Détective Kostas et l'Assistant Récalcitrant | Flynn

Après un été relativement chargé, ponctué de multiples concerts, de travail au bar de son père, de concert piano-voix et guitare électrique où il avait pu garder les pourboires pour lui, de soirées brumeuses avec ses potes, ainsi qu’une reprise du badminton, Flynn avait repris le chemin sorcier avec sa nonchalance habituelle. Il avait foiré un certain nombre de ses BUSEs (ses pères avaient cessé de lui demander ce que signifiait la lettre T il y a déjà quelques années), mais qu’importait, car il s’agissait de celles qu’il comptait justement laissé tomber, ce qui lui laisserait un certain nombre d’heures de libres pour traîner avec ses potes et profiter -en somme, sa doctrine de vie.

Fort d’une consommation effrénée de drogues et d’alcool durant son été, il avait fait l’effort de commencer à se sevrer dès la dernière semaine d’août, pour ne pas arriver totalement dans le gaz en Ecosse -les professeurs auraient pu souligner cet effort, au lieu de lui coller une heure de colle dès la rentrée car il ne portait toujours pas son uniforme. L’année scolaire dernière avait été riche en complications, principalement liées à son histoire avec Viska, il ne pouvait le nier, et le garçon était bien décidé à mettre les problèmes loin derrière lui pour simplement se consacrer à son plaisir personnel, dans la lignée des mois de juillet et d’août. Cette résolution de se tenir le plus loin possible des drames se heurtait cependant à son côté provocateur : quoiqu’il fasse, il semblait totalement incapable de s’empêcher de lancer des vannes et de se montrer insolent on dirait moi et l’utilisation du sarcasme dans chaque conversation. Cela faisait partie de lui, tout comme son amour du sport et son attachement irrépressible à sa liberté.

Flynn s’était néanmoins calmé avec une personne. Après leur éviction commune du cours de Runes, il avait sérieusement baissé le niveau de ses taquineries envers Stef. Lui-même avait reconnu qu’il avait abusé, cette fois-ci, ce qui était clairement une fulgurance rare, chez lui. Il était toutefois obligé de reconnaître que titiller la Gréco-Argentine lui manquait, personne d’autre dans leur promotion ne prenait la mouche aussi rapidement qu’elle. Elle avait en plus préféré garder ses distances avec lui, visiblement décidée à éviter de se retrouver éjectée d’un cours l’année de leurs BUSEs, en bonne élève pseudo sérieuse qu’elle voulait être. Maintenant que les examens étaient passés, Flynn se disait cependant qu’il était temps de l’embêter de nouveau, avant qu’elle ne devienne de nouveau beaucoup trop studieuse lorsqu’elle devrait réviser les ASPICs. Flynn s’amusait toujours de voir certains de ses camarades totalement stressés à l’approche de la fin d’année, tandis que lui gardait sa décontraction habituelle quel chanceux.

Il n’avait juste pas trouvé le bon moment pour taquiner Stef, leurs cours en commun se réduisant avec leurs choix d’après BUSEs et la rapidité de la brune à se choisir une place à proximité d’un de ses amis s’étant drastiquement améliorée au fil du temps elle s’assoit plus vite que son ombre. Enfin, il y avait d’autres occasions de la croiser, comme le prouva ce jour-ci, alors qu’il se rendait tranquillement, les mains dans les poches de son jean noir déchiré, vers la Grande Salle pour y retrouver sa bande : Michael, Gabin, Aoi, Cassandra, Vanellope, la jeune Summers représentant leur quota d’autres maisons que Gryffondor. Il se retrouva nez à nez -ou plutôt nez à torse, car il était plus grand que Stef de base, et qu’il avait bien grandi durant juillet et août, atteignant désormais le mètre quatre-vingt- avec sa victime préférée. Un sourire narquois naquit immédiatement sur son visage avant que sa camarade ne lui ordonne de se taire -elle pouvait se montrer sacrément autoritaire quand elle le voulait. Avant qu’il ne puisse protester (un "Comment je ne pourrais pas voir que tu es là ma Stefinou adorée ?", lui était venue immédiatement à l’esprit), ses oreilles se retrouvèrent envahies par un flot de paroles qui n’avait aucun sens. « Hein ? lança-t-il confus, les sourcils froncés, en fixant Stef. Tu crois c’est possible de transformer le vinaigre en bière plutôt ? Ce serait plus cool. » Reste que cette conversation sur leurs devoirs en Sortilèges -comme si cela intéressait réellement Flynn- sortait de nul part. Pris d’une inspiration subite, Flynn jeta un regard derrière lui, et tomba sur un Ash Lloyd qui se répandait en excuses, tout rouge, après avoir fait tomber l’intégralité d’un rayon de la bibliothèque sur le pied d’un première année très blond. Ses yeux se posèrent de nouveau sur Stef. « T’as pris en filature ton bff Stefinou ? devina-t-il d’un ton suspicieux. Tu sais que c’est pas correct d’espionner les gens ? » Un éclair de malice brillait dans son regard. Il était certain qu’il pourrait utiliser ce stalkage pris sur le fait à son avantage.