Les Ombres d'Ellynrie [libre]

Pansy combattait intérieurement au sujet de drago Malefoy. Cet ami, qui était bien plus qu'un ami à ses yeux, ne daignait même pas faire l'efforts de s'en rendre compte ou dû moins l'effort d'y répondre clairement. Qu'avait-elle de mal pour qu'il l'évite ainsi ? Elle avait apprit à ne plus être aussi jalouse et possessive. Elle lui avait montré combien elle pouvait être vicieuse et méchante face aux personnes qui étaient contre lui. Que devait-elle faire de plus ? Le laisser partir dans les bras d'une autre ? Ce n'était vraiment pas évident de passer au dessus de tout cela surtout quand on était une amoureuse invétérée depuis cinq ans déjà, si ce n'est plus. Pansy ne comptait définitivement plus le temps qu'elle avait passé à espérer qu'un jour son prince viendrait la secourir sur son beau cheval blanc. Cependant, elle était loin de doutée qu'elle allait avoir un combat acharnée à l'intérieur de son esprit pour savoir si oui ou non elle devait abandonner l'idée qu'un jour il viendrait à elle. Devait-elle le rendre jaloux en allant avec un autre garçon pour qu'il voie enfin qu'il a des sentiments pour elle ?

La brunette faisait les quatre cents pas entre les cachots et les escaliers. Lançant des regards furtifs et noirs à toute personne osant la regarder plus de quelques millisecondes, la jeune fille commençait à perdre patience. Serrant ses poings, Pansy sentait la tristesse l'envahir. Elle savait parfaitement que laisser tomber Drago Malefoy serait la meilleure solution pour ne plus souffrir. Mais comment devait-elle s'y prendre ? Elle qui avait toujours espéré au plus profond d'elle-même. Elle lui serait fidèle à tout jamais pour ce qui était de sa position politique, mais sentimentalement, elle devait faire le deuil. Le maudissant d'être aussi parfait, la jeune Serpentard finit par se diriger vers les escaliers. Elle grimpa les sept étages en un tant record, bousculant à volonté toute personne qui lui bloquait le passage. Ne lançant aucun regard vers l'arrière, la jeune fille se disait qu'elle devait se focaliser sur ses amis, oubliant totalement l'existence du blondinet. L'ignorance était la plus dure épreuve à supporter humainement parlant, mais n'était-ce pas encore pire quand la personne faisait " comme si de rien était " ?

Pansy repensa au samedi dernier qu'elle avait passé en parler en compagnie de Blaise Zabini. Faisant un demi-tour dans un demi-cercle parfaitement exécuté, la jeune fille partie en courant en direction de la Salle Commune des Serpentard. Elle avait envie de le revoir, simplement pour papoter comme la dernière fois. Lui au moins ne l'avait jamais ignoré et faisait un minimum d'effort pour ne pas la blesser face à ses sentiments envers Drago Malefoy. Quel garçon génial ! Tout en continuant de courir le plus vite possible, la jeune fille se heurta à une personne et trébucha sur la marche suivante. Elle laissa son sac lui échapper des mains et tous ses livres s'étalèrent au bas de l'escalier. Frustrée et des plus mécontentes, Pansy se détourna, attrapant au passage sa baguette. « Espèce de petite ingrate ! Sale Bouffondor débile ! Crache limace ! » Lança-t-elle comme sort suite aux insultes avant de reprendre, sur un ton qui se voulait plus calme. « Ca… c’était pour mes affaires ! Mais la prochaine fois prends garde, je ne laisserais pas passé le fait que tu ne m’ais pas vu ! » Elle se détourna pour rejoindre ses affaires, encore éparpillées à terre. Et zut alors ! Elle pouvait pas faire attention l'autre imbécile !

"Crois bien... splurp (une limace tomba de la bouche de Luna), que je ... splurp (autre limace)... n'ai pas eu de (splurp)... mauvaise intention quant à tes (splurp) ... affaires", fit Luna poliment bien que ce soit Pansy qui lui ait foncé dessus en courant. Ou du moins, Luna proféra tant bien que mal ces propos aussi poliment que le lui permettaient les limaces qui tombaient de sa bouche régulèrement sur les jolis souliers vernis de Pansy.

C'était donc une Serdaigle et non une Gryffondor que venait de percuter Pansy avec sa grâce coutumière, bien que ses premières insultes avant que de regarder aient laissé penser qu'elle s'attendait à du rouge et or, que peut-être elle affrontait plus souvent.

Inattentive aux propos de Pansy, Luna se souciait peu de menaces: il lui arrivait tellement de mésaventures qu'elle n'était pas à une près, et si se défouler sur elle réconfortait Pansy, peu importait à Luna qui savait qu'on ne fait que passer sur terre et qu'un jour, leurs corps défraîchis, à l'une comme à l'autre, nourriraient les fleurs, pendant que leurs âmes voleraient bien loin de là.

Le teint plus pâle encore qu'à l'ordinaire, et se tenant tout de même un peu l'estomac, Luna semblait comme à son habitude peu préoccupée de l'action en cours et en l'occurrence, de la colère de Pansy ou de son propre corps vomissant d'affreuses grosses limaces gluantes. Elle se souciait des animaux, par contre, et s'écria, pleine de compassion pour les petites bêtes s'accumulant aux pieds de Pansy: "Attention, ne les... (splurp)... écrase pas!"

Tout s'était passé bien trop vite pour se rendre réellement compte des événements. En réalité, une Gryffondor avait bien foncé sur Pansy mais une Serdaigle venue de l'espace arrivée de nulle part, s'était retrouvée juste derrière la Rouge et Or se qui la fit se cogner aussi. La Bouffondor se baissa au moment où la Serpentard lança le sort Crache-Limace ce qui eut pour conséquence que la Bleu et Bronze se retrouvait à vomir des limaces gluantes. Beuhh pensa la brunette alors que la blondinette essayait d'être la plus polie du monde. Levant les yeux au ciel alors qu'elle partait récupérer ses affaires de classe, la Vert et Argent ignora avec froideur la quatrième année. Pourquoi Merlin lui avait-il envoyé cette Loufoca dans les pattes ? Ce n'était vraiment pas le moment ni l'endroit pour faire copain/copain avec une Serdaigle totalement idiote. Oui, idiote ! Le Choixpeau s'était trompé à coup sûr car on ne pouvait pas retrouver une telle débile dans la maison des Bleu et Bronze. Certes, Pansy n'était pas une grande fan des oiseaux sans plume mais elle les "respectait" pour la plupart. Au moins, ils avaient le signe de l'intelligence... dû moins, quelques uns.

Alors qu'elle attrapait son dernier livre, elle remonta les escaliers, passant devant Luna Lovebad Lovegood. Prenant son air râleur mais cynique, elle ne pu s'empêcher de lui lancer un « N’oublie pas ta tête, miss Loufoca… » et au moment de continuer son chemin, la réaction de la blondinette la fit presque sursauter. Gardant son pied levé et les sourcils relevés en arc, Pansy détourna lentement sa tête vers la Serdaigle, l'air presque choqué. Reprenant ses esprits, la Vert et Argent ne pu s'empêcher de sourire narquoisement puis reposa son pied à terre, prenant soin de ne pas écraser les animaux baveux. Les regardants d'un coup d'oeil rapide, elle se disait de plus en plus que la jeune fille face à elle ne pouvait que faire partie de cette race infecte qu’étaient les limaces. « Oh… bien sûr que je vais faire attention à ne pas les … écraser. Ces pauvres petites bêtes font partie intégralement de ta petite vie… elles te ressemblent un peu d’ailleurs ? Des cousines peut-être ? » Elle éclata de rire alors que son regard plus que méchant revenait dans celui de l'autre fille. « Tête de veracrasse… tu crois vraiment que je vais faire attention pour tes petites amies ? »

"Ce serait gentil de ta part", répondit sans se démonter Luna avec un sourire aimable.

"Splurp" ... une limace fut propulsée dans un haut-le-coeur un peu plus violent sur la robe noire de Pansy, glissa sur le tissu en laissant une traînée de bave, puis atterrit mollement dans la poche de Pansy.

"Tu peux me la rendre, s'il-te-plaît?", demanda Luna qui s'était baissée pour essayer de rassembler comme elle pouvait les autres limaces. Et si elle se lançait dans l'élevage de limaces? Ce serait après tout une expérience intéressante; il y avait largement assez de place à côté de son lit pour faire un petit enclos et laisser s'y ébattre joyeusement les charmants mollusques. Peut-être même que la petite Orla qui aimait bien aussi les animaux l'aiderait à les élever ou à leur apprendre des numéros.

"C'est intéressant, ce que tu dis au sujet du cousinage avec les animaux. En fait, c'est vrai qu'ils sont un peu nos cousins lointains."

Elle ajouta, pensive, en observant Pansy qui paraissait pleine d'agressivité: "certains doivent en être ceci dit plus proches que d'autres, effectivement." Tolérante, elle ajouta: "bah, il n'y a pas de mal à ça. Nous ne sommes pas tous au même degré d'évolution; ce n'est pas de ta faute". Elle était sincère et se sentait pleine de compassion pour Pansy, qui ne devait pas avoir une vie facile avec son caractère.

"Splurp", "tu n'as pas des problèmes d'estomac, parfois?", s'enquit Luna pleine de sollicitude. Elle avait lu quelque part que la colère n'était pas très bonne pour l'organisme; et comme Luna était généreuse, elle s'inquiétait pour Pansy.