~ Une Rouquine en Retenue

« Brosse, brosse, brosse ! J’me brosse les dents ! Celle d’en arrière, celle d’en avant ! Brosse, brosse, brosse ! J’me brosse les dents ! Brosse, brosse, brosse, j’les brosse souvent ! » Et oui, vous l’aurez devinez, Orla était en train de se brosser les dents tout en chantant une comptine que sa mère lui chantait lorsqu’elle était toute petite. Pour toute accro des sucreries comme la gamine, la brosse à dent était un outils essentiel à sa survie. Comment pensez-vous que la jeune fille a réussis à garder un sourire aussi éclatant ? Une bonne brosse à dent, un tube de dentifrice Colgate ; voilà le truc ! Mais bon, on n’est pas ici pour parler des soins dentaires, mais plutôt pour aller en retenue avec notre cher Rogue.

En effet, Orla avait la chance de passer son samedi matin en compagnie du professeur de potion, celui qu’elle aime tant. M’enfin, on voit le sarcasme de la dernière phrase ; Orla déteste Rogue ! De toute sa petite vie, c’était la première fois qu’Orla détestait quelqu’un ! Habituellement super optimiste, elle trouvait tout plein de qualité à tout le monde et elle arrivait à en oublier les défauts. Mais, Rogue, était tout un spécimen. Elle avait bien sur trouvé une qualité ; c’était un excellent professeur de potion, elle apprenait beaucoup de chose dans ses cours ! Mais, une seule qualité contre toute une tonne de défaut, ça prend pas beaucoup de temps pour que la qualité prenne le bord ! – j’sens que c’est québécois c’que j’viens dire xD –

Bref, elle termina de brosser ses dents et essuya le miroir. Et oui, quand on se brosse les dents et chante en même temps, c’est bien rare que tout est impec’ lorsqu’on a terminer ! Un coup de serviette par-ci, un coup de serviette par-là ; tout était propre à présent. Elle se regarda quelques instants dans le miroir pour s’assurez qu’elle était présentable. Une chemise blanche avec un polo bleu royal, une paire de jeans avec des trous où les genoux et des ballerine noirs. Le tout caché sous une cape noir ! Bon, c’était okay, c’était le temps d’y aller. Elle sortis silencieusement de la salle de bain, alla faire un dernier câlin à Spaghettis qui dormait toujours paisiblement dans sa cage et elle quitta le dortoir.

Rendue dans la salle commune, Orla ne fût pas étonné de n’y trouver personne. Elle s’engouffra silencieusement dans le portrait et se retrouva dans les corridors, eux aussi silencieux. Et bien, décidément, la populasse de Poudlard n’était pas ce qui l’y avait de matinal ! Elle erra durant un moment dans les couloirs, corridors, escaliers et tout le tralala durant une dizaine de minute avant d’atterrir dans les cachots. Humide et sombre, Orla détestait ces lieux. Elle préférait les endroits qui respirait la joie de vivre et qui propageait la bonne humeur ! Comme le dortoir où elle logeait ! Enfin, avec ses multiples affiches et guirlandes à froufrous, c’était compliqué de ne pas être heureux ! Elle trouva le bureau assez rapidement. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, elle indiquait 7heure56. Ouf, elle n’était pas en retard ! Elle respira un bon coup et toqua trois coups sec à la porte.

« Entrez ! Dépêchez vous, sinon, je vous ajoute une heure en plus ! »

Ouh là, Rogue s’était levé du pied gauche ce matin ! Enfin, Rogue semblait avoir pris pour habitude de toujours se lever du pied gauche mais, à moins que ce ne soit qu’une impression, il semblait pas très enthousiaste à recevoir la petite Serdaigle pour toute la matinée ! Bah, elle pouvait toujours retourner se coucher si ça pouvait faire plaisir au professeur de potion ! Ou encore, elle pouvait aller manger d’autres rôtis au Nutella à la Grande Salle, c’était au choix ! Mais non, au lieu de ça, la petite rouquine poussa la grande porte en bois d’ébène, qu’elle referma doucement derrière elle lorsqu’elle fût entrée.
Rogue était assis à son habituel bureau, écrivant sur des papiers disposer ici et là sur son bureau. Juste en face, un bureau plus petit avait été déplacé et un gros aquarium y avait été déposé. Qu’y avait-il dans cet aquarium ? Une jolie famille de tarentule qui se dandinait partout sur les parois transparente du bocal. Ça allait sûrement servir pour sa punition. Peut-être devrait-elle leur apprendre des tours de cirques, comme elle fessait avec Spaghettis ? Bref, elle releva son regard bleu vers le professeur de potion.

« Bonjour professeur Rogue ! »

Elle s’approcha doucement du bocal rempli de tarentule, fasciné pas les arachnides qui s’agitaient dans tous les sens. Rigolant doucement, Orla s’abaissa pour mettre son visage à seulement quelques décimètres de la paroi vitrée. Oooohh, comme elle était mignonne le petit bébé tarentule dans le coin gauche. Orla tapota doucement des doigts sur la vitrine, souriant aux araignées qui se dandinèrent avec encore plus d’intensité. Orla ricana de plus belle avant de commencer à leur parler.

« Bonjour toi ! Tu dois être la maman, c’est toi la plus grosse du troupeau ! T’aimerais que j’te trouve un nom ein ? Huumm .. qu’est-ce que tu dirais de Greenz ? Greenz la maman tarentule, c’est super jolie ! Allez, c’est décidé, tu va t’apeller Greenz ! »

Elle se releva toute souriant avant de décrocher un grand sourire au professeur Rogue. Il devait beaucoup les aimer ses tarentules si il avait voulu les présenter à Orla. Surtout Greenz, elle ne cessait pas de tourner en rond contre la paroi, elle était très drôle à voir ! Le jeune Serdaigle l’aimait déjà beaucoup ! Peut-être que Rogue allait lui donner l’autorisation de venir les voir de temps en temps ? Ooooh oui, Orla serait tellement contente ! Sur cette pensée plutôt joyeuse, Orla se contenta de rester debout à côté du bocal et silencieuse, attendant les instructions du Maître des Potions.

Severus Rogue jeta un œil méprisant à la petite Serdaigle. Il n’avait vraiment pas envie de lui décrocher un sourire, encore moins de répondre à son « Bonjour » joyeux et énergique. Il déposa son stylo dans son tiroir, et attendit que celle-ci se mette en place. Il remarqua qu’elle lança un regard sympathique aux tarentules, comme s’il eût s’agit de généreuses amies.

*Parfait*, se dit-il. * Ca n’en sera que plus difficile que d’enfoncer l’aiguiseur dans leur abdomen…*

Il fronça les sourcils, puis, il commença son monologue explicatif.

« Vous êtes là parce que vous ne faites absolument rien en classe, mais surtout parce que vous pensez que mon cours est une garderie pour des détritus comme votre batracien. Je ne pense pas que nous ayons la même conception tout deux du mot « travail », aussi, vous allez subir les conséquences de vos actes puérils. L’objectif de votre retenue est de me récolter suffisamment de sang de tarentules pour me remplir cette bouteille là, sur mon bureau. »

Il prit celle-ci, qui était assez grande, et la posa sur sa table.

« Pour cela, vous allez me percer l’abdomen de toutes ces tarentules. J’espère pour vous que vous savez ce qu’est un abdomen ! Vous verrez que du sang extrêmement visqueux va en jaillir. Il vous sera assez difficile de mettre tout cela dans la bouteille, étant donné la nature adhésive de ce sang, d’où tout l’intérêt de cette retenue… Bien évidemment, vous jetterez les cadavres de vos amies les tarentules dans la poubelle propre qui se trouve à côté. Il y a exactement quarante sept tarentules, et vous avez deux heures ! Vous percerez l’abdomen avec l’outil pointu en métal qui est sur votre table, l’aiguisoir. Je vous signale aussi que le sang de tarentule, une fois séché, a une odeur répugnante, aussi, il serait préférable que vous n’en mettiez pas partout sur vous… Ce qui risque d’être difficile étant donné l’ampleur de la tâche… Ah, une dernière chose. Comme je doute que votre cerveau soit aussi réveillé que vous en avez l’air de le croire, vous percerez l’abdomen de la tarentule au-dessus du bocal sur votre table, de manière à ce que le sang coule dans le bocal, puis, vous mettrez celui-ci dans la bouteille… En ayant ôté le bouchon, évidemment ! »

Evidemment, la retenue n’était prévue que pour une heure, mais il se délectait d’aggraver le supplice de la petite Serdaigle. Il savait qu’il était difficile de tuer d’aussi grosses créatures quand on n’était pas un tueur –ici une tueuse- en puissance. Avoir la douce conscience apaisée de tous remords, de tous regrets, après avoir ôté la vie d’un être certes répugnant, était pratiquement impossible pour une âme aussi infantile. Mais après tout, Rogue savait très bien ce qu’il fallait faire pour trouver les tâches les plus épouvantables possibles à ses élèves, afin de les torturer, et de les dissuader de mépriser son autorité pendant ses heures de cours…

Il eut un léger moment d’égarement, qui ne dura que quelques secondes, presque imperceptible. Il se souvint de sa première heure de retenue, celle-là même qu’il avait eue à l’âge de quinze ans, lorsqu’il avait osé contredire son professeur de Potions, concernant la loi de diffusion des Antidotes. Celui-ci l’avait mis en retenue, en lui assurant que s’il recommençait à contredire quelqu’un de plus cultivé et de plus réfléchi que lui en matière de Potions, il serait carrément refusé du cours. Rogue avait évidemment raison, et il avait passé toute son heure d’étude à maudire son professeur de Potions avec sa prétention maison. Il avait du nettoyer la salle des trophées, sans aucun sortilège.

Ah, les retenues ! Tout un art…

QUOI ?

La mâchoire presque à terre et les yeux aussi grands que des fonds de chaudrons XXL, Orla regardait le professeur Rogue. Elle avait mal compris ! Soit le chocolat avait finit par faire éclater les cellules de son cerveau, soit elle était entrain de nager en plein cauchemar. De 1) il avait traiter Spagh’ de détritus et de 2) il lui demandait de tuer sa famille d’araignée pour remplir une grosses bouteille de sang ! Non mais, ça allait dans sa tête ? Orla n’allait quand même pas tuer maman Greenz la tarentule ! C’était son amie, et on ne rentre pas des aiguilles dans l’abdomen de ses amis ! Totalement bouche bée, Orla continua de fixer le professeur.

Non, il blaguait pas. Orla était vraiment obligée d’assassiner sa famille de tarentule. Orla ouvrit la bouche pour répliquer mais la referma aussitôt. Si elle répliquait, elle aurait probablement droit à une autre retenue et, qui sait ce qu’il pourrait lui faire subir. Mais bon, la jeune rouquine doutait que le professeur de potion pouvait faire pire que de la faire assassiner toute une famille de tarentule, la famille de son amie Greenz de surcroît ! Mais, Orla n’était pas à Serdaigle pour à rien ! Oh non, elle savait ce qu’elle allait faire ! Ça allait être douloureux, mais elle devait le faire ! Pour Greenz, son amie la tarentule ! Docilement, elle pris le contenant dans lequel elle devait déposer le sang des tarentules et les aiguilles avant de s’asseoir sur sa chaise en silence. L’Opération Tarentula 007 commençait, maintenant !

Elle plaça le contenant derrière l’aquarium, question que Rogue ne puisse pas voir ce qu’elle manigançait. Elle attrapa doucement une araignée et la glissa entre sa paume et l’index. Elle leva l’aiguille et, fermant les yeux à moitié, elle enfonça l’aiguille … dans son doigt ! La tarentule continuait de grouiller dans sa paume. Doucement, elle pressa sur son doigt pour faire tomber quelques gouttes dans le contenant. Après 3-4 gouttes, elle cacha la tarentule dans sa poche. Vous voyez le concept ? A chaque fois qu’Orla allait « tuer » une araignée, elle allait en fait la cacher dans sa cape pour pouvoir les libérer ensuite. Restait à espérer que le professeur Rogue ne s’aperçoit de rien.

Orla continua ainsi. Elle avait percé ses doigts à plusieurs endroits et elle avait peine à faire couler du sang. Mais, il restait des tarentules à sauver, elle devait continuer ! Et vite, car celle qui était dans ses poches la chatouillait drôlement. Arrivée à une dizaine de tarentules, une larme coula le long de la joue d’Orla. Ça fessait mal se rentrer une aiguille dans le doigt …Mais bon, Rogue allait sûrement voir ça comme des larmes de tristesse vu qu’elle « assassinait » la famille de Greenz ! Orla termina finalement. Les tarentules étaient tous entassées dans ses poches. Une chance qu’elle avait mise celle avec des zipper, sinon ses amies n’aurait pas tenues en place dans sa cape ! Orla les sentait, elles grouillaient dans tous les sens pour s’échapper. Le bout des doigts engourdis et les yeux rougis de larme, elle alla porter le bol devant Rogue. Elle le déposa doucement près de lui, reniflant pour essayer de faire le plus pitié possible. Mais bon, Orla n’avait pas besoin de se forcer, ses doigts la fessait souffrir et les larmes coulaient d’elles-mêmes.

« J’ai terminée professeur Rogue. Est-ce que je peux partir maintenant ? »

Orla pris soin de cacher ses mains derrière son dos, question de cacher ses plaies. Elle plongea son regard de petit caniche battu dans les yeux sombres de Rogue, attendant son verdict. S’il vous plaît Jésus Marie Joseph les bœufs et les agneaux, faut que Rogue la laisse partir sans se rendre compte de rien !

Rogue était assis confortablement sur son fauteuil, ayant une vue parfaite sur ce qu’Orla allait faire et pouvant tout observer. Il avait émis un petit sourire délicieux de sadisme lorsque celle-ci avait lancé son « QUOI ? » ostensible, et il sentait qu’il allait se délecter de la scène. Néanmoins, il se devait d’être discret, car s’il allait se régaler, il ne devait pas oublier qu’il était un professeur, et non pas un bourreau. Il continua donc d’écrire, jetant de temps à autres des coups d’œil curieux vers ce qu’accomplissait Orla. Mais il était difficile de vraiment voir ce qu’elle accomplissait, car elle se cachait derrière l’aquarium.

Celui-ci se vidait petit à petit, les tarentules disparaissant une par une. Mais Rogue continuait d’écrire, corrigeant des copies. Il était tombé sur celle de Granger, et cela l’énervait au plus haut point. Il n’aimait pas corriger les copies de Granger, car il était tout le temps obligé de lui mettre plus que la moyenne, et cela allait à l’encontre de ses traditions, étant donné qu’elle était Gryffondor. Oh, il ne lui mettait jamais plus de ¾ de la note maximale. Mais il cherchait tout le temps le détail qui pouvait la faire plonger, et là, il n’arrivait pas à le trouver. Ce qui l’agaçait au plus haut point. Il cherchait, cherchait, regardait, observait, les yeux plissait, et avait complètement oublié Orla et les tarentules.

Il était donc d’humeur plus massacrante que jamais, et s’était résolu à accorder à Granger une note assez correcte, ce qui n’arrangea pas son moral. Il passa à la copie suivante. Il s’agissait de Flint… Et cette fois-ci, c’était l’inverse. Le Serpentard n’avait rien compris au Philtre d’Amour, et sa copie était bourrée de fautes d’orthographes et d’âneries inadmissibles. Mais il lui accord la moyenne, évidemment, ayant plus d’indulgence pour un élève de sa maison. Il passa à la copie suivante, puis à la copie suivante encore, puis suivante encore et encore… Orla était complètement absente de son esprit, les copies occupant à présent une place plus importante dans sa mémoire vive.

Enfin, il termina le tas, en même temps qu’Orla qui lui déclara qu’elle avait, elle aussi, terminé sa retenue. Rogue prit alors conscience qu’il était censé être en retenue avec elle, et changea de ton. Il observa la jeune fille, et la trouva en fâcheux état. Ce qui le rassura un peu, la retenue avait été fonctionnelle, et son objectif avait été atteint. Il se leva, et alla voir près de l’aquarium. Celui-ci était bien vide, aucune tarentule n’était à l’intérieur. Il regarda ensuite le flacon de sang, et la substance rouge était bien à l’intérieur. Mais la substance ne lui convenait pas, elle était trop… légère, trop flasque. Il prit le flacon, et le disposa devant la fenêtre, de manière à ce que les rayons du soleil traversent le flacon. Le rouge attendu était beaucoup plus pur que celui-ci…

« Qu’avez-vous fait à ces tarentules ? Leur avez-vous donné à manger ? Pourquoi leur sang est-il aussi liquide ? Le sang de tarentule est beaucoup plus opaque et moins liquide ! Répondez ! Pourquoi le sang de ces tarentules n’est-il pas comme je l’attendais ? »

Il souleva un sourcil, la mine sévère. Il était dans une rage noire. S’il avait choisi cette retenue, certes, c’est parce qu’elle était censée être dérangeante, mais aussi parce qu’il avait besoin de sang de tarentule pour certaines de ces potions, et il ne devait donc pas négliger le travail fait en retenue. Or, ce sang était trop bizarre, il ne ressemblait pas à ce qu’il attendait… Soit le sang avait subi une transformation, et Quirke en était la responsable, soit…

… ça n’était pas du sang de Tarentule.

Il réalisa soudain que ce sang n’était peut-être pas celui qu’il attendait. Il s’avança vers la poubelle où les cadavres des tarentules étaient censés reposer, mais la poubelle était vide.

« Dites moi Quirke, comment se fait-il qu’aucun cadavre de tarentule soit dans la poubelle ? »

Il ferma les yeux, un ton de colère dans la voix. Décidément, on se demandait qui de l’élève, ou du bourreau, était le plus en retenue…

Orla était toute flageolante devant le Professeur Rogue, le suppliant du regard qu’il la laisse filer. Remplir un bol avec le sang de vos doigts, ça vous donne le tournis, j’vous assure ! C’est peut-être pour ça que, a chaque fois que quelqu’un donne du sang, il lui donne un beignet ! Pour le remettre sur pied le temps qu’il rentre chez lui se mettre au lit. Une chance qu’Orla traînait toujours du chocolat sur elle, elle pourrait en manger un gros morceau pour reprendre des forces lorsque Rogue va la laisser partir. Mais, fermant les yeux, Orla réalisa que le chocolat se trouvait justement dans la poche où elle avait planqué Greenz et sa famille ! Meilleure chance la prochaine fois Orla …

Quand Rogue regarda à travers de la lumière le sang, le petit cœur de la Serdaigle s’accéléra. Elle ignorait si le sang des arachnides était comme celui des rouquines. Fallait croisez les doigts pour Rogue ne voit pas la différence, croisez les orteils si il le faut ! Mais, malheureusement pour elle, Rogue la voyait la différence. Il est pas si fou que ça, le p’tit Roguy ! Quand il lui demande ce qu’elle leurs avaient faites, Orla ne savait pas quoi répondre. Qu’est-ce qui rend le sang liquide ? Orla savait la réponse mais, le tournis qui lui tirait dans la tête l’empêchait de penser clairement. Au tact, elle haussa les épaules en répondant le plus calmement possible.

« J’crois qu’elle avait la maladie de l’araignée folle ! C’est peut-être pour ça qu’elle grouille autant… »

La dernière phrase, Orla l’avait plutôt dit pour elle-même que pour le professeur. Les araignées devenaient de plus en plus agiter et, si ça continuait comme ça, Rogue allait pouvoir percevoir leur mouvement à travers sa cape ! Lorsque le Professeur Rogue se pencha au-dessus de la poubelle, Orla ferma les yeux l’espace d’un instant. Oh non, il allait bien se rendre compte que les araignées n’étaient pas là ! Pourvu qu’il ne lui pose pas la question, s’il vous plaît seigneur ! Héhé, Dieu avait probablement ses écouteurs de IPod sur les oreilles pour ne pas l’entendre supplier, parce que Rogue lui posa justement cette question ! Réfléchie Orla, réfléchie ! Et toc, Orla exprima la première pensée qui lui arriva à l’esprit !

« Oh professeur ! Si je vous le dirais, je devrais vous manger à votre tour ! Mais bon, je vais vous faire confiance … je suis un extra-terrestre venu de la planète Pluton ! Je mange les cadavres d’araignées ! Et, j’ai pas pu m’empêcher de dévorer celle de votre aquarium ! »

J’vous avais déjà prévenu qu’Orla était la pire des menteuses qui pouvait exister, autant sur Terre que Pluton ? Bon bah, pas besoin d’vous le dire maintenant, vous pouvez le constater par vous-même ! Même Orla savait que son mensonge n’avait ni queue ni tête mais, elle devait jouer le jeu si elle avait de minuscule chance de s’en sortir ! Elle garda un air mystérieux, attendant le verdict du Maître des Potions. Qui sait, peut-être est-ce un fanatique des aliens et qu’il va idolâtrer Orla pour le restant de ces jours ?