Dans les chansons, les prières Tous nos secrets perdus dans le temps J'y vais Dans ces printemps sans hiver Dans tous les miroirs aux reflets d'avant J'y vais (J’y vais, Fiori et Pagny)
Modèle de ponctualité s’il en est, Lucas arriva pile à l’heure à son rendez-vous avec son amie Fiona. Ils s’étaient mis d’accord pour se retrouver à la bibliothèque, en grande partie parce que c’était un endroit dans lequel le Poufsouffle était à l’aise, lui qui aimait le calme. Le sujet de cette rencontre n’avait cependant rien à voir avec un devoir quelconque que les deux septièmes années auraient eu à faire ensemble, il s’agissait de parler de l’avenir de la blonde dans le monde de la musique. Alors, certes, le lieu n’était pas forcément propice à la conversation, mais Lucas n’excluait pas qu’ils en sortent si le besoin s’en faisait sentir.
« Salut Fiona, ça va ? » demanda-t-il en s’installant à côté de la Serdaigle, posant son sac sur le sol, de façon à être plus près d’elle et à n’avoir ainsi pas besoin de hausser la voix pour qu’elle l’entende. Pince avait l’ouïe fine, mais Lucas connaissait tous les trucs pour éviter son courroux ! « Alors ? Tu avances dans ton projet musical ? Mon père a dit que si tu voulais qu’il écoute une de tes démos, il fallait qu’elle soit finalisée assez rapidement. » Edward Montgomery composait des musiques de film mais il gérait aussi sa propre boîte de production pour les musiciens sorciers souhaitant travailler aussi bien dans le monde magique que moldu. L’amie de Fiona, Erin, - qui était aussi la petite amie du cousin germain de Lucas mais quand on était un Montgomery, on avait un lien avec à peu près n’importe quel sorcier anglais pour peu qu’on fouille un peu – était justement produite par cette société. Lucas supposait que Fiona pouvait prendre le même chemin si elle s’en donnait les moyens, Magic Mix ayant un parcours relativement remarqué depuis un peu plus d’un an. Ce qui manquait à la Serdaigle, c’étaient des contacts directs, alors qu’Erin avait pu compter sur sa mère pour lui négocier d’assez gros contrats. Lucas s’était donc proposé auprès de Fiona pour un peu l’aider, au moins pour ce qui était de proposer un projet à Edward.
« Je suppose que Vanellope devrait pouvoir te faire le mixage rapidement si tu as choisi la chanson que tu voulais lui faire écouter… parce que tu l’as choisie, hein ? » s’assura le Poufsouffle en jetant un regard soupçonneux à son amie. C’est que Fiona était quand même encore plus proche de Graham que lui, alors il n’était pas exclu qu’elle soit frappée des mêmes tendances à repousser les questions importantes à plus tard Lucas ne sait toujours pas ce que leur ami ferait après Poudlard et il trouve ça honteux, c’est dit. « Remarque, j’avais pensé à un moment que plutôt qu’une reprise, on aurait pu aussi composer une chanson originale. » On les englobant lui (qui jouait de plusieurs instruments), V pour la prod’ et évidemment Fiona qui s’était au moins déjà prêté à l’exercice de l’écriture des paroles pour Magic Mix. Il précisa d’ailleurs au cas où ce ne serait pas clair : « Je sais que c’est Psychée qui s’occupe d’écrire les musiques pour votre groupe, mais je peux le faire à sa place pour ta démo. Enfin… si mes compos t’intéressent. On ne peut pas dire qu’elles aient eu un très gros effet sur Peony l’an dernier alors peut-être que je me prête un talent que je n’ai pas. » Malgré la pointe d’amertume perceptible dans ses paroles, le préfet en chef sourit et sortit son baladeur magique de son sac pour tendre un écouteur à Fiona. L’affaire avec Peony lui avait coupé l’inspiration pendant un bon moment, mais avant ça, il avait écrit pas mal de chansons d’amour pour elle, dont une qu’il lui avait offerte quand il s’était déclaré. Il s’y était remis récemment, son chagrin d’amour lui étant passé, restait à savoir si Fiona aimerait.
Sometimes I see his face. I want to hold you but it feels unsafe. Too scared to give me heart up now. I'm not brave enough to play my part now. Can you guarantee that you'll stay here with me, with me.
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Sentiment étrange : Fiona passait sa toute dernière année à Poudlard sauf si elle décidait de devenir concierge elle aussi, les dés ne sont pas encore jetés. Elle ne savait pas tout à fait quoi penser, ou comment le vivre. D'une part, le grand plongeon vers l'après l'attendait au bout du tunnel on combine toutes les métaphores c'est parti, de l'autre, elle mettrait enfin un point final à ces sept années d'études, semées d'embûches et d'attaques surprises de Magicis Sacra. Malgré les manifestations de vie récentes de ces derniers - dont un faire-part de naissance d'un goût douteux -, c'était surtout sur son avenir que Fiona se concentrait, partageant son temps entre les entraînements de l'équipe de Quidditch de Serdaigle - commencer l'année par une défaite lui avait paru être de très mauvais augure, et elle ne voulait vraiment pas que son passage au poste de capitaine se solde par un échec cuisant de Serdaigle dans la course au titre -, les répétitions de Magic Mix et enfin, à l'écriture et à l'enregistrement de chansons.
Les reprises postées sur son compte Instagram et MI avaient bien marché pendant l'été : elle en était même très satisfaite et soulagée. Mais elle savait aussi qu'il lui fallait avancer sur ses propres chansons - V et Lucas le lui avaient bien fait comprendre. Chose sur laquelle elle travaillait depuis l'année précédente, et sa décision de tenter sa chance pour de bon dans la musique. Elle ne bénéficiait pas des mêmes contacts qu'Erin, mais elle avait Lucas et Psychée, et finalement, ce qu'il lui fallait surtout, c'était une porte d'entrée. Pour le reste, il faudrait que son talent et ses efforts fassent l'affaire pour pouvoir se démarquer.
Elle arrivait à son rendez-vous avec Lucas avec entrain : elle avait une proposition à lui faire écouter. Le sérieux de son ami, grand adepte de l'air "je ne suis pas énervé Fiona, juste déçu" tendait à lui mettre plus de pression qu'on n'aurait pu l'anticiper. Elle avait été - et était toujours - une élève sérieuse, avant d'être déstabilisée par Poudlard, et la conviction que sa baguette magique lui voulait du mal. Elle restait assidue dans tout ce qu'elle entreprenait, et la musique - sa passion - ne ferait pas exception à la règle. S'étant installée dans un coin tranquille de la bibliothèque, loin du souffle rauque de Madame Pince, Fiona relisait les paroles de chanson qu'elle avait glissées dans son sac en quittant la tour de Serdaigle. A l'arrivée de Lucas, elle sortit ses écouteurs de ses oreilles, souriant à son ami. « Bien et toi ? » murmura-t-elle à son tour. Fidèle à lui-même, Lucas rentra immédiatement dans le vif du sujet, et Fiona opina aussitôt du chef, bien décidée à montrer au Poufsouffle qu'elle ne s'était pas tournée les pouces au cours des dernières semaines.
« Oui j'ai avancé ! J'ai déjà plusieurs chansons à lui faire écouter, mais je serai preneuse de ton avis pour n'envoyer que celles qui en valent la peine. » Notamment plusieurs reprises, mais elle ne voulait transmettre à Edward Montgomery que les enregistrements qui seraient susceptibles de vraiment l'impressionner. « Justement, j'ai une compo originale à te faire écouter aujourd'hui. Je ne suis pas encore totalement satisfaite des paroles, et il y aura des choses à refaire au niveau de la prod' et... bref, le mieux ça sera que tu l'écoutes. Je l'ai sur ma tablette. » précisa-t-elle en poussant ladite tablette vers Lucas. Elle haussa les épaules. « Dans un autre style j'ai aussi une cover des Kooks. » Du moins, autre style musical de base, réarrangé à sa manière.
Silencieusement, elle attrapa l'écouteur que lui tendait Lucas pour écouter sa composition (destinée à Peony !), fermant les yeux pour mieux se concentrer. Elle sourit quand la chanson toucha à sa fin. « Je serais honorée que tu m'aides pour la démo Lucas, ta composition est magnifique. » Même si on pouvait pas dire qu'ils versaient dans le même style : nécessairement, elle tendait vers la pop dans laquelle avait baigné toute sa vie. « Tu lui avais fait écouter, l'an dernier ? » interrogea-t-elle ensuite précautionneusement. Ils n'avaient jamais abordé le sujet de front, tous les deux, et elle ne l'avait jamais fait avec Peony non plus - elle n'aimait pas se montrer indiscrète (et pourtant, elle était la meilleure amie de Graham Bishop !) « Les deux chansons sont là. » ajouta-t-elle en les montrant sur l'écran, et offrant ainsi à Lucas la possibilité d'éluder le sujet s'il le souhaitait.
CODAGE PAR AMATIS
Compo Fiona (peu ou prou & sans fioritures) Cover (sans la guitare !)
Dernière édition par Fiona Quincy le Lun 1 Nov - 14:59, édité 1 fois
« Oui, ça va aussi. » Lucas avait eu une petite période de déprime l’année précédente quand Peony s’était mise à l’éviter alors qu’elle avait préalablement acceptée qu’il la courtise. Qu’elle en pinçât pour cet imbécile d’Alfie Hartley n’avait pas non plus été le secret le mieux gardé de l’école même si tu ne sais pas tout mon petit Lucas, tu ne sais pas tout, ce qui avait achevé de lui briser le cœur, car si le genre de Peony était les minets inconséquents, il lui avait paru évident qu’il était hors course. Depuis, elle se cherchait un brun aux yeux bleus, là encore il se retrouvait disqualifié : même si ses cheveux n’étaient plus aussi clairs que dans son enfance, Lucas n’était indéniablement pas brun. Heureusement, tout ceci était désormais derrière lui. Le Poufsouffle était mesuré en tout, y compris dans son chagrin, et il avait pris de bonnes résolutions dans le courant de l’été qui l’amenaient à ne plus trop penser à la préfète. En tout cas pas d’une façon qui puisse l’attrister.
« Cool. De toute façon, tu devras faire un choix, il n’y a qu’un certain nombre de pistes autorisées sur une demo, parce que sinon tu penses bien que les écoutes n’en finiraient jamais. » expliqua Lucas qui ne savait pas vraiment à quel point Fiona était familière de toutes ces considérations commerciales. « Merci, c’est un peu dans le style des ballades de ma mère. Forcément. » Lucas avait grandi bercé par les compositions de ses parents, Roze faisait dans le rock et les ballades romantiques, Edward lui composait des musiques de film, donc avec une « ambiance ». C’était assez éloigné de l’univers de Fiona, mais ce qui importait ici était plus son expertise que son univers. Il savait qu’il serait capable de s’adapter à la Serdaigle pour faire passer ce qui lui plairait à elle, à la manière dont son père s’adaptait aux désirs des réalisateurs pour créer ses musiques.
« Pas celle-ci, non, mais je lui en avais offerte une quand je me suis déclaré. Pas d’une grande efficacité comme tu auras pu le remarquer. » Il fit une pause et fronça légèrement les sourcils, ce qui était chez lui le signe d’un grand mécontentement – c’était son max, Lucas étant plutôt impassible par nature -. « Elle n’a pas été très sensible à mon romantisme. Il faut dire que ce n’est pas vraiment la spécialité d’Hartley… elle préfère sûrement la mauvaise drague lourde. » ironisa-t-il d’un ton froid. Si la douleur était passée, on sentait qu’elle pouvait remonter à la surface n’importe quand. « ça n’a plus tellement d’importance maintenant. Il ne reste que des chansons. » finit-il par conclure dans un haussement d’épaules discret. Il fréquentait Karen depuis quelques mois, si ce n’était pas la grande passion qu’il avait recherché au départ, cette relation fonctionnait et il avait appris à s’en contenter. Au moins Karen ne courait-elle pas les minets ni ne croyait-elle en des prédictions fantasques !
« Ok, je vais écouter. » dit-il ensuite en prenant les écouteurs et la tablette de Fiona pour lancer la musique de sa compo. Ce n’était pas mal mais le lien marchait pas, surtout pour un début. « C’est bien, on voit que tu as progressé. » Lucas n’était pas du genre à être dithyrambique, Fiona devrait se contenter de ça. « Pour tout ce qui est prod’, je suppose que c’est Vanellope qui va s’en occuper ? » Elle avait le matériel pour mixer, ce qui représentait déjà un gros avantage pour accomplir cette tâche. Elle n’avait créé des applications de musique sur la tablette magique que pour servir son futur projet professionnel… et un peu celui de Fiona au passage.
(c) princessecapricieuse
Fiona Quincy
Parchemins : 655Âge : 18 ans { 12/01/1999 } Actuellement : Serveuse dans un café de Londres // Chanteuse Points : 0
Sometimes I see his face. I want to hold you but it feels unsafe. Too scared to give me heart up now. I'm not brave enough to play my part now. Can you guarantee that you'll stay here with me, with me.
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Lucas était avare en mots, c'était un fait bien connu et qui n'avait jamais dérangé Fiona outre mesure. Bien qu'elle soit proche de personnes très volubiles, comme Graham, ou très pétillantes, comme V, la Serdaigle était de nature plutôt réservée de base. Elle n'était pas timide et ne craignait (heureusement) pas le fait de se représenter en public (sinon il aurait fallu changer d'orientation professionnelle dès maintenant !), en revanche, sauf confrontée à un cas comme celui de son meilleur ami (un bavard compulsif), elle savait se montrer plutôt sobre et succincte, elle aussi. Sans doute l'une des raisons pour lesquelles elle s'était aisément entendue avec Lucas.
Elle ne voulait pas passer pour une quiche auprès de Lucas. Non seulement son ami était-il le sérieux incarné (et elle détestait donc le décevoir), mais qui plus est, elle comptait sur l'aide de son père pour amorcer sa carrière dans la musique. Les options ne couraient pas les rues : il fallait que ça marche avec Edward Montgomery. Elle hocha donc la tête à la réponse du préfet-en-chef, toujours preneuse de son expérience sur le sujet. « Je pensais en envoyer trois ? Qu'est-ce que tu en dis ? » interrogea-t-elle d'un air attentif, tout en tapotant distraitement sur la table. « Je crois que je ne t'ai jamais posé la question. Est-ce qu'elle avait toujours voulu devenir chanteuse ? » poursuivit-elle en s'éloignant brièvement de sa propre maquette. Elle savait Lucas légèrement plus loquace quand il était question de sa famille (et surtout de Psychée), aussi profitait-elle de l'occasion pour se renseigner.
En revanche, Fiona n'avait pas pour habitude de se montrer indiscrète il faut bien quelqu'un pour compenser Stef. Quand bien même elle considérait Lucas comme un ami, elle ne s'était jamais trop permis de l'interroger concernant Peony, et les sentiments qu'il avait ouvertement exprimés à son égard. D'une part, la situation avait été délicate l'année précédente, étant donné que la préfète de Serpentard ne ressentait visiblement pas la même chose que lui. De l'autre, Lucas ne semblait pas être le genre de personne appréciant qu'on se mêle de sa vie privée Stef dirait que ce n'est pas une question d'appréciation.« J'suis sûre que ça a dû lui faire plaisir quand même, c'est pas rien de recevoir une chanson. La plupart des gens ont déjà du mal à aligner deux mots quand ils se déclarent. » nota-t-elle en haussant les épaules. « De toute façon maintenant tu sors avec Karen, n'est-ce pas ? » Serpentard que Fiona ne connaissait pas particulièrement. Il faut dire qu'elles n'étaient pas de la même année, ni de la même maison et ne circulaient pas dans les mêmes cercles. Si ce n'est que Karen Blackthorn était - a priori - une amie proche de Jensen, et que Jensen et elle étaient... quoi exactement ? Amis, peut-être ? Un "et si" destiné à rester en suspens à jamais ? Elle ne savait plus trop.
Elle grimaça à l'évocation d'Alfie, qui était également son ami. Elle avait des goûts très éclectiques que voulez-vous, et pas qu'en musique ! « Je ne sais pas si c'est vraiment ça... parfois il y a des trucs qu'on ne peut pas trop expliquer. » répondit-elle précautionneusement. Elle avait déjà vu Alfie à l’œuvre en plus, elle restait quand même dubitative du fait que ses répliques seules aient suffi à séduire Peony. Cela dit, même s'il n'avait pas le romantisme de Lucas, elle lui connaissait ses qualités - et un charme plus... rustique, disons. Les deux garçons n'avaient certainement pas le même style, mais quoi qu'il en soit, Fiona n'en savait pas suffisamment sur les pensées de Peony pour pouvoir juger. La rouquine et elle appartenaient toutes les deux à Magic Mix, certes, mais elles n'étaient pas les plus proches pour autant - pas au point de se faire ce genre de confidences.
Sans transition, il fut temps de faire écouter sa composition à Lucas. Légèrement stressée, elle observa le Poufsouffle alors qu'il plaçait les écouteurs dans ses oreilles. Elle sourit à sa réaction, qui était, elle le savait, la meilleure qu'elle puisse espérer. Lucas avait le mérite d'être toujours honnête : s'il avait trouvé ça nul, il le lui aurait dit. « Oui normalement ! Elle se sacrifie pour la cause. » sourit-elle en songeant à sa meilleure amie.
« D’habitude c’est plutôt deux, mais trois devraient passer. » confirma-t-il à son amie, ponctuant cette phrase d’un léger hochement de tête approbateur on se doute que Fiona n’attendait que ça *paf*. Comme la Serdaigle lui posait une question sur sa mère, Lucas parut réfléchir, rassemblant avec son sérieux rigoriste ordinaire ce qu’il savait de la carrière de sa mère. « Je ne crois pas. Ma mère devait normalement hériter du domaine et des entreprises familiales, rencontrer mon père à Poudlard a changé ce plan et ils avaient l’amour de la musique en commun, mais elle n’avait pas prévu de travailler dans ce domaine, voire de travailler tout court. Ensuite, une fois adulte, son amie Keira lui a proposé d’entrer dans son groupe comme claviériste… et elle en a fait son métier parce que jouer avec le groupe l’occupait. Tu as dû remarquer quand tu es venue chez moi qu’elle n’a jamais eu besoin de s’occuper de la maison. » Et vu que Roze avait une petite tendance à créer du bazar là où il n’y en avait pas c’est tout moi, il valait mieux qu’ils aient d’autres personnes pour s’en occuper. Son père était plus ordonné, mais il pouvait s’enfermer en studio pendant des jours. En dehors des soins donnés aux animaux que sa mère assurait contre vents et marées elle-même, il était heureux que le domaine n’ait pas eu à compter uniquement sur Roze pour tenir debout !
La conversation dérivant sur le champ de mines qu’était sa vie sentimentale on va dire que c’est une des spécialités de son autrice, il soupira sans pour autant se départir de son air détaché. Il n’aurait jamais cru que son premier amour se terminerait avant même d’avoir commencé (car Lucas n’était pas quelqu’un qui manquait de confiance en lui), mais il en avait été ainsi et pleurer sur son sort n’allait rien y changer. « Difficile de dire si cela lui a fait plaisir, nos rapports n’ont fait que se distendre depuis. » Et bien qu’incurablement romantique, le Poufsouffle était aussi un jeune homme réaliste : il ne servait à rien à la longue de s’accrocher à une fille qui ne voulait clairement pas de lui. « Pas exactement. » nuança-t-il au sujet de Karen. « Nous entretenons ce que les gens de notre milieu appelle une relation de convenance en vue d’une alliance future. Ce n’est pas très différent de sortir ensemble, c’est juste moins… sentimental ? » hasarda-t-il, incertain que Fiona comprenne ce type de liaison, très propre au milieu restreint dont étaient issus Karen et Lucas. Ce dernier n’avait aucune obligation de nouer un mariage arrangé, ses parents le laissant choisir son avenir à son gré, il s’était tourné vers une relation de ce genre après la débâcle avec Peony parce qu’il avait eu plus envie de compagnie que de passion. Karen et lui s’entendaient bien, se retrouvant d’ailleurs dans une forme de communication alternative qu’était la musique, mais Lucas supposait qu’ils étaient tous les deux trop semblables pour que cette relation marche. Ils ne se brusquaient pas, toutefois ils ne s’apportaient pas grand-chose non plus. Le Poufsouffle n’ayant pas pour projet de courir les filles dans un avenir proche – et on ne pouvait pas dire que ça ait jamais été un de ses passe temps – il laissait à Karen le loisir d’imposer le rythme à leur binôme… et ce serait sûrement elle qui y mettrait fin à un moment ou un autre, peut-être quand il parlerait de Poudlard, ou même avant, il verrait. Il savait pouvoir s’adapter à tout, et que son amitié avec Karen n’en souffrirait pas.
« Je ne suis pas de cet avis. Tout peut s’expliquer pour peu qu’on s’en donne la peine. » Or Lucas ne pouvait que spéculer sur les raisons qui avaient poussé Peony à lui préférer cet imbécile d’Hartley puisqu’elle ne lui avait jamais donné aucune explication, préférant à la place intervertir ses rondes pour l’éviter oui, il est un peu vexé quand même. « À partir du moment où j’avais pris la peine de me déclarer, je méritais mieux que d’être ignoré. Mais bon… c’est du passé maintenant. » Ce qui comptait c’était d’avancer, regarder en arrière n’avait jamais aidé personne à aller de l’avant.
Revenant à la musique de Fiona, il écouta ses morceaux, lui donna son avis succins puis s’intéressa à la partie mixage qui avait son importance pour fournir un morceau propre écoutable par des professionnels du monde de la musique. « Tant mieux, ça t’évitera d’envoyer un son qui n’est pas propre, c’est souvent l’erreur faite dans les démos. Les gens s’enregistrent chantant guitare à la main en s’imaginant que cela va suffire, mais c’est rarement le cas. » à moins d’avoir une voix exceptionnelle, ce qui devait arriver supposait-il, mais ce n’était pas donné à tout le monde.
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Fiona Quincy
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Fiona acquiesça à la réponse de Lucas, lui faisant tout à fait confiance sur le sujet. Après tout, il connaissait mieux le domaine qu'elle : c'était bien pour ça qu'elle s'était tournée vers lui pour l'aider. Quant aux chansons qu'elle enverrait au final, elle comptait de toute façon les lui faire écouter avant de s'arrêter sur un choix, aussi avait-elle encore le temps de passer de trois à deux s'il le fallait.
Comme elle s'y attendait, son ami se montra nettement plus bavard qu'à son habitude dès qu'il fut question de sa famille. Et vu qu'elle avait toujours été quelque peu curieuse concernant Roze Montgomery, elle trouvait que c'était l'opportunité parfaite. « C'est un peu par hasard alors finalement, c'est chouette comme histoire en tout cas. Et pour tes parents. Celle des miens ne finit pas aussi bien. » nota-t-elle sans tristesse cependant, car si la vie lui avait appris une chose, c'était que ses parents étaient mieux comme entités individuelles plutôt qu'en tant que couple. Le divorce avait été difficile à vivre à l'époque, mais elle en avait fait son deuil depuis. Cela dit le récit de Lucas avait - comme toujours - le mérite d'expliquer le côté si romantique du Poufsouffle : après tout, ses parents avaient vécu une grande histoire d'amour, donc pourquoi ça ne s'appliquerait pas aux autres ? Sur ce point, Fiona restait plus dubitative, de par sa propre expérience, mais elle ne demandait qu'à être détrompée.
Parler de Peony et de Lucas dans la même phrase était un peu délicat, parce que la majorité des élèves de leur âge avaient suivi l'affaire l'année précédente - et ça ne s'était pas bien terminé, pour le coup. Ne sachant pas trop quoi répondre à Lucas - ou plutôt, si, elle pouvait lâcher un "désolée" de rigueur, mais ça lui semblait assez creux : elle n'y pouvait rien, elle, au final -, elle acquiesça doucement, détournant légèrement le sujet pour évoquer Karen. Lucas était son ami avant Peony, mais elle n'allait pas casser du sucre sur le dos de sa camarade de Magic Mix pour autant - et puis, tout ça ne la regardait pas vraiment de toute façon. Elle fronça cependant les sourcils face à l'explication de Lucas. « Une relation de convenance ? C'est très... hm... A l'ancienne, je dirais ? » Elle supposait que cette formulation était inexacte, puisque Karen et Lucas étaient visiblement concernés, mais elle ne trouvait pas d'autre manière de le dire. Dans son entourage de Bristol, personne n'entretenait ce genre de relation ! « Mais tu veux vraiment ça, toi ? » persista-t-elle essentiellement parce que Lucas était son ami, et que par conséquent, elle s'inquiétait forcément pour lui. Elle se doutait qu'il allait lui dire que la voie traditionnelle ne lui avait pas franchement réussi, mais elle trouvait que dix-sept ans était nettement trop jeune pour déjà baisser les bras et se tourner vers les alliances arrangées !
Vainement, elle tenta de nuancer les torts de Peony, mais Lucas était trop cartésien pour qu'une réponse floue ne lui convienne. Elle finit par hausser les épaules. « Mais parfois ça n'est pas aisé à formuler. Peut-être qu'elle réussira à le faire un jour ? » suggéra-t-elle, grande médiatrice qu'elle était, se rangeant tout de même au dernier commentaire de Lucas : « T'as raison, c'est vrai. Je peux lui faire un croche-pied à la prochaine répétition de Magic Mix si tu veux. » proposa-t-elle avec loyauté, même s'il était évident pour quiconque la connaissait un minimum qu'elle ne mettrait jamais sa suggestion à exécution. Si Peony n'avait pas été son amie elle aussi, peut-être, et encore : elle n'adhérait pas à la violence gratuite.
Lucas approuvant ensuite ses morceaux, Fiona confirma qu'elle comptait faire appel à V pour la partie production - l'avantage d'avoir une meilleure amie aussi versatile ! « Si tu me dis que tu approuves les deux chansons, je peux les lui envoyer alors, elle me dira ce qu'elle en pense comme ça. » Elle opina du chef aux explications de Lucas, bien consciente pour sa part que sa voix ferait difficilement tout - elle n'était pas de ces gens-là.
Il était évident que si Lucas avait grandi dans un autre contexte, il eût été tout autre. De nature plutôt réservée et froide, le Poufsouffle n’avait développé son goût de l’attachement et de l’amour que parce qu’il avait mûri dans une famille nombreuse – le nombre de ses cousins pouvant donner le tournis – et très unie. Ses parents avaient toujours été un modèle de bonheur et d’harmonie conjugal. Parce qu’il en avait eu l’exemple sous les yeux durant toute sa vie, il ne pouvait que croire aux vertus du grand amour, même sans l’avoir expérimenté de manière plus directe. Il n’était cependant pas naïf : ses parents s’étaient trouvés et gardés malgré les tempêtes mais de nombreux couples se brisaient dès que le vent tournait. L’amour existait, c’était un fait indéniable, cela ne voulait pas dire qu’il était simple à trouver. Preuve en était que ses parents, à son âge, étaient déjà fiancés et sur le point de se marier. Il en était bien loin lui-même qui n’avait même jamais eu de petite amie ! « Toutes les histoires ne finissent pas bien… » admit-il donc à voix haute avant de nuancer « Mais l’un de tes parents est de nouveau avec quelqu’un, non ? Ma petite cousine ne s’entend pas très bien et c’est un euphémisme spectaculaire avec ton demi-frère, elle en parle souvent. » Ce qui était au moins le signe que le demi-frère par alliance de Fiona était original, parce qu’il était rare que Chiara parle de qui que ce soit. Lucas avait beaucoup en commun avec la dernière fille de son oncle Christian, si ce n’était qu’il avait beaucoup plus foi qu’elle dans le genre humain ce qui explique qu’il soit à Poufsouffle, lui.
« Que veux-tu, c’est mon côté noble qui ressort » s’amusa le jeune homme avant d’ajouter avec plus de sérieux pour répondre à la question de son amie « Sur la durée, peut-être pas, mais après l’histoire avec Peony, je trouvais ça reposant. Et l’aspect formel de notre relation n’enlève rien à ma sincère amitié à l’égard de Karen. Je ne crois pas qu’elle m’épouserait même si je le lui demandais sérieusement mais je suppose que nous nous entendrions bien. Seulement, la compagne parfaitement compatible ne fait pas nécessairement l’amour idéal, sinon ça ferait depuis longtemps qu’on aurait remplacé les rencontres par des algorithmes. » Certains avaient essayé d’ailleurs, sans que cela ait beaucoup d’efficacité pour ce qu’en savait le préfet en chef.
« Ou peut-être pas. De toute façon, nous partons de Poudlard dans quelques mois, je ne la verrai plus. » Il aurait tendance à dire que ce serait plus simple à gérer, donc que c’était une bonne chose, mais une partie de lui restait triste à cette idée. Il avait sincèrement tenu à Peony et il regrettait que ses sentiments aient été jusqu’à gâcher leur amitié… Quoi qu’il en soit, Fiona et lui étaient maintenant en septième année, ils devaient surtout préparer leur avenir – même si le sien comportait moins d’ombres que la voie artistique choisie par Fiona, encore que devenir médicomage ne serait pas de tout repos – et laisser à Poudlard les affres de l’adolescence c’est mal me connaître que de penser que je vais te laisser tranquille mon petit Lucas. « J’apprécie l’intention mais ça ira, il faut bien que je sois digne de mon écusson » dit-il en désignant le petit blaireau sur l’insigne de sa maison. Il n’avait jamais compris pourquoi la fondatrice de sa maison avait choisi cet animal : certes, il était noir, mais il paraissait que dans le monde animal les blaireaux n’étaient pas si sympa que ça !
« Bonne idée. Je t’ai déjà déblayé un peu le terrain en montrant certaines de tes vidéos à mon père. » De là à dire qu’Edward avait été attentif, il ne fallait pas exagérer, mais il n’avait pas non plus été trop critique, ce qui était plutôt bon signe comme le connaissait Lucas. « Tu as déjà une idée de l’image que tu voudrais avoir ? Si tu faisais un album, par exemple, tu imaginerais ton univers comment ? » Erin avait choisi de se la jouer « idole » dans la pure lignée de ses modèles asiatiques, tout en gardant un côté très « pop » et dansant qui plaisait aux jeunes filles. Elle visait un public d’adolescentes qui se reconnaissait dans ses chansons aux paroles sucrées très inspirées par son histoire avec Noé et qui pouvait reproduire aisément ses chorégraphies. Dans la même veine, elle posait pour des lignes de vêtements. Savoir à qui on s’adressait était essentiel pour se lancer, d’où la question de Lucas. Fiona devait pouvoir se projeter sur une ligne directrice qu’elle saurait expliquer lors de ses futurs entretiens professionnels.
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Fiona Quincy
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Fiona n'avait pas anticipé l'arrivée de Leith ou de son père dans sa vie. Elle avait vu venir le divorce de ses parents, s'y était préparée, mais que sa mère se remette en couple et par-dessus le marché avec un sorcier, ça, ça avait été une vraie surprise. Leith avaient beau être très différents, ils s'étaient tout de même retrouvés dans la même maison - avec quelques années d'écart, certes, et elle se sentait un peu responsable de son quasi frère, quand bien même ils gardaient tous deux une nette indépendance à l'école. Leith avait sa vie - peuplée de joggings, rap et jargon incompréhensible - et elle avait la sienne. Mais elle s'était aussi habituée à ce qu'on lui parle de son frère - elle n'était pas toujours fière de découvrir ses frasques, mais elle était contente d'avoir quelqu'un de sa famille à Poudlard.
« Ah, Chiara ? Ils ont fini en retenue ensemble l'an dernier. » acquiesça-t-elle en visualisant tout à fait la petite Serdaigle à l'air si sérieux. « Tu parles de mon père ? Ah ! » Elle secoua la tête, un sourire d'excuse aux lèvres. « Oui pardon, ma mère s'est remise en couple il y a un moment, avec le père de Leith du coup. Et je soupçonne mon père d'être avec quelqu'un, ça m'a pas mal occupé l'esprit dernièrement alors j'ai pensé à lui par réflexe je crois. » admit-elle en haussant les épaules. L'affaire était cependant encore assez floue, comme elle l'avait dit à Jensen lorsqu'il l'avait interrogée sur le sujet. Elle en saurait plus à Noël a priori : au moins serait-elle fixée. « Mais oui en tout cas ça se passe bien entre ma mère et Aonghas. » Ce qui ne signifiait pas pour autant qu'elle croyait au grand amour, mais il était évident que certaines personnes étaient plus compatibles que d'autres - ses parents ne l'avaient pas été.
Fiona et Lucas n'étaient définitivement pas du même monde, ça avait toujours paru assez évident. Mais quand son ami lui parla de son couple "arrangé" avec Karen, Fiona fut tout de même décontenancée. Le terriblement romantique Lucas, dans une relation de convenance ? « Ça doit être ça. » acquiesça-t-elle avec amusement à son tour, avant de poursuivre : « Je crois que je peux comprendre, mais il ne faut pas que ça dure trop longtemps non plus, à mon avis. Tu te complais juste dans des habitudes ou la facilité sinon. » émit-elle avec neutralité, ne voulant pas risquer de froisser Lucas. « C'est sûr. » dit-elle ensuite au sujet des algorithmes, et réfléchissant à ses propres compatibilités. Elle avait des amis vraisemblablement faits du même moule qu'elle - Graham et elle étaient par exemple souvent sur la même longueur d'ondes. Et pourtant, elle ne serait pas sortie avec son meilleur ami. De manière évidente, elle l'aimait mais elle n'avait jamais éprouvé de sentiments amoureux pour lui ne sois pas déçu Graham.
Quant à Peony, Fiona savait que c'était un sujet délicat, mais Lucas étant son ami, elle voulait tout de même le pousser un minimum à lui parler - elle était en tout cas prête à lui offrir une oreille attentive. Opinant du chef, elle répondit, les sourcils légèrement froncés : « C'est vrai qu'on est sur le départ, ça va faire bizarre tu ne penses pas ? Il y a plein de gens qu'on ne va pratiquement plus voir du tout et pour un moment... » Sa meilleure amie par exemple, qui avait le défaut involontaire de se trouver dans l'année en-dessous de la sienne. Une seule solution : que V trouve le moyen de rendre possibles les communications entre Poudlard et l'extérieur pour simuler l'immédiateté de leurs échanges actuels. Les lettres c'était sympa et vintage, mais pas tout à fait aussi pratique !
Elle sourit quand Lucas refusa sa proposition de croche-pied, qu'elle ne prévoyait dans tous les cas pas de mettre à exécution. Elle s'entendait bien avec Peony, et comme elle l'avait dit à son ami, les voies de l'amour étaient parfois impénétrables. Elle était sûre et certaine que Peony n'avait pas volontairement fait de peine à Lucas, quand bien même il n'y avait pas coupé.
« Ah oui ? Merci Lucas ! Il t'a déjà donné un premier avis ? » se renseigna-t-elle avec une curiosité mêlée d'appréhension. Elle pouvait au moins compter sur le préfet-en-chef pour se montrer honnête, ce qui paraissait indispensable dans sa situation. Elle jouait tout de même son avenir. « Eh bien, tu connais ma passion pour les groupes de pop, je crois que j'aurais bien continué avec Magic Mix professionnellement mais à part Erin les autres filles sont toutes plus jeunes. » confia-t-elle tout d'abord, tapotant distraitement sur la table avec ses doigts. « Mais sinon, comme influences je dirais Lily Allen, Natasha Bedingfield, voire Ellie Goulding dans le plus récent... Ce genre d'univers pop, tu vois ? Des paroles fun ou décalées, sur des musiques entraînantes, sachant que je n'ai pas une très grosse voix. » Elle prit le temps de réfléchir quelques instants avant de conclure : « Lily avait fait plusieurs featurings avec des rappeurs aussi qui me plaisaient bien. » Et ça ferait au moins quelques chansons que Leith pourrait lui pardonner.
Lucas approuva d’un petit signe du menton avec un sourire amusé : « Comment oublier cette heure de retenue ? Chiara l’a vécue comme un énorme scandale, elle tenait vraiment à avoir un dossier scolaire parfait. » Sa cousine avait toutefois admis qu’elle n’était pas innocente dans l’affaire, ayant hurlé sur Leith, excédée, alors qu’il était encore très tôt un dimanche. Son problème avait moins été d’être punie que de l’avoir été pour avoir perdu le contrôle de ses nerfs – qu’elle jugeait d’acier, mais elle était encore petite après tout -, à tout prendre Lucas jugeait que cela prouvait que la petite Serdaigle était moins glaciale qu’elle en avait l’air. « J’avoue que j’ignorais duquel de tes parents il s’agissait. » admit-il ensuite alors que Fiona lui fournissait de plus amples explications. « Tu trouverais ça dérangeant que ton père soit avec quelqu’un ? » demanda-t-il ensuite d’un ton prudent, les soupçons de Fiona lui paraissait étonnant dans la mesure où son autre figure parentale était déjà installé dans une nouvelle relation.
« Cela durera jusqu’à ce que l’un de nous deux se lasse, mais cela ne m’inquiète pas, nous resterons facilement amis. » Karen et lui connaissaient les règles qui régissaient les relations de convenance. Et au moins son amie sang pure lui facilitait-elle la question de son dernier bal : trouver une cavalière était toujours un casse-tête lorsque vous étiez préfet, impossible de juste s’y rendre tout seul et de passer la soirée entre amis, McGonagall était très à cheval sur les quelques règles qui régissaient cette soirée !
« Et bien, en ce qui me concerne, la plupart de mes amis qui ne sont pas nombreux sont dans notre année ou sont déjà partis de Poudlard. Et pour ceux qui restent ici, comme ma sœur ou Karen, je me dis que leur septième année passera vite vu que pendant ce temps je ferai ma première année à Sainte Mangouste, il paraît qu’au début on n’a pas vraiment l’occasion de s’ennuyer. » Il avait bel et bien des relations avec ses cadets (il ne les avait pas cité, mais de ceux-là il y avait aussi Jensen et Dahlia pour ne citer qu’eux), mais l’avantage avec Lucas était qu’il vivait très bien tout seul du moment qu’il savait ceux auquel il tenait en sécurité sur ce point, c’est oublier MS. « J’ai hâte de commencer un nouveau chapitre de ma vie » expliqua-t-il enfin à Fiona, ne sachant pas si elle partagerait ce sentiment.
« Pas vraiment, mais je tiens mon côté taiseux de lui, tu sais. C’est plutôt positif qu’il n’ait rien dit, car quand il commente, c’est plutôt pour le négatif. » Edward pouvait être implacable dans le milieu pro’, ça étonnait toujours un peu Lucas car son père était quelqu’un de très tendre avec sa famille. Il n’était pas du tout le même une fois dans son studio ! « Et certaines ne veulent pas faire de la musique en professionnelle, Victoire veut faire du Quidditch il me semble ? Et Peony du stylisme ? Mais tu pourras toujours faire des duos avec Erin, ça te permettrait de profiter de sa popularité actuelle, elle est plutôt demandée par les sponsors publicitaires. » Ce qui n’était pas la partie la plus musicale du métier, elle restait nécessaire pourtant pour se faire une place dans le milieu concurrentiel du show-buisness. « Je vois… pour ta voix, ils risquent de te forcer à prendre des cours de chant. » Elle ne pourrait jamais devenir une cantatrice, mais il fallait qu’elle apprenne à utiliser son instrument et à prendre soin car il serait utilisé de façon intensive entre les enregistrements et le reste. « Je m’y connais mal en rap par contre… sauf Eminem, comment l’ignorer ? Tu verrais un truc comme le duo qu’il a fait il y a longtemps avec Dido ? » Un très beau morceau de l’avis de Lucas.
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(c) princessecapricieuse
Fiona Quincy
Parchemins : 655Âge : 18 ans { 12/01/1999 } Actuellement : Serveuse dans un café de Londres // Chanteuse Points : 0
Sometimes I see his face. I want to hold you but it feels unsafe. Too scared to give me heart up now. I'm not brave enough to play my part now. Can you guarantee that you'll stay here with me, with me.
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Fiona sourit à son tour quand il fut question de Leith et de Chiara. Il faut dire que ces deux-là ne passaient pas tout à fait inaperçu depuis leur arrivée à Serdaigle Dahlia en fait des cauchemars la nuit.« Je t'avoue que Leith n'avait pas l'air plus traumatisé que ça, mais en même temps ça n'est pas sa première infraction au règlement. Il est contre l'uniforme aussi. » Son demi-frère avait développé dès le plus jeune âge une passion inexplicable pour les joggings, et s'entêtait à vouloir les porter à Poudlard, malgré le dress code sévère imposé par leur directrice "mais tu ne comprends pas Fiona, j'ai aussi des joggings chics pour les grandes occasions : mariages, enterrements, pots de départ..." Elle avait su dès le premier voyage en train de Leith qu'il était parti pour s'attirer des ennuis. C'était le fait d'entraîner la petite-soeur de Noé avec lui, qui était plus surprenant.
Par automatisme, elle avait pensé que Lucas faisait référence à son père, quand il avait mentionné que l'un de ses parents était de nouveau avec quelqu'un. Elle prit ensuite le temps de réfléchir posément à la question de son ami avant de répondre. « Hm, pas vraiment je suppose. C'est plutôt le fait qu'il se montre aussi secret, et en plus, avec aussi peu de succès. Autant me le dire, tu vois ? Et puis, je ne sais pas trop ce qui m'attend, quoi... » Est-ce que la personne choisie par son père avait déjà des enfants, par exemple ? Et si oui, quel(s) âge(s) avai(en)t-ils ? Elle était nettement habituée à la présence de Leith dans sa vie, et le considérait effectivement comme son petit-frère d'une autre mère, mais elle n'était pas certaine de vouloir d'autres frères et sœurs.
La relation unissant Lucas à Karen Blackthorn laissait Fiona dubitative, elle qui croyait davantage aux relations basées sur l'amour. Lucas, lui, abordait son couple comme une sorte d'échange de bons procédés, et en appréhendait ainsi la fin avec beaucoup de relativisme - ce qui en un sens, n'était peut-être pas une mauvaise chose ? « Si tu le dis... » répondit-elle précautionneusement, perplexe devant le ton péremptoire de Lucas. Elle supposait que s'il n'y avait pas de sentiments, la rupture était en effet plus simple et plus propre. Noé n'avait pas non plus semblé effondré lors de sa séparation d'avec Dahlia, l'année précédente.
Comme souvent, Lucas abordait les choses avec plus de philosophie que Fiona, et en l'occurrence, l'approche imminente de la fin de leurs études ne l'émouvait - évidemment - pas plus que ça, lui qui était, par dessus le marché, tout à fait convaincu de la voie qu'il suivrait une fois sorti de Poudlard. « Oh d'ailleurs tu retrouveras sûrement Ringo, non ? Ça fait un bail que je ne l'ai pas vue. Aux dernières nouvelles elle était dans une coloc' de Serdaigle, avec Cole Prinston et Bartley Dubtaigh. » mentionna-t-elle, pensive. « Tu sais où tu habiteras, toi ? Tu vas retourner chez tes parents ? » se renseigna-t-elle dans un second temps. C'était a priori le destin qui l'attendait, elle, même si elle ne s'en réjouissait guère. Elle n'avait plus vraiment vécu avec ses deux parents depuis son entrée à Poudlard, et elle n'était pas certaine que ça allait si bien se passer que ça. Au pire, elle pourrait sans doute s'incruster sur le canapé de l'un de ses amis plus émancipé qu'elle, à l'occasion ? Prêt ou pas j'arrive Lucas.« Moi aussi en vrai, mais j'appréhende autant que j'ai hâte je crois ! » Faute d'avoir V, elle pourrait au moins compter sur Graham pour affronter cette nouvelle étape en même temps qu'elle. Elle avait longtemps prévu de coller aux basques de son meilleur ami comme une sangsue et surfer sur la quelconque voie qu'il sélectionnerait, mais il s'avérait finalement que leurs destins allaient peut-être légèrement diverger.
Ayant fait écouter deux morceaux à Lucas, elle fut à la fois soulagée de la réaction du préfet-en-chef, et de ce qu'il lui apprit concernant son père. « OK, cool alors ! » commenta-t-elle en sentant ses épaules se libérer d'un poids. Quant à l'image qu'elle souhaitait avoir, elle semblait plutôt claire aux yeux de Fiona, même si elle aurait préféré pouvoir se lancer en groupe.« Oui c'est ça. T'as raison en tout cas, il faut que j'en parle avec Erin pour voir ce qu'elle en pense. » Et comme elle s'était toujours bien entendue avec l'ancienne leadeuse de Magic Mix, elle avait plutôt bon espoir d'aboutir à quelque chose de chouette.
« J'ai commencé à regarder pour des cours, c'est pas donné, mais en même temps ça me paraît nécessaire oui. » confirma-t-elle en acquiesçant. A minima, il fallait qu'elle acquière des techniques pour ne pas s'abîmer la voix bêtement : si elle voulait faire reposer son avenir professionnel sur celle-ci, il valait mieux qu'elle fasse en sorte de la préserver. « Oui exactement, j'adore ce morceau d'ailleurs. Je ne pensais pas que ce serait ton style. » admit-elle en souriant. Et Dido était un très bon exemple d'artiste à laquelle elle aspirait à ressembler un jour - même si elle ne poussait pas le rêve jusqu'à croire qu'elle atteindrait ce niveau de notoriété. « Elle a vraiment de très belles chansons. » ajouta-t-elle avec satisfaction.