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 Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]

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Ξ Sujet: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyVen 11 Jan - 12:32

"Dépêchez-vous !! Il peine à reprendre connaissance !!".

"Intubez-le !! Sa langue coince sa trachée, vite !!".

"Au bloc, c'est encore la meilleure chose à faire ! Qu'est-ce qu'il a déjà ?".

Le médecin courant tout près du brancard saisit alors la fiche accrochée au lit, mais une infirmière fut plus rapide et lui remémora en détail les raison de la présence de cet homme si mal en point...

"Chute grave...".

*Des flashs brouillaient son esprit tandis qu'il essayait de cligner des yeux pour se rattacher à la réalité. Son propre corps volant dans les airs à travers une pluie battante, son dos percutant violemment une surface dure comme du marbre, son bras se pliant et cassant sous l'impact...*

Les pupilles du grand blond restèrent fixent un instant, cherchant un repaire tangible auquel se raccrocher.

"... Choc violent à la tête, continuait la jeune femme imperturbable, sans se laisser attirer par son regard, triple fracture au niveau de l'avant-bras. L'épaule et luxée et l'omoplate cassée !".

"Il est encore choqué ! Fit un autre médecin tout en se penchant sur lui avec une lumière, il ne réagit pas !".

*La lumière de l'avada kedavra passa dans son oeil sans l'éblouir et sans qu'il n'ait à fermer la paupière de crainte d'être aveuglé. Le petit homme du nom de Philps s'écroula à ses côtés et relâcha la pression excercée sur son bras...*.

Le médecin, au même instant, se détacha de lui et entreprit d'aider ses collègues à pousser le brancard. Sykes, quant à lui, se sentait entraîné... non seulement par les rails de son étrange cortège mais aussi par ses propres rêves, ses propres hallucinations -nébuleuse délicieuse dans laquelle il ne souhaitait que s'abandonner.
Epuisé, vidé, il finit par fermer les yeux. L'attention des médecins s'était relachée tandis qu'il pénétraient dans une vaste salle aux couleurs vertes et claires que l'Auror distingua à peine sous la brume que faisait sa torpeur...

On l'arrêta et on le déplaca. Ils durent se mettre à quatre pour le soulever, le déplaçant d'une couchette à une autre. Apophis sentait que des mains remontaient jusqu'à son cou et fut parcouru d'un bref frisson de méfiance... mais elles n'étaient présentent qu'afin de remonter ses couvertures sur lui.
Il tâcha, pour la dernière fois, d'effectuer un mouvement de déglutition mais n'y parvint même pas et fut d'ailleurs brusquement arrêté. Un médecin venait de poser sa main sur son épaule, maronnant "... intubé, ne bougez...".


Le patient avait alors détourné ses yeux, comprenant qu'au plus profond de sa gorge un tuyau de plastique l'aidait à respirer et l'empêchait de s'étrangler. C'était un peu comme si on lui avait greffé un second oesophage et Apophis loua cette attention. Il respirait bien mieux. Un petit appareil placé juste à côté de lui des signaux aigus dans des hélancements réguliers. Il n'y prit pas garde davantage...

On défit ses vêtements, craquant sa chemise, découpant son pantalon à la va-vite. Les lambeaux d'habits tombèrent lourdement sur le sol, chiffons d'une étoffe lourde et de qualité à présent ruinée. Apophis, trop occupé pour s'en rendre compte, fixait le plafond d'un oeil absent, perdu. A sa gauche une pompe lui envoyait puis distillait l'air qu'il percevait, comme un énorme coeur prêt à le soutenir. Le son qu'elle rendait allait de paire avec sa propre respiration.

Les yeux de l'Auror clignèrent une seconde fois tandis qu'un médecin s'approchait avec un coton imbibé d'un produit à l'odeur forte. Il en avait le nez qui piquait. Ce dernier marmonna quelques mots dans l'espoir qu'il l'entende et le comprenne mais Sykes ne se contenta que d'un hochement de tête aprobateur. Après, ils pouvaient prélever ses organes, peu lui importait. La douleur, bien présente, l'empêchait d'avoir un quelconque discernement.

L'homme au masque blanc se pencha vers lui et appliqua doucement le coton moelleux sur son nez. Par la force des choses, il le respira et son esprit commença à chanceler, une délicieuse torpeur l'entraînant peu à peu vers un sommeil qu'il estimait mériter, havre de paix dont il se réjouissait déjà.
Ses yeux papillonèrent encore un instant tandis qu'il observait l'énorme lampe juste au-dessus de lui. Ca et là, des médecins et des infirmiers attendaient qu'il tombe dûment dans les bras de Morphée... ou peut-être dans ceux d'Hadès ? Apophis accrocha à nouveau son regars sur la seule présence apaisante et rassurante de cette pièce aséptisée... La jeune infirmière, une brune, qui tatait son poul avec extrême douceur.


Sykes esquissa un léger sourire empreint d'une douceur et d'une innocence toute enfantine. Ses yeux se fermèrent sur la jeune femme et il perdit progressivement connaissance tandis que les médecins égrainaient les secondes qui le séparaient du rêve. L'image de cette jolie jeune femme se dissipa presque aussitôt que vint le noir... Et sa propre mère lui apparut, belle et froide, habillée d'une robe de soirée noire en dentelle, ses cheveux ondulés en une mini vague.
Elle posa doucement sa main sur sa joue, caressant avec délicatesse le rebord de ses lèvres charnues.


"Tout va bien, Apophis. Tout va bien, mon chéri. Tu n'as plus rien à craindre... plus rien à craindre...

Je suis là maintenant. Et le loup ne dévorera pas les enfants...".


***


Le médicomage Turner était sceptique. Les bras croisés sur sa poitrine, il écoutait son chef de service -un homme suffisant et bedonant- expliquer les raisons de la présence d'un tel personnage ici. Andrew soupira et coinça l'arête de son nez entre son pouce et son index. Cela faisait seulement quatre heures qu'il venait d'opérer Sykes et ce dernier se remettait lentement du choc et de l'intervention subie dans une chambre annexe. Il avait interdit toute visite et ce n'était pas pour rien ! Il voulait que son patient guérisse et vite, et quelque soit les motivations qui fassent se déplacer le Chef des Aurors en personne, Andrew Turner ne tenait absolument pas à ce qu'il perturbe le convalescent dans son sommeil réparateur.

"Vous comprenez, Turner ? Avança Bill Edge en se triturant nerveusement les doigts, c'est un cas d'extrême urgence ! Vous devez laisser pénétrer Monsieur Scrimgeour de manière à ce qu'il parle à cet homme ! C'est important... -il se pencha un peu plus vers lui et du coin de la lèvre- il m'a fait comprendre que c'était d'ailleurs d'une extrême urgence...".

Le jeune médecin soupira. Il ne l'entendait pas de cette oreille. Pour lui c'est à peine si Sykes saurait soutenir son attention plus de deux secondes. Il était grogi, les médicaments faisaient encore effet... Mais Bill insista, se rapprochant de lui et brandissant en avant l'affaire qui, déjà, commençait à s'ébruiter... Il était terriblement nerveux.

"Docteur Turner, il faut qu'il l'interroge, vous comprenez ? Il est la dernière personne vivante à avoir vu ce Mangemort échappé ! C'est une affaire de la plus haute importance !".

Turner aurait voulu lui rétorquer qu'elle ne le concernait pas et qu'il n'en avait cure mais se retint de faire le moindre commentaire. Il savait que s'il passait à nouveau à l'attaque Bill insisterait davantage et pourrait aller au-delà d'une simple demande courtoise... Après tout, n'était-il pas le directeur de son service ?
Le jeune homme ne put que courber l'échine et accepter bien bas la décision de son supérieur. Et, tout en conduisant Monsieur Scrimgeour à la chambre 34, il adressa un regard noir et mauvais à Edge. Tout ceci était contre l'éthique, contre nature... Quel homme cruel que ce vieux prétentieux !


Passant de couloirs en couloirs, ne fraînant pas aux demandes suppliantes des malades cloués dans leur lit, Andrew Turner parvint enfin à la chambre 34. Il leva le poing et frappa doucement. Une jeune personne vint lui ouvrir, une femme blonde. Elle fut quelque peu surprise de le voir et fronça les sourcils, craignant une complication. Elle ne croyait pas si bien dire... Turner lui expliqua brièvement la situation, faisant un geste du menton en direction de Scrimgeour. La jeune femme, décontenancée, s'effaça sur une excuse et laissa aimablement entrer les deux hommes.

La chambre était individuelle et plongée dans une semi pénombre. Les rideaux avaient été tirés et la lumière d'un matin naissant perçait à peine à travers. Une chaise avait été laissée à côté de lui, l'infirmière chargée de surveiller son réveil y avait laissé un livre. Elle expliqua qu'elle relevait l'état de son poul toutes les cinq minutes et que son état était stable. Elle embraya en disant qu'il avait besoin de repos et Turner tourna une mine acide à Rufus.

"Du repos... Il n'en aura pas le temps !".

Puis il passa séchèment et se posta aux côtés de son malade, vérifiant les machines par lesquelles il était relié. Suite à l'opération ils avaient pu lui retirer le tube lui permettant de respirer, en plaçant un autre aux embouchures de son nez, dans les deux petits canaux de plastique étaient coincés contre ses oreilles afin qu'il puisse tenir. Apophis Sykes dormait du sommeil du juste, celui bien mérité d'un homme ayant lutté. Turner soupira et se dirigea vers une armoire à pharmacie.

Il en sortit un petit flacon de couleur mauve et s'en aspergea les mains. Une lueur douce nimba ses doigts, là où le produit avait été déposé, puis il appliqua ses paumes sur les joues, les tempes et à présent le front du convalescent. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le corps de Sykes se remettait en marche, cherchant hagard et goûtant à ce nouveau réveil. Sa tête balota d'un cîoté comme de l'autre avant qu'il n'entrouve les yeux. Ses pupilles infiniment claires cherchèrent un nouveau repaire et le trouvèrent en la personne d'Andrew Turner. Le médecin lui sourit plus par nécessité que par réelle satisfaction.


"Monsieur Sykes, marmonna-t-il tout bas, une personne est venue vous voir pour vous parler...".

Apophis n'avait pas encore la force de prendre la parole et essaya sans grand succès. Le médecin tapota doucement son épaule, lui répondant aussitôt du ton le plus doux qu'il puisse avoir :

"Il s'agit de Monsieur Scrimgeour, Monsieur Sykes. Il est venu car il souhaite vous parler...". L'homme jeta ensuite un bref regard par-dessus son épaule, espérant que son patient en suivrait la direction.

Le coeur d'Apophis s'étreignit en un élan de douleur mais ne laissa rien transgresser de la soudaine gêne et angoisse qui le saisissaient alors. Il ne s'était pas préparé à lui et se trouvait encore plus démuni d'être dans ce lit de malade, impuissant, tandis que lui était debout à le contempler. Sykes, le géant, le Goliath, terrassé ! Il cligna des yeux sur un visage mort mais s'accorda néanmoins un léger sourire -transcendance de frappante jeunesse sur ce visage de cadavre.


"Je vais vous laisser, reprit Andrew, je serai dehors si vous avez besoin de moi ainsi que ma collègue -il désigna l'infirmière- !

Tâchez de ne pas vous fatiguer et de parler peu, Monsieur Sykes. Votre gorge n'est pas encore habituée. Il vous faudrait un réel effort et, personnellement -il coula un regard venimeux à Rufus-, je ne souhaiterais pas que vous en perdiez connaissance !".


Il se redressa comme un seul homme, passant devant le Chef des Aurors mais s'arrêtant quand même afin de lui laisser ses dernières instructions.

"Rien qui ne le chagrine, ne l'affaiblisse, ne le perturbe de trop. Il est encore fragile suite au choc et à l'intervention reçus... Je ne veux pas qu'il y ait de complication sous prétexte que vous lui aurez annoncé quelque chose de pénible ou que vous l'aurez trop malmené ! Je vous déconseille d'ailleurs de requérir à sa présence plus de 20 minutes...
Cet homme a besoin de repos !".


Et il passa en coup de vent, l'infirmière sur ses talons, juste avant de ne fermer la porte brusquement.
Sykes, quant à lui, n'avait pas cillé d'un iota et contemplait son supérieur un petit sourire au coin des lèvres. Ses yeux tâchaient de pétiller de malice malgré qu'ils soient bouffis de médicaments et de fatigue. Il n'attendit pas qu'il prenne la parole et l'accueillit avec tout le naturel que peut avoir un homme lorsqu'il reçoit chez lui :


"M... Maître Scri... Scrimgeour. Cha... charmante surprise...".

Son souffle était siflant et rauque, à des lieux de cette voix si profonde et si douce, à des années lumières de ce gouffre chantant et particulièrement troublant. Apophis n'en gardait rien que le timbre fragile d'un vieillard mourrant, agonisant parce qu'il aurait trop fumé de cigarette... Sinistre ironie.

"V... vous ne v... venez pas p... pour une vi... visite de cour... courtoisie j'i... j'i...".

Et sa phrase mourut dans sa gorge. Incapable de continuer, Sykes tâcha de déglutir. Mais ses glandes salivaires étaient plus sèches que le désert du Sahara... Il se renfrogna, se recalant dans ses coussins, prenbant en compte les recommendations du médecin. Son sourire d'enfant tentait de perçer à travers ce visage ravagé de douleur et amaigri d'épuisement. Son yeux, posés sur lui, l'invitait à présent à continuer, intention sournoise et bien sentie qui devait profondément l'amuser...
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Ξ Sujet: Re: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyDim 13 Jan - 22:52

"Quelle est la situation ?"

La jolie secrétaire brune aux lunettes carrées lui tendit un dossier jaune renfermant le résumé de la situation et les premières photos de l'état des lieux.

"Un gardien mort, par un Avada Kedavra d'après les premiers diagnostic du Légiste Magique, un blessé grave, un Auror, Apophys Sykes, et... un... un..."

Visiblement, la secrétaire, qui avait du mal à suivre les pas pressés du Chef des Aurors, avait une peur bleue de continuer, par peur de subir sa colère.

"Un QUOI ? Mais enfin parlez donc au lieu de me faire perdre mon temps !"

"Et... Un des prisonnier a réussit à s'éva... s'évader... Un Mangemort..."

"Lequel ?"

"Rabastan Letsrange..." répondit-elle d'une toute petite voix en lui brandissant un second dossier contenant toutes les informations sur le Mangemort en question.

Rufus s'en saisit d'un geste brusque en s'arrêtant en plein milieu du couloir, n'en croyant pas ses oreilles. Il feuilleta sans vraiment lire les nombreuses pages, les multiples dossiers psychiatriques, sa biographie, son profil psychologique, tout y était et Rufus le connaissait par coeur. Il connaissait tous les dossiers de Mangemorts sur le bout des doigts en réalité. Mais il n'arrivait pas à réaliser. Un deuxième y était parvenu ! Et l'un des pires ! Une seconde après, il repartait déjà d'un pas précipité, al secrétaire sur ses talons.


"Je veux une escouade d'Aurors de Cavalerie prête à s'envoler - traduction : à dos d'Hyppogriffes de combats - dans les prochaines minutes. Qu'elle se place en formation de protection autour d'Azkaban. Ordonnez aux Détraqueurs de monter la garde devant chacune des cellules des prisonniers de l'Aile Ouest. Envoyez également deux Aurors interroger le personnel, que personne ne quitte la prison sans mon autorisation !" ordonna-t-il d'une voix ferme et déterminée.

"Bien, Mon..."

"Où se trouve Mr Sykes actuellement ?"

"A Sainte Mangouste, Monsieur Scrimgeour."

"Très bien. Je m'en vais de suite le voir pour savoir ce qui s'est passé. Prévenez le Ministre et obtenez-moi une rencontre avec lui dès que possible. Ne dites rien à la presse pour le moment. Par Merlin, il fallait que ce soit Letsrange... Envoyez des Aurors à son Manoir, qu'ils y restent 24h/24, et que des groupes en civil patrouillent dans les rues du Chemin de Traverse et de Pré-au-Lard, qu'ils fassent un compte-rendu toutes les quatre heures. A mon retour, je veux les rapports de chaque Auror sur mon bureau !...... Je peux savoir ce que vous faites encore là ? Par Merlin, ACTIVEZ-VOUS !

Une second plus tard, la secrétaire disparaissait des environs pour accomplir les nombreuses tâches qui venaient de lui tomber dans les bras. Mais elle avait l'habitude, avec Rufus, c'était toujours comme ça. Une minute plus tard, tout le Ministère entier était en état d'alerte. Déjà qu'habituellement, ça courait dans tous les sens, à présent, c'était une véritable effervescence ! On continuait néanmoins à s'écarter sur le passage du Vieux Lion. Ce dernier se dirigeait vers son bureau où il emprunta la Cheminée pour aller directement à Azkaban. Et oui, en tant que Chef des Aurors, il avait sa Cheminée personnelle reliée directement à tous les lieux importants d'Angleterre.

--------------------------


Quatre heures plus tard, il patientait dans les couloirs blancs de l'hôpital sorcier tandis qu'un médicomage le recommandait à celui chargé de l'Auror. D'après ce qu'il en avait compris parmi le baratin médicomagique, c'était assez sérieux. Mais, même si Rufus était bien sûr inquiet pour celui qu'il considérait comme son héritier, il était avant tout très, très en colère. Cependant, l'âge oblige et une certaine expérience de la vie lui avaient appris à maitriser ses émotions. Mais enfin, il suffisait tout de même d'un simple coup d'oeil à son regard sombre et dur et à ses traits tendus pour comprendre son état d'esprit actuel. Déjà qu'il était intimidant de nature, là, c'était totalement écrasant comme présence !

D'ailleurs, le médicomage l'avait bien compris et semblait insistait comme si sa vie en dépendait auprès de l'autre. Rufus tapait impatiemment du pied, à deux doigts de chercher seul la bonne chambre pour y rentrer sans ménagement. On le conduisit enfin là où il le souhaitait. Focalisé sur ses objectifs, il n'avait que faire des regards réprobateurs que le dénommé Turner lui lançait régulièrement. Il pouvait le faire virer en moins de deux s'il le voulait alors qu'il se tienne à carreaux. Ce qui se passait était bien plus grave que la seule santé d'un Auror qui avait mal fait son travail, même s'il s'agissait du meilleur.

Rufus s'assura d'un coup d'oeil que la porte fut réellement bien fermée -savait-on jamais avec ces médicomages trop curieux - puis entreprit de jeter quelques sortilèges d'Imperméabilité et d'Assurdiato. Enfin, il s'approcha, la mine grave, vers son subordonné. Il était vraiment dans un sale état, des tuyaux partout, des bleus, le teint pâle... Mais Rufus ne s'en émut nullement. Il avait commis une énorme erreur qui mettait en danger la population entière et qui contrariait ses plans politiques. Le malade tenta de parler tandis que le Chef des Aurors restait silencieux à l'écouter, les bras croisés dans le dos, le fixant de ses yeux perçants sans autre émotion que la colère.


"En effet."

Ce furent les deux seuls mots qu'il prononça pour lui répondre. Glacials, durs. Il jeta sur le lit les deux premiers dossiers qui avaient été fait très rapidement après la nouvelle de l'évasion. Il ne s'attendait aps à ce que le malade les prenne car visiblement il n'en avait pas la force, mais c'était pour lui faire clairement comprendre les raison de sa présence ici, en personne. Mais il y avait déjà assez d'informations dedans pour justifier la colère de Rufus.

"Je vous avais fais confiance, Sykes. Je vous ai autorisé à vous rendre à Azkaban pour obtenir des informations sur Quint, et vous, en bon imbécile que vous êtes, vous trouvez le moyen de laisser s'échapper le pire tordu que la terre ait pu créer. J'avais espéré que votre ancienne et stupide amitié avec ce Rabastan eut été complètement terminée depuis le temps. Mais visiblement, il a encore une fois réussi à vous berner, comme face à un simple débutant. Oui, encore une fois, Sykes !"

Et il balança un troisième dossier sur le lit qui alla rejoindre celui d'Azkaban et de Rabastan Lestrange, dossier qu'il avait récupéré à son bureau avant de partir. Un dossier uniquement sur l'Auror. Toute une partie était consacrée à son enfance et Rufus n'ignorait rien de sa relation avec le Mangemort. Enfin, bien sûr qu'il ignorait un tas de choses, mais il ne le savait pas. Cependant il en savait assez pour pouvoir le blâmer et décupler sa colère.

D'un mouvement agile et rapide, il se retrouva penché au-dessus de l'Auror au visage bouffi, ses deux bras appuyé sur les côtés du lit. Il avait l'air plus menaçant que jamais.


"Vous avez de la chance d'être déjà bien amoché, parce que je vous promets que si vous n'aviez pas déjà l'air si pitoyable, je me serais chargé de vous faire venir ici dans un tel état qu'il vous aurait fallu beaucoup plus de quatre heures en salle opératoire pour vous redonner un semblant de vie !"

Il se redressa brusquement et fit quelques pas dans la chambre, tel un Lion tournant dans sa cage, avant de reprendre finalement la parole.

"Je pense préférable d'éviter de vous faire la liste de tout ce que vous venez de déclencher mais aussi de détruire - entre autres tous mes efforts de ces denriers mois pour écarter Malefoy de la course. Aussi vais-je aller droit au but à présent. Que s'est-il passé exactement ?"

[Je m'excuse pour le retard mais c'est la folie côté rp j'en ais de tous les côtés je m'en sors plus XD]
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Ξ Sujet: Re: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyMar 15 Jan - 13:46

[HP : rrooohh looll, mon pote ! Comme si tu avais à t'excuser auprès de moi... Allons !].

Apophis, du fond de ses oreillers, avait écouté Scrimgeour d'un air tout à fait serein, presque religieux, hochant la tête à chacune de ses phrases d'un air approbateur. Son éternel sourire d'ange ne l'avait pas quitté tandis que le Chef des Aurors égrainaient ses paroles lourdes de menaces et de violences. Même lorsqu'il s'était penché sur lui il n'avait pas cillé, se contentant de relever machinalement la tête comme un pantin. Ses lèvres gercées s'élargirent et il laissa planer pendant quelques instants un ricanement sournois et provocateur. Rufus, sans se laisser impressionner, continua tout de go et finit par lui poser une seule et unique question :

Que s'était-il passé ? Ces mots raisonnaient dans sa tête comme mille carillons mortuaires. Que s'était-il passé ? Avait-il seulement idée, tout en fixant son subordonné, de ce qui était vraiment arrivé, de ce qui s'était réellement produit, derrière le tissu bien propre de mensonges qu'il avait taillé sur mesure pour lui, Rufus comprenait-il rien qu'en fixant son regard ce qu'il avait fait et ce pourquoi il l'avait fait.

Un sinistre détail lui revint à l'esprit. Il y a quelques années il aurait frémi sous le ton mauvais et grave de Scrimgeour, il en aurait pleuré de voir toutes ces menaces pleuvoir sur lui. Le pauvre jeune homme qu'il était, si désireux d'être respecté, se serait sans doute donné la mort face à un tel échec et une telle situation. Mais une force bien plus profonde et bien plus sublime sut le relever et supporter le poids de ses repproches encore un bref instant. Sykes rassembla son courage puis se redressa le front bien haut, le visage illuminé comme un enfant découvrant ses cadeaux de Noël. Il était horrible à voir tant il était enjoué.

"Mon pauvre, pauvre, pauvre maître ! Railla la voix désincarnée de l'Auror, voila qui vous met bien en peine ! Mais je doute que connaître la vérité changera en quoique ce soit votre manière de raisonner ni même vous fera avancer dans votre enquête !".

Il laissa à nouveau éclater un sourire angélique qui fit briller ses grands yeux clairs, s'amusant au sobriquet qu'il venait de lui offrir, marquant avec insistance le respect qu'il lui devait ainsio que l'obéissance. Sykes s'en réjouissait... la première fois qu'il l'avait appelé ainsi était lors d'une dispute dans laquelle Scrimgeour n'appréciait pas que son jeune Auror ne se tienne pas à ses basques. Apophis avait singé l'affaire et montré ainsi qu'il n'était pas encore aisé de l'obtenir... Il espérait, par cela, que Rufus s'en souviendrait aussi bien que lui.

Il avança une main fébrile et tremblottante jusqu'aux dossiers si élégamment jetés sur ses jambes, frôlant de près la joue piquetée de barbe de son supérieur. Touchant du rebord des doigts la couverture en carton il les tira vers lui puis commença à les examiner... sans vraiment les voir. Les mains feuilletaient les pages comme s'il s'eut agi d'un exemplaire du Chicaneur... Sykes eut un rire jovial puis il sortit une petite photo en noir et blanc du dossier.


"Regardez, maître ! J'ai pas tellement changé, vous ne trouvez pas ?", il leva la photo à hauteur de son visage, exacte reproduction de lui-même, cliché conventionel de l'administration. "Pas tellement changé" était un doux euphémisme... Le Sykes de ces années-là gardait encore pour lui une part d'innocence qui le rendait jeune, presque beau... Il emprunta le même sourire que sur le cliché pu rangea le tout, ayant jugé qu'il avait fini de s'amuser.

"Je ne peux pas vraiment vous en dire davantage que vous n'aurez déjà remarqué. J'ai voulu tirer Lestrange de sa cellule pour l'interroger dans une salle annexe, le geôlier m'a aidé. Quelques heures plus tard j'ai appelé ce dernier afin qu'il puisse nous conduire jusqu'aux chambres du bas -il insita lourdement sur ces derniers mots, coulant un regard entendu-. Il l'a fait mais, après avoir passé ce premier niveau, Lestrange a eu le dessus sur moi et m'a subtilisé ma baguette. Il nous a conduit jusqu'au dépôt et a pris la sienne... Après quoi, sous la menace, nous avons été contraints Monsieur Philps et moi de nous rendre jusqu'au hall pour y être abandonnés par Lestrange lui-même, souhaitant gagner les escaliers menant au toit.

Phelps a été tué et je suis encore là, bien vivant ! Coïncidence ? Coup du Destin ? Bonne étoile charitable ? Oh ! Demandez plutôt à mon "vieil ami" Rabastan s'il n'a pas eu à mon égard quelque élan de pitié !".


C'était comme si l'on s'était saisi de sa bouche et l'on avait parlé à travers lui. Les yeux possédés et agrandis de Sykes n'arrêtaient pas de fixer Scrimgeour tandis qu'il lui tenait ce discours lourd d'acidité. Sa tête, au gré de ses paroles, se balançait et s'agitait tout en intensifiant la teneur de ses propos...

"J'aurai été sauvé par un Mangemort magnanime, qui se serait senti trop lâche d'abattre devant lui un de ses frères de sang. Mon seul rang est ce qui aura préservé ma peau de son abus de Sorts Impardonnables !".

Il lui tendit un sourire dément, laissant saillir ses dents et ses gencives sur un regard halluciné. Le pantin reprit :

"Car, tout au long de l'entretien, Lestrange n'a pas arrêté de me rappeler à Eux ! De demander au Serpentard qu'il avait connu de revenir à Voldemort et d'ainsi sacrifier ma condition de Mage Blanc. Il n'a pas pu s'empêcher de remettre sur la table les anciens souvenirs que nous avons eu lui et moi et n'a pas pu s'empêcher de croire que je pourrais flancher et tout abandonner !

Mais j'ai tenu bon, Maître, j'ai tenu bon ! -il appuya ses affirmations en hochant lentement et ostenciblement la tête- J'ai tenu jusqu'à ce que ce monstre ne se rende compte que je n'étais plus des leurs. Car, croyez-moi ou pas, je ne me suis pas battu et sacrifié, je n'ai pas tourné le dos à mon père et à ma famille pour me voir replonger dans les bras du Lord !

Ce que vous ne saisissez pas tous autant que vous êtes, c'est que le Sykes de 1985 est mort et enterré et, qu'à sa place, un autre Sykes est né !".


Il s'arrêta brusquement et eut un rire cinglant.

"N'est-ce pas magnifique ? Je suis le fruit de l'union d'un gosse de 24 ans et d'un Détraqueur !".

Il se renforça plus confortablement dans ses oreillers, jaugeant Scrimgeour d'un oeil contenté. Son attention le quitta un instant et fut reporté sur le dossier de carton dont il tripotait à présent le coin avec indifférence.

"Alors cessez de venir m'ennuyer et de me remettre en cause avec vos sermons comme si j'étais le dernier des gamins où même... le "bon imbécile que je suis" !".

Il posa sa lourde main sur la barre de protection en métal du lit, s'approchant suffisamment près pour emprunter le ton de la confidence.

"Car en vieux gâteux qui octroye des sucettes à ses enfants pour les contenter, vous n'êtes pas mal non plus !".

Sykes lui décocha un clin d'oeil complice et ses lèvres se plissèrent sous le rire qui l'investissait alors, secouant ses larges épaules.
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Ξ Sujet: Re: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyVen 25 Jan - 22:15

L'oeil noir, les traits tendus et les bras croisés, Rufus Scrimgeour observait silencieusement l'Auror allité qui parlait. Il ne faisait pas un mouvement. Dans son long manteau noir d'homme politique typique, on aurat dit une statue. Il le regardait, simplement, mais avec dureté. Il avait changé, Sykes, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Plus il s'avançait dans ses propos, plus le Chef des Aurors savait qu'il avait raison. Quelque chose de beaucoup plus grave que des blessures physiques lui était arrivé dans cette prison. Certes, Azkaban était un lieu connu pour être traumatisant de par son atmosphère. Entre les cris hystériques des prisonniers, les Détraqueurs vous guettant à chaque coin de couloir, comme s'ils allaient vous sauter dessus à tout moment, et le bruit de la tempète éternelle isolant l'endroit, il y avait de quoi être choqué. Du moins quand on n'y était pas habitué.

Mais ça ne venait pas de là. Non. Apophys avait toujours été un homme dur et dificilement effrayable. Il avait l'habitude d'aller à Azkaban. Il avait vu bien pire, tout comme Rufus. Non, c'était autre chose de... plus complexe. L'Auror continuait de parler d'une voix faible, l'expression joviale, inquiétante, comme celle d'un enfant diabolique. Il se mit à se comparer à la photo du dossier. Puis à lui parler, à lui, son supérieur, d'un ton désinvolte, sarcastique et moqueur que Rufus n'apprécia pas du tout. Pourtant, il ne bougeait pas, ne le lâchant pas de ses yeux perçants. Il réfléchissait, calculait, notait dans sa tête les détails de ses mouvements et de ses paroles, analysant son comportement pour le moins étrange.

Son histoire ne tenait pas la route. Rufus le savait, il le sentait dans sa voix. Bien sûr il ne pouvait démentir les paroles du jeune Auror, mais il voyait très bien qu'il mentait. Se faire subtiliser sa baguette par un Mangemort aux pieds et poings liés, à la vue d'un des meilleurs Auror, d'un gardien et de Détraqueurs ? Impossible. Certes, les tests intellectuels passés sur Lestrange ne laissaient aucun doute sur le fait qu'il était un génie, ayant un Q.I. extraordinairement élevé. Mais tout de même. Par la force, il était peu probable qu'il ait pu réussir à prendre l'avantage sur tant de monde à la fois. Tout ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Rufus porta sa main à son menton et commença à frotter son bouc, songeur, le regardant toujours sans dire un mot.

C'était au niveau psychologique qu'il fallait chercher. Ce Rabastan, il avait réussi, peu de temps après son arrestation, à pousser un Auror au suicide après que ce dernier ait passé une journée à l'interroger seul à seul. Personne ne savait exactement ce qu'il lui avait dit ou fait. Un véritable manipulateur de pensées. Un tordu du premier genre, capable de rendre sa folie contagieuse. Et il semblait qu'il ait usé de ses talents avec brio sur Apophys Sykes. Il suffisait de voir ses airs amusés et dérangés pour en juger. Il venait de traiter le Chef des Aurors de vieux gâteux. Cette fois c'était clair, la folie le guettait. Jamais, jamais personne n'aurait eut l'audace de parler de cette manière à Rufus Scrimgeour. Même le Ministre le respectait d'un air presque soumis. L'une des rares personnes à avoir osé une fois lui parler de cette manière s'était retrouvée le lendemain condamnée à récurer les toilettes du Ministère à vie, sans plus aucune perspective d'avenir...

Alors comme ça, le jeune Sykes voulait jouer les Aurors insouciants et rebelles, prêts à dire les quatre vérités à leur boss en croyant ne pas en subir les conséquences ? Visiblement, il n'avait jamais véritablement compris QUI était Scrimgeour. Un sourire volontairement forcé s'étira lentement sur les lèvres du Vieux Lion, en réponse aux derniers mots de l'hospitalisé, comme si ça l'amusait autant que lui. Il laissa un instant s'installer le silence, puis il fit un pas vers lui, toujours souriant de cette façon qui ne laissait rien présager de bon.


"Que je cesse de venir vous ennuyer ?" répéta-t-il d'une voix doucereuse, commençant à parcourir négligemment de ses doigts l'un des tuyaux reliant l'Auror à la poche d'oxygène. Il eut un petit, un léger rire sarcastique, regardant d'un oeil inquiétant le tuyau. Puis, il commença à resserrer ses doigts sur le mince tube qui permettait à l'Auror de respirer. Il faudrait quelques secondes pour que le malade en ressente les effets... Rufus se remit alors à parler, d'une voix indifférente, regardant toujours d'un air absent le tuyau compressé par ses doigts.

"Voyez-vous, Sykes, vous devriez vous méfier des "vieux gâteux" comme vous dites. Certes, ils donnent des sucettes à ceux qui travaillent bien... - il appuya encore plus fort sur le tuyau - ... mais ils savent aussi très bien s'y prendre pour punir ceux qui font des bêtises..."

Sa tête bascula légèrement sur le côté, comme s'il était amusé de voir le tuyau bouché. Son subordonné devrait commencer à en ressentir les effets. L'air devait certainement commencer à lui manquer...

"Car c'est apparemment la seule manière qui puisse marcher avec des gamins de votre genre : la politique de la carotte ou du bâton, vous n'êtes bon qu'à comprendre ça ! Vous ne voulez pas que je vous traite comme un gamin ? Alors comportez-vous en adulte ! Comment croyez-vous que j'en sois arrivé là aujourd'hui ? Je n'attendais pas qu'on me récompense, ou qu'on me punisse, je prenais des initiatives, et les bonnes, et surtout, surtout, je respectais - et respecte toujours - mes supérieurs..."

Puis il lâcha le tuyau et se pencha dangereusement au-dessus de l'Auror et saisissant son menton d'une seule main, plissant ses joues sur sa bouche avec force, lui faisant sûrement mal. Son visage était tout près du sien, et plus aucun sourire ne s'y faisait voir. Au contraire, sa colère laissait transparaître sa méchanceté profonde et c'est les dents serrées par cette dernière qu'il murmura à Apophys de sa voix grave et menaçante, presqu'agressive :

"Peut-être avez-vous commis la regrettable erreur de vous croire au-dessus de tout autre pouvoir que le vôtre, Sykes, ou peut-être même que vous vous êtes naïvement porté à croire que je vous avais à la bonne et que je pouvais vous considérer comme une sorte de "chouchou", et bien je vous annonce que vous avez faux sur toute la ligne, et que vous repartez à la case départ... Car je ne crois en aucun cas à votre version des faits, et encore moins à une possible clémence de la part d'un Mangemort tel que Rabastan ! Aussi je vous conseille de faire profil bas désormais, et de ne plus jamais manquer de respect, je ne suis pas votre ami, et croyez-moi, j'ai le bras assez long pour vous faire disparaître de la surface de cette planète sans que personne ne se rende compte de rien..."

Il le fusilla de ses yeux noirs, puis le lâcha brusquement de sa poigne en s'éloignant du lit pour aller vers la fenêtre, par laquelle il regarda, les sourcils froncés. Cet insolent croyait quoi ? Qu'il était comme les autres ? Qu'il n'était qu'un simple fonctionnaire ? Il suffisait de parcourir ses flamboyants états de service et ses exploits pour s'apercevoir que Rufus n'était pas quelqu'un à prendre à la légère. Non. Il ne fallait jamais, Ô grand jamais le sous-estimer ou tenter de le prendre pour un abruti. Il se devait bien de remettre cet impertinent à sa place non ? Voilà qui était fait. Les bras croisés derrière son dos tandis qu'il contemplait le paysage par la fenêtre d'un regard lointain, le Chef des Aurors déclara, comme si ses précédentes paroles avaient été dites il y a des années :

"Vous avez mis une sacrée pagaille dans mes affaires, Sykes. Et je suis sûr que ça vous passe au-dessus de la tête. Oui, évidemment... - comme si la politique vous intéressait - Cependant vous n'en éviterez pas les répercussions, je le crains. Mais vous verrez ça en temps venu. J'ai pris quelques dispositions pour votre retour au Ministère soit dit en passant. Vous aurez à votre charge un ou plusieurs apprentis souhaitant apprendre le métier d'Auror sur le terrain, et tout le tralala qui va avec... Prenez ça comme une sorte de première petite punition de ma part, vous les garderai dans vos pattes jusqu'à nouvel ordre..."

Il se tourna vers le malade, se trouvant au pied de son lit à côté de la fenêtre. D'un regard presque neutre ( une pointe de colère persistait néanmoins ), il lui demanda, sérieux :

"Avez-vous réussi à obtenir ce pour quoi vous étiez allé voir votre "vieil ami" : des informations sur Quint ?"

[Et re-belotte ! Excuse pour le retard -_-']
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Ξ Sujet: Re: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyLun 28 Jan - 12:21

"Que je cesse de venir vous ennuyer ?", le ton du chef des Aurors était particulièrement sucré et mesuré. Sykes lui tendit un dernier et fier sourire comme un rejeton face à son père. Le vieux lion embraya sur le champ d'une froideur et d'une attitude telle qu'Apophis ne pouvait que saluer cette grande maîtrise de soi.

"Voyez-vous, Sykes, vous devriez vous méfier des "vieux gâteux" comme vous dites...".


Et, à ces mots, Apophis ne comprit plus très bien. Il sentait que quelque chose se bouchait au niveau de sa gorge, comme une boule qui ne cessait d'enfler, obstruant ses narines. L'Auror renifla quatre ou cinq fois de suite, appelant l'air à revenir. Mais rien n'y fit...

"Certes, ils donnent des sucettes à ceux qui travaillent bien... -et il crut discerner dans son regard quelque lueur glaciale- mais ils savent aussi très bien s'y prendre pour punir ceux qui font des bêtises...".

La pression se resserra et Sykes comprit rapidement que le tuyau qui l'oxygénait ne fonctionnait plus correctement. Roulant des yeux stupéfaits vers son maître, il les baissa ensuite vers sa main. La lourde patte féline compressait les câbles de plastique si fort qu'ils ployaient secs sous ses doigts. Apophis commençait à avoir du mal à respirer... Le moniteur relié à lui s'emballa.

"Car c'est apparemment la seule manière qui puisse marcher avec des gamins de votre genre, gronda sa voix tel un gouffre, la politique de la carotte ou du bâton, vous n'êtes bon qu'à comprendre ça ! Vous ne voulez pas que je vous traite comme un gamin ? Alors comportez-vous en adulte ! Comment croyez-vous que j'en sois arrivé là aujourd'hui ? Je n'attendais pas qu'on me récompense, ou qu'on me punisse, je prenais des initiatives, et les bonnes, et surtout, surtout, je respectais - et respecte toujours - mes supérieurs...".

Sykes glissa une main tremblottante vers la sienne, comme une couleuvre se faufilant à travers les draps. Ses doigts se ressérèrent sur les siens en une étreinte qui se voulait mordante et venimeuse mais qui ne réussit qu'à donner l'image d'un petit garçon appeuré qui implore son bourreau de père de cesser toute barbarie. Apophis luttait. Deux parties distinctes s'évertuaient à faire face à Scrimgeour ; l'une le suppliant de le lâcher et l'autre, plus vaillante, plus mauvaise, s'acharnant à faire face.

"M... Menteur ! Souffla l'Auror d'une voix agonisante, t.... tout l... le mon... monde sait qu... que vous... vous détestez F... Fudge...".

Et se fut son poing qui se serra sur le sien telle une tarentule sur sa proie. Le visage décomposé de douleur, tordu de démence du jeune homme se tourna vers lui sur un regard brillant.

"V-v-v... vous vou... voulez l'é... l'évincer...".

Ses paupières papillonèrent et son souffle se bloqua. Comme transpercé par une fulgurante douleur Apophis se tint raide comme une saillie, projeté contre ses oreillers. La machine s'emballa à nouveau, poussa un cri strident et lentement il releva sa main tandis que ses forces lui manquaient...

Il peinait à reprendre sa respiration, sa tête ballotant d'un côté comme de l'autre tandis que les lucioles noires grouillaient sous ses yeux. Sykes cligna des paupières plusieurs fois afin de les faire partir le plus rapidement possible et se mit à fixer un poing neutre de la salle afin de reprendre ses esprits.

Scrimgeour, quant à lui, ne se laissa pas attendrir par tant de détresse. Le majestueux Chef des Aurors se pencha à nouveau sur lui, le visage fermé, intraitable. Sa main vint caresser et relever son menton tandis qu'il pressait ses grosses joues de bébé, le forçant à le regarder dans les yeux.


"Peut-être avez-vous commis la regrettable erreur de vous croire au-dessus de tout autre pouvoir que le vôtre, Sykes, ou peut-être même que vous vous êtes naïvement porté à croire que je vous avais à la bonne et que je pouvais vous considérer comme une sorte de "chouchou", et bien je vous annonce que vous avez faux sur toute la ligne, et que vous repartez à la case départ...
Car je ne crois en aucun cas à votre version des faits, et encore moins à une possible clémence de la part d'un Mangemort tel que Rabastan !

Aussi je vous conseille de faire profil bas désormais, et de ne plus jamais manquer de respect, je ne suis pas votre ami, et croyez-moi, j'ai le bras assez long pour vous faire disparaître de la surface de cette planète sans que personne ne se rende compte de rien...".


Sykes l'avait écouté tout du long, plantant dans son regard de fauve ses petits crochets de vipère. Ses pupilles bleues étaient infiniment pures et crystallines, d'une innocence à la fois fascinante et effrayante, jouant et mélangeant ses traits durs d'adulte avec ceux, encore un peu arrondis, d'enfant. Le teint cireux et halé, ses cheveux décolorés retombant collés sur son front, l'Auror avait l'air d'un de ces gamins des rues que l'on ramasse après une mauvaise bagarre. Son regard électrique n'en était d'ailleurs que plus farouche tandis que sa lèvre fendue par une mauvaise chute se plissait en une grimace de bravade.

Apophis ne paraissait pas avoir écouté docilement et calmement le discours de son maître ; tous ses traits s'étaient durcis, sa mâchoire se serrant si bien qu'il en faisait saillir ses muscles. Dans son esprit il savait qui il était pour Rufus et c'était plus qu'admis pour l'un... comme pour l'autre. Il ne cillerait pas car cela serait accorder trop de crédit à trop de médisances et rumeurs passés. Apophis était Apophis qu'on le veuille ou non et il savait combien il valait, qu'on le comprenne ou non.

Il ne s'estimait pas au-dessus des lois mais se pensait suffisamment intelligent pour savoir être puissant. Et même si son maître souhaitait de lui qu'il fasse "profil bas", il serait assez malvenu pour le Ministère qu'il en vienne à s'éclipser. Le temps était révolu ou il suffisait de l'envoyer aux archives pour l'oublier...


Toujours atrocement boudeur Apophis fit fi des intentions de Rufus et détourna son regard, persiflant sur une grimace crispée :

"Rabastan est parti en me laissant en vie et je ne saurais l'expliquer. Mais je maintiens ma version, coûte que coûte !".

Une sauvage et incongrue idée lui traversa l'esprit. Si seulement ce vieux fauve savait ce que Rabastan avait fait pour lui... Scrimgeour relâcha vigoureusement la pression, défaisant la poigne qu'il avait eu sur la vipère et lui tournant le dos dans un mouvement princier. Il se dirigea vers la fenêtre, encore plus aigri que tout à l'heure, et observa le dehors quelques instants. En douce, Sykes se replaça la mâchoire et s'arrêta immédiatement lorsque son maître reprit la parole :

"Vous avez mis une sacrée pagaille dans mes affaires, Sykes. Et je suis sûr que ça vous passe au-dessus de la tête. Oui, évidemment... - comme si la politique vous intéressait - Cependant vous n'en éviterez pas les répercussions, je le crains. Mais vous verrez ça en temps venu. J'ai pris quelques dispositions pour votre retour au Ministère soit dit en passant. Vous aurez à votre charge un ou plusieurs apprentis souhaitant apprendre le métier d'Auror sur le terrain, et tout le tralala qui va avec... Prenez ça comme une sorte de première petite punition de ma part, vous les garderai dans vos pattes jusqu'à nouvel ordre...".

Des enfants ? Dans ses pattes ? Est-ce que ce vieil original avait perdu la raison ou était-ce encore une de ces nouvelles lubies pour lui faire payer le prix fort ? Apophis fut surpris mais pas comme il s'y attendait, non. Au contraire ! Ce fut une agréable surprise, et il ne put empêcher de laisser s'étaler sur ses lèvres séchées de sang un sourire épanoui. Une douceur d'être lui revint en mémoire et lui envahit le corps... mais elle fit bientôt place à une amertume si lourde que son coeur peinait à battre convenablement dans sa poitrine. L'Auror baissa les yeux, plaçant en ses grosses mains à la peau écaillée, aux ongles vilainement rongés, un regard morne et défait. Un nouveau sourire vint éclairer son visage, il rembraya :

"Des élèves, chez moi. Des disciples. Comme à l'époque de David... comme à celle de Brad...". Il fit une légère pause, son coeur s'était arrêté de battre.

Parmi ce flot de paroles qui ne cessait d'enfler, un mot accrocha sa mémoire et le jeune homme blond soutint le regard songeur qu'il avait sur son maître. Scrimgeour parla de Quint mais sa voix lui était si lointaine qu'elle parvint à peine à ses oreilles. Sykes était dans un tout autre monde, absent bien que présent, allongé dans son lit de malade.

"Oui, la pagaille..., murmura-t-il, la pagaille... et vos affaires. Et la politique, oui, la politique...

La politique... la politique...".


Plus aucune autre idée ne fusa à travers son esprit comme si toutes les portes s'étaient fermées, ne le laissant se focaliser que sur cet infime détail. Peu de mots certes, mais lourds d'importances et de conséquences. Apophis cligna des yeux, encore un peu perdu.

"Oui, ce sont des choses capitales auxquelles il faut accorder le plus grand soin, oui...".

Sa voix n'était plus qu'un souffle, une brise légère...

"Il y a de gros enjeux à la clé... l'équilibre est primordial... Je le conçois...".

L'image d'une étoffe noire et voluptueuse passa devant ses yeux. L'éclat d'une bague accrocha ses pupilles... L'Auror fronça les sourcils.
Des flashs éblouirent sa rétine et il manqua levé la main afin de s'en protéger. Une couleur douceâtre et crême lui apparut brusquement parcourue de lignes noires et floues... une image en noir et blanc bougeait, au centre. Le gros titre d'un journal. Il en sentait presque l'odeur... Il ferma les yeux.

Des images vibrantes aux couleurs vives et tranchées défilèrent dans son esprit à une vitesse vertigineuse. Sykes sentit à nouveau la morsure, celle qu'il avait enduré le soir où cela s'était passé et, plus récemment, en quittant Rabastan. Son coeur se souleva, pressant contre ses côtes comme s'il allait exploser. Apophis se sentait suffoquer, il allait défaillir, et pourtant son souffle lui revint ainsi que la raison... Il inspira et expira profondément comme pour réinvestir d'air son corps tout entier. C'était comme si des vents hurlants passaient dans un gouffre... aussi creux et aussi vide que ça !

Rufus, quant à lui, n'était toujours pas disposé à lui adresser la parole. Il paraissait lointain, du moins, c'est ce qu'il laissait entrevoir. Ne pas rester trop longtemps en compagnie de ce pleutre, s'éloigner de cet élève revêche et ne plus le considérer autrement que par sévérité et dédain. La petite partie triomphante et cynique de l'Auror rembraya :


"Je vous ai vu, Monsieur Scrimgeour, je vous ai vu...

Vous étiez dans mes rêves, dans mes rêves de gosse, alors que je ne vous connaissais même pas... ou, du moins, que très peu !
Vous portiez une longue robe de sorcier noire et aviez une bague au doigt... pas une alliance, une sorte de chevalière...".


Il glissa un bref regard transcendant au vieil Auror puis continua d'une voix plus affaiblie :

"Vous aviez une prestance si... étourdissante... Il ne fut pas difficile de deviner que vous étiez arrivé à vos fins... L'aura de puissance qui vous enveloppait faisait de vous quelqu'un d'intouchable ou que l'on aurait même jamais osé approcher".

Ses pupilles pâles et luisantes accrochèrent un instant la silhouette de son maître, pesant sur ses vêtements aussi bien que sa vision avait pesé sur ses rêves.

"Cette image je l'ai eu en 1985, le jour où je suis parti à Azkaban...".

"Le jour où je suis revenu "changé",
murmura-t-il, et son visage d'ange rieur se fit plus dur et plus cinglant encore.
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Ξ Sujet: Re: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyDim 3 Fév - 22:18

S'il y avait bien une chose à laquelle Rufus ne s'attendait pas, c'était bien à ce que son subordonné lui sorte qu'il voulait évincer Fudge. Alors ça ! Non mais franchement, c'était évident ! Qui ne le savait pas dans son département ? Qui ne connaissait pas les ambitions démesurément politiques du Vieux Lion, convoitant le poste le plus haut ? Rufus eut une immense envie d'éclater de rire. Mais la gravité de la situation fit qu'il se retint, et qu'il se contenta simplement de tourner la tête vers l'Auror. Il le regarda un moment avant de répondre.

"Mon pauvre Sykes, vous avez mis le temps pour le comprendre ! Même le Ministre lui-même sait très bien que je convoite son poste ! Et que je ne suis pas le seul, Malefoy aussi est dans la course, ainsi que ce vaurien de Thicknesse. Cependant, détester ne signifie pas manquer de respect pour autant ! J'ose espérer que c'est parce que vous êtes sous l'effet de médicaments que votre esprit tourne au ralenti... et que le mot menteur vous a échappé malencontreusement. Apprenez qu'en politique, on garde ses pensées - ce genre de pensées - pour soi. Mais passons."


Puis il s'obstina à maintenir sa version des faits, ce qui força Rufus à reconsidérer son opinion sur le sujet. Mais pas assez pour le faire complètement changer d'avis. Certes, il envisagea un petit doute. Peut-être était-ce vrai, peut-être le plus détraqué des Mangemorts lui avait laissé la vie sauve. Mais après avoir passé quatorze années dans une cellule entouré de Détraqueurs, Rufus était persuadé qu'en cas d'évasion, la première chose que ferait quelqu'un comme Rabastan serait de tuer toute personne sur son chemin. Et surtout toute personne se trouvant entre lui et sa nouvelle liberté. Ou alors, vu l'état de l'Auror, peut-être que le Mangemort avait cru l'avoir tuée et n'avait pas cherché à vérifier s'il avait fini le travail, étant en fuite, cela pouvait être une explication tout à fait possible. Surtout qu'il y avait quand même eut un mort. Oui, le doute était permis, il disait peut-être la vérité...

Puis, alors que Rufus était toujours devant la fenêtre, les mains liées derrière son dos, l'hospitalisé reprit la parole. Il marmonna de vagues bouts de phrases sur les élèves qu'il aurait, ce qui apparemment ne l'embêtait pas plus que ça, sur la politique aussi. Il délirait. C'était ce que se disait le Chef des Aurors. Le pauvre garçon, totalement out ! Rufus le laissa délirer un moment, ne lui accordant plus un regard pour se perdre dans ses songes calculateurs. C'était qu'il en avait des choses à réparer à cause de Sykes !

Mais il ne put pas y réfléchir bien longtemps, car l'Auror reprit la parole de sa voix faible et éraillée. Rufus ne consentit à lui accorder toute son attention que lorsqu'il parla de sa chevalière. Instinctivement, le Vieux Lion toucha sa bague de son autre main. Il baissa les yeux vers elle, écoutant toujours ce que disait Sykes. Une chevalière magnifique, très ancienne... Portant le sceau d'une des plus vieille confrérie du monde, les Disciples du Chaos. La Terre entourée d'une serpent, le tout frappé dans de l'argent pur. Une bague passée de pères en fils. Une initiation des plsu rudes. Une confrérie ayant eut sa période de gloire lors des Croisades, et depuis, totalement oubliée et restée dans l'ombre. Mais elle ne le resterait plus très longtemps, maintenant que Rufus allait enfin accéder au pouvoir, il allait être en mesure d'accomplir les objectifs des Disciples du Chaos.

Mais voilà que ce gamin avait eut des prémonitions à son sujet ? Comment avait-il pu rêver de lui en détaillant le fait qu'il portait une chevalière de ce genre ? En temps normal, Rufus n'y aurait jamais cru et ce serait contenté de penser qu'il délirait encore. Mais le fait que l'Auror précisa qu'il l'avait vu ce fameux jour, le jour qui marqua son changement, mit le Chef des Aurors en alerte. Il ne savait pas exactement ce qui s'y était passé, mais cela méritait d'y attribuer une importance certaine. Mais Rufus Scrimgeour n'était pas un homme facilement impressionnable. Même pas face à ce regard étrange que lui lança son subordonné. Aussi ne laissa-t-il rien paraître mis à part un étonnement sceptique, presque moqueur.


"Un rêve, une vision, rien que ça ? Certes, il en fait aucun doute que je parviendrai à devenir Ministre, d'après mon expérience, Fudge n'en a plus pour longtemps vu l'incompétence dont il fait preuve pour gérer les évènements mystérieux qui s'enchaînent, mais de là à ce que vous l'ayez vu en rêve, qui plus est en 1985, là je dois dire que je n'y crois pas une seconde ! Peut-être est-ce flatteur, je le conçois, mais j'aurais plutôt tendance à trouver ça grotesque..."

Ou comment pousser quelqu'un à en dire d'avantage sans le demander directement. Oui, parce que tout de même, ça intriguait Rufus tout ça. Il avait envie d'en savoir plus. Si jamais Sykes se révélait être une menace, aussi infime soit-elle, pour sa confrérie et ses projets, alors le Chef des Aurors se verrait dans l'obligation d'agir pour le bien de la communauté...

[Sorry, petit post -_-' me rattraperai au prochain Wink ]
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Ξ Sujet: Re: Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus]   Le cauchemar ne fait que commencer... [PV Rufus] EmptyJeu 7 Fév - 19:54

[HG : hinhin... c'était intentionnel de ma part ^^ normal que tu n'aies pas pu en mettre des tonnes avec le peu que je te disais Twisted Evil. Tout cas, désolé pour mon retard Sad ].

Apophis gardait la tête de côté -un air pensif qui le faisait ainsi ressembler à un parfait chérubin. Un joli sourire faisait briller ses yeux de topaze et il ajouta sur un ton non moins carnassier et railleur.

"Je ne sais pas s'il s'agit bien de votre poste de Ministre ni même d'autres choses, toujours est-il que je vous ai vu entouré et régissant une poignée de personnes d'une main de maître.

Vous n'hésitiez pas à employer la violence, Monsieur Scrimgeour, ni même la répression. J'ai encore dans la tête l'image d'un homme au regard impitoyable et dur, aux décisions sans appel et je ressens encore un arrière-goût de terreur rien qu'en y songeant... La foule qui vous scandait et comptait sur vous était pleine d'une tension refoulée mais aisément perceptible à travers tous ceux qui vous suivaient.

Monsieur, je vous prédis un avenir sans déroute et je prédis au peuple sorcier un futur de larmes et de sang sous votre joug !".


Il se renfonça un peu plus dans ses oreillers moelleux mais détrempés du fait que l'Auror suait à grosses gouttes. Il était aussi pâle que le linge et sa lèvre inférieure vibrait sous un tic nerveux.

"Vous allez vous transformer en dictateur, Monsieur Scrimgeour, et ni vous ni personne d'autre ne pourront y faire quoique ce soit !
Car la verve qui vous porte et la soif du pouvoir ont déjà tout mis en oeuvre afin de ne pas vous faire faillir. L'engrenage est bien roué et aucun grain ne sera seulement s'y implanter...".


Et il leva sa main dans sa direction, un peu comme ces baise-main qu'on lui avait appris étant plus jeune, lors de formalités dû à son rang. Le poignet fin laissa pendre la grosse patte droit vers Scrimgeour et Apophis l'enjoignit d'un sourire.

"Votre éternel et damné serviteur qui vous suivra jusqu'au fin fond des limbes, Monsieur Scrimgeour. Je vous assure ma plus totale allégeance et vous certifie que vous pouvez avoir confiance en moi...

Je ne délire pas... Du moins, si vous songez que c'est la fièvre qui me fait parler, ne prenez pas garde à ces sottises et ne vous embrouillez pas l'esprit. Ce ne serait qu'une perte de temps... De plus vous me savez robuste...".


Il prit une profonde inspiration, bombant un peu plus son torse, pour expirer aussitôt et prendre plus d'aisance. Son regard luisant ne cessait de fixer Scrimgeour, sa main toujours tendue vers lui.

"Touchez-moi la main, Monsieur.

Vous verrez que, malgré les tuyaux auxquels je suis enchaîné, malgré les vitamines et autres potions énergisantes qui passent dans mes veines, que je suis aussi froid que le marbre.

Et ainsi vous comprendrez que je ne dis QUE la vérité !".


Mais il n'attendit pas que Rufus s'exécute pour commencer son explication. Il ne fallait pas tarder, autrement le vieux lion répliquerait que ce n'était que bêtises et n'en croirait pas un traitre mot. Apophis devait être rapide et efficace, d'autant plus que les forces déployées commençaient à cruellement lui manquer.

"Ce fameux soir où je suis parti à Azkaban et où j'ai lâché les Détraqueurs sur moi vous m'avez retrouvé 16 heures plus tard dans un état lamentable, mais j'étais bien vivant, ça oui, bien vivant...".

Il déglutit, peinant à reprendre son souffle. Sa gorge était sèche et chaque mot prononcé lui brûlaient amèrement la gorge. Apophis agrippa les barreaux de son lit tout en se redressant, canalisant sa force dans ses bras pour s'empêcher de faillir.

"Ce soir-là, Monsieur Scrimgeour, je suis mort ! Assassiné, j'ai été tué !

Les Détraqueurs m'ont eu, Monsieur, c'est la vérité ! Ils... ils ont volé mon âme aussi bien que ma vie ! Ils...".


Ses mains tremblaient, tout son corps frissonnait et ses dents s'entrechoquaient comme s'il était en train de subir un froid polaire. Il roula des yeux hallucinés vers Scrimgeour.

"Pourquoi j'aurais jamais changé en 10 ans de temps ? Hurla-t-il d'une voix suraiguë, pourquoi serais-je resté le même tandis que les autres vieillissent et murissent ?! Pourquoi ?!

A part mes tenues vestimentaires et mes cheveux il n'y a que ça qui change ! Le reste n'a pas bougé !!

POURQUOI J'AI TOUJOURS L'AIR D'UN ADO PREPUBERE TANDIS QUE J'EN AI 34 ??!!".


Et son corps de se tendre sous la douleur, projetant son buste en arrière pour mieux vomir ses mots :

"CAR JE SUIS MORT !! MORT !! MORT ET RAIDE MORT !!!".

Ses cris de possédé alertèrent immédiatement l'infirmière et le médicomage postés dans le couloir. La porte s'ouvrit à grand fracas et le médecin qui s'occupait de lui se précipita à son chevet, suivi par une jeune femme. Sykes s'était laissé retomber contre ses oreillers, n'en pouvant plus de s'être trop donné, roulant des yeux sans couleur aux uns comme aux autres. Sa tête ballotait de côté et la jeune infirmière dû s'y reprendre à deux fois avant de lui mettre un masque à oxygène. Le médecin, quant à lui, vérifia sa tension ainsi que son intraveineuse et se retourna tout entier vers le Chef des Aurors.

"C'est vous qui l'avez mis dans un état pareil ? C'est vous qui l'avez rendu ainsi ?".

"La tension n'a pas chuté, docteur. Ajouta l'infirmière, j'augmente la dose de calmants !".

"Faites !", lui rétorqua-t-il - puis il en revint à Scrimgeour, plus furieux que jamais.

"Vous m'aviez promis de ne pas le fatiguer outre mesure ! Vous m'aviez promis que rien ne se passerait de grave ! Et vous...".

Il jeta un bref regard à son patient et se rapprocha du vieux lion.

"Et je vous faisais entièrement confiance, Monsieur Scrimgeour. Entièrement confiance de manière à ne pas malmener ce jeune homme !

Si vous voulez le retrouver dans un état végétatif la seconde qui suivra, je vous conseille de recommencer !".


Il détourna à nouveau ses yeux, vérifia l'appareil indiquant la tension, puis en revint à son interlocuteur. Sa voix était plus calme désormais mais il n'en demeurait pas moins ferme.

"Je vous demande de quitter cette pièce séance tenante, Monsieur, et de laisser mon patient se remettre en paix.

Il est, comme vous pouvez le voir, beaucoup trop secoué pour seulement vous répondre !".


Puis il fit volte-face dans un mouvement brusque et sec, presque princier pour un petit employé d'hôpital. Il s'avança vers la demoiselle, lui demanda si elle avait terminé, ce à quoi elle répondit par un faible hochement de tête. Elle aussi observa une dernière fois Apophis Sykes et, notant qu'il avait retrouvé toute quiétude, se décida à emboîter le pas à son supérieur. Le médicomage planta un regard déterminé dans celui de Scrimgeour.

"Venez, Monsieur Scrimgeour".

Et, au moment où le médecin s'apprêtait à le chercher pour l'enjoindre à le suivre, Apophis s'interposa d'un geste.

"M... monsieur Scrim... Scrimgeour, éc... écoutez-m.... moi...

I... il me l'a dit, il... il en était cer... certain...".


Ses yeux embués et fiévreux se posèrent sur le médecin et la craindre d'être entendu pu se lire sur ses traits.

"R... restez... Il... Vous... vous devez savoir !".

Et son regard accrocha une dernière fois celui de son supérieur...
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