Small town girl. Shows up for her friends. Crazy 'bout the Bends. I was there when she first put away childish things. We had spring in our heels. Unwavering forces. Head first into the unknown.
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A bien y réfléchir, elle aurait dû voir l'entourloupe venir. Elle s'était montrée - comme souvent - naïve. Pire, négligente. Il y avait eu l'été précédent. Les représailles d'Isla et William : ses planques mises à sac, les objets de contrebande confisqués, les maltraitances envers ses malheureux cheveux - qui n'avaient, incidemment, rien fait à personne. Il y avait eu les vacances d'hiver, la brève tentative de fuite, le moment de grâce inévitablement interrompu par l'apparition de Cece. Puis, les fiançailles rompues de Cece. La révélation qu'elle avait été présente dans la forêt lorsque S s'y était manifestée. Comme si Isla et William allaient continuer à laisser passer ces écarts. Comme si elle ne finirait pas par être rattrapée par les esprits étriqués de ceux qu'elle se refusait à appeler ses 'parents' - en tout cas, jamais dans sa tête, et seulement occasionnellement en public, lorsqu'elle n'avait aucun autre choix.
Elle s'apprêtait à chercher Aoi : elle avait mis un pied en dehors du carrosse, et derrière elle, elle entendait Madeleine raconter avec animation ses plans d'été à Léon. Un hibou grand duc l'attendait à l'extérieur. Sur la lettre, le cachet (soupir) des Fawley. Il fallait leur reconnaître une certaine ingéniosité : elle était indubitablement prise de court. Ses yeux survolèrent une première fois la lettre. "Il est temps de cesser tes enfantillages...", "Nous nous sommes montrés extrêmement patients envers toi...", "...ton comportement immature...", "...la réputation des Fawley est en jeu", "...ta grand-mère t'attendra sur le quai". Henrietta Fawley. Ils l'envoyaient chez Henrietta Fawley.
« On peut parler ? » Elle avait localisé Aoi, glissant un bras sous le sien pour l'entraîner vers l'entrée du Poudlard Express la plus proche. Elle fit glisser la porte d'un wagon vide, et se laissa tomber sur le siège de droite. « Isla et William m'exilent. » déclara-t-elle immédiatement, une certaine tension transparaissant dans sa voix. Elle n'avait qu'un seul souvenir vraiment marquant d'Henrietta Fawley. Elle devait avoir cinq ou six ans. Isla et William ne leur avaient pas encore choisi de nourrice, à Cece et à elle. On les expédiait plusieurs semaines chez leurs grands-parents. Heure du dîner. Elle refusait de toucher à son assiette : s'y trouvait un morceau d'animal qu'elle était incapable d'identifier. Quelque chose qui s'apparentait à de la viscère ou des entrailles. Sa grand-mère la houspillait, lui promettant mille punitions et privations. Elle ne cédait pas. Les minutes s’égrenaient, devenant des heures. Et finalement, Henrietta, excédée, levait sa baguette. Cece s'interposait.
Sa grand-mère était froide, autoritaire, et cruelle. Elle était la personne qui avait élevé William, après tout. Moins elle la voyait, mieux elle se portait, et ces dernières années avaient été assez optimales sur ce point. Depuis la mort de son mari/père de William/grand-père de Cece et de sa propre personne, elle sortait très peu. Ce qui convenait parfaitement à Cassie. Et Isla et William le savaient pertinemment. Sauf que voilà : elle était prise au piège. Son comité d'accueil l'attendait à King's Cross. Pas d'évasion possible. Et le plus triste dans tout ça, c'était peut-être ce choix d'Isla et William, de l'expédier chez Henrietta plutôt que de la gérer eux-mêmes : même cet effort-là, ils ne le feraient pas.
« Ils m'envoient chez ma grand-mère... C'est tellement... Lâche ! Elle est... » Elle haussa les épaules, détournant les yeux pour observer brièvement l'extérieur du train. Elle avait toujours eu des difficultés à dire du mal d'autrui, mais Henrietta était une horrible personne. Non contente d'avoir un caractère exécrable, elle avait l'esprit encore plus fermé qu'Isla et William. Aucune discrimination qu'elle n'applique pas. Elle ne voulait pas aller chez elle. Elle ne voulait pas passer un seul instant en sa présence. « Elle habite au fin fond de l’Écosse dans une vieille baraque » (elle prononçait toujours les mots familiers avec un accent tout particulier, même après tout ce temps) « qui sent la naphtaline. T'imagines ? Ils n'essayent même pas. Ils préfèrent se débarrasser de moi, la laisser me "remettre dans le droit chemin" pendant qu'ils s'occupent tranquillement de trouver un fiancé à Cece. » Elle secoua la tête, tendant la lettre à Aoi. Tout ça, c'était sans compter la raison pour laquelle elle voulait initialement voir Aoi : il ne servait plus à rien de garder la tête dans le sable, elle avait besoin de parler à quelqu'un de ce qu'elle avait découvert sur Isla et William l'été précédent. Elle n'avait pas encore utilisé cette munition-là contre eux, et ne savait pas pour l'instant comment elle l'emploierait, mais elle était convaincue qu'elle lui serait utile. Ce lien nauséabond avec MS avait beau la dégoûter, il existait. Impossible de se le cacher et elle aimait encore moins l'idée de le cacher à ses proches, elle qui se targuait a minima d'être toujours honnête.
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Aoi Summers
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TrickedCes derniers temps, Aoi se sentait bizarre, comme dans l’anticipation d’une catastrophe imminente. Pourtant, à priori, dans son entourage, tout le monde allait plutôt bien… sauf Viska, évidemment, mais la jeune rappeuse n’en était pas si proche que ça l’affecte, et puis, après un an et demi, ce serait plutôt de voir de nouveau la blonde aller bien qui serait une surprise. Versant positif, Itachi sortait avec Kate, ce qui était la preuve que les secouer un peu avait été une bonne initiative – elle espérait de leur part des cadeaux à l’échelle de leur gratitude, parce qu’elle n’était pas Mère Theresa, elle ne faisait pas dans la charité, même pour la famille. Karen s’y était suffisamment préparé pour que cela n’envenime pas plus sa relation avec la blonde (mais pouvait-on réellement envenimé ce qui était déjà bien pourri?), en tout cas pour ce qu’en savait Aoi : parfois, le meilleur moyen de ne pas entendre quelque chose de déplaisant, c’était encore de ne pas poser de questions. Flynn et Gabin étaient égaux à eux-mêmes. Thomé avait enfin réussi à pécho V, encore que ça ne semble pas beaucoup changer les habitudes de la préfète des lions, aussi surbookée qu’auparavant. Madeleine et Léon formaient la même paire d’inséparables qu’à leur arrivée. Quant à Yuki, sa vie ressemblait toujours à un épisode des Bisounours sous amphet.
Restait Cassie. Etait-ce de là que venait le malaise d’Aoi ? Ou il y avait autre chose ? La Serpentard savait combien son amie souffrait lorsqu’elle était chez ses parents tyranniques… et elle allait devoir y retourner. Songeuse, Aoi leva le nez vers l’azur, ses yeux noirs suivant une traînée grise dans un ciel par ailleurs dégagé. C’est alors qu’un bras attrapa le sien, celui de Cassie justement. « On peut » confirma-t-elle, son impression que quelque chose clochait ne faisant que s’amplifier. Elles entrèrent dans le train, et Cassie en vint aux faits. À la nouvelle qu’elle énonça, Aoi resta imperturbable. Elle allait lui demander où mais n’eut pas à se donner cette peine car son amie détaillait déjà plus en détail le projet de ses parents.
« Je vois » commença Aoi, après avoir lu le courrier, avec une sobriété qui ne lui était pas familière. Elle avait habitué Cassie à plus d’excentricité mais la brune sentait que ce n’était pas le moment pour la plaisanterie, or elle était tout à fait capable d’être sérieuse, c’était seulement qu’en général elle n’en avait pas envie. « Si tu devais faire une échelle de ce que tu trouves le plus dérangeant, qu’est-ce que tu mettrais en premier ? Ton exil chez ta grand-mère, le désengagement de tes parents ou les fiançailles de ta sœur ? Parce que si tu dois commencer à tirer pour te défendre, il va falloir que tu te choisisses une cible » Grand-mère, parents ou sœurs. Cette question pouvait paraître bizarre, mais Aoi avait assez d’expérience dans la maltraitance pour savoir que son amie allait finir par devoir agir, et pour autant, elle ne pourrait pas être sur tous les fronts. Qui Cassie voulait-elle sauver ? Elle ou sa sœur ? Aoi votait pour sauver Cassie, évidemment, mais en la circonstance, ce n’était pas son avis à elle qui comptait.
« Tu peux peut-être t’enfuir ? » suggéra ensuite Aoi. « Je peux demander à ma famille d’accueil... » commença-t-elle en sachant très bien tout ce que cette idée avait de compliqué : ce n’était pas trop le genre de Randall d’aller à l’encontre des règles en accueillant des fugueurs… « Ou alors, tu vas chez Gabin. Tu t’entends bien avec sa sœur, et leurs parents sont chouettes » Elle avait bien remarqué que Cassie avait un faible pour la famille Hastings en ce qu’elle était tout ce que n’étaient pas les Fawley, cette proposition n’avait donc rien de gratuite de la part d’Aoi. Restait que le plus difficile n’était pas de trouver un point de chute mais bel et bien de s’enfuir… en dehors de Poudlard, ils ne pouvaient pas utiliser la magie. Il allait être difficile d’échapper à l’horrible grand-mère – où était le loup pour gober la vieille du Chaperon Rouge quand on en avait besoin, hein ? - cela dit, difficile n’était pas impossible. Dommage que Gabin ne soit pas avec elles, c’était plutôt lui, l’as des stratégies. Aoi était meilleure pour mettre le bazar, un talent pas très utile pour le moment.2981 12289 0
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Cassie était soulagée d'avoir aisément localisé Aoi. Elle avait besoin de lui parler, et préférablement seule à seule. Elle n'aimait pas mentir, mais elle n'avait pas non plus envie d'exposer la situation à chaud au reste de leurs amis. Elle avait besoin de digérer d'abord, et pour ça, il lui suffisait d'Aoi.
Elle exposa le contexte initial à son amie - la lettre, l'exil, son avis sur le sujet, sans entrer directement dans ce qu'elle pensait et ce qu'elle savait d'Henrietta cependant - puis lui tendit le courrier de ses parents, qui était plus parlant que mille mots. Elle sentait ses mains trembler légèrement - elle se sentait furieuse et trahie, et surtout, dos au mur - et aurait voulu pouvoir allumer une cigarette pour ralentir ses pensées pendant un instant. Une autre habitude qui risquait, d'ailleurs, d'être proscrite chez sa grand-mère. Elle se rongea nerveusement l'ongle, attendant qu'Aoi réagisse.
Elle ne s'était pas attendu à la question de la Serpentard, et elle fronça les sourcils, brièvement pensive. « Pour Cece je pense que c'est mort de toute façon, je n'arrive même pas à me gérer moi, je ne vois pas comment je pourrais l'aider. Et elle ne veut même pas de mon aide, de toute façon. » raisonna-t-elle dans un premier temps, bien que cela ne fut pas un obstacle en soi : ce n'était pas parce que sa sœur faisait la fière qu'elle n'interviendrait pas s'il le fallait et si elle le pouvait. Soit. Elle se leva pour faire les cent pas dans le peu d'espace offert par le compartiment. « Pour Isla et William... J'sais pas, je savais qu'ils étaient... » Elle baissa la tête. « Il y a un autre truc dont il faut que je te parle. Je suis désolée j'aurais dû le faire plus tôt, mais j'sais pas, je crois que j'ai un peu joué l'autruche cette année... » Elle soupira. « Ils sont liés à MS. Ils font... des affaires avec eux. Ils les financent. J'ai découvert ça l'été dernier en les espionnant au Manoir, ça me rend malade j'te jure... » Elle secoua la tête. Tout ça avec la fortune familiale basée sur l'empire de la Chocogrenouille : la belle affaire. « Le plus gérable c'est peut-être l'exil, non ? Tu en penses quoi toi ? » demanda-t-elle à son amie en se rasseyant, et craignant quelque peu sa réaction à la révélation "l'argent de ma famille finance une organisation mondiale maléfique". Elle ne voulait pas s'en cacher, mais elle ne voulait pas non plus que ça soit vrai. Là était le problème. « Pour MS, je m'étais dit que ça pourrait être une munition à utiliser contre eux, mais je ne sais pas encore comment. » Elle s'était pourtant creusé la tête pendant l'année. Le rendre public pourrait être problématique pour Isla et William : ça mettrait leur bon nom en risque, mais elle n'était pas certaine de ce que ça lui apporterait, si ce n'est des problèmes supplémentaires. Et certes, elle était devenue assez fan de l'entropie quand ça pouvait heurter les sensibilités réactionnaires des Fawley, mais elle n'était pas maso non plus.
« J'y ai pensé. » admit-elle au sujet de la fugue. « Même cet hiver tu sais, quand je suis tombée sur Thalia sur le chemin de Traverse ? Mais je ne vois même pas comment je pourrais faire sans magie. Ils ont été forts pour le coup, un comité d'accueil m'attend à King's Cross, et une fois que je serai chez elle... » Tâchant de ne pas céder totalement au désespoir, elle reprit de manière plus raisonnée. « Je ne pourrais pas faire ça aux Hastings de toute façon. Ni à ta famille d'accueil. Je ne sais pas comment Isla et William réagiraient ce serait... potentiellement assez... gênant. Et horrible. » Viendraient-ils la chercher à Galway ou à Oxford ? Ou s'en laveraient-ils les mains ? S'ils comptaient vraiment abandonner avec elle, ils n'auraient pas pris la peine de recourir à Henrietta. Il leur restait Cece, dans le fond... Non, il y avait bien un risque pour qu'ils débarquent. Elle visualisa le visage de la mère de Gabin et Thalia, les parents d'accueil des Summers... Non, elle ne leur ferait pas ça pour l'instant.
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Aoi Summers
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Tricked« C’est vrai. Tout laisse penser que Cece veut se marier » admit Aoi tout en repoussant ce problème dans un recoin de son cerveau. Chaque fibre de son être se rebellait contre l’idée même de mariage arrangé. Elle qui ne vivait que pour être libre avait une haine viscérale pour le carcan étouffant dans lequel Cassie avait grandi. Seulement, la liberté, ce n’était pas imposer aux autres ce que l’on pensait. Si Cece voulait se marier, grand bien lui fasse !
Aoi observa ensuite Cassie faire les cent pas dans l’espace limité de leur compartiment, suivant chacun de ses mouvements du regard. Toutefois, rien ne l’avait préparé aux révélations de son amie. « Attends, attends… quoi ?! » fut donc sa première réponse, après quoi, elle se pinça l’arête du nez dans une parfaite imitation de son frère Itachi, histoire de faire le tri dans ses pensées. « Si j’résume, tu veux dire que tes parents sont d’accord avec les agissements de MS ? » S’ils les finançaient, ça ne pouvait pas vouloir dire autre chose. « Quelle bande de... » la Serpentard ne termina pas sa phrase, retenue par une sorte de loyauté envers ceux qui avaient donné naissance à une fille géniale comme Cassie. Elle la conclut dans sa tête salauds… une belle grosse bande de salauds... avant de fixer son regard sombre sur la lionne d’un air indéchiffrable. Aoi était, de l’avis général, une fille aussi exubérante qu’excentrique, exprimant facilement ses émotions. Il n’y avait rien de plus faux. Elle détestait qu’on en perçoive trop d’elle, et si elle ne cachait pas les grandes lignes sordides de son passé, c’était le plus souvent pour noyer le poisson : ceux qui osaient poser des questions approfondies étaient rares. Elle choquait pour mieux camoufler ses blessures. Là… Là c’était autre chose.
D’un ton indifférent, elle reprit : « Je t’ai déjà raconté pourquoi mes parents ont été tués ? » Probablement pas. À Poudlard, parmi les élèves, ne devaient le savoir que Kate et Karen, et pas par des confidences de sa part. Itachi ne leur dissimulait rien. « Ils trafiquaient avec une sorte de mafia sorcière à Manchester, le Ministère pense même qu’ils étaient arrivés au Royaume-Uni illégalement. Ils ont fini par avoir des dettes, alors ils ont été tués en représailles » Ce qui n’était que la partie immergée de l’iceberg. « Cette mafia faisait dans le trafic d’êtres humains, par extension, puisque les parents faisaient affaire avec eux, cela signifie qu’ils participaient à ce même trafic. Tu vois où je veux en venir ? » Elle avait à dessein repris certains mots de Cassie, comme « faire des affaires », pour rendre le parallèle évident. « Ne te rends pas malade. "On ne fera point mourir les enfants pour les pères, on fera mourir chacun pour son péché" Deutéronome Verset 24. Randall te dirait que si la Bible le dit, c’est que c’est forcément vrai » Sa voix avait pris des accents de plaisanterie, histoire d’alléger l’ambiance qui commençait à être un peu lourde.
Quant à ce que l’exil soit le plus gérable, Aoi n’en était pas si sûre. Vu le ton de la lettre, son amie n’allait pas passer un bon moment chez sa grand-mère… « L’exil va être une question d’endurance. Dommage qu’on puisse pas utiliser la magie... » Face à une sorcière confirmée munie d’une baguette, Cassie allait avoir du mal à s’enfuir… Ce n’était pas être pessimiste qu’être réaliste. « Heureusement, nous n’avons pas encore passé nos BUSES, il n’y a aucune chance pour qu’ils ne te laissent pas revenir à Poudlard l’an prochain » dit ensuite la Serpentard avec la volonté d’adoucir un peu la triste réalité. « Je n’vois pas non plus, et pour mener un conseil de guerre, il faudrait qu’tu sois prête à le dire aux autres » Se réunir pour trouver un plan qui permettrait de maximiser l’effet du secret des Fawley aurait été une bonne chose, surtout avec un stratège comme Gabin dans leurs rangs, mais le problème des secrets, c’était que plus on le révélait à un grand nombre, plus on prenait le risque qu’il soit éventé…
Comme elle envisageait la possibilité d’une fugue, Cassie lui dit que cela aurait plusieurs obstacles. « Je vis dans une famille d’accueil, c’est leur boulot d’accueillir des mineurs » nuança-t-elle avant d’ajouter dans un haussement d’épaules « Mais je vois ce que tu veux dire. C’est un chose de t’trouver un endroit où crécher, c’en est une autre d’éviter les représailles. Le secret pourrait servir à ça par contre, genre : ils te laissent partir, et en échange tu révèles pas leur lien avec MS » Le tout étant de lâcher la bombe pile au bon moment pour en maximiser l’effet ! Et d’avoir des adultes autour pour éviter un coup tordus car les parents de Cassie avaient l’air un peu prêts à tout… 2981 12289 0
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Cassie haussa les épaules sans se mouiller au sujet de Cece, se rongeant machinalement l'ongle du pouce droit. Son aînée voulait-elle se marier, se sentait-elle obligée de le faire, était-elle totalement sous emprise de lavage de cerveau, complice... Elle n'en savait rien : ça n'était pas comme si Cece se confiait à elle. Elle avait du mal à croire cependant, que Cece puisse être confrontée au même genre de menaces qu'elle. Elle était trop complaisante pour ça.
Consciente d'avoir l'air d'un rat dans sa cage, mais ressentant le besoin de faire quelque chose, même si c'était futile, Cassie se mit à faire les cent pas, ce qui lui permettait également de ne pas avoir à fixer Aoi pendant qu'elle lui révélait la teneur des activités cachées d'Isla et de William. Elle parla plus rapidement qu'il ne lui était de coutume - elle avait généralement le tempo plutôt lent et posé -, son accent du Yorkshire résonnant encore à ses propres oreilles quand le couperet tomba, sous la forme de l'exclamation de surprise de son amie. Le cœur battant fort dans sa poitrine, elle hocha la tête. « Je savais qu'ils avaient ce genre de pensées étriquées et... révoltantes, ils ne s'en sont jamais cachés. Mais qu'ils les aident, qu'ils les financent, c'est... » Aoi se retînt de peu de qualifier Isla et William d'une manière que Cassie devinait peu aimable, et la Gryffondor lui adressa un - rare - regard à la fois triste et désemparé. « Je les déteste. » convînt-elle plus sobrement, mais avec fermeté. Elle était prise au piège, pire, affiliée à ces gens, portait leur nom, un héritage fait de Chocogrenouilles, de Ministre de la Magie caractérisé par son incompétence et à présent, ça, Magicis Sacra, l'intolérance et la violence.
Elle s'arrêta dans ses mouvements lorsqu'Aoi mentionna ses parents, secouant doucement la tête en signe de dénégation, prise de court par le ton quasi clinique de la Serpentard, consciente qu'elle allait lui révéler quelque chose qu'elle n'avait fait qu'effleurer en quatre ans d'amitié. Attentive et silencieuse, elle garda dans un premier temps toute question pour elle, laissant son amie arriver au bout de son récit. « Je vois, oui. » répondit-elle avec sérieux, ses yeux noisette fixés sur Aoi, tâchant de lire dans son regard ce à quoi elle pensait. « Je suis d'accord. Mais j'ai une responsabilité maintenant que je sais. J'aurais dû savoir avant, en vrai, je vivais avec eux, ce sont mes... parents. » Elle ne les qualifiait plus ainsi depuis longtemps, mais le moment semblait le justifier, voire le requérir. Qu'elle le veuille ou non, ils l'étaient. « Et tu connais toute la Bible par cœur ? Tu es vraiment pleine de surprises. » répondit-elle dans un effort de légèreté à son tour, sourire en coin aux lèvres.
Mais avant d'entreprendre quoi que ce soit vis-à-vis d'Isla et de William, encore lui restait-il à venir à bout de son été, et de la sentence qui se rapprochait à chaque mètre parcouru par le Poudlard Express. « Oui, clairement. » soupira-t-elle au sujet de sa baguette, elle qui ne se débrouillait en plus pas mal du tout en sortilèges. « Ce qui me laisse donc l'année prochaine pour trouver une solution pérenne à cette situation. » approuva-t-elle concernant les BUSEs. Et la solution était toute trouvée : l'émancipation. Elle comptait bien être prête, la prochaine fois. Finis les plans inachevés et les traquenards non anticipés. « Je leur en parlerai, mais pas tout de suite, si ça te va. Ça ne servirait à rien maintenant, c'est trop tard, et ça laisse deux derniers mois où ils n'associeront pas mon nom à MS. » admit-elle non sans une pointe d'amertume.
Les Hastings étaient l'objet d'une grande admiration de la part de Cassie. La perspective de demander l'asile à Thalia lui était passée par l'esprit au cours des vacances d'hiver, mais ça n'avait été que ça : une pensée fugitive. Une rêverie agréable mais irréaliste. Elle ne pouvait pas infliger son fardeau à ses proches, même s'il aurait été ô combien tentant de refiler son cadeau empoisonné à un adulte responsable, sur qui elle pourrait compter pour s'en défaire proprement pendant qu'elle jouait aux échecs avec Gabin, ou papotait joyeusement avec Thalia, ou regardait un film avec Aoi. « Ils n'ont pas pour autant demandé à m'accueillir moi. » souligna-t-elle, avant de poursuivre au sujet des potentielles représailles : « Exact. Il faut que je gère ça correctement, sinon ça va juste créer un énorme... » Elle hésita, comme souvent inhabitée à employer un langage familier. « Bordel. » Elle fronça machinalement le nez. « Oui ça pourrait marcher, je pense ? A priori ils ne veulent pas que leur secret se sache, sinon ils l'auraient déjà rendu public, non ? » Pensive, elle hocha la tête, laissant son regard défiler sur le paysage extérieur.
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Aoi Summers
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Tricked« Si ça peut t’consoler, je les aime pas beaucoup non plus. Le problème doit venir d’eux ! » Malgré ses récentes disputes avec Emeraude, Aoi n’était pas quelqu’un d’assez intense pour détester qui que ce soit. Bien qu’elle ne l’extériorise pas de la même manière que son frère, Aoi était plutôt modérée dans ses sentiments – elle mettait d’ailleurs l’absence de coup de cœur malgré ses flirts nombreux sur cette tendance à la modération -, pourtant, en cet instant, elle n’était pas loin de haïr les parents de son amie. « Mais justement Cassie ! Ce sont tes parents ! Tous les enfants ont confiance, c’est normal, c’est de la survie ! Et c’est pas comme si ils mijotaient des plans sordides dans leur bureau tous les soirs, ils filent juste du pognon, comment tu l’aurais su ? Tu surveilles pas leur compta’, vrai ? En plus j’suis sûre que leurs livres de compte sont trafiqués même si tu l’avais fait... » Orpheline depuis sa tendre enfance, Aoi n’était pas une experte sur la question de la parentalité. Sa famille d’accueil était aimante et la soutenait en tout point malgré une tendance excessive à la religion, mais elle avait déjà un peu plus de sept ans lorsqu’elle était arrivée chez eux.
La Serpentard avait pleinement conscience de n’avoir aucune autre famille de sang que son frère et sa sœur, alors elle pouvait difficilement imaginer le sentiment de trahison éprouvé par son amie. Toutefois, elle avait une vision plus nette de ce que c’était d’avoir une ascendance pourrie : ses parents ne les avaient pas vendus volontairement, mais c’était tout comme, et bien que la religion de Randall lui ait seriné qu’elle devait pardonner à ceux qui l’avaient offensée, elle continuait de croire que si ses géniteurs étaient encore en vie, elle leur aurait fichu de grandes tartes dans la gueule. Aoi croyait bien plus en la vengeance que dans le pardon. Elle concevait cependant que Cassie ne soit pas tout à fait aussi vindicative qu’elle. Quant au sujet de la Bible, Aoi sourit : « Tu sais comme j’aime être là où on ne m’attend pas… mais c’est surtout parce que j’ai appris à lire au catéchisme que je l’ai aussi bien retenue ». Elle ne croyait pas en Dieu mais ça ne voulait pas dire que tout ce qu’on lui avait raconté à l’église était stupide. La preuve, cette histoire de péché des pères était pile dans le cœur de leur sujet du jour !
« Ok, ton secret, ta décision. Mais tu sais déjà qu’on sera tous là pour t’aider » Vu le tempérament de leurs amis communs, elle doutait qu’ils réagissent beaucoup plus mal qu’elle. Le doute était éventuellement permis pour ce qui était des coincés indécrottables qu’étaient Foster ou Baker ah ces Serdaigle!, cela étant dit, mener un conseil de guerre n’obligeait pas à y inclure absolument toutes les connaissances de la lionne. Pour tout dire, Aoi était même partisane qu’ils se passent de ceux qui ne feraient que compliquer les choses.
Au registre des aides, Aoi cherchait déjà où Cassie pourrait trouver refuge. Si la famille de Gabin et Thalia était une proposition plausible puisque la lionne était amie avec les deux, c’est sans hésitation qu’elle soumit aussi sa famille d’accueil. « C’est vrai, mais si on monte un vrai plan réfléchi, ça pourrait valoir le coup de demander. La charité chrétienne, c’est dans la Bible ça aussi ! » Quant au moyen que Cassie prenne le large en toute sécurité, il était tout trouvé mais à utiliser avec tact ce qui n’était pas la spécialité d’Aoi, rappelons-le. « Sûrement, et puis MS apprécierait pas surtout. Ils portent pas des cagoules et des masques pour que leurs membres soient à découverts simplement pour le plaisir de modeler leur fille à leur image, tu crois pas ? » Il n’y avait que deux membres de MS connus : Blomberg et son p’tit copain avec qui elle avait eu un gosse. Qui était le parrain de Foster d’ailleurs, maintenant qu’Aoi y repensait, comme quoi l’aiglonne ne serait peut-être pas totalement à côté de la plaque si Cassie lui demandait conseil c’est mal connaître Eury et sa tendance à paniquer. MS voulait sûrement que ça reste comme ça, sinon ils agiraient à découvert depuis longtemps !2981 12289 0
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Cassie adressa un léger sourire à Aoi, loin de ce à quoi elle avait pu habituer son amie par le passé, mais reconnaissant néanmoins. Au moins lui restait-il toujours ses amis. Pour une fille qui pouvait avoir l'air quelque peu inaccessible ou inabordable à première vue du fait de son look, elle en avait finalement un certain nombre, d'âges et d'horizons variés, et elle n'aurait souhaité le contraire pour rien au monde. Elle avait passé une enfance trop seule pour vouloir voir le schéma se réitérer à Poudlard.
Elle exprima ensuite ce qu'elle avait longtemps pensé tout bas : le fait qu'elle aurait dû se rendre compte des activités d'Isla et William plus tôt. Elle vivait avec eux, dans une certaine mesure, elle les connaissait. Ce qu'Aoi réfuta aussitôt, et sans appel. Elle hocha doucement la tête, tâchant d'intégrer les paroles de son amie, et surtout, d'y croire. « C'est vrai... » soupira-t-elle, sentant tout un mélange d'émotions en elle : le soulagement de ne pas être décriée par Aoi, la révulsion vis-à-vis des actes d'Isla et William, la colère à l'idée de l'été qui l'attendait... Elle se sentait fatiguée avant même d'avoir été confrontée à sa grand-mère, et ça, elle ne pouvait pas vraiment se le permettre.
Qu'Aoi se mette à réciter mot pour mot la Bible leur offrit un moment de répit dans cette discussion décidément déprimante, et Cassie sourit plus sincèrement, amusée par la répartie de la Serpentard et contente d'en apprendre plus sur elle. « Je sais oui. » confirma-t-elle en haussant les sourcils. « Et ça je ne le savais pas... Je ne sais même plus avec quoi j'ai appris, moi, sûrement un vieux conte sorcier. » Car elle voyait difficilement Isla et William lui proposer autre chose, à vrai dire.
Quant au fait d'inclure le reste de leurs amis dans la confidence, Cassie ne se voyait pas le faire tout de suite. Réussir à tout raconter à Aoi avait été assez éprouvant, et plus les minutes s’égrenaient, plus l'heure du jugement se rapprochait. Elle préférait profiter de ses derniers instants avec la Serpentard, plutôt que de reprendre son histoire sordide à nouveau, surtout quand elle était certaine qu'il n'y avait pas d'issue immédiate à trouver. « Je leur raconterai à la rentrée, ça sera plus simple. » Déjà, ça lui permettrait de couvrir l'été avec, et puis, elle aurait alors peut-être une idée plus précise sur son propre plan d'émancipation. Elle n'aimait pas arriver aussi désemparée qu'elle l'était en cet instant.
Et quand on parlait d'émancipation, il fallait aussi penser à un nouveau foyer. Elle n'avait pas assez de côté pour financer un logement, en tout cas, pas pour le moment, et être hébergée par des amis pourrait techniquement être une bonne alternative. Sauf qu'elle ne souhaitait l'ire d'Isla et William à personne. « OK, si on a un vrai plan alors. » concéda-t-elle, jugeant que ça ne coûtait pas grand-chose de garder l'esprit ouvert. « Clairement oui. » Elle pensa à Eurydice elle aussi, consciente qu'elle croiserait sans doute la Serdaigle pendant l'été, et que sa situation n'était, a priori, pas si différente de la sienne (comme souvent). En attendant, elle sentit le train décélérer, et tournant la tête, vit leur destination se profiler. Son cœur se serra. « On y est. » Par la fenêtre, elle aperçut immédiatement Henrietta. Elle adressa un dernier regard tendu à Aoi, puis ouvrit la porte du compartiment. Ce n'était pas comme si on lui laissait le choix.
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[ Terminé pour Cassie ]
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Aoi Summers
Parchemins : 128Âge : 16 ans {8 mars 2002} Actuellement : 6ème année Points : 0
TrickedAoi ignorait jusqu’à quel point ses arguments avaient touché sa meilleure amie. Il était toujours plus facile de résonner lorsqu’on voyait la situation de l’extérieur, mais les petites affaires de sa famille, Cassie les vivaient, et cela changeait tout. À certains moments du voyage, pourtant l’ambiance se détendit, notamment quand elles abordèrent la question de l’enseignement religieux, plus subi que choisi, d’Aoi. Cette dernière n’en voulait pas à sa famille d’accueil de l’avoir forcé à aller à l’église ou à suivre le catéchisme parce que, à côté de ça, ils ne la forçaient pas à croire. Preuve en était qu’elle n’était pas baptisée. Quand Randall lui parlait de religion, c’était plutôt pour insister sur des valeurs, comme le pardon, la charité, la tolérance, plus que pour discuter de la véracité d’un soit-disant être suprême. Ses parents d’accueils étaient croyants, pas elle : pour ce qu’elle en savait, tout le monde le vivait plutôt bien chez elle. On était, en tout cas, très loin du modèle familiale rigide que vivait la lionne dans laquelle le laisser vivre étaient de vains mots.
« Quand tu débarques dans le système scolaire, on te met forcément dans ta classe d’âge, même si tu parles pas un mot de la langue ou si, comme Itachi, Yuki’ et moi, tu ne sais ni lire, ni écrire. Il a fallu rattraper l’écart de niveau, d’où les cours de lecture au caté’. C’était pas si mal, la nana était cool, et les passages d’une Bible pour enfants sont pas si différents d’un conte sorcier : y’a un mec qu’a des pouvoirs et qu’essaie de sauver le monde. Ça fait très super-héros aussi remarque » Il allait toutefois falloir qu’elle s’habitue à ne pas trop blasphémer pendant l’été. Ses parents d’accueil ne l’en empêchaient pas vraiment (même s’ils lui faisaient remarquer qu’elle nommait trop souvent le Seigneur en vain!) mais elle savait que ça les contrariait. Déjà qu’elle avait la pilule de ses heures de colle à faire passer, pas la peine de les mettre dans de mauvaises dispositions avec des comparaisons qu’ils jugeraient déplacées.
« Ouais, d’façon ça changerait pas grand-chose pour tes plans de l’été » convint Aoi avec une petite moue. Et en parlant de plan, il leur en faudrait un dès la rentrée : la scolarité était obligatoire jusqu’à un certain âge mais, après, rien n’empêcherait les parents de Cassie de l’enlever de Poudlard si l’envie leur en prenait. Ce ne serait même pas si suspect, ça arrivait que des élèves partent sans terminer les sept années, personne n’y verrait rien de louche, et ce serait bien le pire ! « On aura un vrai plan. Parce qu’on est tous très malins et débrouillards » confirma Aoi dont la première qualité était la confiance qu’elle avait en elle et qu’elle étendait volontiers à son entourage.
Songeant toutes les deux à Eurydice sans se concerter, la fin de la conversation s’annonçait avec la fin du voyage. Aoi tenta un petit sourire de réconfort à son amie mais qu’est-ce qui pourrait alléger la chape de plomb de Cassie en une telle journée ? Une fois la lionne sortit, elle prit ses bagages à son tour, retrouva Itachi et Aoi sur le quai et chercha du regard Randall qui devait venir les chercher. Il était là. Elle lui fit un signe de la main. L’été commençait.