Scorpius avait vérifié de multiples fois qu’il n’avait rien oublié dans sa valise : robes de sorcier noires que madame Guipure avaient ajusté à sa taille, de nombreuses chemises, jeans, trois ceintures, des pulls et vestes, un costume pour le bal de Noël, des sous-vêtements ; ses livres de cours, son chaudron, ses ingrédients pour les potions, ses parchemins, plumes et encre, et bien sûr sa baguette magique soigneusement rangée dans son étui. Ce n’est pas parce qu’il se
souvenait parfaitement de ce qu’il avait mis dans son bagage, il y avait des domestiques pour cela, mais pour sa première rentrée Scorpius avait voulu faire les choses par lui-même, comme un grand, qu’il n’avait pas
besoin de le vérifier. Comme la grande majorité des jeunes sorciers, l’héritier des Malefoy avait hâte d’emprunter pour la première fois le Poudlard Express direction l’Ecosse. Pour lui, cette rentrée revêtait un caractère particulier. Il s’agissait de sa première vraie rentrée, après tout, après moins de dix ans à être éduqué par des précepteurs, des cours particuliers, où il n’avait jamais eu à se confronter aux autres. Pour sûr, cette année serait bien différente des autres.
Demi semblait tout aussi excitée que lui, même si Scorp n’était pas sûr qu’elle se rendait bien compte qu’elle n’aurait plus son frère chéri pour veiller sur elle
quotidiennement –ou alors, elle s’en rendait compte et elle était en fait très heureuse de se retrouver seule avec leurs parents. Et de pouvoir profiter de son parrain, car peut-être qu’entre l’apparition de Lowell, et la grossesse de Lena, sa sœur avait peur qu’Abell passe moins de temps avec elle –ce qui ne serait pas le cas, il était totalement
gaga de la cadette des Malefoy. Scorp se disait, au contraire, que le futur enfant du meilleur ami de leur mère pourrait tenir compagnie à Demetria, car même s’il n’allait voir le jour qu’en début d’année deux mille dix-huit, il grandirait et durant les cinq ans où Demi resterait en Angleterre et lui irait étudier en Ecosse, elle pourrait traîner avec –et Scorpius aimait l’idée que sa précieuse sœur ne se retrouve pas totalement seule, sans jeune d’à peu près son âge pour jouer avec elle.
Demetria était évidemment présente sur le quai 9¾, la main fermement serrée dans celle de leur mère. Il était important pour lui que sa sœur soit là pour ce jour important. Plus rien ne serait comme avant après ce moment. Il passait brutalement d’études à domicile à l’internat, de journées quotidiennes avec ses parents et sa sœur à dix mois par an où il serait séparé d’eux. Il avait besoin de ce moment, de ce dernier moment avec eux pour envisager sereinement sa rentrée.
Dans la centaine d’élèves et de leurs accompagnants, Scorp ne doutait pas qu’il ferait sensation. Ce n’était pas prétentieux de reconnaître que les Malefoy dégageaient une certaine aura, sans compter la réputation que la famille se trainait depuis dix-neuf ans et que son père tentait tant bien que mal d’améliorer. Scorpius reconnut de loin certaines familles qu’il côtoyait lors des soirées mondaines avant qu’un signe de son père envers un autre sorcier le fit regarder dans cette direction. Les Potter-Granger-Weasley, des gardes du corps entourant la Ministre, se faisaient remarquer, bien évidemment. C’était la rentrée de deux d’entre eux, après tout, et le garçon pensa immédiatement à Rose, qu’il avait récemment croisée à Traverse lors de leurs courses. Il demanda à ses parents s’il pouvait s’approcher et ils acceptèrent. Ils furent doublés par un brun qui ressemblait beaucoup à Harry Potter et qui semblait très excité d’annoncer à sa famille que sa cousine Victoire fricotait avec un certain Teddy. Une furie blonde débarqua peu après, visiblement remontée contre le brun qui s’enfuit, et elle dut donc se rabattre sur Rose pour discuter, avec beaucoup d’animation. Le regard clair de Scorpius se posa donc sur un autre petit brun à qui Harry Potter venait de parler.
Albus, devina-t-il. Il décida d’aller le voir, alors que ses parents saluaient les différents membres du trio.
« Bonjour. Je suis Scorpius, Scorpius Malefoy. Ta famille est plutôt bruyante, c’est amusant », commenta-t-il, constatant par lui-même les différences d’éducation et de milieu qu’il avait entraperçu en discutant avec Rose.
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