Untitled / Dawn

Poudlard une semaine avant les congés de Noël

« D’où viens-tu ? », demanda la belle à son petit ami qui venait de pénétrer la salle commune de Serpentard. On pouvait lire sur le visage du jeune homme une certaine quiétude. Veillant à ce que personne ne puisse les déranger, il emmena la jeune femme dans un coin retiré de la pièce.

Plongeant sa main dans l’intérieur de sa veste, il sortit une lettre usée par le nombre de fois qu’elle fut pliée. Celle-ci, signée de la main de Thomas Irving, son grand-père, l’informait de l’état de santé de sa grand-mère, Grace. Malgré ses grandes connaissances en potions, et soins magiques, le vieil homme dut s’en remettre aux médecins exerçant à Sainte-Mangouste, où elle séjournait actuellement.

« Dumbledore est d’accord pour que je puisse rentrer au Domaine, afin d’être près de ma famille. », expliqua-t-il ensuite en rangeant le papier dans sa poche. Tremblant légèrement, il semblait comme égaré suite à cette nouvelle des plus mauvaises. Soupirant, mal à l’aise, il posa sa tête contre le front de sa compagne, et s’empara de ses mains. « Je pars ce soir. », annonça-t-il le regard humide.

Déposant un baiser sur son front, il se détacha d’elle pour rejoindre son dortoir. Dans un sac, il jeta quelques affaires pour passer la nuit, et la journée de demain. Après avoir réglé quelques affaires de dernières minutes, il convoqua un elfe de maison à qui il ordonna de préparer le reste de ses bagages, et de les faire parvenir au manoir.

De retour près de son amie, à nouveau il s’isola. Caressant son visage, il cherchait un certain réconfort dans ces yeux souhaitant que tout se déroule bien. Pour combler le tout, la jeune fille allait être admise à Sainte-Mangouste afin de pratiquer une sorte de transfusion pour venir en aide à une personne qu’elle connut étant plus jeune. « On se voit là-bas ? Je m’assurerais que tu ais une chambre convenable proche de celle de grand-mère Grace. », dit-il en la serrant contre son torse, avant de capturer ses lèvres. La demoiselle rompit l’étreinte, un petit sourire accroché au visage, « Je t’accompagne jusqu’à la grande porte. », murmura-t-elle en le prenant par le bras et ouvrit la marche.

Continuant de discuter, la sorcière réussit à apaiser les quelques tourments qu’avait Isaac. Et après un second baiser, il fut escorté par le professeur Rogue jusqu’à un porte au loin mis à sa disposition afin de rejoindre l’île de Wight où se trouvait le domaine familiale.

Hôpital Sainte-Mangouste

Premier jour

« Grand-mère ? », murmura le petit-fils posté au pied du lit. Comme effrayé, il n’osait pas approcher la dame, jadis pleine de vie, assoupie dans ces draps blancs. La main de son grand-père se posa sur son épaule, tous deux échangèrent un regard avant qu’Isaac se vienne se tenir à côté de la vieille femme.

Prenant délicatement sa main, il l’interpella à nouveau avec douceur. Battant des paupières, Grace revenait peu à peu à elle. Le jeune garçon ne souriait pas contrairement à elle, il aurait mis lui rendre, mais la tristesse s’était emparée de lui, ainsi que la colère devant son impuissance. « Bonjour mon garçon », articula-t-elle avec difficulté. Par réflexe, il posa son doigt sur ses lèvres pour ne pas qu’elle se fatigue à parler.

« Que disent les médicomages ? », questionna le jeune Irving à l’attention de son grand-père sans quitter sa précieuse des yeux. Il lui expliqua que sa maladie était rare dans le monde sorcier, peu pouvait en être atteint. Déboussolé par cette nouvelle, le préfet chercha à en apprendre d’avantage, et Thomas ne tarda pas à lui apporter des réponses.

616 mots

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- Poudlard, avant les vacances de Noël.

Dawn avait appris, par son petit ami que la grand-mère de ce dernier n’allait pas bien du tout. Elle avait été admise à sainte Mangouste en toute urgence, et, bien sûr, son petit fils avait immédiatement demandé l’autorisation de quitter Poudlard un peu plus tôt pour aller voir sa Grand-mère mourrant. La brune, très soucieuse de l’était moral de son tendre ami l’avait accompagné jusqu’à la porte, le jour de son départ, tenant son bras dans un soucis protecteur. Posant ses yeux doux et glacés sur son petit ami, elle avait alors murmuré à son oreille :

« Je suis de tout cœur avec toi… »

Puis elle l’embrassa doucement et le regarda s’éloigner, en compagnie de leur directeur de maison : le professeur Rogue. La sorcière soupira doucement, se sentant mélancolique… Elle avait tant de peine pour isaac. La famille étant à ses yeux la chose la plus importante qu’il soit ! Respirant un bon coup, elle ne partit de son poste qu’une fois la silhouette d’Isaac disparut de sa vision depuis déjà une dizaine de minutes. La brune sentait un terrible poids peser dans son cœur… Ces vacances allaient être dures, car ce n’était pas le seul événement médical qui allait se produire. Oui, Dawn sautait enfin le pas. Après tant d’années, elle avait enfin pris sa décision. Peut-être bien que Monsieur Farsen, son maître et Grand-père d’Erwan y était pour quelque chose, elle n’en savait rien au fond. Mais était sûre d’une chose : elle voulait le faire maintenant. La question qu’on peut se poser est alors : faire quoi ?

En fait, Dawn se souvenait encore parfaitement du jour où elle avait découvert ses pouvoirs, le jour où elle a pour la première fois fait de la magie, de la vraie magie, pas un simple petit transfert de rien du tout. Elle avait huit ans à l’époque. Elle dansait déjà bien, faisant parti des jeunes espoirs du conservatoire russe dans lequel elle étudiait la danse classique. Elle était naturellement partie avec la troupe faire une tournée, le conservatoire ayant sa petite réputation dans l’ex URSS. Aussi les élèves et leurs enseignants avaient-ils fait un passage en Roumanie. Et c’était là, qu’elle avait fait le plus gros sortilège de toute sa vie…

Assise dans une voiture, qui se dirigeait vers l’hôtel, dans lequel la troupe devait passer la nuit, la fillette du haut de huit hivers regardait par la fenêtre admirant les autres peuples qu’elle avait, avant imaginé très différemment du sien, et qui, en fin de compte, n’étaient pas si étranges que ça. Elle admirait les rues piétonnes toute contente d’être présente ici, sans sa sœur, surtout… sans l’infâme Katy. La jeune fille sentit un coup de frein brusque, tendit que le véhicule prenait un virage serré… et tout se passa vite. Un visage d’une femme affolé, une main se tendant en direction d’un petit garçon qui marchait à côté du trottoir, faute de place pour marcher aux côtés de sa mère, certainement… Et la voiture qui allait droit sur lui. Dawn avait étouffait un cri, ses pensées devenant toutes contradictoires. Quand elle était plus petite, et maintenant encore, elle arrivait parfois à faire venir des objets à elle en les faisant voler, juste parce qu’elle le voulait. Et voir ce garçon là, qui allait forcément être écrasé lui avait donné envie d’essayer, encore une fois… mais l’objet cette fois n’était pas un objet, non, c’était un humain ! Et il pesait plus lourd qu’une assiette !

Les freins avaient continués à crisser, tandis qu’un sifflement strident se faisait entendre. Dawna avait alors fermer les yeux, elle ne voulait pas que le garçon soit percuté, mais ne voulait pas non plus rester dans ce véhicule dont le conducteur avait de toute évidence perdu le contrôle… Un éclair blanc perça alors, tendis que Dawn se retrouvait un peu plus loin, assise dans la rue. Sous le choc. Puis, une fois debout, elle chercha le petit garçon du regard… Il était là, allongé, au sol totalement inanimé. La sorcière ferma les yeux, se mettant à pleurer, les cris de la mère lui transperçant le cœur comme jamais auparavant… Qu’avait-elle fait ? Pourquoi n’avait-elle pas réussi ?

L’école fut regroupée, il n’y avait de blessé, plus de peur que de mal pour les passagers. Le chauffeur indiqua à la maîtresse de conservatoire le chemin jusqu’à l’hôtel, il confirma qu’il allait aider la mère à porter son petit aux secours. Dawn, en passant à côté fixait le petit garçon, son visage inondé de larme. Elle pu voir son visage à la peau de pèche, ses magnifiques cheveux dorés, bien qu’un peu salis, et ses yeux… qui s’ouvrirent quand elle passa… Sursautant, elle cru qu’il allait la regarder, mais non, son regard d’un magnifique bleu azur était comme voilé… Elle entendit sa voix, dire un seul mot… en roumain et sa mère se jeter sur lui en pleurant, tout en le serrant contre elle…

Quatre ans après, Dawn avait toujours en tête ce regard bleu voilé qu’elle avait vu sur ce garçon… Aussi fut-elle effroyablement surprise lorsqu’elle croisa l’élève de première année répondant au prénom d’Erwan… Il était à Poufsouffle et avait un an de moins qu’elle. Il était aveugle. Et c’est plus tard, par Monsieur Farsen, qu’elle apprit que la raison de la perte de la vue d’Erwan était due à un sortilège lancé lors de cet accident de voiture qu’ils avaient eu en commun… Son sortilège à elle… Aussi, était-elle prête à tout pour aider Erwan. Un poids bien trop lourd pesant en sa poitrine.

La semaine sans Isaac fut une semaine de stress… L’opération n’allait pas tarder, et elle ne savait pas encore exactement en quoi ça allait consistait… Aussi la russe était-elle devenue muette comme une tombe, parlant à peine à ses deux amies de toujours –on pouvait le dire maintenant- Elea et Myrielle. Seul Damian avait vraiment entendu sa voix, quand ils s’étaient retrouvés seuls un soir. Puis les vacances finirent par arriver, et Dawn quitta le château en compagnie d’Erwan. Tous deux partagèrent le même compartiment, mais discutèrent peu. La tension était on ne peut plus présente.

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Hôpital Sainte-Mangouste

La semaine passa. Pour le jeune homme, les jours furent très longs mais surtout très fatigants. Il tenait à être présent tous les jours auprès de sa grand-mère, et ce malgré sa volonté. Il restait, installé dans un fauteuil, à lire ses cours, l’observer pendant qu’elle récupérait, et se poser des milliers de questions sur ce qui pourrait arriver au cas où … Un ‘au cas où’ qui terrorisait notre jeune ami, la mort étant sa plus grosse faiblesse.

Durant ses visites, il se surprit à prier quelques grands prêtres des temps anciens, de puissants mages dotés d’une magie oubliées afin que sa grand-mère puisse rentrer au domaine. De plus, il n’accepterait pas qu’elle termine sa vie ici, dans ce lieu… Yerk, il en avait la nausée. Il voulait le mieux pour elle, celle qui l’avait élevé. Une fois que les spécialistes annonceraient que plus rien n’était possible pour la sauver, il la ramènerait à la maison. Installée sur un transat en osier, couverte de son gilet de laine sur ses épaules, et d’un plaid sur ses jambes, regardant la mer… Grace s’éteindrait.

« Hem… Hemm… Hemmm. ». La gorge sèche, la malade essayait de se redresser un peu. Sans en avoir le temps, son petit-fils était déjà près d’elle portant à ses lèvres un gobelet d’eau tempérée. Après s’être rafraichie, il posa le verre avant de tâter son front du revers de sa main. Elle était fiévreuse… Ses soins lui avaient été administrés il y a trois heures environ, qu’est-ce que ça pouvait être ? Sans paniquer, il appela le médecin qui s’empressa de la consulter.

« Je vais vous demander de quitter la pièce. », demanda aimablement le docteur pour ne pas le paniquer. Une fois dans le couloir, il vit le médecin appeler un de ses confrères ainsi qu’une infirmière. Essayant tant bien que mal de voir ce qu’il se passait, la porte se referma silencieusement le plongeant dans un état second.

La main plaquée sur le front, il commençait à sentir des palpitations, son cœur s’emballait. Qu’est-ce qu’il passait, pourquoi on l’avait fait sortir ? Alors qu’il pensait s’écrouler, une voix mélancolique le ramena à lui. « Dawn ! », prononça-t-il comme une délivrance.

Venant à sa rencontre, il la serra contre lui et l’embrassa comme si des mois les avaient séparés. Mais un cliquetis de porte fit rompre ses retrouvailles, l’infirmière venait de sortir en trottinant vers un présentoir qu’elle tira derrière elle jusqu’à la chambre. Il n’eut même pas le temps de se mettre au courant. La jeune fille s’approcha de lui, prenant sa main dans la sienne. Tournant la tête vers elle, il l’informa des récents évènements.

Chambre de Dawn, un peu plus loin

« Et ton père, comment le vit-il ? », demanda-t-elle en vidant sa petite valise, rangeant ses tenues dans une armoire mise à disposition.

Se tenant face à la fenêtre, observant le Londres moldu s’animer sous ses yeux, il ne savait que répondre. Son père ! Relevant un petit ‘Pfff’, il ne savait pas le moindre du monde comment il vivait cette période. A vrai dire, il ne savait même pas s’il était au courant que sa mère était souffrante. « Grand-père essaie de le contacter de tous les moyens possibles… mais… rien. », dit-il tête baissée. Connaissant son paternel, il se disait qu’il jouait les dures continuant son train de vie comme si de rien était, que la situation n’était pas encore trop grave pour qu’il prenne la peine de se déplacer.

Se retournant sur elle, appuyé contre le rebord de fenêtre, il prit des nouvelles de l’extérieur, les derniers évènements à Poudlard. Comme d’habitude, rien de bien intéressant à apprendre hormis les nouvelles histoires au sujet du Professeur Ombrage. Quelle numéro cette femme ! Venant accoster son amie, il replaça quelques mèches noires derrière ses oreilles en lui demandant : « Et toi, comment tu vas ? »

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Une fois le voyage en train achevé, Dawn avait naturellement pris le bras d’Erwan pour le guider dans la gare. Sa ratte était admise à sainte Mangouste, comme aide aux personnes sans vue, mais elle allait devoir être enfermée dans une cage, pour éviter qu’elle rende visite aux autres patients, qui ne la verraient pas forcément d’un bon œil. Dawn, inquiète essayait de trouver un sujet de concversation :

« Alors dis moi… Que comptes-tu faire en premier dès que tu pourras voir ? »

Un adolescent s’attendrait sûrement à une remarque comme regarder un match, ou regarder un film, ou regarder ses proches… mais la réponse d’Erwan ne fut pas du tout celle attendue :

« Je vais commencer par te remercier. »

Dawn stupéfaite fut privée de sa voix un instant. Non c’était le monde à l’envers !

« Eu tu sais, tout ça c’est de ma faute… Tu le sais comme moi… Alors je pense que tu aurais mieux fais de me mettre un bon coup de poing plutôt que de me remercier… »

« Oh non je ne vais pas essayer de te frapper, je me rappelle une de nos discussions où tu m’as di avoir fait cinq ans de boxe… Franchement non merci ! Je tiens à rester intact… »

« Tu as un humour étrange Erwan. Vraiment… »

Les deux adolescents rejoignirent un véhicule envoyé par le père d’Erwan. Ils montèrent à bord, Erwan s’asseyant au fond, il invita Dawn à venir à côté de lui. Celle-ci, étonnée lui demanda alors :

« Mais… ton père ? Il ne vient pas ? »

Erwan se mit alors à sourire, un sourire amer, sans aucun doute :

« Il s’en fou de moi. S’il s’occupe de moi, c’est juste pour faire bonne impression. Allez viens. »

Dawn prit donc place à ses côtés et le voyage débuta. Ils arrivèrent en peu de temps à Sainte Mangouste. Des infirmiers accueillerent Erwan avec le sourire. Ce devait être ceux qui s’occupaient de lui à chaque nouveau test médical. Ils furent conduits à leurs chambres, elles n’étaient pas très éloignées l’une de l’autre. Dawn portait la cage de Miss Soare et la déposa sur une table basse dans la chambre d’Erwan, une fois ceci fait, les infirmiers lui demandèrent de quitter la pièce, elle serait informée en temps et en heure des étapes de l’opération. De retour dans le couloir, Dawn aperçut son petit ami qu’elle s’empressa de rejoindre… Et ainsi, le jeune homme lui indiqua ce qui s’était passé depuis son départ de Poudlard. Ne pouvant rester auprès de sa Grand-mère, il suivit Dawn dans sa nouvelle chambre et elle commença à ranger ses affaires dans la petite armoire mise à disposition…

Dawn fut choquée par le fait que le père d’Isaac ne fasse rien pour voir sa propre mère… Agacée, la jeune fille se tourna vers son petit ami, le regard étincelant d’une énergie qui indiquait en elle une forte détermination liée à une colère contrôlée… pour l’instant.

« Mais c’est n’importe quoi ! Attends, je vais lui envoyer Perséphone, et je t’assure qu’il sera forcé de lire la lettre qu’il recevra, à moins qu’il ne tienne à ses yeux, elle les lui crèveraient. Il faut être totalement fou pour ne pas faire attention à sa famille ! »

Une sourde douleur battait au creux de son ventre. La famille. C’était la plus belle chose que Dawn puisse connaître, et les gens qui se moquaient de ce bien si précieux n’avaient que bien peu de valeur à ses yeux. Isaac demanda à Dawn quelques nouvelles de Poudlard, elle sourit faiblement, elle ne s’était pas vraiment tenue au courrant de tout, mais au final, le fond était plutôt calme…

« La chose la plus impressionnante que j’ai noté, c’était comme toujours l’empressement avant le bal de Noël, et ombrage qui commençait à s’ennuyer fortement… Elle a encore retiré des points pour mauvais port de la cravate à un groupe de Gryffondors… Oh, et elle a du faire un ou deux décrets dans la semaine… »

Puis la question vint sur son état à elle… Elle eut un petit sourire et se contenta d’hausser les épaules :

« Je pense que ça ira mieux quand tout sera fini… Cette situation est stressante, mais bon… j’espère que tout va bien se passer, pour tout le monde. »

Elle parlait ainsi d’Erwan bien sûr, mais aussi de la Grand-mère d’Isaac et d’elle-même, tant qu’à faire… Elle sourit doucement et expliqua :

« Un médecin doit venir pour m’expliquer en quoi consistera très exactement l’opération… »

Passant sa main sur le visage de son petit ami, elle s’enquerra :

« Et toi, ça va aller ? »

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Pendant ce temps, au manoir Irving.

« Monsieur, votre fils est là. », annonça le major d’homme à l’entrée de la bibliothèque. Pivotant sur sa chaise vers lui, il posa son verre de whisky et se leva en s’appuyant sur le bureau en chêne massif.

De l’autre côté de la pièce, un homme entra encore habillé de son manteau et de son chapeau. Tous les deux se tinrent à égale distance, comme si ils allaient se lancer un défi. Le plus âgé des deux, d’un geste de la main, invita l’autre à prendre place dans un fauteuil de cuir. Ce dernier consulta sa montre, était-il pressé ? Soupirant, l’homme s’assit en ôtant ses gants, et posa son couvre-chef sur son genoux après s’être croisé les jambes. L’aïeul avança d’un pas lent et lourd, servi un verre d’alcool écossais, rempli le sien avant de s’asseoir.

« Alors… », releva Thomas en portant sa main sur le cylindre transparent, « … tu as enfin dénié te déplacer. », demanda-t-il en s’abreuvant avec délicatesse.

Son fils ne répondit pas, se contentant de boire le contenu de son verre d’un trait. Le tapant sur la petite table ronde qui se trouvait entre eux, il se remplit automatiquement et continuait à ne pas prendre attention à ses paroles.

« Quand vas-tu cesser de fuir les problèmes ? », questionna le vieil homme en s’avançant sur son siège afin de mieux capter l’attention. Un long silence s’installa. A nouveau, Peter siffla son whisky d’un trait en grimaçant un peu dû à son goût fort en saveur.

« C’est elle qui t’a demandé de me parler ? », il se décida enfin à parler. Son ton était ferme, comme si il ne désirait pas cette entrevue. « Parce qu’elle est sur son lit de mort, je devrais me plier à ses faveurs… » « ENDOLORIS » « Argh… » « … Je t’interdis de parler ainsi de ta mère ! ». La baguette pointée vers son héritier, le plus âge des Irving avait le regard en feu.

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Chambre de Dawn

Fou ! Qui sait … peut-être que son père l’était. Songeur, ce mot résonnait dans son tympan, se traînant de plus en plus jusqu’à ce que sa petite amie reprenne la parole au sujet de Poudlard. Le préfet avait oublié que, comme chaque année, Dumbledore remettait le couvert avec ce satané bal de noël. Ombrage trouva le temps d’ajouter quelques décrets sur le mur de la Grande Salle. Disons qu’il y avait plus beau comme moyen de décoration.

La concernant, il pouvait lire dans son regard la quiétude concernant l’opération. La serrant contre lui pour la réconforter, il lui murmura que tout irait bien, qu’il serait là quand elle se réveillerait… en espérant que rien ne se dégrade pour sa grand-mère. Deux des êtres qu’il chérissait le plus se trouvaient là, dans le même hôpital, sur le même étage, … Pourquoi ?

Alors qu’elle lui demandait si lui ça allait, un médecin entra: « Monsieur Irving ? ». Levant le regard vers lui, il se détacha un peu de Dawn pour mieux entendre les nouvelles au sujet de sa grand-mère. « Nous avons pu faire tomber sa fièvre, vous pouvez aller la voir. », annonça le personnel soignant. Acquiescent de la tête, il le regarda s’éloigner jusqu’à ce que ces yeux croisent ceux de Dawn.

« Je reviens dans une petite heure. », promit-il en déposant un baiser sur sa joue. Il lui serra la main pour qu’elle garde courage, il n’était pas loin.

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Peu à peu, le ciel se recouvrit d’un drap de velours noir tacheté de points scintillants. Isaac avait regagné la chambre de sa grand-mère qui venait se s’assoupir. Assis dans un fauteuil proche de la fenêtre, il veillait en se demandant ce qui pouvait retenir son grand-père…

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Au manoir Irving, aux alentours de vingt heures.

Les deux sorciers occupaient toujours la même pièce. Thomas se tenait debout à côté de son bureau, la main posée sur celui-ci, tenant sa baguette de l’autre, il faisait face à un des murs tournant ainsi le dos à son fils. Celui-ci n’était pas très loin, toujours assis dans se petit fauteuil fait de bois et de cuir.

« Peter… il serait tant de dire la vérité à ton fils. », conseilla le vieil homme d’une voix sombre. Sa tête pivota légèrement sur la gauche afin de jeter un œil par-dessus son épaule sur la réaction de l’homme. Ce dernier, accoudé, la tête pausée dans le creux de sa main, avait le regard fixé sur une photo. Celle-ci s’animait sous ses yeux et l’on pouvait reconnaître le même homme quatorze ans plus jeune, accompagné d’une femme aux longs cheveux blonds, elle reflétait une telle pureté, et dans ses bras, elle tenait un petit d’un an pas plus. Soupirant, il se leva pour s’en emparer. Son regard, coléreux à son arrivée, s’adoucit à la vue de cette famille heureuse. « Je… je ne peux pas. C’est mieux qu’il n’en sache jamais rien. », répondit Peter d’un ton ferme en jetant le cadre sur la commode.

« Il faut Peter. », insista le grand-père en se retournant complètement sur lui. Echangeant un regard, le père d’Isaac acquiesça de la tête, et disparut dans les secondes qui suivirent.

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Chambre de Grace, aux alentours de vingt heures trente.

Ca faisait bien plus d’une heure que le jeune sorcier était au chevet de sa grand-mère. Avant de quitter la chambre, il réajusta ses draps pour ne pas qu’elle prenne froid, et se dirigea vers la sortie. Alors qu’il emprunta le couloir pour rejoindre la chambre de Dawn, il aperçut une silhouette familière, celle de son père.

« Père… », prononça-t-il avec surprise, et une certaine réjouissance qu’il cacha. Le sorcier lui adressa un petit sourire, en le prenant contre lui. Qu’est-ce qu’il se passe ? Jamais il n’avait fait ça, peut-être était-il très affecté par le fait que sa mère soit souffrante.

Ensemble, ils se rendirent auprès de la vieille dame. Aucun des deux ne prononça le moindre mot, et se contentèrent d’observer la dame alitée. Un certain malaise s’installait dans la pièce, ça en devenait un soutenable jusqu’à ce que, après une dizaine de minutes silencieuses, Grace se réveilla découvrant le visage de son fils. Sans faiblir, elle demanda à son petit-fils de les laisser car elle avait deux ou trois petites choses à régler avec son père. D’un signe de tête, il céda à la demande de sa grand-mère et signala qu’il serait dans la chambre de Dawn.

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Chambre de Dawn…

« Excuse-moi… mais mon père est arrivé au moment où je venais te voir. », expliqua-t-il en s’asseyant sur le lit. Ensuite, il lui fit part de ce qu’il venait de se passer, les quinze horribles minutes qui venaient de passer…

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Du côté de chez Grace…

« Tu as pris la peine de te déplacer… c’est bien ! », envoya la vieille dame à son fils. Celui-ci ne répondit pas se contenant de regarder ailleurs. Tant bien que mal, Grace se hissa afin d’adopter une position assise. Rinçant sa bouche en buvant un verre d’eau, elle se sentait assez forte pour avoir une bonne discussion avec son fils.

« Si tu es là c’est que ton père a su te convaincre de parler à ton fils. », ajouta-t-elle en pliant soigneusement le bord de ses draps avant de poser. A nouveau pas de réponse. Elle se doutait bien que ça devait être ça, ce qui était un bon point.

« Que fait Dawn ici ? », demanda l’homme afin de changer le sujet de conversation. Comme la jeune fille était la nièce de son épouse, il fit mine de s’y intéresser, mais également parce elle était sa future belle-fille. Grace ne répondit pas à sa question et poursuivit sur ce qu’elle avait à dire. « Quand il reviendra, tu iras tout lui dire… Pourquoi sa mère est partie, pourquoi elle est morte, il est en âge de savoir, et de comprendre. », ordonna-t-elle en le fixant malgré qu’il lui tournait le dos. « Ca va l’anéantir… », marmonna Peter en posant ses mains sur le rebord de la fenêtre. La sorcière affaiblie poussa un petit ricanement. « Tu connais bien mal ton fils… »

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Du côté de chez Dawn…

« Je me demande bien ce qu’ils sont entrain de se dire… », dit-il en s’allongeant près de sa belle. Réfléchissant à toute sorte de scénario, il fut interrompu pour l’arrivée du médecin qui allait opérer Dawn et le jeune élève de Poufsouffle.

Tous furent convoqués dans le bureau où tous les détails sur la façon d’opérer seraient donnés. Le préfet de Serpentard se joint à eux afin d’être au courant de ce que Dawn allait subir. Même si elle était une personne forte, il sentait le stresse en elle à la façon dont elle pressait sa main dans la sienne.

« Tout ira bien… », mumura-t-il avant de s’asseoir au bureau de l’ophtalmologue en leur compagnie. Bien sûr, il n’ignora pas le non-voyant présent mais s’abstint de lui apporter son aide.

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Suite dans la chambre de Grace…

Peter ne prenait toujours pas attention aux paroles de sa mère. « Et toi ? Comment te portes-tu ? », demanda-t-il sans vraiment se préoccuper de son sort, ignorant la gravité de son état.

Serrant ses mains l’un contre l’autre, la vieille dame leva doucement les yeux vers lui et annonça : « Je vais mourir Peter… reste à savoir quand. ». Le sorcier resta pétrifié par cette annonce. Là, il ne pouvait plus ignorer ses paroles. Baissant la tête, il s’en voulait pour avoir agi de la sorte, aussi bêtement. La regardant de nouveau, il s’avança vers elle, mais d’un geste de la main elle interrompit son pas. « Parle-lui… il doit savoir ! » « Oui mère, je lui parlerai dès qu’il reviendra… », promit-il en s’asseyant sur le bord du lit, empoignant la main frêle de sa mère qu’il embrassa.

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La chambre de Dawn avait été désertée peu après, Isaac devant retrouver sa grand-mère. Compréhensive, la russe avait adressé un sourire vague à son ami, elle comprenait, bien sûr. Uns légère impression de soulagement vint inonder doucement le cœur de la brune, la Grand-mère d’Isaac se portait mieux… pour le moment en tout cas. Elle suivit la silhouette de son petit ami du regard avant de retourner à son rangement. Il lui fallu moins de vingt minutes pour avoir correctement rangé chacune de ses affaires. La brune, une fois le tout achevé avait pris place au petit bureau qui se trouvait dans la pièce, préférant ne pas s’allonger pour l’instant… Elle resterait bien assez longtemps dans cette position durant sa convalescence !

La russe prit alors son journal l’intime, l’ouvrant, elle sourit doucement, et se mit à écrire. Sa plume glissant sur le papier blanc. Elle n’eut besoin de tremper sa plume, puisqu’elle avait pris soin d’en prendre une qui ne manquait jamais d’encre. Son écriture, plate et italique, fine et légère s’étalait sur les pages blanches, les remplissant au fur et à mesure. La belle aimait écrire… Mais très souvent, elle n’écrivait que pour ne rien dire. La sorcière passa une bonne dizaine de minutes, un quart d’heure peut-être, à rédiger ses sensations et impressions sur cette journée présentes, mais aussi les journées précédentes… et puis, bien entendu, ses anxiétés quant aux journées futures. L’opération la rendait plus qu’inquiète, bien qu’elle tenta de se calmer le plus possible… Son cœur semblait la lâcher de temps en temps, s’emballant avec allégresse avant de retrouver un rythme paisible et proportionné.

La sorcière, une fois son écrit achevé, rangea avec soin son carnet, le cachant dans une poche de son sac. Au milieu d’affaires de cours. Puis elle rejoignit son lit, et finit par s’y allonger, fixant le plafond, la gorge serrée, le cœur battant. Elle avait l’impression d’être plus mourante qu’un mort vivant en ce moment même. Même les cadavres lui donnaient l’impression d’être plus énergiques qu’elle. C’en devenait effrayant… ahurissant.

Puis, se rappelant d’un coup qu’Erwan était seul, lui, elle décida d’aller s’enquérir de son état. Se levant, elle laissa, au cas où, un mot sur son bureau pour qu’Isaac sache où elle se trouvait, et sortit de sa chambre. La jeune fille parcourut de son pas félin le couloir. La légèreté avait toujours eu une place dominante dans chacun de ses gestes, vestige d’un passé de ballerine. Sa façon de se déplacer en témoigner d’ailleurs, discrète et droite, elle s’emblait être gracieuse par nature et couler doucement ses gestes et mouvements. Arrivée devant la porte, elle frappa timidement, et la voix d’Erwan retentit :

« Oui ? »

La sorcière poussa la porte, Erwan était bien là, assis à terre, Miss Soare roulait en boule dans sa main. Dawn eut un faible sourire et le rejoignit, s’asseyant à côté de lui.

« Dawn. »

« Tu reconnais mes pas ? »

« Non… Pas encore, c’est plutôt ton odeur… Une fragrance fruitée… j’apprécie. »

Un doux sourire parcourut les lippes de la belle qui ne répondit rien. Elle fixait Erwan avec attention, son calme la décontenançait :

« Comment fais-tu ? Pour être aussi… calme ? »

Un sourire naquit alors sur le visage du roumain cette fois-ci, haussant les épaules, il répliqua avec joie :

« Tu sais… je suis plutôt un habituer maintenant ! Mais ne t’en fais pas, les docteurs sont très performants ici ! »

« Um um… »

Hochant doucement la tête, Dawn restait sceptique. Quoi de plus naturel ? Elle soupira doucement, puis continua :

« Parles moi de toi Erwan… »

Le sorcier eut un sourire vague, puis lui donna un petit coup amical sur l’épaule –qu’elle ne su d’ailleurs comment il avait pu la repérer-.

« Je crois que tu devrais plutôt retourner dans ta chambre, je ne sais pas si on va nous expliquer les choses en même temps… »

Dawn acquiesça alors, se relevant elle déposa avant un rapide baiser sur la joue du sorcier :

« A tout à l’heure. »

Puis elle s’éloigna, en direction de la pièce qui allait être sa prison durant un moment qu’elle estimait déjà comme étant bien trop long.

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Dawn s’était retrouvée, une fois encore, dans le couloir et était retournée vers sa chambre. Parcourant le couloir d’un pas silencieux, elle entra de nouveau dans la chambre, et reprit possession des lieux. Elle n’aimait vraiment, mais alors vraiment pas, les hôpitaux. L’odeur qui y régnait était plus que désagréable, pour commencer, et cette ambiance… Qui vous donnait l’impression que tout autour de vous était sur le point de mourir.

*Ca craint… J’veux pas crever moi >.<*

La sorcière avait fini par s’allonger sur son lit, pensive. Ses yeux clos, elle respirait lentement. Mais sentir son cœur cogner sa poitrine, sans arrête… Lui donner la nausée. Elle voulait sortir. Ne pas rester là, prendre l’air !

La porte de la chambre s’ouvrit au bout d’un temps certain… Temps dont Dawn n’avait la moindre idée. Elle posa son regard glacé sur le visage d’Isaac. Il semblait anxieux, aussi se redressa-t-elle, l’invitant à s’asseoir à ses côtés. Il lui expliqua alors ce qui venait de se passer, et la jeune sorcière passa doucement ses bras, d’un geste tendre et protecteur autour de la taille du jeune homme. La jeune fille conserva son étreinte un instant, en silence. Elle s’était assise pour être plus à l’aise.

Un médecin entra ensuite dans la chambre invitant le couple à venir avec lui pour parler de l’opération. Instantanément, Dawn prit la main d’Isaac et ne la lâcha plus. Ils entrèrent dans le bureau et prirent place. Dawn était entre Erwan et isaac. Elle posa doucement sa main sur l’épaule du Poufsoufle avant de s’intéresser au médecin. Dawn eut un faible sourire pour son petit ami puis le médecin prit la parole.

L’opération était assez rapide… Quand on parlait du fait seul. Il s’agissait en fait de transférer 30% de la vision de Dawn, chez Erwan. Pour cela, tous deux allaient boire un filtre et un sort serait jeté simultanément sur eux. Puis, ils allaient tous deux retrouver de al vue, peu à peu. Ils allaient porter des masques et une potion spéciale sur les yeux. Dawn n’en n’aurait que pour 5 jours à porter la crème… mais elle devrait aussi économiser sa vue durant tout le mois suivant, et… porter des lunettes. Dawn se retint de crier. Elle était fichue ! Son visage à la blancheur parfaite allait devoir supporter des lunettes ! Genre ce que le balafré portait, pour s’amochir un peu plus… c’était la méga galère cette histoire quand même… Mais bon… on respire… c’est pour la bonne cause !

Dawn attendit la fin des explications… Erwan du rester un instant, et le couple sortit donc du bureau. La russe posa un regard inquiet sur l’aveugle, jusqu’à ce que la porte l’empêche d’en apercevoir la silhouette. Se tournant alors vers Isaac elle lui adressa un faible sourire. Tous deux avancèrent dans le couloir, quand le père du jeune homme apparu devant eux. Dawn le salua poliment – il était le père de son filleul, quand même, et, par la même occasion, le mari de sa tante – puis elle regarda Isaac…

« Je vais voir comment se porte ta Grand-mère… »

Elle lui adressa un sourire et entra dans la chambre de Grace.

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