Le bal de Noël c'est pour les grands! [PV]

Ce soir là, Dan avait regardé ses camarades de maison s’agiter dans tout les sens en ne comprenant vraiment pas pourquoi ils semblaient tous -ou du moins, la plupart d’entre eux- si intéressés et préoccupés par le bal de Noël. Cela n’avait pas l’air amusant du tout, comme soirée. Le Gryffondor avait vu la brochure et en plus ça durait des heures, il était bien content de ne pas être obligé d’y aller et d’avoir le choix de rester dans sa salle commune. Cela dit, si la directrice de l’école de sorcellerie avait absolument tenue à ce que tous y aillent, y compris lui, Dan se serait probablement trouvé une occupation pour passer le temps. Rien ne disait qu’il était interdit d’apporter de la lecture à un bal -bien qu’il doutait que ce soit pratique courante- et la nourriture devait sans doute être délicieuse -il n’était de toute manière pas très difficile à ce niveau là. Mais, à dix millions d'années-lumière de la salle de bal et des élèves vêtus de tenues chic, Dan se trouvait dans la tour qui servait de lieu de vie aux lions, vêtu d’un pantalon de pyjama noir orné d’une multitude de petits vifs d’or dorés et d’un tee-shirt rouge ordinaire, dont la couleur rappelait néanmoins sa maison.

Lorsque quelqu’un le bouscula, il posa son regard noisette sur sa camarade, dont le visage et les lèvres étaient visibles, les paquets qu’elle tenait n’étant pas d’une hauteur extraordinaire. Elle s’excusait et lui demandait s’il ne s’était pas fait mal. “Non. Ce n’est rien.” répondit il à Louisette, en première année comme lui et à Gryffondor -étonnant dans la salle commune des lions n’est-ce pas?-. Il en faudrait plus pour lui faire mal, s’il avait été bousculé par un grand peut-être, mais la petite Louisette n’était ni très grande, ni très épaisse. Le première année ne se doutait pas le moins du monde que Louisette puisse avoir fait exprès de le bousculer, et il n’allait pas chercher des mornilles (noises) à sa camarade pour si peu, surtout un jour de fête! Louisette avait dans les bras deux paquets cadeau -un grand et un plus petit- et afficha un air horrifié lorsque le cadeau du dessus commença à glisser suite à sa légère collision avec Dan. Elle parvint cependant à maîtriser la situation, lui confirmant par après ce qu’il avait déjà compris à ses expressions du visage: elle avait eu peur. Dan sourit à Louisette lorsqu’elle lui expliqua qu’elle était trop curieuse pour attendre l’heure du déballage des cadeaux. Son impatience avait quelque chose d’enfantin et de mignon.

“Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas grave si tu le fais tomber. Avec la magie, on peut réparer les objets facilement. J’ai déjà vu maman faire à la maison.” commença le jeune garçon. Rien ne disait non plus que le cadeau reçue par Louisette était fragile, à moins qu’elle sache déjà ce qu’il y avait à l’intérieur. Comme elle l’avait interrogé sur ses cadeaux à lui, il continua: “Oui, j’en ai reçu. Et je crois pas qu’il y ait d’heure spécifique pour les déballer. On peut le faire ensemble si tu veux?” proposa t’il à la jeune fille. Ça ne le dérangeait pas particulièrement d’attendre, lui, mais cela semblait être un supplice pour Louisette, donc il voulait bien se dévouer pour ouvrir ses cadeaux avec elle. “Tu espères recevoir quelque chose en particulier?” interrogea t’il ensuite.

Effectivement, Dan ne soupçonnait pas du tout que Louisette puisse avoir peur de ses propres pouvoirs. Lui aimait bien utiliser la magie, et au contraire de sa camarade, il tâchait plutôt de l’utiliser autant que possible pour se pratiquer. Il voulait devenir un bon sorcier, et il lui semblait que ça passait par la pratique. Bien sûr, le talent avait aussi un rôle à jouer. Il acquiesça à la justification de la jeune sorcière. C’est sûr qu’ouvrir un cadeau et voir un objet brisé, même s’il pouvait être réparé facilement grâce à la magie, ce n’était pas top comme première image.

Lorsque la petite Louisette demanda à Dan s’il avait aussi reçu des cadeaux, il ne trouva pas la question indiscrète, et répondit par l’affirmative. La Gryffondor parut contente lorsqu’il proposa qu’ils ouvrent leurs cadeaux ensemble et les lèvres de cette dernière s’étirèrent en un grand sourire. Le garçon ne se rappelait pas l’avoir souvent vu triste, cela dit. Louisette avait un tempérament joyeux. Dan demanda si elle espérait recevoir quelque chose en particulier. Il regarda sa réponse alors qu’elle expliquait que pas vraiment avant de parler de Fripouille, le joli chat gris foncé qui l’accompagnait souvent.

“Il ne doit pas apprécier de se sentir étranglé. Un peu comme la cravate d’uniforme?” commenta-t-il avant de mimer une cravate invisible autour de son cou qui l’étranglerait. Il exagérait peut-être légèrement, mais il était sans doute vrai que Fripouille ne se sentait pas confortable avec un collier, s’il les enlevait à chaque fois. Dan n’avait pas perçu le désespoir dans la voix de Louisette lorsqu’elle avait expliqué ce problème de collier, il n’avait aucune idée de comment était la voix de Louisette d’ailleurs. Pour lui, le fait que Fripouille ne veuille pas de collier n’était pas très grave, il y avait après tout beaucoup de chats sans colliers dans le château. Mais peut-être que les propriétaires de Machan et d’Inari devraient leur en mettre-un pour ne plus les confondre, coucou Kate et Leith.

À la question suivante de sa camarade de maison, la première pensée de Dan fut que son père ne risquait pas de lui envoyer quoi-que ce soit. Évidemment, Louisette ne pouvait pas savoir qu’il était décédé il y a quelques années (et le garçon, qui avait vécu toute sa vie au Royaume-Uni, avait interprété le mot parent comme signifiant son père et sa mère).
“J'ai dit à maman que je voulais un niffleur, un vrai, mais elle pense que ce n’est pas super comme animal de compagnie car ça met le désordre dans les maisons. Et puis, ce n’est pas dans la liste des animaux qu’on peut apporter à l’école non plus, donc je pense pas.” Cela dit il n’abandonnait pas l’idée de posséder un vrai niffleur un jour, en plus il y en avait qui semblaient ne pas trop se soucier des règlements de l’école, car il avait vu un petit chien dans les corridors l’autre jour. À moins que ce ne soit un professeur qui ait le don de se métamorphoser en chien, mais si c’était le cas, Dan n’était pas au courant.

Il alla chercher ses cadeaux et rejoignit Louisette qui s’était installée à une table avec les siens. Il posa les trois paquets qu’il avait dans les bras sur la table, l’un était un peu plus grand que les autres, puis s’assit au sol près de la table. À la question de la Gryffondor sur le cadeau par lequel elle devrait commencer il lui montra du doigt le petit cadeau au dessus de la pile, car ça lui semblait plus logique de commencer par le haut de la pile tout simplement.