Une lettre avec un paquet de photos, pour Viska [PV]

Bonjour Mademoiselle Viska Spingate


Voilà longtemps que je n’ai osé prendre la plume, je vous demande donc de vous montrer indulgente à mon égard. J’ignore toutefois si vous me connaissez, peut-être que Mademoiselle Ivalyana Van Cress Archibald à prit la peine de vous parler de ma personne, toutefois, si tel n’est pas le cas, je suis enchantée de me présenter à vous : Angélica Smith, je suis la grande-sœur d’Alexandre. Nous ne partageons pas le même, ce qui explique mon nom de famille, sachez toutefois, qu’il fut un mage important dans l’ordre du cœur pardonné et que sans son aide, Cily aurai ravagé Paris dans sa vie précédente. Soit, vous vous doutez bien que la raison de cette lettre n’est pas pour vous parler de ma personne.

Au début du mois d’Août 2017, les derniers membres de l’ordre, nous nous sommes rendu au tombeau repéré dans la demeure des neiges. La température peu amicale envers nous à rapidement montré une férocité qui nous a longuement retarder, mais cela ne nous a en rien stopper. Il nous fallut des longues heures de travail pour déneiger l’entrée du tombeau et installer notre campement. Notre objectif en ce lieu dangereux consistait à libérer Ivalyana de la présence de Cily. Une tâche dont nous ignorions l’ampleur, même après autant d’année de rechercher et de préparation.

La première salle n’eut en rien changé, aussi, vous trouverez des photos avec cette lettre. Vous pourrez admirer la grande de la pièce avoisinant les dix mètres de haut pour tout autant de large et s’étant sur une vingtaine vers le cœur de la montagne. La légère inclinaison nous à quelque peu surprise car, l’été venu, les eaux se glissent par de fin sillons jusqu’au profondeur des salles encore inconnues. Nous nous sommes donnez bien du mal à essayer d’ouvrir la seconde porte, alors qu’il suffit à Cily de poser sa main dessus pour que celle-ci s’écarte. Nous avions, jusqu’ici, pensé que ce tombeau était situé dans un endroit si froid pour empêcher l’être qu’il est de sans approcher. Comme l’erreur était idiote ! En progressant sous les yeux des statues faits de gemmes et de métaux précieux, il me vient à remarquer que les statues nous observaient. Ce qui se révéla être le cas quand brusquement Cily s’est effondrer dans un profond sommeil. La magie présente dans les ouvrages nous obligea à quitter la pièce sans parvenir à approcher l’endormi. Rassurez-vous, Cily se porte bien en ce moment même.

L’une des statues, la plus petite possédant votre visage s’est alors chargée de prendre le corps au sol pour ouvrir la troisième porte du fond. Je ne parviens à voir ce qu’il s’y cachait, mais rapidement la voix de notre protéger se fit entendre et les statues retournèrent à leur place. Nous découvrîmes en rejoignant Cily, qu’il venait d’activer un hiéroglyphe qu’il nous traduisit comme signifiant amitié ou proche. Il nous montra un second qui lui aurait signé notre arrêt de mort. Un dispositif des plus fascinant et troublant qui ponctua le fait que nous étions dans l’erreur sur ce tombeau, cette prison.

Soit, après trois autres salles où les pièges complexes mérites un regard plus approfondit, nous arrivâmes devant une porte au dimension improbable. Les deux battent en argent pur incrusté de rubis auraient pu laisser entrer un basilic. Il fut d’ailleurs semblable taille pour l’ouvrir à cause de son poids.

Avant de poursuivre, Mademoiselle Viska Spingate, il faut que je vous pose une question, dont je n’aurai pas la réponse tout de suite, mais il est important que vous la gardiez à l’esprit. Avez-vous, durant cette année et demi d’absence, sentit un changement concernant votre Cily ? Avez-vous vous même perçu une différence dans votre vie, votre manière de pensée, votre personne ? Des rêves vous sont-ils venus ?

Cela ne faisait pas plus de six mois que nous progressions de pièce en pièce et arrivé face à la porte d’argent, le doute ne fut plus présent. Ce tombeau n’était pas là pour empêcher Cily d’y pénétrer, ni même vous. Cet endroit, protégeait une tombe bien précise qui ne devait être approchée par personne d’autre que l’un de vous deux.

La pièce obscure, annoncée imposante par ses portes, se dévoila être étroite. Dans le fond et non au centre, ce trouvait une tombe fait de verre et de glace. Je remarquais rapidement que l’eau qui coulait contre mon pied suivait un chemin pour aller contourner la tombe. Des gouttes s’arrachaient à l’écoulement pour venir reconstruire le cercueil. Ceux qui ont créer cet endroit devaient connaître une magie depuis longtemps oublier. Un autre détail, non visuel et évident, fut rapidement remarqué : dans cette salle aux mauvaises proportions, la température était élevée : 20°c au moins, alors que dans la précédente il ne faisait pas plus d’un.

Alexandre lança un lumos et la splendeur du lieu prit une toute autre mesure. Les murs se trouvaient être parfaitement placé pour que la tombe soit au centre. Ce que nous avions prit pour des murs, ce n’était autre qu’un corps qui n’avait cessé de grandir durant toutes ses années. Un être vivant, emprisonné dans un profond sommeil, dont le souffle lent se fit à peine sentir. L’eau s’écoulait pour être diriger dans sa gueule. Comme si la chair du Basilic devait être sustenter alors qu’il ne pouvait mourir, puisqu’une partie de son âme se trouvait dans Mademoiselle Ivalyana.

Toutefois, Cily ne fut en rien intéressé par son corps d’origine, son regard et ses mains se trouvaient être posée sur le cercueil de verre. Le corps qui reposait là subissait, au premier abord, le même sortilège. Sauf que le morceau de lance plongé en plein torse nous prouvât qu’il n’en était rien. Je me souviens de la lourdeur des mots de Cil en affirmant que le temps fut venu de libérer son aimée, sa sœur, sa mère, la femme de son existence, la plus grande prêtresse qu’il eut connu. Aucun de nous n’eut le courage de le contre dire en pensant à ce qu’il pourrait vous arriver. Il s’en rendit compte de lui-même et nous demandât d’attendre de vous avoir contacté pour toucher à nouveau à la sépulture.

Vous vous doutez bien de la raison de mes questions à présent. Nous ne pouvons choisir à votre place de ce qu’il faut faire de ce corps. Toutefois, sachez que Cily a perdu connaissance en touchant son être d’origine. Nous avons d’abord paniqué, mais ni le Basilic ne s’est éveillé, ni Mademoiselle Ivalyana.

Enfin, jusqu’à il y a une deux semaines. Nous étions dans le campement à la première salle quand le bruit du mouvement nous parvient. On craignait de subir le regard mortel si nous restions trop proche. Il fut aussi plus simple d’aller chercher à manger sans devoir parcourir les cinq kilomètre de tunnel toutes les semaines. Et la santé, étonnement stable, de Mademoiselle Ivalyana nous inquiétait trop. Aucune magie de déplacement n’ayant la moindre efficacité dans les lieux, nous devions marcher.

En entendant du bruit, nous attendîmes avant d’aller voir. Ce fut une ombre imposante qui prit forme humaine en se bandant les yeux qui vient à nous. Cily en personne, nous salua en demandant comment allait donc son ancien ôte. Son attitude désinvolte nous stupéfia. Tout autant que son apparence des plus banale !

Hélas, Mademoiselle Ivalyana ne revient pas à elle le jour même. Il fallut que le Basilic se souvient d’un souvenir que la jeune femme, rusée, eut prit la peine d’effacer. Nous ignorons qui l’a jeté, ni même quand, mais le sortilège d’amnésie fut jeté sur un évènement qu’elle eut réaliser dans une prévision de la situation qui survient. Mademoiselle Ivalyana eut caché dans une montre de poche le fragment de son âme. Elle ne possédait pas le moyen de le faire seule, mais toutefois, cela expliquait la disparition de son être dans son propre corps. Vous comprenez bien qu’aucun d’entre nous n’étions au courant et que seul Cily pouvait accéder à un tel souvenir en brisant la magie. Un point particulier qui, sans aucun doute, posera des problèmes sur son existence à venir. Du moins, quand il se réveillera car, il s’est profondément endormi après avoir replace l’âme dans le corps d’origine. Par mesure de sécurité, l’un de nous le veille en ce moment même dans le tombeau, près de la prêtresse. Quand à Mademoiselle Ivalyana, elle se trouve être sous surveillance à l’hôpital. Un autre fait particulier persiste, ses souvenirs semblent avoir été modifier ou partiellement absent. Elle ne croit pas en la magie. Elle se souvient avoir été à Poudlard, mais c’était une école de Moldus dans ses esprits. Tout ce qui est lié à notre monde lui est soit absent, soit déformé. C’est pour cette raison que j’ai tardé à vous prévenir. Dans peu de temps, elle pourra quitter l’hôpital pour non-mage et nous ignorons si sa mémoire lui reviendra un jour. Toutefois, elle nous a fait savoir qu’elle aimerait vous revoir, vous et ses amis.

Mademoiselle Viska Spingate, j’aimerai m’aventurer à vous demander une réponse pour sa personne. Accepteriez-vous de la rencontrer ? De discuter, prudemment, avec elle après autant de temps ?

Je tiens aussi profiter de votre lien avec le Ministère pour formuler une demande concernant le tombeau. Je ne suis pas la mieux informée, mais il me semble important que l’endormi Cily le reste et que la prêtresse soit mise en sécurité le temps que vous décidiez quoi faire de ce corps. Les sortilèges présents dans le tombeau sont tous dissipés à cause de notre passage, bientôt la glace sera fondue.

Bien à vous,

Angélica Smith

Mademoiselle Viska Spingate,


J’ai le cœur lourd d’apprendre à quel point il fut difficile pour vous de surmonter la fin de votre scolarité. Bien que nous sachions que vous étiez en difficulté, nous ne pouvions vous venir en aide de la moindre manière. Peut-être aurai-je dû vous tenir informer plutôt de la situation ? Même si cela aurait pu vous permettre d’avoir des nouvelles, celles-ci n’auraient guère été apaisante à la vue de la tournure des évènements. Sachez toutefois, que si vous le désirez, les membres du corps pardonné seront toujours là pour vous aider.

Vous m’envoyez rassurée d’apprendre que votre identité même n’a en rien changée. En pénétrant le tombeau nous avions d’abord songer à vous demander de nous accompagner. Hors, une telle offre semblait aussi compliqué à mettre en pratique puisque nous ne pouvions assurer votre confort et sécurité. Le petit nombre restreint étant la première chose garantissant celle-ci. De plus, ce fut à la demande de Cily que nous nous refusâmes à vous en parler. Ce dernier vous connaissant, il a jugé bon de vous laisser à votre vie et de grandir par vous-même. Sans doute comptait-il sur cette vie antérieure pour prendre soin de votre personne si nécessaire. J’aime à croire qu’il vous faisait confiance en tout point pour que vous puissiez vous épanouir.

Vos rêves m’intriguent personnellement, mais je doute être la mieux placée pour vous demander de me les décrire.  Je ne suis point doué en interprétation de ce type, mais j’aime apprendre et étudier qui conque m’en offre la possibilité. Vous ne pouvez imaginer comme il m’est difficile de ne pas vous harceler de questions. Pour en revenir à ce que vous me dites, avez-vous déjà été en Egypte à cette époque ? Si ce n’est pas le cas, je pense que vous y découvrirez une autre face que le commun. Si vous vous y êtes rendue, j’aimerai entendre votre voyage et vos impressions. Je me souviens avoir conduit Mademoiselle Ivalyana au musée pour s’y promener avec Mademoiselle Reynolds. Tout se passa bien, jusqu’à la section exposant l’Egypte. Ce fut la première fois que Cily éveilla sa conscience, comme si les peintures et les statues lui rappelèrent qui il était.

Concernant le corps, et bien la logique voudrait que son état n’ait pas d’importance, toutefois, j’aime à croire que s’il fut protégé autant de temps ce n’est point sans raison. Nous aviserons plus tard, si vous ne jugez pas, comme vous le dites, pouvoir exprimer votre avis. Et bien que cela me chagrine concernant l’autre personne pouvant nous en parler, je pense que son soudain sommeil est une bonne chose. Ses capacités particulièrement dangereuses m’inspirent une terreur que je ne dissimule pas. Bien qu’il se soit toujours montré respectable et bienveillant, un doute persiste. Il reste un être millénaire dont nous ne connaissons que trop peu sur son caractère. Le récit de son vivant inscrit sur les murs du tombeau le décrivait comme violent, agressif, imprévisible et colérique. Des facettes bien sombre pour un être aussi puissant. Des facettes qui se sont montrées après avoir reprit son corps. Je peux imputer cela au soudain état de son ancien hôte, mais tout de même, vous auriez aussi été troublée par son comportement. Fait d’autant plus impactant que part les écris que nous possédons où bien souvent, c’est avec le sang et la violence qu’il gérât toutes choses. Il me semble donc plus judicieux de ne pas le réveiller. Peut-être que Cily ne se montrera plus aussi dangereux en présence de Mademoiselle Ivalyana, mais nous ignorons encore si elle se souvient de lui.

Voyez-vous, jusqu’ici, Mademoiselle Ivalyana a mentionné les prénoms de chacune de ses connaissances, mais pas un seul instant, elle n’a fait référence à Cily. Je viens à craindre qu’elle ne soit jamais en mesure de se souvenir de lui et que s’il l’apprenait cela le mettre dans une fureur sans précédent. Comprenez-vous mes craintes ? Elles sont partagées par les autres membres de l’ordre. Nous espérons que lors de vos retrouvailles avec Mademoiselle Ivalyana, vous puissiez aborder le sujet en douceur. Nous redoutons ce qu’il pourrait arriver à notre protégée de tel souvenir irait à l’encontre du sortilège qu’elle subit.

De plus, si Cily venait à se réveiller, nous aimerions que vous soyez présente. Votre visage et votre affection à son égard pourrait être la meilleure chose pour sa personne. Nous ne craignions en rien pour votre sécurité en sa présence, mais bien pour la nôtre et de celle de qui conque croiserait son chemin.

Nous sommes ravis que vous ayez communiqué pour nous au ministère. Je me rendrai en personne pour présenter les informations nécessaires et expliquer pleinement la situation. Je persiste à croire qu’il vaut mieux protéger le cercueil de la fonte de la glace et de garder Cily en sommeil, si toutefois une telle chose peut être possible. Après tout, il reste un Basilic. Ces derniers sont connus pour leur résistance à la magie.

Mademoiselle Ivalyana vous fait savoir qu’elle a terriblement envie de vous revoir. Depuis que je lui ai parlé de votre lettre, elle ne cesse de demander pour quitter immédiatement l’hôpital. Son enthousiasme fait plaisir à voir, même si le médecin juge plus prudent de la garder encore une semaine sous surveillance. Elle souffre d’un léger affaiblissement qui persiste sans raison apparente. Toutefois, cela ne devrait pas durer sur le long terme.

Je vous propose, si vos obligations vous le permettent, de venir pour sa sortie d’hôpital mercredi prochain. Elle ne se doute en rien de cette idée et je ne voudrai pas vous empêcher de vous retrouver plus que de raison.


Bien à vous,
Angélica Smith


PS : J’ai pris contact avec les parents de Mademoiselle Ivalyana et ils seront ravis de vous revoir.

Chère Viska,

Surtout, sache que cela fait un moment que je pense à toi. Je me suis réveillée dans une drôle de bâtisse faite dans la montagne et outre que je n’avais pas la moindre idée d’où je me trouvais, mon dernier souvenir juste avant c’était que nous venions de voir mes parents. Je pouvais presque sentir ta main dans la mienne tellement je la serrai fort ce jour-là. Et qu’est-ce qu’on eut bien rit du serveur qui dragua l’une de nous deux. Je continue à penser que tu lui tapais dans l’œil !  Ho bon sang ! Je suis totalement déboussolée. J’ai oublié tant de choses, tant de moment important et je sais que je ne pourrais probablement jamais m’en souvenir. C’est étrange, parce qu’une part de moi ne trouve pas ça effrayant du tout.

Si tu te poses la question, j’ai demandé à ma maman de te faire parvenir cette lettre. Angélica persista à dire que je devrais attendre d’avoir quitté l’hôpital. Comme elle est partie depuis deux jours, j’en profite pour t’écrire. J’ignore où tu te trouves, mais je suis certaine qu’on se verra bientôt. Cette vieille pie ne pourra jamais m’empêcher de voir ma sœur de cœur et d’âme ! Maman, il faut bien que je commence à l’appeler ainsi, ça me fait tout drôle, insiste pour que je ne quitte pas la chambre. Ce n’est pas évident. Je me bats tout le temps avec la télévision, je ne trouve rien d’intéressant dans les revues à ma disposition et mon téléphone est plus rebelle que jamais. Je vais avoir besoin de ton aide ou de celle de Vanellopé pour m’en sortir. Je ne me souvenais pas que j’étais aussi gauche avec la technologie.

J’ai réussi à convaincre mon père de me prêter un livre. Je n’eus aucun titre en particulier, mais il me trouva un truc sur des animaux fantastiques, je pense qu’il croit que j’aime la fantaisie. C’est un peu ridicule, je ne comprends pas trop le concept d’un dragon, mais bon. Ce ne sont que des idées folles dans un monde un peu fou. Le nom de l’auteur me dit pourtant quelque chose. Je dois être tombée dessus par le passé.

En fait, tout le monde semble perdu avec moi. Je n’aime pas ça. Ils me parlent comme si je risquais de disparaitre et je t’avoue que ce comportement me fait peur. J’aimerai tant qu’ils se montrent plus franc, mais je ne parviens pas à poser les questions. Je crains de demander. Et plus que tout, les réponses que je peux avoir. Mais en même temps, je sais qu’à toi je peux. Ska, je peux te demander de me raconter ce qu’il t’est arrivé après qu’on ait vu mes parents ? Je ne me souviens pas et je sais pourtant que c’est terriblement important. J’ai besoin de retrouver le fils du temps qui m’échappe. J’ai besoin… de simplement te lire. Savoir que tu vas bien.

L’école doit être finie pour toi. Qu’es-tu devenue ? Je me souviens que tu brillais en art-martiaux. Cette démonstration avec ton cousin me coupa le souffle. Je ne sais pas pourquoi j’y pense. Je t’ai toujours trouvée si forte et si courageuse. Je suis certaine que quoi qui te barre la route, tu l’exploses à coup de pied retourné ! Même si tu préférais la diplomatie, est-ce toujours le cas ? C’est étrange de poser toutes ces questions. Les écrire rend mon amnésie d’autant plus concrète et en même temps… J’ai l’impression que tout est à porté de main, mais pas des miennes. Ça n’a aucun sens, n’y pensons plus.

Vivement que je sorte de cet endroit. Je passe mon temps à observer le ciel en attendant que les heures passent. Le livre était bien trop court, mon père veut bien m’en apporter un autre dans l’après-midi. Je redouterai presque ce qu’il pourrait me prêter.

Est-ce que tu es encore en contact avec V ? Je ne sais pas où elle se trouve et maman me dit qu’elle ignore si elle arrivera à la joindre. J’aimerai la revoir aussi, mais toi d’abord. J’ai tant de choses à entendre. Tant à savoir sur ta nouvelle vie. Enfin, nouvelle pour moi ! Et si tu as le temps, bien sûr, je ne voudrai pas t’ennuyer. Le travail peut être si preneur. Je comprendrai que tu ais d’autre chose plus urgente.

Porte-toi bien, je pense à toi
Ivalyana.



Mademoiselle Viska,

Je tarde à vous contacter pour des raisons délicates. Grâce à votre parole, je pus sans mal avoir un rendez-vous urgent au ministère. Ce fut ainsi accompagnée en parfaite connaissance de la situation que je suis retournée au tombeau avec un groupe de sorciers de confiances. J’ai hélas, une bien étrange nouvelle à vous informer. En arrivant dans la dernière chambre, sans avoir rencontré mon ami et gardien du lieu, nous découvrîmes celui-ci inconscient et oublietté. Le cercueil contenant la dépouille de la prêtresse ne se trouvait plus sur place. Les membres du ministère ont insisté pour que je garde la nouvelle sous silence. Ils devaient craindre à un espion dans les rangs de l’ordre, sauf que hormis mon ami et son épouse, tous les autres sont mes parents directs. Je pense qu’ils redoutaient que quelqu’un lise nos correspondances. De ce fait, j’ai dû passer ces derniers jours sans vous tenir informée de la situation.

Oyez rassurée, Cily dormait toujours à point fermé et nous n’avons rien remarqué d’étrange. Je redoutais son réveil avec toute l’agitation présente, mais il se trouve désormais en lieu sûr. On m’a assuré que vous pouvez aller le voir quand bon vous semble. J’ignore où il se trouve et je pense que c’est mieux ainsi. Cet être m’a toujours fait ressentir une peur que vous avez certainement remarqué. Je compte chasser après le voleur avec un membre du ministère qui veut bien de ma présence. Il n’apprécie guère que je me cache sous du polynectar, mais je n’ai pas montré mon visage depuis tant d’année que je ne suis même pas certaine de m’en souvenir. Il vaut mieux éviter les mauvaises surprises ! Je plaise, bien entendu.

Je suis soulagée que vous preniez les choses du meilleur côté qu’il soit. Mademoiselle Ivalyana se porte bien, même si je l’ai plus d’une fois vue marcher en fixant le vide. Je pense qu’elle s’ennuie pour le moment, mais l’idée de sortir la fait sourire. J’ai moi-même hâte de la savoir enfin chez elle. Tout du moins, enfin chez ses parents. Ma sœur compte rester quelque temps avec les Van Cress, elle veut les protéger et je lui en suis reconnaissante. Je ne pourrais en faire autant, comme il était initialement prévu.  Et je tiens à ce que vous gardez votre quotidien bien en place. Si celui-ci vous a aidé par le passé, il le fait encore actuellement. Avoir des habitudes n’est pas toujours bon, mais cela permet de garder l’esprit claire et de sentir la terre sous ses pieds. C’est d’autant plus important pour vous avez les difficultés que vous affrontâmes.

Vos rêves m’intriguent. Je ne le cacherais pas, si je le pouvais, je vous proposerais de les analyser et même d’y plonger éveiller dedans. Je pourrais vous aider à retracer un passé que votre conscience actuelle n’a pas. Toutefois, bien que très curieuse, je dois aussi vous le déconseiller. J’ai déjà vu des personnes très douces devenir assoiffé de violence. Le savoir n’est pas toujours la meilleure des choses et les ignorants sont souvent plus heureux. Je reviens donc sur mon conseille de visiter ce pays d’un ancien temps. La vie passée de la prêtresse fut pénible, douloureuse et triste. Elle ne méritait pas ce qu’il lui arriva et vous ne méritez pas de le revivre. Ces dernières années furent bien assez dure ainsi. Sachez juste qu’elle s’est sacrifiée pour protéger ce qu’elle jugeait être juste. Son acte héroïque fut la preuve d’une bonté infinie malgré une vie de souffrance. Elle ne trouva que brièvement le bonheur et son plus grand don est son cœur généreux. De ce que je sais, vous possédez le même. Prenez en soin. Prenez soin de vous.

Quant à notre protégée, il semblerait qu’elle ait beaucoup de questions, mais qu’elle se refuse de les dire. Une infirmière m’a appris qu’elle avait trouvé Mademoiselle Ivalyana marchant dans les couloirs dans un somnambulisme profond. Elle cherchait après de la Vanille. J’ignore ce que cela signifie, mais cela vous parlera peut-être ? A son réveille, elle ne se souvient même pas avoir quitté son lit. Le médecin pense que son cerveau essaye de se souvenir sans y parvenir. Bien sûr, il ignore tout de la magie. Par sécurité et dès que nous avons remarqué qu’elle ne parvenait pas à se souvenir de notre monde, nous l’avons conduite à un hôpital moldu. Je vous ajoute l’adresse en bas de la page.

Je pense que je ne serai pas présente pour mercredi, mais je n’aurai pas à l’être si vous vous y trouvez. Mademoiselle Ivalyana ignore tout de nos échanges. Je doute qu’elle parvienne à contacter un seul de ses amis de Poudlard sans avoir recours à un hibou. Ne craignez pas de la contacter, Elisabeth et Alexandre lui remettront vos lettres. Vous pouvez aussi assurer à Mademoiselle Reynolds qu’elle peut la contacter et tout lui dire. Alexandre m’a, à plusieurs repris, assuré que la jeune femme est digne de confiance. Hélas, je garde ancré en moi mes préjugés sur les sang-mêlés. Je suis trop âgée pour changer d’avis, mais si vous vous portez garant pour elle, alors cela me suffit.

Maintenant que j’y pense, la montre qui contenait l’âme de Mademoiselle Ivalyana est toujours en sa possession. Elle ne sait dire d’où elle la possède. Aucun de nous ne lui avions remarqué un tel objet. Le lui avez-vous vu ? Cela m’intrigue particulièrement. Comment et à quel moment aurait-elle réussi à dissimuler la dernière partie d’elle-même en prévision d’une telle situation ? Je vous en demande peut-être beaucoup trop, mais si vous pouviez essayer de lui poser la question. Elle ne parvient pas à communiquer normalement avec nous, pas même ses parents. Je redoute qu’elle se referme sur elle-même et qu’elle se reproche son amnésie. Même s’il serait pire qu’elle juge bon de ne pas essayer de se souvenir et de simplement recommencer sa vie. C’est aussi pour cette raison que je vous ai contacté. Celle qu’elle était existe toujours, même si elle a cette rupture. Vous étiez trop proche l’une de l’autre pour que tout s’arrête aussi brusquement alors qu’enfin : elle est libre.

Soit, je compte sans doute trop sur vous. Ce n’est pas juste, vous êtes si jeune. Ma sœur recevra votre prochaine lettre. J’espère que vous comprenez que je ne puisse plus communiquer pendant un temps, mais soyez assuré qu’elle sait déjà tout ce dont je vous ai parlée.

Bien à vous,
Angélica Smith.

Réponse du 5 novembre 2018

Chère Ivalyana,

Ma douce, ma chère, ma tendre Iva’. Tu sais que je t’aime comme une sœur (ou peut-être ne t’en souviens-tu pas?), aussi ai-je accueilli cette lettre écrite de tes mains avec encore plus de joie que celle m’annonçant ton réveil ! Moi aussi, je me souviens du jour où nous avons rendu visite à tes parents. Cette rencontre avait été très émouvante, et nous nous étions bien amusée ensuite. Ensemble, nous sommes plus fortes.

Heureusement que ta maman peut m’écrire… il s’est passé beaucoup de choses en ton absence, mais je préfère ne pas t’en parler par écrit. Je devrais normalement venir te voir après demain, mais tu auras eu ma lettre d’ici-là. Concernant la technologie, je ne doute pas que V sera ravie de pouvoir tout t’enseigner : c’est une vraie geek !

Actuellement, je vis à Londres. C’est une ville sans trop de mauvais souvenirs où tout me reste à construire, j’aime cette sensation ! Étant plus chanceuse dans le travail qu’en amour (c’est le karma…), je me suis très vite adaptée à ma formation pour devenir policière. Ma réputation m’ayant précédée, mes camarades se méfient un peu de moi, mais cela me convient car je me concentre sur mon objectif. J’ai toujours rêvé d’aider à maintenir la justice, à mon échelle évidemment. Je suis contente d’atteindre enfin mon but !

Pour ce qui m’est arrivé après ton dernier souvenir… je ne sais pas ce que je peux te dire ou non donc pardonne-moi si j’en reste à des considérations assez personnelles. Après notre visite chez tes parents, j’ai continué pendant un temps à fréquenter Flynn. J’étais un peu amoureuse de lui mais je n’ai pas été surprise quand il a mis fin à notre relation à la fin de l’année scolaire. Il a toujours été moins « conventionnel » que moi en amour : sous mes dehors libérés, je suis une midinette, il nous faut en convenir. J’ai été triste quelques temps, mais à cette période, le chagrin était mon pain ordinaire. On ne peut pas dire que j’ai beaucoup vu la différence avec l’été précédent. Mais avec du temps et une bonne thérapie, les douleurs des années précédentes se sont faites moins fréquentes, moins intenses. Ma dernière année à l’école s’est passé dans un calme relatif bien que peut-être un peu plus solitaire que ce à quoi j’étais habituée. Puis, je suis enfin sortie de là. Un énorme soulagement de laisser cet endroit derrière moi et, surtout, un vrai plaisir de pouvoir de nouveau passer tout mon temps libre avec mes deux chiens André et Oscar. Bien sûr, André était avec moi sur les derniers temps à l’école, pour m’aider à gérer mon stress, mais Oscar m’y manquait. Nous vivons tous les trois à Londres, en colocation avec Prudence – qui se méfie un peu de la bave, mais sinon ça se passe bien !

Concernant V, je l’ai contactée pour toi. Je te joins son adresse, tu peux lui écrire si tu veux. Comme d’habitude, elle est dé-bor-dée ! J’aime bien la taquiner à ce sujet. En ce moment, elle est blonde, mais elle hésite à se faire les cheveux bleus. Bref, elle est égale à elle-même comme tu peux le constater. Je ne sais pas si tu savais qu’elle était sortie avec Thomé ? Mais comme il a un an de moins qu’elle, ils ne peuvent plus se voir en ce moment… et comme avec V, côté sentiment, un rien est un frein… parfois je m’inquiète un peu pour elle. Tu la connais, elle refuse de discuter de ça. Mystère et boule de gomme !

Je t’envoie un roman sentimental célèbre, tu y trouveras aussi des sorciers, mais ce n’est pas le thème principal du livre. J’espère qu’il te plaira.

D’ici à ce qu’on se voit, je t’embrasse tendrement,
Viska.

(c) princessecapricieuse

*******

Réponse du 5 novembre 2018

Madame Smith (ou sa sœur?),

quand vous parlez de la dépouille, vous parlez… de mon corps ? Vous voulez dire qu’il a disparu ? Mais… comment est-ce possible ? Et, surtout, pourquoi ? Il ne leur sert à rien ! Il n’a… aucun pouvoir magique, aucun intérêt… sauf pour Cily le Serpent, éventuellement, et encore. Jamais il ne profanerait la tombe de sa sœur, ma tombe !

Je ne vous cache pas que je suis troublée. Par instant, j’ai l’impression que c’est elle qui écrit, comme si nos deux personnalités se brouillaient. Ce doit être le choc de la nouvelle. Je la comprends. Se faire voler son propre corps…

… Excusez-moi pour ce début décousu, j’ai laissé ma plume quelques minutes pour me remettre. Je suis heureuse que Cily le Serpent soit en sécurité, mon frère mérite de se reposer dans le calme, loin des voleurs et des pilleurs de tombe ! Je demanderai sûrement à le voir, je dois vérifier son état de mes yeux. Vous savez combien il compte – comptera toujours – pour mon ancien moi. Et pour ma propre personne, bien que ce soit une affection un peu différente. Plus proche de ce que je ressens pour Iva’.

J’aimerais savoir comment s’organise la vie pour Iva’ au vu des derniers agissements de MS. Elle est sûrement immunisé au vu du mal qui la frappe, quant à ses parents, étant cracmol ils ne sont pas touchés non plus. Mais cela pose forcément des difficultés, n’est-ce pas ? Car comment lui faire croire au monde magique quand la majorité de la planète – soit tous les moldus – ne peuvent plus le voir, le toucher, l’entendre… Même si nous le montrions à Iva’, pour lui prouver qu’il existe, ne penserait-elle pas qu’elle hallucine ? Je suis inquiète sur la manière d’aborder cette question avec elle.

Pour ce qui est de l’Egypte, je ne sais pas si j’aurais le temps ou l’occasion d’y aller. Par ailleurs, ce n’est pas un voyage que je me vois entreprendre seule. Si des mauvais souvenirs remontaient à la surface… je crains de ne pas pouvoir les gérer sans soutien. Or, mes amis ont leur travail, leur vie, et ma mère est, comme vous le savez sans doute, une moldue. Le manque d’Ivalyana se fait d’autant plus ressentir dans ce genre de période…

En revanche, concernant la vanille, je peux vous apporter la réponse : il s’agit de mon parfum. Je sens la vanille depuis… presque toujours. Autrement dit, elle me cherche. Ce qui tombe bien, en un sens, puisque vous m’avez retrouvé et elle aussi, incidemment.

J’ai parlé à Vanellope. En poste restante, elle peut recevoir du courrier d’Iva en passant par la voie moldue. C’est juste plus long, même avec un plis envoyé en express. V a toute ma confiance, ainsi que celle d’Ivalyana, et des deux Cily.

Je ne saurais pas vous répondre pour la montre mais il lui ressemblerait assez bien d’avoir fait des recherches en amont pour nous protéger tous d’un fait ou d’une vérité accablante. Ivalyana et Cily étaient tellement en colère après moi quand je me faisais du mal… ils ont toujours eu cet instinct de protection. Peut-être que je me trompe, que ses motivations sont ailleurs, mais c’est pour l’heure la seule explication qui me vienne.

Mais nous allons renouer ses liens, au moins avec V et moi, et peut-être qu’un déclic se fera… on ne peut que l’espérer. Si tout va bien, je verrai Iva’ dans deux jours.

Respectueusement,
Viska Spingate.

(c) princessecapricieuse