Goodbye my lover ~ Goodbye my friend /Dawn/

Une fois la lettre à Myrielle terminée, le jeune homme rangea ses affaires. Tombant à la renverse sur son lit, croisant ses bras sous sa tête, il fixa le haut du baldaquin. Comment l’annoncer à Dawn ? De plus, il ignorait bien où elle pouvait se trouver en ce moment. Certainement en ronde vu l’heure …Se redressant, il empoigna sa veste de sorcier qu’il balança par-dessus son épaule et quitta le dortoir.

Passant près des locaux des jeunes filles, il demanda à l’une d’elle si la préfète n’était pas dans les parages. Selon sa réponse, elle ne se trouverait pas loin d’ici. Pour la remercier, Isaac envoya la gamine se coucher car elle n’avait plus le droit de traîner à cette heure-ci. Traversant la salle d’étude, puis le tunnel, il se retrouva dans le couloir qui menait vers le hall d’entrée après avoir passé les escaliers.

Dans sa tête, il se préparait. Les mots s’entrechoquaient comme les vagues d’une mer déchaînée. Posant sa main sur son front, il chercha à retrouver son calme. Elle n’aurait pas à le prendre mal, il ne l’a quitté pas après tout, il rentrait juste se faire soigner et après … Qu’est-ce qu’il y aurait après ? Les vacances … elle tiendra à retourner en Russie, ensuite elle voudrait voir son frère, et … « Isaac pourquoi tu cherches tant à te compliquer la vie ? » se demanda-t-il à haute voix en se tapant le front de sa paume.

Continuant sa marche, il aperçut la silhouette de Dawn. Activant le pas, il se dépêcha de la rattraper jusqu’à ce que sa main se pose sur l’épaule de la jeune fille. Stoppant sa marche, il l’amena à se retourner sur lui. Pour réaction, Isaac s’approcha à elle et l’entraîna contre le mur ou il l’embrassa avec envie. Cherchait-il des réponses à travers ce baiser ? Oui, la réponse était oui. Et tout en jouant avec les sensations de Dawn, il comprit combien il pouvait l’aimer.

Rompant l’entretien orale, il posa son bras par-dessus sa tête, son autre main plaquée sur la hanche de sa dulcinée. « Salut toi… » murmura-t-il en lui souriant. « Comment tu vas ? » demanda-t-il en venant glisser ses lèvres sur sa joue et puis déposa de légers baisers dans sa nuque. C’était la nuit, personne dans les couloirs, le bon moment pour discuter et lui annoncer… « Je vais quitter l’école, vendredi. » lâcha-t-il de but en blanc en la fixant dans les yeux.

Le soir venu, Dawn avait, comme toujours, dû faire sa ronde. Une soirée comme les autres l’attendait. Marcher, seule, dans les couloirs (plutôt sombres à cette heure avancée de la soirée), puis, peut-être, trouver quelqu’un (histoire de mettre de l’ambiance dans sa vie) et lui retirer des points (s’il n’était pas à Serpentard). Les pas de la préfète étaient devenus légers depuis quelques temps déjà, elle était plus discrète, mais aussi plus habile dans ses déplacements. Elle avait toujours été de nature silencieuse, mais depuis qu’elle avait ‘une vie sociale’, elle avait changé petit à petit… ceci étant, les derniers événements qui avaient animé ses journées l’avaient ramenés à la jeune fille qu’elle avait toujours été : plus froide, moins extravertie. Ce qui avait doucement germé en elle semblait s’être brisé.

Continuant à marcher, sans but précis, attendant seulement l’heure de rejoindre son dortoir, et de sombrer, une nouvelle fois, dans les ténèbres qui l’entouraient depuis le départ de son frère, elle sentit une main sur son épaule. Elle ne l’avait même pas entendue ! A quoi pensait-elle donc ? Il fallait avouer qu’entre Isaac et Damian, elle avait de quoi être préoccupée, et c’était sans compter les derniers propos qu’elle avait eu avec Quentin…

Tournant alors la tête vers l’imbécile qui avait osé l’aborder de la sorte (non mais sérieusement, il croyait quoi ? Qu’il allait faire ami ami avec la préfète pour pas être collé ?). La sorcière n’eut cependant pas vraiment le temps de réagir… A peine le temps d’apercevoir deux pupilles qui lui étaient familières, des cheveux blonds… Des lèvres qui venaient contre les siennes… Une odeur si reconnaissable… Isaac.

Dawn n’avait pas vraiment eu le temps de dire quoique ce soit. C’était la première fois depuis longtemps, qu’Isaac se montrait aussi passionné… entreprenant. Depuis quelques temps, ils se voyaient peu et passaient très peu de temps tous les deux… Et là, comme si rien ne s’était passé, il se montrait sous une face qu’elle lui avait connu jadis. La brune ne pensa même pas à fermer les yeux lorsqu’il l’embrassa. Elle resta là, dos contre le mur, presque en état de choc.

Electrisée, la jeune sorcière fixa son petit ami lorsqu’il s’éloigna doucement d’elle pour lui parler. Elle se sentait… étrange. Entre l’étonnement, la joie, le désir, la surprise… Et ses traits hésitaient entre les différentes émotions qui la traversaient. La voix d’Isaac s’éleva, comme pour confirmer que la russe ne rêvait pas, il déposa quelques baisers sur la nuque de la vipère. La jeune fille l’écouta parler sans réagir. Elle avait encore du mal à se remettre du choc… Et la dernière phrase, fut celle qui l’acheva totalement. Ecarquillant les yeux, sous l’effet de la surprise, elle resta un moment silencieuse, trop étonnée pour pouvoir parler…

Dawn fixa un moment son compagnon, ne sachant comme réagir… Elle inclina doucement la tête, ses yeux de glace ayant fondus :

« Tu… Quoi ? »

Les yeux grands ouverts, elle essayait de savoir si elle avait bien compris ce qu’il venait de lui dire… Non, elle était en train de cauchemarder… Fronçant les sourcils, marquant son visage par une certaine inquiétude, elle murmura :

« Je… Pourquoi ? »

Pensant alors à la Grand-mère d’Isaac, toujours hospitalisée (du moins c’était ce que pensait Dawn) elle s’inquiéta soudainement. Comme si elle venait de recevoir un choc électrique, elle se redressa brutalement, les larmes emplissant ses yeux sans sortir pour autant :

« Non… Ne me dis pas… Ta… Ta Grand-mère… Il y a un problème ? »

Elle avait inconsciemment prit la main de son aimé et la serrait plus fort qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle avait l’impression que son univers tombait doucement en lambeau… Et que cette chute, n’était qu’un aperçu de son futur… Un futur bien trop proche et incertain à son goût…

Alors que l’incompréhension s’emparait du visage de sa belle, le jeune se sentait fautif de pas lui avoir parlé plus tôt de ces problèmes. Sur le moment, il souhaita qu’elle ait assez de courage pour tout entendre, et force pour tout supporter. Dawn demanda pourquoi, si les raisons qui l’amenait à partir étaient dues à sa grand-mère. Découvrant ses yeux se noyer de larmes, sa main se resserrer sur la sienne, il eut le réflexe de la prendre dans ses bras pour la rassurer. « Ma grand-mère est sortie du coma, elle va bientôt rentrer au domaine. Sa maladie est toujours bien présente mais… ce n’est pas pour ça que je rentre. », expliqua-t-il en lui caressant la nuque.

S’éloignant d’elle, il chercha un endroit où s’asseoir, le rebord assez large d’une fenêtre ferait l’affaire. Amenant la préfète jusque là, il l’invita à prendre place et fit de même ensuite. Prenant ses deux mains dans les siennes, il les regarda un instant en prenant une grand inspiration. Se détendant un peu la nuque, il se décida à lui parler: « Je suis malade Dawn. ». Ses yeux se plongèrent dans les siens… Voilà, c’était dit et par la même il venait d’accepter ce qui lui arrivait depuis plusieurs mois. « Il appelle ça trouble psychologique... » précisa-t-il sans pour autant donner les causes de son état.

Poussant un soupir, il venait de se défaire d’un poids qui lui pesait depuis longtemps sur le cœur. D’un côté, c’était mieux qu’il en ait parlé d’abord à Myrielle étant elle-même liée à tout ce qui arrivait. Comme si ça l’avait préparé à annoncer la nouvelle à Dawn. La tête baissée, il essuya du revers de sa main ses joues humides. Oui, Isaac pleurait. Vous allez peut-être trouver ça étrange venant de lui si froid et au caractère bien trempé, mais là … comme vous devez le savoir, il doutait de son identité. « Ils ne peuvent pas m’aider ici, c’est pourquoi je rentre. Grand-père a pris contact avec un médicomage spécialisé… Puis retrouver la maison… ça va me faire du bien. » dit-il en relevant la tête vers son aimée. Sa main se porta à son visage, caressant ses cheveux qui encadraient son visage. Il aimerait tant qu’elle l’accompagne le temps de sa convalescence, mais Ombrage n’accepterait pas une seconde fois. Déjà que Thomas Irving avait remué ciel et terre pour qu’Isaac soit autorisé à rentrer, et ce avec l’appui de Rogue et Pomfresh.

Tenant la main d’Isaac, la brune avait retrouvé le silence. Qu’elle le veuille ou non, les émotions la submergeaient, et elle s’efforçait de paraître calme. Ceci étant, le seul moyen d’y parvenir, était de faire comme le jour de l’enterrement d’Igor… Lâchant la main d’Isaac lorsqu’il lui expliqua que sa Grand-mère s’était réveillée, elle se permit un pâle sourire de soulagement. Malgré tout, l’inquiétude restait présente. Elle voulait comprendre… Ce départ. Il ne rentrait pas pour sa grand-mère… mais pour quelles raisons alors ?

Fermant les yeux, l’attente se faisant insoutenable, elle essayait encore et toujours de se contenir. Joignant ses mains entre elles, elle serra de plus en plus fort, laissant ses ongles s’enfoncer dans sa chaire. Elle n’avait pas vraiment mal, elle était juste terriblement inquiète. Ce suspense, cette attente… L’angoisse était si forte, qu’elle n’entendit même pas tous les mots prononçaient par le Isaac. Un résonna clairement à son oreille : Malade…

Le temps de réagir, Dawn resta un moment silencieuse, immobile, sans rien montrer, sans rien ressentir. Isaac continua alors à lui expliquer la situation… Psychologiquement ? D’un coup, il y eut comme un déclic. Et la brune sentit son cœur exploser. Tout était beaucoup trop soudain. Toutes ces nouvelles, tout était trop rapide. Elle avait l’impression que ses nerfs allaient la lâcher. La douleur et l’incompréhension étaient si grandes, que la jeune fille ne trouva même pas la force de pleurer ou de parler. La bouche légèrement entre ouverte, elle regardait isaac. Son regard était à la fois marqué par la souffrance et le besoin de savoir, de comprendre…

Malgré tout, un geste n’échappa pas à la russe. Isaac… Elle s’approcha de lui doucement, s’étant relevée un moment, puis elle passa ses bras autour du cou du sorcier qui se trouvait là. Le fixant alors dans les yeux, elle murmura :

« Je ne savais pas… »

Inspirant difficilement de l’air, elle ne relâcha pas son étreinte. Le regard étincelant, la russe ne voulait pas lâcher le jeune homme.

« Pardonnes moi. »

Elle frôla alors le visage du jeune homme du bout des doigts. Puis, doucement, vint déposer un baiser sur son front :

« Je… j’imagine que si c’est ce qu’on t’a di, c’est en effet la meilleure chose à faire pour toi… Je… Est-ce que je pourrais venir te voir ? Pendant les vacances… »

L’idée d’être séparée du jeune homme ouvrait un gouffre en elle. La douleur de la séparation lui semblait être trop forte. Non, elle ne pouvait pas être ainsi éloignée de tous ceux qu’elle aimait… Serrant les dents, refermant son visage, elle regarda alors Isaac avec un sérieux qui était assez rare de voir chez elle tant il était intense et sans appel.

Le jeune préfet se laissa aller aux attentions de sa petite amie. Sentant la tristesse à travers ses gestes, il renforcé l’étreinte suite à ses paroles. La belle fit savoir son ignorance au sujet de sa maladie, et demandait son pardon. Isaac se releva tout en gardant son amie dans ses bras. Caressant son visage, il murmura: « Tu ne pouvais pas savoir, je ne voulais pas que tu t’inquiètes… » … « Tu n’as pas à te pardonner Dawn, c’est plutôt moi. », fixant ses yeux bleus glaciers.

Prenant la main de la jeune fille, il posa son front contre le sien. « Si tout va bien, je serais revenu pour les examens… si pas j’aurais à les passer avant la rentrée prochaine. » expliqua-t-il la voix peu élevée. « Bien sûr que tu pourras venir, tu sais que tu es toujours la bienvenue. » sourit-il en posant à nouveau sa main sur la joue de la jeune femme. « Puis… j’ai besoin de toi Dawn. », avoua-t-il comme si il n’arriverait à rien sans elle. La jeune russe devait le soutenir dans son rétablissement, mais pour le moment, il préférait encore la tenir éloignée des raisons de son mal-être.

Il s’imaginait déjà mieux portant, et retrouver sa belle au sein du domaine. De longues balades le long de la plage, des pique-niques raffinés, des promenades à cheval dans les bosquet, … Il pourrait passer sa vie dans cet endroit, retrouver les soirées mondaines et surtout représenter avec dignité le nom des Irving, pas comme son père le fit ces derniers temps. « Mon amour, je… je n’irais pas en Russie cette année. » … « Ne me demande pas pourquoi maintenant… je t’expliquerai tout ce que doit savoir en tant voulu. » ajouta-t-il pour la rassurer les mains posées sur ses épaules.

/manque d'inspi/

Les yeux baissés, la préfète écoutait à présent son ami lui expliquer les choses… Bien qu’il lui affirma qu’elle n’y pouvait rien, elle ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir. Elle aurait dû insister, peut-être que les choses ne se seraient pas aussi dégradées alors… Mais au lieu de quoi, elle avait surtout passé son temps avec Myrielle et Elea. Certes, elle voyait aussi Isaac mais moins souvent depuis quelques temps… Etait-ce donc ainsi la vie ? Fallait-il toujours choisir entre les personnes aimées ? C’était injuste… vraiment, elle trouvait cela anormal.

Les examens… Avec tout ce qui s’était produit dernièrement, elle en avait oublié les examens… Cette année était sans aucun doute la pire qu’elle avait passé à Poudlard et il lui tardait qu’elle prenne fin. Cependant, la jeune fille fut légèrement rassurée lorsque Isaac lui apprit qu’elle pourrait lui rendre visite cet été. Voilà au moins une bonne nouvelle qui se glissait parmi toutes les choses négatives que la brune avait pu rencontrer. La russe adressa alors un léger sourire à son petit ami, ne cachant pas le soulagement que cette réponse présentait pour elle… S’il lui avait annoncé qu’ils ne pourraient plus se voir pendant trois mois, elle aurait certainement touché le fond. Peut-être était-ce une façon égoïste qu’elle avait de penser ainsi à elle ?

La nouvelle dont lui fit ensuite part Isaac la surpris tout de même. Il ne comptait pas se rendre en Russie ? Alors il délaissait son père et son frère ? Bien que ce ne soit qu’un demi-frère, c’était le sien… Dawn savait qu’elle par contre irait là-bas, c’était sa terre, sa patrie, sa famille quoiqu’on en dise. Elle avait grandi dans ce pays et ne pouvait envisagé de ne plus y retourner… Mais cette année, elle allait y passer moins de temps que d’ordinaire… A commencer par son voyage prévu pour la France, avec l’intention de passer du temps seule avec son frère. Elle allait en plus devoir ajouter des semaines en Angleterre pour revoir Isaac qu’elle ne pouvait ne pas voir des vacances. C’étaient des obligations morales et aucune d’elle ne pouvait passer avant les autres. Un choix était impossible.

Pinçant ses lèvres tandis que toutes ses conclusions et observations se formaient dans son esprit, la brune acquiesça lentement :

« Je… suis surprise. Mais je ne te demande rien si c’est ce que tu souhaites… »

Elle caressa doucement la joue du jeune homme et continua :

« Je passerais donc te voir en Angleterre... Je t’enverrais Perséphone régulièrement pour prendre de tes nouvelles, tu n’auras qu’à me prévenir dans une lettre dès que je pourrais te rejoindre… cela te convient-il ? »

Dawn ne pouvait envisagé ses vacances sans nouvelles aucunes de son amant. Pourtant, elle devrait aussi économiser les voyages à son faucon qui était encore tout jeune. Ainsi, varierait-elle avec quelques hiboux de la volière familiale… Ils étaient tous habitués aux longs trajets…

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