J'ai si peur... [PV Isaac]

Courir, courir sans s’arrêter. Il était libre, elle devait fuir. Oui. Mais. Où ? De l’avis de tous, il n’y avait pas plus sûr que Poudlard. Pourtant. Elle. Elle ne se sentait pas en sécurité. Elle courait. Elle commençait à être essoufflée. Elle ignorait ce qu’elle cherchait, où plutôt qui elle cherchait mais elle courait. Fuite éperdue en avant, fuite éperdue vers le vide. Elle se sentait à nouveau perdu. Personne pour la protéger, personne pour l’aider. Elle était seule.

Alexis. Où était il ? Elle voulait le voir. Non. Il ne fallait pas. Ce ne serait qu’une victime de plus sur le tableau de chasse de son frère. Tant de cruauté. Il allait tout faire pour la récupérer. Il voudrait la posséder à nouveau. Elle le savait. Elle le connaissait. Elle pouvait presque sentir ce qu’il ressentait en cet instant. Jouissance malsaine d’une liberté retrouvée. Horrible. Affreux. Sans cœur.

Non. Pas sans cœur. Il avait un cœur, il l’aimait elle. Cet amour d’un frère à une sœur, cet amour étouffant. Elle manquait d’air. Elle s’arrêta de courir. Tomba à genoux. Qui pouvait la sauver ? Les souvenirs affluaient, ses cicatrices la faisaient souffrir, son tatouage la brûlait. Marquée. Il l’avait marquée. Elle était sa chose. Elle le serait toujours. Croire le contraire était illusoire.

Prendre un nouveau chemin. Croire que demain elle changerait de vie. Tout ça n’était rien. Le destin toujours revient. A genoux sur le sol, elle ignorait l’heure. Il devait déjà être tard. Elle se releva et se mit à sangloter dans le silence des couloirs. Elle avait si peur… Toute sa vie reposait sur une seule et unique personne. Il pouvait tout détruire d’un seul geste comme le vent balaie un château de carte.

Essayant de prendre appui sur le mur, elle se releva avec difficulté et tapa plusieurs fois sa paume contre le mur. Elle hoquetait autant parce qu’elle était épuisée physiquement que parce qu’elle s’étouffait dans ses larmes. Elle n’arrivait pas à croire qu’il se soit échappé. C’était comme un cauchemar revenu plusieurs fois dans son sommeil qui se réalisait brusquement. Elle craignait de le voir apparaître à tout moment. Il aurait son sourire narquois. Il sortirait son poignard. Il la corrigerait.

Une ombre apparut devant elle. Elle hurla de toutes ses forces, se cachant le visage de ses mains et tombant de nouveau à genoux. Elle était de nouveau dans un de ses délires paranoïaque. Cela faisait bien longtemps que cela n’était pas arrivé. Depuis un peu moins d’un an.

Finalement, elle se calma et finit par regarder qui était là, s’attendant au pire. C’était lui. Pas Nathan. Lui. Isaac. Myrielle se remit à pleurer, presque soulagée.

« Isaac… Nathan… J’ai si peur… » Et elle se cacha le visage à nouveau. Elle avait fait comme si Isaac n’existait pas depuis leur rupture, d’autant qu’il sortait avec sa meilleure amie, mais voilà, personne dans le château ne savait combien Nathan l’avait fait souffrir et combien il le ferait encore si jamais il l’attrapait à nouveau…

[503 mots]

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Le jeune préfet de Serpentard s’était isolé dans un coin dans un couloir égaré. Assis sur le sol de pierre, le dos contre le mur de la même composition, le froid qu’émanait de la matière s’emparait de lui, glaçant son sang un peu plus. A vrai dire, ce qui coulait dans ses veines bouillonnait..

Depuis qu’il était revenu des vacances de Noël, tout sa vie s’était remise en question. A peine quinze ans, bientôt seize, et il se demandait qui il pouvait bien être. Malheureusement, il ne put consulter son grand-père avant de rejoindre le château afin de savoir la vérité. Entre les aveux de son lâche de père, les dires de Dawn qu’elle tiendrait de Grace, la grand-mère souffrante du jeune Irving, selon lesquelles Isaac serait de sang pur et non mêlé comme il le pensait.

Plongeant sa tête entre ses jambes, il se tenait les cheveux donnant l’impression qu’il allait se les arracher. Le garçon était en colère, en voulait à sa famille en qu’il avait confiance. A sa petite amie aussi, bien qu’éperdument amoureux d’elle, il avait du mal à avaler l’annonce concernant son sang, surtout qu’elle n’avait aucune preuve actuellement

Isaac plongea sa main dans la poche de sa cape de sorcier pour en sortir un mouchoir. Secourant le tissu pour le défaire, un objet glissa de sa prison et résonna à plusieurs reprises contre le pavement. Intrigué, il tendit la main pour le ramasser et découvrit un pendentif en forme de croix au bout d’une chaîne en argent. Reconnaissant le présent que lui avait fait son grand-père, il pensa à son ex petite amie Myrielle qui possédait le même.

Que devenait-elle ? Selon les dernières rumeurs, elle fréquentait Alexis, élève de leur maison et de leur année. Enfilant le collier à son cou, il espérait qu’elle ait trouvé son bonheur auprès de lui, qu’il la rendait heureuse, chose qu’Isaac ne sut faire. Repensant aux derniers instants passés avec elle, il prit conscience de sa lâcheté ne valant guère mieux que son père.

Soudain, alors qu’il retraçait ses derniers moments avec la sulfureuse rousse, il sentit la croix lui brûler la peau. Qu’est-ce qu’il se passait ? Cette sensation était si lointaine… et d’un coup, relevant la tête comme s’il sortait d’un mauvais rêve: « Myrielle ». Se levant, il partit à l’aveuglette dans le couloir à sa recherche sans savoir où elle pouvait être.

En fait, le pendentif permettait de ressentir quand la personne était en mauvaise position, en danger, ou bien encore au trente sixième dessous… Ce qui signifiait qu’elle portait elle-même le pendentif, et qu’elle devait ressentir le mal-être du sorcier.

C’est au détour d’un couloir déserté qu’il entendit des pleures. Oui, ça devait être elle. Hâtant le pas, il s’approcha d’elle dans l’obscurité du hall. Tendant doucement la main pour attraper le poignet de Myrielle, elle se mit à hurler, cachant son visage par réflexe, s’effondrant sur ses genoux. Se précipitant près d’elle, il posa délicatement sa main sur son épaule afin de la rassurer. « Chuuut… », murmura-t-il en la prenant dans ses bras pour la rassurer.

Effondrée, effrayée, disons même terrifiée, il ne l’avait jamais vue dans cet état. La sentant trembler contre lui, il comprit très vite que Nathan avait refait surface. Isaac contint un soupir angoissé, à la place, on l’entendit ravaler sa salive. Que faire ? Que dire ? Pourquoi pas commencer par reprendre ses esprits, et demander quelques explications ? « Quand s’est-il évadé ? », demanda-t-il la gorge serrée jetant un coup d’œil prudent tout autour d’eux. Il était évidant qu’il s’était enfuit en même temps que les autres mangemorts d’Azkaban. « A-t-il essayé d’entrer en contact avec toi ? », questionna-t-il à nouveau tout en séchant les larmes de la belle, la texture de ses gants les absorbant .

Elle était dans les bras d'Isaac et aussi étrange que cela puisse paraître, cela ne lui sembla pas bizarre. Les gestes étaient naturelles alors qu'elle ne lui avait pas parlé pendant près d'un an. Elle pleurait toujours, elle tremblait. Elle ne pensait même pas à Alexis. Il ne pouvait rien pour la belle rousse parce qu'elle lui avait ouvert son coeur sans lui raconter son passé. Avec Isaac tout avait été si différend d'avec le jeune danseur de sixième année. Elle lui avait tout racontés, ils avaient partagés leur peines, et ensuite seulement ils étaient tombés amoureux. Elle ne ressentait plus rien pour lui mais elle lui faisait encore confiance presque malgré elle. Myrielle fonctionnait comme les animaux, à l'instinct, et il lui dictait que son ex petit ami était le seul à qui elle pouvait se confier dans cet état de faiblesse.

A travers la croix qu'elle ne portait que pour le côté fashion de la chose, elle sentait le trouble du préfet des verts et argents mais elle n'en connaissait pas la cause. Obnubilée par le retour de Nathan, elle ne pensa même pas une seule seconde à lui poser des questions... Elle répondit plutôt aux siennes aux milieux de ses larmes.

"Hier..." Elle déglutit et ravala un sanglot. "En même temps que les autres..." Elle tremblait de tout son corps bien qu'elle tente de se calmer dans un sursaut de fierté. Grand mal lui en pris, elle était au bord du malaise. Elle ne fit que tomber un peu plus sur celui qui avait été son premier grand amour. Un instant, elle se demanda pourquoi il fallait que ce soit lui sur tout Poudlard qui vienne la voir pour l'aider alors que leur rapports étaient si... compliqués. Si quelqu'un à Poudlard pouvait se targuer d'avoir fait souffrir la belle rousse, c'était bien lui, mais il était là... pourtant... comme il y a des années de ça, à leur début à Poudlard.

"Il... Il n'a pas encore donné signe de vie... mais..." Elle ne termina pas sa phrase. Elle ne regardait pas Isaac et ses yeux pleins de larmes salés étaient baissés mais son teint était devenu encore plus pâle, presque maladif. Elle gérait si mal ses émotions... cette magnifique rousse habituellement sûre d'elle. Elle était une tueuse, elle maniait avec art les armes blanches et n'avait pas peur du combat. En revanche, elle craignait les sentiments et elle craignait son frère. Avec Isaac, à propos de Nathan, cela faisait deux de ses peurs, ses uniques peurs, réunis en un seul moment. Pourtant, la seconde était si forte qu'elle atténuait la première et lui permettait de constater que depuis un an elle avait changé et que ses rapports avec Isaac aussi. Les réminiscences de leur passé commun était là entre eux mais il était secondaire, elle ne ressentait pas cette crainte de la perte qui l'avait tenaillait durant toute leur relation jusqu'à ce qu'effectivement, il la quitte.

Ses tremblements se calmèrent un peu et ses mains s'accrochèrent aux bras d'Isaac, à sa veste. Elle leva alors les yeux et les planta dans ceux de son ex petit ami. Elle ne dit rien et resta immobile, ses grands yeux bleus ouvert sur sa tristesse et sa peur comme un gouffre immense caché, enfoui sous une surface de froideur, lorsqu'elle était dans son état normal.

[555 mots]

Afin d’assoupir les pleures et les tremblements de la jeune sorcière, il se mit à balancer doucement pour la bercer, caressant ses longs cheveux flamboyants. Quel crétin ! L’évasion de plusieurs mangemorts fit la une du journal et il l’avait oublié. Il est évidant que Symphonie se mêla à la bande afin de s’évader. Tout ceci était bien inquiétant. Quels seraient ses intentions maintenant ? Aucun doute, il chercherait à entrer en contact avec elle après s’être planqué dans un endroit sûr.

Alors que d’autres avaient l’esprit occupé par l’évasion de Lestrange et d’autres compères, Isaac mit ses problèmes personnelles de côté afin de venir en aide le mieux possible à son amie. Par chance, Nathan n’avait pas encore essayé de la contacter ça lui laissait le temps d’agir… enfin pour le moment, il n’avait aucune idée de quoi faire. Passant une main dans les cheveux de la jeune sorcière, il se détacha un peu d’elle pour mieux la regarder et là… il croisa deux pupilles perlées de larmes et d’une teinte bleu nacré. Il pouvait lire la peur qui circulait en elle, la même peur qu’elle dissimula il y a quelques années sous sa carapace, se parant de ses poignards devant quiconque qui voulait la briser. Mais à travers son regard, il redécouvrit Myrielle… comme il l’avait connue, comme il l’avait aimée.

Sur le coup, démangé de l’intérieur par l’envie de l’embrasser, de lui promette comme il le fit que rien ne lui arriverait… Certes il le pouvait encore en tant qu’ami, restait à voir si elle accepterait, mais Isaac s’était toujours vu la protéger comme une princesse, sa princesse, et lui son chevalier. Sans la quitter des yeux, il demanda tout en séchant les perles qui déferlaient le long de ses joues: « Alexis… est-ce qu’il sait ? », sachant que tous deux se fréquentaient, ou du moins, étaient très proches.

Il avait du mal à rompre le lien qui s’était fait entre leur regard, pour tout avouer, le préfet de Serpentard ne voulait pas s’en défaire comme hypnotisé par ces nuances nacrées rappelant les glaciers polaires. Se positionnant plus convenablement, ses jambes s’allongèrent sur le sol et son dos s’appuya contre le mur tout en prenant Myrielle contre lui comme s’il tenait une poupée de porcelaine. « Calme-toi… tu ne crains rien ici. », glissa-t-il à son oreille avant de déposer un baiser sur son front se voulant rassurant et protecteur.

En se compagnie ici, il ignorait bien qu’à un autre endroit, au sous-sol, Dawn, sa petite amie, souffrait du départ précipité de son frère encore méconnue du préfet. La situation était assez confuse… mais devions-nous juger le jeune Irving coupable pour s’être précipité au secours de la rousse pour un fait connu, au lieu de le savoir auprès de la brune consolant la peine d’un frère disparu. Culpabilisant à la fois pour l’une et l’autre, il ne voulait surtout pas abandonner Myrielle. Peu importe si des gens les surprenaient dans cette position, le couple s’était donné leur confiance mutuelle.

Mais… entremêlant ses doigts aux siens, il se replongeait dans de vieux mais encore frais souvenirs lui donnant un air absent.

//524 mots//

&&& Tous

Myrielle reposait dans les bras d'Isaac et elle avait rarement été aussi molle. Alexis ? Pourquoi lui parlait il de son petit ami ? Evidemment qu'il ne savait pas, elle ne voulait pas faire une victime de plus... Il faudrait bien un jour pourtant qu'elle se décide à en parler franchement mais elle se sentait souvent retenue par cette crainte irrépressible que Nathan apparaisse juste parce qu'elle parce qu'elle prononçait son nom. C'était cette même peur qui empêchait les sorciers de prononcer le nom du seigneur des ténèbres mais pour la jolie rousse Nathan était pire que le mage noir. Il pouvait faire bien pire que la tuer, il avait un ascendant sur elle... parce qu'il était son frère. Parce qu’il l’avait élevé, parce qu’il était son sang…

"Alexis ne sait... rien. Ou très peu. Je... ne jugeait pas ça nécessaire." Elle retint un nouveau sanglot, enfouissant son visage dans la chemise et la veste d'Isaac. C'était horrible. Nathan allait tous les tuer : Alexis, Isaac, Dawn... Tous ceux qu'il jugerait dangereux pour sa relation avec elle. Elle n'était pas suffisamment forte pour tous les protéger, elle ne parviendrait jamais à le vaincre... Il la connaissait trop bien. Elle se défendrait bien sûr, que faire d'autre ? Mais ce ne serait pas suffisant, elle devrait devenir plus habile que lui. Pour ça il lui faudrait du temps et de nouveaux efforts. Elle était prête à les fournir et elle s’y mettrait probablement dés qu’elle serait remise du choc…

"Quand il va apprendre que je suis avec Alexis... il va vouloir le tuer." Le sous entendu de cette phrase c'était que la proie actuelle de l'aîné des Symphonie c'était lui, Isaac. Nathan ignorait que sa soeur n'était plus avec l'héritier Irving. Durant tout ce temps où il avait été en prison, et même un peu avant ça, elle ne lui avait pas écrit. Il ne savait rien du présent de sa soeur... Elle était cependant persuadé que cette donné ne faisait qu'additionné le nombre de proie de son frère et non en soustraire Isaac.

Elle cessa de pleurer, elle était juste dans un état proche de l'inconscience. Elle entendait à peine ce que lui disait Isaac, elle se laissait juste bercer. Ne pas penser était pour le moment la meilleure chose à faire même si ça rendait son regard un peu vide. Elle ne s'était pas fait mal encore, il y avait du progrès. En général, lorsqu'elle perdait le contrôle de ses émotions, elle s'automutilait... Cela n'arrivait pas souvent mais lorsque c'était le cas, elle ne faisait pas les choses à moitié. Si Isaac n'était pas arrivé... Qui sait ce qui se serait passé ! Finalement, elle émergea légèrement et dit d'une voix étrangement triste "Il me fait si peur... Je ne suis pourtant plus une petite fille..." C'était vrai, mais elle n'était pas non plus encore une adulte. Elle n'était qu'une jeune fille orpheline un peu paumée comme la plupart des filles de son âge, avec quelques problèmes en prime pour pimenter un peu le tout... bien qu'elle s'en serait volontiers passé.

[512 mots]

Fixant le mur opposé, Isaac se laissait peu à peu sombrer dans une mer de souvenirs. Des moments partagés avec la belle rousse traversaient son regard comme si des photos animées défilaient. La voix de Myrielle le sortit de ces eaux troubles. Le jeune homme qu’elle mentionna n’était pas au courant de ce passé vécu jugeant qu’il n’en était pas nécessaire. C’était son choix… Alors qu’elle se blottit contre lui, cachant son visage dans son cape de sorcier, le préfet huma sa chevelure ambrée tout en la consolant. A quoi pensait-elle ? Si seulement il pouvait savoir.

Ce qui vint ensuite ne surprit pas énormément le sorcier. Nathan s’en prendrait à toutes les personnes étant proche de sa sœur… A commencer par… Mais ? S’il ne savait pas pour Alexis et elle, c’est qu’il la croyait toujours avec Isaac… Sans relever le sujet, il en déduit qu’il serait le premier sur la liste à y passer, et donc devrait être le premier à agir afin qu’il ne puisse nuire à Myrielle. La seule solution pour qu’elle ne souffre plus était qu’il meurt, le souhaitait-elle vraiment ?

Repensant au passé, le jeune homme la revit débarquer au domaine vêtue de loque moldue annonçant qu’elle avait quitté la maison, sa famille, surtout pour elle et en partie pour lui. Il s’en voulait à un point. Puis la manière dont il la traita… Comme un salaud , comme son père, … Il était impardonnable.

Levant un œil sur sa tenue, quelle surprise en découvrant l’étroitesse de sa jupe. Ses jambes étaient sublimes ! Les cicatrices qui les couvraient semblaient avoir été précieusement soignée. Cette vue l’amusa, si Ombrage passait dans le coin ils se feraient tous les deux sévèrement gronder pour leur attitude. « J’espère qu’Ombrage n’aura pas l’idée de passer par ici. », dit-il en jetant un œil des deux côtés du couloir avant de se retrouver nez à nez avec la poupée effondrée.

Il ne savait pas quoi dire restant figé sur ce visage nacré, ces yeux fondants comme des glaciers, et ses lèvres aussi gourmandes que des cerises. Brisant le malaise qui s’installait, la belle fit part de sa peur pour son frère, et qu’elle n’était plus une petite fille. C’est vrai ! Enfin physiquement elle avait pris en maturité… maintenant point de vue caractère, ils ne s’étaient plus parlés depuis une année… et à présent, il devait ignorer beaucoup d’elle sauf s’il se fiait aux ragots. Dépourvu de réponse, il lui adressa un petit sourire, réajustant une mèche de ses cheveux.

« En as-tu parlé à un professeur ? Peut-être que … Rogue … », suggéra-t-il en souhaitant ne pas l’offusquer. Certes elle n’était plus une petite fille mais qui sait, dans un moment de colère ou de frayeur, elle agirait suivant son impulsion et commettrait une regrettable erreur. « Enfin… je tiens à ce que tu saches que… rien ne t’arrivera… tant que je… suis là », avoua-t-il en posant son front contre la tête rousse de sa première petite amie. Égoïste ? Oui, pour le moment étant le seul à savoir… il devait y avoir Shinku aussi, mais laissons-le à ses occupations de Serial Séducteur !

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&&& Tous

Myrielle commençait à se calmer petit à petit. Elle entendit Isaac lui parler d’Ombrage ce qui la fit sourire. Le bonbon viendrait il les gronder pour indécence ? Il est vrai qu’ils étaient dans une position relativement compromettante mais cela se voyait bien qu’ils ne faisaient rien de mal, elle avait les yeux rouges de quelque un qui venait de pleurer, pas les lèvres gonflés d’une jeune fille en plein flirt. Notons qu’à choisir, elle aurait préféré. Où étais Alexis quand on avait besoin de lui ? >.< En même temps… Il n’était même pas au courant que sa petite amie avait des problèmes le pauvre !

Isaac lui proposa ensuite d’en parler à Rogue. Elle n’y avait pas pensé mais même si elle le faisait, elle doutait qu’il puisse grand-chose pour elle. Il était plutôt du côté obscur de la force leur directeur.

« Je soupsonne le professeur Rogue de ne pas être un gentil… et d’être dans le même camp que mon frère. Enfin… Ce peut être une idée… » Finit elle par dire dans un souffle. Il la rassura enfin, lui promettant d’être là. Malheureusement pour lui, elle n’en croyait pas un mot. Cela lui faisait plaisir et cela la calmait mais il lui avait déjà fait des promesses de ce genre qu’il n’avait pas tenu… en la quittant. Si elle lui rendait son amitié et une partie de sa confiance, tout n’était pas encore là. C’était bien plus complexe que ça. Avec un léger sourire, elle répondit donc simplement « Je sais. » Et nicha sa tête dans son cou.

Comme au bon vieux temps dirait on… mais le désir en moins. Elle avait réussi à faire en sorte d’occulter jusqu’à l’existence d’Isaac pendant plusieurs mois puis à faire comme si c’était encore le cas jusqu’à ce jour parce qu’elle avait enfermé leur histoire quelque part dans son cœur à double tour pour oublier et apprendre à vivre sans lui. Cela laissait des séquelles… mais ce n’était pas plus mal car ainsi elle pouvait voir en lui un vieil ami retrouvé plus qu’un ex. Pour le moment.

Ainsi installée, elle retrouvait son impassibilité habituelle. Elle ferma les yeux quelques instants au bout desquels elle murmura. « Le temps passe trop vite… » Elle disait ça autant comme une généralité que pour souligner le fait qu’ils ne s’étaient pas parlés depuis une éternité. Elle ne savait plus rien du Isaac d’aujourd’hui hormis tout ce qu’elle ne voulait pas savoir comme par exemple sa relation avec Dawn. Elle se souvenait très bien sa réaction quand elle l’avait apprise. Elle avait poussé un juron rageur et les avait tout les deux maudits. Puis, ça lui était passé. Elle était trop calme et trop gentille pour en vouloir à sa meilleure amie longtemps… Elle ne lui en avait même pas parlé, elles avaient juste passé un accord tacite : Dawn ne devait pas parler d’Isaac devant elle. Comme quoi, sous ses airs dangereux, Myrielle était plus arrangeante qu’on ne le pense.

« Qu’Est-ce que tu deviens ? >> Lâcha-t-elle finalement, toujours dans un murmure que lui seul pouvait entendre tandis qu’elle fermait à nouveau les yeux. Pour un peu, elle se serait endormie d’épuisement.

[533 mots]

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Posant sa tête contre le mur, le regard plongé dans le vide, il se sentait étrangement bien d’être avec Myrielle, même si maintenant c’était différent. Le fait qu’elle accepte de lui parler de ce qui n’allait pas était comme une délivrance mais au fond de lui il savait très bien qu’elle lui en voudrait toujours. Répondant à sa proposition au sujet du professeur Rogue, la jeune fille doutait de lui. Impossible que l’enseignant soit du côté du Seigneur… et encore ! Personne ne savait rien de lui, il restait un grand mystère pour tout le monde, mais Isaac le trouvait juste en tant que directeur de Seprentard. « Peut-être… je ne sais pas. », dit-il simplement sans changer son attitude.

Concernant son dévouement en temps que chevalier protecteur, elle lui sourit simplement. Son regard n’en disait pas plus ce qui fait qu’Isaac ne pouvait savoir si elle le croyait ou non, il voulut se justifier afin qu’elle puisse ne pas le mettre en doute, mais il se tut préférant laisser le temps faire. Un temps qui passait trop vite selon elle mais pour lui, le fait d’être là avec elle, c’est comme si c’était hier, et plus précisément la dernière fois où ils furent intimes. Pourquoi pensait-il à ça ? En ce moment ? Ne lui en voulait pas d’être un garçon !

Se blottissant contre lui, posant sa tête dans son cou, il la serra un peu plus jusqu’à elle lui demande ce qu’il devenait. Isaac s’en serait bien passé de cette question… « Et bien… », marmonna-t-il sans trop savoir par où commencer. Poussant un long soupir il réfléchissait aux mots utiliser pour ne pas la blesser en parlant de sa relation avec Dawn et puis il se lança: « Mon père s’est remarié, j’ai un demi-frère, ma grand-mère est dans le coma, il paraîtrait que mon père est mon vrai père ce qui ferait de moi un sang pur… et … », il fit une pause pour reprendre son souffle avant d’annoncer: « Et mon père m’a avoué qu’il a commandité l’assassinat de ma mère… ».

Les traits inexpressifs, le teint maladif, il n’en dit pas plus de sa vie qu’il qualifiait d’inexistante. Ces cauchemars remettaient continuellement son identité en question lui causant des problèmes de comportement. En ce moment, on pouvait dire qu’il était le vrai Isaac, celui qu’il était quand il fréquentait la jolie rousse. Mais avec le retour de son père l’année passée, il était celui qui avait été façonné, manipulé, qui s’était adapté aux volontés d’un être à qui il voulait plaire à tout prix, même ressembler jusqu’à ces vacances de Noël où toutes les illusions tombèrent.

« Je ne sais pas quoi faire… ni croire qu’il pourrait être véritablement mon père et la seule personne qui pourrait répondre à mes questions est ma grand-mère se trouvant entre la vie et la mort à Sainte-Mangouste. » ajouta-t-il toujours d’un air détaché. Malgré le peu d’optimisme qu’il avait, le jeune Irving savait très bien qu’il n’aura jamais de réponses car Grace, sa grand-mère ne se réveillerait jamais.

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Le sang pur... Myrielle l'avait et ça ne la rendait pas plus heureuse pour autant. Bien sûr, elle trouvait ce qu'Isaac lui annonçait surprenant mais cela ne changeait pas grand chose à ses yeux. Elle l'avait aimé sang mêlé alors... Ceci dit ça lui enlevait une récrimination, zut >.< Oui, parce que quand ils avaient rompus, si elle avait continuait à garder fidèlement le secret du préfet, elle s'était juré de trouver un nouveau petit copain sang pur au même rang social qu'Isaac pour faire les pieds à celui ci. Elle savait que c'était puéril et au final, même si Alexis correspondait bien à ces deux critères, elle n'avait pas vraiment cherché quelqu'un qui dépasse Isaac. Elle avait juste cherché un peu de consolation dans un sentiment de revanche. Quoi que, tout bien compté, elle avait eu sa vengeance...

« Ne te prend pas trop la tête Isaac. Tu es qui tu veux être et ton père... n'a rien à voir là dedans. Ses actes ne doivent pas t'influencer sinon tu perdras ton âme... »

Le meurtre de la mère du jeune homme était plus problématique pour la jeune fille rousse. Même son propre père, elle l'aurait tué pour un acte pareil. La mère est celle qui donne la vie, on lui doit respect et obéissance quand on est un mâle incapable d'engendrer seul. Surtout que Myrielle avait une opinion assez peu élevé de l'homme qui avait ordonné à son fils de quitter sa petite amie parce qu'elle n 'était pas assez bien. Vous croyez qu'elle peut lui faire passer l'envie de sous estimer une Symphonie ? Non, évidemment. Isaac le prendrait mal. Et quand on s'appelait Myrielle Symphonie, les sentiments des autres passaient avant les siens propres.

« N'oublie pas la mère qui t'a donné la vie. Quoi qu'elle ait fait, quelque soit la vérité, elle t'a fait venir au monde et tu étais probablement la personne la plus importante pour elle. »

Myrielle était orpheline mais du haut de ses quinze ans, elle savait qu'elle voulait avoir un enfant ou même plusieurs et qu'ils seraient ses merveilles quoi qu'il arrive. Ils pouvaient même naître handicapés, elle les aimerait quand même. C'était quelque chose qu'un garçon ne pouvait peut être pas comprendre mais pour la rousse, il était certain que le lien entre une mère et son enfant était indestructible. Sa mère était morte mais Myrielle n'avait jamais douté qu'elle l'aimait.

« J'espère que ta grand mère se remettra... » Murmura-t-elle, les yeux toujours fermés. Il fallait qu'elle change de sujet car leur tristesse cumulée la rendait malade. Peut être étais ce le bon moment pour faire des aveux.

« Isaac... tu sais... avant... » Elle hésita. Ses paupières étaient toujours closes, elle ne voulait pas qu'il voit son regard quand elle dirait ça. Par ce que ce ne serait pas tout à fait sincère, elle voulait déchargé sa conscience sans ajouter à sa tristesse... Ce qui ne serait pas simple. « Tu avais le droit de me quitter. Je n'étais pas la petite amie parfaite que j'essayais de paraître... Vers la fin... deux semaines avant que tu ne me quittes... » Elle sentit une larme couler sur sa joue pâle, elle ne l'essuya pas. Isaac ne la verrait peut être pas.

« Je t'ai trompé par vengeance... parce que j'étais jalouse... parce que je savais que tu allais me quitter... mais cela ne m'excuse pas. Je voulais te le dire parce que... je crois que ça m'a hanté. » C'était sa seule erreur et pourtant ce n'était pas pour ça qu'il l'avait quitté. Elle s'en était toujours voulu de ne pas avoir été suffisamment irréprochable pour intérieurement se cacher derrière son attitude parfaite. Elle n'avait jamais bien compris pourquoi Isaac avait cessé de l'aimer mais elle savait que son unique faute avait été ce soir là avec Damian. Malgré sa tristesse elle s'en était toujours voulu. Cependant, cela lui avait permis de tenir car se savoir partiellement fautive conservait son masque d'impassibilité. Pour ne pas faire souffrir Isaac, pour qu'il ne culpabilise pas de l'avoir quitté, elle avait tout fait pour agir normalement suite à sa sortie de l'infirmerie. Elle ignorait si cela avait servi à quelque chose mais cela fut très dur pour elle de tenir, de ne pas pleurer, de ne pas montrer ses regrets... Au début il lui manquait tant qu'elle avait cru mourir. Il avait été tout son univers, tout son monde...

Il avait été celui qu'elle aimait plus que tout... plus que Nathan.

[738 mots]

*Perdre mon âme…*, répéta-t-il intérieurement en se demandant si ce n’était déjà fait lors de ces retrouvailles. Les paroles que Myrielle lui souffla ne firent que le perturber un peu plus mais il fut touché de voir qu’elle s’inquiétait, enfin c’était son impression.

S’abstenant d’en dire plus au sujet de son père, toutes les fois où il trompa son épouse avec de vulgaires sorcières de passage, même des moldues. Lui qui pensait être la honte de la famille pour être issu d’une union sang pure et de bourbe, le jeune garçon se réconforta en se disant qu’au moins il était né d’un amour sincère entre deux êtres. Si seulement c’était la vérité… Toujours l’air absent, il se dit qu’il préférait continuer de croire en cette histoire que de chercher à tout prix après les faits réels, des évènements de plus en plus déplaisants, écoeurants, et lourds à vivre.

Écoutant cette belle Symphonie parler de sa mère, il vit peu à peu les traits de la défunte apparaître sur le visage de son amie. Un regard azur parsemé d’étoiles, un teint de pêche, des lèvres délicatement rosées souriaient, et une longue chevelure blonde comme le blé tomber sur ces épaules… Une femme d’une beauté rare qui n’était plus, qu’il détesta de son vivant et qu’il aimait éperdument maintenant qu’elle n’était plus, maintenant qu’il comprit sa décision, maintenant qu’il avait besoin d’elle plus que tout. Esquissant un sourire rêveur, il reprit ses esprits quand elle souhaita que sa grand-mère se remettre mais le jeune homme brisa très vite son espérance: « Non… elle n’a plus de forces pour tenir. Les médicomages ont installé tout un système pour qu’elle puisse respirer, mais je pense qu’elle ne se réveillera plus jamais… Avec grand-père Thomas, nous allons essayer de la faire revenir à la maison. C’est ce qu’elle avait toujours voulu… quitter ce monde chez elle. ». A ce moment, le préfet se laissa prendre par les sentiments, on pouvait lire la tristesse sur son visage et par chance, la rouquine avait toujours les yeux clos.

Inconsciemment, il lui prit la main. Leur position était toujours la même. Lui assis contre le mur avec la belle sur ses genoux, la tête dans le creux de son cou, portant assez à confusion pour ceux qui ignoraient leur histoire. Le silence s’était installé, comme s’ils s’étaient assoupis tous les deux, cédant à la fatigue, cédant à leur souffrance mutuelle. C’est alors que Myrielle le brisa en l’interpellant, hésitante. « Oui, Myrielle ? », demanda-t-il intrigué la regardant du dessus. Il tendit l’oreille afin de bien déceler ses mots qui n’avaient aucun sens. « Ne dis pas de bêtises, tu sais très bien… », son pouce vint capturer une larme sur sa joue l’interrompant dans sa réponse, et elle poursuivit.

Comment vous le décrire ? C’était comme si tout s’était arrêté autour de lui, ou alors comme si on venait de le mettre K.O. sur un ring, et encore de prendre une douche froide au moment où l’on s’y attend le moins. Dans son esprit, il voyait la belle se redressait avec un petit sourire en coin, sortant précieusement son poignard de son corsage avant de le planter dans sa poitrine, crevant le cœur d’Isaac d’un coup sec et bien placé avant qu’elle n’embrasse ses lèvres. Revenons à la réalité… une forte chaleur se répandit dans ses veines jusqu’à ce que son cœur éclate. Bien sûr, ce n’était pas le cas mais c’est-ce qu’il sentit en lui… Alors, sans trop savoir, il passa sa main sur son front relevant sa mèche rougeâtre, puis caressa sa joue avant de glisser sous son manteau levant sa tête afin qu’elle le regarde… Elle l’avait trompé alors qu’il l’aimait toujours, il l’avait quitté alors qu’il l’aimait toujours, il vit une autre fille alors qu’il l’aimait toujours, mais avec le temps il tombe amoureux de cette fille et ne l’aima plus… mais elle avait été tout, et le restera… elle avait été celle qu’il aimait plus que tout même Dawn. Et son regard grisé se mêla à celui glacé, et dans un murmure proche de ses lèvres il lui dit: « Ce n’est rien… » agrémenté d’un sourire parce que dans le fond, il ne lui en voulait pas.

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