Chaton ? Priorité Zita mais n'hésitez pas ensuite =)

En ce froid dimanche matin, Anabelle était bien matinale. Non pas qu’elle fût une grande dormeuse d’une manière générale, au contraire, elle ne supportait pas de rester sous la couette une fois éveillée, mais entre être réveillée et arpenter les couloirs, dès la fin du couvre-feu, les cheveux encore décoiffés et la marque de l’oreiller toujours visible, il y avait une nette différence. Et pourtant, Anabelle en était bel et bien rendue là.

Vêtue de son uniforme de Poufsouffle, son écharpe autour du cou et les tresses de la nuit en bataille, la fillette semblait bien embêtée. Et pour cause ! Elle avait perdu son petit chat.
La veille au soir, l’animal était venu se blottir au pied de son lit, comme toujours, et ce matin-là, en se réveillant, elle avait constaté sa disparition. Un peu déboussolée, la Poufsouffle s’était empressée d’aller jeter un coup d’œil dans la salle commune, espérant trouver Chaton profondément endormi dans un des fauteuils, près de la cheminée.
Mais le seul chat qu’il y avait croisé avait été celui d’Hannah, une fille de cinquième année, qui lui avait lancé un regard courroucé lorsqu’elle avait osé le réveiller avant de disparaître, très digne, dans les escaliers conduisant aux dortoirs.

Anabelle s’était sentie pâlir. Quentin allait la tuer, s’il était arrivé quelque chose à Chaton ! Sans prendre le temps de réfléchir, elle avait monté quatre à quatre les marches menant à son dortoir, s’était habillée à la va-vite et avait attrapé une espèce de biscuit pour chat qu’elle avait fourré dans sa poche… Peut-être parviendrait-elle à l’appâter plus facilement avec (et au pire, elle récupérerait tous les chats de Poudlard, Miss Teigne comprise, alléchés par la délicieuse odeur du biscuit). Puis, elle quitta les quartiers de sa maison : l’opération commando «Il faut sauver le soldat Chaton» venait de commencer.

La fillette avait trottiné d’un pas sautillant dans les couloirs de Poudlard encore tout engourdis de la nuit pour se diriger vers la lingerie. Tout en progressant, elle lançait des coups d’œil scrutateurs à droite et à gauche, dans l’espoir d’apercevoir son chat, courant après quelques rats ou pourchassant une grosse araignée. Mais, tout comme les élèves ne semblaient pas d’humeur à baguenauder si tôt dans le château, les rats et les araignées faisaient cruellement défaut. Tout comme Chaton. Il fallut près d’une demi-heure à la Poufsouffle, avant qu’elle ne réalise la vanité de son projet. L’école était si vaste, et elle si petite ! Comment pouvait-elle réellement croire qu’elle retrouverait son chat en l’espace de quelques heures ?

Tout d’un coup, Poudlard, qu’elle avait toujours considéré comme un cocon protecteur, lui parut aussi hostile que le labyrinthe qui avait pris la vie de Cédric Diggory, en juin dernier. Pauvre garçon ! Ana le revoyait encore, disparaissant dans les hauts et épais buissons, heureux et fier, ignorant alors, qu’il ne devait jamais en ressortir vivant.

Ana frissonna, apeurée. Et si Chaton avait été victime d’une affreuse conspiration de Serpentard ? S’il avait été boulotté par le monstre qui rôdait dans les sous-sols (elle n’avait, de toute évidence, pas très bien compris tout ce que ses frères et sœurs avaient raconté, au sujet des évènements survenus à Poudlard, trois ans plus tôt) ? Et s’il était perdu à jamais, condamné à tourner en rond, miaulant son désespoir, jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Oh Merlin ! La malheureuse brunette eut subitement l’impression que le sol tanguait sous ses pieds. Elle s’appuya contre le mur et ferma les yeux, s’efforçant de respirer lentement pour ne pas paniquer. Ce n’était vraiment pas le moment de paniquer.

*Si j’étais un chat, où serais-je allée ?* songea-t-elle, fronçant doucement les sourcils.

Certainement pas dans les étages, conclut-elle, après quelques secondes de réflexion. Les rats étaient au sous-sol, les cuisines et la lingerie aussi… Il n’y avait rien de bon, pour un chat, dans les étages. Voilà qui limitait considérablement le chant de ses recherches. Il était aussi très probable que l’animal fasse le pied de grue devant l’entrée secrète de la salle commune de Serpentard, après tout, il appartenait autant à Quentin – son Serpentard de frère – qu’à elle.

Un peu rassurée, et reprenant courage, Ana esquissa un sourire rêveur et secoua la tête, ébouriffant un peu plus ses cheveux bruns. Puis, elle reprit sa marche dansante à travers les couloirs. Après tout, tout n’allait pas si mal : un pâle soleil de novembre colorait le ciel d’un rose délicat, l’air froid du couloir était vivifiant et le silence de cathédrale qui enveloppait encore l’école était une véritable bénédiction. Sans compter qu’elle ne tarderait certainement pas à retrouver son chat. Oui, vraiment, elle avait été bien sotte, de se laisser aller à un accès de panique.

(784 mots)

§§§

Aujourd'hui était un magnifique dimanche de novembre. La petite Zita se réveilla en sursaut après avoir cauchemardé. Il était encore très tôt et la fillette se mit en tête de se dégourdir les jambes, en faisant une petite promenade dans le château. Sa sœur l'aurait certainement prit pour une cinglé, mais a vrai dire ce n'était peu être pas si faux que ça. Zita se leva, en faisant le moins de bruit possible, et alla chercher son petit miroir violet tachetés de ronds mauves. Elle se regarda, et vit apparaitre une jeune fille de 11 ans, avec des cheveux blonds, presque dorés. Des yeux noires, comme la nuit donnait une touche de vivacité dans le visage pâle de l'enfant. Zita ne pu s'empêcher de penser à sa grande soeur, qui lui avait offert ce miroir pour ses 10 ans.

* Si tu savais comme tu me manques. J'aimerais tant que tu sois là pour me tenir un peu compagnie. Que tu sois là, dans mon lit, comme nous faisions petites. J'allais dans ton lit et on bavardait jusqu'à que papa et maman se réveillent à leur tour. *

Zita poussa un long soupir. Les cheveux pas coiffés, ni peignés, en petite robe de chambre, et pieds nus, elle partit. Elle reposa la glace sur sa table de chevet où s'empilait des tonnes de photos : elle à un an, devant un gros gâteau à la fraise, elle et sa sœur au bord de la mer, faisant des châteaux de sable, ou encore, elle et toute sa famille devant le sapin de Noël. Cette vie lui semblait si loin !

Tout doucement, elle quitta le dortoir sans réveiller ses camarades qui dormaient profondément. Elle du traverser la salle commune des Gryffondors. Cette pièce était l'une des préférées de Zita. Elle adorait cette douce chaleur, l'odeur du feu qui brûle doucement dans l'âtre et cette couleur qu'on peut trouver partout: le rouge !
La fillette franchit le trou de la grosse dame, qui semblait dormir. Elle débarqua dans le couloir, ne sachant où aller. Les couloirs semblaient être déserts, et Zita ne distinguait rien à l'horizon. Elle s'enfuit donc à l'anglaise, courant le plus vite qu'elle le pu. Les cheveux au vent, tout le monde aurait pu dire qu'elle ressemblait à un ange. Elle parcourut de nombreux mètres, ne savant ou elle se rendait. En passant dans un couloir, Zita crut reconnaître la bibliothèque, où elle passait des heures à lire toutes sortes de livres, sur la magie, les sortilèges et surtout sur Poudlard. Mais, malgré le nombre de livres qu'elle avait parcouru à ce sujet, elle était toujours incapable de se retrouver dans ce labyrinthe.
Zita courait toujours aussi vite. elle pensa à sa famille qui lui manquait infiniment. Sa sœur, qui était sortie de Poudlard, il y a un an, était peut être à l'autre bout du globe, ou à quelques kilomètres d'elle.Ses parents lui manquaient, ses camarades d'écoles. Certes, c'était des petits moldus, mais Zita les avait toujours considéré comme des amis, chaleureux et tout simplement sympas. Sa famille lui manquait peut être mais ce n'était pas le moment, pour elle, de se morfondre sur son sort. Beaucoup d'élèves dans cette école devaient être dans le cas de Zita. Mais elle devait rester la tête haute. Pourquoi, alors le choixpeau l'avait envoyé à Gryffondor ? Zita devait faire preuve de courage, ne pas rester dans son coin, et s'avancer un peu vers les autres.

La fillette était toute essoufflée, ses joues étaient rouges, mais elle paraissait toujours aussi belle. Elle voulut s'arrêter pour faire une pause et reprendre son souffle. Mais son attention fut attirée par des pas qui résonnaient dans tout le couloir. La première réaction de la Gryffondor, fut de paniquer. Si c'était Rusard, elle était cuite ! Elle se voyait déjà dans son bureau à cirer ses chaussures, ou à nettoyer le château de fond en comble. Elle se rongea les ongles pour calmer sa peur. Mais, la jeune fille eut un doute... Elle tendit l'oreille et put s'apercevoir que les pas étaient trop légés pour être ceux d'un homme. Ils paraissaient très doux c'était certainement ceux d'un élève. Zita, assoiffée par la curiosité se dit que de faire une rencontre ne lui ferait pas de mal. Elle ferma les yeux, respira profondément et esseya de calmer sa respiration et son cœur qui battait à cent à l'heure. Puis, elle se remit à courir aussi vite qu'elle le put. L'air lui fouettait le visage, et ses pieds, nus,étaient gelés. Elle avait la gorge nouée et ralentit le rythme. Elle était perdue. Elle écouta attentivement les pas pour savoir d'où ils provenaient. Ils semblaient être à des kilomètres sous elle. Elle réfléchit longuement et raisonna que l'endroit le plus profond du château était le sous sol. Mais, vu l'orientation que Zita avait il lui serait impossible de trouver l'inconnu. Elle se laissa tomber par terre, et mit sa tête entre ses genoux. Elle avait froid, et son sang semblait glacé et ne pouvant plus circuler. Elle ferma les yeux, et réfléchit:

*Zita tu n'es pas futée. Si tu sais aller au cours de potions, tu sais aller aux sous sols.*

Malheureusement, à la grande déception de Zita, le collège ne comportait pas de plan pour se retrouver. La fillette pensa à la carte du maraudeur, que Harry Potter avait. Mais elle ne le connaissait pas et c'était trop tard pour faire demi-tour. Elle se releva comme elle le put, et reprit sa course à travers le château;
Vite, elle reconnut la grande salle. Elle dévala , un, deux, trois, quatre escaliers. Même un chat n'aurait pas put se retrouver. Mais, elle reconnut comme même le chemin qu'elle empruntait tous les mercredis, pour se rendre en classe de potions. La fraicheur se fit ressentir de plus en plus à mesure qu'elle descendait dans le sous sol. Arrivé au pied du domaine de Rogue elle fit une pause. Elle allait franchir le lieu où vivait le professeur qu'elle aimait le moins. Rogue lui faisait peur avec ses longs cheveux gras et son regard de loup. Elle fut parcouru d'un petit frisson. Même si la fille aurait aimé Rogue, jamais elle ne l'aurait encadré au dessus de son lit. Mais, les sorciers les plus puissants n'étaient pas les plus beaux. Elle pensa vaguement à Voldemort. Mais, elle chassa ces pensées effroyables pour se reconcentrer sur sa quête. Zita traversa le couloir des cachots qui étaient numérotés de un à trente. Du moins c'est ce qu'elle aperçut.
Elle arriva à son but: elle aperçut au bout du couloir une jeune fille qui devait être un peu plus grande qu'elle. Le hasard l'avait il conduit vers une amie ?
La Gryffondor, s'approcha le plus doucement possible comme pour ne pas effrayer un chat. L'autre élève, qui ne l'avait pas encore vu, était de dos, ses longs cheveux bruns, sur les épaules. Et surtout contrairement à Zita l'élève ne se promenait pas en chemise de nuit à une heure pareille. Zita se pencha vers la Poufsouffle comme elle put la reconnaître à son blason brodé sur sa cape.

"Que fais-tu à une heure pareille ici, toute seule, et dans les cachots ? "

Zita se sentit rougir. Que faisait elle aussi dans les cachots, à une heure pareille et pieds nus ?
La jeune fille esseya de cacher sa bêtise:

"Tu vas me demander se que je fais là. Et bien, je me promenais, jusqu'à que j'entende tes pas et que je vienne t'aider. Mais, tu as l'air triste ? Qu'est-ce qu'il-y-a ? Tu es un peu pâle..."

Zita ne trouvait pas les mots. Elle avait beau chercher rien ne lui venait à l'esprit. elle n'avait pas envie d'abandonner une élève, dans un cachot sentant le moisi avec des tonnes d'araignées. Elle s'asseya donc à même le sol et attendit la réponse de sa camarade. Allait elle lui dire de s'en aller ? Ou au contraire, lui demanderait elle un peu d'aide ?
Zita n'en savait rien...

Anabelle fut stoppée en plein élan sautillant par l'arrivée impromptue d'une fillette, sensiblement de son âge, qui semblait tout aussi déphasée qu'elle. Surprise de croiser quelqu'un de si bon matin, la Poufsouffle écarquilla légèrement les yeux en scrutant Zita d'un air perplexe. Etait-ce un être humain ou tout simplement un lutin déguisé en élève. Car tout le monde savait bien que les lutins arpentaient les couloirs, la nuit, pour distribuer les rêves. Sinon, pourquoi y-aurait-il un couvre-feu ? Ce n'était pas exactement comme si Poudlard était un endroit dangereux. Mais il ne fallait pas voir le lutin aux rêves. Surtout pas. Sinon, on ne rêvait plus jamais de toute sa vie : les lutins étaient du genre timides et ils détestaient qu'on les voit.
Ana se sentit tout d'un coup très anxieuse : Merlin ! Si cette apparition était un lutin, elle était condamnée à passer le reste de ses nuits dans un gouffre sombre et profond.

*Peut-être me pardonnera-t-il si je lui dis que je cherche juste Chaton... Après tout, ce n'est pas exactement comme si j'avais absolument voulu le voir... C'est juste un hasard. Un malheureux hasard !* songea-t-elle, sans grande conviction toutefois.

Enfin, constata-t-elle ensuite, en observant avec un amusement un peu rêveur, la robe de chambre de la fillette, peut-être Zita était-elle véritablement une élève, après tout... Ana voyait mal les Lutins des Rêves se promener en robe de chambre.
Préférant cependant ne rien dire - des fois qu'il s'agirait vraiment d'un lutin et qu'il serait susceptible - la brunette sourit doucement à la blondinette et répondit d'une voix flûtée détachée :

- Moi ? J'ai perdu mon minet.

Elle laissa échapper un petit soupir avant pencher la tête sur le côté, l'air pensive : si la fillette qui lui faisait face était un lutin, peut-être serait-elle en mesure de l'aider. Les lutins devaient avoir de sacrés pouvoirs magiques, non ? Ils devaient bien être capable de retrouver n'importe quoi n'importe où... Elle, tout ce qu'elle connaissait, c'était des sorts de première année. Pas très utiles dans ce genre de circonstances, donc.
Les pieds nus de la fillette semblait, d'ailleurs, confirmer la thèse du lutin : aucun élève un tant soit peu sensé - même pas elle, il fallait voir ! - ne supporterait le carrelage glacial des sous-sols. Il n'y avait que des lutins pour mépriser à ce point les chaussettes, quitte à risquer la pneumonie (note, les lutins étaient-ils sensibles à la pneumonie ?).

Aussi, très sûre de son fait, la petite Poufsouffle renchérit d'une voix fluette vivement intéressé (somme toute, rencontrer un lutin n'était pas une chance donnée à tout le monde !) :

- Tu es un lutin des rêves ? Tu vas me maudire ?

Un risque qui ne semblait plus autant l'inquiéter que quelques instants auparavant. Elle estimait, en effet, que si le lutin avait voulu lui lancer un mauvais sort, il l'aurait fait depuis longtemps. A moins, bien entendu, qu'il n'y ait une procédure spéciale à suivre pour ce genre de choses. Ou qu'il soit tout simplement en train d'endormir sa méfiance, avant de la traîner dans l'antre des lutins pour la mettre à mort.
De toute façon, elle préférait encore être maudite ou morte mais avec un chaton retrouvée plutôt que contrainte d'avouer à son frère que Minou avait disparu...

Zita pouffa de rire à la réponse inattendue de la Poufsouffle. Zita qui avait beaucoup de cœur, ne le prit pas mal, et puis, après tout, la fillette devait être une comique. Zita arriva avec beaucoup de peine à arrêter son fou rire. Elle regarda l'autre élève qui se trouvait face à elle, la regardant d'un air ahuris. La Gryffondor se calma, reprit son souffle et essaya tant bien que mal à expliquer l'affaire à la jeune fille. Elle parla d'une voix douce qui aurait pu faire craquer tous les garçons:

" Non, non je ne suis pas un lutin. C'est vrai j'ai l'air folle comme ceci, mais vraiment désolé je ne suis pas un lutin, mais une élève de Gryffondor, du collège Poudlard. "

Zita crut sur le moment que la Poufsouffle était un peu excentrique, mais elle se contenta de penser qu'elle disait la vérité et que son minou était vraiment égaré. A cette réflection, Zita essaya de trouver une solution, mais rien ne lui venait à l'esprit. Comment retrouver un chat, de petite taille, dans un château énorme, où même un lutin n'aurait pas trouvé son chemin. Cependant, une idée lui vint soudainement. Certes, Zita était une fille intelligente, à part pour se balader pieds nus, mais elle savait aussi résoudre des problèmes en quelques secondes. Elle réfléchit...

* Le chat n'es pas bête, soit il a eut faim et il s'est rendut aux cuisines, soit il a voulut faire un tour part ici pour trouver quelques rats. *

Zita ignorait que Anabelle avait un frère à Serpentard, mais cependant sa piste était assez bonne. De pus, si Ana l'avait prise pour un lutin, c'est qu'elle avait certainement vu en elle un elle un peu d'intelligence. Zita avait passé de longues heures à la bibliothèque, et les seules informations qu'elle avait retenues étaient que les lutins, ne portaient pas de chaussettes, qu'ils étaient très très doués, et qu'ils avaient une bonne orientation. Il y avait là de quoi confondre Zita à un lutin. La fillette se prit au jeu, et pour ne pas décevoir sa camarade, elle répliqua:

" Et bien oui, je suis en quelque sorte un lutin, mais je ne vais pas te jeter un maléfice, car tu as l'air gentille, et aimable. Par contre, j'accepte de t'aider à retrouver ton minou, qui a l'air très coquin par contre. Mais, tu dois m'aider, et m'en dire un peu plus sur toi et sur ton petit animal. Comment t'appelles tu ? D'où viens tu ? Qui connais tu ? "

Les questions se bousculaient dans la tête de la fillette. Elle partait en mission commando, avec une autre fille qu'elle ne connaissait pas et qui la prenait pour un lutin et sans doute pour une cinglé. Il y avait de quoi devenir fou !!! Cependant, Zita, qui ne connaissait personne dans ce collège, et qui essayait de se faire quelques amis, était intriguée par cette élève... Elle voulait en savoir plus sur elle. Et puis, tant mieux, retrouver un chat, n'était pas une tâche très facile, elle aurait sans doute le temps de discuter avec sa camarade et de faire connaissance. Zita regarda la brunette qui n'avait pas dit un mot, et qui la regardait d'un air perplexe. Zita essaya de la mettre en confiance comme elle le put:

" Allez, ne t'en fais pas, toi aussi tu as des problèmes, mais ensemble, toute les deux ont va les régler. Et pour ton chat, il ne doit pas être bien loin, certainement caché dans un coin. Tu sais que les chats sont les meilleurs en cache cache. "

Zita prit la main de la Poufsouffle. Elle était gelée, et ne dépassait certainement pas les 3°. Quant à la Gryffondor, ses pieds étaient tellement froids, qu'il lui faudrait sans doute de l'eau bouillante pour les remettre en circulation.
Zita se pencha vers la fillette brune, et lui sourit, malgré le froid qui l'en empêchait. Elle lui réchauffa la main, en la frottant vigoureusement. Zita avait hâte que la brunette lui réponde, car elle ne pourrait pas tenir deux seconde de plus par cette fraicheur...

Anabelle avait été bien en peine de caser trois pauvres balbutiements entre toutes les questions que lui posait Zita. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la fillette avait un bon débit. Contrairement à Anabelle, qui, elle, était plutôt du genre réfléchi et réservé.
Comprenant bien vite qu'il était inutile de dire quoi que ce soit tant que sa Gryffondor Lutin n'aurait pas endigué son flot de paroles, Ana sourit doucement et pencha la tête sur le côté, attendant le moment propice pour répondre.

Elle avait été à la fois soulagée et un peu déçue d'apprendre que la blondinette n'était pas un lutin. Au fond, elle aurait bien aimé en rencontrer un. Même si probablement personne ne l'aurait jamais crue. Néanmoins, ce sentiment s'estompa bien vite : croiser un lutin, c'était bien, croiser une élève aussi sympathique, c'était mieux ! Se laissant prendre par la main sans broncher, la fillette gratifia Zita d'un coup d'oeil angélique avant de répondre d'une voix flûtée qui laissait s'échapper de petites volutes de fumée à chaque mot tant il faisait froid dans les couloirs :

- C'est peut-être typique de Gryffondor, d'avoir l'air de lutins. L'autre jour, il y avait cette fille avec un nom bizarre dans la volière... Elle, on aurait dit une petite fée !

*Ceci étant, Edward ne ressemble pas exactement à un lutin... Et je suis certaine qu'il détesterait qu'on le traite de lutin... Mais en même temps, Edward est fou d'Agapanthe. Carrément insensé !* corrigea-t-elle, en son for intérieur, souriant presque à l'image d'un Edward déguisé en nain grincheux. Edward était si fier ! Beaucoup trop fier. C'en était à se demander pourquoi il n'était pas à Serpentard.

Chassant son frère aîné de ses pensées et parut considérer un instant la proposition de Zita. Elle lui parut loyale et même carrément avantageuse : livrer quelques informations que tout le monde connaissait pour avoir le droit d'embaucher la fillette comme chercheuse de Chaton était pour le moins une bonne affaire. De toute façon, elle s'amuserait certainement plus avec quelqu'un pour l'aider que seule (oui, enfin, seulement si la personne en question était gentille. Parce qu'elle n'aurait pas aimé chercher avec Agapanthe non plus, hein !). Sans compter qu'à deux - l'union fait la force, n'est ce pas - elles avaient plus de chance de récupérer le minou fugueur.

C'est donc avec une bonne grâce toute candide qu'elle poursuivit, sur le même ton fluet un peu rêveur :

- Moi ? Je suis Anabelle Montgomery. Et je suis en première euh... Non, seconde année. Oui, c'est ça, seconde année. A Poufsouffle, comme tu peux le constater.

Elle désigna d'un délicat mouvement de la main son écharpe jaune et noire et le blaireau qui ornait son pull avant de reprendre :

- D'où je viens ? Ben, là, je viens de la salle commune de Poufsouffle.

Car Anabelle, toute à sa logique un peu particulière, ne pouvait bien entendu pas penser que la question portait sur ses origines familiales et géographiques. D'ailleurs, sa réponse était parfaitement vraie : elle venait bel et bien de sa salle commune.
Et de continuer avec une désinvolture pensive, sourire aux lèvres et lèvres bleues (et euh... Bleu Ciel, Ciel d'été, été chaud, chaud au coeur, coeur de pierre, pierre qui roule, roule sa bosse, bosse ta géo, géométrie... D'accord, j'arrête !) :

- Et sinon, j'ai euh... Deux soeurs et trois frères. Enfin, bientôt trois soeurs, en fait. Ils sont tous plus grands que moi. Sauf ma petite soeur à naître, bien entendu. Et ils sont tous à Poudlard. Mais je suis toute seule à Poufsouffle. Sinon, mon chaton, il est tout petit, tout velu et tout boiteux. Il a un problème à la patte, tu vois... Enfin non, tu ne vois pas, puisqu'il n'est pas là.

Et c'était bien là tout le problème ! Enfin, elles ne tarderaient sans doute pas à mettre la main dessus ou le pied, si jamais elles ne le voyaient pas et l'écrabouillaient. Enchantée à cette idée, Ana conclut :

- En tout cas, merci beaucoup de m'aider... Mais tu veux peut-être que j'aille te chercher des chaussons chez Poufsouffle, non ? Je veux dire, tu dois avoir très froid...

Elle lança un coup d'oeil inquiet aux pieds marbrés de Zita. Des chaussons ne seraient pas de trop. Ainsi qu'une grosse paire de chaussettes. Question chaussettes, Ana était fournie : elle récupérait toutes les paires de ses soeurs.

Zita fit un grand sourire à Anabelle. Sa vie avait prit un tournant, une amie, elle venait de trouver une amie. Celle ci lui proposait de l'aide. Zita n'hésita pas une seconde :

"C'est avec plaisir que j'accepte ton aide. Oui, c'est vrai que je commence à avoir un peu froid.... Mais si ça te dérange, laisse, je vais monter jusqu'à la tour de Gryffondor. "

Mais Zita n'exécuta pas ses paroles. Elle avait un doute, sur les mots d'Anabelle, à propos d'une fée dans la volière.Elle se rappela le jour où elle était montée dans la volière pour envoyer une lettre à ses parents. Et, ce jour ci, elle avait fait la découverte de Théophile, un jeune garçon de sa maison. Ils avaient passé beaucoup de temps à papoter, et Zita, pour la première fois, s'était sentie un peu plus entourée que d'habitude. Aujourd'hui, le rêve continuait. Elle venait de faire la connaissance de Ana, une jeune fille de deuxième année; très charmante. Mais, les paroles d'Anabelle ne la quittaient pas. "L'autre jour, il y avait cette fille avec un nom bizarre dans la volière... Elle, on aurait dit une petite fée ! "
Zita, gênée, prononça tout de même:

"Je la connais ta petite fée. C'est une élève de Gryffondor, et je crois, que personne ne la connaît plus que moi. Car, c'est..... moi !"

Zita poussa un long soupire. Qu'allait être la réaction de Anabelle. Allait elle lui dire qu'elle mentait ? Elle ne savait pas. Cependant, pour changer un peu de sujet, Zita commença le récit de son histoire, avant qu'Ana est pu en casé une.

"Moi, je suis Zita, Zita Gardel. Je n'ai pas une histoire extraordinaire, mais une soeur qui compte beaucoup à mes yeux. Gabrielle. Et aussi, des grands parents qui m'ont beaucoup aimé et qui m'ont vu grandir, jour après jour. Ils m'ont enseignés mes premiers sorts, et j'étais très fière. Néanmoins, un jour pluvieux, ils sont partis, sans une trace...

Zita fit une pause. Elle détestait se rappeler cet horrible instant qui avait chamboulé sa vie, enfant. Elle dût retenir ses larmes, et pourtant elle arriva tout de même à faire un sourire à Anabelle. Cependant, la Gryffondor, n'avait pas envie de faire pleurer la brunette, et ne voulais pas, se montrer en pleurs. Elle reprit son souffle, malgré le froid qui lui nouait la gorge et reprit:

" J'étais fâchée, contre tout le monde, mais j'ai voulu tourné la page, continuer ma vie, malgré mon grand chagrin qui me tenaille un peu plus chaque jour. Je ne suis pas la plus malheureuse, et je doit faire preuve d'un peu de courage, puisque le choixpeau m'a envoyé à Gryffondor. je sais que mes grands parents me voient grandir et progresser et qu'ils sont fièrs de moi, et peut être que pour me féliciter ils ont mis sur ma route une amie, TOI ! "

Zita n'en pouvait plus. Elle voulait pleurer un bon coup, et libérer tous ce qu'elle avait sur le cœur. Elle voulait supplier Anabelle de comprendre son chagrin, elle voulait lui demander un peu d'affection, pour pouvoir, continuer son chemin, qui semblait long, et difficile. Mais, Anabelle ne comprenait certainement pas Zita. Elle devait la prendre pour une petite fille pleurnicheuse, mais Zita ne l'était pas. Elle avait beaucoup de mal, à retenir ses pleurs. Pour changer la conversation, qui commençait à devenir triste et froide, Zita revint sur le sujet du chaton de la brunette:

" Ton chat ne doit pas être bien loin, cherchons le ! "

Mais le cœur n'y était pas; Elle baissa la tête et sanglota en silence. Elle ne voulait pas faire de peine à Anabelle, à sa nouvelle amie, qu'elle ne voulait pas perdre. Zita se dit très fort:

* Je ne veux pas te perdre Anabelle, soyons amies....*

C'était maintenant le vœu le plus cher aux yeux de Zita...

Merlin, tout ça ? Les Gryffondor étaient vraiment spontanés ! Encore un côté de sa personnalité qu'Edward n'avait jamais daigné montrer. N'importe quel anglais lambda élevé selon le vieux principe monarchique prônant la réserve et la dignité aurait probablement été scandalisé qu'on foule aux pieds avec une telle impunité la bienséance la plus élémentaire. Ce qui était compter sans Anabelle Montgomery, anglaise jusqu'à la racine des cheveux, certes, mais surtout profondément Anabelle. Ce qui signifie ici, décalée par rapport aux convenances. La brave petite soutenait, en effet, avec un entêtement plutôt étonnant de sa part, qu'elle n'avait aucune raison de s'agenouiller devant des règles mises en place bien avant sa naissance alors qu'elle n'avait jamais rien demandé. Oh ! La Poufsouffle n'en était pas rebelle pour autant, loin s'en faut - elle tenait trop à sa tranquillité ! - seulement, elle ne voyait tout simplement aucun problème à ce qu'on ne respecte pas les conventions.
Ce fut donc avec un calme olympien qu'elle accueillit les effusions enthousiasmées de Zita.

L'air vaguement surprise, elle cligna des yeux et pencha la tête sur le côté. Non. Sa fée à elle n'était pas Zita, elle en était certainement. Elle avait un nom comme Heidi. Sauf que ce n'était pas Heidi. Haio... Quelque chose. Zut, elle l'avait oublié ! En tout cas, c'était une Gryffondor qui ne connaissait même pas le nom de sa maison. Néanmoins, la Poufsouffle ne parut pas s'offusquer de la confusion, après tout, Zita pouvait facilement être confondue avec une fée.
Un sourire rêveur flotta quelques instants sur ses lèvres avant qu'elle ne réponde d'un ton détaché :

- Tu crois ? Oh non ! Ma fée à moi avait un prénom avec un "Ai", dedans... Mais je ne crois pas que ce soit très important.

L'incident était, pour la jeune Anabelle, clos. Sans plus s'en soucier, elle tortilla le bout d'une de ses tresses (ou du moins, de ce qu'il restait de ses tresses, après une nuit de sommeil) et pencha délicatement la tête sur le côté, écoutant Zita lui conter ses malheurs d'un air grave. Anabelle avait une façon de regarder les gens, quand ils lui parlaient, qui leur laissait entendre que la fillette estimait que rien au monde n'avait, à ses yeux, plus d'importance que ce qu'ils étaient en train de raconter. Et c'était exactement cette mimique de sérieux intense qu'elle avait, tandis qu'elle fixait Zita comme si elle était la personne la plus importante au monde.

Etait-ce cela, tisser des liens ? Ce que ses aînés lui recommandaient de faire depuis sa première année sans jamais lui indiquer la démarche à suivre (le conseil qu'ils lui avaient donné de se rendre au match de quidditch s'était révélé un fiasco total).
Mais la brunette préféra ne pas s'apesantir sur la question pour l'heure. Elle aurait tout le temps de songer à cette étrange rencontre plus tard. Quand il ferait nuit et qu'elle serait au fond de son lit, au chaud sous ses couvertures, bercée par les respirations régulières de ses camarades endormies.

Elle avait bien d'autres sujets de préoccupation pour le moment. Les larmes de la Gryffondor en étaient une. Ana n'était pas très portée sur les larmes, elle avait souvent du mal à comprendre ses camarades qui sanglotaient. Certes, elle-même avait succombé aux pleurs quelques semaines auparavant, quand elle avait appris qu'une soeur arrivait, mais c'était là un fait rare voire même totalement exceptionnel.

Toutefois - et de manière parfaitement instinctive - elle toucha doucement l'épaule de Zita avant de chuchoter d'une voix réconfortante :

- Bien entendu, je suis persuadée que, où qu'ils soient, ils veillent sur toi. C'est normal, de veiller sur ceux qu'on aime. Maintenant, tu as deux bonnes étoiles qui te protègent, conclut-elle avec conviction.

Car, dans l'esprit rêveur d'Anabelle, bonnes fées et autres étoiles favorables étaient une évidence. Remettre leur existence en questions relevait de la pure aberration.
Elle exerça une pression légère sur l'épaule de Zita et reprit d'un ton nettement plus enjoué :

- Bon, et si tu allais chercher ces chaussures, hum ? Parce que la grippe commence à faire des ravages, parmi les élèves, et je m'en voudrais que tu l'attrapes.

Une pensée pleine de bon sens qui était un peu étonnante, chez Anabelle la "toujours à l'Ouest". Mais elle pouvait se révéler très en prise avec le réel, quand la situation l'exigeait. Et de toute évidence, la situation l'exigeait.

La Gryffondor, sourit de nouveau à la Poufsouffle. Zita aimait son sourire radieux qu'elle offrait cependant qu'à ceux qu'elle aimait. Alors pourquoi à Anabelle ? Zita avait la réponse. Cette fillette était comme elle, un peu excentrique (lol) et surtout gentille. Cependant, le sourire de Zita s'effaça rapidement. Elle avait gaffé sur le sujet de la fée, et à présent s'en voulait. La blondinette resta coincé un instant, puis admettra:

"je suis désolée, je ne savais pas que tu avais vraiment rencontré une fée. Je rêve d'en voir une ! A vrai dire, j'ai fais une superbe rencontre un jour dans la volière, et dorénavant je ne pense plus qu'à elle !
C'est vrai, je ne suis pas une fée, je ne suis qu'une petite blondinette qui ne vaut pas un clou. Ma grand mère m'appelait sa petite fée. Quand j'étais petite, je ressemblait vraiment à une petite fée. Enfin c'est ce que je pense. "

Zita n'aimait pas avancer des propos, sans preuve. Elle chercha donc dans la petite poche de sa chemise de nuit, une photo. Cette photo, Zita ne s'en séparait pas. C'était pour elle son trésor, son souvenir le plus cher à ses yeux. Dessus, une petite Zita souriait malicieusement, devant un gros gâteau à la fraise, et à côté, sa grand mère, souriante, dans un tablier mauve. Et, à sa gauche, son grand père, toujours faisant le clown. Zita était vraiment belle. Petite, les cheveux en chignon, dans une robe violette, on aurait pu voir une fée.
La Zita de 11 ans, regarda la photo, émue. Elle la tendit à Ana.
La Gryffondor, ne voulait pas faire un roman en détail de toute sa vie, mais simplement présenter ce qui comptait pour elle. Si Ana devait savoir quelque chose sur elle c'était bien ceci. Elle laissa Ana admirer la photo, pour dire:

"Bien, je crois que je vais aller chercher des chaussures, j'ai très froid. "

Elle regarda Anabelle une dernière fois, pour se souvenir d'elle, car Zita croyait qu'elle rêvait, et que dans quelques instants, elle se réveillerait en sursaut, triste que ce merveilleux rêve ne soit pas réalité.
Zita partit en courant, essayant de mémoriser l'image de la Poufsouffle dans sa tête le plus longtemps possible.
Elle reprit sa couse infernale dans les couloirs du labyrinthe, se dépêchant, car les élèves n'allaient pas tarder à se réveiller.
Quelques minutes après, elle arriva enfin, à la porte de la tourelle des Gryffondors, au tableau de la grosse dame, qui lui demanda:

"le mot de passe ?"

Zita l'avait complètement oublié !!
Elle l'avait marqué sur un bout de papier, qui était resté dans son dortoir. Son seul espoir était de marchander avec la grosse dame....

" Voyez vous, je suis pieds nus et j'ai très froid, je veux juste prendre une paire de chaussures, s'il vous plaît..."

Zita essaya de lui faire les yeux doux, mais la grosse dame refusa. la blondinette, énervée, voulut donner un coup de pied dans le tableau, mais elle savait bien que ça ne servirait pas, que sa seule récompense, serait une heure de retenue chez Rusard.
Heureusement, un élève de Gryffondor quitta la salle commune au même moment. Mais que faire ? Zita était en chemise de nuit, dans les couloirs. tout le monde la prendrait pour une folle. mais, elle ne recula pas. Elle resta devant la porte attendant l'arrivée de l'élève. Celui ci, était une petite fille, qui devait être en première année, mais que Zita n'avait jamais vu auparavant. La fillette regarda Zita de haut en bas avant de conclure:

"Toi, tu as oublié de rentré hier soir, et tu as oublié le mot de passe. "

Zita acquiesça, ce n'était pas tout à fait faux, elle avait réellement oublié le mot de passe, mais par contre elle n'était pas folle à ce point pour dormir dehors. La blondinette remercia l'autre blondinette (oui, elle aussi était blonde. Y a que des blondes à Gryffondor ou quoi ? )
et se glissa dans le domaine des Gryffondor. Elle courut jusqu'à son dortoir, où les autres filles dormaient encore profondément. Zita prit sa valise et la vida complètement. Elle prit une paire de chaussette extra chaudes, une robe de sorcier bleu marine qu'elle enfila, et un pull pour couronner le tout.
Zita s'enfuit à pas de loups, et reprit sa course à travers le château. Escaliers, couloirs, escaliers, couloirs, escaliers, couloirs, escaliers, couloirs, escaliers, couloirs, escaliers, couloirs, escaliers, couloirs, escaliers, couloirs (Bon j'arrête...)
Tout en courant, Zita se demandait si Anabelle ne s'était pas enfuie, et qu'elle ne lui avait pas joué un mauvais tour.
Cependant, la Gryffondor avait confiance en Ana et savait (enfin elle espérait) qu'elle trouverait Anabelle, toujours devant sa photo. Et, elle eut raison, arrivant dans le domaine de Rogue, Zita put apercevoir au fond des cachots une brunette qui avait l'air absorbée par ce qu'elle regardait. Zita ne voulait pas la faire sursauter, et avança donc doucement. Pour lui signaler sa présence, Zita posa sa main sur son épaule, chaude. Anabelle, décrocha son regard de la photo pour la regarder. la Gryffondor, lui dit en guise de réponse:

"Elle te plaît ma photo ? j'avais cinq ans. Je n'ai jamais été si jolie je crois. C'est pour moi, mon trésor, et chaque jour, avant de m'endormir je la contemple. Et toi, tu en as des photos, ou des souvenirs ?"

Zita se pencha vers Ana, et lui fit un beau sourire. La fillette savait que pour décrocher une réponse, il fallait se montrer doux, calme et adorable. A cet instant précis, Zita ressemblait de nouveau, à la petite Zita adorable, sur la photo. Elle était redevenu une petite fée...

Une rencontre fabuleuse dans la volière ? Décidement, la volière devait être un lieu propice aux échanges étranges et quasi-surréalistes entre les élèves. Il allait falloir qu'elle s'y rende plus souvent, dorénavant, elle qui tenait tant à ce qui sortait de l'ordinaire. Mais Ana n'eut pas le temps d'approfondir plus la question du caractère spécial de la volière car Zita lui fourrait une petite photographie dans les mains, visiblement enchantée de la lui montrer.
Un peu surprise face à une telle marque de confiance - Anabelle, elle, dissimulait soigneusement la seule photo de famille qui était en sa possession sous son matelas et se gardait bien de la montrer - la fillette leva un peu la photographie pour mieux la contempler, et la fixa un moment, la mine songeuse.

Zita était nettement reconnaissable, sur cette photo, et elle avait l'air franchement épanouie. Anabelle ne put s'empêcher de la comparer à sa propre photo de famille, sur laquelle Vickie semblait exaspérée, Christian fataliste, Quentin boudeur, Edward de sale poil et Isabelle désespérée. En fait, s'il n'y avait pas eu le sourire rêveur d'Anabelle, on aurait pu penser que la fratrie avait été photographiée juste après qu'on leur a annoncé la naissance future de leur petite soeur.
Sans cesser de regarder la photo, Anabelle chuchota d'une voix claire, autant pour elle-même que pour Zita :

- On dirait la photo de la famille idéale.

Elle redressa alors la tête pour lancer un coup d'oeil à Zita... Et s'aperçut avec étonnement que cette dernière avait déjà filé vers sa salle commune. Ou du moins, c'était ce qu'elle supposait. Car il était tout à fait probable de penser que Zita avait tout bonnement planté Anabelle là en prenant conscience du manque d'intérêt de la fillette.
Ceci étant, Anabelle ne parut pas trop s'inquiéter de la disparition soudaine de Zita : après tout, elle avait bel et bien parlé de retourner chercher des chaussures et, si elle tenait tant que ça à sa photo, elle serait bien obligée de revenir la chercher.

Ou alors, elle pouvait aussi très bien être partie chercher Ombrage qu'elle conduirait jusqu'à Anabelle en soutenant que cette dernière l'avait agressée avec sauvagerie pour mieux lui voler sa photo. Certes, une telle déclaration manquait cruellement de crédibilité, mais Ombrage serait certainement trop heureuse d'avoir une bonne raison de punir Anabelle - qui s'était déjà une ou deux fois fait remonter les bretelles pour avoir manqué d'attention en DCFM - pour se soucier de la crédibilité de Zita.
Mais là encore, la fillette ne fit pas grand cas d'une telle hypothèse : après tout, les Gryffondor n'étaient pas exactement des délateurs.

D'ailleurs, Zita revenait déjà, dignement chaussée, cette fois, ce qui arracha un indicible sourire à Anabelle. Elle lui tendit la photo après y avoir lancé un dernier coup d'oeil et, fixant sur Zita deux prunelles noisettes franchement pensives, elle s'exclama avec candeur :

- Jamais aussi jolie ? Merlin, quelle hérésie !

Elle secoua la tête avec conviction, gratifiant Zita d'un regard désapprobateur : m'enfin, quelle idée, de se trouver moins jolie que sur cette photo. Il n'y avait, a priori, pas de raison qu'elle ait enlaidi en grandissant, et pour sa part, Ana trouvait Zita tout à fait charmante.
Sans aucune transition, elle renchérit avec détachement, comme si la chose n'avait pas grande importance :

- Oh, moi, je n'ai qu'une vieille photo où je suis avec mes frères et soeurs... Mais personne n'a l'air très heureux dessus. Je crois que c'était surtout pour faire plaisir à Mum, qu'on a fait cette photo... conclut-elle avec un léger mouvement de la main, comme pour signifiait qu'elle doutait que la photo lui ait réellement fait plaisir.

- Mais bon, je n'ai pas vraiment besoin de photo, en fait, reprit-elle avec une maladresse enfantine, puisque presque toute ma famille est à Poudlard.

Elle n'avait, bien entendu, pas conscience que ses dernières paroles pouvaient être blessantes pour Zita qui, elle, se trouvait toute seule à Poudlard, alors qu'elle semblait tant tenir à sa famille : Anabelle, malgré toute sa délicatesse et sa prévenance, restait avant tout une fillette de douze ans, sujette aux erreurs malheureuses.

Toute la famille d'Anabelle était à Poudlard ! La brunette avait beaucoup de chance, et Zita se demandait si elle le savait réellement. La blondinette baissa la tête, mais ne voulut pas faire de la peine à la Poufsouffle, et, se força donc à lui faire un grand sourire. cependant, elle voulut comme même informer Anabelle:

"Tu sais, tu as beaucoup de chance d'avoir tes frères et sœurs à Poudlard. C'est toujours bien, on se sent moins seul, on sait qu'on a toujours quelqu'un pour s'adresser, et qu'il y a toujours quelqu'un pour nous faire une petite place. "
Zita fit une pause et regarda Ana pour vérifier si celle-ci ne dormait pas des remords de la Gryffondor.

"Quand tu es seul, tu as peur, tu te sens étranger, et pas du même monde que les autres. Tu ne connais personne, et les seuls qui t'adressent la parole ce sont les professeurs. Mais, tu as une chose que les autres n'ont pas, une chose bien, tu peut choisir tes amis, et être qui tu veux. Car, si tu as des frères et sœurs, ils te connaissent, et tu es obligés d'être normal, comme ils te connaissent. "

Zita n'arrivait pas à trouver les mots pour expliquer, et désespérée elle demanda à la Poufsouffle:

"Tu as compris un peu ce que je voulais dire ? "

Puis, elle ajouta:

"Tu as des bonus, mais moi aussi j'en ai, et je peux choisir mes amis."

Zita voulait demander quelque chose à Anabelle, mais elle ne voulait pas non plus faire un faux pas. Elle avait fait connaissance avec Anabelle, mais rien ne disait que Ana la voudrait comme amie. La Gryffondor tenta tout de même:

"Puisque je ne connais personne ici, à part toi et Théophile, voudrais tu me tenir compagnie, enfin, être mon amie... "

Zita avait vendu la mèche, et Anabelle risquait de la planter là, et de ne plus jamais vouloir la revoir. La blondinette, baissa les yeux comme si elle venait de faire quelque chose de grave. N'osant pas croiser le regard d'Anabelle elle lui dit tout de même:

"Ne te sens pas obliger pour une petite fille toute seule. Tu sais, sinon je trouverais d'autres amis.... "

Mais Zita savait bien que ce qu'elle souhaitait le plus,était d'être l'amie de cette fille, qu'elle avait vu de nombreuse fois dans ses rêves, mais, Zita n'osa pas le lui dire...