presque aussitôt. Il revenait une nouvelle fois sur les paroles de Nathan et tout ce qui venait à l’esprit de la blonde était que son ex oubliait un peu vite tout ce qui s’était passé exactement comme son père biologique l’avait annoncé : leur relation n’avait pas tenu six mois et ils n’étaient même plus aussi proches qu’avant de sortir ensemble… sans parler de l’absence de sentiment du côté de Jensen qui restait, selon Viska, une réalité tangible. Elle l’avait dit plus tôt : le silence était un problème, même quand il était très parlant à ses yeux.

« Vriller... » répéta-t-elle d’un air sombre, n’interprétant pas du tout ce mot comme il le devait probablement dans l’esprit de Jensen. Elle lui trouvait une connotation négative, comme si leur première fois était quelque chose qui n’aurait pas dû avoir lieu… quelque chose de mal… Elle fut prise d’une terrible envie de poser une question, juste pour faire cesser le doute… Mais quand celle-ci passa ses lèvres, ce fut d’une voix faible, lointaine, triste : « Et maintenant que je suis redevenue une fille lambda pour toi, tu regrettes de m’avoir demandé d’aller plus loin cette nuit-là ? » Sa main quitta la joue de Jensen, le contact de ses doigts, pour agripper son propre avant bras, celui avec les marques, et elle le serra avec force pour avoir mal et ne pas pleurer.

Comme finalement il s’éloignait physiquement d’elle, elle retourna s’asseoir sur le lit. C’était aussi bien vu ce qu’il lui dit ensuite… Elle resta quelques secondes silencieuse… son esprit avait beaucoup de mal à analyser ce qu’il venait de dire, bien qu’en substance cela se rapproche effectivement de la version fournie par Peony. Elle eut une pensée aussi pour toutes les soirées où Erin s’était plainte de Noé qui disait qu’elle « méritait » Bartley. Visiblement, c’était un truc de cousins… il faudrait qu’elle songe à vérifier qu’Alex n’était pas frappé par ce genre de lubie débile ! « ça n’a pas de sens… où tu as vu jouer que tu m’étouffais ? Si… si je me reposais sur toi, c’était parce que je te faisais confiance… j’avais… j’avais besoin de soutien… de réconfort… je le cherchais auprès de toi, c’est vrai… mais je ne me sentais pas étouffée… au contraire, quand nous étions ensemble, je me sentais soutenue, aidée… j’allais bien. » Pas tout le temps, elle l’admettait. D’ailleurs quand Jensen n’était pas physiquement présent près d’elle, les séquelles de son enlèvement étaient déjà plus visibles aux yeux des autres, mais au moins ne luttait-elle pas sans arrêt contre l’envie de disparaître qu’elle ressentait depuis quelques semaines.

« Je ne vis pas Jens’, au mieux je survis, au pire... » Elle ferma les yeux sans terminer l’évidence et se laissa tomber, allongée, en travers du lit. Mieux valait ne pas le regarder si elle maintenait son objectif de ne pas pleurer. Elle respira profondément, une fois, deux fois, laissa le froid l’envahir, l’apathie… Rouvrant les yeux pour fixer le plafond, sans bouger, elle reprit faiblement : « Ce dont j’avais envie, c’était d’aller au bal avec toi… j’avais ce fantasme idiot de danser la valse… j’avais plein de rêves de ce genre… la plupart pas vraiment réalisables... mais je m’autorisais à espérer quand même… » Elle soupira. Viska avait cru que les choses finiraient par s’arranger pour elle, que tant qu’elle pouvait encore espérer, elle finirait par aller mieux… puis c’était devenu trop dur de rester optimiste. Elle tourna un peu la tête pour apercevoir de côté la silhouette de son ex petit ami. « C’est ça que je méritais selon toi ? Perdre espoir ? Parce que c’est ça qui est arrivé… » Elle haussa les épaules bien que cela soit un mouvement à peine perceptible du fait de sa position dans le lit. Peu importait au fond que Jensen ait choisi ce moment là pour une raison stupide. Il aurait fini par la quitter un jour puisque ses rêves n’étaient toujours restés que ça, des rêves : pour elle, il n’existait pas d’amour heureux.

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Jensen McGowan
Jensen McGowan
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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptyLun 4 Oct - 11:57

La colère de Viska et la sienne étaient palpables et il aurait fallu être aveugle pour penser que la discussion se passait bien. Alors qu’elle lui faisait une scène parce qu’il insultait Mulligan, Jensen leva les yeux au ciel. « Parce que tes amis se gênent peut-être pour m’insulter moi ? » Aux dernières nouvelles, non. Preuve en était, Victoire lui avait hurlé dessus et Vanellope avait cru de faire sa maligne en lui envoyant un mail sur la tablette. Si l’on disait des Serpentard qu’ils étaient lâches, la rouge et or n’était pas mieux, car elle ne venait même pas le confronter mais passait par des moyens intermédiaires. « Trop tard ?! Tu te fous de ma gueule ? » N’avait-elle pas vu qu’il avait eu envie de l’arracher des bras de Mulligan au bal du Ministère ? Et même avant cela, qu’il avait envie d’étriper les deux lions, bien trop tactiles avec sa petite amie ? Qu’il aurait voulu pouvoir lui éviter de monter sur cette foutue estrade en juillet, alors qu’elle n’allait pas bien ? « J’avais plus aucune légitimité au Ministère, personne ne m’aurait laissé t’approcher Viska ! » Sauf peut-être Peony, mais la rousse était-elle assez forte pour s’opposer à tous les autres ? Il n’en n’était pas sûr, quand bien même elle imposait sa loi comme elle l’entendait de temps à autre. Puis les mots de Viska lui glacèrent le sang et visage devint blême, alors qu’il relevait les yeux sur la blonde. « Un amant ? » Il ne se faisait pas d’illusion quant au fait qu’elle ai été voir des gens durant les vacances, et c’était aussi pour cette raison qu’il l’avait laissée partir, mais… Se pouvait-il qu’elle avait eu une aventure avec le rouge et or avant même qu’ils ne rompent ? Toute la situation était bien trop compliqué pour qu’il puisse penser correctement, alors que si tel avait été le cas, peut-être se serait-il rendu compte qu’il se trompait. L’envie de claquer la porte en lui balançant journal et cadeau à la figure le pris à la gorge, alors qu’il tentait, tant bien que mal, de rester calme.

En parlant de cadeau d’ailleurs, Jensen portait toujours la gourmette que Viska lui avait offert à la Saint Valentin. Il s’agissait du seul bijoux qu’il portait qu’on lui avait offert, sa chevalière et une chaîne en or blanc étant les deux autres qu’il portait constamment et ce depuis sa première année à l’école. Il comprenait que la blonde ne porte plus son bracelet, et ne lui en voulait pas. Ils n’étaient plus ensemble, c’était normal, dans un sens, non ? Il poussa un soupir pas quand elle lui dit qu’elle ne pensait pas la même chose que lui sur le sexe et les relations. Il le savait, et c’était bien le problème ! Mais elle ne pouvait pas dire qu’ils n’avaient jamais rien fait en tant que couple, non plus ! Certes, leur histoire avait débuté avec du sexe, mais il y avait eu plus que cela ! Il allait lui répondre avec colère quand elle lui dit que depuis un an, son coeur était pris par quelqu’un qui n’en voulait. « Quoi ? » Un an ? Mais ils n’étaient ensemble que depuis fin décembre, et même si ils avaient parlé d’attirance une fois, et qu’elle pensait en avoir depuis plus longtemps, et que Jensen s’était fait à l’idée qu’il avait eu lui aussi envie de Viska bien plus qu’en tant qu’amie avant de s’en rendre compte, pour ce qui était des sentiments, ce n’était pas vraiment ce qu’ils avaient dit ! « Mais on n’était pas… » Il ne comprenait plus rien, mais en même temps, avait-il une fois comprit ce qu’il se passait réellement avec Viska ? Pas sûr.

Que Viska lui dise qu’elle l’aimait résonna dans ses oreilles. Comment pouvait-elle encore  l’aimer, alors qu’il n’avait pas été présent ces derniers mois ? Qu’il n’avait pas été là depuis la rentrée ? Non pas que ses propres sentiments étaient complètement partis, loin de là, mais lui l’avait choisit. Donc s’il restait coincé avec, c’était son problème, sa faute. Que Viska subissait sa décision, alors n’était-ce pas plus simple qu’elle l’oublie ? « Je ne t’ai pas quittée par gaieté de cœur Viska ! J’aurais pu te dire que t’étais pas juste une fille comme ça. Que c’était pas que pour le sexe. Mais non, il fallait que tu gardes tout pour toi et que tu te fasses des films ! » Il poussa un soupir, se pinçant l’arrête du nez, avant de reprendre. « Tu crois vraiment que je me suis tapé toutes les filles du stage ? Tu crois vraiment que je suis ce genre de mec ? » Il lui semblait pourtant qu’il était clair pour l’un comme l’autre qu’il n’était ni Leopold Lloyd ni Alfie Hartley… allez savoir pourquoi Viska se persuadait de cela. Certes, cela le faisait passer encore plus pour le méchant, mais c’était un tissu de mensonges. Et si, en soit, il se fichait pas mal de ce que les autres pensaient, quand il s’agissait de Viska, ce n’était clairement pas la même chose.

« Tu n’es pas une arme ! Tout ça c’est des putain de conneries auxquelles tu t’accroches pour te rassurer sur le fait que ta vie soit pourrie parce que t’estimes que tu ne mérites pas mieux, Viska ! » Comment se faisait-il qu’en l’espace de quelques secondes seulement, ils passaient l’un et l’autre de la colère à l’incompréhension ? Les sentiments de Jensen en tout cas, allaient être venaient et sa colère fluctuait depuis qu’il avait passé la porte de l’infirmerie. Il trouvait étonnant que personne ne soit encore venu les voir pour leur dire de se calmer, alors qu’il était clair que Pomfresh devait tout entendre depuis son bureau. Cela étant, le pire dans tout cela était probablement le fait que Viska croyait dur comme fer a ce qu’elle lui racontait. Qu’elle était une arme et qu’elle ne vivait que pour cela. Ce n’était pas la première qu’elle lui en parlait après tout.

Jensen entendit à peine Viska répéter le mot qu’il venait d’employer pour qualifier son propre comportement en décembre dernier, quand elle l’avait embrasser. Tout son corps ressentait encore cette électricité qui l’avait traversé en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « Quidditch » et qui l’avait poussé à franchir ses limites. Cependant la question qu’elle lui posa lui fit poser ses yeux bleus-gris sur la jeune femme en face de lui, qui avait, d’un seul coup, changé complètement de ton. « Quoi ? » Très éloquent. Bravo Jensen. Secouant la tête de gauche à droite en signe de négation et pour reprendre pleinement conscience de son corps et de son esprit, Jensen répondit, d’une voix plus douce, plus calme pour combien de temps, ça… « Tu n’es pas une fille lambda Viska. Tu ne seras jamais une fille lambda. » L’envie de la serrer dans ses bras lui traversa le corps et le coeur, mais il n’était pas sûr de l’effet que cela pourrait avoir. Il approcha une main de son bras, avant de la laisser pendre finalement le long de son corps. « Je ne regrette rien. » Et il espérait que cela soit pareil de son côté, mais il pouvait tout à fait comprendre qu’elle veuille faire table rase de toute leur relation. Après tout, il avait quand même bien merdé.

Comme il s’éloignait d’elle, plus pour la protéger de lui qu’autre chose, il ne la vit pas retourner à son lit. Il n’avait d’ailleurs même pas remarqué qu’elle était seulement en t-shirt et en culotte, alors que cette tenue l’aurait sans doute enflammé plusieurs mois auparavant. Mais il avait trop de choses en tête, pour se concentrer sur sa tenue. Non pas que la blonde ne lui plaisait plus, loin de là, mais elle venait littéralement d’attenter à sa vie. Visiblement, elle ne semblait pas penser la même chose que lui sur ce qu’ils avaient vécu après son enlèvement. Pourtant, Victoire semblait penser qu’il la bridait dans son comportement, alors il ne devait pas être le seul à penser qu’il l’étouffait. Peut-être était-ce comme pour Alan ? Viska ne voyait que ce qu’elle voulait et ne se rendait pas compte que leur relation, une fois l’enlèvement passé, n’était plus ce qu’elle avait été. Il la laissa parler, lui tournant toujours le dos, ne sachant pas quoi lui dire d’autre. Il pensait réellement que tout ce qui était arrivé était de sa faute, entre l’enlèvement -qu’il n’avait jamais vraiment digéré, malgré ce qu’il avait pu laisser penser- et le fait que la blonde se taille les veines, il s’imputait toute la responsabilité, à tort ou à raison. Son coeur se brisa encore un peu plus quand elle lui dit qu’elle ne vivait pas, mais qu’elle survivait. Il croisa les bras sur son torse, lui tournant toujours le dos alors qu’elle lui parlait de ses rêves et de ses envies. Il savait qu’elle avait vraiment envie d’être avec lui à ce bal. Lui, il n’avait pas vraiment eu envie d’aller au bal tout court, mais n’avait pas eu le choix. Puis il secoua la tête de droite à gauche, avant de se retourner vers elle. « Je suis désolé. » Il s’avança vers elle, d’un pas, puis deux, avant de s’arrêter à nouveau. Il avait conscience que tous les mots qu’il pourrait lui dire sonneraient creux. Il ne pouvait pas lui dire les trois mots qu’elle attendait, pas comme ça, pas à blanc. Il l’aimait oui, mais tout était trop compliqué. Pour lui, pour elle, pour eux. Plus le temps passait plus il se disait que peut-être leur relation était toxique, et qu’il valait mieux qu’ils soient loin l’un de l’autre pour réussir à faire quelque chose.

Laissant finalement son sac sur la chaise près du lit, il regarda Viska, se rendant compte de sa tenue. Fronçant les sourcils, il reprit : « Tu n’as pas froid comme ça ? » Après tout, le mois d’octobre commençait, et on ne pouvait pas dire qu’ils étaient en plein été indien. Saisissant le plaid du lit vide d’à côté, il s’approcha de la blonde, lui tendant le tissu. « Ne recommence pas, s’il te plaît…  Viens me voir, frappe-moi s’il le faut, mais… Pas ça. » Il ne pouvait pas risquer de la perdre pour de bon. Même s’ils n’étaient plus ensemble, elle comptait pour lui et elle compterait toujours, quoi qu’elle veuille bien penser.

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Viska Spingate
Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: PV • living off the words you said.   PV • living off the words you said. EmptyLun 4 Oct - 21:46

LIVING OFF THE WORDS YOU SAID « Flynn ne t’insulte pas en tout cas lui ! » Encore qu’elle ne puisse pas jurer que ce soit le cas en dehors de sa présence, mais quand elle était avec le lion, le sujet Jensen arrivait rarement sur le tapis. Si Viska avait quelque chose à dire, elle le faisait – elle ne s’était pas gênée pour regretter de ne pas ressentir de « paix » après sa première fois avec Flynn par exemple -, en dehors de ça, il n’y avait aucune raison pour que les deux amants parlent de son ex copain. « Figure-toi qu’en général il a beaucoup mieux à faire en ma présence ! Et pour V et Vic’, je leur ai dit 1000 fois d’arrêter mais je suis pas leur mère hein ! » Et puis il était quand même assez grand pour se défendre contre deux filles de moins d’un mètre soixante, non ?

« PARFAITEMENT ! C’est pas maintenant, au bout de je sais pas combien de semaines, qu’il faut commencer à manifester de la jalousie pour ma relation avec Flynn ! Ou avec n’importe qui d’autre d’ailleurs ! Ce n’est pas parce que toi tu ne veux plus de moi que c’est le cas de tout le monde ! Je ne suis pas subitement devenue moins jolie ou moins désirable, ouvre les yeux, merde à la fin ! » Encore un grand moment d’incompréhension, bravo à eux! Quant au bal du Ministère, elle n’était pas certaine d’avoir très envie d’y penser, mais il était vrai que c’était l’une des choses qui l’avait le plus blessée. Le fait que Jensen doive partir en stage six semaines l’avait beaucoup peinée, mais elle était parvenue à se raisonner, elle avait planifié ses vacances sans se plaindre… et elle avait compté sur le bal pour passer une soirée agréable, un vrai moment de couple qui aurait un peu compensé le cinéma autour de sa famille. Sauf que cela ne s’était pas passé comme ça. Flynn avait fait tout son possible, et sa présence lui avait rendu la soirée supportable, mais agréable, ça, non. Comment l’aurait-elle pu alors que Jensen restait loin d’elle, l’ignorant superbement dans une attitude qui allait devenir leur norme ? « Ils ne te laissent tellement pas approcher que tu as pu passer le bouclier de ma prison. Je ne dis pas qu’ils t’auraient accueilli avec le sourire, mais si tu l’avais voulu, tu aurais pu... » La voix de Viska se brisa face à l’évidence : pour une raison ou une autre, il n’avait pas voulu venir la voir ce soir-là. Son plan avec Flynn avait échoué et savoir des mois après que, malgré tout, Jensen en avait ressenti un peu de jalousie keuf keuf n’était qu’une maigre consolation. Cela ne rendait pas le souvenir de ce bal moins amer – et encore, heureusement, Flynn sauvait un peu l’ensemble ! -.

Elle le vit ensuite blêmir et se reprit en comprenant pourquoi parce qu’il commençait à lui courir sur le haricot comme quoi, les vieilles habitudes ont la vie dure. « Eh ! Zen ! Je t’ai pas trompé ! C’est juste comme ça que j’appelle ma relation actuelle avec Flynn à défaut d’un meilleur terme. On n’est pas des amoureux, on ne sort pas ensemble, mais c’est quand même plus qu’un simple plan cul, alors je dis que c’est mon amant. No stress, ton sacro saint honneur est sauf. » Comme si elle avait pu le tromper, amoureuse comme elle l’était – et l’est toujours à son plus grand désarroi - ! Malgré ses sentiments pour lui, en cet instant, elle le trouva un peu bête de ne pas comprendre des choses aussi simples : surtout qu’il avait lu son journal où tout était écrit par le menu, surtout concernant Flynn, Jensen et elle.

Concernant la gourmette, elle avait remarqué qu’il la portait encore, mais elle-même mettait aussi son collier jusqu’à ce qu’on le lui confisque à cause de son bout pointu. Comme elle avait veillé à choisir pour la Saint Valentin un cadeau « neutre », elle n’avait pas trouvé ça bizarre, et cela lui avait permis de ne pas totalement abandonner tout espoir qu’ils se reparlent un jour quand elle avait tenté de lui sourire, parfois de lui parler au milieu des autres… Mais elle n’y voyait rien de sentimental : après tout, cette gourmette était quand même très jolie ! « Quoi « quoi » ? » répéta-t-elle avec un brin de mauvaise humeur des suites de sa tirade enflammée. Elle s’attendait à autre chose comme réponse, encore qu’elle n’aurait pas su dire quoi… mais pas un quoi. Son froncement de sourcils s’accentua encore bonjour les rides d’expression plus tard lorsqu’il bégaya une réponse… « On n’était pas ? Quoi ? Ensemble ? Effectivement. Tu crois vraiment que je t’ai embrassé en décembre prise d’une impulsion suicidaire ? » Si c’est pas ironique comme formulation… « Je pensais me prendre une veste, et je ne l’admettais pas vraiment vu les circonstances, mais j’avais déjà des sentiments pour toi… seulement… tu ne voulais pas en entendre parler. » Elle n’était même pas vraiment sûre qu’il ait voulu l’entendre le jour où elle avait fini par le lui dire, plusieurs semaines après les événements de décembre. Si aujourd’hui, elle en parlait sans même un rougissement, c’était parce que la peur d’être rejetée ne la paralysait plus – il lui avait déjà brisé le cœur, dans ce domaine, elle avait déjà atteint le pire ! -.

Et puisqu’ils parlaient de ça… « Si c’était pour le faire à contrecœur, t’aurais peut-être dû t’abstenir. » marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour Jensen, par simple besoin d’évacuer une certaine forme de frustration. Cela faisait des semaines qu’elle encaissait (mal) en se disant qu’au moins Jensen était content, lui. Et voilà qu’il lui disait que même pas. Ça aurait été comique si elle n’avait pas trouvé ça aussi triste. Quant au reste : « Qu’est-ce que j’étais sensée croire ? Tes parents t’envoient six semaines en stage, et toi tu me quittes dans la foulée ! » S’il ne l’avait pas fait exprès, son timing était très pourri, il allait bien falloir qu’il l’admette. « Et puis c’est pas comme si je n’étais pas bien placée pour savoir que tu aimes le sexe ! J’ai pensé que tu voulais tester… autre chose. Même si ça me rendait malade de… l’imaginer... je n’y portais aucun jugement… et je ne sais pas si j’y croyais vraiment. J’avais juste besoin d’une explication que je sois en mesure de comprendre. » Bizarrement, celle de Peony sur le fait qu’il l’ait quitté pour son bien ne l’avait jamais convaincue. Jensen et elle auraient beau s’échiner, jamais elle ne verrait ce que ça pouvait lui apporter de positif d’être malheureuse à ce point. Elle voulait bien être cool et compréhensive sur plein de choses, mais ça, c’était vraiment trop lui demander et pourtant...

Notons que si aucun adulte ne venait les interrompre, c’était parce que malgré les cris, Viska parlait à Jensen, et c’était plus que ce que la plupart des gens, en particulier Myrielle ou Alexandre, avaient réussir à obtenir d’elle. Alors sa tante avait dit de laisser faire : ce n’était pas comme si Jensen était un danger pour Viska, l’inverse était moins vrai de l’avis de la rousse même si sa nièce n’avait pas l’air de vouloir user de violence contre son ex vraiment, Myrielle ne comprend pas ces enfants pacifistes. Pendant ce temps, donc, Jensen se mettait de nouveau en colère, donnant envie à son ex copine de hurler rien de nouveau sous le soleil en somme. « Il y a un adage qui dit qu’on a que ce qu’on mérite. Si on suit cette logique, je mérite de me faire ignorer, enlever, torturer, presque violer et enfin lourder… ça pousse à la remise en question. » Son ton était plat : Jensen ne pouvait pas comprendre ce que ça faisait de vivre tout ça, elle ne lui demandait pas d’ailleurs, mais son ressenti restait réel quelque soit l’opinion qu’il en avait.

Sa détresse refit surface un peu après, Viska était mue par la crainte que Jensen regrette d’avoir été avec elle. Même si c’était difficile, parfois impossible, elle essayait de garder les bons souvenirs des presque six mois qu’ils avaient passé ensemble et parmi eux, leur première fois était importante. Elle n’était pas de ces filles qui avaient sacralisé leur virginité, en plus elle ne savait pas trop si elle l’était vraiment vu qu’elle avait déjà eu une première fois avec une fille, mais ça restait sa première fois avec Jensen, et c’était ça qui avait été très important pour elle. Portant la main à son cœur, poing fermé, elle se sentit soulagée à sa réponse. Peu importait qu’elle soit ou non une fille lambda, elle voulait juste pouvoir continuer à chérir ce souvenir là… « Tant mieux, ça me rassure. C’était vraiment un moment important… un bon moment important. » Et c’était rassurant qu’il y en ait eu malgré tous ces mois difficiles…

Ensuite, il lui expliqua… même si cela la démoralisa plus qu’autre chose et qu’elle trouva tout ce que disait Jensen incompréhensible. Allongée, elle lui dit ce qu’elle en pensait, et la réponse qu’il apporta ne l’éclaira pas plus… Elle se redressa sur un coude, le regardant d’un air presque alanguie sur le lit. « Sais-tu seulement pour quoi tu es désolé ? » Elle en doutait… Et elle n’avait pas besoin de sa pitié… de quoi alors ? D’être moins triste sûrement, mais c’était trop simpliste pour être réalisable.

Puis, Viska se redressa pour se lever dans un geste souple. Malgré des apports nutritifs plus qu’inégaux et tout le sang qu’elle avait perdu, elle se déplaçait encore sans mal. Des événements survenus deux jours plus tôt, on ne remarquait qu’une pâleur excessive et les cicatrices sur son bras. Elle mit une main sur le plaid qui était entre eux et l’autre sur celle de Jensen : la sienne était chaude, Viska avait toujours eu une température légèrement au-dessus de la moyenne, elle n’avait jamais vraiment froid – sauf quand elle était en crise mais il s’agissait d’une réaction psychologique plus que physiologique -. « Je n’ai pas froid, je n’ai jamais froid. » dit-elle simplement, son regard cherchant celui de Jensen. Elle ne comprenait toujours pas, malgré ses explications, pourquoi tout s’était si mal terminé… pourquoi son amour à elle n’avait pas pu suffire… parce qu’elle aurait crû que c’était le cas, qu’elle l’aimait assez pour compenser les difficultés, y compris celle du silence de Jensen sur ce qu’il ressentait pour elle… mais visiblement, ça n’avait pas été suffisant. « Il faut vraiment que vous arrêtiez tous de penser que te frapper aurait changé quelque chose… ça ne me rendrait pas moins malheureuse qu’il t’arrive du mal, en fait ça aurait même plutôt tendance à faire l’inverse. » Elle secoua un peu la tête, sans trop savoir si ce geste était une sorte de résignation triste ou si elle continuait seulement de nier la possibilité de le frapper. Pourquoi, tous, ne comprenaient-ils pas que tout ce qu’elle voulait c’était le bonheur de Jensen ? Elle n’était pas assez altruiste pour pouvoir se réjouir qu’il soit heureux avec une autre qu’elle, mais elle savait que même dans ce cas de figure, elle n’aurait pas envie de lui mettre son poing dans la figure… elle souhaitait du bien à ceux qu’elle aimait : est-ce que cela ne devrait pas être le cas de tout le monde ? Visiblement pas, j’dis ça...

« Jensen, regarde-moi s’il te plaît. » Cette fois, elle posa ses deux mains sur son visage, ses pouces sur les joues de son ex-petit ami, ses yeux dans les siens. « Ce n’est pas parce que tu aurais pu m’en empêcher que tu es responsable, ce n’est pas de ta faute. Rien de ce qui est arrivé n’est de ta faute. Je n’y arrive plus, c’est tout… je suis seule en cause. Si j’étais plus forte, j’aurais réussi à surmonter tout ça... » Elle n’était pas assez forte, et elle s’en voulait tellement de ne pas l’être… mais chaque nouvelle journée était plus difficile que la précédente, elle sombrait, et elle n’était pas persuadée que l’enfermer y changerait quoi que ce soit. Baissant la tête, son front frôlant le torse de son ex, elle fut prise d’un sanglot qu’elle contint avec peine. « Je suis tellement fatiguée Jens’... » murmura-t-elle tout en trahissant la propre promesse qu’elle s’était faite à elle-même, car sur son visage caché par le rideau de ses cheveux blonds, elle pleurait silencieusement sur sa vie perdue.

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