Fragile existence [Libre]

Quand on a 15 ans et qu'on est aussi fleur bleu que Megan, on rêve à beaucoup de choses très différentes. On veut l'amour, la reconnaissance, le bonheur, la richesse... Et parmi tout ces voeux, celui qui l'emporte toujours c'est le premier cité, l'amour. Mais Megan n'avait aucun succès, elle le savait bien. Elle n'avait dans sa vie embrassé que deux garçons, elle avait forcé l'un et le second l'avait forcé elle, triste monde que celui ci... Elle cherchait d'ailleurs à voir son tortionnaire (l'usage de ce terme est ironique hein), assise dans un coin des sous sols, près de la maison Serpentard. Elle se faisait toute petite parce qu'elle avait un peu peur des personnes autres que son meilleur ami provenant de cette maison de barbare. Ils n'étaient pas humain ces gens là ! Déjà les filles étaient toutes des pimbêches avec des fringues hors de prix et les garçons se partageaient en deux groupes, les beaux gosses et les suiveurs débiles et moches. Une belle brochette de méchants qui se feraient tous un sacré plaisir de manger la poufsouffle timide qu'elle était. Y compris les suiveurs en fait, parce que Megan faisait tout sauf peur. Plus petite que la moyenne, très fine au niveau des articulations et des mains mais potelée en règle générale, blonde et le visage rêveur... Oui, vraiment, elle ne gagnerait jamais le titre de terreur. Par contre elle était toujours facilement terrorisée... On ne fait pas aller la vie comme on veut, c'est elle qui nous mène comme elle va. Souvent elle avait entendu sa mère dire ça après une déception professionnel et elle l'avait retenu bien qu'elle n'en comprenne pas toujours le sens.

Fixant sa montre tristement, elle se demanda si elle arriverais à voir Christian. Elle aurait eu besoin de parler à quelqu'un, qu'il lui dise qu'elle valait quelque chose et qu'il fallait qu'elle s'accroche... Mais que peut on devenir quand tout nos rêves nous semble impossible, bien trop lointain pour être réalisable ? Elle n'avait qu'un don et c'était pour le dessin, pour tout le reste elle était moyenne. Moyennement jolie, moyennement intelligente, moyennement bien habillée, moyennement riche (ou moyennement pauvre, ça dépendait qui se posait la question)... Elle aimerait bien être autre chose que "ça" mais ignorait comment y parvenir. Elle n'était pas comme Christian qui ignorait tout avis que l'on pouvait avoir sur lui, elle avait envie, besoin même, d'être aimée, acceptée, et il semblait que cela soit beaucoup demandé. Pauvre Megan... si seule... et si triste... Qui pouvait l’aider ? Même son meilleur ami semblait l’avoir abandonné à son triste sort ! Elle était certaine qu’il avait une bonne raison de ne pas sortir de sa salle commune, en fait, il était même normal qu’il n’en sorte pas, il ne savait pas qu’elle était là à l’attendre, mais elle avait eu un espoir fou et délirant, elle s’était dit que peut être… Mais non. Et il lui fallait rester seule dans l’obscurité des cachots et la noirceur de ses sentiments.

[502 mots]

*

Notre petite fille était en marche dans les cachots pour retrouver son amie Myrielle. Une pouffy et une serpy amies ? Ne vous étranglez pas avec votre soupe, messieurs dames, c’est tout à fait normal. Et qui a dit que cela devait être interdit, d’ailleurs ? Bref, les faits étaient tels, et c’était bien comme ça.

Wendy n’avait pas quitté le pendentif qu’elle lui avait offert l’année dernière. Elle en prenait encore plus soin, car cela avait été le premier objet qu’on lui avait offert à l’école, hormis les livres et les photos. Et ce n’était pas n’importe quel objet, puisque Myrielle lui avait assuré qu’elle avait un pendentif identique lié au sien, qui lui permettrait de sentir si notre petite fille avait besoin d’aide. Pas que cela soit vraiment une nécessité, Wendy n’était pas du genre à s’attirer les ennuis, mais il faisait toujours un bijou à arborer dans les couloirs. Ceux qui savaient ce qu’il représentait louchait bizarrement dessus, mais heureusement peu le savaient, et les regards louches étaient surtout axés sur le fait qu’il détonnait avec sa tenue vestimentaire, styles aux antipodes l’un de l’autre : le pendentif rappelait plus Myrielle et sa tendance gothique, alors que Wendy arborait des tenues plus colorées et gamines (Elle avait passé son été avec ses différents t-shirt Mickey Mouse acheté à Disney Land Paris lorsque la famille était allée passer un week-end en famille là-bas.)

Bref ! L’enfant était maintenant vêtue assez légèrement. Elle avait d’ailleurs pas mal changé durant l’été, son corps avait décidé qu’il était temps de muer, et la voila qui arborait déjà une poitrine plus que satisfaisante pour son âge. Elle avait aussi gagné pas mal de centimètres et s’était assez affinée, ce qui rendait la jeune fille physiquement plus âgée qu’elle ne l’était en réalité. Elle avait dû à regret se séparer de la plus grosse partie de sa garde-robe préférée, dont la robe qu’elle avait reçue l’année dernière, pour son anniversaire, de la part de son amie. Elle avait versé une larme. Et ne savait même pas comment l’annoncer à la couturière justement. Elle ne venait pas spécialement pour le lui dire, en fait, mais surtout pour dire bonjour, et raconter un peu ses vacances… Le blabla habituel. Puis si Myrielle n’en avait rien à faire, Wendy comptait sur elle pour le lui dire franchement et embrayer sur un autre sujet. Puis cela serait peut-être aussi l’occasion pour la petite Poufsouffle de revoir l’oiseau de proie, Préciosa. Elle lui avait aussi manqué pendant les vacances. Et elle avait hâte de les revoir toutes les deux.

Dans les cachots, Wendy avançait plutôt insouciante. Les Serpentard en général ne lui faisaient pas trop peur. Plutôt elle les snobait gentiment, pendant qu’ils l’ignoraient superbement. Et tout allait bien pour tout le monde. C’est là qu’elle aperçu une jeune fille, cachée dans le noir. Ne distinguant pas vraiment qui c’était, ni de quelle maison elle était, Wendy s’avança vers elle, et posa sa main sur son épaule. « Salut, tu as besoin d’aide ? Que fais-tu dans le noir ? Tu attends quelqu’un peut-être ? » Questions un peu rhétoriques, nous vous l’accordons… Et puis Wendy était trop occupée à noter le parallèle avec sa rencontre avec Myrielle, celle qui avait scellé leur amitié, pour songer à se présenter elle-même d’abord. Après tout, une Poufsouffle chez les vert et argent, c’était déjà bizarre en soi (même si Wendy ne s’en souciait guère) mais vous et moi savons que nous avons là deux beaux spécimens de l’espèce des blaireaux, perdus dans les couloirs remplis de serpents !

[598 mots]

*

Toute plongée comme elle l'était dans ses pensée, Megan n'entendit pas Wendy approcher. D'ailleurs comment l'aurait elle pu ? Même si elle avait entendu du bruit elle n'aurait jamais imaginé que cela soit une Poufsouffle qui arrivait. Les Serpents et les Blaireaux n'étaient pas tous si bons amis qu'elle l'était avec Christian. Encore que les Poufsouffles étaient la maison des tolérants ce qui permettait globalement à tout le monde d'accepter plus facilement les défauts des Serpentards. Christian par exemple était un ours mal léché et il fallait un peu de patience pour le supporter ! Il ne parlait jamais franchement, il fallait toujours tout deviner... Il n'y avait que par écrit qu'il était à l'aise. Il lui avait écrit plusieurs poèmes adorables d'ailleurs... Quand il écrivait il était tout à fait quelqu'un d'autre, un peu comme elle quand elle dessinait. Elle se rappelait cependant encore avec un peu de dégoût du baiser qu'il lui avait donné... ce n'était même pas un baiser furtif comme celui qu'elle avait donné à Jo, non, c'était bien pire que ça. C'était un vrai baiser, profond, mais dégoûtant. Elle voyait tout à fait Christian comme un grand frère et elle avait eu du mal à se remettre de ça même si il l'avait fait en partie pour la faire taire. Globalement ça c'était passé comme ça : elle essayait de le raisonner et quand il lui avait dit qu'elle ne pouvait pas comprendre, elle lui avait répondu qu'elle avait aussi une famille nombreuse et imparfaite mais qu'elle les aimait quand même "elle" et là, de colère, il lui dit qu'elle ne comprenait pas ce que ça faisait de se sentir trahit et il l'avait embrassé. Ba elle avait tout de suite vachement mieux compris d'un coup, effectivement ! Elle s'était sentie sale sur le moment, juste avant de réaliser qu'objectivement il n'y avait pas de raison. Elle le voyait comme un frère mais il ne l'était pas. Cette idée l'avait aussitôt rassurée et elle avait pu aider Christian à s'en sortir. Mais qui l'avait aidé elle, hein ? Personne ne s'intéressait à la pauvre petite Megan, et ça quoi qu'en pense Katheline qui jalousait ses rapports avec leur préfet...

Mais revenons à Wendy qui attendait une réponse. Levant son petit visage timide et triste, Megan regarda de ses yeux de couleurs disparates la jeune indienne. Elle la reconnu aussitôt, Megan était la mieux renseignée de tout le château sur ses habitants ! "Oh Wendy ! C'est... C'est moi, Megan Jones." Elles avaient été ensemble à la fête des Poufsouffles chez Alex, ça lui reviendrais sûrement à la longue. "Je... je voulais voir mon meilleur ami... mais... il ne sait pas que je suis là..." Elle se sentait affreusement bête mais peu importait. "Et toi ? Qu'est ce que tu fais dans le couloir de la mort ?" oui c'est vrai ça, il fallait être à peu près aussi esseulée ou fou qu'elle pour chercher à voir des Serpentards non ? non ? Ba peut être pas alors, mais en tout cas la question méritait d’être posé !

[512 mots]

*

Ah Megan… Megan ? Megan… Ca sonnait une cloche lointaine dans les pensées de Wendy, mais pas assez pour éclairer les sombres lumières de son esprit. Il faut dire aussi que dans cet endroit, il était difficile déjà de voir où on posait le pied, alors pouvoir voir ses pensées !

« Megan, oui, excuses-moi, je ne t’avais pas reconnue, dans le noir » C’était un petit mensonge. Pas très fière, Wendy savait pourtant qu’elle avait entendu le nom quelque part, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Tant pis. Alors pour cacher son malaise, elle sourit à la jeune fille.

« euh… Je suis venue voir une amie à moi. Ce n’est pas ma meilleure amie, ou peut-être pas encore, mais je l’aime beaucoup. Elle m’a fait déjà plein de cadeau, et elle a un oiseau dans le parc qui est merveilleux. C’est Myrielle Symphonie, peut-être que tu la connais ? » Ayé, la machine était lancée, Wendy allait commencer à blablater sur tous et n’importe quel sujet. Il suffisait de rien, mais ça pouvait devenir terrible. « Elle m’a offert ce pendentif, que je garde toujours sur moi, et une robe, mais je ne peux plus la mettre, j’ai trop grandi pendant l’été » bougonna-t-elle. « C’est une merveilleuse couturière » informa-t-elle en hochant vigoureusement la tête. « Et Préciosa est un faucon crécerelle. Je n’ai pas le droit de la toucher, en fait, personne ne peut, mais on peut la caresser avec une plume, c’est presque pareil ! » Information importante, n’est-il pas, en un lieu pareil ? « Oh et puis, elle est très discrète, mais je sais que même si je ne comprends pas tout ce qu’elle me dit, elle sait qu’elle peut me parler de tout, je ne répèterai pas ce qu’elle ne veut pas qu’on sache. » déclara-t-elle fièrement, mais quand même en gardant la voix basse.

« C’est amusant » finit-elle par dire, à moitié en rigolant « Ton meilleur ami, c’est qui ? Je le connais ? C’est un peu bizarre, comme lieu de rendez-vous, les cachots, non ? (regardez qui parle ! Oo) Surtout s’il ne sait pas que tu es venue. Il est de Serpentard aussi, c’est ça ? Il est gentil ? » les questions fusent et ne se ressemblent pas. En même temps, il fallait s’y attendre, c’était Wendy, et comme c’était la rentrée, elle était en forme.

« Tu vas bien ? » s’étonna-t-elle un instant (enfin) « Pourquoi tu n’as pas prévenu ton ami que tu venais au fait ? Tu ne sais pas si tu veux le voir en fait ? Désolée, j’en demande trop. Je suis trop curieuse, c’est mon défaut. Et je parle trop aussi, c’est aussi mon défaut. Pardon » s’excusa-t-elle en tirant la langue et en faisant un clin d’œil entendu à la demoiselle cachée devant elle.

« Puisque tu es là, tu devrais le voir, ton meilleur ami. Tu veux que je lui dise que tu es là ? Ou que je demande à quelqu’un d’aller le chercher ? » Proposa-t-elle à Megan, pour l’aider à se décider. Mais peut-être Megan ne voulait-elle pas se décider, justement.

[522 mots]

*527

Oui, Megan connaissait Myrielle. Elle était dans sa classe et elle était amie avec le préfet des Poufsouffles. En revanche la petite blonde se doutait que la rousse, elle, ne savait même pas qu'elle existait. Elle s'étonnait que l'une de ses camarades plus jeune ait de telles fréquentations, elle ne s'y attendait pas. Comme quoi, il n'y avait vraiment pas de justices en ce monde, Wendy avait quelques années de moins et elle était déjà dans les castes populaires ! La jolie fille cacha son amertume qu'elle mit sur le compte de son humeur et répondit de sa petite voix "Oui, je la connais, on est dans la même classe et elle ne passe pas inaperçu." Cela étant, c'était aussi un peu rassurant de constater qu'elle n'était pas la seule à avoir un ami à Serpentard, elle n'était pas si anormale que ça finalement, et les serpents étaient "vraiment" des êtres humains... aussi bizarre que cela puisse être. Comme Wendy parlait d'une robe dans laquelle elle ne rentrait plus et que Myrielle lui avait faites, Megan la rassura, c'était un instinct Poufsouffle de réagir ainsi "Ne t'inquiete pas, elle t'en fera sûrement une autre..." Incurable ces Poufsouffles ! Et ce n'est pas Myrielle qui dirait le contraire !

Maintenant il s'agissait de répondre aux (multiples) questions de Wendy à propos de Christian. Elle ne savait pas trop par quoi commencer, mais elle enchaîna quand même. "Tu dois pas le connaître, il est assez discret et plus vieux que moi. Il s'apelle Christian Montgomery, il est en sixième année, à Serpentard. Je voulais le voir..."

Et elle ne pu pas continuer, elle ne savait pas comment expliquer ce qu'elle avait voulu dire à son ami. Lui, il comprennait sans qu'elle ait besoin de parler, c'était pour ça qu'elle l'adorait... "Je voulais le voir, parce qu'il est mon meilleur ami et que je voulais lui parler de quelque chose, mais j'ai peur de le déranger. Il travaille beaucoup pour un serpentard. Je n'aurais pas dû venir mais je..." Et encore une fois, elle s'interrompit. Elle n'avait pas envie de pleurer, sa voix était clair, mais on sentait un certain trouble chez elle. Elle ne savait pas mettre de mots sur son mal être, elle se sentait juste... inutile, tout simplement.

A la remarque « elle ne passe pas inaperçu » Wendy se mit à rire. En effet, il était de notoriété publique que Myrielle avait des dons particuliers au combat, elle portait des robes et des corsets qui mettaient ses formes d’adolescente très en valeur, elle n’avait pour ainsi dire aucune pudeur d’ailleurs, elle était bien la seule de l’école à avoir un faucon pour animal de compagnie quand tous les autres élèves se contentaient d’un chat ou d’une grenouille, voire d’une chouette pour les plus chanceux. Puis elle avait une teinture de cheveux à faire pâlir tous les flambeaux des couloirs… Bref, c’était vraiment une fille populaire.

Mais croyez-vous vraiment que c’était à toutes ces choses, que Wendy pensait ? Vous vous fourrez donc le doigt dans l’œil en faisant deux fois le tour de vos omoplates, mes grands ! Que nenni ! Vous ne la connaissez pas encore assez pour savoir que ce à quoi pense l’indienne… C’est que Myrielle fait ses propres fringues toute seule ? Et ben ouais… Détail qui tue, mais en même temps, n’est pas Poufsouffle qui veut !

Bref ! Wendy en était là, et sans donner de raison à son rire, elle approuva Megan la timide « C’est vrai qu’elle est très visible. Moi j’aime bien. » Puis elle réalisa un truc : Megan avait bien précisé qu’elles étaient dans la même classe ? Ben pourtant, on ne dirait pas… Elle détailla un peu plus la Poufsouffle cachée dans l’ombre pour essayer de mieux la comparer à son amie vert et argent… Megan faisait plus fillette quand même non ? Bon en même temps, Wendy et l’observation, hein… Elle ne plissa pas les yeux longtemps, et sourit à l’idée que même cette demoiselle qui connaissait la protégée des serpents que de nue, puisse déjà affirmer qu’elle accepterait volontiers de lui refaire une garde-robe… Pas que ça urge, mais un peu quand même ! (Allez, bosse, esclave ! Mwahaha ! #PAFF#)

Lorsque la conversation s’orienta sur l’ami que Megan souhaitait voir, tout en se cachant dans l’ombre, la petite demoiselle reprit son sérieux, et le doigt sur le menton, elle répondit
« Ah ben non je le connais pas… (#re-PAFF#) Ca me dit même rien du tout. Mais si il est déjà en sixième année, y’a sûrement d’autres gens qui le connaissent, ‘suffit de demander ! » Avait-elle conclu, le doigt en l’air, comme un prof de math trop fier de sa démonstration incompréhensible au tableau. « Tu lui as dit au moins que tu venais le voir ? Vous vous êtes donné rendez-vous dans le noir pour quoi ? » Partie du principe que lorsqu’on veut voir quelqu’un d’à peu près inaccessible on le prévient, Wendy n’imaginait même pas une seconde que cela soit possible que Megan soit trop timide pour l’avoir omis, la question était purement rhétorique. « Puis si c’est ton ami, tu le dérange jamais ! Sinon ce n’est pas un ami ! » Un peu simpliste comme raisonnement, mais tellement Wendy-ien, n’est-ce pas ? Puis embrayant sans reprendre son souffle sur un détail (encore !) elle demanda « Pourquoi tu dis qu’il travaille beaucoup pour un Serpentard ? Ils ne travaillent pas bien les Serpentard ? » Dans la famille des Ragots-en-folie, je veux Wendy ! Bonne pioche ! #re-re-PAFF#

« Allez, allez, Mo-Ti-Va-Tion, tu vas pas avoir fait le chemin jusqu’ici pour rester dans un coin à attendre qu’il sorte pas te voir, hein ! Bouge-bouge-bouge ! Si tas un truc à lui dire, c’est que c’est important, alors faut aller lui dire ! Tu veux que j’appelle à ta place, peut-être ? » En ce moment, Wendy ne pensait qu’à rendre service… Et elle ne se serait pas faite prier pour hurler au dénommé Montgomery qu’il avait sa copine dehors, non mais des fois ! Même qu’elle aurait osé aller le chercher par la peau des fesses, si y’avait besoin. Comment ça, pas déterminés les Poufsouffle ? Vous n’avez encore rien vu !

[quelque chose comme 661 mots ]

§§§ 667

Megan écoutait le débit de parole impressionnant de sa camarade de Poufsouffle, elle était hum… incroyable ? En tout cas il était très difficile pour l’esprit embrumé de la jeune Poufsouffle de suivre la jeune fille. Elle enchaînait ses questions et ses idées à une telle vitesse ! Tout bien compter, Megan se demandait même comment faisait Myrielle pour être amie avec alors que la rousse Serpentard semblait si peu patiente ! Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences. Cela étant, Megan aussi pouvait parler beaucoup, mais uniquement quand elle était nerveuse, là elle se sentait plutôt raplapla…

« Non, il ne le sait pas, je suis venue ici sur un coup de tête parce que j’en avais marre d’être dans la salle commune, là bas il y avait ma sœur et je n’avais pas envie de la voir… » Jennyfer Jones était la sœur aînée de Megan et elle avait généralement plein de bonnes intentions envers sa petite sœur mais ses idées étaient globalement un peu trop… génante. En gros, quand Jenny n’ignorait pas sa cadette, elle était très envahissante. En plus elles traînaient toutes en meute comme des louves cherchant une gentille victime plus jeune pour s’amuser. Ce n’était jamais méchant, non, mais la personne tournée en ridicule trouvait ça beaucoup moins drôle qu’elles.

« On s’est pas donné rendez vous et je voulais juste lui parler… enfin… pour qu’il me console. Ou quelque chose comme ça, honnêtement je ne sais pas bien ce que je veux. » C’était bien ça le problème, car sinon elle aurait pu lui envoyer un hiboux de l’école mais là, non, car elle n’était pas sûre d’elle.

« Il travaille beaucoup pour un Serpentard parce que généralement cette maison n’aime pas trop faire ses devoirs et tout ça, mais comme ils sont les chouchous de Rogue ils s’en sortent toujours. » Même si son amitié avec Chris’ avait fait s’augmenter ses notes de potions, elle était un peu vexée que le professeur de Potion n’aime que sa maison. Ce n’était pas très pédagogique. Il était vraiment mauvais ce prof… Il ne félicitait pas les gens qui répondaient pourtant à ses attentes si ils n’étaient pas de chez les verts et argents.

Wendy était une vraie pile électrique, peut être que c’était ce qui faisait qu’elle était si bonne en Quidditch, elle pouvait supporter le rythme. Megan avait fait tout un tas de dessins de l’équipe de Quidditch que ce soit à terre ou en vol. Ils formaient un groupe très esthétique car plutôt hétérogène. Elle aimait bien, mais là, elle n’y pensait pas trop. Elle cherchait comment faire pour expliquer à Wendy qu’elle ne voulait pas « forcer » Christian à sortir de son trou.

« Hum… Tu sais… Je… enfin… je m’en voudrais de l’ennuyer. Et que ce soit toi qui l’apelle ne changera pas grand-chose. Je ne sais même pas si je veux le voir alors… ce serait peut être… un peu trop rapide… Et puis… Qui sait si il comprendrait ? » Elle doutait de tout et d’elle en premier. Elle n’avait quasiment que Christian ici à Poudlard, Dan était si loin d’elle… Son cher Dan, son frère aîné. Elle avait peur de perdre son meilleur ami si il la voyait dans cet état larvesque où elle se présentait dans ce couloir, en face de la jeune Poufsouffle. L’équilibre est si fragile dans l’esprit de Megan entre subjectivité et objectivité… Elle savait bien qu’elle n’était pas si « horrible » que ça et que si elle était moins timide ça irait tout de suite mieux, mais ce soir là, ce n’était pas du tout ce qui dominait, elle se sentait juste… de trop.

[617 mots]

§§§

Alors là… Wendy n’y comprenait plus rien. Megan disait venir pour parler à son meilleur ami, tout en ne lui disant pas qu’elle venait, mais en espérant qu’il sache on sait pas comment qu’elle viendrait pour se faire consoler, alors qu’il est tranquillement dans sa salle commune (si ça se trouve à dormir la bouche ouverte et à baver sur son fauteuil !!)… Ah, et on oublie qu’il ne faut surtout pas demander à un autre Serpentard qui sortirait, ou entrerait plutôt, dans la salle privée des vert et argent pour rapporter audit ami Montgomery qu’il fallait qu’il sorte consoler sa copine qui en a besoin mais ne veut pas qu’il sache… Ou bien l’inverse ?

Enfin bref ! Vous l’aurez compris, c’était bien trop tortueux comme raisonnement pour la petite indienne, qui n’arrivait jamais à se compliquer la vie autant, malgré parfois des idées à s’en triturer le fromage blanc… Là ça dépassait tout ce que la brune pouvait comprendre. Puis oh, on était dans les cachots, il était tard dans l’après-midi, pour ne pas dire soirée, alors les réflexions intenses, c’était pour le lendemain en cours ! Pas quand on commence à ce dire qu’on veux parler à son ami pour... Enfin, pas quand on veut parler, quoi !

« T’es vraiment bizarre, hein ! » avait balancé Wendy, en soupirant. A parler beaucoup, on en oublie le tact. Tant pis, c’était pas dit pour être méchant, c’était un réfléchissement à voix haute. « J’ai bien compris que tu veux pas l’ennuyer, ça d’accord… Mais en attendant, c’est toi qu’est ennuyée, là, à attendre qu’il ait l’idée de sortir dehors, si jamais il avait besoin ou même l’envie… Je te parie même qu’il sortirait même pas pour aller aux toilettes, doit bien y en avoir dans sa salle commune ! » Pas franchement pensé pour être méchant, mais un peu trop brut de pomme, Wendy espérait remuer un peu la chiffe molle qui lui servait d’interlocuteur en ce moment. « Tu serais capable de remonter chez nous, sans lui parler, sans même lui dire que t’es là, alors que t’as fait le chemin ? » Elle n’en croyait pas ses déductions.

Puis soudain, elle se prit la tête dans les mains, et grimaça, une sorte de rituel lorsque réfléchir lui prend trop d’énergie. Il fallait parvenir à combler Megan sous tous les angles, mais ça semblait compliqué : d’un coté, il fallait prévenir le dénommé Montgomery, de l’autre il ne fallait pas. Pas casse bonbon, déjà. Et bien trop prise de tête pour Wendy, qui n’acceptait de se la prendre que pour des devoirs, et encore, ceux notés.

« Bon, allez, je sens que si on t’attend, on couchera ici ce soir ! » Avait-elle lâché, décidé. Elle se précipita au-devant de la porte de la salle commune des Serpentard, et se planta devant. Oui, enfin… C’était bien beau de vouloir ouvrir une porte, encore fallait-il savoir l’ouvrir ! Parce que non seulement la porte n’en était pas une, mais en plus la clé, c’était un fichu mot de passe ! Pas démontée pour si peu, l’indienne se planta fermement devant le tableau et braqua un doigt vengeur dessus, en annonçant d’une voix assurée :

« Sesame, Ouvre toi !!!!! »

Et bien entendu, je vous laisse deviner la suite… Bravo ! Rien ne se passa, et la gamine resta là le doigt tendu dans le vide. La tapisserie n’avait même pas daigné se soulever au gré des courrant d’air. Indignée, Wendy commença à rager froidement :

« Comment ça marche ? Piqueniquedouille ! Allez, ouvre-toi andouille ! »

Elle était là, devant le tableau à taper du pied, à bouder, à criser, à taper avec son maigre poing (quoique il avait déjà grossi depuis l’année dernière) sur la tapisserie qui servait d’entrée à la porte des Serpentard… Mais la bougre d’ânesse refusait d’ouvrir le passage pour la petite Poufsouffle entêtée.

[y'a comme qui dirait 653 mots ]

§§§

Megan avait écouté le flot de paroles de Wendy sans broncher. Ce n’est que quand elle se leva pour tenter d’ouvrir la porte des Serpentards qu’elle se leva et alla à côté d’elle. En fait, Megan connaissait le mot de passe du mois parce que ça faisait un moment qu’elle était caché dans le noir et elle avait entendu des élèves le dire, mais si les préfets de Serpentard l’apprenait ça chaufferait pour leurs oreilles. Une fois n’est pas coutume, Megan hésitait sur la marche à suivre. Wendy s’échauffait sur le tableau et la petite blonde avait un peu peur des représailles. Finalement, elle posa la main sur l’épaule de Wendy qui bien que plus jeune n’était pas beaucoup plus petite qu’elle. Après tout, Chris’ adorait lui rappeler qu’elle était une naine.

« Te fatigue pas, le mot de passe c’est vercrasse. » Et à ces mots, le tableau s’ouvrit. Megan le regarda d’un air dubitatif, sans bouger. « Heu… bon, on fait quoi maintenant ? On a pas le droit d’entrer tu sais… Tu voulais la voir comment Myrielle ? »

Regardant toujours le trou dans le mur, elle jeta un coup d’œil inquiet vers le tableau endormit. Il semblait ne pas s’être aperçu qu’il avait ouvert la porte à des jaunes et noirs, pour le moment elles s’en sortaient bien. Restant immobile à attendre je ne sais quoi, elle vit soudain une tête puis un corps passé par l’ouverture. La première chose que Megan aperçu était une chevelure couleur de flamme puis ensuite des yeux bleus pâle plein de dédain à son encontre. Pourtant, il ne fallut pas plus d’une minute pour que ce regard se transforme à la vision de Wendy. « Wendy ? Qu’est ce que tu fais là ? » Demanda Myrielle, puisque c’était elle.

Megan prit sur elle de répondre à la place de l’indienne. « Myrielle, je… enfin est ce que tu pourrais demander à Christian Montgomery de sortir s’il te plaît ? J’aimerais lui parler. » La rousse observa Wendy qui était toujours excité comme une puce et ensuite Megan. Elle haussa les épaules et retourna à l’intérieur du trou qui cette fois se referma.

Triturant ses doigts, elle regarda Wendy en se pinçant les lèvres. « Olalalala, qu’est ce qu’on a fait… Tu penses qu’elle va trouver Christian ? Olalalala, j’aime pas quand ça tourne au vinaigre comme ça, si les préfets de Serpentard arrivent on est cuites. » Même si elle était dans la classe d’Isaac et Dawn, elle savait bien qu’ils n’aimaient pas les Poufsouffles. Ils se feraient une joie de les martyriser toutes les deux… aïe. Evidemment, il ne vint pas à l’esprit de cette pauvre Megan que Myrielle ne laisserait jamais personne toucher à Wendy, elle était bien trop préoccupée pour être sensée. Soudain, elle réalisa que Chris allait arriver et cela lui mit un peu de baume au cœur bien qu’elle ne sache pas encore comment lui expliquer pourquoi elle voulait le voir… C’est ça d’être aussi compliqué, à force on s’y perd soit même. Ils avaient quand même eu de la chance de tomber sur une amie de Wendy avec tout ça… Mais instinctivement, Megan voyait la rousse des Perfect comme un danger publique (elle était pas loin de la vérité) et sans la présence de Wendy, elle aurait probablement déjà pris ses jambes à son cou.

[562 mots]

§§§

Wendy aurait été prête à arracher la tapisserie, si ça avait permis d’ouvrir la porte vers la salle commune des Serpentard… Elle avait décidé qu’elle s’ouvrirait, alors elle allait s’ouvrir, foi de Miss Scott ! Mais ça ne fut pas l’indienne qui finit par ouvrir le sésame, mais bien Megan, qui d’une voix fluette avait énoncé le mot de passe.
Wendy l’avait regardée avec des yeux ronds comme des ballons. Elle venait ici pour éventuellement peut-être rencontrer son meilleur ami qui ne savait pas qu’elle attendait dans les couloirs, quitte à repartir sans l’avoir vu, en plus, et elle connaissait le mot de passe pour entrer chez les vert et argent, et ne s’en était même pas servi plus tôt pour ouvrir le passage et hurler le nom de Christian afin qu’il vienne enfin la voir. Epatante, cette demoiselle, quand même. Elle la fixait, la bouche ouverte, le doigt pointé vers Megan, le regard indigné.

Puis Wendy fut tirée de sa contemplation par une tignasse rouge pétard qui passa par l’entrebâillement de la peinture. Myrielle, la grande rousse de la maison vert et argent était venue voir ce qu’il se passait dans le coin pour qu’il y ait tant de bruit. Et lorsque la timide lui eut expliqué qu’elle voulait voir un garçon de sa maison, la Grande était reparti aussi sec vers l’intérieur, afin d’aller chercher l’individu en question.

« Ben voila, il suffit de demander ! » triompha Wendy, fière de son initiative. Oui, mais c’était sans compter sur la panique que ça allait engendrer chez Megan. Maintenant qu’elle était lancée, il n’était plus possible de faire machine arrière. Et elle en était toujours à se demander si elle voulait ou non qu’il vienne pour la voir. Beaucoup trop de réflexion pour Wendy. Si elle avait voulu voir Myrielle, elle aurait fait comme elle venait de faire… Elle aurait peut-être commencé par demander à un élève de la maison des serpents d’aller la lui appeler… Ou elle aurait envoyé un hibou, enfin bref, elle se serait faite connaître.
Mais comme de bien entendu, il faut de tout pour faire un monde, et le monde se composait aussi de personnes très timides comme Megan, même si c’était presque inconcevable pour l’indienne, qui depuis très longtemps, se contentait de demander ce qu’elle voulait, et l’obtenait presque aussitôt.

« Quoi les préfets ? » s’indigna Wendy. Elle s’était attendue à un merci sonore, un gros câlin de joie, ou quelque chose dans ce goût-là… Mais non, tout ce que Megan avait en tête, c’était d’éventuel ou possibles embrouilles que les filles pourraient peut-être s’attirer. Un peu vexée, Wendy fit la moue quelques minutes, puis décida de classer l’affaire. Megan, trop prise par ses réflexions et ses idées de vinaigre, ne verrait jamais qu’elle l’avait déçue. Tant pis. Elle irait bouder ailleurs.

« Oui, bon, bah au lieu de penser à ce qui pourrait arriver de mal, pense à ce qui va arriver de bien. Myrielle va le trouver, elle n’est pas cruche non plus. Puis ton ami a l’air spécial, elle doit bien le connaître quand même. Elle connaît beaucoup de monde, mine de rien ! » C’est sur que du point de vue de la miss, c’était merveilleux. Pour les autres, ça l’était moins, populaire comme la gothique l’était. Enfin bref, nous passerons sur la candeur de la gamine.

« Allez, allez, calme-toi, je parie que tu vas maintenant me dire que tu veux pas qu’il te vois dans un état pareil, n’est-ce pas ? Calme-toi et respire, ou tu va faire une syncope ! T’auras des cheveux blancs avant de te marier toi ! » Avait-elle dit pour rigoler et détendre l'atmosphère… Mais on sait bien que l’humour et Wendy, ça ne fait pas toujours bon ménage.

[à peu près 630 mots]

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