Soirée de bal... dans la salle commune [P]

Le dortoir des filles où créchaient Hainoa, Marine, June et Lenalee était devenu subitement très bruyant. Et pour cause ! Ce soir là, c’était le soir du bal…
Mettant donc tout l’endroit sans dessus dessous, les jeunes filles recherchaient leurs rouges à lèvre, leurs gloss, maquillage divers, et faisaient déjà les dernières vérifications…
June passa maintes et maintes fois devant le miroir, en souriant pour voir si elle n’avait rien de coincé entre les dents, et si elle était assez belle pour la soirée. Marine se coiffa une dernière fois, et, voyant la brosse se coincer dans ses épais cheveux bruns, elle poussa un juron, de dépit. Encore dans la salle de bain depuis une ou deux heures, Lenalee se préparait, un peu plus en silence, tandis que la petite Hainie était allongée sur le lit, encore en pyjama, feuilletant d’un air grave les pages de son livre de contes pour enfant.
Le bruit que faisait ses camarades l’empêchait de se concentrer sur les histoires qu’elle lisait, mais elle n’osait rien dire, de peur de froisser encore plus les trois autres filles, déjà assez perturbées et anxieuses pour le moment. Après une bonne dizaine de minutes, Lenalee sortit enfin de la salle de bain, les cheveux relevés sur sa nuque, les yeux habillés d’une fine couche de fard à paupière verts tirant sur le bleu, non sans rappeler les carapaces brillantes des scarabées. L’air radieuse, l’asiatique se mit à côté d’Hainie, la regardant d’un air grave :

| Lenalee | : « Eh bien, tu ne te prépares pas, toi ? »

Levant ses grands yeux bleus vers sa camarade, la petite Gryffondor se replongea presque aussitôt dans sa lecture, en tournant une nouvelle fois, une des pages usée, répondant, ailleurs :

| Hainoa | : « Non, je n’ai pas de cavalier, de toute façon. »

June et Marine eurent un gloussement synchronisé, puis se rapprochèrent de la blonde. L’une était dans une robe pervenche, alors que l’autre était vêtue de bleu clair. Leurs robes bouffantes les empêchaient de se baisser comme il le fallait, mais elles parvinrent tout de même à se pencher vers la petite Hainie, qui les regarda avec des yeux en forme de boules de billard :

| Marine | : « Mais tu sais, aucune de nous n’a de cavalier ce soir là ! Alors ce n’est pas grave, viens quand même, on va bien s’amuser ! »

| June | : « Et on va peut être rencontrer quelqu’un, qui sait… » continua la première année, un sourire espiègle aux lèvres…

Elles se remirent ensuite à glousser comme des pigeons, puis se tapèrent dans les mains, visiblement folles excitées. La petite blonde se tourna une nouvelle fois vers Lenalee, qui semblait un peu plus sage. Face à cette mine interrogatrice, elle répondit :

| Lenalee | : « Moi j’y vais avec quelqu’un. »

Un grand sourire aux lèvres, elle tapota ensuite sur la tête d’Hainoa, en se relevant doucement, pour ne pas froisser sa robe blanche, semblable à celle des mariées.
June et Marine la regardèrent d’un air outré, puis se mirent à chuchoter sur son passage, en se donnant des coups de coudes. Apparemment, elles étaient assez vexées que Lenalee ait trouvé un cavalier, alors qu’elles n’en avaient pas.
Faisant abstraction de ces détails, la première année se dirigea vers la salle de bain pour se laver les dents : ce n’était pas la peine de descendre pour profiter du buffet. Et en plus, elle n’avait même pas de robes… Donc autant passer la soirée à lire, puis aller se coucher avant tout le monde. Profiter un petit peu du silence, voilà ce qu’elle ferait.
Après un bon quart d’heure supplémentaires, June Marine et Lenalee sortirent enfin du dortoir, en souhaitant une bonne soirée à Hainie.
Elles continuaient à discuter et à se chamailler gentiment, heureuses de passer leurs premières soirée « spéciale » à Poudlard.

Soupirant devant cette attitude affligeante, Hainie retourna se plonger dans sa lecture, prenant place sur son matelas bien moelleux, et enlevant ses pantoufles pour être à l’aise.
Elle était venue d’un petit pyjama deux pièces blanc, composé d’un petit haut débardeur où était dessiné un petit poussin jaune, et d’un pantalon orné de petits motifs de la même couleur que le volatile. Ses chaussons, quant à eux, n’avait rien d’assortit. Ils étaient simplement d’un rose pâle, avec de petites oreilles de lapin qui sortaient. Une petite tête d’animal était dessinée, chose dont la gamine ne faisait pas attention. C’était son père qui les avait choisies, de toute manière…

Le bruit atroce qu’on entendait depuis quatre heure de l’après midi s’était enfin évaporé, et toutes les autres filles de Gryffondors avaient déjà dut rejoindre leurs partenaires. Les garçons aussi, d’ailleurs, puisqu’il n’y avait pas l’ombre d’un chat… Du moins, c’était ce que croyait la première année.
Toute la semaine, elle avait fait des plans très précis, et calculé les heures où elle pourrait être seule et lire tranquillement. Ces temps ci, ce n’était vraiment pas la peine d’espérer sortir dehors et lire dans les couloirs. Elle se ferait bousculer, de toute manière. Enfin bon, après avoir supposé que 99% de l’école aimait le bal, et s’y rendrait ( le 1% représentant les gens comme elle, qui n’auraient pas de cavalier, et n’auraient pas non plus envie de se rendre à cette fête immonde ), Hainie en était venue à la conclusion que c’était la meilleure soirée de toute l’année : enfin une soirée où elle pourrait lire ! Chouette.

Tournant les pages de son livre de conte pour enfant, très prise par l’histoire d’Hansel et Gretel, deux gamins qui s’étaient fait engraisser par une sorcière apparemment carnivore ( avait-elle des origines africaines ? ), la fillette se rendit compte qu’elle avait la gorge un peu sèche.
Posant donc son ouvrage à plat sur son lit, elle descendit, chaussa ses pantoufle, et se dirigea vers la carafe d’eau posée près de la fenêtre. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle remarqua que celle-ci était à demi vide, et qu’il y flottait quelque chose d’inidentifiable !
Faisant une moue un peu déçue, n’osant pas toucher à l’eau qui devait sûrement avoir un goût atroce, après que marine ait fait tombé un morceau de son rouge à lèvre dedans, Hainie attrapa son livre, et se mit dans l’idée de descendre dans la Salle Commune.

Il devait sûrement y avoir des carafes remplies ( et propres ! ), dedans. Et puis de toute manière, il n’y avait personne. Tout le monde devait déjà être en train de danser au bal, à cette heure ci.
Ah, c’était la première fois qu’elle verrait la Salle Commune si vide ! C’était aussi excitant pour elle que de se rendre au bal pour ses amies. Sortant donc en silence de son dortoir, la fillette traversa le couloir à pas feutrés, puis tourna à l’angle, et descendit les escaliers.
Elle déboucha enfin dans la Salle Commune, et se dirigea immédiatement vers la place près de la cheminée, qu’elle n’avait jamais eut la chance d’avoir.
Elle posa son livre sur le fauteuil, puis se servit un verre d’eau, en le buvant tout aussi net. Elle le remplit une nouvelle fois, puis retourna à sa place, en posant le verre sur la table basse qui était à sa droite.
Comme ça, elle n’aurait pas à se lever pour se resservir, la prochaine fois. Chouette ! Que de bonnes nouvelles, ce soir là…

Ouvrant donc son livre de contes, Hainie reprit la lecture de la petite Sirène d’Andersen, sans remarquer qu’un petit bruit s’était fait entendre juste derrière elle. De toute manière, à ce stade de la lecture ( la petite sirène rencontre la méchante sorcière pour lui demander d’avoir des jambes ), la première année était tellement concentrée qu’il pouvait y avoir un tremblement de terre, elle n’entendrait rien…
Feuilletant une nouvelle fois, pour savoir ce qui se passerait, une fois que la fiole sera en possession de la petite sirène d’Andersen, et qu’elle la boirait, la gamine manqua de sursauter lorsque…