"Saleté, fait froid !"
Jurant et gromellant, Théophile montait l'escalier, slalomant entre les fiente et les plaques de verglas. Ce temps humide le rougeait jusqu'aux os, mais il avait juré à ses parents qu'il leur enverrait des nouvelles dès qu'il serait arrivé à destination. Et, bien malheureusement, il tenait TOUJOURS ses promesses (surtout envers ses parents).
Le jeune français évita encore quelques déjections pestidentielles et arriva enfin à la volière proprement dite.
Enfin, proprement, c'est une façon de parler....
La pièce, très haute de plafond, était pleine de hiboux et de chouettes perchés sur des poutres, ou lovés dans des niches creusées à même le mur. Quelques grandes ouvertures, déversant un flot continu de rapaces, laissaient entrer un air froid et pénétrant. Théophile frissonna. Dès que possible, il essaierait d'acheter une chouette, pour ne plus avoir à monter ici en cette saison. Glissant et trébuchant, il s'avança dan la salle, tout en extirpant de sa poche la lettre préalablement écrite. Peu habitué à écrire avec une plume, son écriture était encore plus brouillonne et illisible qu'à l'habitude. Mais son frère parviendrait certainement à la traduire à ses parents. Il la parcourut d'un oeil rapide pour vérifier qu'il n'avait rien oublié.
Bonjour tout le monde !
Oui je suis arrivé, tu peux recommencer à respirer Maman. Cet endroit est génial ! C'est très grand et y'a plein de monde ! Je suis sûr que je vais rencontré des tas de gens sympas, et qu'on va bien se marrer.
Je n'ai pas encore rencontré de profs, mais on m'a dit beaucoup de bien de certains d'eux, alors il ne devrait pas y avoir de soucis.
Prenez bien soin de vous, et écrivez-moi !
Théo
Le nouveau Gryffondor fronça les sourcils, sortit un bout de plume froissée de sa poche et rajouta quelques mots.
PS : Nat, si tu cherche la game boy, elle est cachée dans le troisième tiroir en partant du hant de mon burau, derrière la paire de chaussettes.
Satisfait, il plia la feuille et ferma la lettre. Il releva la tête et se rendit compte d'une chose : il n'avait aucune idée de la façon de donner sa lettre à une chouette.
Il leva la tête. Des centaines ailes battaient au-dessus de lui, entre des paires d'yeux brillants qui le fixaient d'un air neutre. Il était vraiment dans la mouise...
Mais, un peu de courage ! Ca doit pas être si compliqué. Peut-être qu'en demandant gentiment...
Il avisa une minuscule chouette (ou un hibou, il était absolument incapable de faire la différence) et s'approcha doucement. Elle le fixa intensément de ses yeux dorés, se demandant sûrement ce qu'un tel énergumène fabriquait dans sa volière. Théophile s'arrêta et parla d'une petite voix.
"J'ai... euh... besoin d'un messager pour ma lettre. Tu peux faire ça ?"
La chouette ne bougea pas d'une plume, contiuant de le regarder, aussi immobile d'une statue. Théophile se décida et fit un pas en avant, tendant la main vers la petite chouette, mais celle-ci fut plus rapide et s'envola à tire-d'aile vers les hauteurs de la tour.
Ah, bravo ! T'as tout raté !
Il se renfrogna et réfléchit à une manière plus afficace de se trouver un facteur pour cette satanée lettre qui commençait sérieusement à lui échauffer les oreilles.
Au bout de quelques minutes de pensées infructueuses, il se rappella soudain un film qu'il avait vu, sur le dressage des faucons pour la chasse.
Allez ! Avec un peu de chance...
Il ferma les yeux, croisa les doigts de la main cauche et leva son avant-bras gauche au-dessus de sa tête. Il entendit un bruissement d'ailes puis un poids considérable pesa sur son bras droit. Il ouvrit un oeil, et vit deux hibous (ou chouettes) perchées dessus, et tendant une patte vers lui.
Yeees ! Je suis trop fort !
Arborant un grand sourire, il choisit le plus beaux des deux rapaces (pour impressionner son petit frère et lui attacha la lettre à la patte à l'aide d'un ficelle. Puis il lui indiqua son adresse, et le volatile s'envola par la fenêtre. Théophile sortit de la volière.
"Aujourd'hui, domptage des féroces hiboux de Poudlard, avec Théophile le Magnifique !"
[679 mots]
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