Un matin

Fallait-il croire encore que tout allait se dérouler comme un charme ? Les yeux clairs de Diabalzane semblaient s'être assombris ce matin là. Un frisson la parcouru alors qu'elle endossait un long peignoire noir brodé de fils d'argent. La ceinture se serra seule alors que la jeune Russe s'attachait les cheveux d'un geste souple. Il était tôt mais pas plus que d'habitude, à peine six heures. Pourtant, aucune des filles de la chambre des cinquième année, ni Dawn, ni Daphné, pas même Pansy, n'était encore allongée dans son lit. Quant à Ksenia et Myrielle, Diabalzane n'était même pas sûre de les avoir vues se coucher la veille au soir. La Serpentard songea qu'elle avait de la chance d'avoir dans la promotion de son année des jeunes filles aussi agréables et naturellement matinales, des jeunes filles d'un sang aussi pur.

Passant rapidement dans la salle de bains, elle observa son visage parfait dans un miroir placé dans un cadre d'argent richement ouvragé, ciselé à la perfection. Un long moment passa, seule avec elle-même, elle songeait aux évênements qui se produisaient au château et qui faisaient que rares étaient ceux qui voulaient s'attarder au lit dans la maison de Salazar. Il faisait froid même si l'hiver n'avait pas encore réellement commencé. La rosée semblait avoir un peu givrée pendant tôt le matin mais elle se liquéfiait à nouveau. Tournant précautionneusement le robinet d'eau froide, Diabalzane passa ses mains sous le liquide transparent et s'en aspergea le visage. Elle se mira de nouveau et se satisfit de son apparence glaciale.

Elle se changea en vitesse mais avec méthode et dans un ordre précis qui n'aurait pas échappé à l'oeil qui eut put l'observer. Une fois habillée dans l'uniforme du lycée, ayant passé sa cape de travail avec un geste grandiose qui la fit voler derrière elle comme de longues ailes tombantes qui tentent de se redresser. Elle descendit dans la salle commune, il ne devait pas être plus de six heures trente. Elle ne jeta pas un coup d'oeil aux jeunes gens de sa maison qui était affalés dans les canapés de cuir.

Elle monta les escaliers des cachots d'un pas souple qui donnait l'impression qu'elle flottait plus qu'elle ne marchait. De longs silences se faisaient lorsqu'elle croisait des gens sur son passage. Les Poufsouffle et les Serdaigle étaient les premiers à se taire de peur d'éveiller des soupçons quant à ce qu'ils était en train de dire, les Gryffondor avaient adopté d'autres méthodes, les plus audacieux gardaient leurs sujets de conversation en lançant des regards brulant de défi à la maison rivale, d'autre se mettaient à parler très fort en changeant de sujet, pour finir, les plus âgés sortaient leurs baguettes pour dissuader les oreilles indiscrètes de venir se mêler de ce qui les regardaient.

Diabalzane vérifia ces constatations de nouveau ce matin là. Finalement, elle entra dans la Grande Salle et s'attabla chez les Serpentard pour démarrer son petite déjeuner.

Le temps avait été plutôt… froid cette semaine là. Mais bon, cette fraîcheur d’automne était loin d’arriver aux chevilles de celui qui régnait depuis toujours dans l’immense patrie Russe. Là-bas au moins, les gens savaient ce qu’étaient la neige, et les caprices de al météo… Les petits anglais eux pleuraient dès que le thermomètre passait sous la barre du zéro… c’était d’un pathétique… sincèrement… Ceci étant, les ignorants ne pouvaient être blâmés… On ne choisit pas d’être stupide, on naît ainsi pour le rester à jamais… pauvres agneaux… ce devait être vraiment dur tout ça parfois… Oui… les pauvres… peut-être devraient-ils être plains ? Mais bon, ce n’est pas une question de motivation hein ? Mais plutôt de temps oui… du temps. On n’a pas vraiment le temps de les plaindre, alors… qu’ils restent donc à leur place, loin de tout et qu’ils n’y bougent pas. Ainsi, tout serait parfait. Oui le monde peut être parfait… il suffit qu’il soit bien peuplé.

Ainsi évoluaient les pensées de la belle Dawn Kostovak, 15 ans, bientôt 16. Et oui, ça grandit vite les enfants ! Si seulement Ivan était encore là… il murmurerait en la regardant : ‘dire que quand je t’ai connue, tu ne savais même pas marcher et tu était à peine plus haute que mon mollet… le temps passe vite… » Oh oui… Qu’il était vite passé… cela faisait aujourd’hui deux ans qu’Ivan avait quitté cette terre pour retourner dans un monde certaine plus doux et plus agréable… L’âme de cet être qu’elle avait aimé et qu’elle avait pleuré était peut-être réincarné en une nouvelle vie, comme le prétendait certaines religions ? Ou bien, il avait rejoint le paradis… le ciel lui ayant, sans aucun doute, ouvert les bras… La belle ferma les yeux… Son reflet avait beau se refléter face à elle, elle avait le sentiment de ne pas exister… Sans lui à ses côtés, elle pensait que jamais plus elle ne pourrait être quelqu’un… et pourtant, malgré tout, elle était toujours là, bien présente. La brune rouvrit ses yeux, sa vue alors brouillée par les larmes… Comme il pouvait lui manquait… Sa voix, son visage… ses gestes et ses paroles, tous plus doux et apaisants les uns que les autres. Avec le temps, elle perdait ses traits, l’éclat roux de sa chevelure et l’émeraude de ses yeux… Ivan… si seulement il savait à quel point elle regrettait…

Une respiration pour faire disparaître les larmes. Une seconde pour réguler le rythme cardiaque… Et enfin une troisième pour retrouver une allure classe et naturelle. La vie est belle. C’était quelque chose qu’il ne fallait surtout pas oublier. La brune sourit à son reflet :

« Tu sais que t’es plutôt canon toi ? »

Oui, un peu de modestie ça ne fait de mal à personne ! La russe passa un coup de brosse dans ses cheveux naturellement lisses. Elle passa un coup de crayon autour de ses yeux bleus, mettant leur éclat transparent plus en avant, puis, enfin, elle appliqua du mascara. Elle s’était toujours maquillée légèrement mais avec goût. La belle, ravie de l’effet obtenu enfila son uniforme, sa jupe - courte-, ses chaussettes, montant haut le long de ses jambes presque trop fines, sa chemise blanche… cachant le peu de poitrine qu’elle possédait. Enfin vinrent la cravate aux couleurs de sa maison, puis sa robe de sorcier. Pour finir, elle épingla son insigne de préfète, et, souriante, quitta la salle de bain.

La sorcière descendit doucement les marches, silencieuse et gracieuse, comme elle l’avait toujours été, elle quitta la salle commune avec légèreté. Bien que cette date ne soit pas facile pour elle, elle était plutôt le genre de personne qui préférait cacher ses larmes. Ne pas trop penser au passé et à la douleur. La jeune fille atteignit enfin la Grande salle… Elle passa le seuil avec élégance, classe et une certaine dose de fierté. Ok, la grande Dawn arrive, faîtes place. La démarche sûr, le regard droit, elle traçait son petit bonhomme de chemin sans regarder les imbéciles qui passaient non loin d’elle. La brune remarqua alors sa cousine, installée à la table des Vipères. N’ayant pu discuter avec elle depuis un moment, elle la rejoignit :

« Bonjour Diabalzane… Tu attends quelqu’un ? »

[711]

§§§

Lorsque Drago Malefoy se leva ce matin, il se sentait encore extrêmement contrarié de ce qu’il s’était passé la veille. Cette énième altercation qu’il avait eu avec Potter ne lui avait inspiré rien de bon. En temps normal, les adolescents se contentaient de se lancer toujours les mêmes insultes au visage ; souvent Drago parvenait à faire sortir Harry de ses gonds et celui-ci le menaçait mais cela allait rarement plus loin.

Cependant, lors de leur confrontation, le blondinet sentit cette fois-ci quelque chose d’inhabituel chez Harry : une rage qui dépassait tout ce qu’il avait jamais vu chez le Gryffondor.
Si Drago devrait normalement se montrer ravi d’arriver à rendre fou son rival de toujours, il était pourtant réservé car Harry le fusillait du regard d’une manière peu commune et presque cruelle ; comme si il était capable de lui faire vraiment du mal.

¤ Ce pouilleux a essayé de me faire peur ! Mais il n’est capable de rien ! Les conséquences seraient trop importantes ! ¤

Il n’empêchait qu’en y songeant le Serpentard ne se sentait pas si rassuré que ça. Il avait estimé que la haine de Potter avait atteint un tel point qu’il serait capable de le dépecer à mains nues si il en avait l’occasion.

¤ Je ne peux pas me laisser courir le moindre risque. Quoi qu’il se passe désormais, j’attaquerai le premier ! ¤

C’est donc en repensant à ses derniers échanges avec la coqueluche des Rouge et Or que Drago se prépara à aller prendre son petit déjeuner. Une fois habillé, le Serpentard prit d'ailleurs le temps de se réentrainer à jeter des sorts rapidement. Placé devant son miroir, il s’entraîna à sortir sa baguette promptement et à enchaîner avec précision sur les gestes nécessaires pour lancer des sorts d’entrave à son rival. Il répéta ces mouvements plusieurs fois jusqu’à être entièrement satisfait de sa mobilité et de son exactitude. Alors il réajusta sa cape et prit le chemin de la Grande Salle.

Une fois dans la pièce, Drago chercha immédiatement des yeux Potter, décidé à l’attaquer si celui-ci osait ne serait-ce que le regarder avec un peu trop d’insistance. Le brun était assis à sa table mais le plus loin possible de la place qu’occupait habituellement Drago. ¤ C’est bon signe, mais restons vigilant… ¤

Drago choisit de s’asseoir à une place avec vue sur la table des Griffons (pour être prêt à réagir au cas ou Potter monte des plans scabreux). Il repéra Diabalzane et Dawn qui mangeaient et décida de se joindre à elles.

¤ Ca changera de Pansy, je n’ai pas très envie de rire aujourd’hui, et puis ça fait longtemps que je n’ai pas vue Diabalzane… ¤

Si il connaissait très peu Dawn (enfin personnellement car il avait l’impression de la connaître par cœur grâce à sa réputation), il était ami avec Diabalzane dans le temps (et même plus qu'ami Cool

). Cependant, les deux jeunes sorciers avaient souvent traversé des périodes de « crise » inexplicables où ils passaient des mois sans se parler. Au début cela peinait Drago mais maintenant il le supportait et acceptait l’idée de n’être plus rien pour elle. Pourtant aujourd’hui, il venait la voir. Il se sentait d’humeur moyenne et qui sait, peut-être qu’elle saurait trouver les mots pour le calmer, le conseiller… Cette fille avait toujours eu un don pour attirer les confidences de Drago, et là il avait envie de lui parler. Il était possible qu'elle ne ressente pas le désir de l'écouter, mais cela n'effleura pas l'esprit du garçon.

« Bonjour Diabalzane, Bonjour Kostovak… »

Et il attrapa un morceau de pain qu’il déchiqueta plutôt qu’il ne découpa. Son regard se porta sur Potter qui feignait de l’ignorer avant de revenir sur les jeunes Russes.

« … j’ai passé une étrange soirée hier soir. Potter devient de plus en plus enragé ces temps-ci. à Dawn Tu te rappelles du cours de Défense Contre les Forces du Mal ? D’ailleurs bien joué pour l’intervention, j’ai vraiment cru qu’il allait m’étouffer. » Et il fit une grimace dédaigneuse avant de s’exclamer à moitié pour lui même « Porter des coups… Quelle sauvagerie et quelle vulgarité ! »

Drago déchira à nouveau son pain et soupira exagérément fort avant de s’adresser cette fois-ci à Diabalzane.

« Comment vas-tu Diabalzane ? Je te trouve…¤ Cherche un compliment… vite… ¤… très en beauté ce matin ! »

¤ Nul ¤

Le Serpentard avait souhaité être agréable à la jeune fille mais n’était pas satisfait de son hommage. Pourtant il se savait sincère, mais craignait que cela sonne faux aux oreilles de la jolie blonde.

¤ 771 mots ¤

§§§

Angela se réveilla pour la première fois dans le dortoir des Serpentards. Elle se leva et s'habilla. Elle avait mal au ventre, pour deux raisons. D'abord elle mourrait de faim, car la veille elle n'avait pas pu manger car elle venait seulement d'arriver, et le fait que sa soeur soit envoyé à Serdaigle, alors que Angela était dans les nobles Serpentards lui avait coupé la faim. Et aussi car elle était stressée de manger avec touts ces Serpentards qu'elle ne connaissait pas. Elle descendit donc vers la Grande Salle habillée de son uniforme de Serpentard. Elle franchit la grande porte et s'arrêta quelques secondes, malgré le fait qu'elle l'avait déjà admirer cette pièce la surpris comme même, elle était si grande et si belle avec ce plafond ensorcelé qui ressemblait à un ciel. Sa soeur lui avait expliqué cela avant d'entrer pour se faire répartir. Angela traversa donc la Grande Salle pour aller s'assoir à la table des Serpentards. Elle s'assit à côté d'un grand blond, aux cheveux presque blancs, une blonde aux cheveux très clairs et rien quand la regardant Angela sentit que cette fille devait être assez importante, et il y avait aussi une fille aux cheveux noirs et un regard bleu si clair qu'il parraissait translucide. D'habitude si peu timide, elle ne savait quoi dire ou quoi faire.

<<Salut.>>

Dit-t-elle en un souffle en espérant que les autres ne la rejette pas. C'est vrai qu'ils avaient l'air d'être au moins en 4° année, ou même plus, et en réfléchissant elle ne voyait pas pourquoi ils voudraient parler à une nouvelle première année.

<<Si vous ne voulez pas de moi... Dites le moi et je partirait...>>

Elle manquait de plus en plus d'assurance, mais selon sa logique ces 3 Serpentards pourraient être leurs amis si ils ne la rejetaient pas tout de suite.