- | - Traité de la réforme de l'entendement - | - PV -

Le mois de mai touchait à sa fin. Le temps était passé vite. Presque trop vite. Les examens approchaient et les révisions se faisaient plus intenses encore. Richard avait légèrement laissé de côté l’étude de la bourse pour se concentrer d’avantage sur ses matières magiques. Theodore, lui, poursuivait son apprentissage avec rapidité et précision. Ses facultés intellectuelles, étaient plus que convenables et il n’avait normalement pas besoin de réviser énormément pour avoir la moitié. Mais pour lui, avoir la moyenne était une chose, mais être premier, était bien plus intéressant. Isaac, lui, avait quitté Poudlard rapidement sans donner beaucoup d’explications. De toute façon, Theodore n’était pas du genre à s’infiltrer dans la vie d’autrui. Il avait toujours laissé Isaac vivre et faire ce que bon lui semblait. Ils étaient certes amis, mais ne parlaient que de sujets dits ‘intellectuels’ entre eux. De temps en temps, ils se disputaient une partie d’échec. Mais leur relation s’arrêtait là. Theodore n’avait jamais demandé à qui que ce soit de parler de sa vie, de lui. Non, il s’en moquait totalement et n’était pas le genre de personne qui vous questionner sans cesse. Il préférait le silence aux discours inutiles. Il préférait la solitude aux foules écrasantes. Theodore était un solitaire.

Cette révélation expliquait facilement pourquoi, ce jeune homme, était en ce moment même, dans le hangar à balai, non loin du terrain de quidditch. En fait, il cherchait la paix, mais n’avait pas pu l’obtenir bien longtemps. A peine était-il entrer dans la pièce qu’il avait vu une personne presque trop connue pour lui : Dawn Kostovak, sa préfète, et la petite amie d’Isaac, par la même occasion. Alors qu’il allait s’éclipser, la voix de la russe s’éleva, tandis que ses froides pupilles le fixaient. Tournant alors son regard vers elle, il l’écouta sans cacher son agacement :

« Nott… Pourquoi tu m’évites ? »

Le jeune homme, fronçant les sourcils, resta silencieux, tandis que les prunelles glacées de la belle continuaient à le sonder. Voyant qu’elle n’allait rien ajouter, mais qu’elle ne le laisserait pas partir non plus, il haussa les épaules, d’un geste nonchalant :

« Je n’évite personne Kostovak. »

La russe s’était redressée et s’approchait de lui à présent. Theodore resta droit, sûr de lui. Il était peut-être asocial, il n’était pas timide pour autant, et ce n’était pas cette garce qui allait l’effrayait. Une fois arrivée à sa hauteur, la jeune femme s’arrêta, et continua à le regarder. Un sourire vint alors se peindre sur le visage du sorcier. On pouvait alors lire en lui une certaine arrogance mêlée à un ‘je m’en foutisme’ non dissimulé.

Il savait que dernièrement, elle avait été affaiblie par tout ce qui s’était passé. Il ne l’aimait pas, mais il commençait à la connaître. Il connaissait tous ceux qui l’entouraient, il suffisait d’observations pour savoir. Pourtant, bien qu’il aurait pu, sans problème, clouer le bec à cette fille qu’il haïssait, il se contenta de lui dire avec calme :

« Tu ne devrais pas aller t’entraîner ? »

La brune le fusilla du regard, puis finit par s’éloigner de lui. Arrivée à la porte, elle marqua néanmoins un temps d’arrêt, avant de parler, une nouvelle fois :

« Tu ne pourras pas toujours échapper aux questions Nott. Un jour on parlera, crois moi. »

Puis elle quitta le hagard, son balai dans sa main. Theodore ne regarda pas sa silhouette s’éloignait, il l’ignora totalement, se contentant de chercher un endroit paisible. Il avait deux heures au moins devant lui. L’équipe de sa maison allait s’entraîner, et personne n’aurait besoin d’un balai. Il allait avoir un moment à lui. Il allait pouvoir réfléchir en toute tranquillité.

Sortant de son sac un manuscrit de la main de Baruch de Spinoza, il poursuivit la lecture du livre inachevé : « Traité de la réforme de l'entendement ». Le soleil ayant réchauffé le hagard, il pouvait sans difficulté rester là pendant des heures, vêtu d’une simple chemise à manches courtes, blanche, et d’un pantalon noir. Ses chaussures étaient cirés, comme le voulaient les règles instaurées par Ombrage, sa cravate serrée jusqu’alors fut desserrée par un simple mouvement de sa main gauche. Il pouvait se détendre ici. Déboutonnant légèrement sa chemise qui était réglée pour le port de la cravate, il se sentit bien mieux. Ses cheveux châtains étaient comme toujours en bataille. Theodore était tout sauf quelqu’un de superficiel. Et son apparence, il n’y prêtait jamais attention. A dire vrai, il s’en moquait.

Ce matin-là, Kate s’était levée heureuse d’être pensionnaire au château Poudlard. Il lui avait apporté beaucoup de choses depuis qu’elle y résidait. Quelques connaissances, un nouvel ami et surtout, elle avait pu échapper à sa vie d’avant, à cette Kate qu’elle cherchait à oublier. Elle aurait tant aimé se transformer en une simple page blanche et pouvoir tout réécrire. Mon dieu ! Voilà que ce château lui faisait faire des métaphores. Décidemment, chaque jour réservait son lot de surprises, aussi minimes soient-elles. La jeune Austen regarda par la fenêtre et vit un beau soleil rayonner au dessus du parc. Ayant comme toujours la bougeotte, Kate décida de chausser ses tennis, d’enfiler jogging et débardeur afin d’aller courir une petite demi heure dehors avant que la chaleur ne soit trop étouffante. Elle s’habilla donc et descendit dans le parc. Il faisait déjà plutôt chaud et la jeune poufsouffle décida de courir jusqu’au terrain de Quidditch et de revenir. Qu’il était bon se retrouver dans ce parc. Elle appréciait ce sentiment de liberté qui l’envahissait lorsqu’elle courrait. Elle oubliait tout et pendant presque 1h, n’avait plus aucun problème. Elle arriva bientôt en vue du hangar où étaient stockés les balais que les joueurs de Quidditch utilisaient pour s’entrainer. Elle s’arrêta devant le petit bâtiment pour faire quelques étirements et ne prêta pas attention au jeune homme qui entrait à ce moment-là à l’intérieur. Puis bientôt, elle entendit des voix provenant de la pièce. Elle ne distingua pas exactement ce qu’il se disait mais rien qu’aux tons employés, elle comprit que les deux personnes ne s’appréciaient guère. Leurs tons étaient froids. Puis une élève sortit et dit : « Tu ne pourras pas toujours échapper aux questions Nott. Un jour on parlera crois moi. » Puis elle partit sans un regard pour la jeune poufsouffle. Ce qu’il fallait savoir, c’était que Kate était d’un naturel curieux. Elle adorait les ragots même si elle n’aimait pas les colporter car la vie des autres ne regardaient qu’eux-mêmes…ainsi que Kate évidemment. Elle décida de stopper sa séance de jogging et d’entrer dans ce hangar voir ce qu’il en était. Elle tomba alors sur un jeune homme, un peu plus âgé qu’elle et qui lisait tranquillement un… elle pencha légèrement la tête… « Traité de la réforme de l’entendement. » ce qui évidemment n’avait aucun sens pour elle. He bien, pour quelqu’un qui venait d’avoir une conversation glaciale, il n’avait pas l’air très perturbé. Elle engagea alors la conversation sur un sujet ayant sans rapport avec ce qu’elle avait entendu, espérant amener le jeune homme sur la question plus tard.

« Salut ! J’espère que je ne te dérange pas. Je courrais un petit peu et j’ai eu envie de faire une pause. »

Elle avisa une carafe d’eau sur une petite table et se servit un verre avant de revenir vers le jeune homme, de Serpentard selon le blason qu’il portait, et s’assit par terre face à lui.

« Qu’est-ce que tu lis ? »

A peine le hangar avait-il été quitté par la russe, que la porte vint à s’entrouvrir une nouvelle fois. Theodore, qui pensait surtout à un des Serpentard de l’équipe (un imbécile qui avait oublié quelque chose dans la pièce), resta dans l’ombre tout en finissant de s’installer à son aise. Pourtant, une voix s’éleva, et ce n’était pas une voix familière. Et cette voix était celle d’une jeune fille qui se tenait juste devant lui. Le sorcier, levant ses yeux verts sur la jeune fille ne pu manquer, au premier coup d’oeil, le blason de la demoiselle… Une Poufsouffle… Qu’avait-il fait au ciel pour mériter ça ? Déjà las, le jeune homme poursuivit sa lecture malgré tout. Si, elle le dérangeait, mais il n’avait pas envie d’user sa salive pour dire une chose aussi évidente.

Alors qu’il venait de tourner une page, la jeune fille, visiblement stupide, continuait à lui parler. Toujours calme et inexpressif (précisons que voir Theodore sourire ou crier est quelque chose de vraiment exceptionnel), le sorcier montra la couverture à la jeune fille. A ses yeux, le titre était écrit assez gros pour être visible et compréhensible.

Après un petit moment, assez long pour que la fille puisse voir le livre, et assez court pour lui éviter de maintenir son bras avec en prime une légère douleur dans le coude, il baissa sa main et reposa son regard sur les pages brodées d’écriture. Son regard dansait sur les écrits. Theodore n’était pas de nature méchante. Dawn, à sa place aurait été plus agressive avec la jeune fille. Isaac aussi aurait sans doute dit à la petite qu’ici n’était pas sa place. Le vert et argent présent s’en moquait néanmoins. Il n’aimait pas chercher des ennuis là où il n’y en avait pas vraiment. Bien qu’il puisse se montrer assez désagréable par moment, il restait la plupart du temps assez amorphe.

Toujours assis, il tourna une nouvelle page de l’ouvrage, puis, tirant un crayon de sa poche, prit quelques notes en marge. Une fois ceci fait, il rangea son crayon, puis leva la tête pour regarder la sorcière… c’était une première année… Et il n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait imaginer en restant là, comme ça, à côté de lui. Fronçant doucement les sourcils, il demanda :

« Tu comptes rester ici longtemps ? »

« Tu comptes rester ici longtemps….TU COMPTES RESTER ICI LONGTEMPS ?? »

Hé bien ça c’était une surprise. Elle ne pensait vraiment pas que ce jeune homme lui répondrait comme cela à sa question. Elle avait demandé cela par politesse mais ne s’attendait pas à une réponse si peu délicate quoique détournée. Cependant le jeune homme avait formulé sa phrase sous forme de question ce qui laissait à Kate une porte de sortie. Oui elle comptait rester. Elle était entrée dans la pièce avec un but précis et ne comptait pas s’arrêtait au premier obstacle rencontré. Vu que la première chose que lui avait dite le garçon montrait clairement qu’elle l’ennuyait, elle comprit qu’elle devait faire vite avant que le Serpentard ne s’énerve et ne la mette dehors. Elle décida donc d’aller droit au but et de parler jusqu’à ce qu’il craque. Parler était une chose qu’elle maitrisait à a perfection. Elle pouvait blablater pendant des heures de tout et de rien sans s’arrêter. C’était commode lorsqu’il y avait des blancs dans une conversation mais ça pouvait très bien aussi se retourner contre elle. Mais dans ce cas précis, elle pensa que c’était la meilleure solution, le jeune homme ayant l’air d’être à tendance résolument muet, il fallait bien le contraindre à parler. De toute façon il y serait obligé pour la stopper. Elle prit une profonde inspiration et commença :

« Tu ne manques pas d’air dis donc. Oui je compte rester, j’aime la fraicheur de cette pièce après un petit jogging c’est l’idéal. Tu pratiques un sport toi ? Moi j’adore ça. Surtout la course, ça permet de tout oublier pendant un petit moment. Tu vois, comme ça je fais le vide dans ma tête et après mes problèmes se résolvent d’eux-mêmes. Au fait je m’appelle Kate et je suis à Poufsouffle comme tu as du le remarquer. Je suis entrée cette année à Poudlard. C’est assez drôle en plus comme situation parce que petite, j’ai toujours rêvé de vivre dans un château, d’être servi comme une princesse et c’est un peu ce qu’il se passe ici non ? Evidemment on n’a pas de serviteurs et on a des cours mais c’est déjà ça. Enfin à mon avis on doit avoir des serviteurs quelque part parce que sinon comment se prépareraient les plats que l’on nous sert à table. Je t’avoue que la première fois j’ai été surprise de voir toute cette nourriture devant moi mais finalement on s’y habitue. C’est comme le plafond magique, au début on dirait qu’on mange à la belle étoile, ce qui n’est pas plus mal j’ai toujours aimé faire des pique nique. En fait j’ai toujours aimé être dehors, c’est pour ça que je suis là ce matin même si techniquement là je suis à l’intérieur mais peu importe tu as compris. En plus c’est une très belle matinée, il fait la température idéale, on voit qu’on approche des vacances. D’ailleurs tu fais quoi ces vacances ? Moi je rentre chez moi près de Londres. Normalement mon père a prévu un voyage aux Baléares. Je n’y suis encore jamais allé, il parait que c’est magnifique. En fait, chaque été on fait un voyage. L’année dernière c’était la Grèce. C’était géniale tu ne peux même pas l’imaginer. Au fait sans vouloir être indiscrète. » ouh la menteuse « Qu’est ce qu’elle te voulait la fille qui est sorti à l’instant. Vous n’aviez pas l’air très ami d’après ce que j’ai entendu. En plus elle avait l’air furieuse quand elle est sorti. Rien de grave au moins ? Je m’inquiète un peu quand même, j’aime quand les gens s’entendent bien. Et au fait je ne sais même pas ton nom… »

Elle fit alors une pause pour reprendre sa respiration, observant qi le Serpentard allait enfin se décider à parler un petit peu plus.

[HJ : dsl pour le retard, je n'avais pas vraiment le temps Smile

]

[Pas de problème ^^]

Theodore regarda la jeune fille s’énerver toute seule… c’était ça le gros problème de la gente féminine, elles n’étaient jamais contentes, râlaient pour un oui ou pour un non, protestaient sans arrêt… Et en plus c’étaient de véritables mines à problèmes ! Le jeune homme soupira, gardant son livre ouvert à l’aide de son index, il continuait à regarder la jeune élève de poufsouffle s’excitait comme une puce, racontant l’intégrale de sa vie en un seul volume (elle aurait peut-être pu en faire plusieurs, juste histoire de respirer entre temps…). Theodore haussa les sourcils. Il savait depuis toujours que les filles, par définition, c’était carrément ch**nt, mais là, il devait sans doute avoir à faire à la pire de toutes… Oui, en fait elle devait être le boss de fin de partie, celui qu’on assassiné après avoir traversé tout le donjon et affronté divers monstre. En fait le monstre avant le boss, c’était Dawn, et elle aussi c’était quelque chose dans le genre fille ch**nte… En fait, on pouvait presque croire qu’elles faisaient un concours… genre : la quelle sera la moins supportable, la quelle fera craquer psychologiquement un maximum de garçons….

Pour l’instant, aux yeux du Serpentard, la gamine qui lui faisait face était en haut du classement… en fait si c’était une compétition et qu’il y avait un podium, elle serait très certainement sur la marche la plus élevée… Oui, ça ne faisait pas le moindre doute. Soupirant, le sorcier ferma les yeux et laissa sa tête partir doucement en arrière pour l’appuyer contre l’étagère qui se trouvait derrière lui. Et bla bla bla bla bla… Elle ne pouvait donc pas s’arrêter ? Le bouton stop n’existait pas ? Il semblerait que non… attendant donc qu’elle eut fini son ‘racontage de vie’, le sorcier garda les yeux clos… Quand enfin la face A de la cassette fut finie, le temps que cette dernière tourne pour laisser place à la face B, la sorcier répondit tout simplement :

« C’est vrai qu’il fait frai, mais si tu t’agites autant, tu ne ressentiras jamais le calme de cet endroit. »

Le reste, il ne l’avait écouté que de force et n’avait pas tout retenu, il s’en moquait totalement pour tout dire. De plus, les questions de la première année ne la regardait pas, les histoires qu’avait Theodore avec Dawn ne regardaient personne d’autre qu’eux même, et puis le prénom… Il avait oublié la question…

» Réforme du cours de sortilèges et enchantements.
» Comment vaincre Pouf... La Réforme de Serdaigle =) !