Ξ Sujet: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Mar 15 Mar - 12:07
J’te jure, j’comprends pas que tout m’intimide*Arrière toute !* Eurydice fit volte face en apercevant Niels et – pire encore en niveau de dangerosité ! - en ayant croisé son regard. Elle avait la ferme intention de ne pas se laisser une nouvelle fois embrigader dans une conversation bizarre et stressante avec son cavalier du dernier bal. Pourtant, dans sa fuite, elle portait paradoxalement le bracelet que son camarade lui avait offert : bien qu’il s’accorde assez mal avec ses cols Claudine, elle le mettait pour endormir la méfiance persistante de certains de ses amis, Stef et Alex en tête. Après tout, elle leur avait dit qu’elle aimait bien Niels - alors que l’emploi du verbe aimer était un poil abusif... elle ne détestait pas le Serpentard, tout au plus était-ce si elle s’en méfiait, mais de là à dire qu’elle l’aimait, alors là non - et c’était grâce à ce pseudo-mensonge qu’ils contenaient à peu près la curiosité quant au lien qui unissait les deux sang pur. En effet, qui étaient-ils pour lui dire à qui parler ou non, n’est-ce pas ?!
Cette couverture protégeait leurs petits secrets familiaux à Niels et elle. Le Serpentard avait l’air de trouver qu’elle se fatiguait pour rien mais il ne connaissait pas non plus l’entêtement de Stef aussi bien qu’elle ! La seule chose qui avait permis à Eury d’éviter les questions gênantes ces dernières semaines était que son amie était surtout préoccupée par l’autre imbécile d’Adam et que la Serdaigle répondait de façon cohérente quand la lionne l’interrogeait. Elle avait si bien répétée son histoire que si elle n’y prenait pas garde, elle serait presque capable de la sortir à Niels lui-même (pourtant dans la confidence du mensonge le concernant).
Prétendre apprécier la compagnie de Niels ne voulait pas dire qu’elle était beaucoup plus à l’aise avec lui maintenant qu’avant le bal. D’où la tentative de fuite. Tentative seulement car elle sentit Niels dans son dos avant d’avoir réussi à se carapater, freinée par un flux d’élèves n’allant pas dans son sens elle aurait pu les pousser mais ce n’était pas son genre. *Comment il fait pour toujours surgir comme ça ? C’est quand même pas Merlin possible un truc pareil !* s’agaça-t-elle en se tournant lentement, un sourire poli – et figé - sur les lèvres. « Bonjour Niels » signa-t-elle prudemment. Elle pariait son déjeuner qu’il allait encore mal prendre qu’elle ait essayé de lui échapper !
Dire qu’elle avait cru qu’après le bal et quelques nouvelles leçons de LSU, Niels se rendrait à l’évidence de leurs différences et irait passer du temps avec les autres sang pur de l’école !!! Ce qu’il faisait, elle n’en doutait pas, mais il n’avait pas arrêté de lui parler non plus ! A croire que la voir paniquer satisfaisait le côté sadique du Serpentard et que c’était uniquement pour cette raison qu’il continuait à la coincer. Il maîtrisait déjà très bien la LSU alors elle n’avait plus rien à lui apprendre ou elle pense ça parce que ça l’arrange… il ne voulait quand même pas qu’elle lui donne des cours sur les sortilèges informulés maintenant, hein ? Remarquez, elle n’en serait qu’à moitié surprise si c’était le cas : Niels transpirait l’ambition étonnant pour un Serpentard !
« Tu avais quelque chose à me dire ? » enchaîna la brunette en passant une mèche de cheveux derrière son oreille. Ce geste releva sa manche, montrant le bracelet en forme de serpent à son bras. C’était le week-end, Eurydice avait donc troqué son uniforme pour une robe pull bleu pastel qu’elle portait par-dessus une chemise noire dont le col était soigneusement sortie sur l’encolure en laine. Une ceinture marquait sa taille et une cape bleu nuit la protégeait contre les courants d’air qui parcouraient le château en cette saison. Des collants noirs opaque et des bottines à petits talons carrés grises complétaient l’ensemble. Avant de croiser Niels, elle avait eu l’intention de prendre le chemin de la Grande Salle pour y déjeuner… ce plan lui parut momentanément compromis.
Il fallait qu’elle reste zen : Niels allait lui parler et ensuite elle continuerait sa route. Tout allait bien. Cette fois non plus il n’allait pas la manger pas vrai ? 2981 12289 0
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Mer 16 Mar - 13:46
Niels & Eurydice.
Les jeux sont faits, tous nos leaders ont échoué. Ils s'ront détruits par la bête qu'ils ont créée. La confiance est morte en même temps qu'le respect. Qu'est c'qui nous gouverne? La peur et l'anxiété. On s'auto-détruit, on cherche un ennemi. Certains disent "c'est foutu", d'autres sont dans l'déni. Les milliardaires lèguent à leurs enfants débiles. L'histoire appartient à ceux qui l'ont écrite. Plus personne écoute, tout l'monde s'exprime. Personne change d'avis, que des débats stériles. Tout l'monde s'excite parce que tout l'monde s'excite. Que des opinions tranchées, rien n'est jamais précis. Plus l'temps d'réfléchir, tyrannie des chiffres.
L’année scolaire suivait son cours, et Niels continuait ses petites enquêtes. Sa relation avec Karen n’était certes, pas aussi fusionnelle qu’aurait pu l’espérer sa mère - ou Eurydice - mais ils travaillaient là-dessus et s’entendaient quand même un peu mieux qu’en novembre dernier. Niels ayant digéré - mais pas accepté, il ne fallait pas pousser non plus - la naissance de sa demi-sœur, il s’était un peu calmé. Il restait l’héritier de sa mère, l’unique fils de la relation qu’elle avait jadis eu avec son père, et rien ni personne ne pourrait le détrôner de cette place. Il supportait même presque Louisette, même s’il trouvait toujours sa tante trop bébé à son goût - alors que lui même avait eu onze ans il y avait de cela à peine quatre ans, bien qu’il assurerait à qui voulait bien l’entendre qu’il n’avait jamais, ô grand jamais, été aussi naïf que sa tante.
Il repéra la Serdaigle assez facilement dans la foule, quand bien même il ne la cherchait pas. Il était l’heure d’aller manger et, comme beaucoup d’autres élèves, Niels se dirigeait vers la Grande Salle, venant de la bibliothèque, où il avait travaillé sur un devoir de métamorphose. Le comportement d’Eurydice ne passa également pas inaperçu, la brune faisant demi-tour au moment même où leurs regards se croisèrent. Niels poussa un soupir las et continua d’avancer. De toute manière, elle ne pourrait pas aller bien loin, tout le monde avait faim. Il se retrouva donc rapidement derrière elle, et posa une main sur son épaule. « Allons Eurydice, tu pourrais au moins avoir l’air contente de me voir. » Cependant, il n’y avait aucune colère dans sa voix, ni même un semblant d’air blasé. Oh, il l’était, bien entendu, mais il avait presque finit par en prendre l’habitude avec la brune. Elle ne semblait pas vouloir de sa présence à ses côtés, et pourtant, voilà qu’ils étaient t coincés l’un à côté de l’autre dans le couloir, et pour une fois, quoi qu’elle en pense, il n’y était pour rien. « Tu ne tromperas personne avec cette lueur au fond des yeux tu sais. Je ne comptes pas te manger, tu sais. » Ni même la torturer, ni même la forcer à quoi que ce soit, si ce n’est, peut-être, passer du temps avec lui. Mais après tout, elle faisait partie des rares personnes qu’il fréquentait à l’école, avec Karen, Léon et Madeleine. « Bonjour, comment vas-tu ? » reprit-il ensuite, parlant et signant en même temps.
Eurydice se sentant comme prise au piège, elle lui demanda s’il avait quelque chose à lui dire. Décidément, elle ne changerait jamais. Hochant la tête de gauche à droite en signe de négation, il reprit : « Pas vraiment, mais je crois que nous allons au même endroit, partageons un repas, tu veux ? » Après tout, s’ils allaient au même endroit, autant y aller ensemble, même si cela allait sûrement l’ennuyer plus qu’autre chose. Niels parcourut rapidement son esprit, la réticence de la Serdaigle le contrariant tout de même. « Je vois que tu portes mon bracelet. Tu vois que tu peux faire des efforts, quand tu le veux. » lui-même ne portait pas la pince à cravate qu’elle lui avait offert, essentiellement parce qu’il ne portait pas de cravate. Il l’avait cependant glissée dans la poche de son pantalon, juste au cas où.
« En parlant de cadeau, j’espère que celui que je t’ai offert pour ton anniversaire t’as plu. » Après tout, son anniversaire était passé depuis peu, et Niels avait été plutôt satisfait de sa trouvaille. Nul doute qu’elle trouverait, elle - ou ses amis - quelque chose à en redire, mais lui était plutôt content. Bien au fait de la passion de la brune pour la lecture, il avait opté pour la trilogie complète du Seigneur des Anneaux, dans une édition luxueuse en cuir. Franchement, elle ne pouvait pas se plaindre, il faisait des efforts !
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Jeu 17 Mar - 6:54
J’te jure, j’comprends pas que tout m’intimideParfois Eurydice se demandait si Niels pensait vraiment qu’elle avait des raisons d’être contente de le voir. Elle avait été très claire sur ce qu’elle pensait de lui - et surtout de sa mère - aussi s’étonnait-elle encore qu’il puisse penser qu’elle le fréquentait par choix. Si force était d’admettre qu’elle avait fini par s’habituer à le voir à Poudlard, elle avait plutôt l’impression que sa présence lui avait été imposée… et la seule chose qui la consolait était de se dire qu’au fond elle n’aurait pas été le premier choix de Niels non plus s’ils n’avaient pas été présentés en amont de son arrivée. Eury continuait de s’imaginer que le Serpentard était plus à l’aise avec ses pairs - et ses fréquentations très ciblées sur la maison des verts et argents n’étaient pas faites pour la détromper -. « Je ne sais pas du tout quoi répondre à ça » admit-elle en signant : lui dire qu’il venait de la prendre en train d’essayer de lui échapper n’était pas très diplomate mais elle n’avait pas non plus l’intention de lui mentir. Dans le doute, sur le contente ou non, elle allait garder le silence - c’était sa spécialité - !
Elle frémit quand Niels lui dit qu’il n’allait pas la manger parce qu’elle avait justement pensé quelque chose de ce genre. « Je nous verrais bien, pourtant, dans les rôles de la fable du loup et l’agneau. » Qu’il soit bien entendu qu’elle tiendrait le rôle de l’agneau ! De toute façon dans la faune de Poudlard elle ne faisait clairement pas parti des carnivores. De l’avis général, elle était même un peu trop herbivore, trop gentille… depuis quand était-ce un défaut ? Elle ne savait pas, il semblait qu’elle ait loupé le mémo.
Laissant de côté la question des sentiments que Niels lui inspirait - pas ceux que Freja avait espéré - Eury soupira et répondit à la vipère (sans pour autant croire un seul instant que la réponse l’intéressait) : « Je vais bien, merci, et toi ? » c’était à strictement parler la vérité : sa vie était calme comme elle l’aimait ces dernières semaines !
Sans surprise, Niels n’avait rien de spécial à lui dire, en revanche il proposa qu’ils mangent ensemble. L’espace d’une seconde, elle regretta de ne pas avoir eu de rendez-vous à honorer. Comme souvent elle avait pensé trouver de la compagnie une fois sur place… en un sens, les faits lui donnaient raison, elle avait juste plutôt imaginé manger avec Nate ou peut-être Thalia. Elle n’avait pas misé sur Niels en tout cas. « Oui, on peut faire comme ça » Est-ce qu’elle renonçait à débattre sur l’intérêt de partager un repas avec lui ? Parfaitement. Après plus de six mois en sa compagnie, elle avait compris qu’elle ne gagnerait pas contre Niels sur ce terrain. Sa politesse l’empêchait de refuser les propositions en apparence innocentes du Serpentard… elle se consolait en se disant qu’elles étaient peut-être vraiment innocentes et qu’elle était peut-être juste un peu parano à cause de MS, de cette histoire de fiançailles, etc. En dépit de sa naïveté, cet argumentaire ne parvenait pas à la convaincre totalement : il lui permettait juste de se sentir un peu moins bête d’encore céder à Niels.
« Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire par là » répondit-elle au sujet du bracelet en papillonnant des cils de son air le plus innocent. Elle secoua son poignet pour faire bouger le bijou avant de remettre ses manches en place par dessus celui-ci.
Si elle avait fait des efforts, c’était plutôt pour ne pas paniquer quand elle avait reçu le cadeau d’anniversaire de la part de son camarade alors qu’elle ne s’était pas embarrassée à lui en offrir un de son côté fin janvier. À défaut, elle avait envoyé au Serpentard une jolie carte de remerciement. Elle pourrait toujours lui ramener un cadeau souvenir de ses prochaines vacances pour compenser ! « Oui, merci encore, cette édition est magnifique ! » Elle le pensait, le cadeau lui avait beaucoup plu. Le bracelet était très joli mais ne lui correspondait pas tout à fait au niveau de son style ou de sa personnalité. Les livres, en revanche, avaient tapé très justes concernant ses goûts. « Comment as-tu su que j’aimais Tolkien ? » signa-t-elle tout en commençant à prendre la direction de la Grande Salle. 2981 12289 0
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Mer 23 Mar - 13:51
Niels n’était, en soit, pas un mauvais bougre. Si Eurydice y mettait un peu du sien, elle aurait même pu lui trouver quelques points intéressants. Mais la brune se bornait à le voir comme de la graine de vermine, l’associé du mal ou il ne savait quel autre adjectif possible. Bref, qu’il était de MS et que c’était là la seule caractérisée qu’il avait. « Ah, Eurydice, ça serait presque vexant. » En réalité, ça l’était assez même, car Niels, même s’il savait parfaitement qu’il poussait la brune dans ses retranchements et qu’il s’imposait à ses côtés alors qu’elle n’en n’avait pas envie, il ne s’estimait cependant être un fardeau. Après tout, il était prêt à converser avec elle sur presque tous les sujets dont elle avait envie - même si les potins ne l’intéressait pas plus que cela, en partie parce qu’il les connaissaient déjà presque tous en passant d’esprit en esprit, mais aussi parce qu’à part Symphonie, les amis d’Eurydice ne valaient pas tellement le détour un amour cet enfant. Alors qu’elle les comparaient à un loup et un agneau - l’exactitude de la citation lui échappait, mais il semblait en comprendre le sens- il posa une main sur l’épaule d’Eurydice. « Désolé de te décevoir mais la chair humaine n’est vraiment pas à mon goût. De plus, et cela t’étonnera sans doute, je préfère les cygnes aux loups. » Le cygne noir en particulier, qui était la forme de son patronus mais aussi parce qu’il était l’emblème du Danemark.
« Je vais bien aussi, merci. » Bien qu’il n’était pas convaincu que cela intéresse réellement Eurydice, mais comme elle faisait au moins l’effort de lui demander, il allait lui répondre. Il restait poli, même si Eurydice restait persuadée qu’il était plus là pour la tourmenter qu’autre chose. « Parfait. J’ai bien envie d’une part de Shepherd’s pie. Et toi ? » Contrairement à d’autres, Niels n’avait aucun problème avec les repas anglais. Certes, la cuisine danoise était différente de celle du Royaume-Uni, c’était une cuisine scandinave, majoritairement basée sur le poisson, mais il avait passé trois ans à Durmstrang où personne ne se souciait du Danemark. Il savait donc s’adapter à ce qu’on lui proposait.
Alors qu’Eurydice lui confirmait que son cadeau lui avait plu - alors qu’elle n’avait pas fait cet effort, il en était tout à fait conscient et c’était en partie pour cela qu’il profitait du moment pour lui rappeler qu’il avait été gentil alors qu’elle l’avait honteusement oublié. « Parfait. » Bien entendu, il était ravi. Il savait que la couverture en cuir noire n’était peut-être pas non plus ce qu’elle préférait - un cuir plus naturel, sans doute ? - mais l’édition transpirait le luxe, et Niels avait été élevé dans cet univers là. « Tu as l’air de croire que je m’intéresse beaucoup trop absolument pas à toi, je voulais te prouver le contraire. » Et peut-être aussi, essayer de faire en sorte qu’elle l’apprécie un minimum. Cela allait être un travail de longue haleine, mais Niels était, malheureusement pour Eurydice, très persévérant. « Rassure-toi, je n’ai pas fouillé dans tes affaires ou malmené tes amis. Je t’ai entendu en parler avec une fille de ta maison, lors d’un repas. Enfin, je l’ai entendu elle, et tu semblais plutôt d’accord avec ce qu’elle disait, mais je ne pouvais pas lire ton écriteau. Alors j’ai tenté ma chance. » Certes, c’était un gros mensonge, mais il avait déjà réellement vu Eurydice avec d’autres filles et l’une d’elle avait parlé tellement fort qu’il n’avait pas pu passer à côté de l’information, même s’il l’avait déjà récupérée une fois lors d’un petit fouillage de tête. Celle d’Eurydice ou de certains de ses proches, cela va sans dire.
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Lun 28 Mar - 0:09
J’te jure, j’comprends pas que tout m’intimideIl allait de soit qu’Eurydice n’avait pas envie de faire d’effort. Elle n’avait pas menti en prétendant auprès de son amie Stef que le Serpentard avait des côtés qui lui plaisaient : elle appréciait les bonnes manières, les conversations intelligentes et Niels n’était pas vilain dans le décor on est sûr qu’il sera apprendre cette considération. Pour autant, ça ne suffisait pas pour qu’elle oublie qu’ils ne pouvaient pas être amis. Elle n’était pas seulement méfiante envers MS, ses craintes allaient beaucoup plus loin : Freja la terrifiait.
Dans son enfance, elle avait été relativement indifférente à l’organisation de son père. Elle était un peu embêtée parce que cela créait des tensions entre ses parents, mais Magicis Sacra restait alors quelque chose d’abstrait. Eustache ne pouvant pas en parler ouvertement, sa fille gardait son petit secret dans un coin de son esprit, rien d’autre. Ensuite, elle était entrée à Poudlard. Une jeune fille avait été oubliettée, MS avait envahi l’école, Freja lui avait demandé d’espionner pour leur compte, il y avait eu des combats entre ses amis et eux, les parents de ceux-ci avaient parfois été blessés lors des batailles, la cousine d’Alex avait été enlevée et torturée avec leur aide… Eurydice détestait le conflit, les situations stressantes lui faisaient peur… tout ce qui semblait amuser follement la cheffe de son père et mère de Niels. Si elle ne pouvait décemment pas abandonner son père ou son parrain, se tenir le plus loin possible de Freja lui paraissait la seule solution pour vivre une existence paisible. Sauf que Blomberg ne l’entendait pas de cette oreille. Eurydice voyait bien la ressemblance entre mère et fils : quand ils avaient une idée en tête, c’était vraiment difficile de les en faire changer. Pas faute d’essayer de son côté !
« Tu sais bien que ce n’est pas personnel » signa-t-elle en réponse avec un léger haussement d’épaule. Ils avaient déjà eu cent fois cette conversation où elle lui disait que ce n’était pas lui à strictement parler le problème et où il lui répondait qu’il n’était pas sa mère, qu’elle n’avait rien à craindre ou toute autre paroles doucereuses qu’elle ne parvenait pas à croire. En apparence, Karen, Niels et elle avaient le même statut, ils étaient les héritiers des membres de MS, néanmoins les deux premiers étaient d’accord avec cet état, pas Eurydice – qui aurait bien refilé la patate chaude à son frère si ça n’avait pas été contre tous ses principes -. La jeune Serdaigle espérait toujours que tout ceux voulant la voir rejoindre MS se lassent l’espoir fait vivre : elle n’était pas si indispensable qu’ils ne puissent se passer d’elle, pas vrai ?
Peu désireuse de filer sa propre métaphore sur fond d’agneau se faisant dévorer par le loup, elle commenta plutôt la seconde partie de la remarque de Niels. « C’est ton patronus, c’est ça ? » Ils avaient étudié cette magie cette année, Eurydice y brilla, comme souvent depuis qu’elle savait lancer des sortilèges informulés. De plus, elle avait une certaine facilité avec tout ce qui touchait aux magies « positives » : un peu plus tôt dans l’année, elle s’était liée à une licorne par un pacte de familier, confirmant cette tendance. Son patronus était rapidement devenu corporel (contrairement à Alex à qui ça avait posé plus de difficulté, sûrement à cause du stress des derniers mois), et il s’était révélé que de son côté, il avait la forme d’un lapin. Quand elle s’était comparée à un herbivore, ce n’était pas pour rien !
La question de leur destination étant réglée, elle réfléchit à ce qu’elle allait y manger. « Peut-être que je prendrai ça aussi s’il y en a, avec un peu de salade. J’ai envie de macarons depuis deux jours mais je doute qu’il y en ait en dessert. » Les elfes préféraient leur servir de gros gâteaux ou des tartes qu’ils pouvaient se partager sur les tables. Cela s’entendait, car les macarons étaient longs à préparer par rapport à leur apport en énergie. Se laissant distraire par cette considération culinaire, elle se dit qu’elle devrait peut-être tout simplement s’en commander par correspondance à la Pâtisserie Warldof : si elle en prenait assez, elle pourrait inviter Stef à prendre le thé avec elle ! Revenant au temps présent et au déjeuner, elle demanda : « Tu veux que nous mangions à ta table ou à la mienne ? » Elle n’était jamais très à son aise à la table des vipères – même si elle s’y rendait parfois pour Erwin – mais vu qu’à l’une ou l’autre des tables il était peu probable que quelqu’un s’incruste avec eux, elle pouvait faire une exception. Comme elle était allée au bal avec Niels, elle ne pensait pas que cela surprendrait quiconque si elle arrivait à sa table. À quelle moment leur relation avait dégénéré pour que dans l’esprit des autres élèves elle soit une amie de Niels ? Le jour où il a décrété que c’était le cas, plus ou moins! Qu’étaient-ils d’ailleurs ? Si elle était tout à fait honnête, elle n’en savait rien. Elle avait toujours instinctivement envie de le fuir, mais dans le même temps, elle s’était habituée à sa présence. Le vocabulaire courant manquait d’un mot pour désigner les relations floues de ce genre elle écrirait au Petit Robert pour se plaindre!.
« Je ne crois pas que tu ne t’intéresses pas à moi » protesta-t-elle en songeant que d’eux deux, celle qui passait pour la plus indifférente, c’était elle. Entre avoir omis de lui offrir un cadeau pour son anniversaire et ses récidives en matière de tentative de fuite, elle serait bien mal placée pour lui reprocher de ne pas s’intéresser à elle. De l’extérieur, elle devait même passer pour une girouette digne de Stef à ses douze ans : pendue au bras de Niels au bal pour ensuite l’éviter de nouveau… Elle espérait juste que ça n’allait pas lui donner la réputation d’une fille à la morale douteuse… Peu probable, non ? Elle portait bien son bracelet après tout ! Chassant ces pensées parasites et étranges, elle continua : « Ce devait être avec Thalia, on parle souvent de nos lectures. Je lui ai montré ton cadeau, on aime toutes les deux les éditions de qualité. Elle me fera visiter la bibliothèque d’Oxford à l’occasion, je dois encore négocier avec Eulalie pour mes sorties de l’été prochain. » Prise dans la conversation, elle se montrait moins tendue et moins méfiante si facilement manipulable, ses gestes étaient fluides tandis qu’elle souriait distraitement. Il ne lui venait pas à l’esprit (mais nous le ferons pour elle) que confier ses projets futurs à quelqu’un en qui on n’avait pas confiance n’était pas la meilleure des manières pour le tenir à distance. Eurydice faisait ici montre de ses deux plus gros défauts : naïveté et excès de confiance envers autrui elle allait encore se faire enguirlander par Stef.
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Mar 5 Avr - 19:02
À la réponse de la brune, Niels agita vaguement la main avant de reprendre. « Le problème étant ma mère, ça l’est tout de même un peu. » Car même si Niels était passablement énervé contre Freja, et qu’il refusait tout simplement l’existence de la nuisance à qui elle avait donné naissance, elle restait sa mère, et Niels serait capable de donner sa vie pour elle. « Enfin, répéter les mêmes choses est lassant. » Car toutes leurs discussions ou presque finissaient de la même façon. Niels avait l’impression de tourner autour du pot, quand bien même il savait qu’il y avait eu quelques petites victoires à célébrer : Eurydice avait cédé à sa demande cours de langue des signes - et il avait réussit à les avoir en tête-à-tête alors qu’elle espérait vivement lui coller un ou deux de ses amis dans les pattes; elle avait accepté d’être sa cavalière au bal de Noël et la soirée ne s’était pas si mal déroulée, elle portait même encore le cadeau qu’il lui avait fait, quand bien même il n’était pas à son goût; et même si elle tressaillait toujours en le voyant au bout d’un couloir, elle se résignait de plus en plus. « Oui, c’est cela. Un cygne noir pour être exact. Le cygne est l’animal emblème du Danemark. » Et Niels était attaché à son pays tout autant qu’il ne l’était à Magicis Sacra.
Preuve en était qu’Eurydice lâchait du leste, elle ne chercha même pas à lui fausser compagnie vers la Grande Salle, alors qu’elle aurait pu lui dire qu’elle avait déjà un déjeuner de prévu. Certes, son mensonge ne serait pas passé inaperçu dans son esprit, mais si le danois n’avait été Legilimens elle aurait pu s’en sortir sans problème. Un fin sourire étira les lèvres du quatrième année, alors qu’elle annonçait partir sur la même option que lui. « C’est une spécialité française, les elfes se débrouillent, mais ça ne sera jamais aussi succulent que là-bas. » Son père l’avait déjà emmené quelques fois en France, exclusivement à Paris, et ils avaient pu en déguster. Malgré ses aires austères, Niels aimait le sucre et se laissait volontiers charmer par une pâtisserie. Il nota l’idée d’en faire livrer à la brune, pour l’amadouer encore davantage. C’était un travail de longue haleine, mais Niels ne s’essoufflait pas très rapidement - n’en déplaise à Eurydice. « Nous pouvons manger à la tienne, peu m’importe. » signa-t-il ensuite, car c’était la vérité. Léon serait sans doute avec Madeleine et il n’avait pas envie de lire les déboires amoureux de la brune que le blond ne comprenait pas.
Eurydice confirma ensuite qu’elle avait discuté de cette série avec une certaine Thalia, qui devait être la fille de sa maison, dont Niels n’avait pas retenu le nom, car elle était particulièrement inintéressante. La bleue et bronze lui confiant ensuite certains points de ses vacances à venir, Niels nota toutes les informations pour les recroiser plus tard avec ce qu’il avait été farfouiller dans son esprit, pour ne pas lui dire des choses qu’il avait appris à son insu. « C’est bien dommage que ta mère soit aussi compliquée, Copenhague est magnifique en été. » Il ne doutait pas que sa mère réussirait sans doute à faire plier Eustache où Matt si elle désirait que la jeune fille passe du temps dans la capitale danoise, mais cette gourde d’Eulalie se dresserait sûrement entre eux. Pour le plus grand plaisir d’Eurydice sans aucun doute, qui serait cette fois ravie des réticences de sa mère. « Tu sais que tu pourrais t’affranchir de ses décisions, il me semble que ta sœur et ton frère n’en font, eux, qu’à leurs têtes. » Esther Foster était partie de Poudlard avant son arrivée, mais Eurydice n’allait sûrement pas être surprise qu’il en sache autant sur son aînée. Quant à son frère, il le côtoyait à Serpentard, et était de la même trempe que sa sœur, affreusement facile à lire. Il semblait un peu plus enclin à se tourner vers MS que sa cadette, mais rien n’était encore gagné, malheureusement. Comme ils arrivaient maintenant à la Grande Salle, Niels laissa la demoiselle passer devant pour choisir l’endroit où elle voulait s’asseoir. Comme dit, il se fichait pas mal d’être à la table des Serdaigle.
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Mar 12 Avr - 11:56
J’te jure, j’comprends pas que tout m’intimideLa benjamine de la fratrie Foster se tâta entre hausser les épaules d’un air dubitatif ou lever les yeux au ciel. Peu portée sur l’exaspération en tant que sentiment, Niels était l’une des rares personnes qui lui donnât à ce point envie d’aller jeter un coup d’œil vers le plafond tout en soupirant. La majeure partie du temps, Eurydice contenait ce geste par politesse, n’en pensant pas moins. Car la réalité c’était que la Serdaigle avait un caractère autrement plus fougueux et emporté que ce qu’on imaginait d’elle, seulement elle avait reçu une éducation relativement stricte, aussi son savoir vivre dominait-il ses actes – elle serait bien déçue d’apprendre qu’en réalité ça ne servait pas à grand-chose avec Niels puisqu’il pouvait lire ses pensées -, ainsi que sa gentillesse : jamais Eurydice ne laisserait des sentiments trop vifs blesser son interlocuteur. Concernant le danois, en revanche, elle était parfois tentée de se laisser aller. Après plus de six mois à se côtoyer, ne pouvait-il pas faire l’effort de comprendre son point de vue à elle ? Et si ce qu’elle pensait de sa mère, de lui, de MS, le dérangeait tellement, pourquoi continuait-il à venir la voir ?! Parce qu’il est têtu ? Et qu’il n’aime pas l’échec ? Je propose hein ! Par Merlin, il y avait des moments où elle avait envie de le secouer ! Tu peux essayer mais j’doute qu’il bouge!
Au bout de quelques secondes de lutte interne, elle esquissa un geste vague de la main comme pour approuver le fait que ce débat entre eux était bel et bien lassant. Aucun d’entre eux ne gagnerait, ils savaient l’un comme l’autre qu’ils tiendraient leur position jusqu’à ce, qu’au mieux, Eurydice cède sur la forme sans changer d’avis sur le fond. On pouvait presque dire qu’ils avaient leurs propres petites habitudes tous les deux question chamailleries.
Le sujet dériva sur les patronus, en tout cas sur celui de Niels. Eurydice ne savait pas comment on différenciait un cygne noir d’un cygne normal sous forme de patronus : elle supposait que son lapin était blanc mais avec le halo bleuté qui l’entourait elle ne l’aurait pas juré. En même temps, elle ne s’était pas non plus trop posé la question ! Qu’il s’agisse d’un cygne (noir ou non) pour son camarade était toutefois logique vu son pays d’origine et l’attachement qu’il paraissait porter à celui-ci. Elle attrapa son écritoire et fit apparaître dessus une citation latine de Juvénal : « Rara avis in terris nigroque simillima cygno » Puis, elle lâcha son écritoire et signa : « En Europe, depuis Juvénal, le cygne noir est le symbole de ce qui ne peut pas exister. C’est sensé souligner ton côté extraordinaire ? » plaisanta-t-elle avec un haussement de sourcil interrogateur. Que le patronus de Niels soit lié à son ego ne la surprendrait pas plus que ça ! « Moi c’est un lapin. C’est copain avec l’agneau. » Son côté herbivore ! Même son patronus paraissait d’accord avec l’idée de fuir le danger…
« Peut-être. Je n’ai jamais été en France. » Elle n’avait jamais été nul part, donc c’était vite vu ! « Eulalie en achète à la Pâtisserie Warldof de temps en temps, on peut aussi en acheter dans notre quartier mais ce sont des moldus » Et Erwin n’aimait pas trop aller dans les boutiques tenues par des non-mages. Contrairement à sa plus jeune soeur, il se souvenait de l’enlèvement d’Esther. Il tenait un peu rancune à tous les moldus, du moins aux dernières nouvelles : son frère avait pu évoluer sans qu’elle le sache, ils étaient loin de passer tout leur temps ensemble ! « Mais ici, il n’y en a quasiment jamais. C’est sûrement trop long à préparer. » regretta-t-elle, son envie de macaron ne lui passant définitivement pas.
Comme Niels la laissait choisir là où ils mangeraient, elle hésita. Quel était l’endroit le moins inconfortable pour déjeuner avec le Serpentard ? À sa table, au milieu de ses amis, ou à celle de Niels, là il ne pourrait pas leur faire son petit numéro de charme ? Sachant que manger chez les vipères, c’était le risque de s’imposer des compagnies gênantes comme celle de Karen. Même Erwin pourrait faire une bourde s’il venait à se trouver à proximité. Elle n’avait vraiment pas besoin que son aîné tente de mettre bon ordre aux relations de sa petite sœur aujourd’hui ! Serdaigle était un choix plus sûr…
Alors qu’elle poursuivait la conversation tout en se laissant distraire par ces pensées, elle revint subitement à la réalité d’avec qui elle était en train de discuter lorsque Niels évoqua Copenhague. « Tu voudrais que je vienne à Copenhague ? Tu dois pourtant y avoir des tas d’amis, non ? » N’était-ce pas son excuse, ici, pour passer du temps avec elle ? Qu’il ne connaissait pas beaucoup de monde et qu’il avait envie de compagnie ? Eurydice comptait bien passer toutes ses prochaines vacances loin de MS et de tous ses membres, exception faite de son père. Comme quoi, parfois l’entêtement d’Eulalie à l’enfermer pour sa sécurité pouvait avoir des avantages ! « Pour le moment, j’ai réduit mon objectif à voyager quelques jours avec Stef. Nos familles sont amies depuis toujours, Eulalie devrait pouvoir déléguer ma garde aux Kostas l’esprit tranquille » enchaîna-t-elle, peu désireuse de s’attarder sur la question du Danemark. Jamais elle n’y mettrait les pieds, foi de Foster ! Il ne faut jamais dire jamais!
Ils approchaient de la Grande Salle lorsque Niels lui dit qu’elle pourrait s’affranchir des ordres abusifs de sa mère. Il y avait un fond de vrai là-dedans… Seulement Eurydice n’en avait jamais eu le courage. « Je ne peux pas faire ça, elle a besoin de moi. Et Eustache aussi » Veiller sur sa sécurité était le dernier pont entre les deux époux, sans parler du fait que si Eustache pouvait compter sur les membres de MS au quotidien, Eulalie de son côté avait une vie très solitaire. Bien sûr, Eurydice ne se voyait pas vivre sous la coupe de sa mère une fois adulte, mais elle estimait pouvoir mettre en place une transition tout en douceur là où Esther avait préféré jeter le bébé avec l’eau du bain. En même temps, Eurydice avait toujours été différente de sa sœur, ça n’avait rien de nouveau, et elle pouvait comprendre l’exaspération de son aînée : Eulalie avait quand même parlé de la marier !
Une fois leur destination atteinte, elle fit signe à Niels de la suivre à la tables des bleu et bronze. Elle salua de la main quelques uns de ses camarades, dont Thalia qui se trouvait à quelques places de là où Eurydice s’assit. « C’est l’amie dont je te parlais tout à l’heure, celle qui aime lire » expliqua-t-elle à Niels avant de se servir une grosse portion : « J’ai super faim ! » signa-t-elle en passant le plat à son voisin avant de vérifier que la nourriture n’était pas trop chaude, sa gorge délicate ne tolérant pas les températures extrêmes. 2981 12289 0
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Lun 2 Mai - 0:36
A la vue de l’écriteau d’Eurydice, Niels haussa un sourcil. Elle avait visiblement une passion pour le monde moldu qu’il ne comprenait pas. Lui préférait largement l’histoire sorcière, quand bien même il connaissait sur le bout des doigts l’histoire de son pays, le Danemark. Niels ne le cachait pas, il s’estimait supérieur à l’entièreté de ce château. La moquerie de la Serdaigle ne lui fit donc ni chaud ni froid. « Tout le monde ne peut pas prétendre être à mon niveau, c’est certain. » S’il se braquait, la discussion tournerait court. Mais Eurydice n’était pas Karen, et si la Serpentard prenait un malin plaisir à essayer de le déstabiliser - ce qu’il faisait aussi de son côté, au final, c’était de bonne guerre - Eurydice elle, était trop douce pour réussir à le faire sortir de ses gonds. « Tu remarqueras que le cygne n’est pas un prédateur du lapin, encore moins de l’agneau. » Il préférait le noter, car elle voyait tellement comme le grand méchant loup qui ne ferait qu’une bouchée d’elle… et pourtant, son patronus n’avait rien d’un être vorace. À côté de certains autres, il pouvait même faire pâle figure - McGowan avait un serpent de plus de deux mètres de long, ce n’était pas rien.
Qu’Eurydice n’ait jamais été en France ne l’étonnait pas et n’avait rien de bien nouveau. Elle ne sortait pas de chez elle, alors la France… Cependant, son amour des macarons laissait Niels de marbre. Oh, pas qu’il n’avait pas, lui aussi, des aliments qu’il préférait à d’autres, mais il préférait les spécialités de chez lui, même s’il ne pouvait renier les capacités françaises dans le domaine de la pâtisserie. « Je n’ai jamais goûté leurs pâtisseries. Je compte sur toi pour me les faire découvrir cet été. » Ce qui impliquait qu’elle allait devoir le voir durant les deux mois de vacances scolaires, mais pensait-elle vraiment qu’elle allait pouvoir passer deux mois complets sans le voir ? Il espérait certes pouvoir retourner au Danemark pendant quelques temps, mais il savait qu’il passerait la majorité de son été au Royaume-Uni. Il espérait seulement que le parasite qui lui servait de demi-soeur aurait appris à faire ses nuits et ne le dérangerait pas pendant qu’il éplucherait les nombreux rapports qu’il voulait lire. La simple idée de devoir supporter à la fois Louisette et sa demi-sœur ne l’enchantait guère, mais il n’avait, pour le moment, pas spécialement d’autorité sur son emploi du temps. Pour ce qui était de la préparation des macarons, Niels se contentant de les manger, il ne savait pas si cela était long ou non. A dire vrai, il ne savait même pas faire un simple plat de pâtes. Il avait un elfe de maison pour cela, à quoi bon ?
Il lui jeta un regard lourd de sens alors qu’elle lui parlait de ses amis à Copenhague, allant en même temps piocher dans l’esprit de la jeune sorcière ce qu’elle pensait réellement mais qu’elle ne lui disait pas. « Eurydice, mes amis sont à Durmstrang. Il y a bien quelques-uns à Copenhague, mais la majorité sont du côté de la Bulgarie. » Même si ses parents avaient des connaissances fortes au Danemark, et que, bien entendu, Niels avait côtoyé leurs enfants dès le plus jeune âge, la majorité de ceux avec qui il avait noué des liens plus fort - encore qu’il convenait volontiers à dire qu’ils n’étaient pas vraiment des amis mais plutôt des alliés - étaient du côté de l’Europe du sud-Est, pas vraiment au Danemark donc. Il capta sans grande difficulté les pensées de la brune, se refus catégorique de venir au Danemark ou de le voir pendant l’été. Elle était si naïve, que parfois, il se demandait ce que sa mère pouvait bien trouver à la cadette Foster.
Alors qu’elle lui parlait de son envie de partir quelques jours avec l’une de ses amies - qui ne le portait pas dans son coeur, ô grande surprise, vu qu’Eurydice n’y mettait clairement pas du sien - Niels se décida à faire preuve d’un temps soit peu d’intérêt, même s’il était feint. « Comment se fait-il que vos familles se connaissent ? Ils ne sont pas sang-pur, n’est-ce pas ? » Encore une lubie de cette folle d’Eulalie sans aucun doute. L’opinion du danois sur la mère de la Serdaigle n’était pas bien bonne, après tout, il avait été élevé par Freja, qui ne la portait absolument pas dans son coeur. S’il n’avait rien contre les sang-mêlés, il trouvait cependant étrange qu’une famille comme les Foster soit proche d’une famille comme les Kostas. Les Fawley, il comprenait, les Kostas… Il poussa un soupir quand elle lui affirma ensuite qu’elle ne pouvait décemment pas s’affranchir de sa mère, et Niels se retient de lever les yeux au ciel. « Si tu préfères vivre en cage, c’est ton problème. » Laissa-t-il seulement entendre, même s’il savait pertinemment que la brune était tiraillée entre ses deux parents qui se livraient à une guerre sans fin pour la faire, à tour de rôle, renier l’organisation de sa mère à lui ou preuve d’allégeance. Au final, ni l’un ni l’autre n’arrivait à ses fins, ce qui ne donnait pas spécialement une bonne image d’Eustache au jeune danois.
Une fois arrivés dans la Grande Salle, Niels laissa Eurydice passer en première, puisqu’il lui avait laissé le choix de leur table. Sans grande surprise, elle s’installa à celle des Serdaigles, fuyant la possible présence de son frère aîné - comme s’il Niels avait peur de ce blanc bec incapable. À la mention de son amie lectrice, cette dernière sembla comprendre que l’on parlait d’elle et agita joyeusement la main vers eux. Niels hocha la tête, prenant place aux côtés d’Eurydice. « Oui, c’était elle, je reconnais ses cheveux courts. » Il esquissa un léger sourire lorsque l’aiglonne lui affirma qu’elle avait très faim, et un simple regard vers la portion qu’elle se servit le confirma. Niels s’en fichait pas mal, elle pouvait bien manger autant qu’elle le voulait, mais elle était rarement aussi candide à ses côtés. « Bon appétit, Eurydice. » dit-il, alors qu’elle lui passait le plat et qu’il se servait à son tour, une portion similaire à celle de l’aiglonne. Il l’aurait à l’usure, il en était sûr et certain.
Ξ Sujet: Re: J'te jure, j'comprends pas que tout m'intimide [PV] Mar 3 Mai - 22:28
J’te jure, j’comprends pas que tout m’intimide« Évidemment » énonça Eurydice avec un léger sourire en coin quant au niveau de Niels. Oh ! Elle ne doutait pas des capacités du danois, loin de là, elle le trouvait même très doué dans plein de domaines – ce n’était pas donné à n’importe qui d’apprendre la langue des signes aussi bien et en aussi peu de temps -, mais elle trouvait qu’il pêchait par excès de confiance. Tout le monde ne pouvait pas se prétendre à son niveau, certes… n’empêche qu’en cherchant un peu, il devait y avoir des tas de choses où d’autres étaient meilleurs que lui… Toutefois, elle se tint coite ça ne sert à rien mais elle l’ignore, jugeant qu’il était plus simple de ménager l’égo du Serpentard que d’entrer sur ce genre de terrain glissant. Elle n’avait aucune envie que, mettant ses capacités en doute, il ne se mette dans l’idée de lui prouver le contraire ! Prudence est mère de sûreté comme on dit !
En revanche, pour ce qui était de leur patronus, elle objecta : « Sauf que tu n’es pas vraiment un cygne et je ne suis pas vraiment un lapin, en revanche il y a une véritable raison pour laquelle tu es à Serpentard et moi à Serdaigle ». Elle n’explicita pas sa pensée parce que cela lui semblait évident : Eurydice n’était pas quelqu’un d’ambitieux – sauf à considérer que vouloir être tranquille était une ambition – et elle était en plus pourvu d’un caractère conciliant, Niels en revanche débordait d’assurance et était probablement du genre à se donner les moyens de sa réussite. Ils étaient très différents ! Ce n’était pas un mal en soit, mais elle n’avait pas envie qu’il se serve d’elle pour obtenir une promotion au sein de MS ou elle ne savait pas trop quoi qu’on lui aurait promis s’il obtenait son allégeance. L’aiglonne se rendait cependant compte qu’il avait déjà dû remplir au moins une partie de ses objectifs : ce n’était pas faute d’essayer mais elle avait bien du mal à l’éviter ! Elle n’avait jamais autant parler à un membre de l’organisation de son père de toute sa vie – et ça incluait Eustache lui-même ! -.
Cette pensée la contrariait mais beaucoup moins que la phrase de Niels au sujet des vacances d’été. Alors que l’alerte rouge sonnait bruyamment dans un coin de son cerveau, elle signa en tâchant au moins de garder un calme apparent : « C’est ma mère qui décide de mes sorties mais tu pourras toujours venir frapper à ma porte pour tenter ta chance ». Elle misait sur la haine bien connue entre Freja et Eulalie pour que cette dernière refuse mordicus qu’elle aille manger des gâteaux avec Niels. Un nouveau coup d’oeil sur son camarade la fit cependant hésiter : l’identité de sa mère à lui excepté, il était tout à fait le genre d’ami qu’Eulalie approuverait. Restait à espérer 1) qu’il oublie l’idée de la voir pendant l’été, 2) que sa mère tienne bien son rôle de cerbère. Elle l’empêchait de sortir en ville avec ses amis, elle n’allait pas l’autoriser à le faire avec Niels, hein ?!
Est-ce qu’elle commençait sérieusement à paniquer à chaque parole du Serpentard ? Tout à fait ! Elle savait qu’elle aurait dû s’enfuir : il fallait qu’elle écoute plus son instinct ! Là, elle sentait que ses espoirs de vacances tranquilles battaient de l’aile. Ils n’étaient pas perdus, non, mais elles étaient subitement menacées. Niels avait-il peur qu’elle trouve des plans plus efficaces pour lui échapper s’il lui laissait deux mois entiers pour y réfléchir ? Son regard sur le danois se fit suspicieux quelques secondes, avant qu’elle laisse tomber ces théories ubuesques pour répondre de façon autrement plus cartésienne : « Cela serait tout de même plus simple de les faire venir eux de Bulgarie pour te rendre visite plutôt que moi qui ait déjà du mal à aller au bout de la rue toute seule ». Ce jour était arrivé, celui où être sous surveillance chez sa mère lui paraîtrait être une excellente chose, comme quoi, l’adage avait bien raison : l’impossible demeurait possible jusqu’à preuve du contraire !
Elle se détendit lorsqu’il fut moins question de leurs futurs rencontres et plus de sujets familiers : ses amis, son enfermement, que des trucs dont elle avait l’habitude de parler. « Nos mères étaient amies à Poudlard, elles ont continué à se voir après leurs études. Les Kostas ne sont pas de sang pur mais dans ma famille maternelle, ce genre de chose n’est pas très importante pour les relations sociales, ils font un peu attention pour les mariages, mais c’est tout. » Et encore, cela dépendait de qui, elle avait des cousines du côté de sa mère qui n’avaient pas fait de grand mariage en terme de pureté de sang. Au final, sa mère avait donné une éducation bien plus stricte à ses enfants que celle qu’elle avait elle-même reçue, la faute à l’enlèvement d’Esther probablement… cela l’avait un peu aigri contre le monde extérieur. « Parfois il vaut mieux rogner sur son confort pour préserver les gens qu’on aime » Elle doutait que Niels adhère à ce genre de pensée, il la jugerait peut-être mièvre ou sentimentale, néanmoins c’était bien sa motivation première que de faire le moins de dégâts possibles dans un noyau familial déjà fragilisé par divers conflits.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la Grande Salle, elle avait un peu oublié sa panique naissante et l’histoire des vacances. Elle avait envie de s’asseoir et de manger parce qu’elle avait faim, ni plus, ni moins. Après tout, à quoi bon s’en faire pour un été qui n’aurait lieu que d’ici plusieurs mois ? Niels se serait peut-être trouvé une autre fille à manipuler d’ici là ! L’espoir fait vivre, je l’ai toujours dit Elle évoqua donc Thalia, lui rendant son geste de la main avec un certain entrain. Elle espérait seulement que son amie ne lui poserait pas trop de questions sur la présence de Niels… mais se fit aussitôt la réflexion qu’aussi bizarre que cela lui paraisse à elle, il ne devait plus y avoir grand monde dans l’école pour être surpris de les voir ensemble. Erwin éventuellement, peut-être Jay par ricochet… mais ce devait être tout ! Ravie de remplir son assiette, elle allait planter sa fourchette dedans lorsque Niels lui souhaita bon appétit. Bien élevée, elle reposa ses couverts pour signer « Merci, toi aussi ! » puis put enfin manger : quelque soit ce qui l’attendait, elle y ferait toujours mieux face avec le ventre plein !