La Poste : on n'a pas tous à y gagner...

Le jeune Simon De Greef s’était plutôt bien fait à sa vie trépidante de jeune adulte. Si ses débuts à l’hôpital s’étaient avérés plutôt houleux, la situation commençait à gentiment se calmer. Il fallait croire que son mentor lui avait fait subir une sorte de bizutage particulièrement désagréable. Cependant maintenant que Simon avait terminé sa période d’essai, il respirait mieux et commençait à avoir de vraies responsabilités. Pas encore des responsabilités qui le mènent à établir un diagnostique, mais il avait quelques patients à suivre et on le laissait désormais manipuler quelques potions/perfusions/médicaments.

La vie professionnelle de Simon se portait donc plutôt bien. Ce qui n’était pas un mal en sachant qu’il était régulièrement confrontés à quelques soucis dans son appartement : « le plus pourri de toute l’Angleterre » comme il se plaisait à l’appeler. Le pauvre Simon en effet n’avait pas réussi à passer une semaine sans avoir un problème à régler : voisinage bruyant, fuite d’eau, problèmes d’éclairage, cafards, courants d’air… Simon était passé par tellement de problèmes qu’il croyait pouvoir en écrire un dictionnaire. Pourtant, chaque fois qu’il pensait avoir touché le fond, il se retrouvait confronté à pire : comme si une malédiction le poursuivait.

Le problème du jour était un problème de courrier. Un incendie s’était déclenché quelques jours plus tôt dans les boîtes aux lettres de l’immeuble (oui les studios comme celui de Simon n’étaient pas accessibles par hibou à cause de l’aménagement de l’immeuble) et depuis ce jour la concierge du coup laissait le courrier de chacun des habitants sous leur paillasson. Simon ne s’en rendit pas compte jusqu’au jour où une personne vient frapper à sa porte pour lui faire signer un recommandé. Il lui remit par la même occasion son courrier et Simon y découvrit avec stupeur une lettre de relance fort peu sympathique concernant son abonnement à la Gazette qu’il aurait oublié de régler.

SIMON – Mais attendez… Il doit y avoir un problème, comment je peux recevoir une 3ème relance alors que je n’ai pas vu les deux premières ?
FACTEUR – Ça n’est pas mon problème, allez vous plaindre à votre concierge qui vole votre courrier
SIMON [Stupéfait] – Vous pensez vraiment ce que vous dites ?
FACTEUR – C’est pas mes oignons… Oh et n’oubliez pas d’aller chercher votre colis au 8 chemin de traverse. Voici l’avis de réception du colis
SIMON [Un peu perturbé à l’idée de faire de nouvelles démarches administratives] – Un colis ? Mais pourquoi vous ne l’avez pas amené ici ?
FACTEUR [Impatient] – Parce que vous n’avez plus de boîtes aux lettres dans cet immeuble… Toutes les infos sont marquées sur l’avis de passage du facteur… Allez à la poste et débrouillez vous avec eux, j’ai fait ma part du travail.
SIMON – Ah… OK j’irai les voir… [Elevant la voix pour être entendu du facteur qui avait déjà tourné les talons] AU REVOIR ET MERCI !

Déprimé à l’idée de payer des intérêts sur un abonnement pour un journal qu’il n’avait même pas reçu – sûrement volé par le concierge d’après le très gentil facteur – Simon se demandait également quand il aurait l’occasion de passer à cette fameuse poste étant donné les horaires d’ouverture du bureau, et ses propres horaires de travail qui étaient plutôt chargés.

Le lendemain arriva et Simon avait pris le parti d’arriver un peu en retard au travail - à priori il n’en aurait que pour 5 minutes à la poste si il ne s’agissait que de réceptionner un colis -. Dans cette idée il se prépara rapidement et sur le coup de 8h15 il était dans la rue en train de chercher la poste. Déambulant dans le chemin de travers d’un pas pressé, Simon compta les numéros jusqu’à se retrouver au numéro 8 où se trouvait : une boutique de bonbons

¤ Je dois rêver, c’est ça la poste ? ¤

Vérifiant 20 fois le numéro de la plaque et celui de son « avis de passage du facteur », Simon fut forcé d’admettre qu’il ne s’était pas trompé : il était face au numéro 8 et c’était là qu’était sensé être le bureau de poste. Cependant là il s’agissait d’une boutique de bonbons.

Après avoir fait le pied de grue devant la boutique pendant 2 bonnes minutes, il se décida à entrer et s’aventura dans la boutique d’un air inquiet. ¤ C’est peut-être dans l’arrière salle qu’il y a le bureau de poste… Ou il y a une cour derrière avec un 8 bis ou je sais pas quoi… ¤ Il tâcha de se rassurer en attendant qu’on vienne l’accueillir. Il se sentait un peu ridicule de se retrouver dans cette situation et n’avait pas vraiment envie qu’on lui rit au nez. Après tout son problème était réel ! Et important par dessus le marché !

« Bonjour il y a quelqu’un ? »

Simon interrogea timidement le comptoir vide tout en regardant autour de lui. Il jeta ensuite un regard à sa montre : il avait encore 10 minutes à passer ici avant de se retrouver vraiment trop en retard…

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[HJ : Priorité à Léandra et Lilith (si Lilith veut bien sûr ^^) sinon ça reste libre hé hé]

La boutique semblait vide à première vue, mais Simon ne tarda pas à entendre du bruit venir de l’étage peu après avoir lancé son appel dans le magasin. Le bruit se rapprocha et le jeune Français ne tarda pas à apercevoir les gambettes d’une demoiselle qui déboula en trombe dans les escaliers.

« Bonjoour » reprit-il en s’avançant vers la miss.

#SBAM# Alors que Simon s’approchait gentiment de Léandra, celle-ci se vautra bien comme il faut dans les escaliers et le jeune homme eut vraiment peur que celle-ci se soit cassé quelque chose dans sa chute.

« Vous allez bien ? Vous ne vous êtes pas fait mal ? Au pire je bosse à l’hôpital… »

Mais la miss ne prit pas le temps de s’émouvoir de sa chute et tout de suite lui commença un inventaire de ses bonbons. Le jeune Français était un peu perdu puisqu’elle parlait vite et que son anglais n’était pas encore assez bon pour comprendre que la vendeuse parlait de bonbons. Il se gratta l’arrière de la tête un peu embarrassé jusqu’à ce que la brune s’arrête de parler et qu’elle prononce une phrase qui le tira d’affaire.

« Oui heu non… En fait, je suis là pour un colis… »

Souriant, il tendit son avis de passage du facteur à la vendeuse mais celle-ci n’eut pas le temps de le saisir puisqu’une tornade descendit dans la boutique en hurlant et se jeta sur la brune jusqu’à la faire tomber par terre.

¤ Ouh la la, mais c’est quoi cette boutique ? ¤

A la fois gêné et amusé devant tant de joie de vivre, Simon resta un peu interdit jusqu’à ce que la tornade s’adresse à lui pour lui proposer un bonbon.

« Heu… Merci… »

Enfournant l’Atomic dans sa bouche, Simon manqua de le recracher l’instant suivant : le bonbon était-il trop fort ? ou Simon venait-il simplement de se rendre compte que la tornade était en sous vêtements devant lui ?

¤ Ouahou… ¤

N’ayant pu empêcher son regard de glisser vers les jambes de la jeune fille, Simon se mit à rougir et il en perdit son anglais par la même occasion…

« Je… heu… je viens… pour un… heu… »

De plus en plus gêné, il tendit son papier à la tornade tout en évitant soigneusement de croiser le regard de celle-ci. Son regard se posa vers la 1ère fille qui était descendue et il lui demanda presque timidement :

“C’est bien ici la poste ?”