En entendant la réponse de Niels, Themba grimace légèrement. Elle s'attendait bien à ne pas avoir choisi un exemple pertinent, ne maîtrisant pas toute les subtilités qui peuvent exister parmi les dons magiques. Et du coup, le sens de son propos était perdu. Dans une ultime tentative de rendre compréhensible son explication, elle répond:
"Bon, mauvais exemple alors. Mais c'est dur de trouver des trucs complètement impossible par la magie. En tout cas, pour moi ça l'est, mais peut-être que toi qui a toujours vécu dans ce monde-là tu en trouveras un plus facilement. Donc imagine juste que quelqu'un t'annonce être capable de faire un truc complètement impossible, comme ça sans explications, tu auras du mal à le croire à moins qu'il te prouve ce qu'il dit. C'est logique, sinon, on devient trop crédule." Dans la série des réplique improbable, que ce soit Themba qui fasse un semi laïus sur la naïveté, elle qui a naturellement confiance en tout le monde ou presque, et qui est ouverte à croire à peu près n'importe quoi, ça a de quoi laisser perplexe. Sans doute que si une de ses camarades de dortoir l'entendait à ce moment-là, elle rirait de bon cœur. Et ça, la troisième année en est bien consciente. Elle sait et assume son caractère un peu trop crédule et innocent, le doute de lui étant pas instinctif.
Le sujet d'une école remplie d'élèves aux dons tous plus originaux les uns que les autres chasse le sérieux passager de la née-moldue, et fait revenir à la charge sa tendance à s'émerveiller de tout ce qu'elle découvre.
"Vraiment? Ça devait être géant! Faudrait vraiment que je me plonge un peu plus sérieusement dans mon livre d'Histoire de la Magie, ça se trouve ça y était mentionné et j'ai juste sauté le passage." Vœu pieu cependant, même malgré sa promesse à ses parents la jaune et noir n'arrive toujours pas à rester concentrée plus de cinq minutes lorsqu'elle lit les leçons inscrites dans le manuel. Si son avenir n'est pas tracé d'avance, aucun doute en revanche qu'elle ne sera jamais professeur d'Histoire, ni chez les sorciers, ni chez les moldus.
Lorsque Niels répond à la question de Themba en parlant d'Eurydice, la Poufsouffle marque quelques secondes d'incompréhension totale.
"Quel rapport entre Eurydice et les secrets de Poudlard...?" Comprenant finalement que le Serpentard a juste mal interprété sa question, elle rit, sans doute un peu trop fort pour une salle de classe.
"Pardon, je ne m'attendais pas à cette réponse. Moi j'étais encore sur ta question sur les secrets d'ici, alors je ne voyais pas trop le rapport avec Eurydice. Mais c'est cool que vous soyez amis, connaître du monde avant d'arriver dans une nouvelle école, ça doit aider à s'intégrer." Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le sujet des éventuels secrets de Poudlard s'échappe de l'esprit de Themba, pour ne pas y revenir de la séance.
"Oh..." conclut la jeune fille à l'évocation du caractère élitiste (en terme de capacités) de l'école de magie du transfuge
"Eh bien, très peu pour moi alors. Si un jour je dois faire une année dans une autre école, je sais au moins que ce ne sera pas à Durmstrang!" Elle ne cherche pas à dévaloriser l'école étrangère, si ce fonctionnement convient aux élèves là-bas, tant mieux pour eux, mais Themba sait que l'excellence à tout prix n'est pas dans sa mentalité. Elle aime apprendre à son rythme, passer par des erreurs ne la dérange absolument pas, au contraire, elle en tire toujours quelque chose. Pour rien au monde elle ne troquerait la bienveillance de ses enseignants actuels contre une exigence disproportionnée (selon ses critères).
Le premier échange se solde par un échec prévisible de la part de la née-moldue.
"Non non, je suis du genre solide." Rassure-t-elle son interlocuteur sans remarquer qu'il n'a pas l'air plus inquiet que ça malgré sa question. Elle ajoute un
"Merci" tout sourire lorsqu'il lui rend sa baguette, sourire adressé presque plus à la baguette elle-même qu'à l'adolescent en face d'elle. Parmi les rares choses que Themba n'aime pas, il y a de "perdre" sa baguette. C'est forcément arrivé plusieurs fois dans divers cours, et à chaque fois la troisième année ressent le même petit pincement au cœur, comme si une amie lui lâchait la main subitement. Elle se souvient encore de ce que la petite vendeuse de baguette lui a dit lorsqu'elle l'a achetée.
"Les baguettes sont vivantes tu sais, elles ont toutes leur caractère propre." Ce qui à l'époque lui semblait fou est devenu une évidence, et même si elle aimerait essayer la magie sans baguette dont elle a entendu parler plusieurs fois, elle ne se séparera jamais définitivement de la sienne.
Le commentaire de Niels la rappelle à la réalité.
"Tu es sacrément observateur! Mais oui, je sais, c'est mon plus grand problème; j'ai zéro concentration. J'y travaille!" Son professeur de botanique pourrait objecter qu'on trouve peu d'élèves plus sérieux qu'elle dans son cours (au moins dans son année). Comme quoi, tout est toujours une question de motivation.
Et justement, la motivation, Themba l'a sans doute un peu trouvée en sentant s'envoler sa baguette pour la seconde fois en quelques minutes, après que son partenaire ait réussi à bloquer son sortilège de désarmement.
"Bien joué!" Félicite-t-elle sincèrement l'adolescent.
"Oui oui, je comprends bien. Je vais réessayer et... oh, déjà?" demande-t-elle avec une pointe de déception dans la voix lorsque l'assistant professeur arrive et demande à les observer pour voir où ils en sont. La jeune fille aurait aimé avoir un peu plus de temps, autant pour s'entraîner que pour discuter avec le transfuge avec lequel elle n'a finalement que peu échangé. Mais, pas du genre à s'opposer à un professeur, la jaune et noir se contente de hocher la tête et de se remettre en position, face au brun déjà prêt à en finir. Elle salue, lève lentement sa baguette et trace dans les airs le geste enseigné tout en récitant
"Potego." Elle est bien décidée à réussir, non pas pour impressionner l'enseignant et avoir une bonne note, mais pour protéger sa baguette d'un nouveau vol plané. Sa concentration est palpable, et, cette fois-ci, elle sent parfaitement le mur qui vient se dresser entre elle et lui.
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Terminé pour Themba